Vous n'êtes pas identifié(e).
Ce Rp est en collaboration avec un MJ, permettant différentes actions Rp/Gp (Ex: Tentative d'assassinat, délation, empoisonnement, entre autres.)
dont les conséquences seront définie par jet de dés, pouvant amener à la mort des personnages impliqué. (Personnage principale ou secondaire.)
Pour toute action non permise par l'interface, s'en référer au MJ via missive pour la rendre applicable dans la mesure du possible.
Présentation du Roleplay
Si vous souhaitez engager des discutions avec l'un des deux camps, vous pouvez. Inviter mes représentants à venir chez vous, construire de nouvelles ou futures relations ou tout simplement prendre des nouvelles (xD), tout est possible. Vous pouvez ensuite, ou uniquement si vous êtes pas un joueur trop roleplay, faire une sorte de mémoire de vos personnages impliqués dans les relations soit avec Valdor, soit avec Karl soit avec Erwan. Je vais écrire le premier chapitre et vous pouvez faire de même soit en one shot, soit sous forme de saga.
Les mémoires de mes personnages seront influencé par vos actions mais mes personnages ne seront jamais au courant des choses qui se sont dites dans ce forum. Vous pouvez très bien vous foutre de la gueule d'un des persos et venir essayer de vous y lier avec un serment c'est possible héhé, je ferais la part des choses ! Sur ce, bon jeu et merci pour les premiers retours et désolé pour l'attente.
Dernière modification par Aokairu (2024-10-22 21:24:55)
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Mémoires de Karl de Valdor – Récit d’un page, chapitre 1
Le pavillon est plongé dans une atmosphère pesante. Karl de Valdor, autrefois plein d’énergie et de certitudes, semble maintenant presque éteint. Ses yeux sont souvent perdus dans le vide, mais il reste digne malgré la fatigue qui le consume. Pourtant, il n'est pas seul dans cette épreuve. Maria Wolfhart, si dévouée, est toujours à ses côtés. Karl la voit comme une bénédiction de Père, une aide providentielle dans cette période d’instabilité. Il le répète souvent :
« Maria est un don de Père, une lumière dans l’obscurité. Sans elle, je serais sûrement déjà tombé. »
Le soutien qu'il reçoit autour de Maria le maintient debout. Le Marquis Randar de Larnillis a promis une aide militaire. Karl s’accroche à cette promesse, même s’il sait que les promesses de guerre sont fragiles. Mais c’est un espoir. Il me parle souvent de Randar avec prudence, comme si même les mots pouvaient effacer cette promesse.
Un autre allié important s’est montré : Arkenus Ulfarks, Seigneur des Dents de Givre. Même si Karl pense que cette offre d’asile est surtout due à Maria, il sait que toute aide est précieuse. Arkenus est un homme solide, mais sa loyauté envers Karl semble fléchir, liée à d’autres motivations qu’à la cause de Valdor. Karl accepte cela. Pour lui, tout soutien, même motivé par des raisons autres que la fidélité, est une victoire.
Don Léocanto, Prêvot des Ronces et Argentier du Duché, est un personnage plus énigmatique dans cette histoire. Il est venu prendre des nouvelles de Karl, et leur discussion, bien que brève, a semé le doute dans l’esprit de mon seigneur. Il se murmure que Bohémont, cet ancien ennemi, aurait été au courant de la rébellion bien avant qu’elle ne commence. Karl se plonge dans des réflexions profondes sur ce que cela signifie. Est-ce que le Conseil des Anciens, dont le Frère Erwan faisait partie, aurait révélé plus qu’il ne le pensait ? Erwan, en mission chez Bohémont, aurait-il laissé filtrer des indices sur les intentions du Conseil ? Ces pensées tourmentent Karl, et je le vois, jour après jour, s’affaiblir sous le poids de ces incertitudes.
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Mémoires d’Erwan 1er – Récit d’un page, chapitre 1
Le Roi Erwan 1er s’installe à son bureau, une plume élégante dans la main. Il semble pensif, concentré, tandis qu’il rédige ses lettres. À ses côtés, des documents sont éparpillés, et une carte du royaume de Valdor est soigneusement déployée sur la table. La diplomatie est une arme aussi tranchante que l’épée, et Erwan en manie les subtilités avec finesse.
Je l’observe en silence, prêt à obéir si besoin, mais curieux des mots qu’il choisit pour s’adresser à ceux qu’il espère rallier à sa cause. La première missive est destinée aux fidèles des anciens dieux, et ses mots sont soigneusement choisis, comme un tisserand qui ajuste chaque fil.
« À vous, fidèles des anciens dieux, » écrit-il. Je me penche légèrement pour voir la suite. « Je vous écris en tant que Roi de Valdor, porteur du renouveau et du véritable pouvoir de notre nation... »
Il insiste sur l’écart entre lui et Karl. C’est une dénonciation voilée, habile. Erwan se fait le champion des traditions ancestrales, soulignant que Karl n’a jamais véritablement soutenu les croyances anciennes.
« Sous son règne, vous n’étiez qu’un outil dans ses mains, manipulés pour servir ses ambitions personnelles. Mais cela change aujourd’hui. Moi, Erwan 1er, je comprends la valeur des forces ancestrales, et je suis prêt à œuvrer pour que les anciens dieux retrouvent leur place légitime dans l’équilibre de Valdor. »
Cette phrase résonne particulièrement avec les tensions actuelles. Je me demande si les fidèles des anciens dieux accepteront cette main tendue ou s’ils y verront une manipulation habile. Il poursuit, offrant son soutien dans la lutte contre Podeswa et Yggnir.
« Ensemble, nous pouvons créer un réel contre-pouvoir face à Podeswa et Yggnir... Sous mon règne, les anciens dieux ne seront plus ignorés, mais reconnus et honorés pour leur force. »
Je sens que cette lettre ne fait pas que s’adresser à des alliés potentiels ; elle est un miroir des ambitions d’Erwan, un roi qui sait naviguer entre modernité et traditions.
Après avoir scellé cette lettre, il en commence une autre, cette fois destinée aux voisins de Valdor. L’ambiance change légèrement. La plume est plus rapide, moins méditative.
« En tant que nouveau souverain de Valdor, je me permets de vous écrire pour clarifier les intentions de notre royaume... Valdor, dans cette période de transition, se distingue par sa stabilité politique, contrastant avec les bouleversements incessants qui secouent le royaume d’Okord. »
Erwan cherche à rassurer ses voisins, à leur montrer que, sous son règne, Valdor sera un bastion de stabilité. Cependant, il laisse planer une menace subtile sur Karl.
« Quant à Karl de Valdor, tant qu’il se maintiendra éloigné de mes terres et de toute prétention au pouvoir, nous pourrons envisager une solution clémente : l’exil, plutôt que la condamnation. »
Les mots sont mesurés, mais je vois la colère qu’ils suscitent. Emir Tuğrul al-Mughīrah, par exemple, n’a pas apprécié ce ton de défi. La missive d’Erwan a semé le trouble. Même le Comte Peyrus s’est empressé de répondre avec une certaine perplexité, affirmant ne reconnaître qu’un seul dirigeant en Valdor : Karl.
Je me souviens de la lettre de Peyrus, qui avait agité la cour pendant plusieurs jours :
« Votre missive me laisse dans un abîme de perplexité ! En effet, le seul dirigeant de Valdor que je connaisse est le Marquis Karl, et ce dernier ne m’a fait part d’aucun changement à la tête de son domaine. »
Erwan, loin de s'en offusquer, avait souri en la lisant. En effet, Erwan 1er est devenu roi de Valdor presque sans difficulté. Le soutien du Conseil des Anciens lui a assuré une montée au pouvoir fluide, rapide. Karl, de son côté, s’était englué dans des alliances vacillantes et des décisions douteuses. Erwan, au contraire, a su asseoir son pouvoir solidement. Il a passé ses premiers mois à consolider son autorité, assurant la stabilité de Valdor tout en maintenant une main ferme sur le trône.
Il a aussi pris plaisir à observer les intrigues qui se dessinaient autour de lui. Un Baron, dont le nom m’échappe pour l’instant, a récemment entamé des démarches pour se rapprocher d’Erwan. Le roi semblait amusé par cette initiative. Il m’a confié :
« Curieux comme les petites maisons sont toujours les premières à accepter des réformes. Elles sentent le vent tourner plus vite que les grandes familles, plus lentes à s'adapter. »
Erwan, bien que roi, s'amuse à observer ces mouvements politiques, comme un stratège voyant ses pièces se placer sans avoir à les toucher. Et pendant ce temps, il continue ses démarches diplomatiques, écrivant des lettres à ses voisins pour assurer la stabilité régionale. Cependant, une préoccupation plus profonde l'habite.
Depuis son accession au trône, Valdor a vu se succéder trois rois en Okord, et aucun d’entre eux n’a tenté de remettre en question l’indépendance de Valdor. Cela intrigue et inquiète Erwan. Qui, dans un royaume aussi puissant, accepterait de voir une partie de son territoire, aussi petite soit-elle, se détacher dans le plus grand des calmes ? Ce silence lui paraît anormal. « Ce n’est pas juste, » me dit-il parfois en fixant une carte du royaume, comme s'il cherchait des réponses entre les lignes des frontières tracées.
Les pages, moi compris, discutons parfois des préoccupations du roi. Certains sont soulagés que l’indépendance de Valdor ne soit pas contestée, d'autres, plus inquiets, se demandent ce que cette situation cache. La question de l’alliance avec le Sanctuaire revient souvent sur la table, notamment lors des repas que nous partageons après de longues journées de service. Chacun a son avis, bien sûr. Nous parlons aussi de choses plus légères : du climat rigoureux qui rend parfois les nuits trop courtes, des plats servis, ou des nuits d’hiver où la chaleur du feu est notre seul réconfort.
Mais au fond, je sens que nous sommes tous en alerte. Valdor est un royaume stable sous Erwan, mais cette paix est fragile. Nous savons que la politique d'Okord est imprévisible, et même si Erwan maîtrise les événements avec calme et rigueur, personne ici ne sait combien de temps cette stabilité durera. Mais les lettres d'Erwan 1er sont de puissantes armes dans cette lutte silencieuse, et je peux voir dans son regard qu’il est prêt pour les batailles qui s’annoncent, qu’elles soient diplomatiques ou militaires.
Dernière modification par Aokairu (2024-10-22 21:12:59)
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Mémoires de Maria Wolfhart - Récit d’un page, chapitre 1
Mardor, 22e phase de l'automne de l'an X de l'ère 24
C'était durant une nuit automnale que Maria avait décidé de continuer ses avancées, en plus d'écrire ses pensées, afin d'atteindre son objectif principal : rétablir l'honneur de Karl, mais aussi, redonner les terres qu'il chérissait tant. La dame maintenant vicomtesse depuis un bon moment maintenant écrivait souvent quand tout le monde dormait, elle ne pouvait point trouver le sommeil quand la vie de Karl était en danger. Depuis cette nuit fatidique, quand ils ont dû fuir, Maria avait été profondément marquée, mais, cela a du causer encore plus de dégâts psychologiques chez l'homme qu'elle protégeait. Depuis cette nuit-là, Maria mettait en place ses efforts pour qu'il continuait à rester debout malgré les dures épreuves qu'il faisait face... Seulement la lumière des bougies illumina la pièce qui servait d'appartement privé pour la femme, et le bruit de la plume grattant sur le papier du parchemin était la seule source de bruit. Elle écrivait, encore et encore, elle écrivait des missives, elle relisait les documents qu'elle avait reçu et des messages de ses espions, elle étudiait certaines décisions et réfléchissait à une stratégie pour lutter contre l'usurpateur. Elle jonglait entre ses devoirs et ses responsabilités en tant que vicomtesse de Mitterdorf - sa tante l'ayant déjà réprimandée cette semaine d'avoir oublié de répondre à certaines responsabilités envers Mitterdorf - et aider Karl.
Elle avait envisagé d'envoyer Karl au Mont-de-Waldan, la forteresse militaire dont l'entrée était impossible à savoir, seulement Maria, sa tante et son Général des armées connaissaient la localisation de l'entrée. Bien que l'idée était bonne, elle avait décidé de ne pas le faire, ni de même le proposer: Karl ne vivrait certainement pas parmi ces gens, ces criminels devenus soldats, les Frères du Mont-de-Waldan comme on les appelaient, dont le seul destin est de protéger jusqu'à la mort les frontières de Mitterdorf dans le nord des terres. Bien qu'elle souhaitait le protéger, c'était certainement hors de question de l'envoyer là-bas, c'était une idée idiote et dangereuse, et Maria ne voulait pas encore plus empirer la situation en jouant avec la sécurité de Karl. Elle veut le protéger, et elle le protégera, et par affection pour lui, elle trouvera une autre solution pour augmenter et améliorer la sécurité de l'homme.
La vicomtesse pouvait le voir: Karl était devenu l'ombre de lui-même, bien qu'il essayait de se faire une façade en faisant croire qu'il allait bien. Il était fort, oui, mais combien de temps cela va durer ? Elle ne doutait point des capacités de Karl, au contraire, elle lui faisait confiance. Mais, elle craignait que Karl finisse par chuter. Maria était profondément inquiète, c'était une période si compliquée, mais elle devait tenir bon et ne pas abandonner l'homme à son sort. Elle soupirait doucement, posant sa plume sur le côté, étudiant cette nouvelle missive qu'elle avait reçu de l'espion qui avait été envoyé à Verdelaine. C'était un risque, mais, elle avait fait en sorte d'envoyer son meilleur espion. Et il avait réussi. Après tant d'attente, il lui avait envoyé un message secret en indiquant des informations approximatives sur les armées du roi usurpateur Erwan. C'était un pur soulagement que l'espion n'avait pas été arrêté, ses prières ont été entendues. Après une longue lecture et analyse, elle reposait le message, prenant des nouveaux parchemins, écrivant des nouvelles missives. Des missives pour informer les soutiens de Karl qu'il y a eu du changement, une petite avancée dans ce champ de bataille. Encore une nuit avec peu de sommeil, mais Maria était bien trop préoccupée pour dormir une nuit complète. Et terminant d'écrire ces missives, elle les scellait avec de la cire avec le sceau de sa maison, avant de convoquer des messagers qui partaient aussitôt dans la sombre nuit automnale après avoir obtenu les lettres écrites par Maria.
Et après avoir terminé son travail, elle avait fait quelques prières comme elle avait l'habitude de faire. Elle priait pour la victoire, la survie et la sécurité de Karl, pour Mitterdorf, mais aussi, que les Dieux puissent les guider et les protéger durant cette dure épreuve... Elle faisait confiance aux dignes seigneurs et dames qui souhaitaient reconquérir avec elle les terres de Valdor. Elle devait toujours annoncer la bonne nouvelle que le roi Denryl Altéria lui avait envoyer une missive de soutien face à ce conflit, Karl serait certainement touché que même le nouveau roi le soutenait. Elle soufflait doucement sur les bougies, la pièce devenant sombre, avant de s'apprêter à dormir, du moins, essayer...
Explication sur la Maison Wolfhart: https://www.okord.com/forum.html#viewto … ?pid=58700
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Peyrus , affalé sur son siège , tapotait nerveusement son bureau des doigts de sa main droite . Il faisait souvent cela quand il réfléchissait profondément . Cela faisait un moment qu'il tapotait son bureau . Ou alors , il marchait de long en large , les yeux vagues et l'air absent . Il se leva et se mit à arpenter son bureau de long en large , les yeux vagues et l'air absent .
Décidément , cette affaire le travaillait . Il ne savait rien ou presque et il n'aimait pas cela. Il s'assit et relu la lettre qu'il venait de recevoir de Dame Maria Wolfhart , lettre qui lui donnait la perspective d'en apprendre plus et de lui permettre enfin d'adopter une position en toute connaissance de cause dans cette affaire .
Il se saisit alors d'une plume et d'une feuille et se mit à écrire .
"Dame Maria Wolfhart ,
J'ai récemment reçu une missive du Frère Erwan revendiquant la seigneurie du domaine de Valdor et m'apprenant la fuite on ne sait où du seigneur Karl . Je viens aussi de recevoir votre lettre m'informant de votre espionnage réussi sur les forces en présence à Valdor , et je vous en remercie .
J'en déduis que vous agissez pour le compte de Karl et pour son bien . J'en déduis aussi que vous savez où il se trouve et s'il va bien . Je m'apprêtais précisément à envoyer des messagers un peu partout dans le royaume pour tenter de localiser Karl et avoir des nouvelles de lui .
Pourriez vous , je vous prie , lui transmettre la lettre ci dessous de ma part ? Je compte sur vous pour cela . Je vous souhaite d'être courageuse dans cette épreuve que vous traversez et sachez que vous pourrez toujours trouver un refuge sur en cas de besoin dans ma cité de Alezan Bonvent .
Je vous salue chaleureusement , Vicomtesse .
"A l'attention du sire Karl de Valdor .
Messire Karl ,
enfin je puis vous contacter par l'entremise de Dame Maria Wolfhart . Vous savez sans doute que , comme d'autres seigneurs , j'ai reçu une lettre d'un certain Frère Erwan , se déclarant nouveau Roi de Valdor en lieu et place de vous même par la grâce d'un certain conseil des anciens , et vous déclarant en fuite on ne sait où . Je lui ai répondu que je ne prendrais pas de position envers lui tant que je n'aurai pas reçu de votre bouche ou de votre main la confirmation que vous légitimez cette succession ou pas .
Sachez que mon soutien de principe vous est acquis , en vertu du serment que vous m'avez prêté , mais aussi par sympathie pour votre personne . Comme il semblerait que vous êtes en fuite , sachez également que vous pourrez trouver si cela s'avère nécessaire , un refuge sur dans ma cité de Alezan Bonvent . Je vous y accueillerais avec plaisir si cela peut vous aider .
Pourriez vous me dire si vous légitimez cette succession de Frère Erwan ou s'il s'agit d'un coup de force de sa part ? Pourriez vous me préciser quelles sont vos intentions pour suite à cette affaire ? Souhaitez vous reprendre votre place de Seigneur de Valdor ou avez vous d'autres projets ? En un mot , éclairez moi afin que je puisse réfléchir à mon tour à la suite des évènements .
Recevez ma compassion , messire . Ne perdez pas courage si c'était le cas . Je sais que vous avez des soutiens de par le royaume . Et si frère Erwan pense bel et bien s'être assis dans votre fauteuil , rien ne prouve encore qu'il ne se soit pas trompé de siège dans sa précipitation" .
Je vous salue , Messire .
Peyrus . Capitaine représentant du Comte Aguilar de Vivesource" .
Dernière modification par Max (2024-10-23 02:58:12)
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Plongée dans une demi-pénombre, l'annexe du Temple d'Yggnir à Fedenrir restait eveillée au rythme frénétique des pas de Randar de Larnillis. Troublé, le marquis ne cessait de tourner en rond devant le regard déterminé de la grande statue, effigie de Sassinaï. L'agitation au Valdor l'inquiétait, ainsi que les répercussions sur les terres voisines et ses alliés les plus vulnérables.
Le conseil avait choisi le moment opportun pour passer à l'action. Le royaume, en pleine valse des rois, semblait trop occupé pour traiter cette affaire de sécession. Les mois passaient, et cet Erwan paraissait conforter sa position à la tête du Valdor.
"Peuh, un roi, rien que ça." grogna-t-il avec dédain.
Mais les faits parlaient d'eux même. Le marquis Karl avait pris la fuite, et mettait ainsi en danger la vicomtesse Wolfhart. Et cela... Les éclaireurs avaient affirmés la veille encore que Mitterdorf ne subissait toujours d'attaque, mais cela ne durerait sûrement guère longtemps.
Sitôt la nouvelle parvenue à Fedenrir, Randar n'avait pas perdu de temps. Il s'était assuré de la sécurité du marquis et avait demandé à son suzerain le seigneur Peyrus un droit de passage pour intervenir directment en Valdor quand le besoin s'en ferait ressentir.
Plus tôt dans la journée, on avait apporté une missive signée de la main même de la vicomtesse, qui avait fait l'état d'un rapport d'espionnage relativement précis sur les troupes fidèles au roi autoproclamé.
"De quoi raser Mitterdorf, et ce avant même l'arrivée des renforts les plus proches. Jamais une terre d'Yggnir ne tombera face à un tel guignol. Ah ça non ! Je l'affirme devant vous, Sassinaï !"
Mais l'impuissance du marquis le minait, ne pouvant livrer une guerre qui ne lui appartenait pas. Il n'avait pu que s'y préparer au mieux : négocier un droit de passage discret pour ses armées, s'assurer des intentions et de la position du marquis Karl, de ses alliés, et il avait même préparé des campements à la lisière des frontières avec le seigneur Peyrus à la rive Nord de la Massaola. Cela lui assurait une capacité d'intervention rapide et efficace une fois le moment venu.
Mais pourquoi diable s'immisçait-il dans ce conflit... Après tout, le marquis Karl était un hérétique faible comme tant d'autres, et le Valdor n'était même pas aux frontières de la marche de Fedenrir. Mais il avait impliqué une alliée et fervente fidèle d'Yggnir dans cette chasse mortelle. Et le Conseil ayant posé le dodu séant de cet Erwan sur le trône du Valdor a toujours été investi dans leur haine des dieux uniques. Si encore ils pouvaient massacrer quelques Podeswites... Avec plaisir ! Mais inclure les honorables personnes ayant choisi le chemin de la gloire en adorant Yggnir... "Certainement pas !" se surprit-il à clamer à haute voix.
Randar avait juré sur son honneur de protéger l'Est d'Okord face à l'ennemi. Bon d'accord... Aujourd'hui même, l'ennemi se trouvait dans les terres du royaume à convenir d'une alliance. Enfin, rien n'était moins certain. Le marquis n'avait certes jamais rencontré d'Osterlichois, mais les récits qu'on faisait d'eux et de la terrible et glorieuse bataille des tentes dorées parlaient d'eux-même. Si une guerre se profilait, l'Est devrait faire front uni face à ce potentiel envahisseur. Et avec un royaume ayant fait sécession au beau milieu de la ligne de défense et en amont du fleuve, autant dire qu'il fallait éliminer cette menace au plus tôt.
Soudain las, Randar leva les yeux vers la statue face à lui dont le regard reflétait les flammes du candélabre à proximité. "Le sanglant" murmura le marquis. "Le plus redoutable des sept et mon inspiration majeure. Vers la route de la gloire, il faudra y passer, et ce pseudo-royaume du Valdor n'est que la première étape de mon ascension. Le titre du plus grand général du Royaume ne sierra qu'au plus sanguinaire de tous."
Et c'est par cette froide déclaration en huit clos avec une effigie de pierre que le coeur de Randar se réchauffa une fois de plus. Il se tenait prêt à agir.
Famille de Larnillis, maîtres de la marche de Fedenrir, fidèles d'Yggnir au nom de Sassinaï, suivants de la tokva Léonore Xlatinir et vassaux du seigneur Denryl Altéria.
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Mémoires de Erwan 1er – Récit d’un page, chapitre 2
Ah, le Roi Denryl Altéria… Lorsque ce roi de peu a osé menacer Valdor, notre seigneur Erwan a réagi de manière surprenante : au lieu d'envoyer une réponse diplomatique ou de préparer nos défenses, il a pris la décision étrange de se rendre directement en Okord, dans la salle du trône même de ce roi provocateur. J’étais inquiet – imaginez le défi : Erwan, marchant au cœur du territoire ennemi, prêt à affronter Denryl sans armes, défiant l'autorité de celui qui se croyait souverain indiscutable d'Okord.
Sur place, l’ambiance était tendue, presque étouffante, mais Erwan n’a pas vacillé. Face aux provocations de Denryl, il a tenu tête sans un seul moment d’hésitation, répliquant avec mépris chaque tentative de déstabilisation. Le résultat de cet échange ? Le roi d’Okord, furieux, a massacré l’escorte d’Erwan ; mais, sans doute à sa grande frustration, Erwan s’en est sorti vivant, riant au nez de cet ennemi si sûr de lui. D’ailleurs, une fois rentré à Valdor, notre royaume n’a rien perdu de ses positions : Erwan est sorti plus fort diplomatiquement, renforçant son image de leader intrépide et sûr de lui.
Dans la foulée, Denryl a lancé un siège sur Valdor. C’est alors que, contre toute attente, la Comtesse Talera Happs a prêté main-forte à notre seigneur. Quoi qu’elle ait en tête, elle a joué un rôle capital dans le retrait d’Okord, que Denryl a fui sans autre recours. Pourtant, bien que sa contribution ait été précieuse, je ne peux m’empêcher de me demander si ses motivations n'étaient pas quelque peu égoïstes.
Ah, mais ce n'est pas tout… Nous avons découvert qu'une flopée d’espions tentait de nous déstabiliser de l’intérieur pour semer le chaos et cela sous des faux noms... Du seigneur Arkenus, Ferdinand d'Autriche en passant par la dame Aheltessia, bref des noms que notre bon Roi ne connaissait pas. Néanmoins ces tentatives d’espionnage, bien que mal déguisées, ont bien amusé Erwan – notre bourreau s'est même donné un malin plaisir à en interroger un de la famille Larnillis plus longtemps que les autres. Il faut dire que celui-là, pris en pleine tentative d’incendier nos stocks de blé, a fini par parler un peu plus que ses camarades… tout du moins, jusqu’à ce que son sort le rattrape.
Notre seigneur Erwan, bien sûr, ne compte pas en rester là. Il projette de demander des comptes pour cette intrusion ; si la famille de Larnillis refuse de rendre justice, Sorren, un homme à la réputation bien trempée, sera envoyé pour régler cette affaire. Je dois l'avouer, ce Sorren me terrifie – d’après ce qu’on dit, il est très efficace, plus que Karl déjà, bien que cela ne soit pas très impressionnant.
Enfin, dans ce tourbillon d’intrigues, la Comtesse Talera continue de nous transmettre des informations précieuses. Elle nous renseigne sur des points complexes et souvent embrouillés concernant Heinrich, le Roi, et un banquet qui semble impliquer bien des alliances en suspens. Erwan, cependant, n’est pas du genre à se plonger dans de longs rapports, et je doute qu’il ait pris le temps de décortiquer tous ces détails…
Dernière modification par Aokairu (2024-10-28 21:14:29)
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Mémoires de Karl de Valdor – Récit d’un page, chapitre 2
L’air est chargé de tension au pavillon, et l’incertitude pèse sur chaque silence. Karl de Valdor, autrefois animé d’une énergie inébranlable, montre maintenant des signes de fatigue. Ses décisions semblent plus hésitantes, sa posture moins assurée, mais il conserve ce masque de dignité, comme pour dissimuler les tourments qui l’habitent. Chaque jour, je le vois consulter les missives qui affluent, parfois dans un soupir à peine audible, marquant une anxiété qu’il refuse de montrer à ses soutiens.
Des alliances se forgent autour de lui, mais je sens qu’il doute de leur solidité. Il craint que ces appuis ne soient éphémères, que les promesses de soutien se désagrègent face aux vents contraires de la guerre. C’est un homme qui a connu la loyauté et la trahison, et dans cette guerre de regards et de serments, il s’efforce de dissimuler sa propre vulnérabilité.
Les rumeurs, les échecs des espions, et les nouvelles incertaines qui circulent n’apportent aucun répit. Lorsqu’il parle de ses alliés, ses mots trahissent une prudence presque douloureuse, comme s’il craignait que toute parole de confiance donnée puisse être révoquée à tout instant. Karl semble pris dans une lutte intérieure, une bataille invisible contre la peur qui s’insinue dans ses pensées et l’amène parfois à douter même de ceux qui lui jurent fidélité.
Je perçois aussi sa crainte envers ses soutiens. Ils sont nombreux, trop nombreux, à souhaiter une action radicale pour restaurer son autorité. Ils ne comprennent pas, pour beaucoup d’entre eux, que chaque coup porté renforce l’opinion populaire en faveur de son rival, Erwan. Mais Karl sait que la violence pourrait engendrer une guerre dévastatrice, laissant Valdor en ruines – une victoire dont il peine à trouver le sens.
Chaque jour, je vois l’ombre de ses doutes s’épaissir autour de lui. Dans ses moments de silence, je me demande s’il se demande lui-même combien de temps il pourra résister à cette pression, ou s’il est déjà résigné à ce que Valdor s’effondre sous le poids de cette guerre.
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Mémoires de Maria Wolfhart – Récit d’un page, chapitre 2
Lunor, 28e phase de l'hiver de l'an X de l'ère 24
L'année touchait bientôt à sa fin à Mitterdorf, Maria regardait les flocons de neige qui tombaient doucement à l'extérieur, alors qu'elle était actuellement dans ses quartiers privés, face à ses pensées. Elle pouvait entendre le bruit de la cheminée qui crépitait doucement le bois, le feu réchauffant la pièce, évitant à la vicomtesse le froid rude de l'hiver. Elle était pensive, trop pensive peut-être, ces derniers temps, elle passait son temps ici, travaillant sur de nombreuses choses à la fois, négligeant de nombreuses choses actuellement, comme rassurer son bien-aimé. Elle avait essayé de nombreuses fois que tout allait bien, que les plans fonctionnaient à merveille, lui donner encore espoir qu'un jour, il récupérerait ce qu'il avait perdu. Mais, elle pouvait voir ce regard que Karl lui donnait, ce regard qui commençait peu à peu à perdre espoir de récupérer un jour Valdor. Elle pouvait le comprendre, elle avait l'impression, elle-même, de tourner en rond, qu'un cycle interminable continuait, qu'elle ne réussissait pas à trouver la bonne solution pour reconquérir ce qu'il avait perdu. Mais, elle ne voulait pas perdre espoir, elle ne voulait certainement pas décevoir Karl...
Maria dormait peu, elle ne pouvait pas dormir entre ses inquiétudes, ses devoirs en tant que dirigeante, répondre aux missives de ses alliés et envoyer des espions. Les résultats étaient peu concluants, mais, au moins, les espions donnaient des faux noms à l'usurpateur. Maria ne prenait pas le risque que son nom soit dévoilé, bien que cela soit légèrement égoïste de sa part de faire porter le chapeau à quelqu'un d'autre. Mais, elle s'en fichait, ce n'était pas son problème, ces gens-là n'avaient qu'à rejoindre leur cause au lieu d'observer cette menace ambulante qui est le roi usurpateur Erwan.
La vicomtesse avait réfléchi pendant des jours entiers, des jours où elle avait peu dormi. Et peut-être qu'elle avait trouvé des propositions pour ses alliés, afin d'éviter qu'une guerre destructrice puisse être un désavantage pour Karl. Elle écoutait ses inquiétudes, et elle comprenait bien pourquoi il avait peur que le peuple se retourne contre lui s'il y a une guerre... Maria s'éloignait de la fenêtre, pour s'asseoir à son bureau, prenant un parchemin puis une plume qu'elle trempait le bout dans l'encre, commençant à écrire. Elle avait écrit, arracher pour recommencer, cela lui avait prit quelques heures avant d'enfin achever la lettre qui pourrait être convaincante pour ses alliés. Elle posait sa plume dans son encrier, avant de convoquer des messagers afin qu'ils apportent rapidement les lettres aux partisans de Karl. Maria tournait la tête, regardant la neige qui tombait toujours à l'extérieur. Elle espérait que Karl écoutait pour une fois ses mots et qu'il ne négligeait pas sa santé, bien que cela soit un peu du culot de sa part, elle qui ne dormait pas beaucoup.
Elle soupirait, elle ne pouvait pas s'empêcher d'avoir des inquiétudes. Elle ne voulait pas perdre Karl, et elle aurait espéré que cette fois-ci, Yggnir écoutait ses prières...
Explication sur la Maison Wolfhart: https://www.okord.com/forum.html#viewto … ?pid=58700
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Rencontre pour l'avenir de Valdor - Partie 1
Lunor, 11e phase de l'été de l'an XI de l'ère 24
À Karl de Valdor et Dame Maria,
En dépit des circonstances actuelles, il m’apparaît évident que notre royaume de Valdor serait plus stable si nos relations étaient… redéfinies. Bien que vous ayez pris un chemin pour le moins controversé, il est peut-être temps de reconnaître que l’éclat de mes succès et l’influence de mon gouvernement se maintiennent, malgré les récents défis auxquels nos terres font face.
Je suis conscient que le commerce, autrefois l’âme de Valdor, se voit momentanément entravé par des complications mineures, et que nos citoyens doivent redoubler de résilience. C’est une situation, je l’admets, que je pourrais résoudre, mais à laquelle je préfère offrir une réponse plus large, qui pourrait s’avérer avantageuse pour tous les Valdoriens – y compris pour ceux qui se tournent vers vous, Karl.
Je vous invite donc à envisager une rencontre dans un lieu neutre afin d’étudier les termes d’un rétablissement de certaines voies commerciales. Cela pourrait renforcer la stabilité de Valdor et éviter à votre faction les troubles inévitables qui accompagnent les périodes de tensions prolongées. Pour votre part, quelques concessions stratégiques rendraient votre position plus conforme aux attentes de nos gens et plus acceptable dans le paysage que nous partageons.
Je suis certain qu’un compromis est à portée de main et qu’il saura démontrer notre sens de l’honneur. Mes termes sont clairs, et je reste disposé à écouter vos propositions pour assurer que Valdor continue de prospérer, à l’abri de toute agitation superflue.
Dans l’attente de votre considération et de votre réponse appropriée,
Erwan Ier
Dernière modification par Aokairu (2024-11-16 13:17:30)
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Rencontre pour l'avenir de Valdor - Partie 1
A l'attention d'Erwan 1er.
Nous avons lu avec attention votre missive, et je dois vous avouer que cela m'a procuré beaucoup de surprise de recevoir une proposition de redéfinir nos relations qui sont, à l'heure actuelle, compliquées. Je comprends votre attention de satisfaire le peuple de Valdor, surtout avec ces temps troublés, mais, toutefois, je souhaite vous donner des conditions que vous devez respecter - conditions que nous respectons également - avant de nous rencontrer en terre neutre: 1. Tout manque de respect sur la foi, coutume, culture et tradition sur un des participants de l'échange est fortement prohibé.
2. Pour la protection des deux parties et de l'échange, les deux parties ont le droit à seulement 20 soldats chacun.
3. Il est interdit de faire des pressions économiques et militaires.
4. Afin d'éviter de bâcler l'échange, il n'y aura pas de temporalité. Les deux parties auront un temps d'échange sans avoir une pression.
5. Une fois l'échange est terminé et les conditions posées, un document officiel qui récapitulera toutes les conditions devront être signé officiellement avec les noms de chaque participant.
6. Le respect mutuel est fortement privilégié.Si vous respectez et acceptez ces conditions, rejoignez nous dans les plaines neutres qui se situent non loin des terres de Valdor. Nous vous accueillerons avec plaisir pour discuter un éventuel compromis pour le bien être de Valdor.
---
Avec mes salutations sincères,
Maria Wolfhart, première de son nom, vicomtesse de Mitterdorf.Force et sang, que les Dieux nous guident.
Maria posait sa plume, avant de donner la missive au messager qui partait aussitôt de la pièce, la laissant seule avec Karl. Elle fit un doux soupir, bien que cette proposition de rencontre semblait être avantageuse, elle ne pouvait pas s'empêcher de ressentir une certaine inquiétude vis à vis à cette rencontre en terres neutres. Est-ce que l'usurpateur allait accepter les conditions ? Est-ce que l'usurpateur était honnête dans ses attentions ? Elle espérait que cette rencontre se passerait bien, elle ira faire une prière aux dieux pour assurer leur sécurité...
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Rencontre pour l'avenir de Valdor - Partie 1
Mardor, 12e phase de l'été de l'an XI de l'ère 24
Karl de Valdor, exilé à Mitterdorf, fixait la lettre posée devant lui sur la table. Les mots de Maria, soigneusement pesés et diplomatiques, continuaient de résonner dans son esprit, alimentant un mélange d’émotions contradictoires.
Il tapota doucement le bois massif de la table du bout des doigts, son regard perçant trahissant une réflexion intense. Erwan Ier. L’usurpateur. Un homme isolé, à court de ressources, qui cherchait à tendre une main qu’il espérait voir comme salvatrice. Ce simple fait aurait pu lui arracher un sourire cynique. Pourtant, quelque chose dans cette proposition l’irritait profondément.
Il inspira lentement. « Une rencontre neutre, des conditions de respect mutuel… » murmura-t-il pour lui-même. Ces termes portaient la marque d’un homme qui cherchait désespérément à sauver les apparences. Mais Erwan n’était pas dénué d’intelligence. Même affaibli, il savait encore jouer ses cartes, et cette tentative de dialogue n'était rien d'autre qu'une manœuvre habile pour regagner un semblant de légitimité.
Karl se leva finalement, marchant jusqu’à la fenêtre qui donnait sur les collines environnantes. « Maria... toujours si pragmatique, si mesurée. Elle croit qu'il y a quelque chose à gagner dans cette discussion. Peut-être a-t-elle raison... Mais ce ton conciliant me met mal à l’aise. » Il serra le rebord de la fenêtre, ses jointures blanchissant légèrement.
Il se retourna lentement, croisant le regard de Maria, qui attendait silencieusement son avis, sa posture aussi droite que son intention.
« Tu as rédigé cette lettre avec beaucoup de doigté, Maria, » commença-t-il, sa voix teintée d’un calme presque inquiétant. « Je reconnais ton talent, ta sagesse. Mais Erwan ne viendra pas sans arrière-pensées. Il n’a jamais été homme à respecter des engagements quand ceux-ci ne servaient pas son ambition. »
Il marqua une pause, s’approchant de la table où reposait la missive.
« Cependant, » continua-t-il, un sourire fin étirant ses lèvres, « tu as raison sur un point : une telle rencontre, même risquée, pourrait nous servir. Pas pour tendre la main, non. Mais pour comprendre ses failles, exploiter ses faiblesses. »
Il posa une main sur l’épaule de Maria, adoucissant son ton.
« Je ne partage pas toujours ta patience, mais je vois la sagesse de ton approche. Faisons en sorte qu’il pense que cette réunion est à son avantage, qu’il croit encore avoir le contrôle. Et lorsque le moment viendra… » Il s’interrompit, laissant planer un silence lourd de sous-entendus.
Puis, se redressant, il déclara : « Très bien. Transmettons ta lettre. Si Erwan accepte, nous nous rendrons sur place. Mais sache, Maria, que je compte sur toi pour manier cette rencontre aussi habilement qu'une épée bien affûtée. C’est ton champ de bataille. Et moi, je serai prêt à frapper au moment opportun. »
Dernière modification par Aokairu (2024-11-16 13:17:45)
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Rencontre pour l'avenir de Valdor - partie 2
Merkor, 13e phase de l'été de l'an XI de l'ère 24
À l’attention de Maria Wolfhart, Vicomtesse de Mitterdorf,
Votre lettre a retenu toute mon attention, et je reconnais dans vos mots une intention sincère de vouloir apaiser les tensions qui divisent Valdor. Sachez que je suis pleinement disposé à respecter les conditions que vous avez énoncées, bien que certaines me paraissent… ambitieuses au vu du contexte actuel.
Je suis prêt à me rendre dans les plaines neutres, accompagné du nombre de soldats requis, sans exercer de pression économique ou militaire. Votre souci d’équité, bien que louable, témoigne de votre prudence. Cela dit, je reste convaincu qu’un échange direct et respectueux permettra de poser les bases d’une entente durable pour le bien de Valdor et de ses citoyens.
Je vous propose que cette rencontre se déroule sous les auspices des traditions de Valdor, que nous respecterons mutuellement, comme vous l’avez si justement souligné.
Que cette réunion marque un tournant décisif vers la stabilité que mérite notre peuple.
Avec mes salutations respectueuses,
Erwan 1er, Roi de Valdor
Erwan resta immobile après avoir signé sa lettre. Ses doigts tapotaient doucement le bureau en bois massif, rythmant une pensée profonde. L’acceptation des conditions, il le savait, n’était qu’une formalité. Ce qui comptait, c’était ce qu’il allait en tirer.
Il se redressa, pris une gorgée de vin, et posa la coupe avec un bruit sec. Une ombre de sourire effleura ses lèvres, mais son regard trahissait une réflexion bien plus calculée.
« Maria croit tendre la main, mais elle me tend également le bâton pour les battre, agir avec prudence est une obligation. »
Il se leva lentement, observant les flammes dans la cheminée danser sur les armoiries de Valdor. L’isolation politique, le commerce déclinant, les murmures de révolte parmi le peuple affamé… Tout cela pesait sur ses épaules, mais il n’en montrait rien. S'il devait jouer la carte de la diplomatie, ce ne serait pas en position de faiblesse.
Se tournant vers son capitaine de la garde, un homme robuste à l’air sévère, il ordonna :
« Vingt hommes, triés sur le volet. Pas seulement des soldats, mais des observateurs, des hommes de confiance. Et pas d’armures éclatantes. Sobriété. Nous devons ressembler à des protecteurs, pas à des provocateurs. »
Le capitaine hocha la tête. « Et si c’était un piège, Sire ? »
Erwan haussa les épaules avec un calme déconcertant. « Alors, il faudra bien qu’ils apprennent ce que signifie piéger un loup. Prépare également un messager pour surveiller les alentours discrètement. Si quoi que ce soit semble suspect, je veux le savoir avant même qu’ils ne pensent agir. »
Le roi fit quelques pas vers la fenêtre, ses mains croisées dans le dos. Il fixait l’horizon, les plaines qui s’étendaient au loin, à la frontière de Valdor.
« Cette rencontre est une scène, et chaque acteur devra jouer son rôle. Je jouerai le mien, bien sûr, mais je doute que Maria comprenne le vrai sens de mes paroles. Quant à Karl… » Un rictus méprisant étira brièvement ses lèvres. « Il reste un animal blessé. Danger pour les autres, mais surtout pour lui-même. »
Le lendemain, lorsqu’il partit pour les plaines, entouré de son escorte, Erwan était calme et silencieux. Mais dans son esprit, chaque détail était déjà une pièce d’un échiquier qu’il comptait bien contrôler.
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Rencontre pour l'avenir de Valdor - partie 2
Jidor, 14e phase de l'été de l'an XI de l'ère 24
Ils avaient décidé de partir au petit matin de ce Jidor, 14ème phase de l'été de l'an XI de l'ère 24. Durant le voyage jusqu'au lieu de rendez-vous de la rencontre neutre, Maria ne pouvait pas s'empêcher de ressentir une certaine nervosité. Elle avait pourtant prié les Dieux hier soir, elle s'était occupé l'esprit en réfléchissant aux arguments qu'elle pourrait sortir afin que Karl ressorte avantageux durant l'échange avec l'usurpateur, et pourtant, elle ne pouvait pas s'empêcher de se sentir nerveuse. Sa tante lui avait conseillé de se vêtir de manière distinguée pour prouver à ce roi usurpateur qu'elle était la plus noble, mais Maria avait décliné la suggestion: Erwan regarderait avec attention absolument tout, il ne verrait que vanité. Et Maria ne voulait pas qu'il voit que de la vanité en Maria, non, elle n'en serait pas avantageuse si elle faisait mauvaise impression, et à la place, elle s'était habillée sobrement...
Le trajet était terriblement long, elle ne pouvait pas s'empêcher d'être pensive alors qu'elle lâchait quelques regards à Karl, qui ne semblait pas trop inquiet. Elle se demandait bien comment l'homme ne pouvait pas être nerveux alors que bientôt, il y aura son destin en jeu. Que les dieux le préservent pensait-elle. Il y avait un silence pesant dans la calèche, ils ne se sont pas adressé la parole depuis le départ, peut-être parce que Karl était aussi pensif... Elle regardait d'abord le paysage qui défilait, avant de regarder Karl et de lui prendre sa main d'une manière rassurante, la serrant doucement :
- Tout se passera bien.
S'exclamait-elle avec un ton rassurant, bien qui semblait que cela soit elle qui devrait entendre ces mots.
L'été était particulièrement doux cette année, la chaleur n'était pas si étouffante que les autres années, et quand ils avaient atteint leur destination, Maria pouvait voir des plaines verdoyantes : c'était une belle journée, tout se passera bien, n'est ce pas ? Un des soldats ouvrait la porte de la calèche, Karl descendait en premier, Maria descendait à son tour, ses pieds touchant l'herbe des plaines. Elle regardait sa troupe, vingt hommes comme il était prévu, elle avait choisi les meilleurs, ils ne sont pas des imbéciles. Elle regardait ensuite Karl, puis son regard se tournait sur l'escorte d'Erwan qui arrivait petit à petit vers eux. Bien, ils étaient à l'heure, et Erwan avait respecté ses conditions. Mais elle savait qu'elle devait rester sur ses gardes, après tout, on lui avait prévenu plusieurs fois de faire attention et de ne pas trop faire confiance aux mots de l'usurpateur : elle le savait déjà, elle ne comptait pas se laisser faire dans tous les cas, et elle serait prête à tout pour récupérer ce qui a été volé à son bien-aimé. Et quand Erwan arrivait enfin devant eux, elle n'avait qu'une seule pensée actuellement : que cet usurpateur paye pour ses actions...
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Rencontre pour l'avenir de Valdor - partie 2
Jidor, 14e phase de l'été de l'an XI de l'ère 24
Karl se tenait légèrement en retrait de Maria, une distance mesurée qui reflétait son rôle dans cette rencontre. Il n’était pas là pour briller, ni pour montrer un quelconque excès de confiance, mais pour garder la dignité et la réserve d’un homme qui connaissait les jeux de la diplomatie. Il s’inclina légèrement vers Erwan, mais son regard demeura froid, calculateur.
« Erwan, » commença Karl d’une voix calme mais ferme. « Je constate que vous avez respecté les conditions. Ce n’est pas anodin. Peut-être cela montre-t-il que vous êtes enfin prêt à comprendre que ce qui se passe ici concerne bien plus que la simple volonté d’un homme. »
Karl s’arrêta un instant, observant la procession d’Erwan avec une précision glacée. « Cette rencontre a pour but d’éviter que Valdor ne s’effondre sous vos erreurs. Vous n’êtes pas ici pour être accusé, mais pour entamer un dialogue. Et je tiens à ce que ce dialogue soit respectueux, car c’est là la seule manière de voir une issue favorable pour tous. »
Il tourna légèrement la tête vers Maria, une touche de soutien silencieux dans son regard, avant de se concentrer de nouveau sur Erwan.
« Nous avons tous un rôle à jouer. Et bien que je sois ici sous vos conditions, ne vous y trompez pas : je ne suis pas votre vassal, mais un homme d’État, et je défendrai l’intérêt de Valdor à tout prix. »
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Rencontre pour l'avenir de Valdor - partie 3
Jidor, 14e phase de l'été de l'an XI de l'ère 24
Erwan arriva lentement, son regard déjà fixé sur la petite assemblée, glacial et implacable. Il n'était pas ici pour négocier sur le ton de l'amitié. Le regard des soldats derrière lui était aussi dur que le sien, leurs tenues noires uniformes évoquant l'austérité et la discipline. Erwan se tenait droit, impeccable, son manteau noir tombant lourdement autour de ses épaules.
« Comte de Valdor, » répondit-il enfin, son ton est bas et contrôlé, comme une lame prête à trancher. « Je vous remercie d’avoir respecté mes conditions, mais sachez que je n’attends pas ici de remerciements. J’ai initié ces pourparlers pour éviter davantage de conflits inutiles. »
Son regard se posa sur Karl, puis sur Maria, avant de revenir sur l'homme qui avait autrefois été Marquis.
« Vous parlez d’un dialogue respectueux, mais il est important de se rappeler que ce n’est pas vous qui détenez la clé du respect, Comte. C’est moi qui vous invite ici, sous des conditions que vous n’auriez pas osé imposer à quiconque d’autre. »
Il s'arrêta quelques instants, puis ajouta d'une voix plus tranchante :
« Quant à Valdor, il n’est pas question de défendre un royaume pour sauver des illusions. Vous êtes ici parce que vous n’avez plus d’autre choix. Alors, parlons franchement et cessons ces faux-semblants. »
Erwan fit un léger geste vers ses hommes, avant de reporter son attention sur Karl, son regard semblant pénétrer celui de l’ancien Marquis.
« Ce n’est pas pour moi que vous devez vous inquiéter, Comte. C’est pour l’avenir de Valdor. Et vous feriez bien de ne pas l’oublier. »
Dernière modification par Aokairu (2024-11-24 14:53:02)
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Rencontre pour l'avenir de Valdor - partie 3
Jidor, 14e phase de l'été de l'an XI de l'ère 24
Forcément que l'usurpateur allait être arrogant avec eux, Maria s'y attendait. Elle n'aimait pas le ton employé par Erwan, parlant comme s'il avait déjà gagné la partie, s'exclamant comme si c'était de la faute de Karl s'ils en étaient là. Comte. Karl n'aurait pas été rétrogradé "comte" s'il était toujours au pouvoir. La faute de qui ? La faute d'Erwan bien évidemment. Valdor criait de douleur, l'avenir semblait incertain s'ils continuaient à suivre ce chemin rempli d'épines. Maria ne se laissait pas intimidée par Erwan, hors de question d'être intimidé face à lui. Elle restait droite, la tête haute, les yeux remplis de froideur, alors qu'elle répondait finalement à l'homme :
- Bien que vous nous avez invité à faire ces pourparlers, sir, je souhaite tout de même vous rappeler que cet échange neutre n'est pas dicté par vos exigences personnelles, mais par un respect mutuel, que j'ai spécifié dans ma missive précédemment, que j'espère, vous respecterez, même dans ces conditions difficiles et tendues.
Sa voix restait froide et neutre, ne se laissant pas intimidé par cet homme, elle lâchait un regard Karl, le soutenant silencieusement, avant de reprendre la parole.
- Avez-vous oublié ou décidé d'ignorer que le respect ne se limite pas simplement à une question de pouvoir ou de statut ? Il se le mérite, et ce n'est pas en agissant ainsi que vous le recevrez.
Elle marquait une pause, espérant qu'Erwan comprendrait ses mots. Karl et elle ne se soumettront pas face à cet homme rempli d'arrogance. Elle restait à l'avant, parlant pour Karl et elle-même, elle devait rester patiente, et ne pas perdre son sang-froid. Le serpent était rusé, et non une créature impatiente : il était patient, observant sa proie, attendant le bon moment pour sauter dessus et le dévorer, gagnant la partie.
- Vous mentionnez l'avenir de Valdor, mais je suppose que vous avez oublié que l'avenir d'un territoire ne se repose pas sur sa domination par la force. C'est grâce à la légitimité et à la cohésion qu'il atteint sa véritable grandeur. Disait-elle d'abord, avant de continuer à parler. Vous avez acquis ce que vous cherchiez, sir, et voilà la situation actuelle : un règne que vous avez manqué et des pourparlers en terre neutre.
Erwan avait échoué, c'était un fait, Valdor était en crise, car il n'était pas capable de voir la gravité de ses actions, mais aussi de ses coups politiques et économiques. Valdor était voué à l'échec si Erwan continuait ce chemin, mais s'il cédait, alors peut-être...
- Nous sommes présents pour engager des discussions. Si vous êtes réellement motivé à éviter d'autres conflits, il serait judicieux de débuter par la reconnaissance que les menaces échangées ne mènent à rien de constructif. Nous avons tous des choix à faire aujourd’hui. Je vous conseille de choisir judicieusement vos prochaines paroles, car c’est par elles que nous pourrons, peut-être, trouver un terrain d’entente...
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Rencontre pour l'avenir de Valdor - partie 3
Jidor, 14e phase de l'été de l'an XI de l'ère 24
Karl resta immobile un moment, sa silhouette légèrement en retrait par rapport à Maria, comme un général observant le champ de bataille avant de se lancer dans la mêlée. Il ne répondit pas immédiatement, son regard fixé sur Erwan, analysant chaque mot, chaque geste de l'homme qu'il considérait à la fois comme un rival et un usurpateur. Puis, d'un pas mesuré, il s'avança, brisant le silence.
Sa voix était basse, mais ferme, chaque mot choisi comme un coup porté avec précision :
« Erwan, vous parlez d’autorité, de puissance et de main ferme. Des qualités que vous semblez posséder en abondance, à en juger par votre ascension... mais comprenez ceci : ce n’est pas l’autorité seule qui bâtit un royaume. C’est la justice, la loyauté et la mémoire. Des valeurs que vous avez négligées en m’évinçant. »
Il marqua une pause, croisant ses bras derrière son dos, son visage demeurant froid, impassible, presque distant.
« Pourtant, me voilà. Pas pour mendier ce qui m’a été pris, mais pour comprendre si Valdor peut survivre à vos méthodes. Vous avez demandé ces pourparlers. Très bien. Mais dites-moi alors : où sont vos preuves de cette stabilité dont vous vous vantez ? Est-ce dans les révoltes étouffées ? Dans les champs abandonnés faute de paysans loyaux ? Dans les ruines des alliances que vous avez brisées ? »
Il inclina légèrement la tête, presque comme un défi.
« L’avenir de Valdor m’importe plus que mon propre nom, Erwan. Je suis prêt à parler, mais sachez que la diplomatie ne signifie pas soumission. Vous voulez éviter une guerre ? Alors montrez-moi que vous en êtes capable. »
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Rencontre pour l'avenir de Valdor - partie 4
Jidor, 14e phase de l'été de l'an XI de l'ère 24
Erwan, les bras croisés et la posture droite, laissa le silence régner quelques instants après les paroles de Karl. Son regard sombre balaya successivement les visages de Karl et de Maria, pesant chaque instant pour renforcer son autorité sans dire un mot de trop. Lorsqu’il parla enfin, sa voix froide et mesurée portait l’assurance de celui qui dictait les règles du jeu :
« Vous êtes persistant, Karl. Je dois vous reconnaître cela. Peu d’hommes auraient eu le courage – ou l’insolence – de revenir ici après leur chute. Mais il faut plus que de la persistance pour gouverner. Valdor ne peut se permettre d’être pris en otage par des querelles personnelles ou des rêves de revanche. »
Il fit quelques pas lents, presque cérémoniels, son manteau noir ondulant légèrement sous la brise. Derrière lui, ses soldats, vêtus de noir eux aussi, demeuraient immobiles, presque comme une extension de sa propre ombre.
« Parlons donc de ce qui importe vraiment : l’avenir de Valdor. Ce territoire ne peut survivre à une guerre civile prolongée. Ses terres sont déjà épuisées par vos ambitions passées et les efforts que j’ai dû déployer pour ramener l’ordre. Et pourtant, me voilà à vous offrir une chance de prouver que vous n’êtes pas simplement un vestige d’un passé instable. »
Il se tourna légèrement vers Maria, ses yeux glacés se posant sur elle avec une froideur calculée.
« Quant à vous, dame Wolfhart, votre présence ici est intrigante. Vous semblez croire que votre éloquence suffira à redéfinir les termes de cette rencontre. Mais gardez à l’esprit que Valdor n’a pas besoin de belles paroles. Il a besoin de décisions claires et d’actions pragmatiques. »
Erwan redressa la tête, imposant dans sa posture, comme pour marquer la gravité de ce qu’il allait dire :
« Je propose ceci : un arrangement pour la stabilité de Valdor. Pas pour vous, pas pour moi, mais pour son peuple. Car, que vous le vouliez ou non, Valdor a déjà choisi. Il a choisi la paix que j’ai instaurée, même si elle est imparfaite. Si vous souhaitez éviter d’aggraver la situation, vous feriez bien d’écouter ce que j’ai à offrir. Et si vous avez des contre-propositions... parlez maintenant. Mais sachez que le temps des concessions gratuites est révolu. »
Il s’arrêta, son regard passant de Karl à Maria, attendant leur réponse. Puis, d’une voix plus basse mais toujours tranchante, il ajouta :
« Car si nous sommes ici aujourd’hui, ce n’est pas pour ressasser le passé, mais pour définir ce que sera Valdor demain. Alors, dame Wolfhart, comte de Valdor... qu’avez-vous à offrir pour garantir cet avenir ? »
Erwan se tenait droit, prêt à entendre leurs réponses, mais chaque ligne de son corps indiquait qu’il ne leur laisserait aucun terrain sans bataille.
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Rencontre pour l'avenir de Valdor - partie 4
Jidor, 14e phase de l'été de l'an XI de l'ère 24
Maria écoutait l'homme, son regard ferme, restant droite, ne fléchissant pas face à l'homme arrogant. Quel arrogance, parlant comme s'il avait toutes les clés pour l'avenir de Valdor, comme s'il était le sauveteur unique de Valdor. Quel imbécile pensait-elle, mais elle ne devait pas rentrer dans son jeu, cela serait contre-productif. Elle se retenait d'être légèrement malpolie, ça serait inapproprié pour cette rencontre, et Maria ne voulait pas empirer la situation. Il faudrait tourner cette situation à leur avantage, pour Valdor, mais aussi pour Karl. Elle écoutait avec attention chaque mot que l'homme lui donnait, elle attendait qu'il terminait de parler pour répondre, lui laissant le privilège de dire ce qu'il avait à dire, bien que l'arrogance d'Erwan l'irritée légèrement (beaucoup).
- Comme vous le mentionnez, sir, l'avenir et la paix sont essentielles pour Valdor.
Disait-elle d'abord, restant devant Karl, qui était en retrait derrière elle.
- Peut-être que Valdor est épuisé par nos ambitions, peut-être qu'en réalité, Valdor est épuisé par votre soi-disant politique pacifique... Nous sommes tous fautifs, vous inclus. S'exprimait-elle, avant de continuer à parler. En effet, et je l'accorde, vous avez proposé cette rencontre, et c'est une action louable. Mais, ne croyez pas qu'avec cette action, on oubliera facilement vos actions...
Elle ne lâchait pas son regard à l'homme qu'elle considérait comme un félon, un traître. Elle ne bougeait pas de sa position, regardant l'homme puis les soldats qui étaient derrière lui. Quelle mise en scène inutile, pensait-il qu'il pouvait les intimider ? Pensait-il qu'il était vu comme étant le grand sauveteur de Valdor ? Pensait-il que les gens le verront comme étant une personne ne pensant qu'à Valdor et uniquement Valdor ? Non. Pas du tout, car Erwan était un homme centrée sur lui-même, constamment en train de se focaliser sur ses propres accomplissements : "moi, j'ai réalisé cela", toujours et encore sur lui, lui et uniquement lui. Il avait juste échoué, et il ne voulait pas assumer. Elle le pensait silencieusement, et dieux merci qu'il ne savait pas lire dans ses pensées, car elle serait totalement sûre qu'Erwan aurait refusé de continuer cette discussion.
- Eh bien, tant que cela respecte les conditions que nous avons établies, nous sommes ouverts à écouter vos propositions… Nous serons prêts à offrir à Valdor ce qu’il veut. De la stabilité, de la sécurité, et de la paix. En ce qui concerne Valdor, je suis prête à lui apporter mon soutien, Mitterdorf pourrait envisager de verser une indemnité pour les troubles occasionnés durant le conflit.
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Rencontre pour l'avenir de Valdor - partie 4
Jidor, 14e phase de l'été de l'an XI de l'ère 24
Karl, resté en retrait, hocha légèrement la tête aux paroles de Maria, son visage demeurant impassible. D’un ton mesuré, mais chargé de gravité, il ajouta simplement :
« Dame Wolfhart a parlé avec justesse. Ce que nous offrons à Valdor est bien plus qu’un compromis ; c’est une vision de stabilité et de grandeur retrouvée. »
Puis, il se tut, laissant volontairement le poids de ses mots renforcer les propos de Maria, sans chercher à surenchérir davantage.
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Rencontre pour l'avenir de Valdor - partie 5
Jidor, 14e phase de l'été de l'an XI de l'ère 24
Erwan resta immobile, écoutant attentivement les paroles de Maria et Karl. Son visage, fermé et froid, ne trahissait aucune émotion, mais ses yeux, perçants, semblaient sonder chaque mot. Lorsqu’il prit enfin la parole, sa voix résonna dans l’air comme une lame bien aiguisée.
« Vous parlez de confiance, Karl. Vous évoquez des bases nouvelles et une coopération nécessaire. Mais la question demeure : Valdor peut-il encore se permettre de croire en vos promesses ? Vous aviez, autrefois, une vision pour ce territoire, une capacité à rallier des soutiens au-delà de nos frontières. Aujourd’hui, il me semble que cette force s’est étiolée, tout comme votre influence. »
Il marqua une pause, se tournant légèrement pour inclure Maria dans son regard, mais s’adressant principalement à Karl.
« Valdor est prospère. Ses terres sont fertiles, ses coffres se remplissent. J’ai assuré cette stabilité, non par ambition personnelle, mais par nécessité. Cependant, je ne suis pas aveugle aux limites de ma position. Si l’intérieur du royaume tient bon, il lui manque une chose essentielle : un visage pour l’extérieur. Une voix capable de parler au nom de Valdor, de négocier, de convaincre, de forger des alliances durables. Une tâche pour laquelle, je l’admets, vous avez toujours excellé. »
Erwan croisa les bras, son ton devenant plus calculateur, presque conciliant, mais toujours teinté d’un détachement glacial.
« Voici ma proposition, Karl : je suis prêt à me concentrer exclusivement sur la gestion interne de Valdor. La prospérité et la sécurité de nos terres seront ma priorité, sans ingérence dans vos affaires diplomatiques. En retour, montrez-moi que vous êtes encore capable d’assurer ce rôle. Prouvez que vous avez toujours des soutiens, des alliés, une vision qui peut redonner à Valdor une place forte sur l’échiquier politique. Si vous réussissez à démontrer cela, alors nous pourrons véritablement envisager un partage des responsabilités qui serve le bien commun. »
Il fit un pas en arrière, laissant ses paroles peser dans l’air, avant de conclure avec un ton plus tranchant, presque provocateur :
« Alors, comte, dame Wolfhart… Que pouvez-vous offrir à Valdor aujourd’hui pour prouver que vous êtes prêts à être non seulement des acteurs de sa paix, mais aussi les architectes de son renouveau ? »
Dernière modification par Aokairu (2024-11-30 01:47:33)
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Rencontre pour l'avenir de Valdor - partie 5
Jidor, 14e phase de l'été de l'an XI de l'ère 24
C’était maintenant le bon moment pour proposer une des nombreuses suggestions qu’elle avait longtemps réfléchie. Pour Valdor, pour Karl – et surtout pour Karl -, elle avait réfléchie des longues heures pour donner le coup de grâce à Erwan, pour le pousser à accepter cette proposition osée, mais loin de là idiote. Maria ne baissait pas son regard, elle regardait d’abord Karl, avant de regarder Erwan:
- Voici ce que nous proposons, sir.
Disait-elle d’abord, sa posture restant droite.
- Pour le bien de Valdor, pour le bien de tous et toutes, je vous donne une proposition qui risquerait de vous intéresser. Mitterdorf et Valdor s’allieront en faisant un mariage diplomatique entre Karl de Valdor et moi-même, devant la noblesse d’Okord. Cette alliance solide permettra à Mitterdorf d’aider Valdor à redorer son blason, son prestige, et quoi de mieux de déplacer le territoire à l’Ouest, en devenant un bastion, un protecteur du royaume face aux ennemis potentiels. Depuis le début du conflit, Karl de Valdor a su s’entourer d’alliés fidèles et puissants comme la Nortmannie, et il a su prouver durant son exil sur mes terres son implication politique en préservant sa diplomatie et ses alliances.
Elle s'arrêtait un moment, laissant à Erwan le temps d'assimiler les mots de la jeune femme. Puis, elle recommençait à parler :
- Si vous acceptez cette proposition, sir, Mitterdorf s’engagera à aider Valdor financièrement, politiquement, militairement, et diplomatiquement durant le déplacement à l’Ouest. En procédant ainsi, Valdor pourra regagner ce qu’elle a perdu, la puissance, mais aussi sa place politique dans le monde… Et bien évidemment, si vous acceptez cette proposition, nous serons prêts à accepter la vôtre concernant le partage des responsabilités et pouvoirs au sein de Valdor et de ses relations extérieures.
Dernière modification par wolfhart_ (2024-12-11 21:24:00)
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Rencontre pour l'avenir de Valdor - Partie 6
Jidor, 14e phase de l'été de l'an XI de l'ère 24
Erwan, resté silencieux tout au long du discours de Maria, observait son interlocutrice avec un mélange de méfiance et d’admiration. L'assurance et la finesse politique dont elle faisait preuve l'impressionnaient malgré lui. Sa main gantée tapotait doucement l'accoudoir de son siège, le regard calculateur, tandis que son esprit pesait chaque mot qu’elle avait prononcé.
Lorsqu’elle eut fini, il fit mine de réfléchir un instant de plus, laissant un silence pesant s’installer dans la pièce. Puis, d’un geste lent, il se redressa légèrement sur son siège, sa voix résonnant d’une autorité glaciale :
Dame Wolfhart, vos paroles sont habiles, et votre proposition démontre une réelle compréhension des besoins de Valdor. Il est indéniable que ce mariage, et l’alliance qu’il scellerait, pourraient permettre à notre terre de retrouver la stabilité qu’elle mérite.
Il marqua une pause, ses yeux se posant tour à tour sur Maria, puis sur Karl, avant de continuer :
Karl de Valdor, malgré nos différends passés, reste un homme dont l’ambition et la ténacité ne peuvent être ignorées. S’entourer d’alliés tels que Mitterdorf est une stratégie que je ne peux que saluer.
Il se leva alors, lentement, imposant par sa stature. Ses mots, mesurés, portaient un poids inébranlable :
J’accepte votre proposition. Ce mariage scellera une nouvelle ère pour Valdor, et avec l’appui de Mitterdorf, je veillerai personnellement à ce que la transition vers l’Ouest se fasse sans heurts. Ensemble, nous reconstruirons un Valdor plus fort, plus respecté, et mieux préparé à affronter ses ennemis.
Erwan fit un pas vers Karl, s’arrêtant juste devant lui.
Karl, sachez cependant que cette alliance repose sur une condition : votre engagement total envers Valdor et son peuple. Vous serez surveillé, non par défiance, mais parce que Valdor ne peut plus se permettre d’erreurs.
Puis, se tournant vers Maria, il conclut :
Dame Wolfhart, vous avez mon respect. Nous avons un accord. Préparez les termes de l’alliance et levez votre coupe, car aujourd’hui marque le début d’un nouveau chapitre pour Valdor.
Il tendit une main ferme à Karl, signant ainsi l’entente.
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C’était un véritable soulagement quand Erwan s’était enfin décidé: il avait accepté sa proposition d’alliance ! Après tant d’années à travailler sans relâche et de n’avoir jamais perdu espoir, ils avaient enfin réussi !
- Je vous remercie pour la confiance que vous nous accordez. Vous ne le regretterez pas.
Disait-elle, cette rencontre nécessaire marquait la fin d’un chapitre, et l’ouverture d’un nouveau, commençant l’écriture d’un avenir, peut-être, radieux et prospère pour Valdor, mais aussi pour Karl.
Enfin, Karl ne pourrait plus vivre en exil, enfin Maria pourrait se reposer sans se soucier d’un avenir incertain, enfin, ils pourront se marier après tant d’années. Maria remerciait silencieusement les Dieux, pour lui avoir accordé son souhait après tant d’heures passées à les prier et les honorer...
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