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#1 2025-03-23 22:21:00

Quidams et gens du peuple
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[Brèves de comptoirs] Le Pamphlet Ecarlate

Ouvert à n'importe qui, c'est gratuit, pas de trame à suivre, du RP libre pour s'amuser

La porte de la taverne du Sanglier Pourpre s'ouvrit avec fracas, laissant entrer une bourrasque d'air froid et un homme débraillé dont le visage portait les stigmates d'une frayeur indicible. Le conducteur de chariot, les cheveux collés au front par une sueur glacée, s'avança d'un pas mal assuré dans la salle enfumée où quelques habitués levèrent à peine les yeux de leurs choppes. De la boue maculait ses bottes et son manteau de laine grossière, témoin d'un voyage précipité sur les chemins détrempés d'Okord.

Il se dirigea vers le comptoir comme un naufragé vers une berge salvatrice, s'effondrant plus qu'il ne s'assit sur un tabouret de bois qui gémit sous son poids. Ses mains tremblantes s'agrippèrent au rebord du comptoir alors qu'il tentait de reprendre son souffle. De grosses gouttes de sueur perlaient sur son front malgré la fraîcheur du soir, descendant le long de ses joues pâles comme des larmes transparentes.

Le tavernier, un homme massif aux bras épais comme des troncs d'arbres, s'approcha en essuyant machinalement un verre avec un torchon douteux. Il dévisagea le nouveau venu avec cette curiosité prudente propre aux hommes qui ont vu défiler tant d'âmes tourmentées derrière leur comptoir.

Un calvoc bien serré, articula péniblement l'homme, sa voix à peine audible dans le brouhaha ambiant.

Sans poser de questions, le tavernier attrapa une bouteille à l'étiquette jaunie sur l'étagère et versa généreusement le liquide ambré dans un verre qu'il poussa vers son client. L'odeur âcre de l'alcool de grain flotta un instant entre eux.

Voilà qui va te réchauffer les tripes, commenta le tavernier en observant l'homme avaler d'un trait la moitié de son verre, grimaçant au contact du breuvage brûlant. On dirait que t'as vu Virdumar en personne, mon gars. Qu'est-ce qui t'amène dans cet état à cette heure ?

Le conducteur de chariot leva des yeux rougis vers son interlocuteur. Sa pomme d'Adam montait et descendait nerveusement, comme s'il hésitait entre parler ou garder son fardeau pour lui-même. Soudain, sans crier gare, son visage se décomposa et des sanglots incontrôlables secouèrent ses épaules.

C'est mon fils... mon Théseu..., parvint-il à articuler entre deux hoquets désespérés. Mon unique garçon, la fierté de notre famille... Il... il s'est fourvoyé, par Botia ! Moi, je savais bien qu'il n'avait pas besoin de savoir lire, un charretier ! Encore une lubie de sa mère ! Il frappa du poing sur le comptoir, renversant quelques gouttes de son breuvage. "Il faut qu'il s'instruise", qu'elle disait. "Pour qu'il ait un meilleur avenir que nous." Et voilà le résultat ! Il s'est acoquiné avec ces... ces "libres penseurs" comme ils s'appellent. Des gens dangereux, des fous qui remettent tout en question...

Le tavernier haussa les épaules avec cette philosophie résignée des hommes qui en ont trop vu.

Bah, la jeunesse a toujours besoin de se rebeller un peu, dit-il en remplissant à nouveau le verre du charretier. Ça lui passera. Tant qu'il fait ses corvées et qu'il t'aide à mener ton chariot, y'a pas de quoi te mettre dans des états pareils.

L'homme secoua vigoureusement la tête, plongeant ensuite son visage entre ses bras croisés sur le comptoir. Un silence pesant s'installa, ponctué uniquement par sa respiration laborieuse. Lorsqu'il releva enfin la tête, son regard avait changé, empreint non plus de tristesse mais d'une terreur primitive.

Tu ne comprends pas, murmura-t-il, se penchant vers le tavernier comme pour partager un secret que même les murs ne devaient pas entendre. Ma vie... nos vies sont en danger. J'ai trouvé quelque chose dans ses affaires... un petit livre, tout petit, qu'ils se passent entre eux. "Pamphlet sur la Complainte du Potager Royal", ils l'appellent. Mon ami Jehan, qui sert au temple, sait lire. Il me l'a lu et...

Il s'interrompit, regardant nerveusement par-dessus son épaule, puis fouilla dans les replis de son manteau. D'une main tremblante, il sortit quelques feuilles pliées qu'il glissa discrètement sur le comptoir.

Voilà ce qu'ils distribuent. Si on apprend que j'ai ça en ma possession, c'est la potence assurée...

Le tavernier, intrigué malgré lui, déplia lentement les pages froissées et commença à déchiffrer le texte, ses lèvres remuant silencieusement tandis que ses yeux parcouraient les lignes :

- Pamphlet sur la Complainte du Potager Royal -
- Ou comment Ferdinand le Blafard règne sur les Navets plutôt que sur les Hommes -

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Oyez, braves gens d'Okord ! Écoutez la vérité que les murs des châteaux tentent d'étouffer !

Notre souverain, Ferdinand d'Autriche, que l'on surnomme désormais "Le Roi Navet", courbe l'échine sur ses parchemins tandis que les véritables seigneurs dégainent l'épée contre nos ennemis. Ses ordonnances foisonnent plus vite que les mauvaises herbes après Bolc ! Les druides de Daeth eux-mêmes n'ont plus assez de menhirs pour compiler toutes ses lois, épaisses et indigestes comme sa soupe aux légumes.

Fût-il un temps où l'on vit Ferdinand parcourir le royaume à la tête de ses armées ? Point ! Ce monarque potager préfère légiférer sur la taille réglementaire des navets en trente-sept pages ! Même Goben l'artisan s'arracherait la barbe devant pareille minutie inutile. Pourtant, notre roi-légume n'a que faire des moqueries, se mesurant à la hauteur de sa pile de parchemins plutôt qu'à celle de son courage.

La grande salle du conseil royal s'emplit désormais d'un silence pesant qu'interrompent seulement les courses furtives des rats entre les coussins éventrés. L'on vit un jour un cloporte gravir lentement le dossier du trône tandis que Ferdinand discourait sur l'importance des taxes sur le miel ! Les nobles d'esprit refusèrent, l'un après l'autre, de prendre part à cette mascarade, préférant l'exil plutôt que de contempler ce roi qui consulte son reflet dans une flaque d'eau.

Tandis que le sang coule entre les fidèles d'Yggnir et ceux de Podeszwa, n'oublions point que ce fut lui-même qui répandit son fiel sur les Podeszwites avant de se draper dans la vertu de la neutralité. Tout cela pour affaiblir son connétable, seul homme dont l'ombre suffit à faire trembler notre souverain jardinier ! "Prions pour la paix," nous susurre maintenant ce serpent couronné, alors que c'est lui qui versa le poison dans la coupe !

Ferdinand le Grippe-sou parcourt les marchés à l'aube, raflant toutes les réserves de nourriture à vil prix pour les revendre au double lorsque la disette frappe ! "C'est pour votre bien," dit-il avec son sourire de courge évidée. Pendant ce temps, ses coffres débordent et l'or coule dans ses appartements comme la bière lors de Beltan !

Par la barbe de Gweddnidrup et son légendaire trésor, réveillez-vous ! Notre royaume mérite mieux qu'un navet couronné qui préfère l'odeur de l'encre à celle du sang honorablement versé. Votre roi est plus vert que les prairies de Botia, et aussi utile qu'une Fouge-souille servie sans gingembre !

Les Libres Penseurs.

Le tavernier pâlit visiblement au fur et à mesure de sa lecture. Ses mains épaisses replièrent précipitamment le document avant de le rendre à son propriétaire. Ses yeux, d'ordinaire placides comme ceux d'un bœuf au labour, balayèrent nerveusement la salle.

Par la lance de Rituath, souffla-t-il, sa voix réduite à un murmure rauque. Tu as raison d'avoir peur, l'ami. Le dernier qui a écrit de telles choses a fini découpé en quartiers aux quatre portes de la cité. Comment ton fils a-t-il mis la main là-dessus ?

Le conducteur de chariot avala péniblement sa salive, son regard traqué évoquant celui d'une bête aux abois.

Je l'ignore. Il parle de réunions secrètes dans les caves du vieux quartier... Il dit que c'est pour le bien du royaume, que la vérité doit être connue. Il termina son verre d'un trait et ajouta, la voix brisée : Que dois-je faire ? Le dénoncer moi-même pour sauver le reste de ma famille ? Fuir vers les provinces du Nord ? Je ne sais plus...

La cloche du temple sonna au loin, faisant sursauter l'homme comme si chaque tintement était un coup porté à son âme tourmentée. Dans la pénombre de la taverne, le destin d'une famille semblait suspendu à un fil aussi ténu que la flamme vacillante des chandelles qui projetaient leurs ombres inquiétantes sur les murs.

Dernière modification par HernfeltMayer (2025-03-23 23:36:04)


Siostry Vespasia et toute sa clique, Aldric "Main-de-Sixte" Ravenswood, Amaury de Gavere, Le Denier, Maître Balthazar ou le Strolatz Wacław Kowalczyk.

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#2 2025-03-24 18:36:05

Stephans Steimans

Re : [Brèves de comptoirs] Le Pamphlet Ecarlate

Lorsque la cloche sonna, le vieil homme s’enfila une bonne rasade de schnaps puis reposa le verre en soupirant. Il ne lui restait plus qu’un fond de verre pour continuer à noyer sa peine.
Le vieil homme avait l’habitude de ces poivrots venant pleurnicher au comptoir.
Ils lui faisaient penser à sa pauvre femme, morte l’année dernière. Elle aussi allait pleurer mais pas dans une taverne. Elle préférait le temple de Botia et le druide qui savait lui tirer les vers du nez et faisait office de tavernier. Avec les dieux, pas besoins de boire, on était ivre rien que de croire.
Il écoutait l’homme assis à ses côtés et il le plaignait malgré tout de devoir supporter un fils pareil.

Et ben, mon bon ami, vous v’la dans d’beaux draps ! Vous savez, moi, mon bougre d’gredin d’fils, j’le traitait à coups d’nerf de bœuf ! Essayer c’régime et vous verrez qu’il changera sa lance d’épaule ! C’est Stephans Steimans qui vou’l dit !
Aaahhh !!! Les jeunes d’maintenant! Toujours entrain d’faire les quat’cents coups pi’ quant y s’font prendre, y pleurent après leurs mères ! Tas d’fainiants !
Si j’peux m’permettre m’bon sire, ne déménagez pas, faites le déguerpir, v’la !

Le vieux tremblait en buvant la dernière goutte de son sirop d’oubli.
Et si vous m’payez un p’tit verre ? Moi, j’ai plus une piécette ! J’suis un vrai pauv’homme !
Et me montrer pas vot’ papier, je sais pas lire et j’vais vous dire...C’est p’tet mieux de savoir pas lire ! Instruction y disaient, l’école ça vous remplit l’tête de balivernes, oui m’sieur!
Vaut mieux z’êtes bête que mort, c’est m’devise à moi !

Le vieux mit une mains sèche et râpée sur l’épaule de l’homme et lui fit un sourire édenté.
Pleurez pas ! Vous avez d’la chance...Vous n’êtes pas prêt d’sortir de l’auberge !
Le vieux se mit à rire. Un rire spasmodique comme une toux glaireuse.
Aaaahhh ! Mon pauv’ vieux, vous êtes plus à plaindre que moi ! J’me moque pas, vous savez?Mais comme disait m’pauv’ mère « Vaut mieux en rire que d’pleurer ! »

#3 2025-03-24 21:20:40

Quidams et gens du peuple
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Re : [Brèves de comptoirs] Le Pamphlet Ecarlate

L'homme leva les yeux vers le vieillard. Un simple sourire triste apparut sur son visage tandis qu'il observait ce vieil homme au corps voûté par les années et l'alcool.

Je n'ai qu'un seul fils, dit-il doucement. Un seul fils et trois filles. Mais le petit Théseu... il est le dernier. L'unique garçon qui me reste.

Il fit signe au tavernier de servir un verre au vieillard, puis reprit en fixant le liquide ambré qui tournoyait dans son propre verre.

Huit enfants m'a donné ma Marthe, dont quatre fils, continua-t-il. Le premier, mon petit Jaco, n'a pas vécu une semaine. La fièvre pourprée l'a pris, avec ces taches violettes sur tout le corps. Il a cessé de pleurer un matin, comme ça.

Il but une gorgée et s'essuya la bouche d'un revers de main.

Le deuxième, Guillaume, avait cinq hivers quand le haut mal l'a emporté. Une crise plus forte que les autres... J'étais aux champs. Sa mère l'a trouvé tout tordu, l'écume à la bouche. Sa voix faiblit. On l'a enterré sous le grand chêne où il jouait.

Les conversations autour d'eux s'étaient calmées, comme si chacun tendait l'oreille malgré lui.

Mon troisième, Edwär, c'est le flux de ventre qui l'a vidé en deux semaines. Ses yeux s'enfonçaient dans sa tête. Sept ans, il avait. Ses doigts se crispèrent sur le verre. On a tout essayé... Les herbes, les prières, même un voyage à la source sacrée. Rien n'y a fait.

L'homme regarda le vieillard droit dans les yeux.

Alors vous voyez, pourquoi je ne peux pas battre mon Théseu ? Il est tout ce qui me reste. Le seul qui portera mon nom après moi. Même si ses idées me font peur, même si ce bout de papier peut nous tuer tous... Il est mon sang, le dernier.

Il vida son verre d'un trait, scellant cette confidence entre deux hommes que la vie n'avait pas épargnés.


Siostry Vespasia et toute sa clique, Aldric "Main-de-Sixte" Ravenswood, Amaury de Gavere, Le Denier, Maître Balthazar ou le Strolatz Wacław Kowalczyk.

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#4 2025-03-25 13:50:32

Stephans Steimans

Re : [Brèves de comptoirs] Le Pamphlet Ecarlate

La salive lui dégoulina sur le menton en voyant le verre se remplir.
- Aaahhh ! Vous vous êtes un bonhomme ! A vot’ santé !
Il se gargarisa la gorge avec le nectar des dieux en écoutant d’une oreille distraite son voisin de beuverie. Ça y était ! Il reprenait sa litanie de malheurs ! Le vieux en soupira d’ennui !

- Et ben ! On fait pas d’vieux os par chez vous ! Que l’bondieu m’pardonne, y vous en veux !

Encore une gorgée de ce sirop et il était bon pour rouler sous la table. A que c’était bon d’oublier !
Et l’autre lui farcissait la tête avec ses malheurs. Attends voir, côté malheurs, j’en connais un bout !

- Tu veux qu’je te dise bonhomme, j’mis connais en malheur mais on n’voit jamais qu’les siens et pas ceux des aut’. Comme disait m’grand’ma, « Chaque jour, faut manger une part d’sa tarte de M... » et c’est tout l’même partout.
J’vais ‘core te dire...J’ai perdu toute m’famille dans un incendie. E’m femme, mes cinq enfants et ma vieille ma ! Oui mo’sieu, toute el famille ! Zap ! Et ça puait l’cochon grillé !
Puis v’la que j’me r’marie et l’année dernière, c’est com’femme qui s’en va ! Mais bondiou ! Qu’est-c’que j’ai fait pour mériter d’êtes encore là...Hein ? Et me v’la à m’ soûler en écoutant l’malheurs d’un aut’ !

Il but d’un trait rageur le reste de son verre et se leva en tanguant, se cramponnant à sa canne en bois usée par le temps.
- J’vais m’rentrer...Pis...Bah ! J’sais pas...J’crois qu’en passant, j’me jette dans c’te solo...lo...perie de rivvvvière et adieu à tout’ça !
Essayant de prendre son envol vers l’éternité, le vieux s’avança vers la porte comme un marin sur le pont d’un bateau en pleine tempête. Il ouvrit la porte de la taverne et manquant de tomber sur la marche, s’en alla en laissant la porte grande ouverte et en criant à tue-tête.
- Me v’la la Marie...Me v’la, ça fait trop longtemps qu’t’es partie...Me v’la la Marie...Me v’la !

#5 2025-03-28 00:21:28

Rainer Le Dévoyé
Inscription : 2024-08-05
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Re : [Brèves de comptoirs] Le Pamphlet Ecarlate

L’entrée pour le moins fracassante du conducteur de chariot n’avait pas pour autant distrait la clientèle de la taverne. Les uns, le regard perdu dans le vide, étaient tout entiers à ces conciliabules si sinistres que l’on a avec soi-même lorsque la vie et ses fardeaux semblent broyer votre carcasse ; les autres, grands habitués de ces assemblées si atypiques que convoque la grande institution de la Taverne, ne lui accordèrent qu’un bref regard vaguement curieux, voire compatissant.

Mais ce désintérêt ne fut pas unanime. Dans son malheur, le pauvre homme s’était immédiatement imposé dans le collimateur de l’un des buveurs, un rouquin d’âge mûr qui fréquentait régulièrement la taverne mais à ce point insignifiant dans sa personne et son faciès que l’on ne remarquait ni ses arrivées, ni ses sorties. Non pas qu’il cultivât consciemment ce camouflage social - il était simplement, tristement, ordinairement quelconque.

Son intérêt pour le nouvel entrant avait connu plusieurs phases. La terreur manifeste et poisseuse que l’on ne pouvait manquer de relever dans le regard du conducteur de chariot avait d’abord excité le voyeur, qui intérieurement se délecte des déconvenues et malheurs des autres - ils le distraient des siens.

Ses sanglots soudains avaient ensuite intrigué l’intriguant et fait hurler toutes les sirènes internes de l’opportuniste qui flaire la bonne affaire ; ou plutôt, activé tous les sens du limier qui détecte un fameux gibier.

L’état d’extrême fébrilité dans lequel la lecture du billet plaça le tavernier, pourtant rendu désabusé par sa profession, avait achevé de persuader le rouquin : il avait un emploi.

Qui était-il ? Un détrousseur, un coupe-jarret, un hors-la-loi de grands chemins ? Que nenni. Son tempérament, tout aussi insignifiant que le reste de sa personne, n’aurait guère convenu à un tel train de vie. Ce qu’était cette pauvre âme ? Un simple indigent qui n’avait aucun emploi et tous les emplois à la fois, selon les jours et les opportunités.

Ce pédigrée avait tout naturellement plu aux hommes du Dévoyé, qui parcouraient les terres d’Okord afin de développer un réseau tentaculaire d’informateurs. Ces informateurs n’avaient rien de l’espion romantique dont, de plus en plus régulièrement à cette époque, l’on contait les péripéties dans les mauvais livres d’aventures ; ils étaient des hommes ordinaires, qui menaient une vie ordinaire, et qui même ne se savaient pas informateurs.

Ils rapportaient occasionnellement ragots, informations et indiscrétions à leur commanditaire, et en espéraient une contrepartie financière souvent modique. C’était tout.

Le regard brillant, les mains se tortillant d’excitation, il s’éclipsa de la taverne avec une discrétion bien inutile - on l’a vu, elle était inhérente au personnage.


Ferdinand
Seigneur d'Autriche

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