Vous n'êtes pas identifié(e).

#1 2024-12-14 01:05:10

Siostry Vespasia
Inscription : 2023-07-28
Messages : 404

Sur l'art délicat de la réconciliation avec Déomul

Posté à la frontière ouest du royaume, la petite délégation diplomatique attendait une réponse du voisin Déomulien...

Courrier envoyé au Déomulien :

Au très noble Comte Ardegon Epivítoras,
Général des armées et champion de Déomul,

Que la sagesse des anciens guide nos paroles en ces temps troublés.

Nous avons reçu votre missive avec toute l'attention qu'elle mérite, et les mots qui y sont couchés ont trouvé écho en Okord. Si les événements passés ont semé les graines de la discorde entre nos nations, il est de notre devoir, en tant que gardiens de nos peuples, d'œuvrer pour que ces graines ne donnent point naissance à une moisson de souffrances nouvelles.

Les paroles que vous portez sont empreintes d'une amertume dont nous mesurons la profondeur. Les actes que vous relatez, s'ils se sont déroulés ainsi que vous les décrivez, méritent en effet d'être éclaircis. C'est pourquoi, en notre qualité de Siostry Vespasia, nous proposons une rencontre entre nos deux nations.

Nous souhaitons dépêcher auprès de vous, en terre de Déomul, une modeste délégation. Le lieu de cette entrevue sera celui que vous jugerez le plus approprié, car nous respectons votre autorité sur vos terres. Cette assemblée n'aurait point pour dessein de forger une alliance - ce serait présomptueux en l'état actuel des choses - mais plutôt d'ouvrir la voie à une compréhension mutuelle à venir.

Sachez que l'Okord que vous avez entrevu durant ces événements troublés ne représente point l'entièreté de notre essence. Tout comme un joyau précieux ne révèle sa vraie nature que sous différentes lumières, notre royaume mérite d'être connu sous ses multiples facettes.

Nous attendrons votre réponse en nos murs d'Hébron, avec l'espoir que la raison puisse encore guider nos pas sur le chemin de la sagesse.

Que la lumière divine éclaire votre jugement.

----
Siostry Vespasia
Gardienne d'Hébron
Par la grâce divine, protectrice d'Okord


Siostry Vespasia et toute sa clique, Aldric "Main-de-Sixte" Ravenswood, Amaury de Gavere, Le Denier, Maître Balthazar ou le Strolatz Wacław Kowalczyk.

Hors ligne

#2 2024-12-14 12:54:58

Siostry Vespasia
Inscription : 2023-07-28
Messages : 404

Re : Sur l'art délicat de la réconciliation avec Déomul

Réponse reçue par la délégation :

Femme appelée Siostry,

Mes troupes sont désormais renforcées et toujours présentes à vos frontières.

J’attendais des explications, j’espère que vous en aurez.
J’attends toujours que des crimes soient punis, je les punirais moi-même s’il en est besoin.

Je vous retrouverai à la frontière bordant votre foire.
Vous pourrez approcher sans risque, nous ne tuons pas les convoyeurs sans raisons.

--
Ardegon Epivitoras
Général des armées et champion de Déomul
--
Fier, Fort, Vainqueur


Siostry Vespasia et toute sa clique, Aldric "Main-de-Sixte" Ravenswood, Amaury de Gavere, Le Denier, Maître Balthazar ou le Strolatz Wacław Kowalczyk.

Hors ligne

#3 2024-12-14 13:27:10

Siostry Vespasia
Inscription : 2023-07-28
Messages : 404

Re : Sur l'art délicat de la réconciliation avec Déomul

En cette présente journée bénie par les augures, votre humble chroniqueur se doit de relater avec force détails l'arrivée de cette noble délégation en nos terres.
Comme il a été convenu en salle du trône, l'intégralité des échanges seront rendus publics et moi, Aldrich de Valmonte, scribe attitré de la noble maison Mayer/Vespasia d'Okord, me vois investi du devoir sacré de vous relater les événements :


La Foire de l'Ouest, telle une cité éphémère née des nécessités du commerce, déployait ses allées tortueuses où s'entremêlaient les destins des marchands et des voyageurs. Les étals, disposés avec l'art consommé des bâtisseurs de foire, formaient un labyrinthe grouillant de vie où se mêlaient les senteurs des épices orientales et les vapeurs des marmites fumantes.

Loin de cette animation mercantile, tel un îlot de noblesse au milieu des flots tumultueux du commerce, se dressait le nouveau baraquement. Érigé à la lisière même de nos terres, il se tenait fièrement à l'écart des échoppes vulgaires, gardant ainsi toute la dignité propre à sa noble fonction. Les oriflammes d'Okord et de Déomul, portées par la brise automnale, proclamaient la solennité du lieu.

L'escorte, composée de cavaliers à la prestance martiale, forma un cercle infranchissable autour de l'édifice. Leurs regards d'acier dissuadaient les plus hardis des badauds de s'approcher de ce sanctuaire diplomatique. Les gardes, avec une courtoise fermeté, maintenaient à distance respectueuse les marchands et autres curieux qui, attirés tels des papillons par la flamme, tentaient d'apercevoir les nobles émissaires.

La délégation s'avança avec la dignité propre à son rang, leurs montures foulant un sol qui, en cet instant solennel, devint la frontière entre deux royaumes. Les diplomates, pareils à des figures de vitrail animées, descendirent de leurs coursiers avec une grâce mesurée, leurs riches atours chatoyant sous la lumière déclinante du jour.

Le vent lui-même sembla retenir son souffle, ne laissant entendre que le cliquetis des armes des gardes et le bruissement des étendards. Au loin, la foire continuait sa danse éternelle de commerce et de vie, mais ici, dans cette enclave de noblesse, le temps s'écoulait différemment, marqué par le protocole et la dignité des échanges à venir.

La noble délégation Okordienne prit alors place dans le baraquement, attendant avec une patience digne de son rang l'arrivée de leurs homologues Déomuliens.


Siostry Vespasia et toute sa clique, Aldric "Main-de-Sixte" Ravenswood, Amaury de Gavere, Le Denier, Maître Balthazar ou le Strolatz Wacław Kowalczyk.

Hors ligne

#4 2024-12-15 14:33:55

Siostry Vespasia
Inscription : 2023-07-28
Messages : 404

Re : Sur l'art délicat de la réconciliation avec Déomul

Une formation militaire s'avança vers le baraquement. À sa tête, les redoutables ankiros, reconnaissables entre mille, menaient la marche. Derrière eux, une nouvelle force militaire encore jamais vue sur nos terres : des soldats armés de piques à l'allure martiale. Le général des armées de Déomul progressait au centre de cette escorte, son traducteur à ses côtés. Son visage, marqué par la colère contenue, laissait présager des échanges tendus.

"J'attends vos explications," lança-t-il, la mâchoire serrée, son regard balayant l'assemblée avec défiance.

La Princesse Rose-Marie Von Festung s'avança alors, sa silhouette gracieuse contrastant avec l'atmosphère tendue. "Bonjour général Epivitoras, je me présente, je suis la princesse Rose Marie Von Festung. Je représente une des plus puissantes armées d'Okord. Vous avez rencontré mes armées dorées menées par Ansbert Hoff durant votre duel."

L'expression du général s'adoucit imperceptiblement tandis qu'elle poursuivait. "Je comprends votre agacement mais il me semble important qu'avant toute chose vous sachiez individuellement qui nous sommes."

Le Capitaine de Nortmannie fit un pas en avant, s'inclinant légèrement. "Capitaine de Nortmannie Sage de Sinople, nous affrontâmes l'un de vos lieutenants en ost. Et vos armées l'emportèrent."

Le Comte Aguilar s'avança à son tour, sa voix portant la gravité de son rang. "Comte Aguilar de Vivesource. Je vous salue Messire Epivitoras. Nous nous sommes affrontés en duels au 'camp des honorables', j'étais aux côtés de la Siostry Vespasia."

La comtesse Merrilin prit la parole d'une voix claire, "Mar... comtesse Merrilin de Larnillis, vous avez affronté mon frère Randar de Larnillis dans un duel d'honneur."

Le général écouta chaque présentation avec attention, son regard s'attardant sur chaque visage. "Je me souviens du jeune commandant dans son armure brillante. Et j'ai pu voir la fin du seul duel qui en était un, maison de Larnilis, votre frère est un vrai guerrier." Il se tourna vers ses guerriers, échangeant quelques mots en déomulien tout en désignant Sage puis Aguilar. Un silence pesant s'installa avant qu'il ne reporte son attention sur l'assemblée.

"Vous, De Sinople, vous avez été capturé puis vos hommes ont déposé les armes. Mais vous ? Qui êtes vous ?" Son regard perçant se posa sur Aguilar avant de se tourner vers la Siostry Vespasia. "Et vous ?"

La Marquise Siostry se redressa avec dignité. "Je suis la Siostry Vespasia. C'est avec moi que vous avez pu échanger quelques missives. Le domaine qui longe votre frontière ici bas est celui de ma famille. Mon Capitaine et celui du seigneur de Vivesource ont affronté vos hommes sur le duel des honorables où votre lieutenant a capitulé. En gens civilisés que nous sommes, nous avions même fourni un ravitaillement pour vos hommes."

Un éclair de reconnaissance traversa le visage du général. "Je me souviens. Vos gens avaient transporté des vivres de votre territoire à notre territoire. Et ils sont rentrés chez eux sains et sauf eux !"

"Vous avez entièrement raison de souligner le déroulement parfait et sans heurts des duels," acquiesça Sage de Sinople.

Le général examina plus attentivement leurs couleurs et l'assemblée derrière eux, son front se plissant. "Je ne vois pas vos chefs de guerre, ni les couleurs pourpres qui ont attaqué nos convois. Dois-je conclure qu'ils ne se sentent pas concernés par les crimes commis ?"

La princesse Von Festung s'avança de nouveau, sa voix empreinte de diplomatie. "Au contraire général, nous avons bien senti la colère dans votre lettre et nous avons estimé qu'il valait mieux que de nouvelles personnes vous rencontrent. Vous pourrez ainsi vous rendre compte qu'Okord est diverse et que tout Okord ne suit pas les directives de nos souverains."

"Que comme la fâcheuse que vous avez eu le déplaisir d'accueillir il en existe d'autres des... Plus fâcheux encore coupable d'outrage plus grand," ajouta Sage de Sinople.

La Marquise Siostry Vespasia prit alors la parole avec gravité. "Il est connu de par le monde que le royaume d'Okord a cette particularité d'être le plus instable de toute la création. La tête qui tient la couronne n'a en réalité qu'un pouvoir tout à fait symbolique. Nous ici présent sommes de maisons très différentes, d'obédiences différentes, de tous horizons. Mais à nous tous, nous représentons bien plus Okord que les quelques personnes mal intentionnées que vous avez pu croiser."

Elle marqua une pause avant d'ajouter avec fermeté : "Soyez certain, Champion Déomulien, que l'affront qui a été perpétré en ces terres ne restera pas impuni. Des innocents sont morts."

La comtesse Merrilin renchérit : "Nous sommes là pour vous montrer de nouveau qu'Okord est un royaume où le sens de l'honneur possède une grande valeur. Et si des actes mesquins ont été commis, soyez certains qu'ils seront punis. Mais comme vous l'avez souligné, nous tous, missionnés pour ce dialogue, considérons l'honneur comme grande vertu. Voilà pourquoi les couleurs pourpres ne figurent pas parmi les nôtres."

Le général Epivítoras les observa longuement, son visage trahissant une réflexion intense. "Ainsi donc, vous m'expliquez qu'il est vain d'établir un traité avec votre roy ou votre chef des armées ? Qu'il n'aurait aucune valeur s'il n'était pas signé par toutes les familles de votre royaume ?" Il marqua une pause, son regard se durcissant. "Que faisons-nous ici dans ce cas ? Que voulez-vous ?"


Siostry Vespasia et toute sa clique, Aldric "Main-de-Sixte" Ravenswood, Amaury de Gavere, Le Denier, Maître Balthazar ou le Strolatz Wacław Kowalczyk.

Hors ligne

#5 2024-12-16 12:00:33

Siostry Vespasia
Inscription : 2023-07-28
Messages : 404

Re : Sur l'art délicat de la réconciliation avec Déomul

En cette heure solennelle où les destins de deux royaumes s'entrecroisaient, la Marquise Siostry Vespasia s'avança, son port altier contrastant avec la tension palpable qui régnait dans l'air glacé. "Vous nous voyez ravis de vous entendre parler de traité, Ardegon Epivitoras. Nous sommes venus ici pour laver l'affront qui vous a été fait. La couleur pourpre est celle de la maison Ulfarks des dents de givre. Une maison originaire de Perdiglas. Voilà ce qui, je pense, vous revient de droit à savoir. Le Roi actuel d'Okord, en signe d'apaisement a demandé la mise en jugement de l'odieux acte qui a été intenté contre vos convois. Ce n'était là que de vulgaires rapines de barbares."

Le visage du général se transforma sous l'effet d'une rage à peine contenue, son corps tout entier se raidissant comme la corde d'un arc. Ses yeux, tels des éclairs dans un ciel d'orage, lancèrent des flammes tandis que sa voix tonnait dans l'air hivernal. "Des rapines de barbares dites vous ? Des gens sont morts ! Des soldats sont morts ! De la plus odieuse des manières, ils sont morts de faim parce que des barbares d'Okord ont coupé leurs approvisionnements ?! J'ai envoyé mes hommes prendre une province en Trakbalaard, je m'étais engagé à vous la restituer ! Et la seule explication que vous me donnez c'est que tout ceci est normal ? Vous me dites que ce ne sont que des rapines ? Alors que votre roy m'a envoyé un émissaire pour m'annoncer que nos frontières devenues vôtres n'autoriseraient plus le passage de mes convois ! Les pourpres que vous appelez des barbares m'ont semblé bien plus proches de votre roy, des patrouilles envoyées pour sécuriser vos frontières !"

La Princesse Rose-Marie Von Festung fit alors un pas en avant, ses mains levées en un geste d'apaisement qui contrastait avec la fureur ambiante. Sa voix, douce comme la brise printanière, s'éleva dans l'air tendu. "Général Epivitoras, nous ne minimisons pas la portée de cet acte. Ce que veut dire siostry Vespasia c'est que cet acte odieux est un acte isolé. Il n'y a eu aucune directive royale demandant à porter ce genre d'action. C'est pour cela qu'une enquête est en cours et qu'il y aura un jugement royal. Et si cet acte semble avoir été protégé ou minimisé par le Roy Alteria, c'est parce que la maison pourpre Ulfarks en est vassale."

Le général, les traits tirés par une incompréhension mêlée de colère, secoua lentement la tête, tel un lion las des jeux de cour. "Je peine à comprendre votre royaume. Vous avez un Roy, un chef des armées. J'ai discuté avec eux et nous avons convenu des duels et de l'accord qui en découlerait. Puis vous m'expliquez qu'un Okordien peut s'attaquer à des convois étrangers sans tenir compte des accords tenus avec votre Roy ? Et que lui même votre Roy peut s'extraire de ces accords ? J'ai été dupé !"

Sa voix claqua comme un fouet dans l'air glacial. "Si un seul de mes hommes avait entravé ma parole et ma fierté, sa tête roulerait devant vous ! Où est la tête de la maison pourpre ?"

Le Marquis Sage de Sinople s'avança alors, sa présence empreinte d'une gravité solennelle. "Pas devant vous et pourtant tous ici n'aspirons qu'à ça depuis bien avant les crimes qu'il a commis contre vous. Si la sentence n'a pas été prononcée c'est aussi que ce seigneur félon sait mener son monde en bateau. Le roi a été trahi et fourvoyé à de multiples reprises. Cet homme voulait la guerre. La cruelle et l'odieuse."

Le Comte Aguilar s'avança d'un pas mesuré, sa voix portant le poids de la sincérité. "En effet, Messire Epivitoras, le Roi et tous les seigneurs d'Okord ont été gravement trompés et trahis par le sire Ulfarks. Ce dernier a agi sans aucune autorisation de quiconque et à l'encontre de la volonté de tous les seigneurs d'Okord, et notamment à l'encontre des volontés du roi Altéria et du connétable. Ce seigneur, contrairement aux autres seigneurs Okordiens, souhaitait la guerre contre Déomul et a tenté d'imposer sa vision à tous en agissant seul contre vous."

Un silence pesant s'installa avant qu'il ne reprenne : "Il nous a tous gravement trahis. Aussi nous comprenons et partageons en fait le courroux qui est le vôtre à ce sujet et nous en subissons désormais les conséquences à notre tour par votre colère."

Avec une éloquence mesurée, il poursuivit : "Notre royaume n'est pas toujours unanime et cela complique souvent les choses, mais croyez bien que sur les agissements de sire Ulfarks, tous nous sommes choqués de ce qu'il a fait contre Déomul."

Il sortit alors un parchemin soigneusement plié. "Le Roi Ferdinand nous a remis une lettre à votre intention, Messire. Vous pourrez y voir que lui aussi condamne sans détour le seigneur Ulfarks et qu'il a ordonné sa traduction en justice dès son premier jour de règne. Je crois même que ce fut là sa première décision. Vous pourrez aussi voir dans cette lettre d'autres points qui devraient vous montrer la volonté de notre Roi et de notre royaume de rétablir la confiance entre Déomul et Okord."

"Je vous remets cette lettre et vous laisse la lire," conclut-il en tendant le document avec déférence.

Le traducteur saisit la missive et commença sa lecture, mais à peine le premier paragraphe entamé, le général, dans un geste de colère soudaine, l'arracha de ses mains et la déchira avant de la jeter au sol avec mépris. "J'ai déjà reçu cette lettre. Des mots, des mots et des mots. Toujours des mots. Votre chef des armées peut être devenu Roy, il a menti suffisamment de fois pour que je veuille désormais voir la vérité et non plus des mots."

Son regard, aussi acéré qu'une lame, balaya l'assemblée tandis qu'il pointait du doigt chaque membre de la délégation. "Et vous, vous vous vous et vous. Vous tous avez envoyé vos armées, vous tous vouliez la guerre. Qu'est ce qui vous sépare de ce Ulf..." Il buta sur le nom, "de cette maison pourpre ? Rien."

La petite Siostry, telle une tempête contenue dans un corps frêle, explosa soudain. "Et vous ?! Qu'est ce qui vous sépare de ce Ulfarks ?! VOUS êtes un Général et non un diplomate, VOUS avez été lésé dans la mission que vous avait donnée votre empereur, VOUS ne voulez pas négocier de paix, mais VOUS aurez la tête du scélérat ! Nous vous proposons un duel d'honneur puisque cela répond à la grande sagesse de l'empire Déomulien, le grand. Nous n'allons pas vous l'apporter bêtement. Nous allons faire en sorte que vous la preniez VOUS MEME ! Votre honneur sera sauf, vous serez ce héraut de Déomul, celui qui mène et pas celui qui se fait poignarder dans le dos par un petit seigneur de pacotille venu de Perdiglas."

Elle reprit son souffle, ses yeux brillant d'une détermination farouche. "Qu'en dites vous ? Si vous gagnez, vous prenez la tête d'Ulfarks et nous vous livrons 10M d'or pour dédommager les familles des innocents morts de faim. Si vous perdez, diantre cela n'arrivera pas, vous retournez d'où vous venez et nous envoyez un diplomate pour convenir des échanges commerciaux et amicaux qui bénéficieront à nos populations."

Son regard s'intensifia davantage alors qu'elle proclamait : "Voilà ce qui nous et vous sépare de ce mécréant de Ukf. L'honneur, l'amour de nos pays et le désir de voir nos gens vivre paisiblement." Puis, dans un geste qui surprit l'assemblée, elle répéta ces mots en déomulien : "Αυτό είναι που μας και εσάς χωρίζει από τον άπιστο Ukf. Η τιμή, η αγάπη για τις πατρίδες μας και η επιθυμία να δούμε τους ανθρώπους μας να ζουν ειρηνικά."

Le général se redressa de toute sa hauteur, son regard glacial balayant l'assemblée. "Comptez vous tous m'insulter les uns après les autres ?!" Sa voix vibrait de mépris contenu. "Qui de nous est venu provoquer l'autre en étalant ses armées à la frontière ? Qui a profité que nous soyons en guerre contre les mercenaires ? Qui vous a proposé de nombreux territoires sans combat ? N'inversez pas les rôles femme ! N'avions nous pas conclu un accord ? Avons nous attaqué vos convois ? Avons nous tardé à vous transmettre les territoires ?"

Il pointa Merrilin du doigt. "Vous ! Votre frère a-t-il été retenu contre son gré ou libéré immédiatement ?" Puis se tournant vers Sage de Sinople : "Et vous ? Avons nous poursuivi vos gens après que vous ayez déposé les armes ?" Son regard se posa enfin sur Siostry Vespasia, aussi tranchant qu'une lame. "Notre honneur est sauf, celui d'Okord est toujours souillé de sang. Je vous ai prouvé la valeur de ma parole, c'est à vous de prouver qu'Okord peut en avoir une. Si je suis devant vous aujourd'hui c'est une nouvelle preuve que j'accepte de discuter, mais ne m'insultez plus !"

D'une voix ferme, il conclut : "Lavez l'affront qui m'a été fait, prouvez moi qu'Okord peut tenir sa parole, et alors nous pourrons peut-être écrire de nouveaux accords."

Le Comte Aguilar prit alors la parole avec mesure : "Messire, dans sa lettre le Roi reconnaît qu'il a commis des erreurs et il les regrette. Qui dans cette salle peut se vanter de n'avoir jamais fait d'erreurs ? De plus, j'ajoute que le roi est issu d'une jeune maison Okordienne, accédée rapidement au pouvoir, et n'ayant guère plus de quelques années d'expérience. Il n'a pas derrière lui le bénéfice accumulé par des lustres d'expérience des vieilles maisons Okordiennes. De graves erreurs ont été commises. Mais ce jeune roi a pour lui de l'avoir compris d'une part, et surtout de les regretter et d'avoir la volonté de les réparer s'il se peut."

Il poursuivit avec conviction : "Un mot puisque vous m'avez accusé d'avoir voulu la guerre contre Déomul. Je n'ai combattu Déomul en duel que parce que j'ai cru à un accord entre Okord et Déomul. Je n'étais pas présent lors de la mise au point de ces duels entre vous et le connétable, et j'ai considéré que si vous proposiez ces duels, il ne s'agissait pas d'une guerre contre vous. Comme ces duels ont été proposés par vous, j'avais la conviction qu'ils résultaient d'un accord pour fournir des terres nouvelles à Okord sans entrer en guerre contre Déomul. Si je n'avais pas eu cette conviction, j'aurais refusé de vous combattre. Je pense que d'autres seigneurs que moi ont participé à ces duels pour la même raison."

Dans un souffle, il ajouta : "Nous allons vous proposer des actes."

Le général se redressa, semblant s'apaiser légèrement tandis qu'il écoutait. "Votre jeune précédent roi parlait très peu et je veux bien croire qu'il s'est laissé emporter et manipuler par d'autres. Mais votre chef des armées sait ce qu'il fait. Il y a des regards et des situations qui ne trompent pas."

Il secoua la tête, l'incompréhension marquant ses traits. "Cependant, je ne comprends pas vos arguments. Vous avez massé vos armées devant les miennes avant que les termes des duels ne soient définis. Vous avez participé à la provocation militaire, c'était déjà un acte de guerre."

Le Comte Aguilar s'empressa d'expliquer : "Les renseignements montraient que Déomul amassait des troupes vers nos frontières ouest. Je ne savais pas à cet instant que ces troupes étaient destinées à défendre Déomul contre Träkbäläard. Dans le doute, le connétable a demandé aux Okordiens de masser des troupes à votre frontière pour faire face aux vôtres le cas échéant pendant qu'il partait négocier avec vous. Voilà dans quel contexte j'ai envoyé des troupes vers la frontière avec Déomul. Pour défendre Okord le cas échéant. En aucun cas je n'aurais agressé Déomul. J'ai fait vœu de ne jamais combattre que pour défendre ma maison ou ses alliés, ou en combat amical d'honneur. Mais je m'interdis d'agresser quiconque, Okordien ou pas."

La Marquise Siostry Vespasia, adoucissant son ton et montrant des signes d'une sincérité nouvelle, reprit la parole. "Général, excusez mon énervement. Je pense que toute cette histoire n'a été qu'un enchevêtrement de mauvaises personnes au mauvais endroit. Une traîtresse déficiente ne désirant que la guerre est venue vous pousser à craindre une invasion sur la frontière okordienne. Les seigneurs okordiens ont à leur tour voulu défendre leurs frontières. Un jeune Connétable a senti bon de vouloir inscrire son nom dans l'histoire en tentant une négociation qui," - elle désigna le Seigneur de Vivesource d'un geste élégant - "semble plus proche du chantage et de la tentative d'abuser d'un voisin en difficulté que d'une bonne relation de voisinage. Et finalement, un malandrin désirant attirer l'attention assassine impunément vos gens."

Elle poursuivit avec ferveur : "Mais prenez en compte le dévouement des Okordiens à défendre avec honneur ses frontières. La réponse forte de ses seigneurs à accepter et participer au duel dont vous êtes l'instigateur. Le respect qu'ils ont eu envers la grande Déomul en acceptant votre proposition de réduire les forces en présence pour vous permettre de renforcer vos lignes au nord."

"Prenez en compte les regrets du nouveau roi, la volonté de montrer patte blanche avec ce Ulfarks. L'engagement de nous autres à vouloir vous rencontrer," ajouta-t-elle avec conviction.

Le général, pointant Aguilar d'un doigt accusateur, se redressa de toute sa hauteur. "Je vais rétablir les événements. La femme à la langue pendue a trouvé mes gardes frontaliers pour les prévenir de l'attaque d'Okord. Ils ont rencontré vos chefs de guerre après que vous ayez détruit nos avant-postes d'observation. Vos chefs de guerre ont expliqué la proposition des mercenaires et ont expliqué qu'ils n'attaqueraient pas mon peuple. Nous n'avons pas eu ni pris le temps d'envoyer des émissaires car nous sommes en guerre contre ces mercenaires ! Et sans que l'on sache pourquoi, Okord est venu à nos portes. Vous avez affronté les troupes que nous avons pu rapatrier en urgence."

D'une voix ferme, il poursuivit : "Je considère que votre chef des armées m'a menti et que la femme à la langue pendue nous a permis de limiter les dégâts. C'est grâce à elle que nous avons proposé des duels et que nous avons pu sauver des vies de part et d'autres. Je ne suis pas prêt à croire les regrets du chef de guerre devenu roi, c'est lui qui a refusé l'obtention de six provinces sans combat. C'est lui qui avait le plus d'appétit."

"Et vous avez raison," acquiesça la Marquise Siostry Vespasia, avant d'ajouter avec une pointe d'amertume : "...la femme à la langue pendue que vous avez tout de même livré au chef de guerre et qui la tient en geôle depuis..."

Le Marquis Sage de Sinople intervint alors : "Quel chef n'en a pas lorsque notre peuple étouffe sur des terres trop petites. Peut-être ici serais-je seul à défendre, non ses points de vue mais ses intentions. Je le connais bien et il n'est pas l'homme que l'on craint et que l'on dépeint. La traîtresse a fait tant de mal."

Il poursuivit avec conviction : "Vos camps ont été attaqués par un jeune chef fort avide de piller les camps de brigands. Cela donne rarement des seigneurs puissants. L'exemple des troupes Pourpres en est la preuve. Quoi qu'il existe plus d'espoir pour le seigneur qui vous attaqua."

Le général, fixant intensément Vespasia, répliqua sèchement : "Cette femme n'était pas fiable. Elle racontait tout autant de mensonges que votre chef des armées. La livrer à Okord faisait partie de notre accord, et vous aviez vu que je n'avais pas le choix de trouver un accord."

Le Comte Aguilar intervint doucement : "Sans doute, le manque d'expérience du connétable a dû lui ouvrir l'appétit plus que nécessaire. Cela doit faire partie des erreurs qu'il évoque."

Se tournant vers Sage, le général laissa éclater sa colère : "Et où en sommes-nous ?! Vous avez obtenu quatre provinces de plus et nos hoplites sont arrivés !" Il désigna les hommes armés de lance. "Je connais vos forces, je connais vos techniques militaires ! Votre peuple étouffait d'un territoire trop petit dites-vous ? Comment se sentira-t-il lorsqu'Okord n'existera plus ?"

Il ajouta d'un ton glaçant : "Que compte-t-il faire pour réparer ses erreurs, votre connétable ?"

Le Comte Aguilar reprit la parole avec diplomatie : "Général, les erreurs ont été faites et elles sont graves. Elles ont généré de graves conséquences et votre colère. Mais n'oublions pas que vous et nous sommes ici pour réparer et pour dépasser ces erreurs si cela est possible. Le connétable a déjà inculpé le seigneur Ulfarks pour le traduire en justice. C'est un premier point. Pour le reste, de nombreux choix s'offrent à nous. Pourriez-vous nous dire ce à quoi vous pensez pour que la confiance se rétablisse entre nos royaumes ?"

La Princesse Rose-Marie Von Festung s'avança alors avec assurance : "Général, sachez que vous n'aurez plus à faire avec le connétable devenu roy. J'ai obtenu que nous tous ici présents ayons autorité pour signer tout accord et traité si nous sommes unanimement d'accord. Vous n'aurez pas meilleure situation pour qu'Okord s'engage, et j'engage personnellement les armées dorées à ce qu'Okord respecte les engagements qui seront signés. Demain, pour la moindre patrouille pourpre qui dépassera nos accords, je promets de vous rapporter la tête de son régent."

Elle ajouta avec force : "Patrouille pourpre ou n'importe quelle couleur, n'importe quel blason. Tous ici connaissent la puissance de nos armées dorées."

Le visage du général s'adoucit légèrement. "Pourquoi n'avez-vous pas commencé par cela ?" dit-il en se détendant visiblement. "Alors commençons la discussion. Êtes-vous tous en accord sur la responsabilité de la maison pourpre sur la situation actuelle ?"

La Princesse se tourna vers ses compagnons, cherchant leur approbation : "Aucun doute là-dessus. C'est bien cette maison qui a intercepté vos patrouilles."

"Tout à fait !" confirma le Comte Aguilar.

Le Marquis Sage de Sinople ajouta d'un ton sombre : "Et Podeswa seul sait ce que le frère fait au Nord. Rien de bien je puis vous l'assurer..."

Le général inclina la tête, intrigué : "Comment cela ? De quel frère parlez-vous ?"

"Les pourpres sont deux," expliqua Sage de Sinople. "La sœur a massacré vos gens. Le frère a disparu du Royaume. Juste après avoir refusé les duels honorables et déploré qu'une vraie guerre ne puisse éclater."

La Princesse Rose-Marie Von Festung, se tournant vers ses camarades, murmura à Sage en accentuant sa prononciation et en lui faisant de gros yeux : "Ce n'est pas le moment..."

Le général observa longuement l'assemblée : "C'est donc une femme qui a commandité ces crimes." Il se tourna vers ceux qui n'avaient pas encore répondu, attendant leur réaction.

La Comtesse Merrilin prit alors la parole avec dignité : "Prompt à se sentir insulté, qui pourtant dispose d'un grand pouvoir. Prompts à se sentir menacés, qui hélas avoisinent un géant. Général. Quand des femmes et hommes vous affirment sur leur honneur que justice sera rendue, que le royaume dédommagera les familles des victimes, et que le contrôle des frontières sera révisé pour éviter davantage d'incidents, je vous en prie, il n'est que bonne convenance de considérer ces mesures extrêmes que nous vous proposons sans hausser le ton."

Elle poursuivit avec gravité : "La famille Ulfarks, frère comme sœur, feront l'objet d'un procès tenu par le roi qui exerçait la fonction de connétable jusqu'ici, et donc se place en véritable garant de la justice. Pour le reste, si d'aventure la maison Ulfarks sortait victorieuse de ce procès, je ne vois qu'une chose... Faites un duel d'honneur avec eux, et s'ils refusent, assiégez donc leur siège. Je suis certaine que le royaume n'y réagirait pas. Mais à cela, cette maison qui possède des alliés, et je vous affirme en faire partie jusqu'à un certain point, sera certainement défendue par ces dits camarades."

Le général répondit sèchement : "Votre frère parlait moins, mais je le comprenais mieux. La maison pourpre est-elle responsable des crimes commis ? Oui ou non ?"

La Princesse Rose-Marie Von Festung intervint avec diplomatie : "Général champion, je crois comprendre où vous voulez en venir. Mais nous ne pouvons vous promettre la tête des responsables. Tous nos propos sont transcrits et fréquemment communiqués en salle du trône aux nobles Okordiens." Elle désigna les scribes et les cages de pigeon à quelques pas. "Sitôt que nous nous engagerons à vous restituer les coupables, ils pourraient fuir à l'étranger avant même que nous soyons partis d'ici."

Elle proposa alors : "Je vous propose que nous passions au-delà de cette vengeance que nous ne pouvons promettre, et que nous discutions d'une offre qui couvrirait la peine des familles des défunts. Siostry Vespasia proposait 10 Millions d'or. Est-ce un paiement qui aurait votre écoute ?"

Le général leva les yeux au ciel en écoutant la princesse. "Je ne comprends pas ce procès fantoche si vous connaissez déjà les coupables." Il observa longuement l'assemblée avant de se tourner vers ses lieutenants. Après un long silence, il reprit : "L'or ne remplacera pas la perte des vivants."

"Comme vous le savez nous sommes en guerre contre les mercenaires, et vous nous êtes redevables. Voici mon offre :"

Il exposa ses conditions avec fermeté : "Les frontières actuelles sont figées, Okord ne réclamera pas les deux provinces reprises et Deomul ne réclamera pas les provinces léguées suite aux duels."

"Je ne vous ferais pas l'affront de vous demander de participer à cette guerre contre Trakbalaard. Mais symboliquement je vous demande de protéger ces trois provinces qui ont été conséquence de votre présence aujourd'hui. Vous Okord, protègerez la province conquise par Deomul et les deux provinces reprises à Okord par la loi d'Ohm. Ces provinces restent sous pavillon Deomul, mais si elles venaient à être attaquées ou conquises par Trakbalaard, Okord devra les défendre et les reconquérir pour le compte de Deomul."


Siostry Vespasia et toute sa clique, Aldric "Main-de-Sixte" Ravenswood, Amaury de Gavere, Le Denier, Maître Balthazar ou le Strolatz Wacław Kowalczyk.

Hors ligne

#6 2024-12-19 06:24:34

Siostry Vespasia
Inscription : 2023-07-28
Messages : 404

Re : Sur l'art délicat de la réconciliation avec Déomul

La tension dans l'air était palpable lorsque la Comtesse Merrilin, arquant un sourcil avec une élégance calculée, posa un regard inquisiteur sur le général. "Nos coutumes diffèrent, certes, mais je ne pensais pas à ce point. Vous nous demandez, si je comprends bien, de jouer les mercenaires pour Déomul en défendant des terres vous appartenant ? Cela revient à participer à votre guerre contre Träkbäläard, peu importe comment vous le tournez."

Elle poursuivit, sa voix portant une note de défi à peine voilée. "Nous sommes ici pour éclaircir la position d'Okord vis à vis de Déomul, et vous nous demandez de nous battre pour des terres ayant appartenu au royaume que brièvement ? Je pense avoir mal compris, car cela signifierait que vous souhaiteriez nous ridiculiser dans notre honneur."

Le général observa les autres membres de la délégation pendant quelques instants, avant de pointer un doigt accusateur vers la comtesse. "C'est donc cette femme qui est chargée de faire échouer ces discussions ?"

Son regard se fit noir tandis qu'il fixait la comtesse avec intensité. "Okord s'est déjà ridiculisé. Okord nous a attaqué après nous avoir dit que vous ne suivriez pas le plan des mercenaires. Okord a pris le parti de Trakbalaard en toutes connaissances de causes de la situation. Okord s'est déshonoré en n'ayant ni excuses ni gestes alors qu'une maison okordienne avait bafoué les termes de notre accord. Aujourd'hui vous venez me dire que vous ne m'apporterez pas la tête des responsables et qu'en dédommagement de vos actes déshonorants vous offrez quelques pièces d'or ? Pourquoi êtes vous ici ? Vous pensez toujours être en position de force ?!"

La colère du général montait crescendo. "C'est vous, les okordiens, qui êtes déshonorés de vos actes lâches, de vos mensonges et de votre traîtrise. Je ne me laisserai plus insulter ! Vous faire la guerre affaibli d'autres frontières, mais mes hommes sont là désormais, tous mes guerriers sont là ! Vous serez morte avant d'avoir fini de les compter si vous voulez que la guerre reprenne ! Faites moi une proposition à la hauteur des âmes mortes de faim au lieu de me contredire sans cesse !"

La Princesse Rose-Marie Von Festung s'avança alors avec grâce, tentant d'apaiser la situation. "Général Epivitoras, je vous prie de nous excuser. Si nous sommes ici ce n'est pas pour nous retrouver en guerre. Ni contre vous, ni contre Trabalkaar. Des erreurs ont été commises à votre encontre, mais ce n'est pas une raison pour les reproduire contre Trabalkaar."

Elle marqua une pause avant d'ajouter avec douceur : "Je me permets une question, afin de bien comprendre votre douleur. Combien de guerriers avez vous perdu suite aux famines provoquées par les convois arrêtés ?"

La réponse du général tomba comme un couperet. "Plus de 2000. Hommes, femmes, enfants. Des guerriers en grand nombre, mais pas seulement, des paysans, des ouvriers. Vous savez certainement qu'il faut plusieurs semaines et mois pour équilibrer les productions alimentaires d'une province conquise. Briser la moitié des convois alimentaire dans ces conditions est un acte criminel."

Le Marquis Sage de Sinople s'avança à son tour, sa voix empreinte de sincérité. "Comme vous l'énoncez vos pertes sont terribles et je vous présente mes condoléances les plus sincères. Cela n'est que des mots mais croyez bien que j'entends la peine du chef de guerre que vous êtes. Tous ici ont vu des hommes valeureux tombés par les vicissitudes de la vie. Cela ne vous les rendra pas mais je prie l'Unique de leur accorder doux repos. Proposer est signe de marchandage et je ne souhaite pas que nous bafouions encore plus leur mort dont nous sommes responsables. Donnez votre mandat. Nous irons arracher avec les dents si nécessaire la compensation juste et légitime. Que cela témoigne de notre désir profond de rendre hommage au courage de vos hommes et à la grandeur de votre nation."

La Princesse Rose-Marie Von Festung reprit la parole, sa voix portant une proposition concrète. "Rien ne remplacera ces disparus, mais en signe d'apaisement et de bonne volonté de notre part je vous propose de faire venir 1000 de mes paysans et ouvriers de mon domaine afin qu'ils vous aident à stabiliser vos productions. Je vous propose aussi la sélection de 2000 de mes braves pour vos recrutements militaires. Je suppose que peu d'entre eux rejoindront vos ankiros, mais nous avons une excellente école de chevalerie. Je vous propose aussi un approvisionnement alimentaire immédiat de plus de 400 transporteurs (1million). Voilà pour l'immédiat."

Se tournant vers ses pairs, elle poursuivit avec diplomatie. "À plus long terme, avant de parler de faire intervenir nos forces militaires, je pense que mes partenaires seront d'accord pour que nous établissions un statu quo sur les territoires conquis. Les frontières actuelles restent figées, les provinces conquises ne seront pas disputées. Êtes-vous d'accord partenaires avec cela ?"

Un à un, les nobles okordiens manifestèrent leur accord. La Siostry acquiesça d'un geste élégant de la tête, suivie par Sage qui opina silencieusement. Merrilin força un sourire amical tout en acquiesçant discrètement, tandis que le Comte Aguilar exprimait également son assentiment.

Le général écouta attentivement le traducteur, observant chaque membre de la délégation avant de se retirer brièvement pour consulter ses lieutenants. À son retour, sa voix avait pris un ton plus mesuré. "Délégation d'Okord, ne voyez pas une tentative de marchandage dans mes propos. J'accepte, femme dorée, vos 1000 travailleurs ainsi que vos 2000 recrues au potentiel chevalier. J'accepte aussi vos 400 transporteurs chargés de vivres. Ils prendront tous la direction des nouvelles terres conquises."

Il marqua une pause avant d'ajouter : "Je voudrais cependant que vous complétiez votre offre par des transporteurs chargés d'or et de pierres afin de construire de meilleures défenses à la forteresse principale." Puis : "Je voudrais aussi que tous les convois de nos couleurs puissent traverser vos frontières, et vos marchands pourront bien entendu en faire de même, sans risquer vos patrouilles."

Le Comte Aguilar s'empressa de répondre : "Messire, laissez-nous quelques instants pour nous consulter entre nous sur cette dernière proposition."

Les délégataires reculèrent de quelques mètres pour s'isoler. Au milieu de leurs échanges, Aguilar se pencha vers Dame Merrilin et lui murmura à l'oreille : "Dame Merrilin, de grâce, contenez-vous encore quelques instants. Je comprends que les propos du Général doivent être difficiles pour vous à entendre sans réagir, mais n'oubliez pas qu'Okord a absolument besoin de cet accord. Je vous en prie, encore quelques efforts. Le courage consiste paradoxalement parfois à tenir sa langue, et je sais que vous ne manquez pas de courage."

La Princesse Von Festung, prenant l'initiative après cette brève consultation, s'avança. "Général Deomulien, je suis ravie que vous soyez désormais plus calme et à l'écoute de nos offres pour un apaisement. Je puis en mon nom propre et avec l'accord des autres membres de la délégation vous faire parvenir immédiatement 3000 travailleurs, 400 transporteurs chargés de vivres (1M). Dans un second temps, je vous ferais parvenir 200 transporteurs de pierres (500k) et 200 transporteurs d'or (500k). Est-ce que ces transports répondent à vos attentes ?"

Le général demeura impassible face aux chiffres annoncés. "C'est un bon début. Mais comme vous m'avez expliqué que vous n'êtes pas reine de votre royaume et qu'Okord est multiple, j'aimerais que chacun d'entre vous participe à la construction des murailles. Vous, par exemple..." Il pointa la comtesse Merrilin. "...combien de transporteurs d'or et de pierre allez-vous apporter ?"

Le Comte Aguilar intervint promptement, sa voix portant une note de fermeté diplomatique. "Messire, c'est avec Okord que vous allez passer un accord, pas avec l'un ou l'autre des seigneurs ici présents. Tous les seigneurs d'Okord participeront à la hauteur de leurs moyens au paiement des réparations. Dites-nous plutôt quels montants d'ors, de vivres et de pierres vous conviendraient pour sceller cet accord."

À cet instant, Sage fit un pas en arrière, s'appuyant sur le bras de Merrilin avec une grimace de douleur apparente. Sa voix s'éleva, teintée d'une ironie subtile. "Pardonnez-moi... Nous parlions d'appétit et d'ambition coûteuse non ? Non... Nous avions avancé en gens bien nés."

Le général sembla réfléchir un moment avant de répondre, son ton s'adoucissant légèrement. "Je comprends. Je ne cherche pas à marchander, je veux l'assurance que ce que nous signerons vous engagera tous ici, et que cela engagera tout votre royaume."

Il poursuivit avec précision : "Les 3000 travailleurs et les 400 transporteurs de denrées alimentaires compenseront la famine subie." Puis : "Je suis d'accord avec le fait de conserver les frontières actuelles, et avec les déplacements libres des convois et des marchands de part et d'autre de ces frontières."

Son regard se fit plus intense tandis qu'il détaillait ses conditions. "Mais si vous ne voulez pas participer militairement à la défense de ces trois provinces contre les mercenaires ou n'importe qui d'autre, alors je souhaiterais que vous fournissiez de quoi bâtir de hautes murailles pour chacune des trois forteresses, et autant d'or pour payer nos travailleurs."

Le Marquis Sage de Sinople intervint alors avec noblesse. "Je préfère me battre à vos côtés plutôt que d'ériger des murs entre les peuples mais ce n'est que mon avis propre et la fragilité économique de mes terres qui me poussent. Je suivrai la voix du chef de la délégation."

Le Comte Aguilar reprit la parole avec satisfaction. "Voici trois premiers points très importants acquis, Messire. L'indemnisation, la libre circulation réciproque des marchands et la conservation en l'état des frontières. C'est une excellente chose. Nous nous consultons à nouveau quelques minutes au sujet de la défense des trois provinces."

La délégation se retira à nouveau pour des consultations discrètes. La Comtesse Merrilin, pendant ce temps, plongea son regard dans celui du général avec un sourire narquois, s'apprêtant à répondre, mais les autres seigneurs prirent les devants avec sagesse.

Après mûre réflexion, le Comte Aguilar reprit les négociations. "Messire, nous pensons que dans un premier temps, il nous sera plus aisé de plutôt vous fournir de quoi construire 3 forteresses dans les trois provinces concernées. Nous acceptons donc votre proposition de vous fournir 3M de pierres et 3M d'ors pour ce faire."

Il ajouta avec diplomatie : "Il nous semble donc que nous sommes d'accord, vous et nous, sur les quatre points discutés et qu'un accord pourrait être signé sur ces bases. En êtes-vous d'accord également, Messire ?"

Le général acquiesça, gardant un ton neutre. "Je suis d'accord." Se tournant vers ses lieutenants pour leur annoncer la nouvelle, ces derniers levèrent leurs armes en criant en chœur : "Haou ! Haou !"

Reprenant la parole, le général ajouta : "Laissons nos scribes et traducteurs s'occuper d'écrire les documents. En attendant qu'ils aient terminé, je voudrais savoir si comme votre chef des armées vous vouliez installer une ambassade dans votre royaume ? Je vais repartir au front, il vous faudra un interlocuteur qui sera notre voix."


Siostry Vespasia et toute sa clique, Aldric "Main-de-Sixte" Ravenswood, Amaury de Gavere, Le Denier, Maître Balthazar ou le Strolatz Wacław Kowalczyk.

Hors ligne

#7 2024-12-21 10:10:08

Siostry Vespasia
Inscription : 2023-07-28
Messages : 404

Re : Sur l'art délicat de la réconciliation avec Déomul

La Comtesse Merrilin hocha la tête en regardant ses compagnons, sa voix portant une note d'ironie subtile. "L'idée d'une ambassade n'est pas mauvaise. Ça nous évitera un si long voyage si d'aventure nous devions... échanger de nouveau."

La Marquise Siostry Vespasia enchérit avec diplomatie. "L'idée d'ambassade est effectivement une riche idée, Général. Nous acceptons bien entendu. Avez-vous quelqu'un en tête ?"

Le général répondit avec une assurance tranquille. "Tout à fait. Nous avons le candidat parfait pour ce poste. Et si cela peut vous rassurer, une okordienne souhaite devenir sa femme. Cela sera l'assurance et la confirmation du rapprochement entre nos royaumes."

"Et cette ambassade permettra de faciliter le dialogue entre nos deux royaumes, d'éviter de potentiels malentendus et de développer nos liens," ajouta le Comte Aguilar.

"Un Deomulien qui entrerait dans une maison Okordienne, encore une riche idée," commenta la Marquise Siostry Vespasia, tandis que Merrilin, retenant visiblement une remarque acide, se contentait de hausser les épaules avec un air blasé.

Le Duc Léocanto Don Azzuro intervint alors avec curiosité. "Quelle dame a donc des envies de mariage ? Vous ne parlez pas de la femme à la langue bien pendue quand même ?"

La Marquise Siostry Vespasia s'empressa de clarifier la situation. "Happs est en prison et le restera. Elle a causé les quiproquos qui ont provoqué votre présence sur la frontière puis l'armada Okordienne, les duels et les conditions déclenchant l'ignominie des attaques de Ulfarks."

Elle poursuivit avec fermeté : "Elle est à l'origine de tout. Elle n'a aucune voix en Okord et serait la pire des ambassadrices possibles. Non, le général doit avoir une autre piste. Sérieuse cette fois-ci."

Le général, à ces mots, laissa échapper un rire qui alla crescendo. "Ha ha ah ah !! Il faut croire que la femme à la langue bien pendue vous a autant agacé que nous ! Ha ha ha ha !" Se calmant légèrement tout en gardant son humeur joyeuse, il précisa : "Mais non voyons. Je ne l'aurais pas remise à votre nouveau roy si c'était pour en faire mon ambassadrice ensuite."

"L'ambassadeur et sa femme sont deux duellistes. Ils ont discuté avec le lieutenant qui leur faisait face et ils ont eu les bons arguments. J'ai convié l'ambassadeur, il ne devrait plus tarder."

Peu après, le Marquis Nogan fit son entrée. Le général l'accueillit chaleureusement. "Vous voilà Ambassadeur Nogan ! Je suis ravi de vous retrouver. Avez-vous fait bonne installation dans cette province ?"

Le seigneur Nogan salua humblement tous les seigneurs présents avant de répondre. "J'ai eu une bonne installation, en cette nouvelle terre," puis ajouta : "Mais avec quelques difficultés économiques considérables."

"Seigneur Nogan ? Ainsi vous êtes ce fameux ambassadeur," remarqua la Comtesse Merrilin.

La Marquise Siostry Vespasia, après avoir salué l'ambassadeur, se tourna vers le général avec une pointe d'inquiétude. "Un Vassal de l'ancien Connétable ? Qui plus est qui s'acoquine énormément avec son suzerain puisqu'il fait même partie de sa confrérie personnelle. Général Epivitoras ?" Elle marqua une pause avant d'ajouter : "Êtes-vous certain ?"

Le général haussa les épaules avec désinvolture. "Je ne suis pas certain que le seigneur Nogan soit un parfait ambassadeur, de la même manière que je ne suis pas certain que tous les Okordiens respecteront notre traité." Puis ajouta avec une menace à peine voilée : "Si je dois revenir faire la guerre à quelques Okordiens, je saurai le faire. Quels qu'ils soient."

Le Comte Aguilar intervint avec diplomatie. "Le seigneur Nogan s'est en effet installé sur les nouvelles terres concédées lors des duels. Il va pouvoir faire prospérer cette province, ce qui est une très bonne chose. Nous lui souhaitons un bon développement. Nous lui souhaitons également de vous satisfaire, général, dans ce que vous attendez de lui en tant qu'ambassadeur."

Il poursuivit en cherchant à conclure les négociations : "Nous ne voyons plus de point particulier à aborder dans le cadre de cette délégation, messire Epivitoras. S'il en va de même pour vous, Messire, et si les scribes en ont fini avec la rédaction de cet accord, nous pourrions peut-être procéder à sa signature ?"

La Siostry acquiesça d'un geste de la tête, tandis que le Marquis Nogan s'adressait à elle : "Chère marquise, je suis certes un vassal de sa majesté, mais je saurai faire la différence."

"Certes," répondit-elle simplement, sa voix portant une nuance de scepticisme à peine voilée.


Siostry Vespasia et toute sa clique, Aldric "Main-de-Sixte" Ravenswood, Amaury de Gavere, Le Denier, Maître Balthazar ou le Strolatz Wacław Kowalczyk.

Hors ligne

#8 2024-12-26 00:51:47

Siostry Vespasia
Inscription : 2023-07-28
Messages : 404

Re : Sur l'art délicat de la réconciliation avec Déomul

La scène finale des négociations se déroula avec toute la solennité requise. La Comtesse Merrilin, toujours fidèle à sa nature, haussa les épaules avec une élégance étudiée. "Optons pour la paix, général, bien durement acquise. Vous pouvez parler guerre mais ce sera donc pour plus tard."

La Princesse Rose-Marie Von Festung joignit les mains avec enthousiasme. "Formidable, allons signer cela. Félicitations pour ce titre seigneur Nogan. Peut-être qu'un jour vous nous direz ce que vous avez fait pour l'obtenir ?" Elle accompagna ses paroles d'un clin d'œil et d'un sourire, mais le seigneur Nogan, pensif face au poids de sa future mission, ne réagit guère à cette tentative de légèreté.

La Marquise Siostry Vespasia se tourna vers son scribe, un petit homme trapu qui l'avait fidèlement suivie tout au long des négociations. "Tu as tout noté ? Peux-tu nous rédiger..."
"C'est déjà fait Siostry," l'interrompit-il, présentant les documents avec efficacité. "Voici un exemplaire pour chacun d'entre vous."

* TRAITÉ DE LA FOIRE DE L'OUEST *

Conclu en ce 21e jour de Saedor de l'an 24,
Entre le Royaume d'Okord et l'Empire de Déomul

PRÉAMBULE
Par la volonté des parties présentes, sous le regard bienveillant des dieux anciens et nouveaux, afin de réparer les torts causés par les actions de la maison Ulfarks des dents de givre et d'établir une paix durable entre nos royaumes, ce présent traité est conclu entre le noble Empire de Déomul, représenté par le Général Ardegon Epivítoras, et le Royaume d'Okord, représenté par sa délégation plénipotentiaire.

ARTICLE PREMIER - Des Réparations Immédiates
En compensation des pertes humaines subies par l'Empire de Déomul suite aux agissements de la maison Ulfarks, estimées à plus de deux mille âmes, et afin de rétablir l'équilibre des provinces touchées par la famine :

Le Royaume d'Okord s'engage à fournir sans délai :
- Trois mille (3000) travailleurs, paysans et ouvriers, pour stabiliser la production des terres
- Quatre cents (400) transporteurs de denrées alimentaires, pour une valeur d'un million (1M) d'or
Ces ressources seront prioritairement dirigées vers les nouvelles terres conquises pour en assurer la stabilité économique et sociale.

ARTICLE SECOND - Des Réparations pour Fortifications
Afin d'assurer la défense des territoires frontaliers à  Träkbäälär sans nécessiter l'intervention militaire directe d'Okord :

Pour l'édification des défenses des trois provinces concernées, le Royaume d'Okord fournira :
- Trois millions (3M) de pierres de construction de première qualité
- Trois millions (3M) d'or pour le paiement des travailleurs et artisans
Ces ressources serviront exclusivement à l'érection de hautes murailles dans chacune des trois forteresses sous pavillon déomulien, renforçant ainsi la défense contre toute menace de Trakbalaard ou autres forces hostiles.

ARTICLE TROISIÈME - Des Frontières
Dans le but d'établir une paix durable et de prévenir tout conflit territorial futur :

Les parties conviennent solennellement que :
- Les frontières actuelles sont figées en l'état présent et déclarées inviolables
- Le Royaume d'Okord renonce formellement à toute prétention sur les deux provinces reprises
- L'Empire de Déomul confirme la légitimité des cessions territoriales obtenues lors des duels d'honneur
- Les trois provinces objets du présent traité demeurent sous l'autorité et le pavillon déomulien

ARTICLE QUATRIÈME - De la Libre Circulation
Pour favoriser le commerce et la prospérité mutuelle des deux royaumes :

Est établie la libre et sûre circulation :
- Des convois marchands battant pavillon des deux royaumes
- Des marchands, leurs biens et leurs personnels
- À travers les frontières communes des deux royaumes
Avec garantie de protection contre toute interception ou harassment par les patrouilles frontalières.

ARTICLE CINQUIÈME - De l'Ambassade
Pour maintenir des relations diplomatiques constantes et prévenir tout malentendu futur :

Est actée l'installation permanente d'une ambassade déomulienne en terre d'Okord :
- Le Marquis Nogan est nommé premier ambassadeur de l'Empire de Déomul
- L'ambassade et son personnel jouiront des privilèges, immunités et protections d'usage
- Elle servira d'intermédiaire officiel pour toutes communications diplomatiques et négociations entre les deux royaumes
- L'ambassadeur aura pouvoir de parler au nom de l'Empire de Déomul en l'absence du Général

ARTICLE SIXIÈME - Des Engagements Mutuels
Pour garantir la pérennité et le respect du présent traité :

Les parties s'engagent solennellement à :
- Respecter et faire respecter les termes du présent traité dans leur intégralité
- Maintenir une paix durable entre leurs peuples
- Punir avec célérité et justice tout acte contraire aux dispositions du présent traité
- Œuvrer activement au développement de relations pacifiques et prospères entre les deux royaumes
- Régler tout différend futur par la voie diplomatique

Fait et signé à la Foire de l'Ouest, en quatre exemplaires originaux, en présence des témoins et scribes des deux royaumes.


Pour l'Empire de Déomul :
Général Ardegon Epivítoras

Pour le Royaume d'Okord :
Princesse Rose-Marie Von Festung
Marquise Siostry Vespasia
Comte Aguilar de Vivesource
Comtesse Merrilin de Larnillis
Marquis Sage de Sinople

Le Comte Aguilar examina les documents avec attention. "Cela me semble parfait, Siostry Vespasia. Tout me semble y être et rien n'a été oublié." Se tournant vers l'assemblée : "Cela vous convient-il aussi, Messire Epivitoras, mesdames, messires ?"
"C'est parfait," acquiesça la Duchesse Von Festung.
Merrilin, fidèle à elle-même, haussa les épaules. "Ce traité est un moindre mal."

Le général plaça les mains sur ses hanches avec satisfaction. "C'est un bon traité. Signons."
Aguilar s'avança le premier pour apposer sa signature, puis prononça avec solennité : "Général Epivitoras, notre délégation se réjouit d'avoir pu arriver à un accord avec vous. Accord qui met fin à cette regrettable période de tension avec Déomul. Vous avez la parole d'honneur des seigneurs ici présents, ainsi que celle du royaume d'Okord, que ces quatre engagements seront tenus. Vous constaterez que les erreurs qui vous ont courroucé sont bien du passé et que Okord sait aussi être digne de confiance. Nous espérons que cela permettra à nos deux royaumes de repartir sur de bonnes bases pour l'avenir et que nos relations futures pourront se rapprocher encore. Je vous salue, Messire."

La Duchesse Rose-Marie Von Festung s'avança à son tour, signant le document avant de s'incliner. "Général Epivitoras, je vous remercie pour votre accueil et pour votre écoute. Je sais qu'il est bien difficile d'être à l'écoute d'une délégation quand la confiance est brisée. Mais je vous promets de mobiliser mes armées dès que nécessaire pour défendre ce traité."

Elle fit quelques pas supplémentaires avant de poursuivre : "Comme nous vous l'avons déjà annoncé, un procès va se tenir à l'encontre de la maison Ulfarks. Nous avons besoin de connaître en détail le déroulement des choses qui ont amené la famine dans votre province conquise. Êtes-vous d'accord de nous aider dans notre enquête ? Cela nous permettra d'avoir le plus possible d'éléments pour le jugement de cette maison Ulfarks."
Le général s'étonna : "Que voulez-vous savoir ? Vous connaissez déjà votre coupable."

La Comtesse Merrilin intervint avec diplomatie : "Le seigneur à la bannière pourpre ne sera reconnu coupable aux yeux du royaume d'Okord que quand le procès royal aura tranché. Peut-être avez-vous quelques éléments permettant d'aiguiller notre bon roi dans sa décision. Après tout, c'est sur vos terres que s'est produit l'incident. On peut voir cela comme le début de cette nouvelle... relation entre Déomul et Okord."

La Duchesse Rose-Marie précisa : "Même s'il nous semble évident que la maison est coupable de son acte, nous voudrions plus d'éléments pour comprendre ce qui a motivé ce geste. La maison Ulfarks peut n'être responsable que de l'arrestation de convoi sans accord du Roy, mais peut-être est-elle responsable d'avoir ciblé vos convois dans le but de provoquer volontairement cette famine et dans le but de faire échouer les accords qui étaient en cours. Nous voudrions donc tout savoir. Où, Quand, Combien, Qui, Quoi, tout !"

"Je comprends. Signons d'abord tous ce traité et je vous dirai tout ce que je sais," répondit le général.
Merrilin prit une légère inspiration, saisit une plume qu'elle trempa dans l'encrier. Après une relecture attentive, elle signa à côté de son nom. "Voici qui est bon pour moi."

Enfin, la Marquise Siostry Vespasia prit la parole pour conclure cette rencontre historique : "Seigneurs Déomuliens, Seigneurs Okordiens. Si nous en avons fini, je vous propose de tous retourner en nos gouvernements respectifs pour présenter le fruit de cette rencontre historique. Mais avant, Général. Les faits s'il vous plaît."

Dernière modification par HernfeltMayer (2024-12-26 00:53:23)


Siostry Vespasia et toute sa clique, Aldric "Main-de-Sixte" Ravenswood, Amaury de Gavere, Le Denier, Maître Balthazar ou le Strolatz Wacław Kowalczyk.

Hors ligne

#9 2025-01-03 00:42:26

Siostry Vespasia
Inscription : 2023-07-28
Messages : 404

Re : Sur l'art délicat de la réconciliation avec Déomul

Après les signatures du traité historique, le général Epivítoras étala une carte devant la délégation okordienne.

Il y traça tout d'abord les frontières.

Capture-d-e-cran-2024-12-31-a-17-30-53.png


Voici les anciennes frontières, le long de votre domaine. * regarde Siostry Vespasia *
Ici nous avons réalisé les différents duels, et voici les provinces que je vous ai attribué suite à vos duels gagnés,
et voici les provinces que Deomul a gardé.
* le général montre les différentes provinces et s'assure que chaque membre de la délégation est d'accord avec le dessin avant de poursuivre. *

Souvenez vous que durant tous ces duels aucun convoi n'a été attaqué, aussi bien vos convois que les miens. Tous les convois sont repartis librement vers leur territoire, qu'ils aient gagné ou perdu leur duel, sans craindre la moindre attaque.

Mais souvenez vous avant cela que chacun des lieutenants duellistes a libéré des vivants, et tous se sont regroupés ici au nord de la province de Déomul la plus au nord. Mon objectif était de conquérir cette province comme promis à votre chef de guerre.

Mais nous n'avions pas encore lancé d'espionnage sur ce territoire alors il nous a fallut quelques semaines (jours irl) avant de lancer l'assaut sur la forteresse qui dirige la province. Par chance, mes hommes ont lancé l'attaque alors que le camp de huskarls était vide. Mais rapidement ils ont appris que le camp était ainsi inoccupé car un autre régiment armé devait arriver.

Mes hommes se sont installé et ont établi les premières observations et organisations alentours pour que les fermiers et les gens reprennent leur vie en toute sécurité. De nouveaux tracés marchands ont été placés et d'anciens ont été supprimés. C'est là que nous avons installé les premiers convois, pour permettre l'alimentation de tous les habitants, entre autres besoins.

Je n'ai pas de secrets, les convois évitaient bien entendu les terres de Trakbalaard. Ils passaient donc principalement par les provinces encore en duel et faisaient des aller retour jusqu'à Deomul. Mais il y avait aussi des convois plus réduits directement entre les provinces encore en duel et cette nouvelle province. * Le général trace une grande fleche montrant le passage principal. Et des plus petites pour montrer les plus petits convois. *

Mais nous n'avons pas pu établir grand nombre de convois car le régiment est arrivé par le nord de la forteresse. Mais l'armée ennemie n'a jamais pu arriver jusqu'au camp, mes hommes l'ont harcelé toute une nuit alors qu'ils campaient sur la grande route. Et le lendemain mon lieutenant lança son armée à l'attaque pour éviter d'être assiégé.

Mes hommes étaient deux fois plus nombreux alors leur chef "Loup argenté" fit immédiatement demi tour sans combattre. Mes hommes l'ont laissé repartir car ils n'arboraient pas les couleurs de Trakbalaard. Mais c'est peu après que les difficultés ont commencé, nous avons arrêté de nombreux espions et surtout nous avons rapidement perdu des convois. J'étais convaincu que nous avions affaire à ce même "Loup argenté", qui tentait de détruire l'approvisionnement alimentaire pour attaquer de nouveau après avoir provoqué une famine. Mais ce n'est pas ces couleurs que nous avons retrouvé en Okord.

Nous avons perdu nos convois peu de temps après que je vous ai attribué les provinces gagnées. Souvenez vous qu'un duel était encore en cours et qu'il y avait donc encore des convois, autant d'Okord que de Deomul.

Tous les convois perdu ont été attaqué ici, côté Okord, et uniquement ici. Nul part ailleurs. Nous avons perdu la moitié des convois qui passaient par cette frontière, tous attaqués par des chevaliers aux couleurs pourpres. Ceci nous le savons car nous avons rapidement envoyé nos propres troupes défendre nos convois et nous avons attaqué et tué ces 800 chevaliers.

Ces combats se déroulant en Okord, j'ai fais porter quelques cadavres et tuniques à votre roy et chef de guerre de l'époque.

La suite, vous la connaissez.
Les morts de faim,
la non réponse de votre roy, l'absence d'excuses,
la conquête des deux provinces selon la loi d'Ohm pour sécuriser les convois,
votre venue,
la confirmation que ces attaques ont été dirigées par une maison d'Okord.

Vous savez tout ce que je sais.
Mais peut être avez vous des questions pour le lieutenant qui a dirigé la conquête de cette province ?

* le général appella le lieutenant *

La Marquise Siostry Vespasia inclina respectueusement la tête. "Nous vous remercions pour ces précisions, général."

Puis, avec une perspicacité calculée, elle ajouta : "À tout hasard, l'un des survivants a-t-il pu arracher un morceau d'étoffe pourpre ou une pièce d'armure particulière ?"

Le général répondit sèchement : "Nous avons tué ces chevaliers pourpres et nous avons remis cadavres armures et étoffes à vos chefs de guerre."

La Comtesse Merrilin, analysant la situation, intervint. "Le seigneur Denryl et le roi possèdent donc la preuve que la maison Ulfarks a perpétré au moins un assaut. Ce qui m'inquiète, c'est ce fameux 'Loup argenté'. J'ai peu côtoyé Arkenus Ulfarks, mais je ne serai guère surprise que lui et Loup argenté soient la même personne. Dans ce cas... les accusations pesant sur cette maison ont gagné en gravité."

Elle poursuivit sa réflexion : "Mais en y repensant, la dame Ulfarks nous avait précisé lors d'une audience à la salle du trône, que l'armée pourpre n'avait arrêté qu'un seul convoi. Les deux versions diffèrent. N'est-il pas possible que les autres aient été attaqués par une armée arborant d'autres bannières ?"

Le général haussa les épaules avec indifférence. "Peut-être. Mes hommes n'ont surpris que des cavaliers pourpres en patrouille le long de cette frontière. Nulle part ailleurs et aucune autre bannière. Après avoir tué ces patrouilles pourpres nous n'avons été inquiétés nulle part."

Intrigué, il se tourna vers son lieutenant. "Qui est ce Arkenus ? Peux-tu décrire ce loup argenté ?"

Le lieutenant répondit avec prudence : "Il me serait difficile de vous le décrire, je ne l'ai vu que quelques instants le temps d'une discussion. Un homme de grande taille, brun et barbu, les cheveux longs. Beaucoup répondront à cette description."

La Princesse Rose-Marie Von Festung apporta des précisions : "Arkenus Ulfarks est le frère d'Algalia Ulfarks. C'est elle qui a commandité les patrouilles qui ont détruit vos convois pendant que son frère était à l'étranger." Elle ajouta, cherchant confirmation : "Je crois me souvenir qu'il avait annoncé au Roy Alteria ses intentions à l'étranger, et que ce dernier avait communiqué au conseil royal cette lettre. Est-ce que je me trompe Siostry Vespasia ?"

La Marquise acquiesça : "Je me souviens d'un courrier mais aussi de sa volonté d'aller tester sa chance avec ou pour Trakbaalar." Puis, s'adressant au lieutenant : "Lieutenant. Ce grand barbu possédait-il une balafre visible ?"

La Siostry chuchota quelque chose à son scribe qui fouilla dans son impressionnante liasse de documents. Elle prit le document qu'il lui tendit et déclara : "Voici une retranscription que j'espère fidèle" - elle lança un regard sévère au scribe - "de l'exposé qui a été fait en salle du commandement face aux seigneurs Okordiens."

Elle lut alors : "Mon roi, Seigneur Ferdinand, Douze mille hommes des Dents de Givre sont arrivés pour renforcer l'effort de guerre. Huit mille d'entre eux se joindront à l'ost royal, sous votre commandement. Quant à moi, je mènerai personnellement un détachement de quatre mille soldats. Nous partirons la veille de la bataille, marchant de nuit sous la lumière de la lune en cette période favorable. Notre objectif sera de frapper en territoire ennemi, de harceler leurs lignes logistiques et de surprendre leurs forces en attaquant directement dans leur dos. Une telle manœuvre plongera leurs rangs dans la panique. Je n'attend pas l'accord de l'État-Major : j'agirai selon ce plan. Maintenant, je vais m'occuper des derniers préparatifs et recevoir la bénédiction d'Yggnir de la part de la Tokva pour cette bataille qui nous attend."

Avec gravité, elle conclut : "Arkenus Ulfarks."


Siostry Vespasia et toute sa clique, Aldric "Main-de-Sixte" Ravenswood, Amaury de Gavere, Le Denier, Maître Balthazar ou le Strolatz Wacław Kowalczyk.

Hors ligne

Pied de page des forums

Propulsé par FluxBB