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Le voyage en Valdor, partie VI : Le nain nous expulse
Karl hocha doucement la tête lorsque Maria mentionna que le roi n'était pas très populaire à Mitterdorf. Il s'apprêtait à répondre, mais un mouvement brusque attira son attention. Le nain de la brasserie, toujours aussi grincheux, s'approcha de leur table avec un regard sévère.
« Bon, va falloir dégager maintenant, la journée est finie ! J'ai pas que ça à faire, hein ! Allez, oust ! »
Karl esquissa un sourire amusé, levant les mains en signe de paix. « Très bien, très bien, on s’en va. » Il jeta un dernier coup d’œil à son verre de vin à moitié plein, avant de se lever. Maria, légèrement surprise, le suivit, et ensemble, ils quittèrent la petite brasserie pour se diriger vers le château de Karl.
Une fois dehors, le marquis reprit leur conversation tout en marchant à un rythme tranquille.
« Vous disiez que le roi n'est pas très populaire à Mitterdorf... ça ne m'étonne pas. S'il ne montre aucun signe de leadership, il finit par perdre le respect de ceux qu'il est censé diriger. C’est une situation que nous connaissons bien ici à Valdor, et c’est pour cela que nous avons choisi notre propre voie. »
Karl observa brièvement Maria, repensant à sa manière de parler de sa baronnie. Elle avait mentionné plusieurs fois le mot « parfois » en évoquant son administration, et cela ne lui avait pas échappé. Il se demanda si cela signifiait qu’elle rencontrait des difficultés plus profondes à Mitterdorf.
« Vous avez mentionné que parfois vos alliés vous aidaient... Est-ce qu’il y a des problèmes spécifiques à Mitterdorf ? Vous semblez laisser entendre qu'il y a des défis que vous gérez seule, ou presque. »
Sa question était posée avec un intérêt sincère, même s’il évitait de la presser pour ne pas paraître trop intrusif. Après tout, il savait que les fiefs pouvaient cacher bien des luttes internes. Et pourtant, cette insistance discrète sur le « parfois » éveillait sa curiosité.
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Le voyage en Valdor, partie VI : Les erreurs d'un père
Maria n'eut même pas eu le temps d'en placer une, que le nain les avait expulsés tous les deux de la brasserie. Elle fit un simple soupir amusé, se retenant de rire un peu, voyant le nain grincheux qui avait juste hâte de terminer sa journée. La belle dame se levait de sa chaise, suivant le marquis, et quittant la brasserie locale. Elle le suivait, marchant au même rythme que lui, alors qu'elle l'écoutait parler du roi.
- S'il n'est pas capable de montrer qu'il est capable de superviser et de diriger un royaume, alors comment peut-il mériter le respect ?
Répondit-elle, alors qu'elle continuait de marcher aux côtés de Karl. Elle avait un avis un peu négatif sur le roi, tout comme les habitants de Mitterdorf faisaient de même. Maria voyait cet homme, bien qu'elle ne l'avait jamais vraiment vue en réalité, comme étant un incapable qui ne savait pas gérer un royaume, ni même essayer de faire quoi ce que soit pour imposer au moins un peu de respect. La honte.
- Et bien... Le précédent seigneur, mon père donc, n'a pas été capables de gérer Mitterdorf et nous a laissé, ma tante et moi, des problèmes qui fallait régler.
Répondit-elle, ayant un souvenir un peu amer, quand elle était rentrée pour toute la première fois dans le domaine des Wolfhart et qu'elle avait vu la montagne de travail qui fallait faire, car son père n'avait pas été capable de le faire, tel le digne seigneur qu'il devait être.
- Mon père était un coureur de jupon, il a eu de nombreux enfants illégitimes, dont moi. Il préférait boire, s'amuser, aller aux maisons closes, faire la fête, que de gérer Mitterdorf.
Disait-elle avec un ton un peu amer, elle ne connaissait pas vraiment les autres enfants bâtards de son père, elle sait juste, de sa tante, qu'elle avait au moins un demi-frère qui était devenu un prêtre d'Yggnir, qu'une demi-sœur était l'amante d'un marchand et qu'elle voyageait à ses côtés, en bref, elle ne connaît rien d'eux, et elle ne s'intéressait pas vraiment à les rencontrer.
- Bien que ma tante a été une très grande aide pour gérer Mitterdorf et tenter de réparer les erreurs du seigneur Karl Leopold, cela n'était, cependant, pas très suffisant. Encore aujourd'hui, bien qu'il y a eu une nette amélioration de la situation, cela reste encore un peu compliqué, surtout pour ce qui est des ressources de la pierre.
Dernière modification par wolfhart_ (2024-10-10 19:00:07)
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Le voyage en Valdor, partie VII : Réflexions troublées
Karl marchait d’un pas décidé aux côtés de Maria, mais ses pensées étaient ailleurs. Le dernier échange qu’ils venaient d’avoir tournait encore en boucle dans son esprit. Mon père était un coureur de jupons… Il préférait boire, s’amuser, aller aux maisons closes, faire la fête, que de gérer Mitterdorf. Ces mots, dits avec une amertume à peine voilée, le laissaient perplexe.
Il ne s’était jamais vraiment soucié des affaires familiales des autres seigneurs, mais là, c’était différent. Peut-être à cause du ton de Maria, de la franchise avec laquelle elle dévoilait son histoire. Cela contrastait avec son propre rapport à sa famille. Lui qui portait le poids du nom de Valdor avec une fierté rigide, même si cela signifiait faire face à des attentes presque impossibles à satisfaire.
Il y avait quelque chose dans ce qu’elle avait dit, quelque chose qui réveillait une part de compassion en lui, un sentiment qu’il refoulait d’ordinaire. Maria, malgré son allure noble et sa prestance, traînait derrière elle les erreurs d’un homme qui aurait dû la protéger, la guider. Karl savait ce que c’était que d’hériter des problèmes d’autrui, mais il n’avait jamais imaginé que la dame de Mitterdorf, si solide en apparence, aurait pu connaître un tel désarroi dans son propre domaine.
Leurs pas résonnaient faiblement dans les ruelles étroites de Valdor, Karl menant sans vraiment y prêter attention, plongé dans ses pensées. Les lanternes accrochées aux murs projetaient des ombres qui semblaient s’allonger et se tordre autour d’eux, comme les vestiges des histoires qu’ils portaient tous deux.
Maria avait évoqué les ressources de la pierre, un problème qui persistait malgré les efforts. Il aurait pu se saisir de cette opportunité pour parler affaires, pour envisager un partenariat qui pourrait être bénéfique aux deux domaines. Mais quelque chose l’en empêchait. Peut-être était-ce cette proximité qu’il ressentait soudain, ce lien fragile entre leurs deux vies, deux chemins qui se croisaient dans la complexité des responsabilités familiales et des héritages.
Le nom de son père, Karl Leopold, restait en suspens dans son esprit. Était-ce là son propre avenir ? Était-il lui aussi voué à être un seigneur dont les décisions seraient jugées et redressées par ceux qui viendraient après lui ? Cette pensée le troubla davantage qu’il ne l’aurait admis.
Ils arrivèrent enfin devant le château. Karl se détourna légèrement pour jeter un coup d’œil à Maria. Il la conduisit à travers les couloirs de pierre, où le silence était encore plus pesant que dans les ruelles. La nuit semblait absorber toute lumière, toute chaleur, laissant place à une réflexion froide et introspective.
Devant la porte de sa chambre, il hésita. Les mots de Maria étaient toujours là, dans son esprit. Il sentait une étrange mélancolie s'installer, une forme d’empathie pour elle, un sentiment qu'il n’avait que rarement éprouvé.
Il s’inclina légèrement avant de lui ouvrir la porte, sans ajouter un mot. Puis, avec un regard empreint d’une gravité nouvelle, il la laissa entrer, ses propres pensées encore embrouillées par tout ce qu'il venait d'entendre.
Une fois seul, il resta un moment figé, contemplant le long couloir désert.
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Le voyage en Valdor, partie VII : La baronne est enfin chez Karl
Depuis sa tendre enfance, Maria avait vécu avec sa mère et uniquement sa mère. Bien que c'était une vie simple, sa mère avait tout fait pour donner une bonne éducation Maria, bien qu'elle ne soit qu'une simple servante. La baronne sera toujours reconnaissante pour tout ce que sa mère lui avait donné, mais jamais pour son père. Pourquoi être reconnaissante envers un homme qu'elle n'avait jamais connu ? Pourquoi être reconnaissante envers un homme qui avait lâchement enfanté sa mère en faisant croire à de nombreuses fantaisies et rêveries ? Maria était ferme là-dessus, elle était amère envers cet homme. Amère pour sa lâcheté, amer pour n'avoir pas honoré le nom des Wolfhart, amère pour avoir procuré de la honte, amère pour avoir délaissé Mitterdorf. Avant même de devenir une femme de la noblesse, Maria n'était qu'une simple servante au service des plus puissants, ignorant son ascendance, car sa mère souhaitait garder ceci secret cette sorte de honte d'avoir été embobiné par Karl Leopold. Et alors qu'elle pensait vivre une vie des plus simples, comme sa mère, elle avait appris du jour au lendemain, qu'elle était la fille d'un seigneur, certes bâtarde, et qu'elle devait maintenant diriger Mitterdorf. Jamais elle ne connaîtra la raison de la décision de sa tante, Maria-Anna pour avoir refusé l'héritage que son géniteur lui avait laissé...
Maria était elle-même dans ses pensées, seul le silence régnait entre l'homme et la femme. Et alors qu'elle marchait dans les ruelles silencieuses de Valdor, ils arrivèrent enfin devant le château de Karl. C'était une belle bâtisse, et la jeune femme ne pouvait s'empêcher d'admirer l'architecture de l'extérieur, comme à l'intérieur. Elle observait, le silence régnant toujours, alors qu'elle marchait et suivait le marquis dans les couloirs pierreux du château, arrivant devant une porte. Et alors qu'elle rentrait, regardant la chambre, elle se retournait, ses yeux bruns regardant l'homme dans ses pensées.
- Est-ce que tout va bien ?
Demandait la jeune femme, regardant Karl. Est-ce qu'elle l'avait rendu mal à l'aise en évoquant son père ? Elle n'espérait pas que cela soit ça qui causait un tel souci au marquis.
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Le voyage en Valdor, partie VIII : Un héritage lourd à porter
Karl, encore profondément troublé par les récits de Maria sur son père, ressentit une pointe d’embarras lorsqu'elle lui demanda s’il allait bien. Ses yeux bruns le scrutaient, peut-être avec une forme de douceur, peut-être avec une inquiétude qu’il n’avait pas anticipée. Il croisa son regard et ressentit un étrange mélange de compassion et de malaise. Les histoires qu’elle venait de lui confier, sur ce père absent et déchu, résonnaient bien plus profondément en lui qu’il n’osait l’admettre.
Il ouvrit la bouche pour répondre, mais aucun mot ne franchit ses lèvres tout de suite. Comment pourrait-il lui expliquer qu’il comprenait, à sa manière, ce qu’elle traversait ? Qu’il était lui-même hanté par l’idée d’échouer en tant que seigneur ? Lui qui, malgré tous ses efforts, n’avait pas encore trouvé sa place en Valdor, malgré les titres et les responsabilités.
Il détourna les yeux, observant un instant la porte de la chambre de Maria, avant de murmurer avec une voix plus faible qu’il ne l’aurait souhaité :
« Oui, tout va bien… je suis simplement… fatigué. »
C’était en partie vrai, la lourdeur des responsabilités qui pesaient sur lui, combinée à la proximité de la jeune femme, le laissait épuisé. Mais il savait au fond que c’était plus que cela. Les mots de Maria avaient réveillé quelque chose qu’il avait préféré ignorer pendant des années : la crainte d’être vu, un jour, comme un homme qui échoue à honorer son propre nom, comme un seigneur incapable de gérer son domaine ou de le protéger.
Ils avaient marché ensemble à travers les ruelles, mais ce voyage n’avait pas seulement été physique. Les confidences échangées avaient creusé un chemin dans son esprit, ramenant à la surface des doutes et des peurs qu’il pensait avoir enterrées. Il se demandait à quel point ces deux vies, celle de Maria et la sienne, étaient plus similaires qu'il ne l'aurait jamais imaginé.
Il s’adossa légèrement contre le mur, prenant un moment pour retrouver son calme. Le silence pesait encore lourd dans l’air, et il se força à retrouver son masque de marquis, ce visage distant et autoritaire qu’il portait pour cacher ses faiblesses. Pourtant, il sentait que devant Maria, ce masque avait commencé à se fissurer.
Il se redressa finalement, posant un regard plus assuré sur elle, bien qu'une part de lui restait troublée. Maria représentait un mélange d’ambitions, de regrets, et d’incertitudes. Mais elle était forte. Forte malgré tout ce qu’elle avait vécu, tout ce qu’elle portait comme fardeau. Karl se demanda, en la regardant une dernière fois avant de s’incliner légèrement et de tourner les talons, s'il était capable de faire face à ses propres démons comme elle semblait le faire.
Sans un mot de plus, il la laissa dans sa chambre, le bruit de ses pas s’évanouissant dans les couloirs du château, alors que ses pensées, elles, restaient agitées, comme les vagues d'une mer tourmentée.
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Le voyage en Valdor, partie VIII : Le calme avant la tempête
Maria avait des doutes face à la réponse du marquis. Seulement fatigué ? Il avait l'air plus troublé et peut-être déprimé, que simplement fatigué. Elle espérait ne pas l'avoir mis dans l'embarras en parlant du sujet de son père. Même mort, il pouvait causer des problèmes à des gens. Elle le regardait avec ses yeux bruns, elle voulait lui demander ce qu'il n'allait pas, mais elle s'avisait avant de dire quoi ce que soit. Maria ne voulait pas trop fouiner dans les problèmes du marquis, mais en même temps, elle le voulait. La baronne avait commencé à une certaine affection particulière pour le marquis, alors qu'à la base, elle ne voulait qu'une simple alliance diplomatique par le mariage. Mais, elle ne pouvait pas s'empêcher, Karl était un homme bon qui avait ses qualités et ses défauts, et qui lui avait parmi de découvrir les terres de Valdor, alors qu'il aurait pu très bien ne pas le faire. Elle avait vu chez cet homme, une personne qui était prête à faire changer les problématiques religieuses, mais aussi, les problèmes sur l'acceptation entre personnes ne partageant pas la même foi.
Maria avait pu voir les nombreuses façades du visage de Karl, entre celui qui veut se faire passer comme autoritaire, distant et puissant, et celui du gentilhomme avec des bonnes manières et qui souhaitait découvrir sa culture à Maria. Mais voilà que la dame voyait légèrement un tout autre visage, celui d'un homme, qu'elle suppose, fatigué et peut-être plus. Et alors qu'elle le regardait partir, elle ne pouvait pas s'empêcher d'ouvrir la bouche avant qu'il ne soit trop loin pour qu'il l'entende.
- Reposez-vous bien dans ce cas, marquis.
Ce n'étaient que des mots simples, Maria aurait voulu dire quelque chose de mieux, mais elle n'aurait pas vraiment réussi. Peut-être que ces mots auront un effet sur le marquis, elle ne savait pas vraiment. Il n'avait pas répondu et elle pouvait le voir s'éloigner de la chambre qu'on lui avait assignée. Elle fit un doux soupir, avant de s'approcher de la fenêtre de sa chambre, regardant l'extérieur, alors qu'elle devint pensive. Elle espérait que ce n'était simplement que de la fatigue, et pas quelque chose de profond. La dame ne pouvait pas s'empêcher de ressentir une certaine inquiétude par le changement d'humeur soudaine de l'homme...
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Le voyage en Valdor, partie IX (fin) : La fuite sous la lune
La nuit était tombée sur Valdor, enveloppant le château d'un silence presque oppressant. Karl, assis sur le bord de son lit, observait la lumière de la lune qui filtrait à travers les fenêtres. Les ombres dansaient sur les murs de pierre, amplifiant son malaise. Son esprit était en proie à des pensées sombres, mais il ne pouvait mettre le doigt sur ce qui l'inquiétait.
En scrutant la cour depuis sa fenêtre, il aperçut des silhouettes en mouvement. Des gardes, la mine préoccupée, se déplaçaient avec une rapidité troublante. Une sensation d'angoisse le saisit, mais il n'y avait rien à quoi s'accrocher. Il était fatigué, oui, mais pas au point de s'imaginer des dangers là où il n'y en avait pas.
Soudain, un bruit de pas précipités résonna dans le couloir. Eamon, l'un des gardes personnels de Karl, entra dans la chambre, le visage blême.
« Monseigneur, il faut partir. Ils viennent pour vous. »
Karl se redressa, surpris. « Qui vient ? »
Eamon balaya la pièce du regard, le souffle court. « Des hommes envoyés par le Conseil. Ils ne cherchent pas à discuter. »
Karl était encore trop perdu pour réagir. Sa tête tournait, et il se sentait comme piégé dans un cauchemar. Eamon s'approcha, insistant avec une voix urgente, « Il n'y a pas de temps à perdre. »
Le regard d'Eamon se posa sur Maria, restée en retrait, ses yeux bruns remplis d'inquiétude. Karl échangea un regard avec elle, une question muette entre eux. Que faire ? Son cœur battait plus vite à l'idée de ce qui l'attendait.
Eamon fit un signe de tête vers une sortie secrète. « Par ici. Suivez-moi. »
Sans un mot, ils se dirigèrent vers le couloir sombre, l'atmosphère chargée d'une tension sourde. Karl était toujours engourdi, chaque pas résonnant comme un coup de tonnerre dans son esprit troublé. Ils filèrent à travers le château, le silence oppressant étouffant leurs pensées.
Arrivés aux écuries, ils trouvèrent un seul cheval déjà préparé. Karl, réalisant la situation, comprit qu'ils n'avaient pas le choix. Il monta rapidement en selle et se tourna vers Maria, sa main tendue.
« Vite, monte avec moi ! » dit-il, la voix pressante.
Maria, sans hésiter, saisit la main de Karl et, avec un effort, elle réussit à grimper derrière lui, se serrant contre lui pour ne pas tomber. Karl sentit son cœur s'accélérer, un mélange de détermination et d'angoisse. Eamon, à ses côtés, vérifia les alentours, mais le danger était déjà là, prêt à frapper.
Alors qu'ils se préparaient à partir, un cri fendit l'air. Karl se retourna et aperçut une lueur dans le couloir : des gardes du Conseil se dirigeaient vers eux.
« Eamon ! » Karl cria, mais Eamon se jeta au-devant d'eux, prêt à les retenir.
Il se battait vaillamment, mais Karl savait qu'il ne tiendrait pas longtemps. Leurs regards se croisèrent un instant, une promesse silencieuse dans l'échange.
« Allez, maintenant ! » Eamon s’écria, déterminé, alors qu'il se jetait dans la mêlée.
Maria était là, silencieuse mais résolue. Karl serra les rênes avec force et, d'un coup de talon, il lança le cheval au galop, l'air frais fouettant leurs visages. Le bruit des sabots résonnait dans la nuit, et l'angoisse grandissait en lui.
La forêt s'ouvrait devant eux, une obscurité accueillante. Karl sentait la peur monter, mais il ne pouvait se permettre de faiblir. Ils devaient atteindre les terres de Maria, un sanctuaire où ils pourraient se retrouver.
À chaque foulée, le château s’éloignait, mais Karl avait l'impression que le danger le suivait. L'idée que tout cela ne pouvait être qu'un rêve lui traversait l'esprit. Comment en était-il arrivé là ?
L'écho des combats derrière eux s'estompait lentement, mais il savait que ce n'était qu'une question de temps avant que le Conseil ne découvre leur fuite. Ils étaient en danger, et cela pesait lourdement sur ses épaules. La lune éclairait leur chemin, mais l'inquiétude ne les quittait pas.
Avec Maria agrippée à lui, Karl savait qu'il devait se battre pour leur avenir, même si chaque pas était incertain et chaque décision pesait comme une pierre sur son cœur.
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Le voyage en Valdor, partie IX (fin) : Un marquis déchu de ses titres, fugitif de ses propres terres, fuyant en direction de Mitterdorf...
C'était durant cette nuit paniquée que Maria fut réveillée par une main la secouant doucement. Alors qu'elle ouvrait les yeux, ne comprenant pas vraiment pourquoi on la réveillait en plein milieu de la nuit, les seuls mots qu'elle put comprendre durant son état encore sommeilleux les mots "se préparer", "vite", "marquis", et "danger". Elle eut seulement quelques secondes pour comprendre qu'il y avait un réel problème, elle hochait la tête avant de se lever de son lit. Le garde, Eamon était son nom, sortait de sa chambre, surveillant le couloir, le temps que la dame se préparait rapidement. Une fois que la baronne avait terminé de se préparer avec rapidité, la jeune femme sortait de la chambre, emmenait rapidement par le garde avec un pas précipité, longeant les couloirs pierreux du château, pour arriver dans la chambre privée du marquis. Eamon parlait, expliquait ce qu'il se passait, Maria échangeait un regard avec Karl, l'invitant à suivre le loyal garde, avant que cela ne soit trop tard. Que pouvait-elle dire ? Elle ne pouvait pas s'empêcher d'être muette, la situation fut tellement inattendue qu'elle n'arrivait pas à trouver les mots.
Elle marchait rapidement, aux côtés du marquis, alors qu'ils suivaient le garde. Alors qu'ils arrivaient dans les écuries, le cheval déjà préparé, et quand Karl montait dessus et lui demandait de vite monter, elle n'hésitait pas face aux mots de l'homme, attrapant sa main pour monter derrière lui, passant ses bras autour de lui, s'agrippant. Tout allait si vite, Eamon qui retenait les gardes, et Karl qui lançait le cheval au galop pour fuir face à cette catastrophe. Plus ils avancèrent, plus Maria voyait qu'ils s'éloignaient du château de Karl.
Et voilà maintenant qu'ils étaient en fuite, ils devaient retourner sur les terres de la baronne. Maria n'aurait jamais imaginé cela, est-ce que c'était un coup monté préparer pour faire chuter Karl de son piédestal ? Qui voudrait faire ce genre de chose contre l'homme ? Est-ce que c'était pour se venger, par jalousie ou par pure ambition ? Maria n'en avait pas encore la connaissance des raisons, mais ce qu'elle savait était qu'elle devrait aider Karl et ne pas le laisser face à cette misère...
Que réservait l'avenir pour eux ?
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