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Attention: toute référence à des personnages ou à des événements du jeu ne reflète pas la story-line réelle. J'ai volontairement omis les noms car cette rencontre ne peut pas avoir lieu in-game sans l'accord des joueurs concernés (et que je n'ai pas sollicité). Mais il faut admettre que ce serait intriguant...
L'homme resta un moment dans la neige jusqu'aux genoux, observant avec méfiance la cabane en rondins. Dans la faible lumière du jour, à ces latitudes septentrionales, le batiment précaire avait un aspect sinistre. Ses sauveurs (ou ravisseurs) lui avaient simplement dit qu'il avait un visiteur. Ils essayèrent de maintenir la conversation avec lui au strict minimum. Des ordres, des exigences de confidentialité, ou simplement la nature silencieuse des hommes du nord, ou tout cela à la fois. A vrai dire, il mourait d'envie d'une bonne conversation, sa nature bavarde souffrait de la solitude.
Il ouvrit légèrement la porte et jeta un oeil à l'intérieur. Un foyer au milieu était allumé et projetait des ombres tout autour de la cabane. Une ombre plus haute était dessinée par une silhouette encapuchonnée, immobile comme une statue, le visage détourné de la porte. Il entra et ferma la porte derrière lui. Au bruit, l'étranger se retourna et retira la capuche d'un mouvement élégant.
Il en resta bouche bée à la vue du teint pale, des taches de rousseur et des joues roses, et des yeux bleu pale comme un lac de montagne. L'étranger ajusta quelques mèches auburn qui s'étaient déplacées à cause de la capuche, tout en gardant une posture royale et son regard fougueux fixé sur lui.
«Toi? Comment...?», pour une fois il ne savait que dire, telle était la surprise.
La femme ne dit rien, son expression se tordait entre joie, tristesse et désir. Elle parcourut les quelques pas qui les séparaient et enroula ses bras autour de lui. Pendant un moment, il repoussa toutes pensées et questions, et profita simplement de l'intimité avec son amant. Puis, toujours essoufflés après un long baiser, les deux se regardèrent dans les yeux: deux regards similaires d'un bleu glacier se rencontrant.
Elle fut la première à rompre le silence, «Ne me demande pas comment je t'ai trouvé. Il faut protéger l'identité de ton sauveur. La moitié du royaume te poursuit, ceux qui t'ont aidé ont pris un risque énorme.»
Alors que le moment d'intimité se dissipait, son esprit vif et son insolence refirent surface.
«J'ai eu plus de chances d'etre tuée en étant ballottée par cette bande de crétins que je n'en aurais jamais eu dans une cellule en Autriche. Qu'est-ce que je fais ici? Quel est l'intéret d'etre enfermée dans un désert glacial alors que ma propre maison se retourne contre moi?»
Elle laissa un petit sourire traverser son visage, «Tu sais que j'aime ton tempérament... sauf quand il dégénère en stupidité.»
En reculant un peu, elle fit un signe de la main vers des sacs posés contre le mur. «J'ai apporté des vetements pour nous. Simples mais chauds et résistants. Dehors, j'ai un cheval et une charrette prets avec de la nourriture et d'autres choses.»
L'incrédulité et l'hilarité se melèrent sur le visage de l'homme. «Quoi? On part en fuite ensemble? Quel est ton projet... une existence anonyme, dans une petit village très très lointain?»
Mais le sourire qu'il vit sur le visage de son amante n'était pas du tout frivole. Elle avait l'air aussi sérieuse et déterminée que jamais. «En gros, oui. Mais pas pour longtemps. Tu crois vraiment que j'abandonnerais tout? Ce sera temporaire, bien sur, pour permettre aux troubles de s'apaiser et pour nous donner le temps de planifier un retour.»
«Bon, je pourrais peut-etre maitriser mon impatience pendant un certain temps... Cela parait sensé. Mais toi...? Tu ne peux pas simplement quitter ton domaine, ta seigneurie, ton siège au conseil royal... Pourquoi ferais-tu ça? Et comment justifierais-tu ton absence?»
Son sourire s'effaça à ces sombres pensées. «Il y a un complot d'assassinat contre moi. Tes camarades Podeszwites semblent avoir l'intention de frapper à la tete d'Yggnir dans ce monde. Autant pour l'équilibre religieux dans le royaume... Donc, tu vois, il semble que je pourrais disparaitre un petit moment, juste le temps qu'il me faudra pour reprendre le controle de la situation.»
Son ton amer le blessa intérieurement, meme s'il savait qu'elle ne lui en voulait pas vraiment. Elle devait savoir que son indifférence sincère envers les questions religieuses était bien connue et prouvée. Mais le meurtre d'une Tokva? Il laissa échapper un petit éclat de rire à l'idée de l'audace de ses confrères.
"Hé, qu'est-ce qu'il y a de drole là? Je peux aussi bien te trancher la gorge que sauver ta peau immonde!".
Le caractère fort de la femme était merveilleux à voir en action. Au lieu de le dégriser, sa menace encouragea sa bonne humeur.
"Ah, tu m'as manqué!" réussit-il à dire au milieu des rires. "Bref, il semble que la situation ne puisse pas devenir plus excitante que ça. Nous y voilà: deux nobles seigneurs de religions antagonistes s'enfuient ensemble au milieu d'une guerre de religion. Tu devras me raconter tout ce complot des Podeszwites. Et qui est derrière ma libération. Mais voyons d'abord ces vetements que tu as apportés. Et, avant de nous changer, on aura peut-etre le temps d'un peu d'intimité..."
Avec un sourire elle répondit, "Mmm, voyons... de longs cheveux hirsutes, un visage qui n'a pas connu de rasoir depuis des semaines, une odeur qui va avec celle des latrines... Eh bien, difficile de trouver mieux par ici!"
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