Forum d'Okord

Aguilar de Vivesource

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Echange de lettres entre le sieur Stevan de Brack et le Marquis Peyrus

Comme en un tel cas , Peyrus avait donc remplacé son maitre Aguilar de Vivesource alors que celui ci avait été gravement blessé lors de la bataille de la forteresse du Capitoul et était toujours plongé dans l'inconscience . Connaissant son maitre depuis toujours et l'ayant déjà remplacé plusieurs fois par le passé , cela ne posa ni a Peyrus ni à quiconque de problème . Un messager lui apporta un après midi le message suivant :

À l’attention de Monseigneur Peyrus,

Seigneur,

J’ai combattu pour des soldes, pour des drapeaux, parfois pour des causes. Ces dernières lunes, j’ai vu chez vous autre chose : un seigneur droit, qui parle franc et tient parole. Ça se respecte.

Je ne suis pas homme à grands discours. Je vais donc aller droit au but.

Quelques-uns de mes hommes et moi avons décidé de raccrocher les éperons. L’idée d’un foyer, d’un seigneur qui ne jette pas ses soldats comme des dés sur une carte, ça nous parle. Mais nous ne sommes pas naïfs. On sait qu’il faut rendre pour recevoir.

Je vous propose ceci : laissez-moi infiltrer, au nom de votre domaine, les rangs mouvants de ceux qu’on appelle les Moissonneurs. Je connais leurs usages, leur discipline, leurs travers aussi. Je saurai où poser mes oreilles. En échange, je vous demande de m’introduire auprès de la chancelière d’Okord et des seigneurs de la Salle du Trône. Qu’ils sachent qui je suis, et qui je sers. Si un jour je me présente dans leurs cours, je veux qu’ils me regardent comme autre chose qu’un mercenaire de plus.

Je ne vous demande ni terre, ni titre. Pas encore. Juste une parole échangée entre hommes. Et la possibilité de faire mes preuves autrement qu’une lame à la main.

Je reste à votre disposition dans votre garnison. Mes hommes m’appellent Stévan le Rude. Mais vous pouvez m’appeler Capitaine.

Stévan, dit le Rude
Compagnie de la Chèvre d’Acier

Sa lecture terminée , Peyrus releva un visage contracté . C'était le genre de missive qu'il craignait de recevoir , car il savait que son maitre n'était pas familier et n'appréciait pas ces manœuvres plus ou moins tortueuses et fourbes . Afin de ne pas se torturer l'esprit en conjectures sans fin , il résolut de prendre la plume sans tarder pour répondre :

Monsieur Stevan , dit "le Rude" ,

votre lettre me laisse perplexe . Je crois comprendre que vous me proposez d'espionner la Moisson Libre en échange de votre introduction auprès de la chancelière et dans la Salle du Trône . S'agit il bien de cela ?

Si oui , je vois bien le bénéfice que vous escomptez de votre proposition , être introduit auprès du gouvernement et dans la Salle du Trône autrement que comme un simple mercenaire , mais je ne vois pas bien le bénéfice que je pourrais en retirer . Quel serait selon vous l'intérêt que je trouverais à ce que vous "infiltriez" la Moisson Libre ?

Autre flou , dans quels buts souhaitez vous être introduit auprès du gouvernement et dans la Salle du Trône ?? Que souhaitez vous y faire . Si vous voulez que je vous y introduise , vous vous doutez bien que je souhaite savoir ce que vous comptez y faire .

Vous dites aussi que vous ne me demandez aucun titre ni terre pour le moment , que voulez vous dire par là , quels sont vos buts au final ??

Je ne sais rien de vous et vos propos comportent beaucoup de zones d'ombres , pourtant vous souhaitez que j'engage la personne et la réputation de mon maitre Aguilar de Vivesource sur vous . Sa réputation est son bien le plus précieux , et la risquer est une chose qu'il ne ferait que pour de rares personnes à ce jour . Je ne l'engagerais pas , en tout état de cause , pour une personne dont je sais aussi peu de choses que vous actuellement .

Commencez je vous prie par répondre aux questions que je viens de vous poser . Et dites moi également ce que vous m'apporteriez de plus que ceux qui me secondent déjà , pourquoi je devrais passer accord avec vous plus qu'avec d'autres .

Sinon , permettez moi de vous appeler Stevan le Rude , je suis le second et homme de confiance de mon maitre Aguilar de Vivesource , et ce dernier m'appelle déjà parfois "capitaine" car je suis également le capitaine de son armée .

Je vous salue , Monsieur .

--
Peyrus . Capitaine représentant du Marquis Aguilar de Vivesource .

A suivre ...

Dernière modification par Max (2025-06-04 03:11:16)

Aguilar de Vivesource

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Re : Echange de lettres entre le sieur Stevan de Brack et le Marquis Peyrus

La réponse du sieur Stevan , dit le Rude , parvint très rapidement à Peyrus :

À Peyrus, capitaine au service du Marquis de Vivesource

Capitaine,

Je vais parler net, comme vous l’avez demandé.

Oui, je vous propose d’infiltrer les Moissonneurs. Pas pour flatter quelque vanité ou par goût du double jeu. Pas par trahison, ni par rancune. La Moisson m’a nourri, payé, respecté. J’ai vu des chefs droits, des soldats convaincus. Mais je suis né sans terre et sans nom, et la vie de mercenaire finit toujours dans la boue. Moi et mes hommes, on ne veut plus dormir sous la pluie pour une solde qui change de main au gré des humeurs. On veut servir un seigneur, défendre un domaine, avoir des racines. Mourir debout, pour quelque chose qui dure.

Vous demandez ce que vous y gagnez. Je vais vous le dire franchement : un avantage stratégique unique. Je peux vous donner les routes de ravitaillement, les plans de déplacement, les dates de relève, les points faibles de leurs officiers — les vrais, ceux qu’ils cachent. Si je vais au bout, vous saurez où frapper et quand. Vous me demandez ce que je viens faire dans la Salle du Trône ? Rien, sauf vous transmettre tout ça — au nom des miens. Je ne suis pas un intrigant, je ne cherche pas à flatter les dames de la cour.

En échange, je demande une chose simple : que mes hommes et moi puissions quitter la vie de mercenaire, et devenir des soldats d’Okord. Pas des nobles, pas des seigneurs — des hommes de guerre avec une solde, un uniforme, une bannière à servir, et un avenir. Nous sommes dix-sept. Pas des poètes, non, mais des gens capables, et loyaux envers celui qui leur donne une cause.

Quant à moi, vous pouvez m’appeler Stevan « le Rude », oui. Mais mon vrai nom, c’est Stevan de Brack. Fils d’un charpentier du port de Relhys. À vingt ans, j’ai servi dans l’armée de la Ligue de la côte, jusqu’à ce que mon frère meure d’une flèche mal soignée, faute de soigneur. J’ai déserté, pris la mer, vendu mon épée. Douze ans de compagnies, de guerres, de crasse. Et aujourd’hui, j’en ai assez. J’aimerais finir dans un pays qui ne change pas de maître tous les hivers.

Si vous croyez que je ne vaux pas le risque, dites-le. Mais si vous voyez, comme moi, que le moment est bon pour planter une lame dans les entrailles de la Moisson, alors je vous demande une chance.

Je vous attends.

Stevan

Peyrus prit une nuit de réflexion avant de rédiger sa réponse au sieur Stevan de Brack :

Monsieur stevan de Brack ,

vos précisions me mettent en porte-à-faux . D'une part j'ai envie de vous dire que vous vous trompez d'adresse , que les espionnages , tromperies et autres fourberies ne sont pas mon lot et que je ne tiens pas à planter une lame dans les entrailles de la Moisson Libre , comme vous le proposez . Je préfère d'autres méthodes quand cela est possible . D'un autre coté , certains de mes pairs d'okords sont attaqués et le roi a choisi de maitriser ces problèmes par la force , et vos renseignements pourraient donc être utiles au royaume et éviter de nombreux morts .

Je ne souhaite donc pas m'engager personnellement et traiter cette affaire entre vous et moi , mais par contre je suis prêt à transmettre votre proposition en Salle du Trône aux seigneurs d'Okord . Je propose de m'y faire votre porte parole , ouvertement et sans rien cacher de ce que vous m'avez dit , à l'exclusion de votre nom bien sur . Si les seigneurs d'Okord sont intéressés par votre marché , c'est alors avec eux (ou l'un d'entre eux , à déterminer) que vous aurez affaire . Et si , comme vous l'affirmez , ces renseignements sont aussi capitaux , vous pouvez être surs que vos aspirations à la stabilité seront satisfaites et que vous et vos hommes seront accueillis durablement les bras ouverts dans n'importe quel domaine du royaume . Si par contre , les seigneurs d'Okord ne souhaitent pas vous faire confiance , nous cesserons là nos relations et je vous souhaiterais bonne chance .

De cette façon , je respecte mes convictions et je ne lèse pas non plus mon royaume .

Qu'en pensez vous , Monsieur ?

Trois jours passèrent sans qu'aucune réponse du sieur de Brack ne parvint plus à Peyrus . Afin de peut être sauver une chance pour le royaume d'obtenir de précieux renseignements , Peyrus prit l'initiative de transmettre la proposition de Stevan de Brack en Salle du Trône aux seigneurs d'Okord sans attendre la réponse de celui ci , comme pour forcer la décision .

Monsieur Stevan de Brack ,

en l'absence de réponse rapide de votre part et au vu de l'importance de votre proposition , j'ai pris la liberté de proposer sans attendre en Salle du Trône vos services aux seigneurs okordiens . Sans vous nommer bien sur , afin que vous conserviez la liberté de choisir sans contrainte . Si l'un d'eux se montre intéressé , que le Roi l'autorise et si vous l'acceptez , je vous mettrais donc en contact avec ce seigneur et vous traiterez directement avec lui et avec sa maison les suites de votre affaire .

Je vous salue , Monsieur .

En Salle du Trône , le Roi avait accepté la proposition du seigneur de Chantecourge de traiter avec le sieur Stevan de Brack à la place de la maison de Vivesource ... si toutefois le sieur de Brack l'acceptait . Peyrus envoya donc une nouvelle fois sans attendre cette dernière missive :

Monsieur de Brack ,

comme je vous l'ai dit dans mon précédant message , j'ai donc fait part de votre proposition en Salle du Trône . Le Roi a accepté que le Marquis de Chantecourge traite cette affaire avec vous et à ma place . Je vous encourage donc à le contacter par les moyens que vous jugerez bons pour lui exposer votre proposition , j'ai cru comprendre que contrairement à moi , il l'accepterait .

Je reste à disposition au cas où . Je vous souhaite bonne réussite et je vous salue , Monsieur de Brack .

L'affaire en était là . Nul ne savait encore si le sieur de Brack accepterait de traiter avec la maison de Cantecourge ou s'il s'évanouirait dans la nature ...

Dernière modification par Max (2025-06-05 02:47:53)