Vous n'êtes pas identifié(e).
Cela faisait un long moment que le seigneur Momo était revenu dans la salle du tribunal. Il s'était fait une raison de la non-venue d'Eugénie Morgan et vu comment ce procès tournait c'était mieux ainsi.
Il regrettait amèrement d'être venue témoigner contre ce pauvre bougre qui n'était ni plus ni moins qu'un bouc émissaire dont la fonction présente se limitait à masquer l'incompétence des deux têtes couronnées qui était dans cette salle.
le baron n'en pouvait plus et furieusement se leva.
Ce procès est une monstrueuse absurdité ! hurla t'il
Vous cherchez coûte que coûte à faire condamner ce pauvre foulques au mépris de la justice. Mais dans quel but? Celui de masquer au peuple votre incompétence de souverain juste et droit.
Auriez vous peur qu'on finissent par voir que vous n'êtes qu'un dictateur de plus?
Vous me faites marrer !
L'ex roi Godefroy s'est fait virer du trône alors pour ne pas perdre la main sur le royaume il s'arrange pour abdiquer en échange d'une impunité et dans la foulée place sur le trône son valet !
Vous vous foutez de nous !
Et il n'est pas question que je reconnaisse comme roi un pseudo seigneur qui attaqua en traître feu roi morgan !
Enfermez moi, torturez moi, tuez moi je n'en ai cure. Tant que des seigneurs comme moi continueront à vivre alors l'esprit d'Arald perdurera !
Le baron Momo se dirigea furieux vers les portes et quitta la salle puis la ville.
L'algarade du seigneur Momo fit réagir la salle. Certains le huèrent, d'autres applaudirent. Les seigneurs soudain pris d'une envie de donner leur avis se mirent à lancer des quolibets à l'attention du roi, du procureur, mais aussi de la défense et de l'accusé. On se traitait de tous les noms d'oiseau et il fallut que le roi menace de faire évacuer la salle par la garde pour que le calme revienne.
Quand les derniers lazzis s'éteignirent, Guyard Phauques se leva. Il était rasséréné et avait retrouvé sa superbe. Il fit une large révérence à destination du roi pour lui signifier sa totale soumission et commença:!
Merci de me donner la parole, Majesté! Certains ici, se croient détenteur du savoir en matière de droit, ils feraient bien de retourner user leur culotte sur les bancs des universités.
Quand le roi a parlé, il n'y a même pas matière à discussion!
J'appelle donc le duc Antoine qui saura, je l'espère nous parlez plus avant de l'incompétence de l'accusé. Incompétence coupable qui, je le rappelle à fait des milliers de morts, et doublement blâmable qu'elle s'est exercée dans le dos de notre ex-bon roi Godefroy qui a vu sa confiance trahie à cet occasion.
Dernière modification par Guyard Phauques, Intendant Suprême (2015-11-06 20:13:38)
Suite au brouhaha dans la salle, Dolmas Ixarys observa autour de lui.
À droite, à côté du Vicomte Oméril Ixarys, le commandant Logan semblait nerveux, comme l'indiquait son épée, qui palpitait toujours étrangement.
À sa gauche, Djoll avait sur ses lèvres un sourire si perturbant et mauvais que Bélial aurait sûrement tué pour l'avoir.
À côté de lui, Oméril soupira et se massa les tempes, lassé par ce spectacle.
Le vieux duc se leva à nouveau, un peu amer d'avoir été renvoyé à son siège suite à sa spontanéité. Le royaume avait-il déjà oublié l'autorité des ducs de Samarie ?.
Duc Antoine, parlez-nous de votre première rencontre avec Foulques d'Ambrivère.
C'était en la grand salle du Roi Godefroy, en son absence, alors que la décision de financer la capitale venait de se prendre. Le misérable a dit avoir consulté les gens du Roi, ses conseillers et que l'impôt royal était leur oeuvre commune.
C'est faux ! Ce ne sont que des méchantes paroles, traître à la confiance de son maître, traître à son serment de servitude !
Qu'est-ce qui vous fait dire que c'est faux ?
Les dires des gens du roi eux mêmes ! J'ai eu à ma table plusieurs baillis royaux dont Guyard, homme droit, qui m'ont annoncé leur étonnement suite à cette mesure, que personne n'avait été consulté, encore moins que l'idée venait d'eux. C'est à ce moment que j'ai commencé à douter de l'honnêteté du Foulques.
J'ai demandé à quoi cela rimait au baillis royal qui officiait alors en Constantinople, Hervé d'Autrerive, qui ponctionnait l'impôt du roi, sans même savoir pourquoi. Il m'a dit obéir aux ordres de sa charge, il m'a dit ne pas être convaincu du bienfait d'un impôt forcé, que la loyauté des sujets envers le royaume aurait largement suffi à financer quelque construction, que des prêts existent et qu'un ponctionnent forcé de taxes aussi élevé ne pourraient servir le Roi sur le long terme. Il m'a dit avoir peur s'il ne suivait pas les directives arrivées par lettres royales cachetées du sceau de Foulque, que l'homme ne pardonnait pas la défaillance.
Hervé d'Autrerive était un homme loyal, dévoué à son office. Je lui ai demandé, en service personnel, de suivre les chariots royaux chargés d'or qui quittaient Constantinople. Personne en ce temps ne savaient où cet or était amassé. Personne ne s'en souciait ? Personne n'osait surtout poser la question à Foulques, le traître à son office.
Une nuit, on me manda en ma grande salle, Hervé s'y tenait à la porte. Nerveux. Il avait des révélations à me faire, si j'acceptais qu'il se mette à mon service loin de Constantinople, que je le mette en sûreté. J'ai accepté, l'homme me paraissait droit et sa réputation dans l'ouest n'était plus à faire.
L'or était amassé au château d'Ambrivère dont le seigneur se tient devant nous. Alors qu'Hervé avait suivi les chariots dans la plus grande discrétion, qu'il pensait, il avait observé que Foulques en personne assurait la réception et qu'un chargement sur deux seulement reprenait la route pour le chantier de la capitale.
Ne vous étonnez plus mes seigneurs si le financement de la capitale était si lent. Seule la moitié de notre or y était destiné !. C'est à ce moment que j'ai ordonné d'expulser les baillis royaux de mes terres et ait fait connaître ma position au royaume.
tournant la tête vers l'accusé
Misérable Foulques, vous avez trahit votre parole d'officier royal, vous avez desservi votre seigneur ! Cet impôt était votre idée, de vous seul ! On comprend pourquoi vous y teniez à cet impôt dont la moitié était détourné à vos fins personnelles. L'achat de votre nouvelle seigneurie du Couserlan, peut-être ?
Les Ducs de Samarie ont un long passé de clémence, si je demande aujourd'hui la pendaison du vilain ce n'est pas pour la simple trahison envers le royaume mais pour ses crimes de sang !
Hervé d'Autrerive a été assassiné le lendemain sur le marché principal de Constantinople, alors que ce devait être son dernier jour d'office, on l'a remercié de ses années de labeur par une dague entre les reins. Il en avait vu trop. Quelqu'un aura prévenu Foulques de ses découvertes et l'aura fait disparaître avant de pouvoir raconter son aventure. Je mènerais mon enquête en mes terres l'heure venue.
fixant l'accusé
Vous avez négligé un détail vipère, Hervé m'avait déjà tout raconté !
Foulques, vous êtes coupable de haute trahison envers votre royaume, votre charge et votre seigneur ainsi que du meurtre de votre subordonné pour couvrir vos agissements ! La décapitation ne sied pas aux hommes de votre espèce. Que vos biens soient saisis, peut être y retrouveront nous la moitié de l'or volé à votre Roi ?
Il se rassit, attendant la suite du procès. Quoiqu'il advienne, plus personne ne pourrait nier la vérité, la vie d'Hervé n'aurait peut-être pas été volée en vain..
Marie, gouvernante du clan Samarie.
(HRP: Admin)
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Le peu de Seigneurs qui restaient dans l'assistance et la populace, regardaient les différents membres, accusation ou défense, à chaque intervention lors du Procès !
Le Mestre et l'étudiant du baron LeRoux étaient arrivés, placés dans l'assistance et s'étaient mis au travail dès le début du procès.
Le jeune étudiant avait rapidement tracé le décor avec son gros crayon, puis, avec un fin crayon traça sur ses papiers, à chaque fois que La Comtesse Lhassa se levait et s'avançait pour plaidoyer ou transmettre un parchemin. L'étudiant dessine d'abord l'ensemble, puis la tête, la coiffure, les habits, s'attardant longuement sur le fessier, si bien que les divers croquis étaient déjà bien avancés.
L'étudiant n'était pas insensible à cette petite brioche, ces yeux s'y attardaient, ses coups de crayon devenaient moins précis, plus rapide ! La chaleur lui montait et un durcissement intervint !
Le Mestre n'avait pas loupé l'intervention du Roi Jacquouille "le Jeune" et pouvait donc transmettre à son Maitre un bon rapport sur son caractère, tenant à mener une mascarade jusqu'au bout, mais un Roi Ferme et d'une puissante autorité !!
Le roi GodeFroy avait fait une intervention remarquable et digne d'un roi.
Le Meste à l'étudiant, qui, surement, avait remarqué l'égarement du jeune artiste: Tu fais de bons Croquis, mais reprend-toi et garde ta concentration ! Tu pourras les soumettre dès notre retour à notre seigneur pour qu'il nous indique son choix dans la réalisation du Tableau !
Concentre-toi sur les Fesses !!! Sur ces formes, fais-les plus lisses, elles sont petites !! Elles sont toutes en Muscles alors Applique-toi sur les traits Morphologiques et caractéristiques du Modèle !
Prend tes cotes mon Garçon !! Cela doit être réaliste !!! Notre Seigneur aide le Seigneur Lauki à construire le plus grand complexe Hôtelier, basé sur tout les plaisirs sexuels, jeux d'argent, etc... Sa localisation à L'Est du Nord, un peu à l'écart de tout, garantira la tranquillité aux clients. Notre Seigneur voudra ce tableau pour l'inauguration d'ouverture.
Active-toi dans ton travail et, surtout, n'oublie pas les échelles ! Il ne te reste plus que quelques coups de crayons ! Nous partirons bientôt.
Le Mestre s'activa pour préparer leurs départs imminent du Tribunal, l'étudiant avaient assez de croquis, sont travail ne demandait qu'un peu de temps, et cette mascarade de procès du pauvre Foulques, que l'on voulait exécuter à tout prix avait bien renseigné le Mestre sur le nouveau roi. L'heure du départ approchait malgré le fait qu'il devait encore rester, sur le dernier élément qui l'intéressait, pour voir la réaction du roi à L'intervention peu pertinente du vieux duc Antoine était celle d'un rebelle qui s'en était mis plein les poches avec l'or De 65% de la populace, qui n'avait pas soutenu le Roi GodeFroy pour un ambitieux et noble projet pour tirer Okord de sa grasse et en faire un royaume au lieu d'une terre de barbares !
Dernière modification par LeRoux (2015-11-07 23:37:35)
Helyanor était au comble de l'étonnement. Elle n'avait trouvé aucune trace, dans les comptes du chantier, des malversations rapportées par le Duc Antoine. Elle avait vérifié trois fois chaque calcul, et le montant total des dépenses prévues pour la construction s'élevait bien à 200 millions de pièces d'or. Si ces nouvelles accusations étaient fondées, cela voulait dire que soit l'architecte, soit son assistant était complice de l'ex-intendant Foulques. Peut-être les deux. Peut-être même que certains fournisseurs de matériaux étaient impliqués. Cela expliquerait le montant aberrant de leurs factures.
Il lui fallait au plus vite interroger à nouveau cet apprenti. Il n'était peut-être pas aussi idiot qu'il en avait l'air. Elle sortit discrètement et demanda à un garde s'il pouvait lui procurer de quoi écrire.
"Dans la bibliothèque. Suivez ce couloir, deuxième porte à droite."
Après avoir remercié le garde, Helyanor entra dans la salle qu'elle trouva vide. Elle s'installa à un pupitre, griffonna à la hâte une missive à l'intention de ses conseillères pour leur demander d'envoyer au palais, et sous bonne garde, l'assistant de l'architecte qui était à présent hébergé sur ses terres. Elle ressortit ensuite au-dehors et mit son gant de fauconnerie. Son hibou apprivoisé ne tarda pas à se poser sur sa main. Elle lui accrocha le parchemin à la patte et le laissa s'envoler.
"Retourne au Clan !"
Helyanor le suivit des yeux quelques secondes, puis retourna dans la salle d'audience.
Dernière modification par Helyanor (2015-11-08 01:16:50)
Le procès s'éternisait.La lassitude commençait à devenir oppressante.On avait convenu,en Saxe,qu'un émissaire y serait envoyer pour en conserver une trace écrite.L'homme était de grande taille,et d'âge mûr.Il se mit à rédiger une lettre,superbement décorée et soignée.Car son destinataire n'était autre que le Roi.
Roi Jacquoille,
La lassitude devient pesante,et je pense que nous en avons assez vu.Le procès devient une mascarade.
C'est pour cela que je vous propose de rendre votre jugement dans les plus brefs délais,ou de faire voter la noblesse afin de ne pas vous élever en tant qu'ennemi à abattre pour la défense/l'accusation.
Cela permettra vous permettra aussi de vous occuper d'autres tâches.J'ai ouï dire que tensions apparaissent au Nord du Royaume.
Il aborda un Garde,et lui tendit la lettre en lui expliquant qu'il la destine au Roi.Bien que grommelant,le Garde la pris.
Pourvu qu'elle parvienne à son destinataire ... Et qu'il en prenne compte,aussi.
Dernière modification par zaki (2015-11-07 21:15:27)
Dame Noorunissa Inaya s'approcha d'un coursier pour remettre un parchemin.
Remettez ce parchemin à l'homme qui attend à côté de son cheval.
" Seigneur,
Comme vous me l'avez demandé, voici le premier compte rendu. Comme vous le pensiez, beaucoup de personnes sont présentes. Malgrès tout, certains Seigneurs sont partient en criant à la mascarade!!
Vous avez bien fait de ne pas être présent. Tout comme le baron Momo, vous auriez été très certainement faché de l'attitude de certaines personnes.
Quoiqu'il en soit le procès continue. L'ex Roi est présent et vient de témoigner. Bien sûr Foulques est chargé. Le Procureur, bien qu'il soit balloté, continue son office. Même si le procés n'est pas terminé, il est possible que vous soyez deçu du verdict pusique la défense demande un non lieu. Voir même une une requalification de l'accusé. On a enfin parler des nombreux morts qu'avait engendrer cette spoliation.Sachez aussi que le renvois des bailli du Roi n'a pas été un acte isolé.
Je serai toujours présent pour vous informer de l'évolution.
Votre dévouée
Dame Noorunissa Inaya
"
Dernière modification par piland (2015-11-07 23:09:48)
Un homme, tout de noir vêtu, qui était assis dans le public, observait les dessins et écoutait les commentaires des deux comparses. Il compris rapidement qu'ils faisaient une caricature immonde de Dame Lhassa et qu'ils étaient des subordonnés du Baron Leroux.
Profitant que plusieurs personnes quittaient leurs places, l'homme en noir se leva, bondit littéralement sur les dessinateurs, se saisit vivement de tous leurs papiers, puis courut jusqu'à la Comtesse.
Il lui montra les croquis en murmurant. Le visage de Dame Lhassa se ferma. Elle lui fit signe d'aller voir le roi. L'homme s'exécuta, fit une révérence en montrant les dessins difformes et grossiers, tout en désignant les deux hommes qui se tenaient debout dans l'allée, ne sachant s'ils devaient déguerpir ou foncer sur celui qui venait de subtiliser leurs ébauches.
On entendit un claquement de doigts. Sans laisser le temps au monarque ou aux gardes de réagir, l'homme en noir sauta presque jusqu'à la grande cheminée qui se trouvait près du trône et jeta les feuillets dedans. Les flammes dévorèrent rapidement les dessins.
Il y avait un brouhaha incroyable dans la salle. Les deux compères s'enfuirent sans demander leur reste. L'inconnu fut saisi durement par un garde royal qui le raccompagna dehors.
Dame Lhassa se dirigea vers le témoin.
Duc Antoine, vous nous parlez de propos confiés par un homme qui est décédé depuis. C'est pratique de faire parler les morts, car on peut leur faire dire ce que l'on veut ! A notre connaissance, le bailli Hervé d'Autrerive n'a pas écrit de témoignage en défaveur du sieur Foulques.
De plus, j'ai déjà entendu parler de cet individu... et pas uniquement en bien. Des commerçants et des vilains ont rapporté qu'il était particulièrement zélé dans son office et qu'il n'hésitait pas à user de menaces et de la force contre ceux qui avaient des difficultés à payer leurs impôts... L'assassinat de Hervé d'Autrerive peut donc avoir été motivé par ses actes, sans que l'accusé n'y soit mêlé.
Elle désigne Foulques.
Par ailleurs, vous affirmez que le sieur Foulques cachait une partie de l'argent collecté dans son château d'Ambrivère. Or, lors de son arrestation, sa demeure a été fouillée de fond en comble et RIEN, aucun trésor, n'y a été découvert !
Dame Lhassa regarde le témoin droit dans les yeux.
Duc Antoine, nous avons besoin de preuves. Pas de propos soi-disant tenus par un mort. Pas de rumeurs concernant des chariots se rendant au château d'Ambrivère.
Duc Antoine, avez-vous un témoignage écrit de Hervé d'Autrerive - qui puisse bien sûr être clairement authentifié comme l'ayant été de sa main ?
Cette fois le duc se leva d'un bond, la colère avait régénéré sa vivacité d'antan
Oseriez-vous dire, comtesse, que la parole d'un Duc n'est que fadaises ?
Il serra un peu plus fort la garde de Mordante, faisant crisser ses gants de cuirs dans le silence de mort qui régnait à présent. Tous les yeux étaient tournés vers la comtesse Lhassa.
Oseriez-vous dire que l'assassinat d'Hervé est une coïncidence ? Je m'étonne d'ailleurs que vous ayez entendu parler de Hervé d'Autrerive qui officiait en Constantinople, cité qui m'a vu naître. Ce feu bailli était homme honnête et droit, c'est moi qui le dit, qui remplissait sa charge comme il se doit.
Qui dit qu'il en connaît les officiers mieux que le maître des lieux ? Quelque mauvais conseiller vous aura dupé comtesse, pour mieux servir ses intérêts.
Il sorti de sa tunique bleue un épais morceau de papier. Il en retira l'attache pour le dérouler face à la comtesse.
Vous conviendrez comtesse que les ducs de Samarie, avant désigner un proche du Roi, traître du royaume, prennent toutes les assurances. Vous avez devant vous l'acte de vente de la seigneurie du Couserlan. Son ancien propriétaire prend quelque repos en mes geôles pour qu'il réfléchisse à son forfait. Ce seigneur désargenté, Bertrand du Couserlan, a vendu pour 80 millions de pièces d'or sa seigneurie à Foulques d'Ambrivère.
L'assistance retint son souffle. Des deux sceaux rouges scellées dans le papier, on pouvait voir clairement le cormoran d'Ambrivère. Les regards se tournèrent vers Foulques.
Marie, gouvernante du clan Samarie.
(HRP: Admin)
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Dame Lhassa, furieuse, interpella le roi :
Majesté ! Nous sommes dans un procès ou dans une mauvaise comédie ?
Après le procureur Phauque qui ne transmet pas les dossiers et pièces qu'il a en sa possession ou dont il a connaissance, le seigneur qui change de version au court de son témoignage, et l'apparition d'un nouvel acte d'accusation, à savoir la soi-disant incompétence du sieur Foulques, nous avons maintenant un témoin qui sort de sa manche un document essentiel !
D'ailleurs, qui ici a déjà entendu parler de ce Bertrand du Couserlan ? Personne ! Va-t-il au moins témoigner ? J'en doute.
On se croirait vraiment dans un cirque ! Et cela serait presque amusant si la vie d'un homme n'était pas en jeu !
Elle désigne l'accusé.
Pylade de Basétage et moi-même sommes censés défendre cet homme. Cependant, comment faire notre travail puisque nous n'avons eu connaissance d'aucune des preuves qu'apporte l'accusation ?
Nous les découvrons en même temps que le public.
Et j'ai vraiment le sentiment que le procureur, pour ne citer que lui, n'a qu'une seule envie : voir ce pauvre Foulques se balancer au bout d'une corde !
Elle s'avance vers le roi Jacquouille.
Majesté, si vous ne condamnez pas ouvertement les agissements de l'accusation, qui bafouent les droits de la défense, et si vous soutenez cette parodie de procès, alors je quitte cette salle !
Croyez-moi, ce n'est pas une parole en l'air...
Guyard Fauques se leva, la mine réjouit, presque rayonnant! Enfin il tenait sa preuve. Foulques ne pouvait plus lui échapper. Le roi serait content et le récompenserait surement.
Votre majesté, les appointements d'un Intendant Suprême du royaume sont élevées, j'en sais quelque chose, mais pas au point d'amasser pareille fortune.
Plaise à vous de demander à l'accusé d'où il sort cet argent.
Procureur, je vous laisse la primauté de poser les questions à l'accusé quand son tour viendra mais effectivement c'est une question qui m'intéresse, comme bien d'autres.
Dame Lhassa, je regrette comme vous le caractère tardif de ces preuves. A ce titre, je suis prêt à vous laisser un peu de temps pour préparer votre défense face à ces nouvelles preuves.
Merci de nous faire part de votre décision. Quelle que soit votre réponse, le procès ira à son terme.
Quand la comtesse reprit sa place, Pylade de Basétage posa la main sur son bras. Par ce geste il lui signifiait qu'il allait intervenir et qu'il n'était pas nécessaire et peut-être dangereux qu'elle menace la cour de quitter l'audience. Il se leva et harangua la foule pour la prendre à témoin.
Non seulement il est aisé de faire parler les morts, mais il est encore plus aisé de faire signer des actes de vente à des seigneurs emprisonnés dont on tient la vie entre ses mains.
Puis il s'adressa au vieux duc.
Messire Antoine, vous n'avez pas le monopole de l'honneur et la parole d'autres seigneurs vaut largement la vôtre.
Vous nous brandissez cet acte de vente comme s'il s'agissait de la preuve évidente de la culpabilité de mon client, mais je n'y vois qu'un acte de vente.
Quand bien même serait-il authentique, que nous dit-il?
Que le Sire Foulques d'Ambrivère est riche! Et alors? Est-ce un crime?
Doit-on forcement être un voleur pour posséder la somme que vous dites?
Ne peut-on l'avoir hérité? L'avoir acquise par un beau mariage?
Pourquoi faudrait-il que cet or provienne de l'impôt?
Et puisque nous en sommes à savoir où est passé cet argent, puis-je demander au seigneur Antoine ce qu'il a touché du "magot" qui avait été amassé en prévision du chantier et qu'il s'est partagé avec les autres seigneurs rebelles?
OBJECTION!
Il s'agit du procès du sieur Foulques d'Ambrivère. Pas celui du Duc Antoine. Il n'a pas à répondre à cette question insidieuse!
D'ailleurs, je demande qu'elle soit rayée des minutes de ce procès.
Comme l'a dit le roi, L'accusé nous éclairera sur sa fortune quand il sera interrogé.
Pour l'instant nous avons d'autres témoignages à faire valoir.
Je demande que l'on donne la parole à Messire Bélial, l'ex-Chancelier du royaume d'Okord qui a connu plus d'un roi et certainement plusieurs Intendants Suprêmes.
Dernière modification par Guyard Phauques, Intendant Suprême (2015-11-09 21:53:19)
À l'annonce de son nom, Bélial de Karan se redressa immédiatement. Kerberos lui ménagea un passage dans la foule et il put gagner la travée centrale. Courbé sur sa canne comme un saule assailli par le vent d'automne, le Comte avança à petits pas. De temps à autre il reconnaissait un visage dans l'assistance, il adressait alors un vague sourire, un signe de tête ou levait une main frêle pour saluer l'un des quelques grands seigneurs du royaume.
Durant son existence, Bélial de Karan avait mit un point d'honneur à ne jamais avoir affaire à la justice. On comprenait aisément pourquoi. De son point de vue, les services d'un coupe-jarret revenait moins cher qu'une procédure judiciaire. Pourtant, une fois n'est pas coutume, il ne s'était pas dérobé. Foulques d'Ambrivière lui avait mis tant de bâtons dans les roues ; même si Bélial répugnait aux petites vengeance, il n'aurait manqué ce spectacle pour rien au monde.
Après avoir présenté ses hommages au Roi et à la Cour, Bélial s’assit sur le siège des témoins et regarda Guyard Phauques. Il ne savait encore quoi penser de cet étrange personnage. L'histoire de la capitale avait bousculé les plans du Comte, et entre soutenir Foulques ou le combattre le Seigneur du Pays de Karan n'avait pas réfléchi longtemps. Des occasions comme celle-ci ne se présentaient pas tous les jours. Cependant, en tant qu'ancien bâtard, Bélial savait mieux que quiconque qu'il fallait se méfier des roturiers et des petits bourgeois aux dents longues ; ces bougres avaient la fâcheuse tendance de parvenir dangereusement haut dans l’échelle sociale. Avec ça et des nobles idéalistes tel que le Vicomte Ultan, le Royaume d'Okord devenait de plus en plus irrespirable pour le Comte.
Les yeux de Bélial se posèrent alors sur le reste de la salle, la foule des anonymes d'abord ; ceux qui ne cessaient de le regarder comme une bête curieuse, une étrange araignée en équilibre précaire sur sa toile. Puis il scruta Pylade de Basétage, une épine lui aussi et depuis trop longtemps. Enfin, il s'arrêta brièvement sur la Comtesse Lhassa, il sembla se questionner ; à la manière d'une chouette qui se demande si elle pourra gober sa proie sans recracher trop d'os.
-Avant de répondre à vos questions je souhaiterais que le greffe verse la déclaration suivante aux écrits. Sa voix était claire et forte. Elle portait haut et résonnait harmonieusement entre les colonnes de la salle. De par mon pouvoir et ma fonction j'ai servi la monarchie durant huit ans. J'ai vu l'avènement éclair du Prince Morgan. J'ai vu la grandeur du royaume avec le premier règne de Godefroy. J'ai assisté à sa dangereuse décadence sous l'égide du Roi-Fou. Je tiens donc à le dire ici et maintenant : les dernières années de règne du Roi Godefroy furent laborieuses et pénibles. Sa Majesté semblait motiver ses décisions par des jugements, sinon obscurs, du moins étrangers. Il n'était plus maître de ses moyens intellectuels et paraissait affaibli. Les nombreux contresens et divagations que vous venez d'entendre, Monsieur l'Intendant, sont les conséquences d'un esprit brisé. J'ai assisté, désemparé, à ce changement de personnalité. La seule personne à être plus proche du Roi Godefroy que moi était Foulques d'Ambrivière.
Le Comte se tut, resserrant ses mains sur sa canne.
-Comment avez-vous jugé le comportement du sieur Foulques durant le bal ?
-Foulques d'Ambrivière n'a fait honneur ni à sa charge de Grand Intendant, ni à la noblesse dans la gestion de cette affaire. J'ignore si cette supercherie était prévue de longue date ; sorte de prétexte pour inciter le Roi Godefroy à construire une capitale. En tout cas, nous ne pourrons jamais en avoir la preuve à moins de la demander au Gundor. Je peux donc raconter ce que je sais. Je sais que Foulques d'Ambrivière aurait dû être mieux informé. Je sais que Foulques d'Ambrivière aurait dû se montrer fort et ferme, et non faible et coulant. Enfin, je sais que Foulques d'Ambrivière a jeté le déshonneur sur son nom, sa charge et son royaume. À haute fonction, haute punition.
-Et une fois de retour au Royaume d'Okord ?
-Il a sorti ce projet de capitale de manière fort curieuse. C'était... commode sur le moment. Par ailleurs, l'avis du Roi Godefroy se confortait étrangement sur celui de d'Ambrivière. C'était très artificiel. Foulques d'Ambrivière avait son plan, son petit complot, s'appuyant sur des alliés étrangers inconnus, argumentant sur des faits invérifiables et défendant un projet dont il semblait être le seul à connaître les détails. Mais, plus douteux que tout, il paraissait être le seul à savoir comment seraient réparties vingt millions de pièces d'or.
-Que pensez-vous du comportement du sieur Foulques en Okord avant les événements de la rébellion ?
-De manière systématique, Foulques d'Ambrivière s'est toujours opposé à moi. Je ne le cacherai pas. D'ailleurs, il n'y a rien à cacher puisque je n'ai jamais compris son inimitié à mon égard. Il est évident aujourd'hui que Foulques d'Ambrivière usait de son pouvoir au palais pour protéger l'ascendance qu'il exerçait sur Sa Majesté. Malheureusement, sans preuve nous ne pouvons que nous demander quand tout cela a commencé. Peut-être la chose remonte-elle plus loin encore ? Peut-être même que certaines décisions de la Ligue du Coq ont été influencées par cette mainmise sur le libre arbitre royal ? Enfin, nous ignorons également si d'Ambrivière était seul dans cette sombre affaire... Ô, les dieux en soient témoins, la monarchie a beaucoup souffert de toute cette affaire.
Bélial de Karan se tut enfin, attendant les réactions.
Seigneur de Ténare ; Marquis de Falcastre
Maître du Palais ; Gardien du Trésor Royal
Chevalier au Léopard ; Chevalier de l'Ordre des Fondateurs royaux
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Pylade de Basétage se leva lentement. le personnage qui se tenait, un peu raide, les deux mains appuyées sur sa canne, dans le fauteuil des témoins, lui inspirait autant de crainte que de dégout.
Il marcha lentement vers le comte de Karan. Ce dernier suivait son manège en affichant un petit sourire narquois. Un masque qu'il montrait souvent et qui semblait être le reflet de son mépris pour le genre humain en général.
Au dernier moment, alors qu'il arrivait à moins d'un pas de lui, Pylade se détourna et s'adressa au roi.
Peut-être...Nous ignorons....il semble...J'ignore....Drôle de témoignage en vérité!
Nous demandons au Comte de Karan de nous dire ce qu'il sait et il nous fait part de ce qu'il ignore.
Il se tourne vers Bélial.
La seule chose dont vous êtes sûr, finalement et que vous nous confirmez, c'est l'état mental de l'ex-roi Godefroy. Ses dernières années pénibles, ses jugements obscurs...Ses moyens intellectuels déficients.
Le royaume d'Okord était comme un poisson mort qui pourrit par la tête. Voilà ce que vous nous décrivez, Messire Bélial: Pourquoi donc chercher à accabler un serviteur fidèle et zélé.....
Ah oui! il ne vous aimait pas!....La belle affaire!
Et vous ne compreniez pas cette inimitié?...c'est cela qui est étrange en vérité!
Pylade se retourne de nouveau face au roi.
Le témoin confirme ce que la défense dit depuis le début de ce procès! Le roi Godefroy porte l'entière responsabilité de cette guerre civile et les allégations comme quoi Foulques d'Ambrivière aurait exercé un quelconque ascendant sur lui n'est qu'une conjecture sans aucun fondement.
La défense n'a pas de question à poser au témoin.
Procureur, en avez-vous fini avec vos témoins? Peut-être serait-il bon de passer à l'audition de l'accusé?
J'en ai fini avec les témoins de l'accusation, Majesté, et j'allais justement vous demander l'autorisation d'interroger l'accusé.
Le procureur se tourne vers le banc de la défense.
Si, bien sûr, les avocats du sieur Foulques d'Ambrivière, n'ont rien à y redire! Je ne voudrais pas, une fois de plus, attenter à leurs sacro-saints droits de la défense.
Vous en avez fini? Enfin?
Les bras m'en tombent, Messire Guyard! Je croyais que vous alliez encore faire défiler l'autre moitié des seigneurs de ce royaume.
La salle est presque vide et ceux qui restent se sont endormis!
Vous avez réussi à rendre ce procès si lent et si peu instructif que même le roi a hâte que cela se termine.
Les témoins de la défense n'ont pas encore été appelés que j'entends déjà une petite voix se demander si c'est vraiment utile. Si cela ne serait pas une perte de temps supplémentaire.
La seule chose qui intéresse maintenant le public est de savoir de quelle manière l'accusé sera exécuté.
Et encore, je n'en suis pas sûr.
Mais je vous en prie, Messire le procureur! Achevez-nous!
Le procureur se contenta de hausser les épaules. Il mit de l'ordre dans ses parchemins et se tournant vers le roi, il aboya:
J'appelle l'accusé, Foulques d'Ambrivière, à venir s'expliquer devant ce tribunal.
Il attendit que l'ex-Intendant Suprême prenne place. Ce dernier étant embarrassé par les chaînes qui lui entravaient jambes et bras, le trajet prit un certain temps. Guyard Fauques ne pût réprimer un sourire méchant en contemplant le pauvre Foulques qui se démènait à petits pas pour rejoindre le fauteuil des témoins. Ce dernier s'en aperçût et lui lanca:
" Vous pouvez rire, Messire le nouvel Intendant, tant que vous voulez. Mais si c'est ma supposée incompétence que l'on juge ici, nous vous y verrons bientôt."
Il suffit! N'ajoutez pas l'outrage à la longue liste de vos méfaits. Gardez votre salive pour répondre aux questions que le roi vous fait par ma bouche.
D'où vient la fortune que vous possédez, si ce n'est le fruit de vos extorsions de fond? Que vous a-t-on promis pour trainer la noblesse d'Okord dans ce traquenard de Gundor? Pourquoi lancer le royaume dans cette dépense folle de la construction d'une capitale? Quid de la méthode d'imposition confiscatoire qui a révolté les seigneurs?
Et qui était responsable de tout cela au moment des faits?
Voilà ce que nous aimerions entendre de votre bouche plutôt que des remarques fielleuses sur la qualité des officiers royaux.
Dernière modification par Guyard Phauques, Intendant Suprême (2015-11-12 13:04:20)
Un coursier entra dans la salle du procès. Il était essoufflé. Ses habits noirs étaient couverts de poussière et de boue.
Le son de ses pas vifs sur les dalles du sol rompit le lourd silence qui régnait depuis de longues minutes.
Il se dirigea immédiatement vers Dame Lhassa et lui remit un pli en s'inclinant. Il fit immédiatement demi-tour et quitta vivement la pièce.
La noble Dame prit connaissance du message, puis, d'un air soucieux, elle se leva, saisit sa besace, et alla jusqu'au roi. Elle fit une petite révérence avant de lui annoncer :
Majesté, une affaire urgente requière ma présence au plus vite ! Je ne peut malheureusement plus assurer la défense du sieur Foulques d'Ambrivère.
Sans attendre la réponse du monarque qui sortait péniblement de sa léthargie, Dame Lhassa se retourna, fit quelques pas, avant de s'arrêter à côté de l'accusé. Elle lui la main sur l'épaule en disant :
Mon cher, ressaisissez-vous ! De grâce, sortez de votre mutisme ! Ou nous allons finir par croire que ce Phauque vous a coupé la langue...
Sur ce, elle se dirigea vers la sortie, tout en murmurant quelque chose d'incompréhensible. Le roi avait fait signe à un garde de la rattraper. Celui-ci n'en eu pas le temps ; Dame Lhassa disparut dans un léger nuage bleuté.
Tous restèrent médusés.
Personne ne put mettre la main sur le coursier : il avait déjà quitté la ville au grand galop.
Un long silence avait régné dans l'assemblée, alors que les mots de l'intendant Phauque résonnaient encore dans la salle du procès.
Puis, prenant une large respiration, Foulques prit la parole :
Je vais vous répondre, insurgé. Je vais répondre à chacune de vos questions, et à celles que l'on ne se pose pas encore.
Je suis natif de l'Empire de Déomul, issu d'une famille bourgeoise en lien avec la Cour. Ceci expliquera la raison pour laquelle, contrairement aux seigneurs d'Okord et aux gens de votre espèce, les choses de la Cour me sont connus, et j'ai une certaine vision de la géopolitique du Vieil Empire.
Je suis venu en Okord par curiosité pour ce royaume que l'on disait plus rustre que Träkbäläard, et qui aurait vaincu à plusieurs reprises les prétentions d'Österlich. Cela vous étonnera peut-être, mais si Okord est méprisé par tous ses voisins, à Déomul il suscite de nombreuses curiosités, voire même des fantasmes : les dames se pâment en secret sur ces beaux corps musclés de barbares se parant dans des titres de noblesse...
La fortune que je possède vient en partie d'ici, en partie de mes pérégrinations de ma vie d'avant. Evidemment, je rejette les fausses preuves avancées par un mort et des documents au sceau douteux.
La mésaventure du bal de Gundor m'a touché de plein fouet, comme tous. Comme vous autres, j'ai été dupé. Je pense avoir été victime de l'enthousiasme du tavernier Grogrin, et mon enthousiasme propre, qui m'a fait confondre le voyageur en étape au héraut envoyé pour le Roi. Donc oui, je me suis trompé : la belle affaire...
La nécessité de la Capitale s'est imposée pour moi à la suit de cet événement. Okord est un royaume sauvage et désorganisé. De sa décentralisation vient le mépris de nos voisins. Nous n'avons encore jamais été vaincu, mais faut-il attendre une coalition de nos voisins - et une défaite du royaume - pour comprendre que nous ne sommes pas en mesure de vaincre le monde ? Les alliances liant la noblesse du Vieil Empire sont tenaces. Plusieurs de nos voisins grognent sur les récentes prises de guerre réalisés contre Österlich, et il se murmure qu'une croisade se lèvera un jour des pays alentours pour écraser notre Royaume.
Donc oui, une capitale, des diplomates, tout ce qui peut permettre à Okord de s'imposer me semblait nécessaire.
L'imposition ? Il ne s'agissait que de la contribution volontaire des seigneurs à Okord. De leur effort de guerre en temps de paix, en quelque sorte.
Le responsable... Haha... toujours un responsable... Vous restez une petite vermine, Guyard, de cette race qui a fait un gros coup une fois, mais sera bientôt écrasé sous la semelle des puissants.
Procureur, en avez-vous fini avec vos questions ?
Le procureur se tourna vers le roi et s'inclina en signe de profond dévouement.
J'en ai fini, votre majesté! Il n'y a rien à ajouter en vérité. L'accusé avoue avoir été victime d'un tavernier. Il dictait donc la politique du royaume sur l'enthousiasme d'un débitant de boisson. Il la puisait aussi probablement au fond des verres qu'il y buvait.
C'est sans doute dans les vapeurs d'alcool qu'il a mené le royaume au désastre que nous connaissons.
Il n'en est pas conscient! Pire même, il se moque bien de s'être trompé!
Cette attitude est tellement insultante que je ne vois pas ce que j'y ajouterais.
Je laisse la parole à la défense!