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#1 2025-06-07 20:24:27

Rose de Charmelune
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États Généraux du Royaume d’Okord - Registre des doléances

Après les toasts, les rires, les chants, vient le moment des doléances.
Le jeune roi Mérovée, ceint de sa couronne d’or pâle, s’assied à l’écoute de son peuple.
Autour de lui, les feux s’apaisent, les voix se font graves et les scribes affûtent leurs plumes.
Un à un, les sujets s’avancent, certains timides, d’autres enflammés, pour livrer leurs espoirs, leurs maux, leurs requêtes.

Toutes seront entendues.
Et toutes seront consignées.

Qu’apporterez-vous devant le trône ?

_____

HRP - Explications :

Postez ici votre doléance, au nom de votre personnage ou de votre fief.
Elle peut être brève ou développée, grave ou poétique, tant qu’elle reflète la voix que vous souhaitez porter jusqu’au roi.

Afin de permettre au plus grand nombre de participer, le registre des doléances est ouvert du 07/06/25 au 14/06/25 inclus.

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#2 2025-06-07 21:26:55

Vojtek Oprys’zek
Inscription : 2023-07-28
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Re : États Généraux du Royaume d’Okord - Registre des doléances

Vojtek Oprys'zek s'avance vers le trône

D'un pas lourd mais assuré, l'homme au manteau râpé s'approche du jeune roi. Sa couronne de lierre séché bruisse doucement tandis qu'il s'incline avec une révérence maladroite mais sincère. Ses yeux rieurs se voilent un instant de gravité.

Majesté, je me nomme Vojtek Oprys'zek, que les miens appellent parfois Vin roman quand je leur conte des histoires au coin du feu. Je porte sur mon cœur cette marque de 'Loteria X' qui dit que le sort m'a choisi pour parler au nom de ceux qui peinent sous le ciel de Krakow, dans le domaine de notre pieuse Siostry Vespasia.

Il ajuste son écusson jauni d'une main calleuse.

J'ai vécu, Sire, comme vivent les petites gens. J'ai tenu la charrue quand mes bras étaient forts, j'ai battu le blé quand mes reins l'acceptaient encore, j'ai porté des pierres pour bâtir les murs de nos maisons. Et quand mes forces ont décliné, j'ai appris à réparer les querelles avec des mots plutôt qu'avec les poings, à apaiser les colères avec des chansons plutôt qu'avec des bâtons.

Sa voix se fait plus posée, presque paternelle.

Permettez que je vous dise d'abord, Majesté, que dans nos villes, nos artisans et nos marchands vivent une vie qui vaut d'être vécue. Certes, ils besognent du lever au coucher du soleil, leurs mains se durcissent sur l'outil et leur dos se courbe sur l'ouvrage, mais ils mangent à leur faim, dorment sous un toit solide, et leurs enfants apprennent un métier. C'est déjà beaucoup, et nous savons le prix de cette paix.

Il marque une pause, son regard se perdant au-delà des murs du palais.

Mais il faut que vous sachiez, jeune roi, comment vivent ceux qui nourrissent tous les autres. Ceux qui grattent la terre pour en tirer le pain quotidien...

Sa voix se teinte d'une mélancolie profonde.

Le paysan, Sire, se lève avant que l'aube ait chassé les étoiles. Ses pieds nus foulent la rosée glacée, ses mains saisissent la houe quand la brume colle encore aux sillons. Il connaît chaque pierre de son champ, chaque racine rebelle, chaque coin où la terre refuse de donner. Il converse avec les saisons comme avec de vieilles connaissances : il sait que l'hiver le mordra, que l'été le brûlera, que le printemps lui promettra peut-être ce que l'automne lui refusera.

Vojtek fait quelques pas, ses mains esquissant les gestes du semeur.

Quand la pluie tarde, il lève les yeux vers un ciel d'airain et ses enfants comptent les grains d'orge restants. Quand elle tombe trop fort, il voit son travail de lunes entières emporté par la boue. Sa femme reprend les habits usés jusqu'à la trame, ses petits grandissent avec des joues creuses et des rêves étriqués.

Sa voix se charge d'émotion contenue.

Il donne à l'unique ce qu'il doit donner, au prêtre ce qu'il faut donner, au roi ce qui revient au roi. Mais ce qui lui reste, Majesté... ce qui lui reste, c'est souvent l'amertume du pain noir et l'eau claire du puits quand le cellier est vide.

Il s'arrête, fixant le jeune souverain avec intensité.

Ne croyez pas que j'accuse, Sire. Notre Siostry Vespasia nous soutient avec toute la bonté de son cœur pieux. Elle fait construire des fours communs, elle veille à ce que les greniers ne restent jamais tout à fait vides, elle soigne nos malades avec ses herbes sacrées. Mais la terre, elle, ne connaît ni la pitié ni la miséricorde. Elle donne ou refuse selon des lois qui nous dépassent.

Vojtek retire sa couronne de lierre et la tient dans ses mains comme une offrande.

J'ai entendu un jour notre Siostry prononcer ces mots qui sont restés gravés dans mon cœur comme au ciseau dans la pierre : 'On reconnaît le degré de civilisation d'un seigneur à la manière dont il traite ses plus petites gens et ses miséreux.' Voilà pourquoi je me tiens devant vous aujourd'hui, Majesté.

Sa voix se fait plus douce, presque chantante, comme celle du conteur qu'il est.

Je ne viens pas réclamer l'or ni la guerre. Je ne porte pas les cris de colère de ceux qui parlent de Moisson Libre et de sang versé. Non. Je viens seulement déposer devant votre trône la vérité simple de nos jours : qu'entre le lever et le coucher du soleil, il y a tant de sueur, tant de peine, tant de petites morts quotidiennes pour que le royaume continue de vivre...

Il remet sa couronne de lierre sur sa tête, le geste empreint de dignité.

Car voyez-vous, jeune roi, nous sommes comme l'herbe des champs : on peut nous faucher, nous repoussons. On peut nous piétiner, nous verdissons encore. Mais si la terre elle-même devient trop dure, si la sécheresse dure trop longtemps, si le froid mord trop profond... alors même l'herbe finit par jaunir et mourir.

Il s'incline de nouveau, profondément.

Je dépose ces mots à vos pieds comme on dépose des épis au Katadra : non pour me plaindre, mais pour que vous sachiez. Car un roi qui connaît la peine de son peuple est un roi qui peut en panser les blessures.


Siostry Vespasia et toute sa clique, Aldric "Main-de-Sixte" Ravenswood, Amaury de Gavere, Le Denier, Maître Balthazar ou le Strolatz Wacław Kowalczyk.

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#3 2025-06-08 02:38:25

Aguilar de Vivesource
Inscription : 2023-07-20
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Re : États Généraux du Royaume d’Okord - Registre des doléances

Le représentant du domaine de Vivesource s’avanca vers le Roi tel un automate,  tant il etait impressionné par la situation . Un simple paysan comme lui se retrouvant juste devant le Roi en personne  , il y avait de quoi perdre tous ses moyens  .

Mais il n’était plus un jeune homme d’une part  , et il fit appel à ses profondes convictions de défendre les intérêts des petites gens qui l’avaient choisi pour les représenter pendant ces états généraux , afin de réussir à reprendre le contrôle de lui-même  .

Il s’inclina profondément et longuement devant le Roi  , avant de s’adresser à lui  . Il commença par réciter le texte qu’il avait appris par cœur , avant de progressivement s’en éloigner au fil des mots  :

Roi Mérovée de  Vaux  , je m’appelle Aubin Lechêne ,  je suis un serf qui travaille les champs et la population du domaine de Vivesource m’a choisit pour la représenter pendant les états généraux  .

Je vous présente donc mes hommages respectueux et ceux du peuple du domaine .

Les gens du domaine m’ont demandé de venir vous dire qu’ils veulent un roi pour être bien gouvernés ,  par des gens qui connaissent les affaires du royaume  . Mais ils m’ont aussi dit de vous dire que ce n’est pas une raison pour ne pas écouter la population  . Que ca serait bien que les représentants du peuple puissent venir en Salle du Trône quand ils ont des choses importantes pour le peuple à dire  . Que ca serait mieux que d’attendre des révoltes ou des états généraux  .

Ils m’ont aussi dit de vous dire qu’ils sont bien contents de pouvoir voter . Et que c’est un grand honneur que vous recevez les représentants du peuple , et qu’ils s’en souviendront longtemps et vous remercieront longtemps  .

On vous remercie beaucoup  , not’Roi , et on vous salue beaucoup  .

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#4 2025-06-08 14:00:19

Euric de Norbury
Inscription : 2021-11-24
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Re : États Généraux du Royaume d’Okord - Registre des doléances

Euric s'avança, s'inclina humblement devant le Roy, puis salua les représentants des domaines okordiens.

Votre Altesse, chers représentants des domaines du Royaume d'Okord, je ne suis pas un inconnu pour beaucoup. Certains me connaisse comme Maître des marchands de Norbury lors de nos affaires, d'autres comme l'ancien Seigneur de Norbury.

Je viens ici ce jour pour vous exposer la vision du peuple de Norbury, celle qui permet a notre domaine d'être bien gouverné. Certes cela n'a pas toujours été ainsi en Norbury, des révoltes, une guerre civile entre colons okordiens ou d'abrasils et autochtones do'anraviirs. C'est justement après cette terrible guerre civile qui avait mit à bas l'ancienne Norbury que les dirigeants des différentes communautés et cultes de norbury ont réfléchis à une gouvernance pour la concorde.

C'est là qu'est né le Leid, notre assemblée. Chaque familles, noble ou roturière, quelques soit ses origines ethniques ou religieuse désigne un ou une représentante avant chaque Leid. Une voix par famille, les anciens du à leur âge président la dites assemblée. Chaque grandes décision y est débattu puis voté, y compris la nomination de notre seigneur. C'est comme ça que votre humble serviteur a dirigé le domaine de norbury pendant quelques années.

Certains pourraient se dire que les roturiers pourraient en profiter pour placer un des leurs à la direction du domaine et ainsi spolier la noblesse de son légitime pouvoir à diriger. Détrompez vous, j'ai été l'unique seigneur issu de la roture. Le peuple est bien plus conscient de ses limites, et laisse volontiers les affaires politiques, économiques et militaires à la noblesse. Grâce à notre assemblée ils se savent entendu, et savent aussi qu'ils n'ont pas besoin de prendre les armes, qu'ils peuvent élire un nouveau chef si l'actuel a été contre leur intérêts.

Ainsi en norbury, même si des querelles persiste comme partout, les intérêts de la noblesse et de la roture vont souvent main dans la main. Les intérêts des uns rejoints les intérêts des autres. Je ne viens pas ici pour demander que le modèle norburien s'impose au Royaume tout entier, je viens juste vous exposer notre façon de faire et vous inciter à réfléchir à une façon de trouver bonne gouvernance pour la roture au niveau du royaume.

Sachez que la moisson libre a tenté de soulever le peuple, elle a reçu incrédulité et mépris. Certains de leurs agents ont été pendus, bien loin des soulèvements que nous avons entendu dans certains domaine.

Merci de votre attention, je laisse maintenant la parole à un autre délégué.

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#5 2025-06-08 14:54:46

Petit Jean

Re : États Généraux du Royaume d’Okord - Registre des doléances

Petit Jean, peu habitué à parler en public se leva, salua en baisant la tête et se lança.
« - Je suis Petit Jean et je viens de Valskandie. Thoros devait venir mais il est tombé malade. Mon seigneur Gendry Barathéon m’a envoyé ici pour vous remettre ses respects et je dois vous dire… »
Soudain il s’arrêta de parler. Puis reprit.
« Ben, non, je vais pas vous dire ce que sire Barathéon m’a fait apprendre par cœur !
Je vais vous dire ce que moi je pense ! »

Il sorti de sa besace plusieurs poignées de terre qu’il laissa glisser sur le sol à travers ses doigts déformés par les ans.
« - Vous voyez ça...C’est la seule chose qui compte pour nous les petites gens.
La terre c’est notre seule richesse. Du début jusqu’à la fin de notre vie misérable, on la retourne, on la foule de nos pieds, on y plante des graines et des pousses. Et ça, du levé au couché du soleil.
Ce qu’elle veut bien nous donner, on le prend comme une bénédiction d’Arduinna et de Botia, les déesses de la terre. »

« - Alors moi ce que je dis, c’est que vous pouvez vous battre, vous entre-tuer, nous prendre les jeunes pour les enrôler dans vos armées, rien ne changera jamais pour nous ! Le sang versé ne sert qu’à nourrir la terre qui la boit comme petit lait. Trois de mes fils sont mort dans vos armées et pourquoi ? Qui me les rendra ?»
« - Mais n’oubliez pas, rois et seigneurs que sans nous, vous ne mangeriez pas ! »
Il se mit à sourire montrant quelques chicots jaunis .
« - Je vous vois d’ici dans vos beaux habits, à genoux pour planter les haricots ! »
« - Le bruit que des émeutes et des batailles s’étaient déroulés sur les côtes est parvenu jusqu’à nous  qui habitons derrière les montagnes et nous n’en avons rien pensé. On a l’habitude. Des batailles, des cris et des morts, il y en aura encore et encore…
« - Vous les rois et les seigneurs, c’est vos seules préoccupations et nous au village on comprend que certains se soient rebellés ! Vous verrez, un jour, tous les misérables se lèveront et la terre boira le sang des rois et des seigneurs ! »

Prenant soudain conscience de ce qu’il disait, il rougit violemment, s’arrêta et salua avant de se rasseoir et de baisser la tête, espérant passer inaperçu.

#6 2025-06-10 08:11:13

Nansen le Vieux
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Re : États Généraux du Royaume d’Okord - Registre des doléances

Le vieux Nansen, le visage sombre et un sac de jute à la main, salua l'assemblée.
«Votre Majesté et chers Okordiens, je suis venu aujourd'hui partager mon histoire, ma récente expérience, en espérant qu'elle vous inspirera et vous aidera à prendre la bonne décision. Étant de basse naissance, mais en meme temps régent temporaire de la seigneurie, je me suis senti le mieux placé pour représenter notre fief à cette assemblée. J'espère ne pas etre coupable de présomption, mais franchement, compte tenu des circonstances, je ne saurais à qui d'autre faire suffisamment confiance pour déléguer cette tache.»

«Vous avez peut-etre entendu dire que beaucoup de nos gens ont pris les armes pour soutenir spontanément la Moisson Libre, et que notre Connétable a du intervenir pour réprimer la rébellion. Je remercie encore une fois sincèrement le seigneur Connétable. Ce que vous ne savez peut-etre pas, c'est que cette révolte est survenue de manière inattendue, au milieu d'une tentative de réforme de notre province, voulue par l'ancien comte Neslepaks. La paix et le bien-etre n'étaient pas de vaines promesses. On a tenu parole en mettant fin à la conscription, en nous retirant de tout conflit et de toute alliance, en donnant à nos ouvriers une raison d'etre et une rémunération équitable, et en redistribuant les revenus du commerce à la population. J'ai eu un an pour mettre en place les mesures proposées par le comte Neslepaks et je peux vous assurer, chers Okordiens, que j'ai fait de mon mieux. Notre peuple semblait prospérer, aucune raison de se plaindre n’était apparente.»

Nansen s'arreta un instant pour fouiller dans le sac qu'il portait. Il en sortit une robe de paysan, sur laquelle on avait grossièrement dessiné l'épi de blé de la Moisson Libre. Une large tache de sang séché était clairement visible au milieu du vetement. Nansen le tint haut pour que tout le monde le voie, ses yeux maintenant fixés sur le représentant de la Moisson Libre.
«Voici ce qui en est résulté. Huit mille vies gachées! La fin misérable que nous voulions épargner à notre peuple… ils l'ont choisie d'eux-memes. Je ne prétends pas savoir ce qui se cachait au fond du coeur de chaque homme qui est volontairement allé au massacre. Mais je crois que l'aspiration à la liberté peut etre dangereuse. Le changement voulu par le seigneur Neslepaks, aussi bien intentionné fut-il, a induit notre peuple à croire qu'on pouvait contester toute autorité. Si j’avais représenté la noblesse, je ne pense pas que l’on m’aurait mis de coté comme ils l’ont fait. Et j’aurais peut-etre pu arreter ce bain de sang.»

«Je ne poursuivrai pas ma régence. Je ne peux pas rappeler le seigneur Neslepaks, qui est parti pour une destination inconnue et ne souhaite de toute façon pas récupérer sa seigneurie. Mais je demanderai à la famille du Comte de trouver un successeur légitime et approprié. J'espère quand meme, que cette expérience serve de leçon. Il existe un ordre naturel dans les classes sociales. Ordre, discipline, organisation… sans ces principes, il ne peut y avoir de justice. Subvertir cet ordre naturel ne mène à rien de bon. Comment expliquer autrement que, libérés de la contrainte de se battre, des hommes aient choisi de se battre et de mourir tout de meme? C'est la nature humaine.»
Le vieil homme, manifestement peu habitué à exprimer de tels concepts philosophiques, semblait chercher d'autres mots. Finalement, il secoua simplement la tete, un air triste se lisant désormais sur son visage. Il murmura des remerciements, s'inclina devant le roi et regagna sa place.

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#7 2025-06-10 14:44:30

Léon le gobelet
Inscription : 2024-11-25
Messages : 47

Re : États Généraux du Royaume d’Okord - Registre des doléances

Ah ! Noble Mérovée, roi des ombres et des lumières. 
Permets-moi, humble saltimbanque aux mots légers. 
De t’adresser quelques vers, sans faux-semblants. 
Car dans les ruelles, le murmure est troublant.
Toi, qui trônes dans l’or et le velours.
Sais-tu que le petit peuple aspire à d’autres jours ? 
Ils soupirent en silence, comme des ombres en fuite.
Rêvant d’un souffle de liberté, d’une vie moins maudite.

Ah, mais ne t’inquiète pas, noble roi qui s’ennuie, 
Je ne suis qu’un fou, un jongleur de la vie. 
Mes mots sont des bulles, légers comme l’air.
Mais l’écho des cœurs résonne, n’en doute guère.
Dis-moi, noble roi, que fais-tu de ta couronne ? 
Est-elle un symbole ou un poids qui t’emprisonne ? 
Le peuple, sous tes yeux, se plie et se tord. 
Mais en secret, il rêve d’un avenir plus fort.

Regarde donc ces visages, ces mains calleuses. 
Ils portent le poids des ans, des vies malheureuses. 
Si tu prêtes l’oreille, tu entendras leur chant. 
Un hymne à la liberté, doux et vibrant.
Oserais-je, en joyeux fou, te poser la question ? 
Que vaut un roi qui ignore la rébellion ? 
Une couronne sans âme, c'est une fleur fanée. 
Et un trône sans justice, c’est un trône condamné.

Alors, Mérovée, jeune roi à l’esprit ardent, 
Rappelle-toi que l’honneur se bâtit lentement. 
La sagesse réside dans l’écoute du peuple. 
Car un roi qui ne voit pas, c’est un roi qui se scrute.
Ne crains pas la vérité, elle est ta seule amie. 
Elle éclaire les chemins, elle révèle les vies. 
Ouvre donc les fenêtres de ton cœur et de ton esprit.
Car le petit peuple aspire à plus que des nuits.

Ensemble, bâtissons un futur où chacun s’épanouit.
Laisse les murmures s’élever, comme un chant de nuit. 
Je suis juste un saltimbanque, un fou de la rue.
Mais je parle pour ceux qui, en silence, ont perdu.

Pour le petit peuple, en quête de liberté et de dignité.

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#8 2025-06-12 12:05:32

Ermengarde Delbosc
Inscription : 2025-02-06
Messages : 58

Re : États Généraux du Royaume d’Okord - Registre des doléances

Une femme d'âge moyen et au visage bruni par le soleil s'avança d'un pas assuré. Elle salua respectueusement le roi puis l'assemblée avant de s'éclaircir la voix.

« Votre majesté, noble assemblée.
J'ai été désignée pour représenter le peuple du domaine de Chantecourge. Je ne sais pas les jolis mots dont vous savez enrober vos phrases. Je ne sais pas la politique et les intrigues. Je ne sais pas le nom de qui gouverne au delà de l'horizon. Et peu m'importe.»

Elle haussa les épaules et marqua une pause avant de reprendre :

« Je suis née sur la rive du Canal. J'ai fui la guerre quand Osterlich a tourné sa fureur contre nous. Pourquoi au juste ? Ca me dépasse. Ils sont venus et ont tué, ça je le sais. Puis j'ai connu la sécheresse et les mauvaises récoltes, j'ai connu la faim. Alors notre seigneur Guilhèm a décidé d'aller dans le Delta. La nourriture est plus abondante là-bas. On y est allés. J'ai appris à pêcher dans les eaux traîtres du Delta, à redouter la tempête quand Rituath déchaîne sa fureur.»

Elle montre ses bras marqués par le travail et ses mains couvertes de cals.
« Les dieux m'ont donné des bras pour travailler. Et une place dans le monde. Quand ceux de la Moisson sont venus avec leurs rubans et leurs mains souillées de sang, on leur a dit : " que proposez-vous à part le sang ?" Mais ils avaient pas grand chose à répondre. Leur mots, c'est comme le vent qui soulève la mer. Ca fait des vagues, ça oui. Mais ça remplit pas les séchoirs à poissons. Ca fait pas revenir ceux qui ont été emportés par les eaux. »

Elle s'interrompt, cherchant ses mots. Puis reprend d'une voix plus forte.

« Ceux qui tuent au nom de la Moisson, ils ne font qu'ajouter du malheur. Vous autres, nobles, ce qu'on vous demande, c'est de pas ajouter du malheur au monde. On en a bien assez. Cinq fois, Botia m'a offert de faire croître la vie en moi. Mais par deux fois elle a repris son don avant même que l'enfant ne voit le monde. Et ma dernière née n'a vécu que deux ans avant d'être emportée par la fièvre. Je ne veux pas que ceux qu'il me reste aille gaspiller leur vie pour du vent.

Vous autres, nobles, vous savez cela aussi, car la maladie frappe aussi bien vos enfants que les nôtres.

Mais ce que vous devez savoir aussi, c'est qu'elle emporte davantage celui qui a faim que celui qui a le ventre plein.

Alors, quand le grenier peine à se remplir, on vous demande de pas nous le vider. Quand on manque de bras pour les travaux des champs ou la pêche, on vous demande de pas envoyer tous nos jeunes mourir loin de leur maison.

On veut vivre. On veut pas mourir pour cette dame des sillons, une étrangère que personne n'a vu.

On veut la paix et la justice, et des greniers suffisamment pleins pour faire notre travail comme il faut. C'est ça qui plaît aux dieux. C'est pour ça que les dieux ont mis un roi au dessus de nous, pour faire que l'ordre divin soit respecté. La moisson libre ne cherche qu'à tuer et à détruire. Que Virdumar les emporte ! »

Ne sachant quoi rajouter, elle salua une dernière fois le roi et retourna s'asseoir.

Dernière modification par Cantacogorda (2025-06-12 12:06:30)

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#9 2025-06-13 16:14:13

Belisario Straga
Inscription : 2025-03-01
Messages : 28

Re : États Généraux du Royaume d’Okord - Registre des doléances

Thème

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Ricordano.png
Ricordano
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La délégation illyrienne fit son entrée.

Main sur le pommeau de son épée, grand et athlétique, son représentant n’avait rien d’un paysan. Il s’agissait de Ricordano, un homme de main personnel du sénateur Belisario Straga.

Ricordano ôta sa calotte en feutre de style purement valésian, révélant un teint pâle et des cheveux noir corbeau portés mi-long. Il accepta le parchemin tendu par l’un des dignitaires de son groupe, puis se dirigea au centre du hall, devant le trône d’Okord.
Le spadassin déplia soigneusement le parchemin, puis accorda un bref regard vers le roi, s’assurant de son attention avant de prendre la parole.

-    « Par la présente, et suite à la convocation royale des États Généraux, le peuple illyrien, par la voix de son Représentant légitime, Belisario Straga, souhaite exprimer ses doléances au Roi Mérovée Ier. »

Ricordano reprit son souffle, lécha brièvement ses lèvres, puis reprit, les yeux toujours fixés sur le parchemin levé devant ses yeux. Un discret mouvement de foule, accompagné de quelques murmures, agita les rangs de la délégation.

-     « L’Illyrie exprime son mécontentement à l’égard du pouvoir royal. Après la sanglante bataille qui aboutit à la capture de Fort Grials et la mort du Représentant Foca Lambizo, succédé par le sénateur Straga, la province ne reçut qu’un bref soutien logistique de la part de la Couronne. Nous fûmes aux premières loges de l’échec de l’ost royal devant les murailles de la forteresse, avant d’être complétement abandonnés à son sort face aux pirates, dits Moissonneurs. Pire encore : nous avons été considérés avec méfiance par ceux-là mêmes dont le serment exigeait de nous venir en aide, et témoins en Camporiago d’actions que la bienséance nous interdit d’exposer ici. »

Les murmures reprirent de plus belle dans la délégation illyrienne, cette fois sans s’arrêter, avec une agitation croissante.
Indifférent, Ricordano continua sa diatribe.

-    « L’Illyrie se considère par conséquent en préjudice. Néanmoins, il ne sera pas dit que notre province, sous la direction éclairée du Représentant Straga, puisse être déloyale. Pas plus que nous n’accepterons les ultimatums des bouchers responsables de la mort de tant de braves en Fort Grials. Nous renouvelons nos vœux de justice et bonne gouvernance sous la Couro-
-    IMPOSTEUR ! »

Un silence stupéfait s’imposa dans la salle quand l’auditoire réalisa que le cri provenait de la délégation illyrienne.
L’auteur de l’interruption, un dignitaire dans la force de l’âge, dont la carrure et le port de tête trahissait son expérience militaire, chercha à s’avancer vers Ricordano.
Ivre de rage, il riposta des poings lorsque d’autres illyriens cherchèrent à l’en empêcher, et l’affaire dégénéra en bagarre générale tandis que la délégation se sépara en deux camps, s’échangeant de violents coups avant que la garde n’arrive en urgence pour séparer les belligérants.

-    « Nous RENOUVELONS nos vœux de JUSTICE et bonne GOUVERNANCE sous la Couronne d’OKORD ! » clama Ricordano, tentant de se faire entendre par-dessus le vacarme des gardes évacuant l’intégralité de la délégation illyrienne.
-    « Straga n’est pas Représentant ! Nous ne l’avons pas élu ! Il n’est pas l’Illyrie ! » hurla l’ancien militaire à la cantonade, tout en se faisant embarquer par trois soldats royaux.

Sous l’intervention experte et musclée de ceux-ci, la douzaine d’illyriens fut évacuée, laissant un silence pesant et gêné dans la salle.

-    « Pour Podeszwa et l’Illyrie. Puisse le roi régner avec clairvoyance, et l’avenir nous être favorable, » bredouilla Ricordano.

Après un demi-tour expert, l’homme de main quitta la salle d’un pas lourd, la tête basse, immédiatement encadré par deux gardes.

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#10 2025-06-13 18:37:37

Talera Happs
Inscription : 2015-01-11
Messages : 3 073

Re : États Généraux du Royaume d’Okord - Registre des doléances

Bonnie Tyler, fille de Wat Tyler, se présenta aux doléances

"les doux mots et les fausses promesses des puissants, nous les connaissons que trop bien, de même que leurs mensonges" commença-t-elle

"j'entends ici beaucoup de mes frères et soeurs, ruraux, artisans, petite gens, croire que nos maître ne sont pas conscients de notre condition, ils ne le sont que trop bien !, par ce qu'il est vain de demander aux loups de cesser de se repaître des brebis, je ne suis pas venue ici demander de la pitié ou de la compréhension, mais des gages !"

"pour garantir le poids de notre voix dans l'assemblée, nous voulons un vote par tête, et non pas un vote par état général, nous voulons pas être entendu, nous voulons décidez et participé aux décisions, et que nos vies ne soient plus fauchés comme nos blés !"

c'est sur ces mots qu'elle se rasseoit


vous trouverez ici une rapide explication et un historique de la maison: https://www.okord.com/ranking.html?profile-3451
Le Grand Jarl Actuel: https://www.okord.com/ranking.html?profile-21203

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