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Mardor, 24e phase de l'hiver de l'an IX de l'ère 24
Dans le petit port d’Occitia, la pluie et l’odeur iodée accompagnaient l’arrivée des troupes moroses. Les soldats fatigués, à l’armure abîmée et parfois même meurtri dans la chair se mélangeaient aux pécheurs inquiets. Ce n’était pas la victoire tant attendue ni la fête espérée. L’attaque avait surpris le conseil de la Baronne, malgré les signes. Alors, une grande vague de combattants étaient partis, l’humeur déchaînée. Mais leur retour apportait des nouvelles mitigées et pour seule consolation, savoir que l’adversaire avait perdu plus de combattants. Pouvais-t-on appeler ça un succès ? A croiser les regards désabusés nous avions vite la réponse. Mais si le moral des troupes pouvaient rapidement être compris, celui de la Baronne Xlatinir semblait insondable. Avec son habituel long manteau noir, elle observait ses troupes débarquer sur le ponton. Derrière elle se tenait une cohorte de scribes, qui notaient chaque nom, fonction et affaires des défunts rapportés dans un draps. Tout ce travail minutieux servirait à rendre les corps aux familles et ainsi les enterrer dignement. La Baronne était une personne d’honneur qui tenait a respecter chaque épées tombées pour elle. Face à ce défilé lugubre, nous aurions pu croire que des larmes commençaient à naître au coin des yeux de la dame. Cependant, avant que quiconque puisse vérifier, la jeune femme rousse se détourna et fit signe à ses serviteur de lui amener son cheval. Il était temps après ce long combat de revenir dans son donjon à Occitia.
A peine arrivé dans sa demeure, elle prit seulement la peine de retirer sa cape avant de monter plus haut dans la tour. Personne n’osa lui adresser la parole et les quelques curieux allaient plutôt poser leurs questions aux soldats arrivés. Ceux qui la suivaient étaient les scribes qui avaient fini leur funeste travaux de répertoire. Après avoir parcouru quelques couloirs silencieux, la dame poussa une porte qui laissa dévoiler une grande pièce de travail. La lumière du crépuscule et celle du feu dans une grande cheminée laissaient apercevoir différents bureaux. Sur ceux-ci était éparpillés des pages parfois noircies d’inscriptions ou alors encore vierge, différentes plumes et encrier, qui avaient laissé des marques séchées sur le bois. Aux premiers regards nous aurions pu penser qu’un désordre régnait dans cette pièce. Néanmoins, lorsque Léonore Xlatinir s’assit devant son grand bureau et que chacun des copiste firent de même, chaque tas de feuilles et ouvrages à demi ouvert se révélèrent faire parti d’une organisation plus complexe. En effet, la dame avaient mis en place une méthode pour consigner tous les évènements, des plus importants au faits divers de paysans. L’objectif étaient d’écrire tout les changements que connaissait Okord et au fil des années, réussir à être le plus exhaustif possible. C’est cette capacité d’observation et d’écriture qui avait convaincu le Duc Altéria de confier à une jeune prêtresse d’Yggnir le titre de chevaleresse. Depuis elle continuait cette quête avec de plus en plus de scribes et d’observateurs dans le royaume. Mais si un grande partie du travail était délégué, Léonore Xlatinir tenait à continuer consigner certains faits elle même. Et c’est ce qu’elle fit ce soir là, derrière son grand bureau. A la lumière du feu, elle trempa sa plume et commença le récit méthodique de la bataille. Chaque décisions prises, rapports d’éclaireurs et tactiques mises en places dont elle se souvenait était soigneusement consignés. Mais aussi, ses erreurs et doutes au cours de l’affrontement. Tout ce travail était insufflé par son farouche désir de vengeance. Beaucoup de ses hommes étaient morts à cause de négligence et elle se tenait responsable de ne pas avoir pu leur permettre de se battre dignement, pour prouver leur valeur a être accueilli dans la Grande Armée Divine. Certains racontent que Léonore n’est pas sorti de son bureau pendant plusieurs semaines, ou encore qu’elle n’a parlé à personne sauf à Yggnir, dans ses prières. Ce qui est sûr, c’est que la prêtresse n’était plus la même et elle laissait bien comprendre qu’elle ne serait plus décontenancé lorsqu’elle reprendrait les armes avec ses hommes, bien au contraire…
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