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#51 2017-09-13 23:48:58

Lady Summer

Re : La Délégation

Eugénie ne bronchait pas en entendant les propos du Marquis, toujours un genou à terre. Mais ses pensées fulminaient, comment osait-il devant l'Empereur la mettre en cause directement ? Ces mots résonnaient en elle "si elle se décide enfin à gouverner". Elle se tourna vers Aymar et lui adressa finalement quelques paroles fermes :

" Pour gouverner il faut des lois et les lois d'Okord je les établirai selon la volonté Impériale, et les ferai appliquer, que vous le vouliez ou non."

Dernière modification par Eugenie Morgan (2017-09-14 09:24:33)

#52 2017-09-14 14:32:02

Séraphina

Re : La Délégation

L'inquiétude d'Elverid n'avait cessé de monter durant toute la conversation entre Aymar et l'Empereur. Enfin, lorsqu'elle entendit les mots par lequels le Marquis terminait son discours, les mains de la Matriarche se crispèrent sur le livre qu'elle tenait. Durant le voyage, elle lui avait pourtant recommandé à maintes reprises de ne pas critiquer ni provoquer la Polémarque en présence de l'Empereur, mais il n'avait pu s'empêcher, une fois encore, de prononcer quelque parole malheureuse. A croire qu'il avait oublié qu'il risquait sa tête...

"Votre Majesté Impériale, puis-je intervenir ?"

Elverid jeta un rapide regard autour d'elle. Ne rencontrant aucune marque de désapprobation, ni de l'empereur, ni de sa suite, elle avança encore de quelques pas avant de reprendre.

"Tout d'abord, permettez-moi de vous offrir ce modeste présent. Il s'agit d'un ouvrage enluminé réalisé spécialement à votre intention. Il contient un résumé de l'histoire récente de mon clan, et notamment le récit des circonstances qui nous ont amenés à venir nous installer en Okord, de la manière dont nous nous sommes adaptés à notre nouvelle terre d'accueil et de nos premiers contacts avec nos voisins. Comme vous pourrez le voir, le texte en okordien classique sur les pages de gauche est traduit en langue de l'Ancien Empire sur les pages de droite. Cet ouvrage ne donne qu'un petit aperçu de la diversité culturelle okordienne, mais si sa lecture vous est agréable, il sera suivi de nombreux autres."

Ne sachant pas si elle pouvait s'approcher davantage de l'Empereur, la matriarche marqua un temps d'hésitation. Finalement, un serviteur lui prit le livre des mains et l'apporta à son destinataire.

"Concernant la Confédération du Sudord... Il nous faut reconnaître que cette initiative a été amenée de façon très maladroite, et après le désastre valyrien, il est parfaitement compréhensible qu'elle ait été perçue comme une contestation du pouvoir de notre Polémarque... mais je puis vous assurer que ce n'est pas le cas.
Selon les traditions Okordiennes, la principale prérogative du Roi ou du Polémarque, pour ne pas dire la seule, est de pouvoir réunir tous les seigneurs sous sa bannière pour repousser les invasions extérieures. Réformer Okord en la dotant d'une administration constitue une importante nouveauté pour notre Polémarque, et elle se heurtera sans doute à de nombreux conservatismes dans l'accomplissement de cette lourde tâche.
C'est là que nous pouvons être utiles : nous avons déjà pu tisser un réseau commercial florissant sur l'ensemble des territoires sudordiens en nous appuyant sur la Compagnie Marchande Orcanienne. En constituant la Confédération du Sudord, nous comptons passer à l'étape supérieure et organiser une administration commune. Et nous comptons le faire pour et avec la Polémarque, et non contre elle : pouvoir déléguer à une entité vassale l'administration des territoires situés au sud du Grand Canal, qui sont les plus éloignés de ses terres, allégera quelque peu le poids des nouvelles responsabilités qui l'attendent.
Afin de mieux coordonner nos efforts, je me propose de représenter la Confédération du Sudord auprès de notre Polémarque. Je saurai m'assurer que les dispositions que nous mettrons en place soient compatibles avec celles qu'elle instaurera. Et bien sûr, elle demeurera notre référent unique devant l'Empire.
"

Dernière modification par Elverid (2017-09-14 16:54:36)

#53 2017-09-15 17:26:11

Torkson
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Re : La Délégation

Une bande de souris affolée par un chat.

Des musaraignes fuyant devant le prédateur.

L'image fit doucement sourire l'Empereur, qui agita la main pour appeler le silence. Ces gémissements allaient lui donner une migraine si les Okordiens persistaient dans leurs suppliques. D'un geste, il invita les présents à se relever, puis, quittant son trône, il se dirigea vers une table dressée au pied de l'estrade.

Okordiens, vous êtes d'une race bavarde et parler donne soif. Sustentez-vous et continuons d'évoquer nos affaires.

En se tournant vers Aymar et Elverid, il continua d'un ton plus léger.

Je comprends désormais mieux l'intérêt de la Confrérie du Sudord. La prospérité de votre Compagnie Marchande serait une excellente chose pour l'Empire. Avez-vous discuté avec mon Prévôt, Achemond Bonh, des détails concernant la mise en place de routes commerciales pour améliorer les transports ?

Toutefois, une question subsiste. Eugénie Morgan, ici présente, est la Polémarque d'Okord. Elle incarne ma présence dans votre royaume. Dois-je comprendre que vous remettez en cause son autorité ? Et donc que la mienne ...

Un grand sourire carnassier se dessina sur le visage de Torkson 1er. Les nobles présents se méfiaient de cette moue, qui pouvait tantôt se transformer en une boutade amicale, tantôt en un masque grimaçant de rage, déchainant alors une colère sans pareil. De la réponse du Marquis allait dépendre la suite de cette entrevue...


Plus loin, un petit homme, tout de gris vêtu, se matérialisa auprès d'Aydrox. Si sa tenue manquait de stature, un froid charisme se dégageait de sa personne. Une dague en acier, qui visiblement connaissait un usage récurrent, ornait sa taille. Au premier coup d'oeil, il semblait le seul homme armé de la pièce.

Kal'Emar ! Mon ami ! Toujours prêt à veiller sur notre Empereur ! s'écria Estun Dodrio, reconnaissant le maitre assassin de son suzerain. Les deux hommes se serrèrent la main à la façon des guerriers, en se tenant l'avant-bras. Les yeux du guerrier pétillaient de joie. Ils avaient grandit ensemble, frères de lait de l'Empereur, et avaient toujours veillé sur ses intérêts, devenant avec le temps, deux de ses plus proches conseillers. La mission de l'Emissaire l'avait éloigné de la cour des mois durant et le plaisir des retrouvailles était lisible sur leurs visages.

Kal', voici le Baron Aydrox, un suivant de la Polémarque. Baron, je vous présente Kal'Emar, maitre espion de Torkson premier. Toute information que vous souhaitiez transmettre à l'Empereur passera par lui. Que vous le vouliez... Ou non.

A ces mots, on vit le visage de l'Okordien pâlir nettement. Bien qu'éloigné de quelques mètres de cette discussion, le maitre des lieux avait parfaitement entendu l'échange. Face au baron, Kal'Emar attendit sa réaction.



Plus en retrait, se tenait toujours Aldegrin de Karan. Sa fière personne gardait toujours une vision d'ensemble et les regards en coin que lui jetaient les nobliaux alentours prouvaient que son entrée avait été particulièrement réussie. Peu d'hommes avaient tenu tête à l'Empereur sans perdre cette dernière. Les Buveurs de Sang étaient souvent prompt à exécuter ordres et seigneurs imprudents, sans trop se soucier des retombées.

Un page, portant la livrée d'Abrasil, accouru, portant un vulgaire tabouret de taverne. Il se présenta au Vicomte et déclara d'une voix forte qui résonna

Un fauteuil pour le vieillard d'Okord qui ne peut s'incliner ! Pour qu'il repose ses vieux os !

Instantanément, les murmures des courtisans se turent. La tension dans la grande Salle monta d'un cran, certains prenant déjà leurs distances des nouveaux arrivants. Le long des tentures, des ombres se mirent en mouvement, profitant de la pénombre des recoins pour avancer doucement vers Aldegrin.


MJ d'Okord.

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#54 2017-09-15 21:28:59

Aldegrin de Karan
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Re : La Délégation

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Aldegrin s'était raidi en entendant la remarque du page. Le Seigneur de Karan fusilla l'importun du regard avant de se tourner vers la cour de Torkson. Il était ailleurs, perdu dans un doux rêve où la peau de ces impériaux cloquait sous le feu des incendiaires. Une mort terrible. Une mort que nul n'aurait pu souhaiter.

-Faites de ce fou le Gouverneur du Sudord, siffla-t-il entre ses dents à Eugénie. Il se plaça devant la Polémarque et se permis d'attirer vers eux le Seigneur Aymar. Il aura l'autorité qu'il demande sur ses terres en échange d'un serment d'allégeance au Polémarque. Nous légitimerons ce statut par la proximité d'Yselda et la nécessité d'une force armée capable d'intervenir à toute heure. Quant à vous, Marquis... Le Karanien braqua sur le sudorien des yeux froids comme la glace. Sa voix s'assécha encore. Chaque mot était une lame rouillée grattant l'os. Avalez quelques couleuvres ou nous serons perdus. Ne comprenez-vous pas qu'il s'agit là d'une mascarade ? L'Empereur connait l'existence de votre projet depuis que Dodrio en a eut vent, si vous aviez réellement gêné son autorité il ne vous aurez pas fait invité en Abrasil alors que ses armées peuvent anéantir votre Maison sur la simple réception d'un pigeon. Aldegrin claqua sa langue contre son palais, à la recherche d'une formule aussi précise que discrète. Nous sommes tous confrontés à un obstacle de taille, mais nous ne le surmonteront pas aujourd'hui. Alors baissez-là tête et allez de l'avant.

Aldegrin cessa là les messes-basses. Il espérait que le compromis proposé serait accepté par Eugénie et Aymar. Mais il regrettait d'avoir dû en arriver là. Aldegrin avait maladroitement omis de compter le Marquis dans son équation, ne croyant pas que le caractère buté du sudorien menacerait ses plans.

Torkson était néanmoins une plaie, pensa-t-il en regardant le tabouret. L'Empereur semblait souffrir d'un besoin absolu de prouver ce qu'il incarnait. Qui donc semblait l'oublier ? Certainement pas Okord, royaume dans lequel stationnait ses armées et où son émissaire parlait à tort et à travers. Non, quelqu'un ici -ou plusieurs personnes- avait besoin de savoir ce dont était capable l'Empereur d'Abrasil.

Au côté des noms d'Alervan et de Ponobar notés dans son esprit, Aldegrin rajouta celui de Kal'Emar.

-Que Son Impériale Majesté soit remerciée, déclara le Seiggneur de Karan en s’assaillant sur le tabouret. Je suis quelque peu fourbu. Il est vrai que ma chambre, quoique confortable, me change de celle du Palais de Ténare. Il regarda alors Estun Dodrio. Sans compter le voyage, qui fut... mouvementé.


Seigneur de Ténare ; Marquis de Falcastre
Maître du Palais ; Gardien du Trésor Royal
Chevalier au Léopard ; Chevalier de l'Ordre des Fondateurs royaux

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#55 2017-09-15 23:37:59

Rudeguidon Defoutrecuisse

Re : La Délégation

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Hans était resté d’un silence tombal. Devant le miroir d’or brûlant que les rayons du soleil ciselaient d’une forme pyramidale, ce palais colossal qui avait la prétention d’arracher aux cieux l’éternité qu’on voulait que l’Empereur incarnat. Devant les vagues sadiques ballotant un rondin de bois sudordien, et desquelles jaillissaient parfois un radeau, qui emporté par la houle, ne laissait qu’entre-apercevoir la couronne d’Okord. Devant cette réunion de primates endimanchés, couvert d’une étouffante opulence. Perles, or, bijoux venant du monde connu : un empire immense. Mais éphémère…

- Ephémère. Ses lèvres ne firent que bouger.

Il était demeuré dans la plus contemplative des postures. Et personne ne faisait attention à lui. Il laissait ce grand manège, répété devant les Parques par ce que la fortune avait fait émerger de lignées et ferait bientôt retomber dans l’oubli et le sable, cette énième et éternelle pièce, se jouer encore. Il voyait ce palais tomber en ruines. Il voyait tous ceux qui l’entouraient s’effondrer dans la merde et la poussière. Lui-même se voyait en momie sourde se dissolvant dans l’amnésie de la terre et du gravier. Des gamins édentés et indifférents, un millier de générations plus tard, ils ne ressemblent plus à l’homme, ils n’ont jamais entendu parler de Torkson. Ils se battent tout de même, se brûlent et s’égorgent tout de même : on ne change pas l’Homme. L’infini.

- Allez, providence, montre-toi. Sors-nous de ce cycle insupportable, bava Ciemnota, enragé par la douleur du recommencement. Hans ne l’écouta plus, et, sortant de ses rêveries, jeta un œil à l’assistance. Comme tout le monde, il était genoux à terre, dans sa belle armure aux reflets d’argent.

- Patience. Ne disons rien. L’Empereur va nous offrir à boire. Nous pourrons en profiter pour nous mêler un peu avec la cour, et là peut-être… , se dit-il. Il pensa. Observa. Tourna la tête. Des courtisans richement habillés, entre les colonnes vernies de la grande salle… Toutefois, ce qui l’embêtait le plus, c’était Kal’Emar. Un homme de sa trempe pourrait vite voir quelque chose chez Hans. Le reste de la garde ne semblait pas trop dérangeante dans la mesure où elle était le prolongement de la volonté d’un seul homme : l’Empereur. Ne pas froisser ou menacer l’Empereur, c’est ne pas se prendre sa garde sur la gueule. Finalement, le maître-assassin de l’Empereur avait un homologue en termes de danger potentiel pour Hans : le vieux sec. Un Karanien originel, ça comprend vite. Mais une lignée bâtarde qui a tranché violement sa destinée à coup de glaive dans l’aléa aussi. On comprend tous vite ici. Hans fronça les sourcils. Ce type…

- Ce type a peut-être pas un plan incompatible avec le mien, songea Hans en scrutant Aldegrin qui s'asseyait sur un tabouret.

Dernière modification par Sanglant Von Festung (2017-09-15 23:41:16)

#56 2017-09-16 16:11:46

Achemond Bonh

Re : La Délégation

A l'angle de la pièce, le long de l'immense table qui croulait de nourriture, Achemond Bonh discutait avec les nobles d'Abrasil. Une grappe de raisin à la main, il parlait d'une voix forte, vantant tous les mérites des ressources d'Okord. Autour de lui, divers marchands locaux se pressaient afin de s'enquérir sur la manière de mettre la main sur ces produits exotiques.

#57 2017-09-16 19:15:34

Séraphina

Re : La Délégation

L'inviation à festoyer n'aida pas Elverid à se détendre : le ton faussement cordial de l'Empereur lui faisait penser au calme avant la tempête. Elle observa quelques instants autour d'elle. Les courtisans abrasiens tentaient de faire bonne figure, mais l'inquiétude se lisait dans leur regard. Plus loin, le jeune baron Aydrox était aux prises avec un sinistre sbire sous l'oeil réjoui de l'émissaire. Et dans le silence pesant, on pouvait percevoir un léger bruissement le long des tentures...

Son regard s'arrêta sur le Seigneur de Karan qui parlait à voix basse a la Polémarque et à Aymar de Bois-Maury. Elle ne pouvait pas entendre ce qu'il disait, mais il semblait aussi préoccupé qu'elle... Lorsqu'il eut fini, elle s'avança vers Aymar, posa la main sur son épaule et l'entraîna un peu à l'écart pour lui chuchoter à son tour quelques conseils discrets.

"Cette dernière question de l'Empereur était une menace déguisée. Ici, nous ne contrôlons rien, nous sommes coincés au milieu d'un piège prêt à se refermer à tout moment. Reconnaissez l'autorité de la polémarque et affirmez votre volonté de coopérer activement avec elle pour mettre en place les réformes. Les prérogatives de chacun et autres aspects techniques pourront être définis plus tard, entre okordiens. Ce n'est pas une si grande entorse à vos principes, après tout. Songez que vous n'accomplirez rien en vous faisant tuer ici."

Dernière modification par Elverid (2017-09-17 19:26:53)

#58 2017-09-17 16:58:05

Peldro

Re : La Délégation

Aydrox se releva doucement puis s'écarta en direction de l'émissaire tout en acquiesçant de la tête...
Il passa juste à côté et bouscula légèrement et discrètement l'Emissaire de manière à ne pas être vu

Kal'Emar et Aydrox se retrouvèrent éloignés de quelques pas de l'Empereur, pas plus loin, ni plus près afin que l'Empereur puisse entendre ces informations

Pour commencer, l'embuscade a été tendu par Déomul... Ces derniers transportaient un message qui leurs ordonnaient  rejoindre Ponobar pour y conclure une alliance...

#59 2017-09-18 12:11:36

Aymar

Re : La Délégation

Le Maquis se trouvait face à l'empereur, il sentait une goutte de sueur couler dans son dos. Il avait écouté attentivement les conseils de Dame Elverid et moins attentivement ceux du karanien qui semblait avoir oublié son rang, mais il savait déjà ce qu'il devait faire.

Devoir, Honneur, Loyauté.

Plus qu'une devise familiale ou de grand principes, c’est trois mots étaient quasiment le seul héritage de sa famille.

La Maison de Bois-Maury était une maison d'origine modeste, son père n'était qu'un petit chevalier fieffé qui avait servit l'Osterlich puis la maison de Lamétoile lors de la conquête du Sudord par Okord, et ces trois mots étaient ce que son père lui avait légué de plus précieux.

Mais avec cet héritage, il avait unis les clans de Valrisque et fait de sa maison une maison okordienne puissante, propère et respecté. Il avait en quelques sorte, fait fructifier l'héritage de son père, et un jour son propre fils hériterait d'un puissant domaine.

Mais or, titre, vassaux... Tout cela était peu de chose comparé à l'héritage ancestrale des Bois-Maury.

Devoir, Honneur, Loyauté.

Mon empereur, je n'ai pas pour habitude de me dérober ou de mentir. En tant que suzerain d'Okord et selon les coutumes okordienne que vous avez garanties, vous ne possédez que peu de pouvoir en Okord. C'est un fait.

En disant ces trois derniers mot, le vieux sudordien s'apercu qu'il avait peut être manqué de diplomatie. Il n'arrivait toujours pas à bien cerner cet empereur imposant sur son trone. Il reprit.

Comme j'ai maladroitement voulu vous le prouver par des actes en plus des mots, je ne suis pas réfractaire à l'Empire et je ne remet pas en cause votre suzeraineté sur Okord. La Confédération du Sudord n'est qu'une manifestation parmi tant d'autre de l'autonomie de l'ensemble des maisons okordiennes et la Polémarque peut choisir de s'appuyer sur la Confédération pour gouverner comme elle peut s'appuyer sur les différentes grandes maisons d'Okord.

#60 2017-09-18 13:56:12

Lady Summer

Re : La Délégation

Eugénie ne comprenait pas comment le Marquis Aymar pouvait tenir de tels propos. L'Empereur, sans pouvoir en Okord ? Alors que de sa seule volonté il avait fait changé le nom du Royaume, transformé le Royaume en province, changé le titre du souverain. Il avait également fait modifier les règles du duel. Sans parler des armées Impériales que nul en Okord ne pouvait repousser. Etait-il à ce point aveugle ? La Polémarque, consciente du plein pouvoir de l'Empereur sur son territoire, n'avais qu'un seul but, le faire regarder ailleurs.

" Mon Empereur, votre pouvoir en Okord ne souffre aucun malentendu, il est total, cette... province... est votre et j'y ferai régner l'ordre en y établissant vos lois. Pour cela, et il s'agit de ma première demande... ou proposition...Eugénie marqua un temps de silence.  Pour cela j'aimerais m'appuyer sur des Gouverneurs pour chaque zone d'Okord. Un gouverneur du Sudord, membre de la Confédération ou pas, selon qu'ils reconnaissent votre souveraineté ou non. Un Gouverneur du Nord, un Gouverneur de l'Ouest, la Samarie, et un Gouverneur de l'Est. Au centre de tout il y aura le ou la Polémarque que vous nommerez selon votre sagesse."

Dernière modification par Eugenie Morgan (2017-09-18 14:10:56)

#61 2017-09-18 20:08:00

Torkson
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Re : La Délégation

Aux mots du Marquis Aymar, le silence tomba comme une pierre sur la pièce. Les musiciens avaient arrêté de jouer quelques instants auparavant et l'absence de fond sonore avait fait résonner sous les arcades les paroles de l'Okordien. La plupart des nobles qui se trouvaient autour des protagonistes firent quelques pas en arrière. Quelques gardes, jusque là cachés dans les coins firent, eux, quelques pas en avant.

Torkson 1er plissa les yeux, un feu étincelant faisait briller son regard. Sa bouche se pinça pour devenir un mince trait sur son visage, tandis que la couleur disparaissait de sa peau. Lentement, sa main descendit vers sa ceinture...

Quant tout à coup, n'y tenant plus, l'Empereur éclata d'un rire puissant. Il posa sa main sur l'épaule d'Aymar et tout en riant, lui déclara.

Par tous les Dieux, Okordien, vous n'êtes pas un pleutre ! J'admire votre bravoure ! Si elle est aussi grande sur un champ de bataille, je plains vos ennemis !

Puis, se tournant vers l'assemblée, il annonça d'une voix forte.

Moi, Torkson 1er, Roi de Lolälf, Trankrède, Murine, Okord, Tersifal et Verno, Empereur d'Abrasil et  Souverain d'Ohm, reconnait devant témoins, l'existence du Sudord, comme Confédération de Seigneurs du Royaume d'Okord.

Le Sudord doit allégeance au Polémarque d'Okord et devra respecter tous les serments de vassalité le liant à l'Empire d'Abrasil.
En conséquences de quoi, Abrasil protègera le Sudord et assurera sa prosperité.

Pour ce qui est des menus détails législatifs, je laisse la Polémarque régler ceci.

Dans son esprit, il ne ferait nul doute que les Okordiens feraient un excellent rempart contre la Horde. Les nouvelles de l'Est n'était guère rassurantes, tôt ou tard, la Grande Horde reviendrait et il faudrait défendre l'Empire contre ces sauvages prêts à tout ravager sur leur passage. Mais pour l'instant, l'heure était à la fête, rassuré de ces démonstrations de soumission des Seigneurs d'Okord, Torkson se réjouissait.

Polémarque, j'entends vos paroles. Il est de votre responsabilité d'assurer la conduite des affaires courantes du Royaume. Abrasil est un très vaste empire, conservant et protégeant en son sein de multiples cultures. Vous conserverez vos habitudes et vos lois ainsi que vos coutumes. Faites donc ce que bon vous semble.

Toutefois, je vous rappelle que vous devez allégeance à ma personne et que ceci s'applique sans aucune restriction. Si la moindre trahison venait à être suspectée, sachez qu'Okord n'a pas la puissance militaire pour résister à mes armées, peu m'importe si je dois ravager la moitié du Continent pour vous le prouver.

Vous me serez utiles dans un avenir proche, d'ici-là, savourez la nouvelle prospérité que j'apporte en Okord.

Derrière l'Empereur, n'ayant perdu une goutte de cet échange, Estun Dodrio et Kal'Emar poursuivait leur entretien avec Aydrox. Le premier reprit la parole.

Et bien sûr, vous allez pouvoir prouver ce que vous avancez ! Il n'est pas possible de lancer de telles accusations sans risquer de faire sombrer Ohm dans le chaos. La paix entre Déomul et Abrasil ne tient qu'à un fil, si vous coupez ce fil, je ne donne pas cher de votre vie.

Levant la main pour interrompre l'Emissaire, le Maitre-Assassin enchaina.

Baron Aydrox, il me faut une preuve. Relancer les hostilités avec Théodophane ouvrirait dangereusement la porte à tous les ennemis de l'Empire...

Les deux hommes semblaient relativement inquiets. En effet, en ces temps troublés, il était difficile de savoir à qui pourrait profiter une guerre ouverte entre les deux plus grandes forces militaires d'Ohm. Abrasil possédait sans doute la plus grande armée, mais les stratèges de Déomul n'étaient pas dépourvus de ressources. Les petits royaumes seraient alors ravagés par les combats, il ne faisait nul doute qu'Okord serait pris entre le marteau et l'enclume ...


MJ d'Okord.

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#62 2017-09-20 00:22:07

Lady Summer

Re : La Délégation

Torkson reconnaissait donc le Sudord ! La surprise contamina l'ensemble des invités, même Elverid dont le sourire trahissait son soulagement de voir la franchise d'Aymar ainsi récompensée. Eugénie ne savait trop quoi en penser. Elle craignait que fort de cette victoire le Sudord ainsi revigoré par le courage d'Aymar ne continue dans son refus de son autorité. Néanmoins les mots de l'Empereur ne souffraient aucune ambiguité, le Sudord lui devait allégeance. Faites donc ce que bon vous semble... c'était également un fort acte de confiance de l'Empereur envers elle. Confiance à double-tranchant car la perspective de l'échec ne laissait aucune illusion sur ce qui se passerait...

" Mon Empereur, fit-elle en s'approchant de l'Empereur, verre à la main. Je m'y attellerai pour vous servir. La première difficulté sera de montrer à l'ensemble des Seigneurs d'Okord qu'ils ne perdent rien en devenant vassaux d'Abrasil et qu'au contraire en servant l'Empereur ils gagnent protection et prospérité. Vous parlez de nos habitudes, de nos coutumes, il en est une qui tient à coeur de beaucoup en Okord. Notre terre, avant les tragiques événements qui amenèrent Rhaegar de Valyria devant vous, était un Royaume, gouverné par un Roi ou une Reine. Ayez la bonté je vous prie de nous restituer notre statut. Celà ne réduira en rien votre pouvoir, vous serez notre Empereur. Que ce ne soit plus une province que vous gagnez mais un Royaume."

Eugénie marqua une courte pause, se tourna vers l'Empereur, posa une main tremblante sur son épaule et plongea ses yeux humides et brillant dans ceux de Torkson. Puis elle termina sa tirade, appuyant chaque mot :

" Que ce ne soit pas une Polémarque qui plie le genou pour vous prêter allégeance mais une Reine ! Une Reine qui vous sera fidèle."

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Dernière modification par Eugenie Morgan (2017-09-20 00:23:11)

#63 2017-09-20 16:39:37

Séraphina

Re : La Délégation

Au rire de l'Empereur, toute la tension était retombée d'un coup.
Aymar de Bois-Maury avait pris d'énormes risques en s'obstinant dans sa démonstration de droiture. Mais son audace avait payé. Il était bien le plus digne représentant du Sudord. Et en retour, Torkson 1er avait montré qu'il savait faire preuve de sagesse, et pas seulement imposer son autorité par la force.

L'exemple d'Aymar semblait avoir poussé la Polémarque à s'enhardir. Elverid, inquiète de la voir se rapprocher ainsi de l'Empereur sans connaître les us et coutumes locaux, observa autour d'elle la réaction des courtisans.
Les musiciens avaient à nouveau cessé de jouer. Les gardes chuchotaient entre eux en laissant échapper des ricanements. Quelques vieilles dames de la cour abrasienne, engoncées dans leurs dentelles noires, observaient la scène de loin, les yeux écarquillés d'indignation.

Enfin, la matriarche concentra son attention sur le visage de l'Empereur, guettant le moindre signe d'agacement. S'il jugeait l'attitude de la Polémarque trop familière, il faudrait trouver les bons arguments pour faire passer l'incident sur le compte des différences culturelles entre Okord et Abrasil...

Dernière modification par Elverid (2017-09-21 13:45:59)

#64 2017-09-21 15:37:20

Torkson
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Re : La Délégation

Délicatement, l'Empereur pris le visage de la Polémarque dans sa main droite et plongeant son bleu regard dans les yeux de Morgan, il déclara d'une voix glaciale.

Dame Morgan, le statut de votre Royaume ne souffre d'aucune ambigüité. Vous êtes une Province de l'immense et puissant Empire d'Abrasil.

Vous n'êtes pas un royaume allié.
Vous n'êtes pas venu de votre plein gré réclamer ma protection.

Vous êtes donc mes fidèles sujets et vous resterez ainsi.

Si la gouvernance d'Okord vous semble une charge bien trop lourde, sachez que je peux placer un de mes fidèles serviteurs à la tête de ma Province. Estun Dodrio serait l'homme de la situation.

Les paroles de l'Empereur résonnèrent un instant dans l'air. En effet, Okord n'était rien qu'un lopin de terre, comparé à l'immensité d'Abrasil. Cependant, son emplacement stratégique, coincé entre Osterlich et Déomul, faisait de cette contrée un passage obligé pour aller vers l'Est... Ou en venir.

Et il était évident que ce qui inquiétait la cour n'était pas les Okordiens prétentieux, mais bien ce qui se profilait plus loin à l'horizon, dans cette direction.


MJ d'Okord.

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#65 2017-09-21 23:58:00

Aldegrin de Karan
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Re : La Délégation

Tant de chemin parcouru depuis cette charrette remplie de foin. Un enfant terrorisé par le chant des armes dans une Ténare dévastée. Un écuyer intimidé par un noble acariâtre. Un jeune seigneur, sans doute un peu taciturne, épris d'une femme magnifique. Un père étonné de la beauté dont pouvait faire preuve la vie, au moment où l'on si attendait le moins. Un époux endeuillé, enragé de sa propre naïveté ; un serment fait sur l'autel froid de la vengeance. Un homme accompli, revenu sur ses terres pour sa famille.

Personne ne comprenait Aldegrin de Karan, car Aldegrin de Karan ne cherchait pas à être compris. Il méprisait l'honneur et se fichait de l'or. Deux mirages derrière lesquels caracolaient les chiots de toutes les générations. Aldegrin de Karan ne croyait qu'en la seule chose susceptible de durer sur cette terre : son nom de famille. Celui que portait déjà son aïeul six siècles plus tôt, celui que porteraient ses descendants six siècles après lui. Le pouvoir et la richesse n'étaient que des moyens de protéger le bien le plus précieux qu'un homme pouvait détenir.

Alors, assis sur son tabouret, le Seigneur de Karan se demandait si tout ceci valait bien le coût.

Okord avait choisit Abrasil. Expliquer ce choix ou tenter de revenir dessus était à la fois absurde et impossible. La pierre tombale de la fatalité avait condamné toute échappatoire. Les okordiens avaient donc Torkson Ier pour Empereur et suzerain. Un homme qui respectait la force, même lorsque celle-ci lui était opposée.

A quoi bon ? A quoi bon venir ? A quoi bon lutter ?

A quoi bon respecter cet homme ?

Assis sur son tabouret, le Seigneur de Karan regardait l'Empereur faire montre de toute sa sainte puissance sur une dame du royaume venue lui parler... d'un titre. Ses yeux fixes, dépassant des mains jointes sur son menton, ne cillaient pas. Loin du pourrissement des anges auquel il aspirait d'ordinaire, Aldegrin se remémorait une leçon qu'il avait répété maintes fois au jeune Baudouin de Samarie.

Un roi prêt à écraser ceux qui lui rendent hommage ne règne sur personne.

Oui, Torkson devait mourir. Oui, Torkson allait mourir.


Seigneur de Ténare ; Marquis de Falcastre
Maître du Palais ; Gardien du Trésor Royal
Chevalier au Léopard ; Chevalier de l'Ordre des Fondateurs royaux

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#66 2017-09-22 09:45:34

Rudeguidon Defoutrecuisse

Re : La Délégation

Une courbe apparaissait parfois dans sa tête. Il voyait les gens, croyait percevoir le balbutiement inaudible de leurs humeurs liquides frapper sa propre tempe, et imaginait en conséquence une courbe, comme l'algèbre qu'il étudiait avec les illustres de son enfance. À ce moment précis il sentait que la tension était si haute, qu'il décida de faire chuter la courbe énervée qu'il s'imaginait dans cette pièce. Il est temps, pensa-t-il, de faire sortir l'éventuel lapin de son terrier.

Il patienta et saisit l'instant de silence où on ne le prendrait pas pour un impolit :

- Divin Empereur, je me présente à vous : je suis Hans Von Festung. Personne ne sut pourquoi Hans appuya son identité à ce point, articulant distinctement. Personne...? C'est au nom des comtes okordien que je suggère une autre interprétation des demandes de la Polemarque : elle souhaite simplement que les signes traditionnels soient conservés : reine au lieu de Polemarque. Enfin, sa divine majesté fera comme elle le voudra, et elle aura raison.
Je me permet à présent de laisser mon Empereur discuter avec les Grands de ce monde.

Il fit une courbette agile et se recula sans tourner le dos à l'Empereur, pour disparaître, assimilé à la foule silencieuse de la cour imperiale. Jamais à l'abris du regard des gardes. Mais à l'abris de leurs oreilles.

Maintenant ils savaient que c'était lui, et mêlés à la foule, ils pourraient parler, du moins s'ils étaient là...

#67 2017-09-22 12:42:45

Séraphina

Re : La Délégation

Elverid serra les poings en entendant la réponse de l'Empereur à Eugénie Morgan. Ainsi, il suffisait d'une parole ou d'un geste maladroit pour qu'il reprenne aussitôt la parole donnée de conserver les coutumes okordiennes. Dame Morgan n'était certes pas parfaite, mais qui l'aurait été ? Et surtout, avoir un Estun Dodrio pour polémarque était tout simplement impensable.
Après quelques instants de réflexion pour peser ses mots, la matriarche s'avança à nouveau pour tenter une nouvelle intervention.

"Votre majesté impériale, si je puis me permettre... Dame Morgan est une stratège des plus brillantes, et un chef militaire reconnu entre tous parmi la noblesse Okordienne. C'est bien en prouvant sa valeur sur les champs de bataille, selon nos coutumes, qu'elle a conquis le trône. Je n'imagine personne de plus qualifié qu'elle pour rassembler et organiser nos défenses quand la Horde arrivera à nos frontières. Quant aux nouveaux défis qui l'attendent, je suis certaine qu'elle saura les relever avec succès. Et comme l'a confirmé le Marquis Aymar, elle pourra compter sur l'appui de la Confédération du Sudord."

Elverid marqua un temps d'arrêt avant de poursuivre, afin de bien choisir ses mots.

"Concernant la requête qu'elle vient de formuler... Je peux tenter d'y apporter une explication. Si la mémoire ne me fait pas défaut, Okord a perdu son statut de royaume pour devenir province de l'empire lorsque le prince Valyrian est venu vous prêter allégeance. A son retour, il a voulu utiliser la puissance de l'Empire pour nous imposer sa tyrannie, et je suppose que durant son séjour ici, il a donné de nous une image désastreuse. Ses agissements ont empoisonné les relations naissantes entre Abrasil et Okord, et fortement contribué à instaurer un climat de défiance mutuelle qui a mis longtemps à se dissiper. Devoir parler d'Okord comme d'une simple province, être gouvernés par une Polémarque et non une Reine, est pour nous une réminiscence de cette sombre période.
Cependant, je comprends bien qu'un retour en arrière sur ce point ne soit pas envisageable en l'état actuel, et que nous devions faire nos preuves sur la durée avant d'espérer recevoir une pareille marque de confiance.
L'un des moyens d'établir cette confiance pourrait être de combler le fossé culturel qui subsiste entre Abrasil et Okord, en favorisant les échanges entres les érudits de nos deux contrées : munis d'un laissez-passer pour motif d'étude, ils pourraient aller et venir librement d'un territoire à l'autre en voyageant avec les convois de marchands, séjourner dans les différentes cités le temps qu'ils estiment nécessaire, accéder aux bibliothèques et au universités et travailler avec leurs homologues locaux. Pour ma part, je serais honorée d'accueillir en mes fiefs des savants abrasiens qui souhaiteraient étudier nos coutumes, et qui pourraient éventuellement profiter de cette occasion pour enseigner la langue d'Abrasil dans nos écoles.
"

#68 2017-09-23 14:15:57

Torkson
Inscription : 2017-05-16
Messages : 498

Re : La Délégation

Dame Elverid, vos paroles sont sages. Si je comprends mieux désormais la motivation de la demande de la Polémarque, je ne reviendrai pas sur ma décision. Je serai peut-être enclin à revoir ma position si j'ai la démonstration de la fidélité d'Okord aux intérêts d'Abrasil. Considérez donc que votre demande a été entendue, elle ne sera pas oubliée.

L'Empereur s'interrompit un instant pour regarder partir Hans von Festung. Ses yeux perçant le suivirent se fondre dans la foule des courtisans, jusqu'à ce que ça silhouette se mêle aux invités et disparaisse. Puis, il reprit.

Le Valyrian ... Huuuummmmm... J'ai cru comprendre que votre royaume s'était débarrassé de lui mais pas de sa progéniture. S'il s'avère être un aussi bon commandant que son père avant lui, nul doute que vous allez au-devant d'une formidable vengeance.

Pour ce qui est de la Science, je vous enverrai mes savants dans un prochain convoi. Une fois certain que leur sécurité peut être assurée tout au long de l'expédition. Qu'en est-il de l'Académie d'Okord ? Existe-t-elle toujours ? Peut-elle assurer la formation de mes hommes ?

Gérer la politique Okordienne pouvait s'avérer une tâche longue et complexe, surtout venu d'un Empereur dont la loyauté des sujets ne tenaient qu'à la puissance qu'il faisait rayonner. Au moindre signe de faiblesse de sa part, les loups ne tarderaient à pas se jeter sur lui et à dépecer l'Empire comme un vulgaire gibier.

Longtemps, Torkson avait du se battre contre sa propre famille.
Longtemps, les reliquats des conflits d'antan avaient minés ses projets.
Longtemps, les guerres insidieuses avaient failli tout ruiner.

Mais aujourd'hui, la puissance d'Abrasil brillait de milles feux sur tout le continent d'Ohm. De partout, les gens accouraient pour voir le Palais-Pyramide, pour honore le Divin Empereur. Des hymnes étaient chanté à sa gloire tous les jours, des odes dans toutes les langues étaient récitées dans les royaumes. Les alliés se faisaient de plus en plus désireux de faire leurs preuves. L'avenir aurait pu se montrer radieux sans la perpétuelle menace venant de l'Est.

Passant alors sa main dans sa courte barbe délicatement ciselée, Torkson se demandait s'il devait mentionner ces informations aux Okordiens. Après, s'ils devaient servir de rempart face à la Grande Horde, la moindre des choses serait de les avertir. Consolider son pouvoir et s'assurer une loyauté sans faille des Okordiens pouvait peut-être s'obtenir en donnant quelques faveurs...


A quelques pas de là, Kal'Emar songeait lui aussi à cette étrange situation. Le grand réseau d'espions, dont le maitre-assassin avait les clefs, tenait les dirigeants parfaitement averti de la situation dans toutes les provinces. Les rapports quasi-quotidien étaient d'une importance capitale pour la gestion de crise et leur fiabilité devait être à toute épreuve. Cependant, l'incursion des Déomuliens dans le royaume d'un allié, supposé appartenir au camp de Loyaux, lui avait été caché. Pourquoi ? Par qui ? Le conseiller s'adressa alors à Aydrox.

Nous allons mener notre enquête en Ponobar quant à cette expédition de Déomul sur nos terres. Depuis les premiers jours du règne Torkson, ce royaume soutient activement Abrasil. Il me parait étrange que soudainement, il souhaite se rebeller.

Si vous trouvez le moindre signe, la moindre preuve de cette activité. Je vous ordonne de la transmettre à l'Emissaire Dodrio ou à moi-même dans les plus brefs délais. La rétention de telles informations peut aisément se confondre avec de la trahison et les traitres...

Un fin sourire sadique se dessina alors sur le visage de Kal'Emar, pour qui la torture était sans doute l'activité favorite.


MJ d'Okord.

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#69 2017-09-24 19:50:32

Peldro

Re : La Délégation

Aydrox hocha la tête, se tourna vers l'émissaire avant de regarder de nouveau Kal'Emar

Nan mais je l'ai brûlé en faite, j'avais quelques rancœurs contre l'Emissaire donc je l'ai brûlé... Il n'avait qu'à pas être si désagréable! Et puis, pourquoi mentirais-je? Vous êtes... Je vais pas dire que vous êtes indispensable mais vous êtes l'option la plus intéressante.

#70 2017-09-24 20:35:10

Séraphina

Re : La Délégation

Elverid dissimula sa surprise avec difficulté lorsque Torkson 1er mentionna l'Académie Okordienne, qu'elle avait relancée en secret au moment où les relations avec l'Empire étaient au plus mal. Cependant, la situation ayant totalement changé depuis cette époque, certains membres avaient pu relâcher leurs efforts de discrétion. Il n'y avait plus aucune raison de dissimuler les travaux en cours aux yeux de l'Empereur, de toute façon.

"Votre Majesté Impériale, l'Académie Okordienne a pour but premier de promouvoir la diffusion des savoirs, mais actuellement, nos efforts se concentrent plus particulièrement sur le développement de moyens de défense contre la Horde du grand Khan. S'agissant d'un peuple nomade, nous supposons qu'ils possèdent une importante cavalerie et peu ou pas d'équipements lourds, et c'est en partant de cette hypothèse que nous travaillons sur des dispositifs visant à enrayer leur progression. Toutefois, davantage d'informations sur cet ennemi nous seraient bien utiles pour affiner nos travaux.

Quant au jeune prince Dragan, il suscite encore beaucoup de méfiance de la part de nombreux seigneurs okordiens, cependant il ne semble pas vouloir marcher dans les traces de son père. Il a renoncé à une grande partie de son héritage et à l'indépendance de Valyria."

Dernière modification par Elverid (2017-09-24 20:36:32)

#71 2017-09-25 13:51:05

Torkson
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Messages : 498

Re : La Délégation

Une petite moue appréciatrice se fit sur le visage de l'Empereur. Finalement, les discussions avec les Okordiens s'avéraient pleines de surprises et parfois de bonnes. Quoiqu'un peu fatigué par ces tractations, Torkson n'en était pas moins satisfait. Les barbares avaient trouvé un maitre dont la poigne de fer les maintiendrait dans le giron d'Abrasil pour longtemps.

Okordiens.

Il est temps de conclure nos discussions. J'ai bien entendu vos suppliques et vos explications ont levé plus d'un doute sur vos intentions.

Vous avez reconnu que la Province d'Okord faisait désormais parti d'un vaste et puissant Empire, Abrasil.
Vous avez accepté de me reconnaitre comme votre Suzerain et promis de répondre à tous les engagements que ce lien exigeait.

Au regard de quoi, moi, Torkson 1er, Roi de Lolälf, Trankrède, Murine, Okord, Tersifal et Verno, Empereur d'Abrasil et  Souverain d'Ohm, ai reconnu devant témoins, l'existence du Sudord, comme Confédération de Seigneurs du Royaume d'Okord. De même, je reconnais et j'accepte votre soumission aux lois de l'Empire.

Afin d'honorer mes devoirs de Suzerain bienveillant envers ses sujets, une délégation de mes meilleurs savants viendra dans les prochains mois en Okord pour acquérir de nouvelles connaissances auprès de l'Académie de la Province.

De plus, votre travail ayant permis l'établissement de multiples routes commerciales et point de relais dans la contrée, je vais retirer mes armées d'Okord. Il subsistera une garde militaire sur chacun des relais commerciaux du Prévôt. Je vous confie la charge de protéger ces fiefs de toutes les attaques.

Dans ma grande bonté, j’exempte Okord de participations aux impôts impériaux, à l'unique condition que ses armées demeurent en état d'alerte et prêtes à rejoindre les rangs des soldats de l'Empire, afin d'assurer sa défense. Cette décision n'est que temporaire. Manquez à vos obligations et nous reviendrons prendre notre dû à la pointe de l'épée.

A son retour dans votre lointaine contrée, Estun Dodrio sera chargé d'une mission en mon nom. Faites lui le meilleur accueil.



Puis, regardant un à un les membres de la Délégation encore présent, le regarde brûlant de Torkson s'attarda un instant sur Eugénie Morgan.

Dame Morgan, Polémarque, j'ai bien pris compte de votre supplique. Montrez-vous digne de mériter ce titre et peut-être que la couronne d'Okord reviendra entre vos mains.

Décidément, ses conseillers étaient excellents. Une poigne de fer dans un gant de velours, voilà donc le secret pour maintenir l'Empire uni face à toutes les menaces extérieures. La promesse de quelques miettes tombées de sa table viendrait contenter les Okordiens et ôter leurs envies de rébellion. Cette province était trop stratégique pour la voir rejoindre le camp des rebelles, voir pire... Déomul.

Avec un sourire en coin, l'Empereur songea que dans tous les cas, Théodophane ne résisterait pas à l'idée de raser Okord pour y placer un pantin à sa tête. La conquête par la pointe de l'épée, voilà la signature de son plus vieil ennemi.

Retournez donc en Okord, proclamez partout la mansuétude dont Abrasil fait preuve à votre égard et glorifiez l'Empereur Torkson.

Tournant le dos à la Délégation, l'Empereur quitta la salle et retourna dans ses appartements où de pressantes affaires l'attendaient.

____________

A quelques pas de là, Kal'Emar plongea son regard dans celui d'Aydrox. Sa voix se fit aussi tranchante que le fil de sa dague.

Okordien. Je vais vous charger d'une mission.
A la seconde où vous entendrez parler de Déomulien en Okord, prévenez-moi. Ou l'Emissaire.
Vous avez le devoir de dénoncer tous les traitres à l'Empire. Le manque de zèle dans cette tâche sera vu comme de la traitrise à part entière et dans ce cas ...

Avec un immense sourire de pure joie sadique, le maitre-assassin chuchota quelques mots à l'oreille du baron. Mots d'une immense violence qui parlaient de mort dans une souffrance sans pareil, avec de nombreux détails dont la simple mention aurait suffit à faire fuir le plus brave des soldats.


MJ d'Okord.

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#72 2017-09-25 19:00:13

Aldegrin de Karan
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Messages : 798

Re : La Délégation

Cette entrevue laissait à Aldegrin un goût doux et amer.

Finalement, il prit la décision de se lever et alla rejoindre le Maître espion de l'Empereur.

-Maître Kal'Emar, je représente ici la Samarie, soit la partie la plus occidentale d'Okord ; coincée entre Träkbäläard et Déomul. J'espère que nous n'aurons pas à en arriver là, mais dans un soucis de préparer au mieux la dernière ligne de défense du monde civilisé je désirerais m'entretenir avec quelqu'un de compétent sur les subtilités politiques et géographiques de Déomul. De fait, vous me semblez être la personne toute désignée. Auriez-vous un moment ?


Seigneur de Ténare ; Marquis de Falcastre
Maître du Palais ; Gardien du Trésor Royal
Chevalier au Léopard ; Chevalier de l'Ordre des Fondateurs royaux

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#73 2017-09-27 04:51:12

Estun Dodrio, Emissaire
Inscription : 2017-05-16
Messages : 498

Re : La Délégation

Les sourcils du Maitre-Assassin se levèrent d'un air interrogateur. Sans un mot, il fit signe d'un léger mouvement de tête à l'homme de le suivre. Les deux compères s'isolèrent derrière un rideau masquant une haute fenêtre.


MJ d'Okord.

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#74 2017-09-27 05:23:36

Estun Dodrio, Emissaire
Inscription : 2017-05-16
Messages : 498

Re : La Délégation

Estun Dodrio revint vers les Okordiens, un grand sourire sur le visage. La rencontre avait été couronnée de succès et l'Empereur Torkson avait manifesté son plaisir de discuter avec les représentations de la Province. Ces derniers avaient exprimé publiquement leur désire de faire partie d'Abrasil et engagé de ce faitleur parole.

Okordiens, notre Empereur vous remercie d'avoir fait ce chemin pour vous entretenir avec lui. J'espère que vous êtes satisfaits de cette audience.

Je vais vous faire escorter jusqu'à votre auberge afin que vous puissiez vous reposer avant notre départ. Nous partions demain dès l'aube. Un bateau ainsi qu'une escorte militaire nous conduiront jusqu'à Osterlich, la fin du voyage de retour se fera alors à cheval.

__________________


Au petit matin, comme convenu, la Délégation repris le chemin d'Okord. Un navire confortable ainsi qu'une escorte navale attendait tout ce petit monde au port. Une fois embarqué, malgré les difficultés que le chariot de la famille Karan pouvait créer de part sa taille et son poids, le convoi se mit en route. Le temps était magnifique et une bonne brise gonflait les voiles. Le trajet retour serait court à une telle allure.

Il ne fallut que 6 jours pour arriver aux portes du royaume d'Osterlich. En vertus des accords signés entre l'Empire d'Abrasil et les Osterlichois, l'escorte s'arrêta. Les affaires des Okordiens furent débarquées et un campement pour la nuit fut installés.

Loin de la cour de l'empire, les langues se délièrent.


MJ d'Okord.

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#75 2017-09-27 08:32:23

Merlin

Re : La Délégation

Merlin et une centaine de cavaliers d'Arald étandards et fanions deployés se présenta au petit matin à la frontière. Un campement fut immédiatement monté et sécurisé.

Lucifer avait rejoint son maître, Merlin accrocha à son cou un message pour Eugénie.

"nous sommes à la frontière et nous vous attendons pour vous assurer votre protection."

Dernière modification par Merlin (2017-09-27 09:37:21)

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