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Château de Granville,
Lune en Merkor, l'automne voit sa vingtième phase en l'an XI.
Il y a quelques lunes les portes se sont ouvertes. Ici, en Basse Léopardie, pays des Nortmannais on l'appelle encore Sire, parfois Roi. Jamais le Gros et toujours le Loyal.
Le Prince Bedwyr accompagné de ses gens a fait son entrée dans la capitale du Duché.
Ici, de la rôture à la joncaille, marmots et colporteurs, bourgeois gras et pâtres faméliques. Hommes de pied et gens de guerre. Tous disent Le Duché. Quoi qu'en pense le reste du royaume.
Au passage du Prince de Podeswa venu avec Sphen et Robert ainsi que quelques fidèles vétérans l'on a fait paré la ville.
Aux couleurs de gueule et d'or. Partout le grand Léopard. Qu'importe que l'armée sur la pleine soit au couleur de Sinople. Le duel n'a que peu à voir avec ce qui se prépare.
La salle du Conseil se trouve dans l'aile ouest du Donjon. Hautes cheminées, arches de pierres clair des bords de Sienne. Clefs de voûte orné d'entrelacs et de ronces. Tapisserie brodé et grands pavois aux couleurs des maisons de Vaux, de Lucerne, Roncey Marigny et toutes les nobles familles. Au couchant la grande verrière coloré ouvre sur la frontière de Déomul et la Sée qui abreuve le Grand Canal. La grande verrière porte encore la marque des artisans verrier du Seigneur Christian de Millegain. Prise sur les ruines de la Katadra de Galilée le chef d'oeuvre a depuis la conversion retrouvé toute sa splendeur.
Sage de Sinople fais les cents pas autour de la table en bois d'if. Assis en bonne place, à la gauche du siège vide de Bohemont. le Prince Bedwyr est déjà là mais d'autres sont annoncés et ils vinrent. Les vieux alliés ou d'autres plus récents. Fidèle à leur parole.
D'abord entra Raimon, avec assurance dans la salle du conseil, Bouclier dans le dos, épée au côté et armure équipée. Son pas serait presque fluet si les cliquetis de son attirail ne résonnaient pas à chacun de ses pas. Son visage mince et parsemé de légères rides est entouré d’une chevelure tombante cendrée, et rayonne de la joie qui précède les quêtes de fortune et de gloire. Sa prestance est celle d’un gentilhomme, mais les cales dans ses mains et sa démarche ne laissent aucun doute sur l’expérience au combat du mercenaire.
« Mes respects, Mesdames et messieurs de la noble Nortmannie et d’ailleurs ! Je suis Raimon, mercenaire de renom, ici pour vous servir ! Mes employeurs, les seigneurs de Cylariel, transmettent leurs respects et espèrent de tout cœur que cette quête sera couronnée de succès. »
Sage d'un geste élégant l'invite à s'asseoir sur l'aile gauche de la table. À ses côtés un autre Valesien, le Prévôt Léocanto lui sert un verre d'Altevin et pousse vers lui quelques olives parfumée au safran.
Après lui vient Landry de Myzar, le taciturne chasseur de la Grande et antique Maison des Trof. L'homme ne dit mot et son équipement semble déjà empaquetée pour les frimas.
Le capitaine de Nortmannie avec déférence lui indique la siège au coté du Prince du Puy. Et avant Léocanto.
En bas dans la cour, Amaury de Gavere abandonna les quelques cavaliers qui l'avaient accompagné en Nortmannie, laissant son palefrenier personnel préparer à Granville le destrier et l'équipement du Pomocnik pour le jour du départ.
Il entra seul dans la salle du conseil de Nortmannie, le visage radieux. Saluant chaleureusement les personnes présentes, il serra la main du Sinople, brandissant d'un geste fier le courrier d'invitation.
"La maison de la Siostry Vespasia vous salue. Nous sommes fiers d'épauler la Nortmannie dans cette mission. Tout ce dont vous auriez besoin pourra être demandé à Hebron."
Sa voix résonna avec assurance dans la salle, reflétant la fierté de sa famille d'accueillir cette nouvelle collaboration. Amaury de Gavere se tenait là, confiant en l'avenir que cette rencontre laissait présager.
Sage, avec grande courtoisie et une amitié sincère lui désigne la place sise à la sienne.
Chouffe, sa jolie bedaine et sa tignasse rousse ébouriffée entre, sans éclat. Profitant de l'entrée d'Amaury, pas grand-monde ne fit attention à lui. Il avait son casque sous le bras. Ses vêtements de voyage pouvaient faire croire qu'il était un soldat ou un messager, quelqu'un de la maison. C'était surtout sa démarche : le gaillard envoyé par Sköll marchait aussi tranquillement que s'il était chez lui. Mais son allure de petit ours insouciant était démentie tout de suite si on s'intéressait à ses yeux : deux petits éclats plissés par son sourire, vifs comme ceux d'un écureil. Ses yeux se posaient partout, analysaient tout ce qui était digne d'importance. Restant à l'écart des autres, Chouffe alla se placer près de la grande cheminée, préférant prendre la température avant d'intervenir.
Qu'il ne l'ai point vu ou qu'il ait préféré l'ignorer le capitaine ne lui adressa point la parole. Se tournant vers le dernier arrivé.
Qui, après un brin de toilette sommaire au premier puit croisé et un brossage rapide de ses cuirs de voyage, Duncan se présenta afin qu’il soit mené en salle du conseil. Grand homme émacié au yeux enfoncés et aux lèvres sèches, on devine du premier coup d’œil l’absence des courroies d’harnachement d’un arc et d’un carquois laisser au soin de ses hommes.
Il ne cache en rien sa découverte admirative des lieux, visiblement peu habitué à des proportions pareilles mais ne semble pas plus perturbé que ça, attendant la suite des événements après s’être présenter comme l’envoyé du Seigneur Harkronnos.
Sage l'invite à s'asseoir à droite de la table. A côté d'un homme qui est penché sur toute une série de carte et de parchemin.
"A vous, venu par amitié, loyauté, soucis de fortune.
Merci. Merci infiniment. Mon cœur se gonfle de gratitude
et la bannière de l'espoir claque au vent de mes inquiétudes.
Je cède la parole avant que mon parlé en importune. "
D'un geste ample, sans se départir de sa délicatesse presque frêle, il désigne l'homme au carte. Qui après avoir cherché sa contenance en ordonnant ses feuillets prend la parole d'une voix mesuré. Un ton presque trop bas pour Chouffe plus éloigné.
"Merci Capitaine, Prince, seigneurs et gens de guerre. Je suis maître Leu et je vais vous dévoiler les cartes ayant servi à préparer le périple du Duc.
Il est parti à la fin de l'automne de l'an passé. Nous avions longuement étudié cartes et récit de voyage pour dessiner un trajet vers la cité Ducale du Gundor et ensuite obliquer au nord sur les terres de Perdiglas. Trente hommes allaient avec lui. Une dizaine de chevaliers et le reste en hommes de pieds, chasseurs et cavaliers. Ils avaient vivres en abondance.
Nous mettons à votre disposition autant de vivres ainsi qu'un train d'intendance d'une quinzaine d'hommes plus ceux des vôtres que vous estimerez utile.
Le dernier courrier que nous avons reçu était envoyé depuis une forteresse en ruine. D'après les cartes elles se nommait Gunnstieg ou Gundstig avant la chute du Gundor. "
L'homme déploie la carte sur la table. Un trait fin à la plume montre un itinéraire annoté de quelques dessins représentant des châteaux et des cités.
"La plupart des indications ne sont que des suppositions d'ancien trajet ou de récit de voyageurs. Nous connaissons très mal la région. Avez vous des questions ?"
Dernière modification par nobrenn (2024-11-25 14:40:48)
Duc de Nortmannie, Seigneur de l'Ouest
"Ce qu'avons, Gardons ! "
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Il y avait donc en cette heure au château de Granville, nombre d'habile pisteurs, guerriers adroit. Gens d'armes et de campagnes. Prompt à l'aventure, rude aux sanglantes affaires et hardi dans les alarmes.
Bohémont de Nortmannie n'aurait pu rêver meilleur secours si il avait pu connaître les preux partis à sa poursuite.
Les échanges portèrent en premier lieu sur l'équipement, le nombre et l'intendance proposé par la Nortmannie, d'avis général et avec une concorde de bon aloi pour la suite la chose fût refusé pour que selon les mots de Duncan Fier-Mâtin :
"Quelque soit la taille du convoi, on risque d'attirer l'attention mais un petit effectifs nous rendrais plus rapide et donc moins menaçant..."
Rejoins par Chouffe l'homme des clans qui après avoir buté contre un tapis pu prophétiser :
"Si vous me permettez... Le moins nombreux on sera, le plus de chances on aura. Il faut pouvoir vivre sur le pays, et la chasse sera maigre. On devrait pouvoir s'en sortir à six ou sept. Plus, c'est du suicide."
Malgré les recommandations du mercenaire Valesien qui proposait l'escale à Adeus, la Nortmannie décline et prend le parti d'envoyer un fort camp de vivres à la frontière. Le roi des Cliquailles s'enquit auprès de son compatriotes de ce qui pourrait retenir le seigneur Bohémont, mais bien en peine de lui répondre Léocanto désigne la carte.
"On a tellement peu d'informations que même les deux villes placés c'est de la spéculations complète. Si vous survivez à tout ça vous aurez des sacrées choses à raconter aux cartographes de son Altesse."
Enfin et avant que les débats s'éternisent en conjoncture inutile la séance est close et chacun après avoir pris quelques heures de repos se retrouve prêt au départ.
Quelques jours les séparent de la frontière. Le groupe les avalent avec célérité. Tous ou presque habitué au maraude trouve leur rythme et leur place au sein de la compagnie. Noblesse d'épée ou gens de guerre chemin faisant s'approche de la frontière qu'ils traversent à la fin de l'automne.
L'ancien Duché de Gundor s'ouvre sur un reliefs doux et boisés de grands connifères et de hêtres en taillis dont certains semblent pluri-centenaire. Ici pas un arbre n'a vu la moindre coudée de bûcherons depuis des éons et aucune trace d'homme ne vient abimer le paysage.
En contrebas des collines, l'eau, grossit par les pluies fait entendre sa cavalcade.
Duc de Nortmannie, Seigneur de l'Ouest
"Ce qu'avons, Gardons ! "
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Amaury De Gavere, dont la silhouette massive se découpait dans la brume, émergea de la colonne avec la grâce paradoxale des cavaliers aguerris. Son destrier, bête puissante aux muscles saillants sous le harnachement chargé, fendait l'air humide avec une assurance tranquille. Les sacoches de cuir, gonflées de provisions et d'équipement, battaient un rythme sourd contre les flancs de la monture, tandis que l'épais manteau de fourrure de son cavalier ondulait au gré de leur avancée.
Le regard du seigneur De Gavere balayait le paysage avec l'acuité d'un homme habitué à lire les moindres variations du terrain. Ces terres sauvages éveillaient en lui les souvenirs des récits qui avaient bercé sa jeunesse et nourri sa vocation militaire. Chaque pas de son destrier le rapprochait un peu plus de ces légendes qui l'avaient poussé à troquer la vie paisible de noble contre celle, plus périlleuse, d'officier.
Le grondement lointain des eaux tumultueuses accompagnait sa progression vers la tête du cortège, où les éclaireurs scrutaient l'horizon. Les sabots de sa monture écrasaient les feuilles mortes dans un bruissement feutré, seul témoin de son passage dans cette nature inviolée. Sa cape, alourdie par l'humidité ambiante, claquait doucement contre les flancs de sa monture.
Parvenu à l'avant-garde, il redressa ses larges épaules sous le poids de son manteau et, d'une voix qui trahissait une certaine irritation contenue, brisa le silence :
"Gruntieg, la forteresse. Pas Gunnstieg ou Gundstig, GRUNSTIEG."
Il marqua une pause, laissant le nom résonner dans l'air dense de la forêt, avant de poursuivre avec l'assurance de celui qui a patiemment tissé les fils de sa connaissance :
"J'ai pris mes renseignements avant de partir d'Hebron auprès des vieux qui ont connu le grand-père de la Siostry. Grand-père qui fut diplomate il y a de cela très très longtemps. Il a d'ailleurs disparu dans le Duché du Gundor, sa trace fut perdue après qu'il ait passé un col, juste après la forteresse de GRUNSTIEG."
Ses paroles s'évanouirent dans la brume, tandis que les branches des arbres millénaires continuaient de dégoutter doucement, témoins silencieux de cette quête qui s'enfonçait toujours plus avant dans les terres oubliées du Duché de Gundor.
Dernière modification par HernfeltMayer (2024-11-27 10:40:25)
Siostry Vespasia et toute sa clique, Aldric "Main-de-Sixte" Ravenswood, Amaury de Gavere, Le Denier, Maître Balthazar ou le Strolatz Wacław Kowalczyk.
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Raimon avait laissé sa lourde et brillante armure à Granville, il s’était laissé persuadé que s’en aller avec elle n’était pas la meilleure des idées. Heureusement, il avait laissé celle-ci à Léocanto Don Azzuro, ce valésien intègre et digne de confiance ~ comment pouvait-il en être autrement d’un homme qui lui avait servi Altevin et olives ? ~ et l’avait troqué pour une légère cuirasse ouvragée et des habits chauds. Il avait aussi pour lui une magnifique cape verte rembourrée pour le protéger de la rigueur du climat du nord. En plus du matériel et des vivres, il avait pour lui son épée, un couteau recourbé, son bouclier et une lance.
En parlant de froid, celui-ci avait commencé à remplacer les températures douces des terres du sud. Quant à Raimon, il était à l’avant de la colonne, perdu dans ses pensées. Sa monture marchait au pas à travers les arbres anciens, gardiens immuables de terres paisibles et sauvages. Bercé à caque foulée de sa monture, le mercenaire s’autorisa à fermer les yeux, profitant de la réconfortante chaleur des fourrures dont il s’était paré pour le voyage. Il écouta le doux bruissement du vent dans les branches des cèdres, il tendit l’oreille en écoutant le doux murmure de la brise qui lui caressait tendrement le visage, apaisé par le chant mélodieux des oisea…
TODOM-TODOM-TODOM
Après avoir loupé un battement de cœur, voilà que celui-ci battait la chamade. Une attaque ? Surpris, Raimon tourne un regard paniqué vers l’homme qui n’était pas à cette place quelques instants auparavant, puis reprend peu à peu son sang-froid. Il se retint de dire par réflexe « Enchanté sire Grunstieg, mercenaire Raimon pour vous servir ! », car l’homme continua sa tirade en précisant que Gunchtig était une forteresse.
Mais que leur importait de savoir cela ? Allaient-ils traverser ce fameux col et s’arrêter à cette forteresse de Gurnieg ? Qui était ce sacripant, pour faire peur aux gens comme ça ? Tirer de cette manière un rutilant mercenaire comme lui, dans la fleur de l’âge, de ses quelques instants de tranquillité…
La troupe s’avance, dans la brume, et le mercenaire ne fait plus la même erreur. Si le bruit de l'eau qui s'écoule parvient à ses oreilles, il ne laissera plus l'occasion à l’autre de le tirer de sa contemplation en beuglant. Et puis il était en mission, vigilance devrait être son maître mot désormais !
Mais le bruit du petit cours d’eau se mua en vacarme. Puis ce vacarme se traduisit rapidement en un tonitruant cours d'eau. Il fallait bien admettre qu'il paraissait plus petit sur la carte. Ce petit cours d'eau.
Dernière modification par Altéria (2024-11-26 22:15:30)
Maison Altéria, Dames et Seigneurs de Cylariel et de Massoala
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Un rictus malicieux éclaira le visage buriné d'Amaury De Gavere tandis qu'il observait le mercenaire sursauter. Les années passées sur les champs de bataille n'avaient pas effacé ce grain d'espièglerie qui caractérisait le seigneur d'Hebron, et son destrier, comme partageant l'humeur de son maître, frappa le sol de son sabot en un bruit sourd.
"Alors, Raimon c'est ça ? On se laisse glisser dans ses rêveries ?" lança-t-il, sa voix grave portée par le vent d'automne. "Quand une troupe de nordiques se jetterons sur nous des fourrés, faites moi penser à ne pas être votre binôme."
Son rire gras roula entre les troncs centenaires, faisant s'envoler quelques corbeaux qui observaient la scène de leurs perchoirs moussus. Les volutes de buée s'échappant de sa bouche dansaient dans l'air froid tandis qu'il reprenait son souffle, sa main droite jouant machinalement avec la garde de son épée.
"Je suis le seigneur Amaury De Gavere, Pomocnik de la Siostry Vespasia, de Hebron. À votre service."
Le titre résonna avec une gravité particulière, contrastant avec son attitude joviale précédente. Le seigneur De Gavere se redressa sur sa selle, tentant d'apercevoir la source du grondement qui s'intensifiait. De leur position sur le flanc boisé de la colline, l'épaisse canopée des arbres centenaires masquait entièrement la vallée en contrebas, ne laissant filtrer que le rugissement toujours plus menaçant des eaux.
D'un geste précis, il extirpa de son pourpoint une carte soigneusement pliée, les traits d'encre encore frais témoignant de sa récente reproduction à Granville. Ses yeux sombres parcoururent le vélin avec attention, tandis que sa main gauche maintenait le document tremblant dans la brise automnale.
"Au bruit que nous entendons, mes amis. Un simple gué ne nous permettra peut-être pas de traverser. Et d'après la carte c'est ce que nous devons faire."
Une pluie froide et un ciel rempli de gros nuages noirs vint s'inviter au décors.
Amaury protégea sa carte en la rangeant immédiatement, puis regardant le ciel lance à la collégiale :
"L'ancien Duché du Gundor nous réserve déjà un accueil à la hauteur de sa réputation !"
Dernière modification par HernfeltMayer (2024-11-27 12:35:11)
Siostry Vespasia et toute sa clique, Aldric "Main-de-Sixte" Ravenswood, Amaury de Gavere, Le Denier, Maître Balthazar ou le Strolatz Wacław Kowalczyk.
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Raimon se détend rapidement, la surprise passée, et prend avec le sourire et plaisir les paroles du Pomocnik. Il n'avait après tout pas tout à fait tort.
"S'il y a des nordiques, nul doute qu'ils nous auraient entendus à des lieues ! Mais j'apprécie cette énergie qui émane de vous, enchanté sire De Gavere ! Vous avez raison, je tâcherais d’être plus attentif, même si je crains que nos pires ennemis ne soient plutôt le froid et les éléments."
Malgré le mauvais temps, Raimon faisait contre mauvaise fortune bon cœur, et c’est avec un sourire optimiste qu’il s’adressa à la troupe :
"Ce qui est certain, c’est que nous ne pourrons pas traverser ici. Je pars en éclaireur en amont du cours d’eau pour voir si nous pouvons tomber sur un passage, quelqu’un souhaite t’il m’accompagner ? Si vous en êtes d’accord, nous pouvons nous retrouver ici dans quelques heures, nous aviserons après."
Chouffe du clan Sköll se porta volontaire pour partir à ses côtés. Tous deux se mirent à longer le cours d’eau, à l’ombre des nuages et sous une pluie constante à glacer les os.
Cette pluie battante rends la marche pénible, les abords détrempés du cours d'eau sont plein d'ornières dans lequel le pied s'enfonce. Rapidement trempés, les deux larrons se retrouvent face à un majestueux saule pleureur qui se penche sur l'eau et laisse ses traînes danser dans le courant. La rive direct de la rivière à leur gauche semble traître et l'eau a débordé de son lit à plusieurs endroits. À droite du saule pleureur une déclinaison du terrain en pente douce s’éloigne du cours d'eau pour gravir un doux relief.
"Prenons un peu de hauteur, peut-être pourront nous observer d’éventuels passages."
Sans hésitation, les deux hommes montent la pente d’une traite et arrivent en son sommet. La haut, la vue est bouchée par les nuages bas. Cependant, une sorte de chemin semble continuer à suivre la rivière en surplomb, Raimon a même l'impression de voir une haute masse sombre plus loin devant. Trop grande pour être un arbre. Le duo l’emprunte.
L'œil exercé de Chouffe fini par reconnaître une tour. Ou plutôt les restes d'une tour. Après quelques centaines de pas sur ce qui est un chemin boueux fort creusé d'ornières en tout genre, la tour leur fait face. Était-ce un moulin ou une tour de guet autrefois ? Le peu qu'il en reste ne pouvait guère les renseigner.
La base de la tour est à peu près complète mais, passé les cinq six mètres de haut, les pierres sont tombées en plusieurs endroits et l'édifice semble avoir été soumis à des forces suffisante pour lui arracher des pans entiers. Les restes d'une porte battent dans le vent. L'absence de toit ne les protègera pas de la pluie, mais la perspective d’avoir des murs pour passer la nuit était à elle seule rassurante.
Chouffe encourage alors Raimon à fouiller et propose de se séparer :
"On cherche un gué. Fouille si tu veux, et va chercher les autres. Je vais aller voir plus loin."
Raimon opine du chef, et décide de faire une visite rapide du lieu. Il y a des traces évidentes de campement dans le rez de chaussée défoncé de la tour, ainsi qu’un feu central qui semble être utilisé régulièrement. A vue d’œil, il avait servi de cela un mois. Il trouve également une réserve de bois sous une toile goudronnée. Et beaucoup plus ancienne, la trace de beaucoup de foyers qui n'ayant pas servi. Quelques objets cassé témoignage de passages de trappeurs et chasseurs.
Avant de pousser plus loin l’investigation, Raimon se décide à retourner auprès des autres membres de l’expéditions, peut-être Bohémont était-il passé par là ? En fouillant davantage, qui sait, ils trouveraient toujours quelque chose. Et au pire, ils auraient un endroit où passer la nuit.
Dernière modification par Altéria (2024-11-28 21:39:32)
Maison Altéria, Dames et Seigneurs de Cylariel et de Massoala
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S'éloignant du reste de la troupe, Amaury et Landry s'engagèrent sur les traces d'un hypothétique passage. Le chemin principal s'effaçait derrière eux tandis qu'ils s'enfonçaient dans la ripisylve dense qui bordait la rivière tumultueuse. Leurs montures progressaient avec précaution dans ce sous-bois saturé d'humidité, où chaque pas s'accompagnait d'un bruit de succion caractéristique des sols gorgés d'eau.
Les troncs argentés des bouleaux se dressaient comme des sentinelles silencieuses, leurs branches dénudées par l'automne s'entremêlant avec celles des ormes massifs qui dominaient la canopée. L'air était chargé d'une odeur d'humus et de bois mouillé, tandis que la pluie continuait de tomber en un rideau glacial.
Bientôt, la végétation s'éclaircit, dévoilant un paysage qui leur coupa le souffle. À leur droite, la rivière, devenue furieuse, se précipitait entre les rochers dans un fracas assourdissant. Face à eux, le terrain plongeait abruptement, formant des gorges aux parois vertigineuses. Un sentier étroit, taillé dans la roche, serpentait le long de la paroi, suffisamment large pour qu'un cheval puisse s'y aventurer, quoique avec prudence.
Amaury, observant le passage périlleux, s'adressa à son compagnon :
"Qu'en pensez-vous Landry ? Ça se tente ?" Il marqua une pause, évaluant la situation. "À pied pour jeter un coup d'œil, peut-être. Ma monture fait un poids... Certain."
Landry, mettant pied à terre, s'avança avec la précision méthodique d'un trappeur expérimenté. Ses yeux exercés scrutèrent le sol détrempé, cherchant les indices que seul un pisteur de son calibre pouvait déceler. Au milieu des nombreuses traces de petit gibier qui parsemaient la boue, un éclat métallique attira son attention. Se penchant, il ramassa un fer à cheval usé, à moitié enfoui dans la terre meuble.
Amaury, s'approchant pour examiner la trouvaille, reconnut immédiatement les marques caractéristiques des forgerons de Nortmannie. Ses doigts tracèrent les poinçons distinctifs, témoins silencieux du savoir-faire d'un peuple réputé pour son art équestre.
"Incroyable !" s'exclama t il. "Quelle probabilité avions-nous de trouver un fer de Nortmannie ici ? Ce chemin n'a malgré tout pas l'air d'être emprunté régulièrement, il faudra rester vigilant. Peut-être devrais-je passer devant à pied pour mieux repérer les traces au sol. Voulez-vous que nous allions informer nos camarades ?"
C'est alors qu'Amaury aperçut, accroché à la paroi rocheuse, un objet qui se balançait doucement dans le vent. Les couleurs, bien que délavées par d'innombrables intempéries, ne pouvaient masquer la forme caractéristique d'un bouclier en goutte d'eau.
Un sourire entendu se dessina sur son visage alors qu'il se tournait vers Landry : "Il ne nous manque plus qu'un casque à nasal et on aura une panoplie complète de Nortmannais." Son regard s'attarda sur le bouclier qui se balançait au gré du vent. "Regardez là-bas, Landry. Une vieillerie de bouclier en goutte d'eau... typique aussi des gens de Vaux. L'unique nous guide mon ami."
La pluie continuait de tomber, mais les deux hommes ne la sentaient plus, trop absorbés par ces indices qui, petit à petit, confirmaient qu'ils étaient sur la bonne voie. Le chemin escarpé qui s'ouvrait devant eux semblait porter les traces d'une histoire qu'ils commençaient tout juste à déchiffrer.
Siostry Vespasia et toute sa clique, Aldric "Main-de-Sixte" Ravenswood, Amaury de Gavere, Le Denier, Maître Balthazar ou le Strolatz Wacław Kowalczyk.
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Après avoir laissé Raimon à la vieille tour, Chouffe releva la tête un moment. Il goûtait la pluie. L'eau froide s'amoncelait en continu sur son visage, et éclaboussait tout, yeux, cheveux, cou... Chouffe faisait la grimace, mais il ne renonçait pas. Il gardait la tête vers le haut, provoquant les nuées. Quand enfin il jugea avoir asez lutté, il s'ébroua à grand bruit, ce qui provoqua un mouvement d'oreilles intrigué de sa monture.
« Bvfrr... ! Rien de tel pour se sentir vivant ! Pas vrai, Héloïse ? »
Héloïse avait décidé qu'elle ne s'étonnerait plus des lubies de cet humain. Elle poursuivit sa marche désabusée.
Chouffe était d'un naturel optimiste -il s'appliquait à en faire un principe de vie- mais il ne pouvait pas nier que d'aller en Perdiglas à la fin de l'automne, on avait fait plus brillant comme idée. La grisaille qui les accueillait n'était qu'un avant-goût de ce que le pays avait en réserve. Chouffe avait connu quelqu'un qui appelait ce genre de pluie "Briseuse de joie". On pouvait passer des semaines dessous, sans voir un rayon de soleil. Les nuages couvraient tout le ciel. Ils le couvaient, même, du genre de couvée froide qui vous met les oeufs en stase jusqu'à l'année prochaine. Paie ton poulailler. Chouffe aimait ses oeufs et leur usage, et c'est pour ça qu'en plus de ses lainages et autres fourrures, il avait embarqué deux superbes peaux d'ours : une pour lui, et une pour Héloïse. Il avait déjà la sienne sur le dos, et elle faisait merveille. Il ne sentait pour ainsi dire rien du tout. Héloïse aurait droit à sa peau d'ours la nuit, ou s'il se mettait à faire vraiment froid.
Héloïse était rousse comme lui, et peut-être plus têtue encore. Sa robe épaisse se coagulait en gros pinceaux sombres sous l'effet de l'ondée. C'était une petite ânesse trapue qu'il avait empruntée à un ami montagnard. Le gars lui avait fait jurer de la ramener en bonne santé, de revenir avec tous ses orteils, et de lui ramener de l'alcool de là-bas, qui devait forcément être valable si des gens tenaient le coup par ces froidures. Héloïse était une brave petite bête : jusqu'ici, elle avait enchaîné les lieues sans se plaindre et quasiment sans faire d'histoires (hormis les deux ou trois fois où il avait dû argumenter avec elle, et où il avait fini par dire au groupe de partir devant, pour les rattraper seulement à la nuit tombée).
Chouffe se redressa sur sa selle. Le chemin était pavé, devant. Du très vieux dallage moussu et disparate, usé par le temps et par l'hiver. La route avait dû connaître une certaine importance du temps du Gundor, mais de son heure de gloire, les seules traces étaient ces pierres. Assez rapidement, au rythme du clop-clop du fer sur les dalles, Chouffe et Héloïse arrivèrent en vue de ce qu'ils cherchaient (au moins Chouffe) : un pont sur la rivière.
L'ouvrage, à trois arches, était en partie effondré -les parapets étaient tombés depuis longtemps- mais le tablier avait l'air de tenir encore le coup. Au plus large, il y avait de quoi faire passer deux cavaliers de front.
Des hommes avaient dû essayer de consolider les piles, qui avaient des traces de maçonnerie relativement récente mais partiellement emportées par l'eau.
« Et ben voilà ! Y avait pas long à faire pour trouver un passage. »
Chouffe frotta vigoureusement les flancs -trempés- d'Héloïse et la convainquit de faire demi-tour pour rejoindre Raimon au petit trot.
Sköll, fils de Kåtgram, petit-fils de Mūrj
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Le petit groupe avait décidé de revenir à la tour en ruine, espérant s’y abriter pour la nuit. Enfin, s’y abriter… façon de dire.
Alors que le chasseur de Myzar essayait de trouver le sommeil sous la nuit tombante, la pluie commença à tomber drue et, sans toiture, impossible de s’abriter correctement. La compagnie trouva refuge dans le rez-de-chaussée de la tour en ruine, où la fatigue eut rapidement raison de leur vigilance.
Seul Amaury, chargé du premier quart, veillait sur leur sommeil. Sous une pluie battante, il effectuait ses rondes autour de la tour ancestrale. À chaque passage, son regard croisait celui d'un hibou grand-duc qui avait fait son nid au sommet des ruines. Les yeux orangés du rapace suivaient sa progression, comme si la noble créature participait elle aussi à la surveillance des lieux. Lorsque vint la fin de sa garde, le hibou, comme pour marquer la fin de leur veille commune, déploya silencieusement ses ailes et disparut dans la nuit pluvieuse.
Vint le tour de garde de Chouffe. Tout se passa pour le mieux, sans qu’aucun incident ne soit signalé. Sa ronde finit, il réveilla Raimon.
Raimon commença alors son quart. Malgré la fatigue, l’humidité de ses vêtements et le froid perçant, il n’avait plus qu’un maître mot : vigilance. Cette vigilance n’avait été prise qu’une fois à défaut depuis le début de leur expédition, mais son œil affuté lui avait assuré une chose : il n’y avait aucun indice entre la tour et leur point de départ, pas plus qu’à l’intérieur. Ça, il en était absolument cer-tain. Trempé, glacé malgré l’épaisse couche de vêtements, Raimon s’abrita sous l'embrasure de la porte de la tour. C’est là qu’il le vit ! Son regard avait soudain été attiré par un graffiti dans la pierre. Sûrement, le duc disparu et ses hommes avaient dû indiquer leur but, si loin dans ces terres, ou leur destination !
Raimon plissa les yeux, essayant de lire ce qui était écrit :
"Gui… Guillaume de No… Nor… Nortmannie ! a pi… ici sur ce… pays glacé de…"
Puis relisant d’une traite ce qu’il avait déchiffré.
"Guillaume de Nortmannie a pissé ici sur ce pays glacé de merde"
Bon… au moins il savait que ce guillaume et sa compagnie étaient passés par là. Raimon fit quelques pas de côté, préférant s'écarter de l’emplacement du phrasé Nortmanien.
Maison Altéria, Dames et Seigneurs de Cylariel et de Massoala
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Puis au matin la compagnie prit la vieille route.
Elle était si vieille que même les cartes avaient oublié son existence. Les enfants des enfants de ceux qui l'avaient bâti étaient poussière en leur tombe et seul le vent qui soufflaient froid sur ces landes désolé auraient pu raconter quelques histoires de ce pays de Gundor. Vieux duché à l'antique lignage tombé en désuétude pour finir avaler par des ogres voraces.
Après l'orage vint le beau temps. Il y eu une nuit puis encore un matin. Les jours devinrent semaine et la bandes s'enfonçait dans le pays. Partout autour la lande âpres de roches sombres sur lequel pousse un lichen dur. Quelques arbustes aux troncs tortueux qui résistent au vent qui descendant des monts du nord prend vitesse et hargne sur la plaine stérile qui de mémoire d'hommes n'a guère connu de jours radieux.
Ici l'on ne vit pas, quelques rares chasseurs à la poursuite de grands troupeaux de rennes s'y aventurent parfois. Le havresac plein de vivres et d'épaisses couches de fourrure et de laine pour lutter contre un climat qui rivalise d'astuces pour perdre ceux qui respirent.
La compagnie suivait la piste du convoi de Nortmannie sans réelle difficulté. Avançant bien plus vite qu'eux ils pouvaient en une journée de marche croiser jusqu'à trois traces de feux de camp qu'après deux semaines à pister chacun pouvait reconnaître sans peine.
Il y eut un soir, il y eu un matin.
Le dernier veilleur des quart de la nuit s'ébroua. Sans doute avait il baissé sa garde un instant. Sommeillé quelques peu. Combien de temps ? Un battement de cœur ? Une minute ou une heure ?
Autour de lui ses compagnons dormaient calfeutrés dans quelques tentes aux toiles cirés. Et lui, cillant dans la lumière du petit matin de l'hiver observait un paysage blanc et morne.
Le ciel plus bas s'était crevé et la neige qui déjà depuis plusieurs jours étaient visibles aux sommets descendaient maintenant sur la plaine.
Couvrant de son immense manteau blanc les désolation du paysage.
Duc de Nortmannie, Seigneur de l'Ouest
"Ce qu'avons, Gardons ! "
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