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#1 2025-03-02 20:57:20

Bardane de Goulcetet
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[Région] L'Illyrie et le Ponant

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De Goulcetet
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Dernière modification par Ixarys (2025-03-28 18:18:10)


Bardane de Goulcetet,
Seigneur de Point-du-Jour, exilé illyrien en Ponant

Hors ligne

#2 2025-03-02 21:00:16

Bardane de Goulcetet
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Re : [Région] L'Illyrie et le Ponant

Illyrie
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Thème



Histoire

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Vue d'artiste d'un illyrien sous l'empire d'Ohm

Les Temps Antiques

Très peu de traces subsistent de l'Illyrie de l'Antiquité. Les légendes affirment l'existence d'une monarchie duale s'étendant de l'Illyrie à la Saxe plus au sud. D'après le poème épique de l'Hypiriade, ce royaume aurait chuté vers la fin du Premier Âge, face à une invasion de l'Empire d'Ohm. Selon le récit, le roi d'Illyrie, Hypire, aurait été trahi et assassiné en pleine bataille par son partenaire Bardylis, roi de Saxe, entraînant l'écroulement et l'annexion de l'Illyrie peu après.

Les premières traces attestées du territoire apparaissent sous la forme de documents administratifs, sous le nom d'Ælyria.


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Sac de l'Ælyria par les tribus d'Ygör le Sanguinaire et Bataille de la Passe Élyséenne

Chute de l'Empire d'Ohm et Second Âge

L’on a tout aussi peu de témoignages de la vie en Illyrie lors du déclin de l’empire d’Ohm, puis de l’empire d’Abrasil, en dehors du fait que, comme tant d’autres provinces, elle subit de plein fouet l’invasion par le Khanat Ytésien d’Ygör le Sanguinaire. Malgré une défense héroïque et victorieuse des troupes abrasiliennes à la Passe Élyséenne, col principal de la chaîne des Ombreuses qui borde la côte illyrienne, une seconde invasion des tribus orientales parvint quelques années plus tard à saccager la région.

L’Ælyria resta ainsi dépeuplée jusqu’à la défaite d’Ygör, qui provoqua le grand reflux d’une partie des tribus fédérés. Parmi eux, les tribus de la future Osterlich, qui intègre l’Illyrie à leur royaume naissant.
C’est durant cette période que la région devint connue comme l’Illyrie, et sa population, amalgame d’ælyriens, saxons et osterlichois, se mêlèrent pour former le peuple illyrien.

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Fief illyrien sous le royaume osterlichois du Second Âge

Du Second Âge à la conquête okordienne

Bien que revigorée par une immigration osterlichoise au début du Second Âge, l’Illyrie resta une province pauvre et sous-peuplée du royaume d’Osterlich, guère aidée par son isolement géographique, à cause de la chaîne montagneuse des Ombreuses, et de son sol marécageux. La région resta partagée entre seigneurs mineurs, vivant d’une économie de subsistance et servant de relais commercial de second ordre le long du Grand Canal.

Une fois de plus, l’Histoire vint bousculer la province lorsque, suite à des invasions barbares au sud et à la mort du roi Baldir XXXII, l’Osterlich se retire de l’Osterod, dont fait partie l’Illyrie. Très rapidement, les seigneurs okordiens traversent le Grand Canal pour s’emparer de ces territoires.
En Illyrie, ce sont les seigneurs des Marches Le Rige et son vassal Ixarys qui s’emparent de l’Illyrie, fondant les Marches de l’Extrême Est en l’Ère 15.

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Patrouille okordienne dans un marécage illyrien

L’Illyrie sous le royaume d’Okord

La disparition des seigneurs des Marches dans les décennies qui suivent font basculer l’Illyrie d’un propriétaire à l’autre, au gré des intrigues politiques okordiennes. La région subit notamment une forte influence des saxons, qui ont formé plus au sud le pays de Cydon, incluant non seulement la province historique de Saxe, mais également les Marches de l’Est (connues aujourd’hui comme les Marches d’Essex) et les îles du Ponant et de Galgatré, à la pointe sud-est du royaume.

Pendant les cinq Ères qui suivirent, un nouveau substrat de population vint s’intégrer aux illyriens, sous la forme de colons okordiens traversant le Grand Canal, en quête d’une vie meilleure. Ceux que l’on nommera plus tard les Esterordiens rejoignirent les cohortes saxonnes et osterlichoises, au point de presque effacer par leur nombre la présence des natifs illyriens.
Malgré ce nouvel afflux, l’Illyrie ne parvint pas à se développer économiquement, et resta une province marginale de l’histoire okordienne.
Malgré l’autorité nominale du duc Staras, des seigneurs du Hall, l’Illyrie n’avait toujours pas de régime centralisé, et était divisée en une myriade de petits domaines fangeux le long de la côte.

Cela allait bientôt changer.

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Arrivée de l’expédition valeszwa en Illyrie, Ère 19

Saint Alunzio et les Valeszwas

En cette dix-neuvième ère, la République de Valésia était en fâcheuse posture. Gangrénée par la corruption et les violences politiques, la République avait basculée dans la guerre civile. Elle pouvait compter en outre sur sa voisine, Ressyne, pour souffler sur les braises, tandis que les pirates des Marches des Fournaises s’assuraient de la dangerosité des routes maritimes dans le Delta.
C’est dans ce contexte qu’un jeune homme, fils et héritier d’une puissante maison patricienne de Valésia, envoyé faire son éducation en Osterlich et converti à Podeszwa choisit de se tailler un domaine en Okord plutôt que de revenir en Valésia, comme prévu à sa majorité.
Soutenu et financé par son tuteur, un important duc d’Osterlich, Alunzio Dizrutore parvint à rassembler un petit groupe composé d’aventuriers et proches amis, avant d’arriver en Okord par le Delta.
Après avoir juré fidélité au duc Staras, il reçut la province d’Illyrie, qu’il s’attela à développer avec toute la vigueur de sa jeunesse.

Gouvernant capable, il s’imposa rapidement sur la côte, fondant sa capitale, Camporiago, et un peu plus au sud la ville côtière de Port-Preux, promis à un bel avenir. Sa gestion ferme de la région, soutenu par son suzerain, permit de stabiliser l’Illyrie, et attira okordiens, esterordiens et osterlichois. Aucun peuple, toutefois, ne vint en plus grand nombre que les valésians, ou plus précisément les Valeszwas, la communauté valésiane adepte de Podeszwa. Assoiffés de paix après des décennies de guerre civile, les valésians vinrent en un exode massif vers l’Illyrie, dans l’espoir de fonder une vie meilleure dans un îlot de stabilité, aussi pauvre fut-il.
Face à l’augmentation exponentielle de la population, de nouvelles villes furent fondées : Lotada, Esilinato et Boccaglio, qui seront plus connues par la suite sous le nom des Cités-Sœurs, et plus au nord Velatio. Plus tardivement, la ville osterlichoise de Bhevnaguer sera rajoutée à l’Illyrie, pour la protéger du chaos dans la province voisine de l’Extrême Orhykan.

Des travaux massifs d’assèchement des marais sont entamés afin de transformer les environs des villes en terres arables, tandis que l’Illyrie étend son emprise de l’autre côté du Grand Canal, en Okord même, établissant la forteresse de Castel Pinato, en face de Fort Grials, et plus au sud la ville de Novaterra.

Avec la fortune d’Alunzio s’éleva celle de l’Illyrie, qui fut reconnu, pour la première fois de son histoire okordienne, comme un comté à part entière. En pleine croissance économique, démographique et militaire (malgré les ravages subis lors de la Sainte Guerre d’Yggnir au début de l’ère 20), l’avenir semblait enfin sourire à l’Illyrie.
Hélas, il n’en fut rien.

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Illyrie, début de l’Ère 21

L’Âge Sombre

Rattrapé par les intrigues valésianes, Alunzio fut assassiné à la fin de la vingtième ère avec son père, Guiseppe Dizrutore, et ses plus proches conseillers. Seul survivant : le spadassin Battista Guccetti, réchappé in-extremis et recruté dans des circonstances troubles par la famille De Karan.

Malgré le chagrin général de la population, et la canonisation de Saint Alunzio par l’Église Podeszwite en Okord, les conséquences furent quasi-immédiates : sans Alunzio Dizrutore pour les diriger, la structure politique illyrienne explosa, révélant la grande instabilité d’un peuple regroupant autant de cultures et religions en un seul endroit. En l’absence d’une puissance extérieure désireuse de prendre le contrôle de la province, les seigneurs illyriens, pour la plupart ayant bénéficiés d’une ascension fulgurante au service d’Alunzio, se jetèrent mutuellement à la gorge, perpétrant d’ignobles atrocités dans des conflits qui renvoyèrent l’Illyrie dans les bas de page de l’Histoire.
Malgré les tentatives farouches des nobles rivaux, aucun ne parvint à s’imposer au point de dominer l’ensemble de la région, si bien qu’après presque un siècle de conflits, une paix précaire s’imposa par lassitude, où chaque ville était plus ou moins indépendante et autonome. Toutefois, les dommages civilisationnels de ce siècle de sang furent irréparables pour l’Illyrie, qui retomba dans un isolement croissant. Jusqu’à la Rückeroberung.

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La chute de Fort Grials

La Rückeroberung

Affaibli depuis plusieurs ères, le royaume d’Okord est envahi le royaume d’Osterlich en l’Ère 23 : c’est la Rückeroberung, la revanche d’Osterlich.
Après une série d’escarmouches en Sudord et Osterod, les forces okordiennes se replièrent de l’autre côté du Grand Canal, laissant l’Illyrie seule face à sa plus grande épreuve.
Pour la première fois véritablement indépendants et autonomes depuis la conquête de l’empire d’Ohm, les Illyriens durent organiser leur défense seuls. Se rappelant le souvenir de Saint Alunzio, les Illyriens firent bloc, reconnaissant la menace existentielle en l’invasion osterlichoise.
Se regroupant sous l’autorité du Légat Sevirano des Cités-Sœurs, illyriens, esterordiens, okordiens, valésians, saxons et osterlichois d’Illyrie se rassemblèrent au pied de la Passe Élyséenne, prêts à renouveler l’exploit de leurs ancêtres face aux envahisseurs Ytésiens.

Ils furent balayés.

N’ayant ni le nombre, la qualité, la discipline et la coordination centralisée du royaume d’Osterlich, les illyriens furent écrasés, leurs lignes percées par les strolatzs. Dans la débandade, une partie des survivants se dirigèrent vers les côtes, afin de prendre la fuite dans les derniers navires encore à quai. Les plus tenaces s’en allèrent à Fort Grials, prêts à un ultime et désespéré combat pour l’indépendance de l’Illyrie.

Tandis que les navires s’éloignaient de la côte illyrienne, avec à leur bord les rescapés de la Passe Élyséenne, une explosion massive et tonitruante éventra Fort Grials, dévastant l’ensemble de la forteresse et provoquant un incendie qui, dit-on, dura des semaines.
On ignore précisément les origines de cette explosion. Pour certains, il s’agirait d’un stock de salpêtre qui aurait accidentellement pris feu dans les tréfonds du fort, pour d’autres, ce serait les sapeurs osterlichois qui auraient piégés la forteresse (quoique la vitesse de leur sape interroge).
Quoi qu’il en soit, l’explosion et l’incendie qui s’ensuivit coûta la vie de l’ensemble du commandement illyrien résistant à l’envahisseur, et à la quasi-totalité de ses combattants. L’Illyrie était soumise, et ses exilés, orphelins de chez-soi, n’avaient pour dernier souvenir qu’un fort en ruines brûlant comme si les portes de l’enfer s’étaient ouvertes en son sous-sol.

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Camp d’exilés illyriens dans les Marches d’Essex, fin d’Ère 23

L’Exode

Les illyriens se rassemblèrent de l’autre côté du Grand Canal, à Port-Espérance, dans les ruines de la ville abandonnée de Novaterra. Sous la direction unifiée d’un Conseil des Nobles, ceux-ci planifièrent leur retour, pensant encore qu’Okord allait contre-attaquer pour reprendre les territoires perdus.
Toutefois, après la bataille du Camp des Tentes Dorées, il devint rapidement évident que le royaume était exsangue, et que nul n’irait retraverser le Canal vers l’Illyrie.
Sans aucun espoir en vue, les Illyriens ne pouvaient que contempler le Grand Canal, nostalgique de leurs terres ancestrales, à l’horizon.

Sans but d’invasion visible, la raison d’être du Conseil des Nobles s’effilocha au fil des mois, entraînant une dispersion des illyriens. Si certains restèrent, d’autres s’enfoncèrent dans la région aujourd’hui désertée des Marches d’Essex. Ils y trouvèrent Foire-Ferraille, ville franche aux relations historiques avec l’Illyrie, car servant de relais commercial entre la province et l’Okord occidental.
Plus encore tentèrent leur chance au sud, dans la région léthargique du Cydon. Là, ils rencontrèrent la population indigène des îles du Ponant, ayant pris leur indépendance des Saxons.
Isolés et insulaires, ces îles devinrent un repaire idéal pour les nobles illyriens ambitieux et désireux de se tailler leurs propres domaines. Les locaux ponantins furent moins enthousiastes face à l’arrivée massive de ces étrangers

Mais si les illyriens s’affrontent et se querellent pour quelques villages de plus ou de moins en leur possession, bien peu se projettent définitivement dans le Ponant, et tous gardent les yeux rivés vers le Nord-Est.
Vers l’Illyrie.


Géographie

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Forêts et marais d'Illyrie

L'Illyrie n'a guère été gâté par la nature. Fine bande côtière coincée entre le Grand Canal à l'ouest et la chaîne montagneuse des Ombrées à l'est, la région est décrite par les moins charitables de ses visiteurs comme un "cloaque puant". Bien que cru, le commentaire n'est pas foncièrement faux.
Le pays est en effet essentiellement marécageux, et il n'est pas rare malgré l'étroitesse de la bande côtière que des visiteurs s'égarent dans la fange illyrienne. Néanmoins, ces disparitions sont autant attribuées à l'environnement labyrinthique des marais qu'à la légendaire Ombre Longue...
Plus au nord, les marais laissent place à des forêts, tout aussi peu praticables pour le voyageur inexpérimenté. Une route pavée a été établie à grands frais sous le règne de Saint Alunzio, et bien que n'ayant plus été entretenu depuis plus d'un siècle, reste un axe de circulation très fréquentée entre Camporiago et Port-Preux.
Sur tout le pourtour oriental de la région, les vastes montagnes des Ombrées dominent le paysage et sépare l'Illyrie du reste de l'Osterlich. Si de multiples passes existent pour le montagnard habitué, le point de passage principal reste la Passe Élyséenne, à peu près à mi-chemin entre Camporiago et Port-Preux. L'endroit est le site mythique du dernier carré abrasilien face aux Ytésiens, et bien plus récemment scella le destin malheureux de la résistance illyrienne face aux Osterlichois. Toute fortification a depuis été rasée pour permettre la libre entrée en Illyrie.

Les importants travaux d'aménagement et d'asséchement des marais ont toutefois porté leurs fruits dans les environs des grandes villes de la région, et permettent une économie de subsistance respectable, qui permet de nourrir en partie la population urbaine.


Politique

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Cavaliers illyriens en patrouille

Campagnes illyriennes

Si l'Illyrie fut sous Saint Alunzio un bastion cosmopolite de l'honneur chevaleresque, la région est aujourd'hui en majeure partie dominée par la féodalité dans sa forme la plus vile et brutale. La plupart des villes et villages n'ont guère évolués depuis l'Âge Sombre, soumis à l'autorité d'un noble provincial dirigeant d'une main de fer son domaine. Si de nombreux us et coutumes peuvent être mobilisés comme contre-pouvoirs par la population, les conflits et petites guerres récurrentes qui ensanglantent le territoire favorise un pouvoir fort et arbitraire aux mains d'une noblesse ambitieuse et fragmentée. La conquête par l'Osterlich n'a guère changé cet état de fait, le royaume étant trop heureux de laisser les illyriens se quereller plutôt que de faire face à l'occupant.

Toutefois, ce tableau n'est pas uniforme à travers le pays, et plusieurs villes se distinguent du chaos politique illyrien.

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Patricien de Camporiago préparant sa prochaine intrigue

Camporiago

Camporiago est sans aucun doute la plus valésiane des villes illyriennes, dans tous les sens du terme. Capitale du comté d'Illyrie depuis sa fondation en l'Ère 19, et voisine septentrionale de Port-Preux, la ville a pleinement bénéficié du boom économique sous Saint Alunzio. Elle fut l'épicentre de l'immigration valésiane en Illyrie, et compta plus de valeszwas que toute autre ville illyrienne.
Ainsi, lors de la fragmentation de l'Illyrie, il n'est pas étonnant que la population camporienne reforma un système politique éprouvé : une république. Formant de nouvelles familles patriciennes, les élites locales créèrent un gouvernement et élirent un Podestat, pour un mandat de trois ans. Si le modèle s'inspire pleinement de la République de Valésia, la République de Camporiago n'en est qu'une pâle et pathétique copie, la puissance de la première n'ayant rien à voir avec celle de la seconde, bien que les deux partagent un goût prononcé pour la corruption et l'instabilité politique.

L'armée camporienne, composée de phalanges typiquement valésianes, furent assez professionnelles pour décourager les tentatives d'annexion voisines tout le long de l'Âge Sombre. La ville perdit toutefois une grande partie de ses troupes lors de la déroute de la Passe Élyséenne, dont elle se remet encore aujourd'hui.

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Conseil de Guerre des Cités-Sœurs

Les Cités-Sœurs

Indissociables depuis presque immédiatement leur fondation, Lotada, Esilinato et Boccaglio forment les Cités-Sœurs, trois villes unies politiquement, économiquement et culturellement malgré les évènements de l'Âge Sombre.
Par hybridation culturelle, les trois villes puisent leur inspiration autant dans le républicanisme valésian que dans la féodalité okordo-osterlichoise. Chaque ville est ainsi dirigée par une famille noble, dont il n'est pas exclue qu'elle soit remplacée par une maison rivale lors de conflits internes. Chaque dirigeant porte le titre de Légat, bien qu'il soit héréditaire, contrairement à sa version valésiane d'origine. Ensemble, les trois Légats forment le Conseil des Cités-Sœurs, qui décide des affaires extérieures à leur union.
Bien que les lois en vigueur imposent la stricte neutralité des cités envers les affaires voisines de ses sœurs, les interventions plus ou moins discrètes sont incessantes et furent à l'origine de guerres civiles tout au long de l'Âge Sombre.
Pourtant, étonnamment même, l'union a su persister. Sans doute que ses habitants voient en leurs voisins leurs meilleurs ennemis, et que leur situation reste préférable au chacun pour soi dans la zone rurale de la région.

Lors de la Rückeroberung, ce fut le Légat Sevirano de Boccaglio qui unifia les illyriens face aux envahisseurs. Malgré sa mort lors de l'explosion de Fort Grials, aux côtés d'une grande partie des troupes des Sœurs, l'Osterlich imposa de lourdes sanctions aux Cités-Sœurs, qui continuent de gréver leur économie.


Armée

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Des guerriers sœurois, des phalangistes camporiens et des archers illyriens

Depuis le Rückeroberung, l'Illyrie ne possède plus d'armée établie, tout au plus une milice informelle pour la sécurité de sa population.
Toutefois, on note bien les particularités culturelles de chaque région.

On trouve ainsi à Camporiago les phalangistes typiques de Valésia, quoique moins bien équipés et entraînés que leur modèle initial. Toutefois, leurs longues piques sont largement suffisantes pour bloquer l'accès à une charge de fantassins et causer une frayeur à une troupe de cavalerie qui ne serait pas aussi déterminée et zélée que des strolatzs.
Au sein des Cités-Sœurs, l'influence militaire de la Saxe se fait davantage sentir. Les troupes sœuroises forment des groupes plus ou moins disciplinés, attaquant leurs adversaires lors d'escarmouches et d'assauts brefs mais brutaux.
Dans toute l'Illyrie, enfin, la forte prévalence du braconnage a engendré au fil des décennies des cohortes d'excellents archers. Couplé au terrain marécageux, les locaux sont capables de faire vivre un enfer à des envahisseurs assez fous pour vouloir s'imposer jusqu'aux tréfonds fangeux de la province. Aussi la domination étrangère ne se limite essentiellement qu'aux grandes villes.


Institutions

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Repaire typique de Gens Biens

Les Gens Biens

Parmi toutes les choses importées par les valésians lors de l’exode de l’Ère 19, tout ne fut pas des plus recommandables. Les Bene Gente, comme se nomment eux-mêmes les membres de cette société parallèle, regroupent toutes les crapules, malfrats et autres voleurs, de la petite frappe des bas-quartiers aux grands barons de la pègre. Ces criminels possèdent leurs propres codes, us et coutumes, qu’ils ont naturellement apporté en Illyrie à leur arrivée. Les bandes criminels se regroupent en coalition reconnaissant l’autorité d’un des leurs, portant le titre de Capa, qui s’étend sur une partie, ou plus rarement sur la totalité de la ville.
Leur société connut son heure de gloire en l’Ère 20, lorsque Battista Guccetti, sous le surnom du Baron Noir, devint le maître de fait de Port-Preux, contrôlant en pratique la quasi-totalité des importations et exportations de Camporiago. Sa volte-face au service de Saint Alunzio provoqua le fameux incendie qui rasa les bas-fonds de la ville et purgea une partie importante des hauts seigneurs du crime.

Par nature fluide et souple, la société des Gens Biens a su s’adapter avec succès au chaos politique illyrien, prospérant dans ses grandes villes. Tout dirigeant important de la province est bien inspiré d’être en bons termes avec les Capas locaux, s’il veut s’éviter ennuis et mort aussi soudaine que suspecte.

Le groupe de Bene Gente le plus connu d’Illyrie est celui des Voltigeurs, une confrérie « d’artistes-voleurs » qui recrute parmi enfants des rues et orphelins pour les former à l’art de la rapine et de l’escroquerie.
Il est autant admiré par les roturiers les plus pauvres, qui bénéficient parfois de leurs largesses, qu’haït par les élites, qui sont généralement la cible de leurs opérations.


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Gardien du Sépulcre au combat

L’Ordre des Gardiens du Sépulcre

Les Gardiens du Sépulcre est une organisation de moines-soldats fondée après la canonisation de Saint Alunzio et l’inhumation de son corps au sein d’un tombeau finement ouvragé, devenu la Relique du Saint-Sépulcre.
Hébergé au sein de la Basilique des Oliviers, site incontournable de l’Église Podeszwite en Illyrie, le Saint-Sépulcre a été déplacé par l’Ordre à Port-Espérance lors de l’invasion osterlichoise de l’Illyrie. Cette décision a provoqué un vif ressentiment parmi les illyriens, qui considèrent que les Gardiens du Sépulcre ont lâchement fui les osterlichois pendant la Rückeroberung.

Pour autant, les Gardiens ne sont pas à sous-estimer. Bien que pouvant être aperçu en habits de groznys au quotidien, ils revêtent une toute autre apparence lorsqu’ils gardent le Saint-Sépulcre ou partent à la guerre.
Héritage d’un âge plus prospère, leurs armes et armures sont d’excellente facture, dont les frères prennent religieusement soin. Ayant à la tête masque et capuchon, il est impossible de différencier les Gardiens lorsqu’ils portent leurs armures.
Leurs journées sont rythmées par les prières, les entraînements et la garde du Sépulcre. Si l’Ordre possédait en Illyrie des villages pour financer leur mode de vie, leur quotidien est bien plus précaire depuis l’exode, et ceux-ci doivent compter sur les dons des pèlerins venus admirer de leurs yeux le Saint-Sépulcre.

Si les Gardiens sont connus pour leur habilité au combat, ils le sont encore davantage pour leur vœu d’anonymat et de silence, pris lorsqu’ils s’engagent au service du Sépulcre. S’ils communiquent d’ordinaire par langue des signes, on n’entend leurs voix que pour une unique occasion : lorsqu’ils partent en guerre.
À en croire les témoins d’un tel évènement, entendre les frères du Sépulcre soudainement entonner leurs chants guerriers est une expérience stupéfiante et inoubliable.


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”Nous n’oublions pas”

Confrérie Élyséenne
Il existe parmi les exilés illyriens une minorité particulièrement virulente. Non content de vouloir reprendre leurs terres natales et de vouloir se venger des osterlichois, ceux-ci blâment également les okordiens pour avoir abandonné les illyriens à leur sort dans leurs heures les plus sombres.

Aux premières heures de l’exode, le chaos politique au sein du Conseil des Nobles, qui s’était réunidans les ruines de Novaterra, futur Port-Espérance, était colossal. Entre illyriens d’origine valésiane, okordienne, esterordienne, osterlichoise et saxone, citoyens de Camporiago, des Cités-Sœurs ou habitants des marais, les fractures sur la conduite à tenir ne manquaient pas. Certains voulaient revenir en Illyrie et se soumettre aux Osterlichois. D’autres voulaient refaire leur vie en Okord, tandis que la majorité comptait attendre la contre-offensive okordienne pour reprendre leurs terres.
Une partie, toutefois, se sentit humiliée et trahie par le royaume d’Okord, et milita non seulement pour reprendre l’Illyrie par ses propres moyens, mais pour proclamer une Illyrie indépendante. Cette faction se fédéra autour de Facino Canciago, influent patricien de Camporiago et commandant réputé, rescapé de la déroute de la Passe Élyséenne.  Ces revanchards comptaient principalement dans leurs rangs des nobles désargentés, chevaliers errants et autres marginaux n’ayant rien à perdre et tout à gagner à bousculer l’ordre social illyrien, qui avait très vite su retrouver ses marques au sein de la société des exilés.

Comme pour le reste du Conseil des Nobles, la cohésion politique du groupe de Canciago souffrit de l’incertitude permanente des exilés. Alors qu’il observait la noblesse illyrienne s’éparpiller dans la région aux grés de leurs ambitions, Facino Canciago élabora un projet brillant : puisqu’ils n’étaient pas assez puissants pour reconquérir l’Illyrie dans le contexte actuel, ils devaient se montrer patients.
Afin d’éviter un éparpillement des forces vives de son groupe, il fonda une compagnie de mercenaires, aptes tout autant à financer ses projets qu’à entretenir la qualité martiale requise pour l’invasion de l’Illyrie. Surtout, cela permettait de maintenir la cohésion au sein des revanchards pour les années, voire décennies d’attente à venir.

En hommage à la bataille qui avait vu la disparition de nombreux amis et de l’autonomie illyrienne, Sanriago nomma la compagnie « Confrérie Élyséenne ». Dès sa fondation, la Confrérie quitta les rivages okordiens vers le Delta, pour louer ses services à la République de Valésia et surtout aux baronnies des Marches des Fournaises, très demandeur des mercenaires pour leurs incessantes vendettas.
La Confrérie se choisit pour étendard une lune brisée, sensée représenter l’Illyrie dans son état actuel. Le vert renvoie à ses forêts marécageuses, et le rouge au sang illyrien ayant coulé pour la défense de la province. La devise est, elle, explicite : « Nous n’oublions pas ».

Après des décennies d’existence, les Élyséens forment une machine de guerre remarquable sous la direction du fils de Facino, Bartolomeo Canciago. À la cavalerie lourde osterlichoise et à la polyvalence illyrienne s’est greffé le professionnalisme des phalangistes valésians, les techniques de guerre atypiques des ressyniens et le savoir-faire maritime des Fournaises. La Confrérie n’a toutefois renié ni ses origines, ni sa vocation : revenir, triomphante et par ses propres moyens, sur ses terres natales.
Si les Élyséens, sous l’influence mériodionale, se sont éloignés des exilés illyriens restés dans les environs du Ponant, la compagnie attire régulièrement des rejetons de la noblesse sans avenir sur leurs terres, ou des familles d’exilés ayant perdues leur pouvoir lors des conflits entre illyriens. Bien que les Élyséens soient perçus comme de dangereux jusqu’aux-boutistes  par les seigneurs exilés les plus puissants, le manque de perspective et des conditions de vie difficile participent au sein de la population à une nostalgie des terres ancestrales et à un ressentiment croissant envers les okordiens. Ils ont ainsi un nombre croissant de sympathisants, et des rumeurs font état d’agents élyséens présents au sein des exilés, autant pour se renseigner sur l’humeur de la population que pour l’influencer en faveur de la Confrérie.


Économie

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Ville et fortin illyrien

L’économie illyrienne est avant tout centrée dans les environs de ses centres urbains, qui sont à la fois les plus peuplés et les plus exploitables, les marais environnants ayant été asséchés. La population étant assez faible, et malmenée par les conflits permanents, l’économie est avant tout de subsistance, avec des productions artisanales assez rudimentaires. Les biens de bonne qualité sont la plupart du temps importés. Dans le meilleur des cas, un artisan renommé sera recruté pour travailler sur place.
Les ports sont des espaces plus actifs, les escales de navires sur le Grand Canal permettant d’alimenter le petit commerce sur les docks. Toutefois, l’activité commerciale y reste de seconde zone comparée aux régions du Delta. L’Illyrie est dans un inconfortable entre-deux : trop instable pour attirer les commerçants réguliers en escale, pas assez sauvage pour y attirer pirates et contrebandiers. La plupart des voyageurs se contentent de passer leur chemin.

Dans les campagnes reculées, l’activité principale, en-dehors de l’agriculture, est la chasse. Les productions issues du gibier sont particulièrement abondantes, et la vente de fourrures et peaux constituent l’une des exportations principales de la province.


Religion

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Application de la justice divine selon l’Église Podeszwite en Illyrie

S’il existe encore un substrat d’adeptes des Anciens Dieux parmi les natifs illyriens, la religion dominante en Illyrie est incontestablement Podeszwa. Résultat de la domination osterlichoise pendant des siècles, l’arrivée massif de valeszwas a encore accru leur influence.
Assez rapidement sous Alunzio Dizrutore a naquis dans le clergé podeszwite la volonté de se distinguer de l’Église Podeszwite en Okord, en fondant la branche de l’Église Podeszwite en Illyrie, qui répond à sa propre structure hiérarchique.
Division uniquement politique sous Saint Alunzio, la rupture devint bien plus marquée sous l’influence de l’Âge Sombre. Avec la violence permanente de l’époque, et en réponse aux angoisses de la population, la foi podeszwite dans la région s’est muée d’une religion de paix et de contemplation à une religion plus militante, plus manichéenne et in fine, plus violente qu’ailleurs.

La foi podeszwite en Illyrie a pleinement intégré le feu et la symbolique qui lui est attaché dans sa théologie. La crémation au bûcher constitue ainsi la sanction de choix pour les opposants à l’Église. Si cela choque les étrangers, qui y voient une pratique barbare, une déformation de la parole de Podeszwa et une régression culturelle, le clergé illyrien s’est pleinement approprié ses spécificités et les défend férocement.

L’influence du clergé est sur le déclin depuis la Rückeroberung, les osterlichois ayant sévèrement sévis dans les villes contre les plus extrémistes parmi l’Église Podeszwite en Illyrie. Une partie est a néanmoins accompagné les exilés en Okord, où ils exercent leur prosélytisme dans les terres où sont installées les exilés. Les problèmes qui engendrent sont récurrents et très mal perçus par les locaux, qu’ils soient ponantins ou okordiens continentaux.


Culture et légendes

Bien que l’Illyrie ait une image d’arrière-pays arriéré (une réputation en partie méritée, compte tenu de la misère ambiante et du chaos politique permanent), elle reste également un creuset culturel important.

La composition de la population varie selon qu’il s’agisse des villes ou des campagnes.
Issue d’une culture fermement urbaine, les valésians sont sans surprise en très grande majorité présents dans les grandes agglomérations de la province, suivis des osterlichois et des okordiens, restants ainsi proches des centres économiques et politiques importants de la région.
L’apport des valésians dans la culture populaire s’est surtout remarqué dans la diffusion de chants. Le premier, Au Monts des Oliviers, est un chant bien connu des valeszwas, qui décrit en termes poétiques et sur un rythme mélancolique la vie des premiers adeptes de Podeszwa en terres valésianes.
Le second, plus populaire et plus répandu est Loin, par-delà les collines. À l’origine chant de marche des phalangistes valésians, qui se lamentent sur leur vie de militaire loin de leur foyer, les paroles ont été réadaptées pour les guerriers illyriens de toutes origines. La chanson resta très populaire à travers les Ères, et a connu depuis l’Exode un regain significatif parmi les exilés.

Les campagnes voient une proportion plus importante d’esterordiens, héritage de la colonisation okordienne de l’Ère 15, et surtout de natifs illyriens. Si ceux qui ont rejoints les villes ont été intégrés aux cultures urbaines plus dynamiques et attractives, les réfractaires des campagnes incarnent une mémoire séculaire de la province. Représentants l’essentiel des adeptes des anciens dieux en Illyrie, ils sont également les principaux passeurs de mémoires et des légendes de la région.


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Hypire

Roi légendaire des Temps Antiques, Hypire aurait été le premier et dernier roi d’Illyrie.
Guerrier talentueux issu d’une tribu mineure, le jeune Hypire aurait su, par diplomatie, ruse et courage, unifier les clans illyriens en un royaume, avant de convaincre son rival, le roi des Saxons Bardylis, de fonder une monarchie duale entre l’Illyrie et la Saxe.
Si le régime tint quelques années, il vola en éclat lors de l’invasion de l’Illyrie par l’Empire d’Ohm. Selon l’Hypiriade, Hypire aurait été assassiné de coups de poignard dans le dos par son co-roi Bardylis, alors qu’il se trouvait au cœur de la mêlée lors de la bataille pour arrêter les envahisseurs.
Tué dans la vingtaine, sans descendance ni successeur au charisme suffisant pour prendre la relève, l’Illyrie s’écroule dans les mois qui suivent. Un destin qui n’est pas sans rappeler, avec une certaine poésie, celui de Saint Alunzio.

Aucun objet des temps anciens n’atteste son existence. Néanmoins, une légende tenace affirme l’existence, quelque part en Illyrie, d’un lieu où aurait été enterré l’arme de prédilection d’Hypire : la « Lance-Hélion », une arme qui, dit-on, aveugle ses ennemis en reflétant la lumière du soleil.


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Ombre Longue

Les rumeurs sur l’Ombre Longue sont aussi vieilles que les marais d’Illyrie. Ses origines sont perdues dans la nuit des temps. Selon certaines théories, il s’agirait d’une créature mythique qui aurait survécu à l’extermination par les civilisations humaines en se cachant dans les marais illyriens. Pour d’autres, un chasseur maudit par les dieux pour un crime sacrilège, ou devenu fou à force d’errer dans les marais, jusqu’à devenir l’entité connue aujourd’hui comme l’Ombre Longue.

La créature serait un prédateur redoutable, qui traque quiconque aurait le malheur d’errer dans le noir au milieu des marais illyriens. Bien que les témoignages soient peu fiables, et prennent tous la forme de survivants qui auraient échappé à la mort aux dépends de leurs malheureux camarades, il s’agit des seules sources d’informations sur l’Ombre Longue.

D’après les légendes à son sujet, la créature ne peut être aperçue que lors des nuits les plus sombres, aux tréfonds des marais. Un signe avant-coureur de son apparition serait la présence d’une quantité surprenante de lucioles dans les environs, suivie par un silence anormal de tous les sons nocturnes naturels d’un marais.
Lorsque l’Ombre Longue cherche sa proie, il émet comme un crissement de bois fendu, dans une consonance bien plus grave. Une fois qu’il a détecté sa proie, toutefois, il se mue dans le silence, avant de charger sa cible dans un cri tonitruant et terrifiant, mêlant hurlement de loup et beuglement de sanglier, à un niveau sonore si important que les proies environnantes en sont pétrifiées.
L’entité est extrêmement rapide, bien plus que sa taille pourrait le laisser penser. Elle prendrait la forme d’un loup humanoïde haut d’environ trois mètres de haut, translucide, en cela que des volutes de fumée s’échappent en permanence de son corps. Le plus terrifiant, d’après les survivants, serait néanmoins le regard d’un bleu clair et profondément intelligent qui réside dans les orbites de l’Ombre Longue.


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Le Mislew

Le Mislew, plus populairement connu sous le nom de « Chasseur d’Âmes » par le bas-peuple, est une autre créature réputée pour hanter les marais et forêts d’Illyrie.

Réputé moins dangereux, mais tout aussi effrayant que l’Ombre Longue, les témoins rapportent tous leur rencontre avec le Mislew selon un schéma bien précis.
Le Chasseur d’Âmes est toujours aperçu de loin, fixant le sol dans ce qui ressemble à un travail de pistage, un grand chien-loup trottant à ses côtés. De petite taille, il est habillé d’une vieille cape sombre et rapiécée, avec un arc autour du torse. De sa tête dépasse ce qui ressemble à une couronne d’os, similaire aux coiffes des roitelets des temps anciens, bien que la distance empêche de savoir s’il s’agit d’un couvre-chef ou si la couronne pousse directement de son crâne.
Le témoignage se termine toujours de la même façon : malgré la grande distance, le chien-loup se rend compte de la présence de l’observateur, s’arrête et le fixe frontalement. Pris d’un malaise soudain, le témoin quitte brusquement les lieux. Il rejoint l’endroit civilisé le plus proche en courant, qu’il atteint à bout de souffle, d’où l’expression « Courir comme si l’on avait le Mislew à ses trousses ».
Pendant tout le temps de la rencontre, le Mislew ne se présente jamais de face, toujours de profil ou de dos.

La seule rencontre dérogeant à ce schéma aurait eu lieu en l’Ère 18, par un jeune garçon gambadant dans les bois de la région de Camporiago.  L’enfant aurait aperçu le Mislew seul et de dos, assis en tailleur face à une petite butte. Reconnaissant la créature, il se serait empressé de retourner au village, où il aurait convaincu l’un de ses frères et deux de ses amis de le suivre jusqu’à l’endroit. Si le Mislew fut naturellement absent lors de leur retour, ceux-ci entamèrent la fouille de la butte.
Les premières fouilles révélèrent que la butte était en réalité un tumulus, probablement d’un petit roi ytésien ou saxon du Second Âge. Après avoir extrait quelques objets de la tombe, les décès accidentels et successifs des trois adolescents ayant participés aux fouilles consacrèrent l’endroit comme maudit, et l’on arrêta immédiatement le déblaiement. L’enfant, quant à lui, tomba progressivement dans la folie, avant de disparaître purement et simplement la veille de son treizième anniversaire.

Le Mislew semble particulièrement actif autour des ruines ayant été témoins de grandes tragédies, ce qui gêne la récupération des pierres par les habitants des environs, et explique la présence persistante de nombreuses ruines en Illyrie.
En particulier, il serait tout spécialement présent à Fort Grials, depuis la catastrophe ayant provoqué l’incendie de la forteresse et le décès de centaines d’illyriens. Compte tenu de l’atmosphère déjà oppressante d’une grande forteresse calcinée et marquée par la tragédie, l’endroit est tout à fait abandonnée depuis que l’on y rapporte la présence du Chasseur d’Âmes.


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La Légion Perdue

Les marais illyriens étants réputés pour leurs propriétés labyrinthiques, il n’est guère étonnant que, parmi les nombreux groupes guerriers qui ont traversé la région, certains s’y soient perdus.
Si l’on ne compte plus les ytésiens, saxons, osterlichois et okordiens qui se sont égarés dans les méandres brumeux des marécages, la disparition la plus spectaculaire reste celle d’une légion complète d’abrasiliens lors de la deuxième invasion de l’Illyrie par le Khanat Ytésien. Après la catastrophique défaite qui aurait ouvert les portes de l’Illyrie aux envahisseurs, la Neuvième Légion, "Pænavaria", sa retraite vers l’ouest coupée par les cavaliers ytésiens, aurait pris la décision malheureuse de couper plein sud à travers les marais.
Les derniers témoins furent les habitants d’un village en bordure des marécages, non loin de l’actuelle Lotada. Ils furent les derniers à voir les légionnaires s’enfonçant dans la brume.

Depuis, les récits font état de rencontres périodiques, lorsque voyageurs ou chasseurs sont surpris dans les marais par un soudain brouillard. Ils peuvent parfois entendre, puis apercevoir un groupe de vingt à trente soldats marchant à bonne allure à travers les marais, pas le moins du monde gênés par le sol boueux et humide, malgré leur armure. S’ils aperçoivent les voyageurs, ceux-ci s’arrêtent sur place, et celui qui est probablement leur chef s’en va à la rencontre des voyageurs.
Dans la langue chantante et morte de l’Abrasil, celui demande alors : « En vzié derizione verlè la caüsta ? Vir ziamo perduti. ».
Il est conseillé de répondre « Nao sperlo deina sperlia », « Je ne parle pas votre langue ». L’homme hausse alors les épaules et retourne auprès de ses hommes, qui reprennent la marche dans la brume.

Si le voyageur indique une direction, n’importe laquelle, avec son bras, celui-ci et ses compagnons seront remerciés par une vision terrifiante. L’homme retirera son casque, révélant ainsi son visage : une peau blanche comme neige, la face sale et fripée, comme s’il avait passé trop de temps dans l’eau, et des yeux intégralement blancs et opaques. L’homme hochera la tête, sourira à son interlocuteur avant de le remercier dans sa langue, de remettre son heaume et de rejoindre ses hommes.

Bien que ces rencontres puissent arriver à n’importe quelle heure de la journée, selon l’arrivée du brouillard, elles ont tendance à se produire à l’aube ou au crépuscule, lorsque le soleil est au bord de l’horizon. Si le voyageur souhaite éviter de rencontrer la Légion Perdue, il lui est conseillé de ne pas faire de feu de camp pendant le brouillard. Le feu semble en effet attirer les légionnaires, qui viendront se poster autour du feu sans un mot jusqu’à l’extinction de ses braises.
L’expérience est, d’après ceux qui l’ont vécu, tout à fait terrifiante.

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#7 2025-03-11 00:07:02

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Re : [Région] L'Illyrie et le Ponant

Màj :
- Ajout de la partie Institutions, Économie, Religion et Cultures et Légendes de l'Illyrie.


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