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Un coursier entra dans la Grande Salle du Roi Cody et s'approcha furtivement de l'Historien du royaume d'Okord. Il lui chuchota quelques mots à l'oreille qui lui firent tomber les traits. Alors que le vieil homme restait songeur, comme figé, le manant s'éloignait déjà, sa mission accomplie. Quelques secondes de flottement ; puis la raison revint, accompagnée de cette lucidité que seule la sagesse des années pouvait forger.
Mes seigneurs. Les regards se tournèrent vers Eugénée. Quand l'historien parle ce n'est jamais futilement. Vous n'êtes pas sans savoir que le Gundor paie, depuis quelque temps déjà, un très lourd tribut de guerre à Perdiglas. Ce tribut saigne les gundoriens, déjà diminués par l'humiliation subie. Des famines éclatent, surtout dans les terres du Sud, là où l'autorité du Duc Alvin de Gundor est la plus fragile. Les petits seigneurs en sont réduits à prendre les armes et à défendre leurs récoltes de leur vie contre les baillis ducaux qui se font assassiner. Les pillards profitent de l'occasion et du chaos pour piller les villages isolés. Plus personne n'est e, mesure de contrôler les provinces du sud-Gundor.
Mes seigneurs, l'heure est grave. Le Duc Alvin est homme sage, il sait que la situation n'est plus tenable. Quitte à déclencher une nouvelle guerre avec Perdiglas, il a cécidé de ne plus payer le tribut de guerre à Perdiglas. Il en va de son prestige et de la reconquête de terres déjà livrées à elles-mêmes.
Mes seigneurs, mes offices n'ont encore reçu aucune nouvelle du diplomate qui est reparti avec les bandes de Toghril de Perdiglas dans leur nord lointain. Je n'ai cependant de doutes que les fiers guerriers du Nord ne laisseront pas le Gundor bafouer leur parole donnée de payer le tribut pour de nombreuses années encore. Il en va de leur honneur et ces gens là sont très sensibles à la parole donnée.
Le jeune baron Anthémius attendit que le brouahaha déclenché par l’intervention de l’historien retombe. Son apparence détonnait parmi les convives présents à la cours. Les nobles d’Okord prisaient habituellement les lourdes armures de guerrier. Lui était uniquement vêtu d’une tunique marron de belle facture et d’un court loros en or. Et sans arme qui plus est. Finalement voyant que tous s’étaient en apparence désintéressés du sujet après l’instant de stupeur consécutif à l’annonce d’Eugénée, il se résolu à s’approcher du vieil homme. Arrivé devant lui il lui adressa son plus beau sourire en penchant légèrement le buste. Être agréable pouvait bien aider dans certaines situations.
Messire Eugénée, permettez moi de me présenter, Anthémius, de la famille Doukas. Je suis baron de mon état et seigneur de la cité d’Alfard dans le Sud lointain.
J’ai conscience que vous traitez ici pour la cours d’affaires capitales pour le royaume mais vous êtes un historien reconnu et j’ai besoin de vos lumières. Voyez-vous mon lignage, bien qu’aujourd’hui de moindre prestige, remonte à l’ancien Empire d’ Ohm.
En disant cela il tenta de ne pas paraitre présomptueux. Au sein de même de la famille Doukas certains en doutaient. Même son suzerain lui avait dit un jour avec son franc parlé habituel qu’il poursuivait une chimère. Le baron en avait pourtant l’intime conviction. Et cette conversation pouvait peut être le mener à des ouvrages capitaux pour le prouver.
Je suis donc à la recherche de tout savoir ayant trait à cette glorieuse époque pour le monde. Où la paix régnait entre contrées aujourd’hui en guerre. Auriez-vous donc vous-même des informations ou des ouvrages que je puisse consulter ? Si tel n’est pas le cas sauriez vous vers qui devrais-je me tourner ?
Terminant sa diatribe il resta en apparence décontracté et charmant mais son cœur battait plus vite qu’à l’habitude en attendant la réponse du vieille homme.