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#1 2024-10-10 18:48:43

Denryl Altéria
Inscription : 2024-08-12
Messages : 109

Le début d'une lignée

Denryl se regardait dans la glace, observant son allure sous l’œil vigilant de son fidèle valet, Cysiphe. En réajustant le col de son pourpoint, le jeune seigneur fit la grimace, agacé. Cela faisait maintenant quelques temps que la puissance et la renommée de sa maison l’avait hissé au statut de Prince.

Y a-t-il quelque chose qui vous déplaise, seigneur ?

Oui, ne le vois-tu donc pas, Cysiphe ?

Le Prince se tourne, montrant de la main la chambre aux couleurs chatoyantes. Celle-ci, baignée dans la lumière du jour naissant, laissait apparaître les meubles finement ouvragés d’artisans réputés. Sur une longue tablée en bois de Santal se trouvait mets et alcools, affichant la richesse omniprésente du lieu.

J’ai vécu sur les champs de bataille, à porter des armures et à en briser ! Tout ce luxe, ces manières… même si mon lettré est distingué, ce n'est pas moi.

Denryl s’approche alors de la fenêtre observant depuis la citadelle les rues prospères de la cité, où le commerce s’était développé à grande échelle. Les pierres blanches des demeures s’étalaient jusqu’au lointain mur d’enceinte de la ville. Poussée par une expansion démesurée, la ville s’était grandement développée  au cours des 5 dernières années.

Vos compétences ne laissent pourtant pas à désirer seigneur. Vous avez sécurisé de nombreuses terres peuplées de bandits, permettant aux habitants de Cylariel de prospérer et à la cité de s’élever. Ne l’appelle-t-on pas Joyau Blanc de Massoala ? Vous avez également prouvé à plusieurs reprises vos compétences militaires, en affrontant les seigneurs d’Autriche et de Nortmannie.

Mais je fais bien pâle figure à la cour. Que voient donc les autres ? Notre maison est trop récente, nos murs trop neufs. Nous n’avons pas participé à forger le passé de ce Royaume. On gagne le respect d’un guerrier en le combattant, et certains doivent maintenant se rendre compte que les compétences guerrières de notre maison n’ont rien à envier aux plus grands de ce Royaume. Mais qu’en est-il des autres ? Un masque reste un masque, et mes mouvements trahissent des origines plus modestes. C’est bien la première fois que je me retrouve dans une bataille que je ne sais mener.

Seigneur, il existe d’autres moyens. dit le valet en arrangeant le vêtement de son seigneur.

Ha ! Et à quoi pense-tu, Cysiphe ? Exprime donc ta pensée !

Le valet se recule, sa posture impeccable. Il prend alors une grande inspiration, et dévoile alors le fruit de sa pensée.

Ce qu’il vous faut, seigneur… c’est une épouse.

Une expression de surprise absolue traversa alors les traits du Prince. Denryl ouvrit la bouche mais aucun son n’en sortit. Les paroles de son valet tournèrent en boucle dans ses pensées. Il finit par arquer un sourcil, l’air de dire « Tu es sérieux ? », puis réfléchit intensément. Oui il avait déjà songé au mariage, mais pour que cela vienne de son propre valet...

Lorsqu’il se mit à afficher un demi sourire, Cysiphe sut alors que sa proposition avait aboutie.

Ce n'est pas une si mauvaise idée... très bien, faisons cela.


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#2 2024-10-11 02:24:34

Denryl Altéria
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Re : Le début d'une lignée

La fête battait son plein, nombreuses étaient les demoiselles de tout Okord qui s’étaient rendues au bal. Le prince discutait, accordait danse sur danse, échangeait politesses et mondanités.

Mais il savait : des années sur le champ de bataille à voir la vie quitter les yeux de ses adversaires, des années en politique à percer les intentions cachées derrière les mots, un sourire, une lueur dans l’œil, un frémissement… toutes les femmes qu’il avait croisé ces dernières heures n’étaient attirées que par deux choses : son titre et ses biens.

Quel ennui.

Esquissant un sourire forcé, Denryl s’inclina légérement sous les yeux de son valet, Cysiphe.

Dames, je me dois de prendre congé,  il semblerait que l’Altevin soit plus traître qu’il n’y paraisse. Je vais prendre l’air, et vous laisse donc profiter pleinement de la fête.

Le prince s’éloigna, alors même que son valet entama habilement la conversation avec les dames, offrant un court répit à son seigneur. Brave Cysiphe, il l’aurait presque pris dans ces bras si cette terrible idée de bal ne venait pas de lui à la base.

Quel désastre.

Denryl sortit, et s’appuya contre le mur extérieur. Il fit tourner sa coupe, remuant le liquide rougeâtre aux teintes envoutantes. Le prince était perdu dans ses pensées. Il avait entendu parler des rumeurs qui faisaient état d’un changement religieux sur les terres du Roy disparu et du Tokva, le cœur religieux de la foi d’Yggnir. Sottises, se dit-il, personne ne croirait de telles rumeurs. Alors… pourquoi n’arrivait-il pas à se séparer de cette pensée ?

Denryl secoua la tête, se remettant les idées en place : l’heure n’était pas au doute. Mais à quoi bon, ce bal n'avait pas porté ses fruits, alors autant profiter de ces quelques instants de calme.

Il observa les lueurs du couchant, qui illuminaient la cité. Les rayons chatoyants coloraient les murs blanc en contrebas d’une teinte orangée, transformant le paysage. Son regard se dirigea vers les jardins déserts qui parcouraient l’entrée de sa demeure, emplis de roses, giroflées, jasmins et autres fleurs. Et Il vit la femme qui dansait au milieu de celles-ci, sa chevelure blonde se mouvant au rythme de ses mouvements. D’abord désintéressé, Denryl commença à faire attention à cette danse. Quelque chose n’allait pas. Et soudain, il comprit.

Quelle… surprise.

Envoûté, Denryl regardait la femme exécuter à la perfection les mouvements martiaux propres au maniement de la lance. Elle portait une robe de qualité, ouverte sur le bas des jambes. Les plis dansant de celle-ci reflétaient les derniers rayons de soleil, alors que ses pas la guidait avec une précision mortelle entre les fleurs, sans en toucher aucune.

Il pouvait les imaginer. Les cadavres parsemant le sol, qu’elle évitait consciencieusement. Il pouvait les voir. Les mouvements de cette invisible lance qui prenait la vie sans aucun geste superflu et qui occupaient l'espace sans aucune ouverture. La grâce avec laquelle elle se mouvait n'avait d'égale que la stature digne qu'elle maintenait en permanence. Alors qu'elle se retournait, Denryl anticipa son mouvement et lui saisit le poignet d’un geste vif. Il s’était approché sans s’en rendre compte, hypnotisé par le spectacle qui s’était offert à lui.

Il plongea alors son regard azur dans ses grands yeux verts.

M’accorderiez-vous cette danse ?

Dernière modification par Altéria (2024-10-11 02:30:24)


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