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#1 2024-03-26 17:01:11

Bohémont de Painel
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Le "Dit du Seigneur de gueule au léopard rampant d'or"

[Je remet ça à la bonne place. et j'ajoute et modifie.  (center][(img]chemin de l'image(/img][/center]

Sous titré dans son édition de  Vendor, 18e phase de l'automne de l'an IV de l'ère 25 : Ou les récits des Chevaliers Nortmannais


A la frontière entre la Lussuriavie et la Haute Samarie actuelle est une petite péninsule montagneuse d'où viennent des hommes rugueux et fier. descendant d'une lointaine émigration de tribus venant de perdiglas et s'étant mêlée aux hommes de l'Ouest. Ils se nommaient Nortmannais et leur langue le Nortman. Ils ne firent jamais grand bruit mais leur culture perdura. Fidèle aux anciennes croyances ils avaient la guerre en apanage et nombre d'entre eux rejoignirent les armées des Seigneurs d'Okord. Se distinguant par leur bouclier en forme de goutte d'eau et leur casque à nasal. Certains dans l'histoire furent chevaliers et l'on dit d'eux qu'ils étaient de grands combattants.

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Au temps où se passe notre histoire l'un de ces jeunes chevaliers reçu un fief en récompense d'une prouesse martiale dont l'histoire n'a su garder trace.

Il se nommait Bohémont de Painel. C'était un jeune loup aux dents longues qui voulaient croquer le monde du haut de son destrier et commander à des centaines.

Si beaucoup l'ont approché et côtoyé je pense être celui qui le connais le mieux. L'ouvrage que vous tenait entre vos mains a frôlé mils périls alors que j'accompagnais messire Bohémont dans moults aventures. A ses cotés j'ai forgé mon opinion que certaines vies valent d'être contés pour que perdure le souvenir d'hommes qui en bien ou en mal ont laissé une marque, une griffe, un coup de dague dans l'histoire de nos terres.

Comme le veut la légendes des diseurs et des conteurs, derrière le récit s'efface le conteur. Voici nobles dames et nobles sires, gens de l'art, compteur de monnaie et laboureurs, rustres ou grands, vilains ou vertueux entendez le dit de Bohémont de Painel, chevalier Nortmannais et Seigneur du Royaume d'Okord.

(...) N'est resté de ces premiers temps que le souvenir de la fièvre qui en certains instants confiné avec l'ébriété. Quand j'y repense quelques images se convoque à moi. Celle du balai incessant des manants portant lourdes charges et outils de tout acabit. Celle des chevaliers en armure surveillant l'avancement des travaux. Et partout le bois et la pierre s'édifiant dans un agencement tenant par instant de l'alchimie.
Hocquigny le premier fief était alors qu'un ensemble de masures aux toits chaumés et les fondations du donjon n'existait que dans l'esprit des maîtres compagnon qui oeuvraient sur le chantier.
Le soir, le chevalier faisait le tour du fief monté sur son grand palefroi.

À Saint-Ursin, le second fief, la magie des hommes était toute autre. Un if immense poussait au centre du hameau et son ombre terrible rendait les gens silencieux. Ici un dieu a marché avant que le monde ne soit monde. Le tronc creux sert d'autel et chacun y passant offre un quelques choses au dieu chtonien qui sommeil encore dans les profondeurs.
La nuit venue avec la disparition de l'ombre de l'if le village s'anime et les soirée sans danse et chant sont rares.

Le dernier des trois était bien loin au sud. Il fallait pour s'y rendre faire longue route mais en arrivant le coeur se serrait devant la quiétude des lieux. La Saigne serpentait dans ce verdoyant vallon et ses eaux qui vire au rouge les jours de pluie annonçait un avenir radieux aux gens de L'oiselière. C'était en ces lieux que les fauconniers du chevalier entraînaient leurs oiseaux. Les bois tout proche étant particulièrement giboyeux.

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Bientôt viendrai la première province avec l'étrange conquête de la forteresse dans lequel votre serviteur à joué un rôle et non des moindres.

(...) Il faisait doux et frais ce jour là, la lune en était à son premier quartier dans la dix neuvième phase du printemps de l'an III du 24ème âge. Je me suis souvent demandé ce qu'il serait advenu si ce jour là avait été différent. Ce n'est pas tous les jours que l'on conquiert une forterresse et une province. Encore moins quand on s'appelle Roscelin et qu'on est valet de pied du Seigneur Bohémont.

L'intendant Guelfe était dans ses noirs humeurs et les praticiens lui avait enjoint à ne pas quitter le lit. Sans doute le mal était il tombé sur ses bronches alors qu'il courait nuit et jour dans ces jours encore froid. C'est pourquoi mon maître m'avait envoyé régler quelques affaires au chantier. Sur le retour une vieille femme m'aborda. Fielleuse, la lippe pendante et l'œil torve en d'autres occasion je l'aurai rudoyé pour avoir la paix mais j'étais d'humeur badine et les tractations au chantier avait été plus courtes qu'escompté aussi avais je quelques moments de liberté, que le lecteur consentira à penser rudement mérité, la vieille donc non content de m'alpaguer en pleine rue m'attrape par le bras et m'enjoint à la mener à la taverne. L'odeur était perceptible et le lieu devait être son repaire plus souvent que sa masure. Mais comme l'ai je mentionné ci avant, j'étais en de fort bonne disposition aussi ai je attrapé la vieille et l'ai conduit à son lieu de vice. J'en profiterai pour me rincer le gosier que j'avais fort sèche, à cause de la poussière du chantier.
Une fois attablé devant un grand bol de cidre et ayant attrapé un bout de lard et de tome sur une table j'entendis derrière moi un de ces gars qui toute la journée court les chemins des fiefs et provinces. Plus chargé qu'un baudet et fort comme un ressynien. Le gars venait du nord à son parler difficilement audible pour qui comme moi aime les mots délicatement ciselés. Son propos était pourtant limpide. La Siostry Azalais, une dame de haute lignée qui avaient un bon paquet de Citadelle sous son égide au nord du bourg avait laissé choir de son escarcelle l'une d'elle.
Je ne finit ni breuvage ni victuailles et couru ventre à terre jusqu'à mon maitre. Celui ci ne badina pas et en moins de temps qu'il n'en faut pour dire "Hue" lui et ses 8 hommes liges fonçaient à bride abattue sur le mets de choix à leur portée.

En passant la porte le seigneur cria que nous le suivions à quelques lieux de distance chargé des malles et denrées en quantité plus importante, eux n'ayant pris qu'une maigre collation.

Ce qu'avec les autres valets et trois écuyers nous firent. Moins de de deux heures plus tard nous entrèrent dans la forteresse. L'activité y était fébrile et quelques peu morose. Un bon millier de gueux s'escrimaient dans les champs tandis que quelques rustauds baguenaudaient sur un marché quasiment désert. Surpris de ne point voir les couleurs de gueule en aucun lieu nous arrêtèrent un drôle qui ne dit qu'il y avait ici aucun chevalier depuis le départ de la dame et que par conséquent la place était à nous.

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Le seigneur et ses chevaliers arrivèrent une heure plus tard. Quelques peu fâché de s'être fait volé l'audace par ses gens de pied le sieur Bohémont passa ses nerfs sur la piétaille en les chassant sur ces autres terres qui manquaient de main d'œuvre. Un vieux manqua même d'être rossé.

J'appris le soir en rasant mon maître qu'arrivé à quelques empans de la forteresse ils avaient aperçu une forte troupe de la Siostry qui revenait. Et c'était donc arrêté. Un cerf était alors passé et afin de ne pas revenir gros jean comme devant mon maître toqué de la chasse comme tous ceux de son rang c'était mis aux abois et à la poursuite du dix cors. L'animal les ayant promené dans ses bois c'est au détour d'une éminence qu'ils avaient aperçus la forte troupe repartant. Le temps de revenir sur leur pas nous les avions devancé et pris la citadelle à leur place.

Longtemps le chevalier s'est questionné sur l'entremise de ce grand cerf et plusieurs druides ont tenté d'y voir quelques augures. Pour ma part j'ai toujours pensé qu'à tout chose malheur est bon et depuis lors mon maître a eu pour moi une estime nouvelle et sa fortune s'en est trouvait grandement favorisé par cette prise.


(...) Une roue de chariot. Voilà ce qu'il a fallu, une simple roue de chariot brisée. Nous étions alors engagé dans quelques affaires d'état à la poursuite d'un homme, dont je n'ai gardé souvenance s'il fut vilain ou vertueux, et sur la route nous brisâmes une roue. La chose n'aurait pu avoir d'autres conséquences qu'un contretemps mais mon maître n'était pas de ces timorés. Il m'enjoignit à rentrer et continua son chemin. Je fus donc quelques temps seul en Hocquigny.

Homme de confiance du seigneur j'avais fort à faire pour mener à bien les tâches qui était quotidiennement siennes. Trouver emploi aux gueux et manants était chose aisée tant l'ouvrage ne manquait pas. La chose prit une tournure plus, martiale lorsqu'un matin le Conétable Sieur Arnulf vint me trouver. Les mots exacts de notre discussion ont fuit ma mémoire depuis longtemps mais la teneur m'est resté vivace. Il était question de félon ravageant une baronnie lointaine. La chose aurait pu être banale tant la lutte contre les marauds et gens de corde était commune à nos gens de guerre mais le connétable était ce matin là agacé. Ces camps remplis de vilains prospéraient à plusieurs lieux et les barons en charge de leur faire mordre la poussière semblaient être devenus fainéants ne sortant plus de leur castel.
Nous connaissions la guerre, nous savions les tempérament de feu de notre maître, nous savions ses visées et sur quelles brisées il était prêt à marcher pour lever ses proies aussi je pris sur moi et enjoignit au connétable de faire le nécessaire.

L'établissement d'un camp aux limes des ces baronnies. La chasse et l'anéantissement des félons où qu'ils soient. Le débat suivant fut plus vif mais le connétable se rangea à mon avis. Roscelin né fils bâtard venait de prendre la primauté sur un chevalier bien né et non pour l'une des moindres décision qui illustra la vie du Sieur de Painel. L'envoi en ce fortin de fortune d'archers pour les brigands, mais aussi d'hommes d'armes montées et à pied ainsi que le fleuron de la chevalerie Nortmannaise. Ces gens de guerre n'étaient eux pas là pour les marauds et les balistaires qui les rejoignirent bientôt furent le sujet de quelques rumeurs en maintes tavernes du royaume.

Si au retour du Sieur Bohémont le connétable Arnulf fut atteint du même mal que l'intendant Guelfe quelques mois plus tôt, ce dernier avait eu plus de chance et Arnulf en trépassant recommanda mon nom à mon Seigneur. Les gens des bourgs se mirent donc à me donner du Connétable, Sieur Roscelin, à l'époque il n'était pas encore questions des déplaisant surnoms dont on m'affubla par la suite. C'était un âge où tous nous étions jeunes et nos sourires tenaient du loups affamés.



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(...) La missive du Roi rejoignit l'âtre à peine sa lecture terminée. Le collier était mis aux loups. Malgré les troupes rassemblées, malgré l'envie farouche d'en découdre. Malgré le feu dans les yeux et l'ire au sang, le Chevalier fit contre mauvaise fortune mauvais grain et s'en fut faire une autre vendange sanglante que celle de ses pairs fainéants.
Il s'appellait Liutger, c'est un Strolatz et son camp faisait comme une tâche sombre sur la campagne. Les espions avaient été formelle, plusieurs centaines d'hommes dont près de trois cent chevaliers accompagnaient la trentaine de Strolatz. Au nord l'Ost royal teintait de sang l'herbe verte. Ici nous avons rougis la terre avec la même application, le même zèle. Vite et bien.
Les nuées de flèches ont rempli l'air, vibrantes et mortelles échardes. Sifflantes. Leur rang ont été déchiqueté pourtant ils n'ont cessé de s'avancer. Finalement c'est les lances des hommes d'armes qui ont eu raison de la charge des chevaliers. La piétaille a pu alors s'avancer.
Mais les forces étaient trop inégales. Il fallait rusé, forcer la chance et lui faire rendre gorge. Nous étions aux abois, ferraillant de toute part l'escadron de toute la chevalerie Nortmannaise à mes cotés nous avancions.
Nos archers ont alors pris position. A cet endroit il y avait une légère éminence. Un promontoire, il était deux fois moins nombreux que les archers d'en face et leur flèches ont pourtant obscurci le ciel un court instant avant de venir déchiqueter les rangs de leur propres archers. Cette menace éliminé il fallait ne plus balancer. Nos lanciers payaient un lourd tribu sous le poids des coups des haches et des épées de leur fantassin.
M'élevant sur les étriers nous avons fait donné du cor et dans un grondement d'orage avons déferlé sur le camp ennemi. Malgré les carreau, malgré leur piétaille qui se retournaient et tentaient de nous prendre en tenaille.
Nous étions sous le regard de Rituah ou de quelconque divinités corbeau se réjouissant des tombereau de sang. Les Strolatz n'ont pu résister et ma propre lance est venu clouer au sol Liutger.
La perte de leur capitaine a dissipé le courage de ces marauds déjà fort secoué par l'attaque. Ils ont fui et ce fut la curée que nous avons servi chaude propre et net à tous.

Sur le champ de bataille où le calme revenait dans les croassements des oiseaux noirs venu pour le festin les hommes se sont alors mis à m'acclamer. Le nom de Roscelin commencait à s'écrire en lettre de sang.

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EN remerciement pour cette victoire et pour l'honneur qu'elle apporta nous eûmes droit d'établir un nouveau fief, et un deuxième par l'active participation à l'économie du Royaume que faisaient les marchands des grandes halles du marché d'Hocquigny.

Le Mesnil aux Loup fut établi au nord d'une forêt où nos gens bucheronnaient et charbonnaient dans notre Province de Nortmannie. Et je pris la route du nord vers l'île de Massaola où d'importants gisement d'or avaient aiguisé notre appétit. Je serais désormais Roscelin Fitz de Painel capitaine de La Lucerne.

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#2 2024-03-29 12:11:07

Bohémont de Painel
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Re : Le "Dit du Seigneur de gueule au léopard rampant d'or"

De la Coutume de Nortmannie et de ses fiefs
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Droit de Clameur ou de Haro
Quiconque ayant à litige est en droit de clamer au Haro, le quidam sera alors saisi par les témoins de la clameur et l'affaire sera porté au seigneur du fief si elle relève de la basse justice ou au seigneur de la Province si elle rélève de la Haute Justice.

Droit d'héritage et reconnaissance :
Seul l'ainé, tant qu'il est apte à monter à cheval, porter l'écu et tenir la lance hérite de tous les biens de son père. Le cadets et tout enfant mâle à venir ne reçoivent de leur père qu'une lame. Un père reconnait son enfant en lui apposant sur le front à sa naissance la lame nue qu'il l'a lui même reçu en héritage. Cadets, benjamins et la suite de la descendance ne reçoivent des mains de leur père qu'une lame et ne sauront se prévaloir de quelconque possession qu'ils n'auront su conquérir par et avec la dite lame.

Devoir envers son seigneur
Tout homme passés les  hiver doit service à son seigneur. En temps de paix un impôt sur tout travail pouvant remplir un havresac est demandé après chaque jour d'emploi. En temps de guerre tout homme apte à tenir la ligne et la lance sera levé en milice et protéger par les armées de son Seigneur.


Officiers de Nortmannie et de tous fiefs afférant à la Coutume
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Ser Bohémont de Painel : Duc de l'Ouest et Connétable du Royaume. Seigneur des Nortmannais
Chevalier

Sieur Léocanto Don Azuroé :
Argentier et prévôt. Patricien Valaisien en exil.

Sage de Sinople :
Capitaine de l'Ouest. Chevalier des Barronnies de Braises

Dernière modification par nobrenn (2024-09-03 13:07:04)


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#3 2024-04-08 14:57:01

Bohémont de Painel
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Re : Le "Dit du Seigneur de gueule au léopard rampant d'or"

(...) Les bourgs étaient devenus des citées, les hameaux des bourgs et partout nous prosperions. Nos ports accueillaient le commerce de tout le royaume et nos foires avaient quelques renommées dans les Provinces avoisinantes. La disparition sans héritiers d'un voisin avait même permis au Chevalier de conquérir une nouvelle forteresse. Cette fois ci la chevauchée fût prompt et nul gens de pied ne se targua de passer l'huis avant. Ce fut une forte bande des chevau-léger qui s'en empara et mit bon ordre.

C'est sous ces auspices que vint la guerre. Porté par le vol des corbeaux et les fumées des camps. Les négociations avaient été ardues mais la chose entendu. L'Ost royal combattrait un homme afin de ne point s'en faire un ennemi. Et ils s'en fallu de peu pour que ne dérape point. Le goût du sang a sur les fer vêtus un parfum entêtant qui frise à l'ivresse.
Du coté de la Nortmannie les choses n'en allait pas moins bien, et le sieur qui y régnait prenait ses aises et lettres de commandement. Il est vrai, je m'en enorgueillis, souvent sous ma houlette ou avec mes conseils. Et si l'Ost combattait, et que le trône d'Astaffort allait bientôt chuter il fallait au chevalier une bataille autre. Les félons et hostiles brigands n'étaient point suffisant.

Le jeune baron, à cette époque, entretenait nombres correspondances, et j'avais vu et lecture sur presque toute. Sauf une. La chose en aurait elle tourné autrement. C'est une histoire que j'ai longtemps tenu secrète tant j'ai enragé des lunes de ne l'avoir point vu venir.

Un matin l'ordre arriva à la Lucerne. J'étais mandé comme Connétable de venir me présenter moi et gens de troupes en cité d'Hocquigny prestement.

A mon arrivé, suivi par près de cents lances et quelques dizaines d'archers j'eu la surprise de constater qu'étais réuni dans la cité près de la totalité des gens d'armes que nous comptions. Et sur les chemins venant du Grand Ursin je distinguais les nuages de poussières de fortes bandes allant.

Nous n'y restèrent point et bientôt ce fût l'armée entière qui prit la route. En direction du Septentrion. Nous les grands capitaines nous chevauchions aux cotés de Messire Bohémont et il y avait là tous ses plus fidèles chevaliers. J'en reconnaissais nombre dans ceux qui nous suivait. C'était là les plus hardis, les plus valeureux et les plus vifs. Même parmi la piétaille je distinguais l'élite du corps Nortmannais. Tel archer connu pour toucher à trois cents empans, tel arbalétriers connu pour viser une pomme sur le chef de ses camarades et tel lancier sachant mieux embrocher que compter sur ses doigts.

Je crus tout d'abord que nous allions établir nos quartiers la forteresse nouvellement acquise mais il n'en fut rien. Le Seigneur nous emmena dans une carrière de pierre qui n'était point encore en activité mais qu'une bande de manouvriers mettaient en place. Il faisait doux dans ces premiers jours d'été et les arbres de la carrière répandaient une ombre qui seraient bienvenus aux heures chaudes.

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Alors que la valetaille des chevaliers et la piétaille installaient pavillon et feux de camps le baron réunit sa meute autour de lui. Ce sont des mots qui me sont restés et je pense vous les délivrer dans leur quasi exactitude malgré les ères qui ont filées.

"En ce moment même marche sur ma forteresse du Septentrion six cents braves du Seigneur Haldinblad. N'y entendait aucune félonie. N'y voyait point malice. Le duel est entendu, la chose arrangée. Ses forts contre nos rudes. Je ne vous livrerai point la teneur du marché pour ne pas troubler vos lames mais sachez que la défaite n'est point permise et qu'il en va de notre bien le plus précieux et de ce pour quoi chaque jour nous rêvetons le haubert et passons les étriers. Notre honneur !
Tous vous me connaissez et savez que devant l'ouvrage je ne reculerai point. Aussi ne vais je point tourner. Êtes vous avec moi chevaliers de Nortmannie ?"

La clameur des huit gorges fit s'envoler les oiseaux des frondaisons. Mais celle du lendemain fût plus terrible encore.

Nous avions pénétré la forteresse après une nuit agréable. Les victuailles ne manquaient pas et le chevalier avait pris ses dispositions. Sur la route nous avions croisé les serfs de la forteresse. Laboureurs et gens de l'art s'en allaient. En direction de la carrière où ils pourraient passer la bataille sans rien risquer. Et parce que mon seigneur n'était point homme à perdre des écus et du temps plutôt que de les voir réfugier ils préféraient leur faire casser pierre et rochers pour les nombreux édifices qu'ils restaient encore à bâtir partout.

C'est ainsi que nous nous trouvions dans le près devant la forteresse. Le vent jouant sur l'herbe verte et sur l'encolure de nos chargeurs. Il y avait là six cents hommes de guerre, plus de deux cents lances, près d'autant de tireurs, les meilleurs des cavaliers et la fine fleur de la chevalerie. Le calvok avait circulé dans les rangs et les mines étaient ombrageuses mais confiantes. Alors que le nuage de poussière de l'armée ennemi que nous suivions depuis quelques heures au loin se précisait en silhouettes serrées tout autant armées et vêtu à la guerre que nous, Bohémont piqua des deux et s'en fût courir sur le champ. Levant haute sa lame nue. Son écu passé en bandoulière dans son dos. Remontant nos lignes hérissés. Sa voix était porté par le vent et roulait comme l'orage.

"Gens de Nortmannie, Chiens de guerre et fers vêtus ! Nous y voilà ! Nous nous tenons en équilibre sur le bord du monde ! Devant nous ce sont tous des braves. Ne vous y trompez pas. Ils ne faibliront pas. Notre victoire ne sera point obtenu par chance. Il faudra vous battre ! Pied à pied ! Rendre cent coup contre un et ne cédez en rien. En voilà un bel ouvrage !
Mais fort heureusement c'est à vous qu'il est confié ! Vous êtes les 600 fils de chiens les plus valeureux de toute la Nortmannie. Vous êtes les six cents combattant auprès desquels je n'échangerai point ma place lorsque l'heure est à la castagne. Vous êtes Nortmannais et aujourd'hui je serais à votre cotés parce que n'oubliez pas ! Ce qu'Avons !

Son discours atteignant son paroxysme l'armée d'une seule voix, d'un seul cri venu des tripes que le goût du sang et l'excitation rendaient plus terribles encore répondit.

"Gardons !"

La devise de la Maison de Painel résonnait sur le champ d'honneur et l'armée ennemis se déployait.


Duc de Nortmannie, Seigneur de l'Ouest

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#4 2024-04-09 15:12:28

Roscelin Fitz De Painel
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Re : Le "Dit du Seigneur de gueule au léopard rampant d'or"

Le bruit et la fureur, ce sont là les premiers échos qui me reviennent de ce jour passé. Les troupes s'étaient déployées et l'ennemi avançait. Nos premières flèches firent couler le sang et l'instant se suspendit.

J'étais parmi les chevaliers, mon presque frère devant moi. Les chevaux renâclaient et le martèlement de près de 600 forts marchant sur nous résonnait. Malgré nos houleuses discussion dans la tente de commandement je n'avais sût faire entendre raison à Bohémont, ni sur le déploiement de nos troupes, que je trouvais fort regroupé ni sur l'entente faite avec celui qui commandait aux guerriers qui nous faisaient face.

C'est au pinacle du combat que la lumière se fit. Nous avions tenu bon les lignes et nos hommes mouraient bien. Trop bien, malgré une première attaque convaincante, le vent tournait et l'odeur de la défaite commençait à se faire sentir. Nous n'en abattions qu'avec plus de hargne nos armes sur les piétons qui nous barraient la route. Quelques instants plus tôt les cavaliers légers avaient été décimé alors qu'ils tentaient leur va tout en s'engageant dans une brèche pour percer au centre et emporter le camp. Le flanc sud avait cédé et seul les derniers lanciers réunis autour de quelques arbalétriers pouvaient encore tenir mais pour peu de temps. Au centre nous cédions le terrain pas à pas, malgré la vaillance d'un détachement d'arbalétriers. Au nord notre escadron de chevalier restait le seul en lice. Bohémont, l'arme en sang et le nasal défait poussait encore et encore. En face l'escadron de chevalier l'emportait en nous au nombre et même si nous en emportions deux lors de la charge il en resterait assez pour nous occire proprement et sèchement.

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Dans un ultime sursaut. Une vaine tentative je vis Bohémont qui se dressait sur les étriers. La dernière cavalcade. Nous en emportâmes avec nous mais la masse adverse était trop compacte, trop solide. Nos rangs se firent proprement déchirés et bientôt ce fut l'hallali. Isolé je vis Bohémont choir de sa monture et genou à terre ramassant la hampe d'une lance brisé tenté de se créer un espace en donnant des coups rageurs. Je le perdis de vue tant de mon coté j'avais moi même à faire et la besogne ne manquait pas pour rester en selle et en vie.

Puis un cri. Une feulement rauque. "Bas les armes Nortmannais !"

Le silence se fit, le silence de la guerre, celui uniquement troublé par les croassements de corbeau dans l'azur et les râles des blessées et des agonisants. Bohémont était pris. Son haubert était déchiré en maints endroit, sa lèvre saignait et il était tenu en respect par trois chevaliers.

Mon regard se posa tout autour de moi mes doigts se sont écartés et tout en lâchant mes armes je vis que j'étais le seul encore debout.

En attendant que le chef adverse vint à nous l'on nous fit asseoir sur l'herbe trempée du sang des morts. Des huit du conseil proche ne restait indemne que moi, Falko de Longueville était sans connaissance mais semblait point atteint grave. Arnulf d'Hudimesnil le bailli avait reçu de sevères blessure et une mousse rosâtre perlait à ses lèvres bien qu'il fut conscient. Le baron prit la parole. Son souffle court, sa voix rauque.

"Je vais suivre Haldinblad au septentrion, à son vouloir je serai soumis aux rites de leur dieux. Si je survis peut être serai je un autre homme. A une aube que j'espère proche attendez mon retour.
Roscelin mon presque frère, Arnulf mon frère d'arme, je vous confie la Nortmannie ses gens et ses fiefs. Vous n'avez démérité en rien et j'ai grande honte à vous quitter en pleine déroute mais ma parole a été donné. "

Puis le seigneur se détourna de nous et marcha vers son destin et vers le sieur qui l'avait vaincu.

Nous, nous avons pris la route du Mesnil aux loup, Renart d'Auge le tenait et il n'avait point été de la bataille. Quelques demie douzaines de piétons nous suivirent, harrassés et brisés. Sur la route nous fîrent une pause. Falko dans une litière reprenait quelque couleurs, brave et simple chevalier qu'il était au physique de géant invincible et pourtant vaincu. C'est Arnulf, malgré son air maraud et fière je le voyais décliner et sous mes précieux conseils il s'allongea sous un arbre. Soucieux de le soulager je portais ma gourde à ses lèvres. Qui bientôt ne furent plus capable de boire. Il s'éteint avec un triste regard d'un homme trop jeune fauché à quelques empans de la gloire.

Aussi je fût le seul à porter la charge qui désormais m'incomber et allait m'incomber pendant longtemps encore.


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#5 2024-04-11 14:53:01

Roscelin Fitz De Painel
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Re : Le "Dit du Seigneur de gueule au léopard rampant d'or"

[Ce qui est en italique est extrait d'un échange de missive avec le joueur de Mory Ghan Haldinblad, remis ici avec son autorisation]


(...) Il me semble bon d'adjoindre ce qu'il advint du bon Bohémont pendant qu'il prenait le frais et l'air au nord du Royaume. Je fût longtemps sans nouvelles et je tiens d'un jeune esclave qu'il prit là bas le récit fait. L'esclave devait être à moitié scalde ou poète car son récit me fût si beau à l'oreille que je le fis consigner par des scribes. Le voici délivré dans cet ouvrage.

Il fût un temps où mon maitre tomba malade de quelques fièvres que les frimas d'ici faisaient parfois tomber sur les humeurs. Alité des jours durant il se mit à me conter sa vie et ce qu'il venait trouver ici loin de chez lui. Lorsque je n'épongeai point son front brûlant je pris la licence d'écrire afin que mon maître à son retour puisse en faire lecture au sein de sa cour et auprès des siens.

Le Seigneur Bohémont, capturé fût selon la parole donné délivré et fidèle à son serment s'en fut au Nord. Au champ d'honneur où était tombé maints forts et maints braves l'on fit les rites afin de consacrer les morts à Yggnir, le Seigneur des Forts. Et la longue colonne pris la route du retour.
À mesure que le groupe progressait vers le nord, le climat se faisait plus piquant. Les chaudes plaines du Sud laissaient place à un imposant plateau montagneux, défiant quiconque désirait s'aventurer au cœur de ces terres sauvages. Après une journée de marche, le groupe trouva enfin un havre de paix pour établir leur campement nocturne.

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L'humeur du Seigneur s'était gâté alors que ses terres s'éloignaient. Sous le poids de la défaite il marchait d'un pas lasse et le regard perdu au loin en lui. On n'avait point cherché à lui prodiguer quelques paroles et il s'en était satisfait, s'enfermant dans un silence lourd. Ne prenant la peine ni d'ôter sa cotte d'armes souillée, ni son haubert abîmé. Souvent, on le surprenait à frôler le pommeau de son épée et alors l'on ne savait quel ire agitait ses pensées.

Aux premières lueurs du jour, le groupe se remit en marche, prêt à affronter les défis des monts rocheux. Une épaisse brume enveloppait les sommets, les rendant mystérieusement invisibles, comme des titans endormis dans les nuages.
Ce n'est qu'après une marche qui semblait interminable, les guidant à travers les voiles de brume, qu'ils découvrirent enfin le spectacle majestueux que les montagnes avaient dissimulé : des étendues désolées s'étalant à perte de vue, dénuées de toute vie.
L'été avait pris possession de ces terres hostiles, effaçant toute trace de neige et de glace, laissant place à des falaises abruptes, des rochers altiers et des herbes sauvages dansantes au gré du vent. De temps à autre, des créatures sauvages surgissaient, surprises par le tumulte du groupe, avant de disparaître dans les ombres de la nature.
Les hommes du Nord marchaient d'un pas déterminé, leur rythme soutenu révélant une familiarité profonde avec ces terres rugueuses.
Ils semblaient lire les contours du terrain comme on parcourt les pages d'un livre bien connu, réduisant ainsi le trajet à une simple formalité.
Les heures de marche s'écoulaient au son des murmures de la faune, mêlés à la puissante symphonie du vent, qui soufflait avec une force incessante, sans relâche.

Au loin se dressait Heraldry, ses fortifications imposantes se dessinant contre l'horizon. Autour de la cité, des champs labourés avec peine et des mines aux allures menaçantes : mines de fer, d'or, de plomb... Des richesses enfouies dans les profondeurs de la terre. À mesure qu'ils approchaient des mines, des silhouettes hâves et sans vie se profilaient à l'horizon. Pas de doute possible, ils étaient des esclaves.

L'arrivée du Seigneur  Haldinblað provoqua grande agitation et moults préparatifs devaient être fait avant le festin du soir. Le seigneur Bohémont, libre d'aller et venir grimpa les degrés de la plus haute des tours et y resta jusqu'au crépuscule. Ayant fiché son regard, non point vers le suroit et ses terres mais vers le Nord. Face à la bise. Qui agitait ses boucles et lui rosissait les joues. Enfin il consentit à s'arracher à sa contemplation et redescendit.

La nuit était tombée, enveloppant le paysage dans un manteau sombre. Le doux baiser du soleil avait cédé sa place à une lune glaciale, ses rayons argentés éclairant faiblement le chemin des voyageurs alors que les températures descendaient en territoire négatif.

Le Hall avait été métamorphosé en une scène digne des légendes anciennes. Des étendards arborant fièrement le signe d'Yggnir flottaient le long des murs, illuminés par la lueur des torches vacillantes.

Des créatures empaillées, figées dans des poses majestueuses, semblaient surveiller attentivement chaque coin de la pièce, leurs yeux de verre brillant dans la pénombre. Les tables étaient une symphonie de couleurs et de saveurs, débordantes de mets succulents : des soupes fumantes aux arômes envoûtants, des viandes préparées avec maestria dans une grande diversité de styles, accompagnées de fruits juteux et de légumes frais cueillis à la lueur de l'aube. Les boissons coulaient à flots, offrant un éventail alléchant d'alcools locaux aux nuances riches, de vins raffinés aux arômes envoûtants, et même du thé aux fragrances exotiques importé des contrées lointaines du sud.

Le Banquet, tel un tableau vivant, attendait avec impatience l'annonce de son hôte pour débuter. Mory se leva, sa voix résonnant avec autorité dans la salle ornée. "Aujourd'hui, je me tiens devant vous pour honorer le Baron Bohémont de Painel qui se tient à mes côtés", dit-il en désignant Bohémont d'un geste noble. "Je le félicite pour sa bravoure sur le champ de bataille. Il a combattu avec honneur jusqu'au dernier souffle, tenant sa parole envers moi. En retour, il gagne mon respect en tant que guerrier et le statut privilégié d'invité dans mon clan. À présent, que la fête commence, skál !"

Devant tant de largesse et de grandeur, la jeunesse du baron repris emprise sur son âme et il écouta son hôte lui présenter ses épouses et vanter sa culture.
Non loin de Mory se tenait un homme imposant, sa musculature puissante mise en valeur par les motifs complexes de ses tatouages. Son regard, perçant et peu amical, était rivé intensément sur le Baron. "Je vous présente votre adversaire de lice, Elgjor, fils de Tjorntré Gilwulfson, chef du clan Jotunnstein Oster", annonça Mory d'une voix forte, laissant planer un silence chargé.
"Nous nous sommes affrontés en arène lors de mon séjour au camp de Fort Stórleggr Grinzuson. J'ai rencontré son père dans une taverne où j'ai gagné mon entrée par la force de mes poings. Tjorntré est un homme imposant, doté d'une aura intimidante. Il m'a confié son fils pour que nous puissions acquérir plus de force ensemble. Elgjor est un frère de sang, prêt à l'épreuve de la lice."

Comme insouciant du périls d'un tel combat mon maître poussa un peu plus avant ses questions sur les rites et la vie maritale puis condescendit à s'occuper de son adversaire afin de se faire préciser les termes de la joute. Désarmé, l'honneur n'y était point au sud de ces froides contrées. Mais le chevalier n'était point homme à se dérobé et pour gagner sa place, faire reconnaître sa vaillance en son fort intérieur se promit il d'honorer ce combattant étranger de toutes les frappes que sa tendre enfance et prime jeunesse l'avait habitué à dispenser à son frère ou à ses camarades. Sans compter les quelques affrontement au cœur des bois avec les bêtes noirs lorsque l'épieu se brise et que seul reste le maigre coutelas.

Le jour à naître serait décisif pour mon maître...


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#6 2024-04-15 15:53:12

Roscelin Fitz De Painel
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Re : Le "Dit du Seigneur de gueule au léopard rampant d'or"

[Comme dans le message précédent, les parties en italiques sont du joueur de Mory Ghan, le terme "glace de bataille est un emprunt au magnifique Cycle de Syffe par Patrick K Doodney]

(...) Bohémont revint quelques trois mois après son départ. On ne le trouva point changer au sein de la maison de Nortmannie, mais je perçus moi ce qui avait été brisé. Il avait connu la défaite. Par deux fois me raconta t-il. Nous étions monté au sommet de la tour d'Hocquigny afin de deviser plus sereinement. Les chevaliers lui avaient réservé un accueil plein de viva et de hourra. La troupe avaient manifesté sa plus grande joie et partout les villes s'étaient drapées de tentures et bannière au couleur de gueule et léopard rugissant d'or.

"Ce sont là des hommes qu'il faudra avoir à nos cotés lorsque tout ira au pis."

C'est avec ses quelques mots qu'il a commencé. Puis d'un signe fataliste il a commencé, avec sa verve. Presque encore courroucé.

"L'arène était fin prête, ses contours bien dessinés, ses estrades érigées. Les foules, avides de spectacle, s'étaient massées dans un concert de murmures et d'excitation, cherchant à s'approprier le moindre espace disponible. Le débordement d'enthousiasme était tel que certains se voyaient contraints de rester debout, captivés par l'événement à venir.

Des personnages élégamment vêtus, arborant des petites caisses contenant tableaux et craie, déambulaient pour recueillir les paris. Dans cette confrontation entre le fils de fort et le noble, l'assemblée brûlait d'impatience pour savoir qui aurait le dessus. Sans grande surprise, les regards et les pièces se tournaient majoritairement vers Elgjor, dont la réputation précédait le talent. C'est pourquoi j'ai commencé avec prudence, tenant la bride et me ménageant. Dans les premiers instant j'ai pris l'ascendant, non point de manière évidente mais j'ai imprimé mon rythme et ma cadence. J'ai frappé à son bras droit, imprimant une féroce douleur. Et surtout m'ouvrant son flanc. Par trois fois mon poing est venu trouver ses côtes. Le bruit de la peau sur la peau faisant comme un tambour dans le calme qui régnait alors. Ils retenaient tous leur souffle et j'économisais le mien.
Il s'est alors rué sur moi fou de rage. La glace de bataille déferlai dans mes veines et j'y voyais clair. Ses mains n'ont trouvé que le vide alors qu'il tentait de me saisir. J'ai renforcé sa rage en ajoutant à ma figure un sourire narquois. Bien mal m'en pris il s'est jeté une seconde fois et m'a percuté à pleine force. Au sol il n'a point poussé son avantage et nous nous sommes remis en garde. Nous tournant autour comme des fauves.
J'ai pris conscience qu'autour de nous la foule était folle et ivre. Si j'avais eu peu de soutien avant, mes actions avaient ramené l'équilibre et tous s'attendaient désormais à un combat au sommet et les parieurs montaient les enchères.

J'ai contre-attaqué, enchaînant maintes frappes légères afin de le pousser à la faute tandis qu'il envoyait de puissant coup au visage, mais habile comme deux chats nos coups ne portaient pas et nous nous frôlions sans cesse. J'ai simulé une fatigue et le taureau m'a chargé. Il a trouvé mon pied venu lui faucher la jambe d'appui, ruinant sa charge et me donnant l'ascendant pour l'attaque à suivre. J'eus tôt fait de l'acculer et d'harceler sans cesse. Mais il a saisi mon bras et lui a imprimé un mouvement fort violent. Me le laissant quasiment inutilisable pour la suite du combat et surtout saisi et près à recevoir ses coups de boutoir. J'ai pu m'en extraire de toute justesse et le souffle court nous avons repris nos assaut. Sentant la fin. J'ai tenté un chassé dans son torse qu'il a paré puis s'est élancé sur moi, là encore trouvant la faille de ma garde et me jetant au sol, avec lui sur moi.
Nous nous sommes débattu un instant, j'ai fini par le renverser et alors que je m'apprêtais à saisir son crâne pour le frapper au sol un violent coup de tête m'a brisé le nez et lui a offert la victoire."


La suite me sera dévoilé plus tardivement encore. Et notre dernière conquête était assailli.


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#7 2024-04-16 12:42:47

Bohémont de Painel
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Re : Le "Dit du Seigneur de gueule au léopard rampant d'or"

(...) L'affaire fût mené à grand cri et sans frais. Chacun depuis qui son camp militaire, qui ses murailles s'égosilla quelques minutes par dessus le vent et le bruit que font quatre mille cavaliers et piétons se faisant face.

La Nortmannie garderait cette Forteresse qui avait été la proie d'un Prince et laisserait celle conquise à un baron fainéant.

Si pendant quelques heures la chevalerie avait retenu son souffle, et rentrer les épaules en imaginant les charges du Prince et de toute sa maison avec lui sur leur épaules, le soulagement n'en fut que plus grand. Pour le retour de Bohémont les nouvelles prenaient une fort belle tournure. Il était encore quelques peu distant, les yeux encore habité par ce qu'il appelait le silence du Nord et la force de cette terre. Mais avait repris avec sa fougue et sa hargne la charge publique. Me laissant l'ombre et les lisière avec reconnaissance mutuel pour faire ce que chacun jugeait bon pour nos Provinces. Qui devait désormais composer un bel ensemble dans lequel disposer nos fiefs, nos foires et nos ports.

La maison de Milleguin qui fût jadis fort glorieuse venait de s'effondrer et les gens en avaient fui les ruines et les décombres. Les fiefs décrépit étaient autant d'occasion de récupérer nombres de vestiges encore utiles. La pierre ne manquant point en ce temps là et les gens quittaient fermes et marchés pour charger les blocs de marbres et de granit sur les chariots.  Ce fut d'ailleurs à l'occasion d'une de ces expédition que menaient les serfs dédiés au transport et à fourrager le pays que fut découvert dans les restes d'une Katadra.

L'une des plus somptueuses du pays qui avait été érigé sur un mont solitaire de la chaîne autre fois nommé "Mont Galilée" et qui resteraient pour tous les Nortmannais, les Monts du Tonnerre.

Et dans les ruines les grand vitraux étaient encore pour certains intact. Sous la direction d'un maître compagnon verrier et de plusieurs de ses aides les vitraux furent ramené dans la cité de la Lucerne, qui a grand frais avait été ramené pierre par pierre dans les parages des Monts, pour y installer dans la grande salle du Donjon, celle des jours d'audience et des soirs de fêtes ce grand vitrail. Recomposé, redessiné il représentait plusieurs tableaux de la conquête et de l'administration des Seigneurs Nortmannais sur leur terres. 

La Première des Cités Hocquigny, la belle fut elle même démonté pierre par pierre pour renaître plus grande et majestueuse encore sur les terres que nous administrions.

Partout les murailles et donjons poussaient, voulant défier le ciel. L'activité était si forte qu'à trois lieues des bourgs l'on entendaient le bruit des gens de l'art qui forgeaient et équipaient les hommes d'armes s'entrainant sur les pas d'armes.

Dans deux cycle de lune tout au plus un nouveau duel s'annonçait. Celui ci ne souffrirait aucune négociation. Celui ci était aussi entre hommes d'honneurs et de parole. Et parce qu'il avait connu la honte et la défaite le chevalier était bien plus froid qu'à l'accoutumé. Gardant les idées clairs il dessinait et redéployaient en esprit les mouvements de troupes.


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#8 2024-05-18 10:39:44

Bohémont de Painel
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Re : Le "Dit du Seigneur de gueule au léopard rampant d'or"

(...) Il y eu maints mois à passé, un an s'écoula dans une fébrilité qui devenait si usuelle que plus personne ne venait à s'en plaindre, à moins d'être soudain sans ouvrages. Petit à petit il y eu moins à faire, les chantiers étaient de plus en plus long car l'on peaufinait, l'on repoussait les murs, les cités étaient maintenant fortes en hommes et en murs. Gens de l'art, manants, valets manouvriers, journaliers et cultivateurs étaient légions et partout le son des rires d'enfants, le bruit des petits pas courant dans la terre meuble largement pourvus en eaux du ciel se faisaient entendre. Il y eu quelques disettes mais point de famine. Les plus à plaindre étaient les quelques serfs employés aux carrières et mines d'or. Mais l'on y confinaient les fortes têtes, ceux qui ailleurs n'allaient à personnes.


A la tête du Conseil de Nortmannie, Bohémont avait érigé son domaine en Comté et l'on murmurait qu'il ne ferait point long avant que la Nortmannie deviennent des Marches du Royaume. Des duels avaient été lancés aux grands et les victoires avaient fini par arriver. L'art martial de commander à des centaines rentraient dans la tête des jeunes loups que nous étions. Des accords avaient été passés. Le Nord avait été rencontré et la rencontre avait promis de beaux fruits bien mûrs.


Nous étions encore fort vert et pas un de nous ne dépassaient la trentaine. Le Conseil où naguère seul Bohémont et moi même savions faire usage de verve et de sens politique s'était enrichi, en premier lieu du gain d'expérience des nobles Nortmannais première garde du Seigneur, et de deux personnages fort haut en couleur. Un valaisien à l'accent chantant et à la dague vive comme son verbe. Vêtu de bleu et d'azur il se nommait Léocanto Don Azurro, et faisait grand mystère des aventures l'ayant conduit en Okord mais c'était un habile bretteur et plus encore un commerçant retors à qui la rouerie se partageait à jeux égal avec la subtilité et la duplicité. Nombres ventes avaient été acquise grace à son sens pratique et il avait mis de l'ordre sur les marchés, foires et port. Ses baillis, comme lui de bleu vêtus étaient recrutés parmi les gens du cru, bien payés et encouragé au zèle les taxes étaient fort nombreuses et la corruption absente. Nous nous enrichissions malgré le train de vie fastueux et les dépenses que l'armée exigeait.
L'autre personnage était plus singulier encore, sans doute venait il des baronnies de Braises, sa mise à lui était tout aussi vert que son nom le laissait entendre : Sage de Sinople, Bien qu'il n'eut pas le quart de siècle d'âge ses yeux étaient emprunt d'une mélancolie distante et souvent il allait parmi la foule distrait et comptant sur ses doigts quelques vers pour composer des ballades qu'ensuite sa voix mélodieuse faisait résonner sous les voûtes de pierres. La cour entière était fort toqué de lui et partout où il se rendait telle un barde jouvencelles et jouvenceaux accouraient pour le faire chanter ou déclamer un poème. Pourtant lorsque vêtu de fer il s'élançait dans la lice c'était là bel ouvrage que de le voir guerroyer sans démériter de nous autres.


C'est fort de ses riches atout qu'un beau matin le Seigneur Bohémont nous fit part de son projet de rendre fertile la Nortmannie en trouvant femme de bons lignages aux hanches fécondes.

Durant l'aventure de l'exilé il était tombé sur une noble dame de haut lignage ancien et avait jeté quelques hameçons. Aujourd'hui avec le concours d'une alliée des premières heures il avait l'occasion d'aller trouver la dame en un fief plus au nord.

Nous ne discutions point longtemps à ce conseil, le plan du Comte était arrêté et ne trouvait guère à redire. Nous resterions en Nortmannie, Léocanto et moi même tandis que Sinople et la jeune garde accompagneraient Bohémont. Mon frère savait qu'en écartant les chevaliers Nortmannais et en nous confiant les Provinces nous ferions grand usage de prudence, finesse et délicatesse pour mener les affaires à bien, tandis que les hobereau tous de bonnes familles feraient belle équipage à ses cotés.
Et pour les portes que l'allure martial ne sauraient ouvrir Sage de Sinople ferait l'affaire.

C'est ainsi que trois jours à peine après le dit conseil une quarantaine de chevaliers accompagnés d'autant d'écuyers et de nombreux valets quittaient la cité d'Hocquigny.

La route la plus directe pour gagner Hébron passait par la Porte aux Hoguais, toute fois il avait été convenu que l'itinéraire le plus court n'étant présentement point le meilleur le détour serait fait par la proche Léopardie.

Sur cette première partie du trajet j'accompagnais l'équipée. Et c'est sur une éminence verdoyantes à quelques lieu du dernier bourg Moncel que nous nous séparâmes avec mon frère et sa troupe.

Dernière moi venait trois gens de ma suite personnelle. L'air matois et le nez busqué l'on est dit frère alors qu'ils n'étaient que cousin. Leur manières étaient en ma compagnie rude et je les traitait de même. C'était non point noble ni même gens de l'art et point tout à fait gens d'armes. C'était gens de surin et de miséricorde, de coups fourrés et d'ombres. Habile enquêteurs sachant user tout à la fois de la persuasion délicate que de la menace frontale.

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Au loin ondoyait une bannière au cercle noir sur fond rouge.

"Faites ce que vous savez faire et si tout est conforme à ce que nous avons vu ailleurs alors esquivez vous vite pour ne pas vous trouver coincé par le siège."

Le plus petit des trois répondit dans un souffle.

"Vous pouvez d'ors et déjà faire venir les trébuchets Seigneur."


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#9 2024-07-29 20:47:31

Bohémont de Painel
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Re : Le "Dit du Seigneur de gueule au léopard rampant d'or"

(...)Les mois se firent années.


Les jeunes loups avaient encore la barbe courte mais les pelages s'étaient endurcis. Dans le creuset de la violence tous avaient trouvé de quoi prendre un air plus ombrageux. Une allure plus belliqueuse et des manières de fauves. Roué comme un goupil tout autant qu'arrogant mon frère Bohémont s'était trouvé à suivre un plus violent que lui et après avoir pris dans le sang la couronne du Royaume il s'était trouvé Connétable.

Déjà impatient de jeter le trouble sur un nouvel ennemi. Déjà brûlant de la fièvre des combat. Toujours ardent à porter le fer et à jeter le gant à la face de qui ne lui revient pas.

Et il y en avait un qui ne lui était jamais revenu.

Il s'était gardé de faire appeler les coureurs, la pietaille et les hobereau lorsque l'appel à l'ost avait résonné. Le roi avait de jeunes loups et de la ressource. Les forces de Nortmannie firent la sourde oreille mais attiserent les braises. L'on renvoya des espions et les balisteres furent sommé de se mettre à l'ouvrage.

L'outrage était grand. Et le sang saurait laver l'affront.


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#10 2024-09-03 13:56:27

Bohémont de Painel
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Re : Le "Dit du Seigneur de gueule au léopard rampant d'or"

Extrait de chronique du Livre de l'Ouest tel qu'elles furent rédigées pendant la 24ème ère.

Du grand séisme de l'an 8 qui fit trembler les plus puissantes des citadelles les répliques furent nombreuses et dans tous les domaines de la société du Royaume. L'Ouest ne fit pas exception.


Depuis la prise du trône par le roi Bedwyr  dit le gros, la maison de Painel s'était vu récompensé par la charge de Connétable et quelques maisons vassales avaient prêté allégeance. Le Grand Concile de Saint Antoine battait son plein et les changements furent légions. Nombres ouvrages traitant des transformations y compris pour le Domaine de Nortmannie aussi le lecteur saura trouver ses informations dans d'autres ouvrages.

Il sera fait mention ici de ce qu'on appela "La Révolte du Fourbe."

Chose banale, le Duc Bohémont avait un frère naturel, de quelques mois son cadet. Ce dernier depuis longtemps était membre du conseil de Nortmannie et avait même eu en intendance plusieurs fois les domaines de son frère. Homme roué et malin il s'y entendait pour mener les affaires et extraire or et victuailles des manses  et des bourgs. Craint par beaucoup d'aucun le surnommait l'araignée.

Et au début de l'an 9 le drame survint.


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La révolte éclata un soir à l'issue d'un conseil des notables du Nortmannie. Le récit nous ait parvenu par différents personnages plus ou moins illustre. Afin de rendre ces chroniques plus vivantes elles seront transcrites comme vécu et raconté par celles et ceux qui l'ont vécu. Les évènements s'étant enchainement brutalement nous ne saurons les replacer de manière chronologiques aussi les récits pourront donner l'impression d'être décousu.

Dernière modification par nobrenn (2024-09-04 13:17:58)


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#11 2024-09-04 13:34:22

Roscelin Fitz De Painel
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Re : Le "Dit du Seigneur de gueule au léopard rampant d'or"

Récit de Guiyaume, lancier du Duché. Loyaliste :


"L'affaire a été chaude et pas qu'un peu. J'y ai laissé quelques copains sur le carreau et pas tous dans le même camp. Nous autres ont était en faction à la porte nord, après nous s'trouve les châteaux de Castel-Louve et du Moncel. On était sur le qui vive parce que le conseil de Province était dans nos murs. Ca arrive assez souvent que le Duc, l'araignée, le Valaisien et le poête se réunisse. Avant il y avait Renart d'Auge et Falko mais les deux chevaliers sont aujourd'hui moins présent. Leur idée était pas assez neuve à ce qui 'parait. Bref, on était aux portes avec une dizaine et voilà que le sergent d'armes s'amène en courant comme si il avait le feu là où l'dos ressemble à la lune ! Aux armes, aux armes qu'i gueulait. Comme le danger d'vait venir du dehors pour nous on a pas compris tout de suite. C'est alors qu'on les a vu déboulé, depuis la rue des ferrants, sans doute ils avaient descendu la rue de l'Orme. Ils étaient sacrément nombreux, et ça ferraillait partout autour d'eux. Ils étaient comme nous, même tabards, livré pareil et le léopard bien doré. On a eu la berlue. C'est là que le sergent il s'est pris un carreau dans la gorge. Ca a fait un drôle de bruit et pi il est tombé. Avant de pouvoir nous expliquer ce qu'il se passait.

A la tête des drôle qui s'amenait on a visé la trogne de l'Araignée qui nous a gueulé d'ouvrir la porte. Nous on le connait le batard. C'est pas un tendre et il aime bien jouer avec les poucettes quand on est pas à son goût alors plus vite qu'il en faut pour dire "calvok" on a levé la herse. Et les deux battants.

Derrière l'araignée ça s'est mis à crier à la traitrise, à la révolte. On s'est dit que la troupe allait s'arrêter pour passer en bonne ordre et nous toucher trois mots mais ils ont accelleré l'allure et tout un quarteron de chevaliers a baissé la lance sur nous. J'dois ma survie qu'à la flaque de sang du sergent. Juste avant le choc des chevaliers alors qu'on avait toujours pas compris j'ai glissé dedans et je me suis mangé le trottoir dans le pif. Ca m'a sauvé parce que l'araignée et les trois milles fils de chiens qui l'ont suivi nous sont passé dessus. Je sais pas comment pas un m'a pas marché dessus. Même quand la compagnie du Valaisien a tenté de les déborder j'ai pas pris une pichenette. Sauf le pif, sur le trottoir. Ca m'avait drôlement sonné alors pour le reste j'ai pas vu grand chose."


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#12 2024-09-04 14:00:14

Sage de Sinople
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Re : Le "Dit du Seigneur de gueule au léopard rampant d'or"

Récit de Hildemar le Bel, chevalier. Rebelle :


"Nous sommes gens de guerre et depuis fort longtemps. Le prestige de la Nortmannie et la valeurs de ses soldats c'était quelque chose lorsqu'on a pris le trône pour le Roi. Je n'y étais point, trop jeune alors mais le Seigneur Roscelin m'en a longuement parlé. Nos charges, nos assauts ont emporté la décision. Le roi il a nommé Bohémont connétable mais depuis… Non seulement Bohémont a rien réclamé plus, envoyant même notre or à des chevaliers et barons fainéant et en prime le duché s'est avachi dans le luxe. Seul le seigneur Roscelin savait que la menace était toujours là. Tapi. Y'a le vert et l'or, les deux étrangers. Ignoble félon qui ont peu à peu pris la place du Seigneur Roscelin à la cour. Il nous le disait bien lorsqu'il revenait à La Lucerne son fiefs que sa voix percevait de moins en moins l'oreille de son frère et que celui ci commençait à se dévier de nos anciennes coutumes.

Lorsque l'invitation au conseil est arrivé et que le messager a dit qu'un Grand Capitaine serait nommé notre sang n'a fait qu'un tour. Déjà le verdâtre avait transformé la moitié de nos cités, le concile de Saint Antoine sois disant, la chienlit, c'était surtout la suppression de nos privilège à nous à la Lucerne. Nous étions Port Franc avec la plus grande foire de Nortmannie. Et tout ça qui tombait pas dans les poches du Duc. Ils ne pouvait que mal le prendre.

Alors on a suivi le seigneur Roscelin. Histoire d'être sûr que le conseil se passe bien. Il nous a dit tout le long du chemin à quel point il était heureux. Qu'il avait confiance en nous et que l'on saurait y faire. Quoi qu'il arrive.

Alors quand le duc a nommé le verdâtre grand capitaine ça était l'explosion dans la salle du conseil. Nous autres chevaliers qui avions forcé la main pour entrer nous n'avons pu le supporter. C'était en train de monter entre le duc et son frère quand la porte du conseil s'est ouverte avec fracas. Le Valaisien était aller chercher ses arbalétriers. Aussitôt les lames sont sorties.

Le duc a un moment s'est effondré. Il y avait du sang partout dans la salle. Roscelin a battu le rappel et nous sommes sorties. Poursuivi par les arbalétriers du Valaisien. Nous nous sommes ensuite frayé un chemin dans la ville. On a du écharpé quelques soldats qui ne comprenaient pas assez vite. Et on a filé vers le Bois-Landelles. Là dans un ancien camp de bucheron Roscelin a installé son camp. Et son conseil. Nous envoyons messagers et espions à toute les cités du Duché, afin de recueillir nos fidèles. Certains arrivent. D'autres sont partis discrètement. Mais notre nombre ne cesse de grandir. Et bientôt nous ramènerons au pouvoir notre seigneur.


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#13 2024-09-04 22:46:41

Sage de Sinople
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Re : Le "Dit du Seigneur de gueule au léopard rampant d'or"

Pietro Aquila, Arbalétrier Valaisien. Loyaliste :

Quand on est arrivé avec les autres clairement l'idée c'était de se mettre confortable avec la solde, le vin des okordiens et surtout leur femme. C'était un patrice déchu qui nous a recruté avec le centenier qu'à négocier la solde. Double solde pour mezigue rapport que quand ça chie je sais y faire pour ordonner le repli et calmer les troubles. Bref nous voilà incorporé aux arbalétriers okordiens. Les Nortmannais hormis l'accent c'est plutôt des bons gars. Pas tous finaud et autant de goût pour l'art que ma mule pour la caillasse mais quand il faut défourailler la lame ça sait y faire. Et faut dire qu'à force de faire les quatres cent coup avec eux et les longues nuits à la belle. Bah on est humain. Avec les camarades ont s'est attaché. T'en a ils ont trouvé des régulières et même que certains ont fait des chiards. Moi je suis un inverti donc j'y touche pas mais par la putain frêle je suis pas moins chez moi qu'un autre.

On était en baraquement avec quelques gars à faire rouler l'ivoire quand le patrice a débarqué. Et il nous sort que l'araignée tente de renverser le patron. Et le patron c'est sacré. Déjà c'est lui qui paye, et bien. Et en prime c'est un dur. A la castagne on y va parce qu'il est là. Y'a un an et quelques il a chargé en infériorité les troupes en face et ils se sont mis à quatre pour le capturer. La rançon payé il est reparti fissa. Bref avec les autres le patron on en l'a à la bonne. Alors que l'araignée c'est un mesquin. Toujours a rogné sur les ducats, toujours à chercher la petite bête. Un malin par contre et pas bégueule pour la castagne mais le genre sournois. Avec le patrice ils se détestent plus qu'un chat et un chien. Rapports qu'ils ont à peu près les mêmes compétences sauf que le patrice est plus franc avec le patron. L'araignée on en a découvert des costauds sur lui. Qu'il manipule des chevaliers pour se les mettre dans la poche. Qu'il a fait une petite armée privée qui répond qu'à lui. Bref ! On s'est jeté dans la salle du conseil où les gars du bâtard faisait de l'esbroufe au duc qui jactais pas. Le regard noir il zieutait son frangin. Nous le maintien de l'ordre on l'a appris dans les phalanges à Valaisia alors ni une ni deux. Cric on remonte l'espinglette et on met en joué les traîtres. Ils ont sorti les lames. On a tiré. Ça s'est mis à pisser le ressinné de partout sur le beau parquet de la salle du conseil. Et dans la mêlée on voit le patron qui se tient le bide. On a pas vu mais son bâtard aussitôt qui se met à gueuler et qui emmène ses troupes à travers le couloir. En bas il était attendu. On s'est pris des volée alors comme avec les copains on y va que quand on est sur d'être assez nombreux ou si le patron est là. On est restés dans notre coin. À tirer de loin. C'était pas beau la blessure du patron.


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#14 2024-09-06 14:30:04

Sage de Sinople
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Re : Le "Dit du Seigneur de gueule au léopard rampant d'or"

Owell Perceneige, Archer. Rebelle


La Lucerne j'y étais quand on l'a construite, sur l'île de Massaola à la place d'un bourg de Balian, un cave qui avait cherché noise à Bohémont et qui avait vu la ruine prendre sa maison. La Lucerne c'était le bourg du frangin. Offert pour les services rendus, avec les avantages questions baillages et questeurs. Ca en jetait comme bourg. Et quand on a commencé a avoir des forteresses bien fortes dans l'Ouest, le Bohémont il nous a ramené. Et là on a mis dans la salle du conseil de la Lucerne un immense vitrail récupéré sur une Katadra en ruine de la Maison Milleguin, un autre cave dont la maison s'était cassé la gueule. On y a été bien, les deux frangins s'y voyaient. On avait la visite du connétable de Nortmannie, Renart d'Auge, un des premiers fidèle, lui et Falko s'était deux sacré. Présent avec Bohémont depuis le début. Il y en a eu d'autres mais soit que je les ai pas connu soit qu'ils sont mort depuis longtemps... Des ramdams j'en ai connu et je peux pas dire que le moment où Bohémont a été au nord fut le meilleur moment de ma vie comme disent les copains. Ouais je suis de la Lucerne, mais si Renart et Falko se sont barrés c'est pas parce que le Sinople et le Valaisien sont venu, c'est aussi parce que Roscelin depuis que Bohémont lui avait donné son nom complet en le reconnaissant comme légitime il se la jouait grand seigneur et les deux autres, des vrais au sang bleu et tout ils en pouvaient plus. Bohémont il a des défauts mais son pire c'est de pas avoir bien senti son frère. Alors quand ça a chié il a dû être bien surpris, même si ses conseillers avaient commencé à lui en raconter des belles.
Y'a eu la tentative d'être maître espion du Conseiller Trof, mais le pire ça été quand on a découvert le meurtre d'Arnulf.

Arnulf c'était le cador de la Nortmannie avec Bohémont, lui c'était son frère de lait. Quand Bohémont est parti au nord il lui avait confié autant qu'à Roscelin la gestion de la Maison. Arnulf avait un fidèle, un vieux valet d'armes qui le suivait partout, et ce gars là est mort en racontant une drôle d'histoire au jeune Mérovée de Vaux, le fils d'Arnulf. Comme quoi il avait vu, après la défaite contre Haldinblad la troupe repartir, Roscelin et Arnulf s'arrêté sous un arbre, et Roscelin lui offrir à boire, Arnulf était légèrement blessé. Et bah trois minutes après avoir bu il était cané. Sur le moment on était tous trop usé. On s'en est laissé conter, Roscelin a parler de blessures cachés, on a pas relevé. On venait de perdre notre Bohémont qui s'en allait au Nord apprendre les armes. Mais à bien y réfléchir avec le témoignage du vieux valet d'armes. Le doute s'est infiltré et Mérovée a demandé à Roscelin des explications. Alors que Mérovée il a pas encore de poils au menton. Le petit est déjà prometteur ! On sait que c'est pour ça que Bohémont a pas nommé son frère Grand Capitaine, il pouvait pas le déshériter, c'est son frangin mais il pouvait pas le reconnaître non plus.

Alors moi j'ai suivi Roscelin, moi et d'autres parce que comme j'étais à la Lucerne, la plupart des copains ils ne jurent que par Roscelin et que je pouvais pas trahir mes copains. Mais j'ai pas trahi mon duc. Si le Duc s'amène je bougerai pas un pouce d'acier contre lui ou les autres. Notre histoire dans les bois ça fait prendre l'air aux jeunes mais ça tiendra pas. Le seigneur Roscelin est autant meneur d'homme que moi je suis bouvier.


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#15 2024-09-09 16:30:52

Sage de Sinople
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Re : Le "Dit du Seigneur de gueule au léopard rampant d'or"

Cléon Le bref, Cavalier. Loyaliste :


"La surprise, c'est un truc qu'aucun gars de mon métier aime. A la longue c'est usant pour les nerfs de pas savoir. Donc faut savoir. Savoir, surprendre et ne pas l'être. Mais on l'a bien été surpris. Le Sinople, Grand capitaine on l'avait pas vu venir. D'accord lui et le Duc c'est à la vie à la mort depuis un bail. Mais on peut pas imaginer plus différent, entre le blond Bohémont aux épaules carrés de Nortmannais et le longiligne brun à la mise toujours impeccable qui parle plus avec les mains qu'un Valaisien. Nous autres, le Sinople on en pensait pas grand chose. On l'avait vu une paire de fois venir là où ça chauffe et savoir y faire mais autant pour la solde que pour le reste le Duc ça reste le duc.

Alors quand les crieurs et les estafettes sont venu comme quoi, le Sinople il était Grand Capitaine et que Roscelin avait lardé son frangin et pris les armes... Bah pour parler vrai on s'est posé la question avec quelques autres. Me faites pas dire ce que je dis pas, Roscelin s'est pas un à qui je confierai ma sœur ou ma jument, mais au moins c'est un de chez nous. Un Nortmannais. Le Sinople parait qu'il vient des barronnies de Braises. J'ai rien contre les étrangers, sauf quand ils viennent chez moi me dire combien que ça fait deux et deux et comment il faut que je marche et avec qui. Alors on était pas jouasse.

Ca avait défourailler sec dans les rues et y'en avait pas mal pour dire que le duc devait être mort sinon il y aurait déjà les chevaliers de Nortmannie à courir après Roscelin et que frangin ou pas ça allait s'expliquer sec. Bref, on a eu quelques jours à pas mal se poser de question.
Surtout qu'il se disait que le Sinople était entré en prière. Et ça... Je suis croyant j'dis pas. Comme le duc. J'ai appris pour Podeswa. C'est pas que j'étais pas d'accord, l'Unique vaut bien un autre. Mais disons que pour moi un dieu ça aide celui qui s'est retroussé les manches et fait le boulot qu'il a sur les bras.

Alors on en a vu quelques uns qui se sont mis à parler un peu fort. Comme quoi on allait s'y mettre tout seul sans les chefs pour chercher notre Duc où qu'il soit. On était pas mal remonté dans une de nos cantine régulière, le Chat à Neuf queues, une taverne où l'on boit du cit' du calvok et où y'à de la place pour pas mal des copains.

Bref on était à notre aise à gueuler quand le silence est tombé d'un coup. Ca fait un drôle de bruit le silence quand il tombe sur cent bonhommes. Dans la centaine c'était que des cavaliers ou presque. Tous de la même compagnie, celle de Juran. On nous appelle les Voltigeurs rapport à ce qu'on tient pas en place quand on est sur le champ d'honneur. On a eu quelques revers mais dans l'ensemble en Nortmannie on est pas mal placé sur la liste de ceux qui faut pas emmerder.

Bref toute la voltige qui ne fait plus un bruit. On entend les mouches et les bruits de vaisselles à l'arrière.  Je jette un œil à l'entrée voir ce qu'il en est. Et je tombe sur Le Sinople avec un petit gamin à coté de lui. Si le Sinople était venu tout seul, peut être qu'il lui serait arrivé pas que des jolies choses. Rapport à que quand on festoie on boit pas que de l'eau et que le Duc nous manquait. Mais le gamin... Faut vous dire, il pourrait pas plus ressembler à son père et que dans la Voltige on la connait tous l'histoire de son père, le Bel Arnulf d'Hudimesnil, le meilleur chevalier du Duché du temps où c'était une petite baronnie.

Et voilà que le gamin prend la parole de sa belle voix fluette. Derrière lui, Sinople il fait rien que sourire. Bah croyez moi, croyez moi pas mais quand le gamin a eu terminé on s'est tous levé. Et on a tous levé bien haut nos lames.

Le Sinople, au début j'étais pas chaud. Mais avec un coup comme ça, le Duc il avait bien fait les choses. Où qu'il aille maintenant le Sinople il peut compter sur la Voltige. Parole de Nortmannais ! "


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#16 2024-09-12 21:43:52

Léocanto Don Azzuro
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Re : Le "Dit du Seigneur de gueule au léopard rampant d'or"

Maître Roncin, bailli et membre de l'honorable société. Loyaliste :


"Nous avons eu quelques déboires sur les premiers temps. D'ordre logistique principalement. Pour une raison que nous n'expliquons pas d'autres Maisons du Royaume nous ont adressé, en plus de divers témoignages de soutien plus ou moins hypocrite selon les cas, d'importantes ressources comme si nous étions en disette. À la fin nous avons dû entasser plusieurs centaines de caisses de tubercules dehors. Avec une toile goudronnée comme seul abri. Il faut évoquer que les récoltes annuelles ont été fort bonne et la moisson florissante. Le commerce s'est trouvé peut être quelques peu perturbé aux prémices du conflit car nombre de convoi passaient par le bois mais une fois une route plus à l'ouest sécurisé par les compagnies d'arbaletriers le flot a repris.

Il est intéressant de noter que nous avons eu aussi vent de transport à destination du bâtard. Assez rapidement la surveillance accrue des voies et des gué à permis un aperçu exhaustif de la situation des rebelles.

Ce sont les désertions qui leur ont fait le plus de tord. Le procédé est fort simple et a été enseigné à Don Léocanto par un agent du guet d'une ville sur l'Ankh, un certain Jean Quille. Des lettres. De simples lettres écrites par la famille des rebelles les invitant à revenir à la maison et à la raison. Après ça ce qui restait étaient les perdus pour le duché et en ces conditions l'assaut pouvait être donné.
Et il devait l'être fait rapidement puisque le Capitaine avait négocié un pas d'armes contre les armées dorées. Nous autres de l'honorable société nous avons senti que le Duc avait dû reprendre du poil de la bête parce que dans les compagnies aligné contre le Chasseur il y avait un paquet d'ancien rebelles et qu'ils étaient tous en première ligne. Et c'est pas le Capitaine qui a l'esprit mal tourné ainsi. Don Léocanto aurait pu souffler l'idée mais il était en ambassade auprès d'un vassal et avec un allié.

Le duc était pas loin on le sentait mais on le voyait pas. "


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#17 2024-09-20 12:49:49

Bohémont de Painel
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Re : Le "Dit du Seigneur de gueule au léopard rampant d'or"

Mérovée de Vaux, Chevalier et héritier de Vaux. Loyaliste :


"En vérité, lors du conseil Roscelin a manqué son assassinat sur son frère. Et ce n'est pas par maladresse. Mais parce que le Duc portait ce jour là sous ses vêtements civils sa cotte de mailles. Pendant plusieurs années l'on pensait que Bohémont était ignorant des tords et des vices de son frère. Est ce la vérité ou est ce juste que l'avantage à l'avoir à ses cotés était dominant. Et quand la conversion du Duché s'est opéré et qu'un tel homme ne pouvait plus siéger au conseil de Nortmannie... Et bien le duc à jouer ses cartes. Connaissant ses hommes, ses fidèles et ses déloyauté. N'a t-il pas juste provoqué intentionnellement le conflit. Le Capitaine de Sinople jamais n'aurait pu jouer pareil comédie. Mais la chose est bien moins sûr pour le Don et notre seigneur Duc.
Blessé, il l'a été c'est vrai. Le bâtard avait frappé comme un sourd et la maille avait bien failli ne pas suffire. Nous avons veillé quelques jours en priant que le Duc ne trépasse pas. Mais il n'a cessé de donner ses ordre même durant ses quelques jours. D'une voix faible, avec du sang dans la gorge et des toux affreuses. Mais il n'a rien lâché.

J'étais désormais l'héritier. Le Duché adoptait la foi en l'Unique et les constructions et le commerce n'avait jamais été aussi glorieuse. Nos coffres débordaient. Pourtant la guerre menaçait et par cette manœuvre le duc a mis sa province en défense. A remué ses hommes et les a fait retrouver leur vigueur. Nous allions être prêt pour ce qui suivrait.

En suite, quand Roscelin a disparu on l'a cherché quelques temps mais il a fallu combattre les armées dorée. Et là. Le Duc est revenu. Non pas de manière visible mais bel et bien présent. Il était ailleurs quand j'ai pris la tête de trois cent cavaliers de Nortmannie pour secourir la Siostry. Il était à la manœuvre dans les duels contre l'allié Tugrul.

L'on voyait en marchant dans Vaux et sur nos routes. Le regard des hommes et des femmes avaient retrouvé la lumière qui brillait dans les yeux lorsque j'étais enfant, que le duché était une baronnie et que nous avions tout à conquérir.

De là à dire que le duc a prémédité tout cela est un bien grand mot. Il a fait comme il fait à la guerre. Sans plan, sans avis. Il prend une situation, en déroule les nœud et pose son doigt là où il sait toucher à cœur.

Si j'apprends la droiture, l'honneur et le courage au coté du Capitaine de Sinople. J'apprends le reste avec mon père adoptif. Moi Mérovée de Vaux, fils d'Arnulf d'Hudimesnil, héritier de Vaux. Un jour je serais duc de la riche Nortmannie et l'héritage de mes pères jamais ne disparaitra.


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#18 2024-10-03 23:03:07

Bohémont de Painel
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Re : Le "Dit du Seigneur de gueule au léopard rampant d'or"

Le récit à partir de là changera quelques peu. Si plusieurs interlocuteurs ont pris la parole. Parfois racontant a posteriori avec les erreurs que les évènements ont pu entraîner,  parfois en les vivants. Ce qui suivra sera une narration épistolaire. Qui bien que destiné à une haute personne du Royaume sera aussi jeu littéraire pour l'auteur. (Autant celui de la fiction que celui derrière son écran).

~~~~~~~~~~


Jidor, 3ème phase du Printemps de l'an 10 de la 24eme aire.


À vous,

Quand commence un voyage, si la question peut paraître de prime abord simple, en répondant au premier pas que l'on fait hors de chez soi, il est bien des voyages immobiles et d'autres où avant que le pied ne passe le seuil l'on a déjà commencé le voyage. En soi. En pensée et en esprit.

Celui que vous conseillère à Bohémont fut ainsi. C'est un homme de feu, d'action. Sa charge ne lui laisse guère le temps à la contemplation pourtant si bénéfique à l'âme mais votre missive a créé quelques chose. Puis ses défaites consécutives face au Sire de Cylariel.

Il a ôté son armure et à ordonné à ses gens d'ôter les cotices de son blason. Il s'est enfermé quelques heures dans ses appartements. Et a demandé à ce que lui sois monté des récits de Saint Ursin, l'un des rares Nortmannais de l'histoire ancienne à s'être converti. Mon seigneur a une profonde admiration pour cet homme. Je ne sais si vous le connaissez aussi je ne résiste point à vous conter sa légende.

Ursin naquit dans cette partie du royaume qui vit émerger la race des Nortmannais. Où sur le fleuve la terre forme une canine de pics abruptes et de vallée profonde. Sa mine trahissait son ascendance de Perdiglas. Colosse dès sa plus tendre enfance. À l'âge de dix ans dans le bois d'un grand if qui poussait là où trois guerriers des temps jadis s'affrontèrent, il tailla une massue. Si lourde que seul il pouvait la manier.
Il vécut quarante ans de rudes combats entre tribus rival. Tuant pour une terre, une rancœur, un butin. Tuant pour rien. Son parti était composé de brutes à l'âme sombre et aux mains ensanglantés. Le Dieu-Chaos était leur voie et nul jamais ne s'opposait.

Une nuit de maraude, il tomba avec ses compères sur une grotte où vivait chichement quelques pâtres et leur ouailles. Parce qu'ils e pouvaient ils les tuèrent. Sans se préoccuper des femmes et enfants. À l'aube alors que sa bande dormait à ses côtés il se réveilla trempé de sueur. Le cœur soudain rongé de remord. Tel une bête il laissa ses compagnons et s'enfonça dans la montagne. Il marcha longtemps et alors que son bâton de marche n'était plus que copeau tant il avait cheminée il se trouva face à l'if de son enfance. Celui par qui il avait maintes fois tué. Sa longue errance s'achevait. Il avait quitté les prairies du Dieu-Chaos. S'était perdu. Il s'assit sous l'If et laissa les saisons se traverser. Il y eu le printemps et sa verte sève, l'été à la chaleur vive, l'automne et l'odeur de l'humus puis les frimas de l'hiver. Alors que les pierres éclataient sous le gèle et que le sang des petits animaux gelait il trouva en son cœur Podeswa. Se relevant il secoua sa pelisse et l'hiver étendit encore son manteau sur le monde. Désormais celui qui erre n'était plus perdu et il se mit à raconter le froid et sa pureté, le cœur noire et les mains rougies qui salissent l'âme. Le bruit du givre et le froid soleil d'hiver.
Lorsqu'il s'éteignit il fut enterré sous l'If qui depuis est son arbre.

Je ne doute pas qu'à travers les mythes et la parabole de cette sainte vie, le Duc trouve quelque résonnance à sa propre existence.

À son usage nous avons fait venir quelques récit de voyage et ses gens ont préparé montures et chariot. Si l'équipage sera simple et réduit au strict minimum la route a emprunté reste encore mystérieuse mais sera à la hauteur du chemin de Saint Ursin.

D'autres tâches m'appellent et ma chandelle brasille.

Que l'Unique veille sur vos cieux.

Votre dévoué Sage de Sinople.

Dernière modification par nobrenn (2024-10-04 08:33:18)


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#19 2024-10-24 11:05:03

Bohémont de Painel
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Re : Le "Dit du Seigneur de gueule au léopard rampant d'or"

Seul.

Le vent, le froid, la nuit. Le bruit des pans de la tente qui claquent. Les sabots dans la neige, le cliquetis des mors des chevaux. Le sommeil des hommes et la lutte des veilleurs.

La chandelle vacille dans l'air. Crachottant quelques fumées sombres en d'irreguliers intervalles.

Podeswa est il vraiment là ? Qu'en sais je et je ne m'en soucis plus.

Mon ami Sage de Sinople s'en est allé rejoindre le Blanc à ce banquet. La chose lui tenait trop à cœur. Mon héritier à Granville fera à son aise avec le prévôt et le dévot. Je lui fais confiance son père était un grand général et l'époux d'une cousine. C'est Sage qui m'a invité à chercher Podeswa par l'écriture, chemin à l'introspection. déjà quelques minutes que je m'y livre et la main me lance. Elle bien plus habitué à tenir un destrier au galop ou une armes à la bataille.

La bataille et la guerre. Voilà des mots qui m'ont bercé toute ma vie d'homme depuis qu'on me dota d'éperon et d'un écu et même quand l'on me distingua pour diriger des gens et des terres.

J'ai connu la défaite, j'ai connu la victoire et la gloire. M'y suis je perdu. On l'a cru. Venu d'une personne que je considère comme ma digne amie. "Partez, aller rencontrer les gens de Perdiglas dans une ambassade pour renforcer votre foi."

Tout mon sang se révolte à cette idée. Je me sens banni d'un royaume à qui j'ai donné mes années de jeunesse et dans la gloire des batailles vu mourir mes compagnons. J'ai perdu mon frère pour tenir le rang de l'honneur et de la noblesse d'âme.

Aujourd'hui des corbeaux et des nuées me visitent en rêve. Il n'y a plus les armées glorieuses de mes rêve de jadis. Seul le froid croassement des bêtes noires sur un ciel d'orage.

Autour de moi, passer la lumière des feux de camp que ma troupe a dressé, les froides contrés de Perdiglas qui hier encore était terre du Gundor. Nous suivons une vague piste à travers les bois et les monts. Déjà la neige recouvre le paysage en de nombreux points d'horizon et chaque averse vient couvrir le sol.

Nous luttons contre tout. Mes hommes s'épuisent à la marche, à la chasse. Sur la trentaine de braves m'accompagnant. Combien survivront. Ils ne doivent qu'à moi leur envie encore de continuer.

Mais ai je moi même ce désir ?

La nuit m'appele et la journée de demain sera longue marche harassante. Je vais rejoindre mes rêves. Ceux de corbeaux et de tempête.


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#20 2024-11-02 01:25:41

Bohémont de Painel
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Re : Le "Dit du Seigneur de gueule au léopard rampant d'or"

Combien de nuits aurais je à passé encore. Ces nuits que l'on croit jamais ne finir. Que jamais aucune aube ne viendra vous ensoleiller.

Hier Dunartw est mort. C'était le dernier de la trentaine de Nortmannais qui m'ont accompagné au Nord.

Non point le nord du Fort Haldinblad mon ami, mais un nord plus terrible encore. Le froid ici est telle une kyrielle de dagues prête à vous déchirer la peau. Et le vent. Ce vent ne s'arrête jamais. Telle un fauve boréal il se jette sur vous dès lors que vous sortez de la tente ou de l'abri. Attrapant chaque parcelle de votre peau pour y laisser sa marque en de douloureuses engelures.

J'aurais aimé dire que les hommes sont tous morts en guerriers. L'arme à la main, l'oeil avide de mauvais coup et prêt à se vendre chèrement. Mais ici la réalité est autre.

Guerrier accompli, fier à bras, couard et pleutres. Le froid ne fait aucune distinction. Ce sont d'abord quelques doigts. Quelques orteils que d'imprudence et d'inattention nous avons perdu parmi la troupe.

Bien vite les chevaux, les armures et le fief équipage a été remisé. Nous marchions dans nos lourdes pelisses. Chaque pas coûtant plus que l'effort. Chaque fois que la botte s'arrache de la glace c'est un victoire. Sur le blizzard, le froid et surtout sur soi même.

La route avait été tracé, bien à l'abri derrière les murs de Vaux. Dans une grande salle où le feu dans l'âtre ne manque jamais de bois a dévorer. Quelle carte, quelle dessin sur le velin peut représenter la solitude d'une route, l'âpreté d'un paysage. La rigueur d'un pays. La violence du vent.

Il y a de cela bien des lunes maintenant nous avions trouvé un fortin. En ruine, le feu ou la guerre. Et y avions établi un campement. Ce fut notre dernier refuge. L'ultime moment de quiétude.

Au sommet d'un des rares bastion de la place forte la vue s'étendait sur une terre sauvages. le Gundor avait du abriter des hommes plus âpres encore que nous ne le sommes pour sentir chez eux dans de tels contrées.

Au départ des ruines nous étions tombé sur quelques tombes. Vieilles et usé les noms n'était pas restés lisible tout juste quelques lettres. Un R un D un K, un Y et un R.

Le temps et le froid on depuis longtemps enfoui ce secret.

Le terrain a changé ensuite. Plus escarpé. Plus froid encore. Nous quittions le Gundor pour entrer progressivement sur les terres de nos lointains ancêtres. Perdiglas.

Après plusieurs lune, ce pays m'a enlevé les miens. L'espoir du soleil et la certitude de retrouver un jour les miens.

Je marche. L'encre a gelé alors c'est au charbon que je noirci les quelques vélin que j'ai conservé. Après une longue discussion avec moi même. Rien de superflu. Le reste de mes vivres. De quoi allumer le feu et les plus chaudes pelisses. Seul me reste ces feuillets et mon épée.

Dernière trace de l'homme que j'étais.


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#21 2024-11-07 01:46:56

Bohémont de Painel
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Re : Le "Dit du Seigneur de gueule au léopard rampant d'or"

Les flammes ce soir ont une odeur particulière. Celle de la chair qui cuit, celle de la graisse qui en tombant dans le feu fait grogner le ventre.


Les dernières semaines m'ont vu tomber cent fois et me relever chaque fois plus amoindri. Les vivres ont vite manqué dans ce désert gelé.

En plein coeur de l'hiver j'ai connu l'épuisement, la faim, le froid. Mais pire encore le désespoir.

Le vent m'a arraché des pan entiers de mon âme qu'il a jeté en pâture aux mondes et aux fauves à mes trousses.

Littéralement, une meute de loup m'a suivi pendant plusieurs jours. S'approchant à chaque fois que je m'endormais sur mon feu de tourbes et de bois rachitique.
Lassé de leur manœuvre j'ai joué mon sort à la chance. Ayant pris mon épée nue j'ai fait mine de dormir et n'ai pas bougé jusqu'à sentir le souffle brûlant de la bête sur mon échine. Peut être me croyait il mort. Mais j'ai bondi. Le ventre tordu par la peur et la faim. Les lèvres sèches et craquelées. La douleur de mes muscles ayant souffert des privations. Mais le feu. Le feu brûlant du combat. D'une lame entre les mains.

Le sang a jailli, l'animal a piaillé. En un instant tous ont fondu sur moi.
Comment ai je pu en venir à bout, mon esprit peine à se remémorer le combat. Une présence incertaine a pris possession de mon bras. L'habitude de la mort, le langage seul du corps dicté par l'envie de ne pas mourir. La présence de Podeswa à mes côtés... Comment le saurai je...

Mais les reliquats de la meute n'ont pas poussé plus avant et depuis j'ai de la viande, des nouvelles bottes et une nouvelle cape.

Et une quantité de morsures plus ou moins profondes. L'une d'elle m'inquiète particulièrement au bras gauche. Malgré la flamme vive que j'ai appliqué les bord en sont violacés.

D'errance en errance mes pas m'ont conduit à un village qui a dû être prospère à une époque. Au sommet d'une petite butte l'antique motte castrale est envahi par les arbustes épineux qui pousse comme des ronces chez nous. Malgré le gel cette plante semble jamais ne mourir.

J'ai gagné le fortin démantelé, qui a même dû brûler et j'ai exploré ses ruines. Rien n'est resté.

Le soir tombe. Le bras m'élance plus que de raison.

Je reprends la plume alors que la nuit doit être à son mitan. La fièvre me gagne et ne pouvant trouver le sommeil je me suis aventuré encore dans le fortin. Derrière une vieille porte un escalier de fer et un couloir étroit et obscur descends dans des profondeurs.

Encore une porte. C'est un caveau et l'immense sarcophage gît au milieu d'une pièce aux dimensions surprenante pour un si petit fortin. Les murs ont été peint mais il y a si longtemps que je ne peux que deviner les restes d'une fresque qui semble épique.

Mû tout autant par la fièvre que par la curiosité j'ai poussé le couvercle du sarcophage.

Cela devait être un guerrier puissant. Un chef pour son peuple. Le squelette est revêtu d'une antique cotte de mailles intact. Un lourd pavois ceint sa senestre, coupes, calices et ciboires finement ouvragées l'entourent. Et la plus belle lame qu'il m'ait été donné. Longue et droite sa couleur est presque blanche à la clarté de ma torche. Son pommeau est en corne tandis que ses quillons sont torsadés comme des ronces. Légère et encore tranchante.

Si la mailles et les richesses me laissent indifférent tant leur poids serai un fardeau je ne peux laisser pareil arme en compagnie d'un mort qui depuis longtemps n'en a plus l'usage. Elle sera désormais mienne.

Et se nommera "Louve."


Duc de Nortmannie, Seigneur de l'Ouest

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#22 2024-11-15 00:49:54

Bohémont de Painel
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Re : Le "Dit du Seigneur de gueule au léopard rampant d'or"

Le velin devant moi est immaculé. Mes pensées bouillonnent. Que dire... Par où commencer. Comment se raccrocher à soi. Lorsque l'on part en morceaux.

Littéralement. Je sens pourtant que cela démange et gratte. À l'endroit où le loup a mordu. La nuit je me réveille pour essayer d'apaiser le feu de la morsure.

Et mon bras droit cherchant mon avant bras gauche rencontre le vide.


J'ai posé la feuille après ces mots. Il a fallu des heures avant que je ne revienne au mots. J'ai perdu le compte des jours. Je ne survivrai pas. Jamais je ne reverrai les hauts murs de Granville, les remparts de la Citadelle, le Havre et les ruines de Falcastre au loin. Jamais je ne reverrai la douceur du foyer et le rire de Sage me lisant un poème devant les grands vitraux de la salle du trône. La couleur du rire de Mérovée, l'air goguenard de Léocanto quand il surprend nos échanges de regarde avec Sage.
Je vais mourir.

Au moins ai je quelques compagnies. Comment m'ont ils trouvé et surtout de quoi vivent ils ? Deux âmes simples. Lui s'échine au champ tout le jour pour en sortir de maigres raves qu'ils font cuir en des bouillons insipides. Elle avec ses herbes. C'est elle qui m'a amputé.

J'ai partagé dès lors que j'ai repris conscience ma viande de loup avec eux.

Pourrais je dire un jour à quelqu'un ce que ça fait de se réveiller et de voir son bras. Posé sur un plan de travail crasseux en train d'être mis en morceaux et d'être assaisonné d'herbe et condiments. Ils ne sont pas cannibales, j'ai vu leur larmes de soulagement quand j'ai partagé la viande qui me restait. Ils sont juste affamé et maintenant je leur rajoute une bouche à nourrir.

La faim. Terrible défaite pour un seigneur parti au loin en quête de gloire.

J'y ai perdu mon bras. Ma vie suivra.

Mais point sans combattre. Ce qui compte ce n'est pas l'issue mais c'est le combat.


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