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L’aube se lève sur le Comté de Charmelune et avec elle s’ouvre une page solennelle et rare de l’histoire du royaume d’Okord. Sous un ciel clair balayé par les vents du nord, les premiers rayons du soleil caressent les pierres pâles de Clairval, où les cloches de l'église résonnent déjà dans l’air frais du matin. C’est un jour attendu depuis des lunes : les États Généraux du Royaume d’Okord s’ouvrent enfin.
Sur les chemins bordés de fleurs sauvages et les sentiers pavés du comté, une mosaïque de délégations afflue. Des quatre coins du royaume, chaque contrée a envoyé ses voix, ses savoirs, ses plaintes et ses rêves. Tous sont accueillis par la jeune comtesse Rose en personne, aux côtés du druide Gatoramix exceptionnellement sorti de sa forêt pour l’occasion.
La matinée s’ouvre par un temps de recueillement, car l’unité du royaume ne saurait s’exprimer sans ses croyances multiples. Trois lieux sacrés dressés aux abords de la foire de Mille-Lunes s’élèvent en chants et en prières :
Dans la clarté silencieuse d’une nef éphémère dressée pour l’occasion, les fidèles du culte de Podeszwa honorent l’Unique.
Sous un bosquet de grands tilleuls, les prêtres du panthéon d’Yggnir célèbrent leur dieu et ses sept compagnons.
Enfin, dans une clairière de la forêt de Lierrebois, les druides et les vates guident les rites des Anciens Dieux.
Quand les échos spirituels se dissipent, Charmelune se transforme en un théâtre vivant de savoirs et de transmissions. Des tentes richement décorées accueillent des assemblées ouvertes où maîtres artisans, marchands, herboristes, guérisseurs, cultivateurs, éleveurs, tisserands, maçons et orfèvres échangent leurs secrets, leurs traditions, leurs inventions.
Mais le comté de Charmelune ne serait pas lui-même sans la place accordée aux artistes. Des poètes déclament sur des estrades en bois, des peintres capturent les visages et les lumières du jour, des musiciens improvisent sous les tilleuls, tandis que des conteurs errants ramènent à la vie les légendes oubliées d’Okord.
Le lendemain à midi, le Grand Banquet de la Couronne s’ouvre sous de vastes tentes tendues de brocards et de feuillages. Les longues tables croulent sous les mets venus de tout le royaume : poissons fumés, tourtes, pains dorés, ragoûts de racines et fromages d’altitude, gibiers en sauce aux baies des bois, sans oublier les vins capiteux et les bières brunes ou blondes.
Après les toasts, les rires, les chants, vient le moment des doléances. Le jeune roi Mérovée, ceint de sa couronne d’or pâle, s’assied à l’écoute de son peuple.
Ainsi s’achèvent les deux premiers jours, dans un bruissement de feu de camp, de murmures nocturnes et de promesses anciennes. Et dans la nuit, pendant que les trois cultes se préparaient déjà à la cérémonie de clôture, les galets attendaient, silencieux et froids.
Bleu ou jaune.
Ordre ou changement.
Mémoire ou ouverture.
Demain, le peuple votera. Mais ce soir, il se fait entendre.
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La parole est au peuple !
Vous pouvez, si vous le souhaitez, écrire votre doléance au roi en postant sur le billet "États Généraux du Royaume d’Okord - Registre des doléances"
Dernière modification par Cendrelune (2025-06-07 20:24:56)
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L’Assemblée du Peuple d’Okord avait lieu aujourd’hui et la place de la foire de Milles-Lunes, transformée pour l’occasion, était méconnaissable. Habituellement piétinée par les troupeaux et animé par les marchands de foire, la place avait été soigneusement balayée et les herbes folles retirées.
Les étals, les tentes colorées et les effluves de miel ou de fleurs séchées avaient cédé la place à une structure plus solennelle : des gradins de bois clair. Disposés en cercles concentriques, ils s’élevaient en terrasses progressives autour du centre pour permettre à chacun de voir et d’entendre.
Au cœur de cet amphithéâtre de fortune, une immense jarre de verre trônait sur un piédestal de pierre claire. Vide encore, elle scintillait sous la lumière du matin et sa transparence semblait capter les regards comme une vérité à venir. À ses côtés, une petite table de noyer portait un registre vierge aux pages épaisses, prêtes à accueillir les noms des participants et les décisions du jour.
Deux silhouettes se tenaient auprès de cette scène centrale :
l’une, raide et droite, était le roi lui-même, un jeune homme au physique puissant, à la chevelure flamboyante et avec l'assurance d'un guerrier sûr de sa foi et de sa force.
l’autre un peu en retrait, au regard vif, la main posée sur la garde de son épée et l’épaule bardée du symbole de la Moisson Libre, était un observateur envoyé par le capitaine Varnok.
Les représentants des fiefs arrivaient un à un, précédés par un héraut qui annonçait leur nom et leur provenance. Chacun reçut, des mains d’un scribe, deux petites pierres polies de couleurs différentes. Ils les rangeaient dans les bourses accrochées à leur ceinture avant de prendre place sur les gradins. Le bois craquait parfois sous les pas des nouveaux arrivants, mais la structure tenait bon, ouvrage remarquable des artisans de Montelieu et de Clairval.
Rose de Charmelune, jeune femme aux cheveux blonds noués en couronne tressée, était déjà assise au premier rang, près du centre. À sa droite, vêtu d’une cape d’écorce et de mousse, Gatoramix le druide, son conseiller, observait les arrivants d’un œil insondable. Ses doigts effleuraient distraitement le bois de sa canne noueuse, comme s’il en lisait le grain, tandis que son corbeau aux plumes striées de reflets verts observait les gradins.
Quand la dernière pierre fut distribuée, le silence se fit peu à peu sur la place. Alors le roi, de sa voix posée et enrichie d'une trace d'accent Osterlichois, invita Rose à le rejoindre et prononcer le discours d’introduction :
Peuple d’Okord, enfants des plaines et des montagnes, des cités et des champs, aujourd’hui n’est pas un jour comme les autres. Aujourd’hui, pour la première fois dans l’histoire d’Okord, le peuple se penche sur les fondements mêmes du royaume.
Ce jour n’est ni celui d’une guerre, ni celui d’un couronnement, mais d’un choix.A la demande du roi, chaque fief a envoyé un émissaire du peuple. Non des nobles, non des lettrés seuls, mais des voix diverses : celle du forgeron, celle du marchand, celle du paysan. Et c’est dans ce cercle, ici rassemblé, que naîtra une décision qui liera le destin du royaume.
Aujourd’hui, vous n’êtes ni simples messagers, ni simples témoins : vous êtes les bâtisseurs du règne à venir.
Devant vous, cette jarre de verre, simple mais transparente, comme doit l’être toute décision prise pour le royaume d’Okord. Elle recevra les galets du choix et aucun homme, ni aucune couronne, ne les contredira. Car Sa Majesté, le roi Mérovée de Vaux, par serment et par foi, a promis : quel que soit l’issue de cette assemblée, il l'acceptera. Sans ruse, sans amertume, avec la dignité que requiert sa couronne et la fidélité qu’il doit à son peuple.En vos mains reposent deux galets. Deux pierres. Deux visions.
Le galet jaune est le signe de la transformation. Il dit : “Changeons : que le Royaume soit gouverné non plus par la seule couronne, mais par un Parlement, une assemblée d’égaux composée de nos maisons nobles… et enrichi d’une voix nouvelle, celle du peuple des champs, des mines et des marchés.” Le roi ne sera point effacé par ce choix, mais deviendra gardien des traditions, arbitre des conflits, garant des valeurs d’Okord. Une figure d’unité au-dessus des factions.
Le galet bleu est le signe de la continuité. Il affirme : “Nous maintenons”. Vous réaffirmez votre confiance en la Couronne telle qu’elle est : le roi y demeure guide, maître des décisions, protecteur des lois, garant de l’équilibre du royaume. Ce galet dit : “Que la Couronne demeure forte, car nous croyons en sa sagesse.”
Ce choix est lourd, mais souvenez-vous : il ne s’agit ni de renier notre passé, ni d’idéaliser l’avenir. Il s’agit de discerner, avec sagesse et loyauté, ce que requiert notre temps.
La stabilité est un bien précieux et dans les grandes tempêtes, un gouvernail sûr est plus vital que mille rameurs, mais si le cœur du peuple désire un autre cap, alors que cela soit dit aujourd’hui, à voix haute et dans la paix.
Aucune de ces voies n’est déshonneur. Aucune de ces voies n’est faiblesse. Ce sont deux visages d’un même amour pour ce royaume. Je ne vous ordonne point de choisir. Je vous invite à discerner. Car ce royaume est le vôtre autant qu’il est le mien ou celui du roi. Il n’est point façonné par la main d’un seul homme, mais par des liens entre nous tous.Sachez ceci : le fer ne contraindra pas votre vote et aucune main n’altérera la vérité de la jarre, car le roi ne se tient pas devant vous pour imposer, mais pour écouter.
Alors, allez. Inscrivez vos noms sur le registre de cette Assemblée du Peuple d’Okord. Portez avec fierté les couleurs de vos fiefs et déposez dans la jarre de verre, non pas un simple galet… mais l’avenir d’Okord.
Et que l’on grave ceci dans la pierre du souvenir : "En ce jour, le peuple d’Okord a parlé et le Roi a écouté."
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Chaque joueur pourra voter (une seule fois) via le lien https://fr.surveymonkey.com/r/JKFRTCH pour la décision de son représentant de fief.
Afin de permettre au plus grand nombre de participer, le vote est ouvert du 07/06/25 au 13/06/25 inclus.
Dernière modification par Cendrelune (2025-06-07 23:43:59)
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Le soleil darde encore ses derniers rayons sur la place de la foire de Mille-Lunes, effleurant les étoffes chamarrées des tentes alentours et faisant danser la lumière sur les arêtes de l’imposante jarre de verre trônant au centre de l’amphithéâtre de fortune. Autour, les gradins de bois grincent doucement sous le poids des représentants venus des quatre coins du royaume. Les conversations s’estompent peu à peu, laissant place à une tension sourde, presque palpable : l’heure du dépouillement est arrivée.
Tous les regards convergent vers le piédestal de pierre claire où repose la grande jarre de verre emplie de galets bleus et jaunes. À ses côtés, la table de noyer accueille le registre des votants, méticuleusement rempli au fil de la journée.
Le silence est rompu par des pas mesurés. Le commandant Wally s’avance, silhouette élancée drapée d’une tunique bleu nuit bordée d’argent. Ses cheveux noirs, un peu ondulés, encadrent un visage aux traits vifs adoucis par un large sourire. Un calme étrange l’entoure, presque apaisant. À ses côtés, l’Observatrice de la Moisson Libre avance d’un pas ferme. Droite, imposante dans son armure de cuir sombre, ses longs cheveux blonds tressés en un motif complexe, elle arbore fièrement le brassard de sa faction. Ses yeux d’un bleu glacial ne quittent pas la jarre, scrutant chaque détail avec une concentration inflexible.
Arrivé au piédestal, Wally observe un instant les deux scribes qui s’installent derrière leurs tablettes de cire puis son regard balaye l’assemblée avant de s’arrêter sur deux soldats en faction. Un simple geste de la main et ils s’avancent. Avec précaution, ils soulèvent la jarre et entament un lent tour de l’amphithéâtre. À intervalles réguliers, ils marquent une pause pour permettre à chaque représentant de vérifier les cachets de cire apposés sur le couvercle : l’un frappé du léopard passant de la Couronne, l’autre de l’épi croisé d’une faux de la Moisson Libre. Les sceaux sont intacts.
Une fois la jarre replacée sur son socle, Wally tire son poignard de cérémonie et le lève à hauteur des sceaux.
- Par autorité de la Couronne et sous le regard de la Moisson Libre, je romps les sceaux.
D’un geste précis, il tranche les deux cachets. La cire se fend net, tombant en éclats feutrés sur le piédestal. Le silence se fait absolu.
Wally incline la tête, saluant la solennité de l’instant, puis ôte avec soin le couvercle de terre cuite. À ses pieds, une longue cuillère de bois clair, finement gravée de runes anciennes, repose sur un coussin de lin. Il la saisit, la plonge lentement au centre du lit de galets et en extrait le premier vote. La lumière accroche une surface lisse, chaude comme une perle d’ambre.
- Un galet jaune, annonce-t-il d’une voix claire.
- Un jaune, répète l’Observatrice, le ton ferme et sans détour.
Derrière eux, les deux scribes tracent l'information sur leurs tablettes de cire, chacun de leur côté, dans une procédure de double vérification. Puis le rituel recommence, méthodique, presque hypnotique.
- Jaune.
- Bleu.
- Jaune.
- Bleu. Bleu. Bleu. Jaune...
Les voix se répondent avec régularité. L’une douce, fluide, presque apaisante. L’autre rigide et implacable. Aucun mot de trop. Aucun geste inutile.
L’atmosphère devient liturgique. Les représentants retiennent leur souffle. Les regards ne quittent plus les deux figures centrales ni la jarre. Le seul bruit, discret, est celui du métal sur la cire, des drapeaux frémissants dans la brise et au loin, les sabots nerveux d’un cheval.
À mesure que les galets s’amenuisent, les comptes se dessinent. Certains notent mentalement, d'autres ferment les yeux, murmurent une prière ou un vœu. Le sourire de Wally s’est effacé, ses yeux noisette veiné d’or sont tendus vers leur tâche. La femme mercenaire, elle, reste de marbre, sentinelle incorruptible de la volonté populaire.
Enfin, le dernier galet est extrait. Il brille comme un minuscule soleil.
- Jaune.
- Jaune, répète la jeune femme.
Wally repose lentement la cuillère sur la table de noyer, puis lève les mains.
- Le dépouillement est clos. Les scribes vont comparer leurs résultats.
Les deux hommes échangent leurs tablettes et vérifient les comptes à voix basse, ligne par ligne. Puis l’un d’eux lève la tête et acquiesce.
- Les totaux concordent.
Wally se tourne vers l’assemblée. À ses côtés, l’Observatrice croise les bras, le menton levé. Ils savent. Aucun galet n’a été ajouté. Aucun n’a été retiré. Le peuple peut avoir confiance.
D’un geste parfaitement synchronisé, les scribes se redressent. Wally se tourne vers eux et d’une voix calme, parfaitement audible, demande :
- Le résultat ?
Le plus âgé s’avance, consulte une dernière fois sa tablette, puis annonce :
- Majorité de galets bleus.
Un murmure traverse l’amphithéâtre, comme le frisson d’un vent nouveau. Wally redresse les épaules, sa peau mordorée baignée par la lumière du soir. Il jette un bref regard vers l’Observatrice qui acquiesce sans un mot. Alors il déclare, d’un ton solennel :
- Le Peuple d’Okord a parlé. La confiance envers la Couronne est renouvelée.
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Ci-joint le résumé du vote :
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À la suite du dépouillement le roi se lève et lève une main pour prendre la parole.
"Représentants du Royaume, vos voix se sont exprimés, tout autant par le choix dans la jarre que par votre voix.
J'ai entendu, que nul ne s'y trompe. Ma naissance est noble et votre existence me sera jamais connu dans toute sa complexité. Je ne saurais imaginer une vie de labeur au champ. Mais le portrait qui m'a été dressé n'en reste pas moins parlant.
Je sais la peine et la fatigue du corps. À bien de vos maux je ne peux changer grand chose. N'ayant aucun pouvoir sur vos domaines respectifs administré par des grands nom du royaume, ne maîtrisant point les pluies et les grêle qui gâtent le foin et font coucher les blés et l'orge.
Mais mmla contrition comme la compassion n'ont jamais nourri. C'est pourquoi je fais le serment devant vous que quiconque ayant faim et n'ayant aucune violence à se reprocher trouvera toujours du grain sur mes terres.
Et que je tiens à faire savoir au bon peuple que mon prévot le seigneur de Vivesource recevra vos doléances pour que la Couronne puisse éventuellement se faire entendre sur vos domaines si l'ordre des choses n'ai pas respecté.
Car à quoi bon être protégé des brigands et des guerres si au château le maître est tyran.
L'ordre du monde est ainsi fait. Aux indigents le labeur et aux diligents l'honneur. Et INVERSEMENT ! "
Le roi a insisté sur le point.
"Que tous repartent en paix. Que les campagnes retrouvent le calme et que l'Ordre règne.
Malheur à celui qui le trouble. Quelques soit son rang et sa naissance. Surtout lorsque venu par le Grand Canal il fauche des bonnes âmes du royaume veillant à sa sauvegarde.
Car tel est mon second serment envers vous ! Nul ennemis de l'extérieur ne peut venir tuer vos fils et vos filles, vos pères et vos mères, vos amants et vos parents.
Les semeurs de morts, les mercenaires appelé la Moisson Libre sont déclarés ennemis du Royaume et devront quitter le Royaume sans quoi nous les traquerons et les detruirons. "
Duc de Nortmannie, Seigneur de l'Ouest
"Ce qu'avons, Gardons ! "
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