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Expédition Sud départ de Penn ar Stank (Ayla, Seb, Helyanor, Pandolf). Direction Sud-Ouest
troupe Ayla = 25 chevaliers, 25 cavaliers
troupe Seb = 10 chevaliers, 8 cavaliers, 24 lanciers, 20 archers, 3 arbalétriers
troupe Helyanor = 5 chevaliers, 25 cavaliers
troupe Pandolf = 100 chevaliers 96 cavaliers
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Les troupes de Marjane, Cornelia et Irina avancèrent bravement le long du lac vers la rive gauche. Les troupes de Korin ne savaient pas trop quoi faire. Il semblait que leur chef était tombé dans une sorte d’hébétude qui lui interdisait toute prise de décision.
Finalement elles suivirent les autres qui, si elles ne savaient pas où elles allaient, avaient quand même encore une capacité à décider.
Les archers étaient sur le qui-vive, une flèche armée en position prêtes à tirer. Les guerrières se suivaient en groupes plus ou moins compacte derrière Irina qui ouvrait la marche au pas.
Personne ne parlait, Tous étaient à l’écoute du moindre bruit pouvant révéler la position du monstre de carnaval. Elles en étaient sûres, maintenant ! Il ne pouvait s’agir que d’une farce grossière destinée à effrayer les habitants du coin. Irina chevauchait devant suivie par ses chevaliers qui la suivaient deux par deux.
Soudain un bruit l’alerta. C’était un frôlement, comme de l’air qui se déplace. Son instinct de chasseresse lui commanda de se jeter à terre. Elle le fit dans un réflexe, sans même y réfléchir.
Le tronc hérissé de pieux passa au-dessus d’elle dans un souffle, frôlant la croupe de son cheval. Ce n’est qu’une fois à terre qu’elle cria Couchez-vous Mais il était trop tard. Les deux chevaliers qui la suivaient ne purent éviter le piège. Elles reçurent le tronc en pleine poitrine et furent expulsés de leurs selles alors que leurs chevaux surpris et apeurés détalaient. Le mouvement de balancier fût stoppé net par les corps qui avaient absorbé la plus grande partie de l’énergie du tronc mais ce dernier s’éleva dans les airs et disparut dans la canopée, laissant les deux cadavres sanguinolents à terre.
La troupe s’était figée. On commandait l’arrêt de proche en proche. Irina se releva et repris les rênes de son cheval. La bête ne s’était aperçue de rien et n’avait pas bougé.
Le mystère de la mort des deux cavaliers trouvait une explication. Ils avaient certainement déclenché un piège identique.
Décidémment la curiosité était vraiment découragée dans cette zone.
Seb perd 2 chevaliers
Cornélia chevauchait à quelques mètres derrière Irina et ses chevaliers. Lorsqu'elle vit le piège faucher deux d'entre eux, elle sauta au bas de son cheval. Elle regarda le tronc d'arbre suspendu à deux cordes remonter comme s'il était hissé par des opérateurs invisibles. Elle se retourna vers ses chasseresses qui, comme elle, avaient toutes mis pied à terre, et leur fit signe de la suivre avant de rejoindre Irina à l'avant-garde. Elle lui parla à voix basse :
"La première chose à faire, c'est de déterminer si ces pièges sont déclenchés par un mécanisme ou par des guetteurs postés dans les arbres. J'ai bien observé les mouvements du tronc, je sais à peu près où tes archers doivent tirer si cette dernière hypothèse est juste."
Elle pointa discrètement la frondaison de deux grands arbres de part et d'autre du sentier.
"Mes chasseresses et moi allons inspecter soigneusement les environs à la recherche d'un mécanisme déclencheur. Pour la suite de l'exploration, il sera plus prudent de continuer à pied."
Irina fit un signe discret aux archers les plus proches, qui pilonnèrent la frondaison des arbres indiqués par Cornélia. On entendit plusieurs cris, et deux hommes tombèrent au sol. Irina s'approcha du premier corps criblé de flèches et le poussa légèrement du pied. Raide mort. Elle se dirigea ensuite vers le deuxième, qui n'avait reçu que quelques traits dans les jambes et un dans la clavicule. Le bougre, toujours conscient, se trainait au sol.
L'une des chasseresses, en examinant le sol au pied du cheval d'Irina, trouva l'extrémité d'une corde.
"Cornélia, viens voir ça !"
Cornélia rejoignit sa compagne et toutes deux suivirent le parcours de la corde. Elle passait dans une poulie fixée à la racine d'un arbre en bordure du chemin puis s'élevait à la verticale vers la frondaison.
"On vient de trouver le mécanisme déclencheur. Cette corde devait être tendue en travers du sentier à quelques pouces au-dessus du sol pour se déclencher au passage d'un cheval. Ces deux-là devaient être chargés de faire disparaître les cadavres et de réarmer le mécanisme. Pour la suite de l'expédition, plus personne ne doit circuler à cheval. Je suggère que mes chasseresses et moi ouvrions la route, avec quelques-uns de tes archers, en regardant soigneusement au sol. Si on trouve d'autres cordes tendues, on saura où tirer."
Elle pointa du doigt le prisonnier en se tournant vers son herboriste.
"Alissy, tu peux nous le retaper ? Qu'il reste en état d'être interrogé."
Dernière modification par Helyanor (2016-02-13 20:43:22)
Irina regarda les 2 corps des chevaliers gisant sur le sol. Ses joues rougirent de colère.
« Je vais les massacrer ceux qui ont mis ces pièges en place. »
Elle appela ses archers « Vous, vous suivez Cornélia, observez les arbres et leur cime et si vous voyez que ça bouge là haut, vous tirez et tuez tout ce qui bouge. »
« Que tous les cavaliers et chevaliers mettent pied à terre, laissons passer les chasseresses de Cornélia en premier. Cavaliers de Korin faites en de même ! »
Irina regarda Cornélia « Nous vous laissons ouvrir le chemin, les hommes de Marjane et de Korin vous suivront, nous nous occupons des arrières. »
Elle regarda le prisonnier, les traits plantés dans sa jambe et la clavicule, elle pensa « J’aurais bien envie de l’achever lui mais il a sûrement des choses à nous dire, en espérant qu’Alissy puisse faire quelque chose ».
[hrp : Ayla étant extrêmement sollicitée du fait de sa charge royale, je la remplace au pied levé, à sa demande, pour la suite des aventures de Marjane]
Marjane descendit de son cheval et ordonna à ses guerrières au bouclier de faire de même. Elle s'approcha du prisonnier qu'Alissy était déjà en train de soigner.
"Il n'est pas trop amoché ? J'ai hâte de le cuisiner un peu...
- Il survivra, mais il va falloir le traîner pour qu'il suive. Ou alors, on le fait parler maintenant et on le raccroche dans son arbre avant de continuer.
- Non, on l'emmène. Plus il sera fatigué, moins il résistera. Et il vaut mieux avancer sans trop perdre de temps."
Alissy termina quelques soins sommaires pour éviter au prisonnier de se vider de son sang, après quoi elle le traîna derrière elle par la corde qui lui liait les mains et l'attacha à son cheval.
Enfin, après avoir rendu les derniers devoirs aux deux chevaliers tués, la troupe d'explorateurs se remit en route.
Expédition Sud départ de Penn ar Stank (Ayla, Seb, Helyanor, Pandolf). Direction Sud-Ouest
troupe Ayla = 25 chevaliers, 25 cavaliers
troupe Seb = 10 chevaliers, 8 cavaliers, 24 lanciers, 20 archers, 3 arbalétriers
troupe Helyanor = 5 chevaliers, 25 cavaliers
troupe Pandolf = 100 chevaliers, 96 cavaliers
La troupe continue sa progression dans la brume qui rampe au sol et le masque. Elle le fait très prudemment. Les éclaireurs avancent lentement attentifs aux moindres mouvements en provenance des arbres. Ils n’hésitent pas à stopper la colonne en cas de doute. La progression, de ce fait, est très lente.
Après quatre heures de cette marche fatigante pour les nerfs, la troupe débouche dans une vaste clairière habitée. C’est un endroit curieux, quadrillé de canaux creusés par la main de l’homme dont un principal qui communique avec le lac. Les îles carrées sont reliées par de petits ponts de bois et construites de pauvres masures en torchis.
On fait venir le prisonnier. Ce dernier est obligé d’avouer qu’il s’agit de son village et que le monstre du lac est un pantin de bois qu’ils promènent sur le lac les jours de grand brouillard pour faire vivre la légende et terroriser les habitants de la région afin qu’ils ne découvrent pas leur secret.
Le secret, c’est qu’ils ne dépendent d‘aucun seigneur. C’est une communauté de paysans libres qui élèvent des poissons dans leurs canaux et cultivent du riz. Jusqu’à présent ils ont toujours réussi à éloigner les étrangers et à tenir le châtelain d’en face à bonne distance, mais vous venez de percer leur secret ce qui les mets en péril.
Des masures sortent des hommes des femmes et des enfants. Tous sont armés de façon plus ou moins hétéroclite de lances, de lance-pierre, de houes, d’arcs et de machettes. Difficile de les compter tous. Ils sont nombreux…. Trois cents peut-être.
Vos chevaux ne vous sont d’aucune utilité sur ce terrain sillonné de canaux.
Une chose est sûre, ils ne sont pas disposés à vous laisser passer.
Cornélia observa longuement le curieux village lacustre et ses habitants. Elle était de plus en plus intriguée. Ainsi, la légende, le faux monstre, les pièges dans la forêt... c'était sans doute le seul moyen que ces gens avaient trouvé pour vivre en paix et selon leurs coutumes. Tout cela lui rappelait étrangement l'histoire de son propre peuple.
"Je comprends... Le clan auquel j'appartiens vient d'une île très lointaine. Nous la partagions avec neuf autres tribus, aux coutumes plus guerrières que les nôtres. Pour les tenir à distance et dissuader les attaques, nous entretenions avec soin des légendes qui nous faisaient passer pour des sorcières. Cette supercherie a été efficace pendant plus de vingt générations..."
Elle se tourna vers le prisonnier et coupa ses liens.
"Une dernière question : Que craignez-vous du seigneur et des habitants de l'autre village ? Et qu'est-ce qui a conduit les occupants du vieux château en ruines à s'en aller ?"
Le blessé regarda Cornélia droit dans les yeux. Était-elle une alliée ou une ennemie. De toute façons, la question n'avait plus d'importance.
Le château en ruine est celui d'un Strolatz violent et sans pitié. Ses ancêtres se prétendaient descendants du dragon, d’où leur emblème du monstre à trois têtes et ses différentes représentations dans le château. Il accablait le peuple d'impôts et condamnait ceux qui ne pouvaient payer à la mort par noyade dans des cachots envahis par les eaux du lac. Un homme du peuple s'est levé contre la tyrannie. Lui et ses compagnons ont profité d'un orage terrible pour investir le château, faire tomber le pont-levis et l'abandonner au pillage du peuple. Ce fût une horrible nuit de carnage.
Le Strolatz, sa famille, ses partisans et ses soldats, tous ont été massacrés. le château a été incendié.
Mais tuer un Strolatz est punissable de la crucifixion. Apès l'ivresse de la victoire, quand ils prirent conscience de ce qu'ils avaient fait; les hommes prirent peur. Peut-être est-ce la monstruosité de leur crime qui leur fit penser à la bête.
Ils fabriquèrent des empreintes de pattes géantes dans la boue, aux abords du château. Ils cassèrent les murs pour faire croire au passage d'un énorme animal. Ils firent un cor spécial pour lancer ces cris que vous avez entendus dans le brouillard et ils répandirent le bruit de l'attaque du monstre jusqu'à ce que la population entière soit persuadée de son existence et d'une malédiction pesant sur le château. Ensuite ils ont piégé la forêt pour décourager les curieux. Dès lors à chaque orage, quand les eaux du lac deviennent rouges de boue, ils font sortir le monstre et le baladent à sa surface.
Le Strolatz d'en face est tellement persuadé de son existence qu'il a fait doubler l'enceinte de son château coté lac et qu'il a muré toutes les ouvertures qui donnaient dessus. Le village lui appartient, mais les pêcheurs restent prudemment de leur coté et n'osent pas s'aventurer par ici, quand bien même les ressources en poisson y sont bien meilleures.
Si jamais il s'apercevait de la supercherie, le Strolatz raserait le village et les réduiraient tous à l'esclavage pour s'accaparer le lac et toutes ses ressources.
Cornélia écouta attentivement les explications du villageois. Lorsqu'il eut fini, elle se tourna vers les autres chefs d'expédition.
"Ces gens ne cherchent qu'à vivre en paix sur leur petit coin de terre. Nous n'aurions rien à gagner à divulguer leur secret, et eux perdraient tout. Regardez ce qu'ils ont construit à partir de rien : il a dû leur falloir des années d'efforts et beaucoup d'ingéniosité. Nous ne pouvons pas détruire tout cela.
Je recommande que nous les laissions tranquilles et que nous retournions en Okord aussi discrètement que possible, sans repasser par l'autre village. Ces gens ont besoin de leur légende pour rester libres. Les idiots de l'autre rive du lac n'ont pas besoin de savoir la vérité."
Elle s'adressa ensuite à son herboriste.
"Alissy, examine à nouveau ses blessures et donne-lui les meilleurs soins, cette fois."
Cornélia interrogea du regard les autres chefs d'expédition. Marjane semblait approuver sa suggestion, mais pour Irina, qui avait perdu deux compagnons d'armes à cause des pièges dans la forêt, cela semblait plus difficile à admettre. Korin, lui, se tenait en retrait et il était impossible de deviner ce qu'il pensait. Elle regarda à nouveau en direction du village avant de s'adresser une dernière fois au blessé qu'Alissy était déjà en train de soigner.
"Vous avez développé votre propre société ici, avec des coutumes et un mode de vie uniques, exactement comme l'avait fait mon peuple sur notre île d'origine. Jamais je ne trahirai votre secret."
Dernière modification par Helyanor (2016-02-24 20:43:35)
Irina était perplexe, ces paysans avaient quand même tué plusieurs guerriers de sa troupe. Entre les 2 chevaliers et les éclaireurs, cela faisait beaucoup.
Bébert et Gwendoline s'approchèrent d'Irina main dans la main.
Bébert prit la parole.
"Ma Dame, nous voulons vous demander une faveur. Nous sommes tombés amoureux de cette région, nous avons fait connaissance avec plusieurs villageois lorsque vous nous avez demandé d'aller espionner le village et nous vous avouons que durant le peu de temps que nous sommes restés avec eux, nous nous sommes sentis chez nous. En plus notre idylle a commencé ici. Là nous rencontrons des gens qui vivent libres, cachés mais libres. Nous souhaiterions si vous acceptez et si eux acceptent aussi, vivre avec eux. Vous nous avez enseigné l’art de nous battre et de nous défendre, nous pourrions leur transmettre vos enseignements et leur donner des conseils pour mieux se cacher. Nous ne souhaitons plus partir en expédition découvrir de nouveaux territoires, nous avons quelques projets avec Gwendoline qui demandent une vie plus calme. En plus nous n’avons pas de famille en Okord ».
Gwendoline regarda Bébert d’un air complice.
Cornélia s’approcha de Gwendoline et l’observa
« Je vois ce qu’elle veut dire, Gwendoline serait bien enceinte. »
Irina ne fut pas surprise de cette nouvelle, elles les avaient vu plusieurs fois s’isoler..
« Vous avez toujours répondu à mon appel, je ne peux qu’accepter votre demande. Si ces gens sont d’accord, vous pouvez rester. »
Elle se retourna vers Marjane, Cornélia et Korin
« Mes amis, nous devons nous promettre de ne jamais parler de cet endroit à qui que ce soit, ces gens vivent cachés, nous devons garder leur secret ! »
Le prisonnier l’entendit parler et fut surpris
« Mes seigneurs, j’avoue que je vous avez pris pour des envahisseurs mais là vous remontez dans mon estime ! Je peux aller parler aux sages de mon village plaider en faveur de Bébert et Gwendoline et peut être que notre village acceptera de vous accueillir le temps d’un ou deux jours pour vous restaurer avant votre retour en Okord »
Irina regarda ses amis et compris que tout le monde était d’accord. Elle fit signe au prisonnier qui partit vers son village.
« Bébert, Gwendoline, si jamais vous restez ici et si un jour ce village a besoin d’aide, vous pouvez venir me trouver en Okord, je répondrai à votre appel ! »
Puis elle se retourna vers Marjane
« Tu as vu comment le prisonnier te regardait, Marjane ? A mon avis si tu ne veux pas faire peur à ses gens, enlève tes plumes ! »
Après une brève rencontre avec les Sages du village, le groupe d'exploration se mit en marche pour retourner en Okord, à l'exception de Bébert et Gwendoline qui avaient été autorisés à rester.
Cornélia était pensive. Elle avait appris beaucoup durant ce voyage, et elle ramenait avec elle de nombreux souvenirs... qu'elle ne pourrait partager avec personne, du moins pour l'instant. Un jour, qui sait, peut-être pourrait-elle revenir sans faire courir de risques au peuple qu'elle venait de rencontrer...