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Saedor, 28e phase de l'hiver de l'an IX de l'ère 24
L'activité de pêche était particulièrement dense dans la région, aussi les deux navires ne passèrent pas inaperçus.
"Des Strolatz ! Les mangeurs d'enfants !" criaient les pêcheurs paniqués qui ramenaient leurs navires à quai, dans la désorganisation la plus totale.
La nouvelle parvint rapidement aux garnisons locales et à Cylariel, qui entrèrent aussitôt en état d'alerte, puis au Duc.
"Les soldats d'Osterlich ? Combien sont-ils ?
- Deux navires, seigneur,ils se dirigent vers l'intérieur des terres !
- Deux navires, pas plus ?"
Denryl réfléchissait à toute vitesse. S'agissait-il d'éclaireurs ? Une armée plus importante suivrait-elle ?
Loin de savoir qu'il s'agissait d'une délégation, le Duc se mirdilla la lèvre inférieure, se jurant de contruire plus tard un réseau de forteresse en bord de côte et de faire construire des navires de guerre pour contrôler l'entrée du canal.
Mais pour le moment, il n'avait rien pour intercepter ces navires.
"Cysiphe, mon valt, nous allons envoyer un pigeon à la princesse ! Et en l'absence du roi, une autre au régent !"
Lorsque le message parvint à la princesse Von Festung, celle-ci était dans le confortable petit salon du chateau d'Oseberg, capitale des Trofs, en compagnie du comte Ferdinand d'Autriche.
Un messager entra, le visage livide, tenant dans sa main une lettre.
" Princesse ! Une missive du Duc Alteria.
- He bien alors messager, que vous arrive t il ?" - dit elle en s’approchant calmement.
Le messager secoua la lettre comme pour l’inciter à l’ouvrir rapidement.
" Les strolatz madame, ils ont vus des strolatz ! "
La princesse s’activa, elle se saisit du courrier et lu rapidement. *
" Messager, allez immédiatement en salle du trône informer les seigneurs d’okords.
Dites leur bien de mettre en alerte leurs troupes et leurs marins, mais qu’ils n’agressent pas ces deux navires tant que nous ne connaissons pas leur motivation. "
Le messager reparti à la hâte tandis que Rose Marie se tourna vers le comte Ferdinand.
" Comte d’Autriche, j’ai bien peur que nous ne devions remettre à plus tard cette entrevue. Deux navires portant des strolatz ont été vus au sud de l’île de Massoala. Nous devons nous préparer au pire."
Le Comte Ferdinand d’Autriche, qui se pensait pourtant passé grand maître du contrôle de soi en toute situation devint fébrile en constatant ce remue-ménage ; il se demandait, avec sa suspicion habituelle, s'il s'agissait là d'une manipulation de la Princesse.
Constatant toutefois que son hôte princière semblait sincèrement touchée, il se décida à trancher en faveur de son honnêteté et se releva avec dignité.
" Votre Altesse, surviennent peut-être des événements qui nous donneront l'occasion d'illustrer notre propos. Si votre engagement pour le Royaume est sincère, tout comme votre volonté de le protéger, vous pouvez compter dès à présent sur mon assistance.
- Soit. Suivez moi, allons au pigeonnier afin d’en apprendre plus sur leurs mouvements."
Quelques heures et plusieurs pigeons plus tard, la princesse Von Festung et le comte d'Autriche quittaient la capitale dorée sur leurs montures respectives. A la tête de dix colonnes de chevaliers, ils prenaient la direction de l'embranchement au nord de Toroult, petite cité du baron Neslepaks. Préalablement informés par le duc Denryl Altéria que les navires ramaient en direction de l'ouest au passage sud d'Alazée, la princesse avait envoyé un escadron de cavaliers au port de Mitterdorf. Sur l'autre rive, un escadron de cavaliers du Duc Altéria avait suivi les deux navires sur plusieurs lieues. Ils arrivèrent au rétrécissement de Mitterdorf. De l'autre côté, ils distinguèrent des cavaliers en armures dorées.
"Je ne vois pas les étendards.
- Sûrement l'armée d'un seigneur que le Duc a averti ?
- Ils ont des armures dorées, ce ne peut-être que l'armée de la princesse.
- Qu'est ce qu'on fait, on vérifie ?
- Non, faisons demi-tour, considérons que la surveillance de ces deux navires est maintenant assurée."
Sur ces mots, les cavaliers aux couleurs azur repartirent en direction de Cylariel, laissant les deux navires avancer paisiblement sur le lit du fleuve, accompagnés sur l'autre rive par des cavaliers dorés.
La princesse et le comte chevauchaient depuis quelques heures maintenant, Toroult serait visible lorsqu'ils auraient passé les quelques dernière collines devant eux.
Ferdinand guidait sa monture d'un air distrait, visiblement plongé dans ses pensées. Il jetait de temps à autre des regards furtifs vers la Princesse, tentant de déchiffrer sur son visage les sentiments qui l'agitaient elle-même.
" He bien alors, comte. A quoi pensez vous ? N’avez vous jamais rencontré de Strolatz ? "
La princesse laissait paraître un visage enjouée, semblant peu inquiète de la situation.
Ces interrogations furent accueillies par un long silence. Avant que celui-ci n’en devienne pesant, Ferdinand se tourna vers Von Festung, l’air sombre.
" Non, je n’ai jamais eu cet… Honneur. Mais ils sont intimement liés à l’histoire tragique de ma Maison.
- Et vous, Votre Altesse ? Seriez-vous une experte ? Votre sérénité manifeste semble indiquer une certaine aisance.
- Non, pas vraiment. Comme tout le monde j’ai entendu plus d’histoires sur eux que je n’en ai vu. Leur dernière invasion date de plus de dix années déjà, j’étais encore une enfant. On nous racontait encore les histoires à la veillée pour nous faire peur. Mais les récits des dernières batailles laissent à penser qu’ils ne sont que des humains comme nous. Mais surtout je crois que ces deux navires sont porteurs d’espoirs. Baldir n’est pas connu pour faire dans la demi mesure, il n’enverrait pas deux simples navires pour nous attaquer. Nous verrions une flotte déferler et s’installer. D’autant que j’imagine qu’ils enverraient quelques espions et auraient attaquer en premier lieu les rives du Roy Bedwyr au sud."
La dame reflechit quelques instants et se tourna vers le comte.
" Alors à votre avis, que viennent faire deux navires qui se dirigent tout droit vers le cœur d’okord ?
- Je partage votre avis, Princesse. Ces deux navires n’annoncent pas une invasion - en tout cas pas une invasion immédiate. J’imagine plutôt des émissaires porteurs de quelques nouvelles. Je les imagine plutôt mauvaises ; les bonnes peuvent être portées par d’humbles coursiers. Un ultimatum sur une question territoriale ? "
La princesse fit la moue.
" Vous ne confortez pas mes idées Ferdinand. J’espérais une bonne nouvelle. Ces navires prennent la direction du cœur d’Okord où les Trofs ont toujours siégé. J’espérais le retour du général Doré parti en Osterlicht il y a dix années. Mais peut être nous rapportent ils seulement sa dépouille… Deux navires c’est peu et beaucoup à la fois. Trop pour une expédition discrète, trop peu pour une invasion… "
La longue procession de chevaliers arrivait aux cimes verdoyantes de l'est de Volilia. Le fleuve leur faisait face, les navires venus d'Osterlicht étaient désormais bien visibles, ils venaient de passer le rétrecissement au nord de Toroult et venaient toujours dans leur direction.
" Comte, nous saurons très bientôt."
Dernière modification par K-lean (2024-09-30 14:07:59)
Lignée des Trofs, et autres successeurs
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La princesse Von Festung contempla la vue quelques instants.
" Alors mon cher ? Que fait-on maintenant ?
- Enverriez-vous immédiatement sur le plateau votre carte maîtresse ? Non, il serait malavisé et imprudent de nous placer à la tête d’une escorte ayant justement pour but de nous permettre d’agir dans le calme et en connaissance de la situation."
Le seigneur d'Autriche réfléchit quelques instants et repris sa réflexion :
" Comptez-vous parmi ces chevaliers de votre maison un homme qui a votre confiance, en tout cas suffisamment pour vous représenter ?"
Rose Marie se redressa sur sa monture et se tourna vers ses géneraux. Elle réalisa plusieurs signes inconnus du marquis et un groupe d'une centaine de chevaliers se désolidarisa des rangs et galopa en rang serré en direction des navires.
" Gerrart, vous prenez le commandement de cette unité. Entamez les discussions, demandez leur de déposer pied à terre de ce côté de la rive."
Le général acquiesça sans un mot et pris la direction des navires.
La petite troupe de chevaliers arrive au galop sur la rive en face du premier navire. Gerrart tente plusieurs manœuvres pour attirer l’attention, des cris de certains aux fanions qu’ils brandissent et qu'ils secouent rapidement. Les minutes passent ainsi mais rien n’y fait les navires poursuivent leur chemin sans même ralentir.
De là où ils sont sur leur colline, ni le comte ni la princesse ne distinguent quoi que ce soit sur les ponts des navires.
" Pas très efficace votre idée. Une autre proposition peut être ?
- Mon "idée", Votre Altesse, n'avait qu'une finalité : accorder le bénéfice du doute à des navires étrangers en leur permettant d'introduire et de justifier leur présence auprès de notre délégation. Ces marins ayant ignoré les fanions aux couleurs de votre maison, qui semble-t-il les ont laissé de marbre, nous devons les considérer comme des envahisseurs étrangers. Le navire devrait remonter le fleuve jusqu'aux collines qui jouxtent les limites nord de votre domaine. Avez-vous des navires armés à proximité ? "
Ferdinand fait signe à l'un de ses intendants et lui demande, sur un ton autoritaire et bref, qu'on lui apporte une carte du Royaume.
" La solution de facilité serait de faire cribler ces envahisseurs de flèches. Je crois savoir que vos archers sont particulièrement habiles ? Mais ce serait la meilleure façon de déclencher une guerre qui écraserait le Royaume. Dans le même temps, nous ne pouvons permettre à ces navires de poursuivre leur chemin sur nos terres. Au-delà de la sécurité du Royaume, qui ne semble pas menacé par si peu de bateaux, il en va de notre crédibilité.
- En effet. Et je m’en voudrais d’avoir déplacé tous ces chevaliers pour qu’ils se fassent voler la victoire par des archers. Alors que fait on ?"
L'attitude de la princesse pouvait laisser penser qu'elle s'amusait ainsi à questionner Ferdinand. Mais ce dernier participait volontier à ce petit jeu.
" Que des messagers partent en urgence en Volilia et Monatia. La baronne Xlatinir, qui est la maîtresse de ces cités jouxtant directement le fleuve, pourra armer quelques embarcations qui accueilleront ces navires étrangers et les obligeront à s'introduire. Envoyez également une instruction similaire à vos hommes, qui pourront armer des navires plus... menaçants, et rejoindre ceux de la baronne. "
Ferdinand d'Autriche restant pensif et conclua sa stratégie :
" Je pense qu'ensuite nous devons charger nos chevaliers de ne pas quitter de vue ces inconscients et de les interpeller s'ils devaient accoster.
- Voyons mon cher. La baronne ne possède aucun port digne de ce nom, vous pensez vraiment que quelques archers sur de simples barques couleront deux navires de guerre d’Osterlicht ?
- Il ne s'agit pas de couler qui que ce soit, Votre Altesse, mais de contraindre ces étrangers à dévoiler leurs cartes. Si ces "simples barques" sont coulées, et bien... Nous serons fixés. En tout état de cause, il nous faut faire prévenir le Roi et les grandes puissances du Royaume. Cet événement n'est peut-être qu'un incident mineur, mais il nous faut avertir tous ceux qui pourraient ...
- Ha mon cher " le coupa la princesse " Vous n’observez pas assez les signes !"
Sur ces mots, la princesse adresse un geste attendu à son valet qui lui apporte immédiatement un fanion blanc. La princesse s'en saisit et prend un instant pour qu'il flotte au vent. Et soudainement, surprenant le seigneur d'Autriche, Rose Marie leva le fanion tout en criant à plein poumon :
" En avant !!! "
La dame s'élança sur son destrier et descendit à toute allure la pente en direction des navires. L'armée de chevaliers suivirent le mouvement l'instant qui suivit.
D'abord médusé, Ferdinand reprit immédiatement contenance et fit signe à la modeste escorte de chevaliers autrichiens de suivre le mouvement. Il fit accélérer sa monture de façon à rattraper la Princesse et, le dos droit, il la laissa l'entraîner vers l'inconnu.
Fière de porter ce fanion blanc, la princesse se plaça en tête de ces milliers de chevaliers. Un nuage de poussière s’élèva derrière eux. Leur arrivée ne pouvait passer inaperçue.
L'effet fonctionna, les navires ralentirent.
Arrivée sur la rive, la princesse descendit de sa monture et dressa le fanion debout à côté d’elle. Les milliers de chevaliers se placèrent à quelques dizaines de mètres en arrière et mirent aussi pied à terre. La réaction ne tarda pas du côté des deux navires, des hommes du premier adressèrent des signes au second qui, dans un craquement particulier de bois, ralentit sa progression jusqu’a s’arrêter totalement. Le premier navire opèra un virage pour s’approcher de la rive tandis qu’une barque fut mise à l’eau depuis le pont. Plusieurs personnes descendent dans la barque qui s’approche doucement de la rive mais s’arrête à quelques mètres de celle-ci.
Un homme aux cheveux et à la barbe blanche se lève parmi les personnes sur la barque. Tout vêtu de blanc il s’adresse dans un Okordien fébrile à la princesse.
« Qui êtes vous ?!
- Je suis Rose Marie Von Festung, princesse d’Okord. »
L’homme semble traduire ces mots a plusieurs personnes derrière lui.
« Et lui ? Qui est ce ? »
Le vieil homme indique Ferdinand étant donné qu’il arbore d’autres couleurs.
« Ferdinand, venez vous présenter. » appela la princesse.
Ferdinand sembla traversé d’émotions nombreuses et contradictoires ; cela ne dura qu’un instant, à peine perceptible.
Se ressaisissant, il se présente avec sobriété.
" Je suis Ferdinand, seigneur d’Autriche et chef d’une maison dévouée au Royaume d’Okord. "
Le barbu se retourne et échange quelques mots avant de répondre.
" Vous êtes d’Autriche ? Nous ne connaissons pas votre maison, d’où venez vous ?
- L’Autriche est une maison de guerriers ayant leurs terres au centre ouest du Royaume d’Okord. Nous avons une longue Histoire, que j’aurais plaisir à conter à des visiteurs qui daigneront se présenter à leur tour. "
Le barbu traduit derrière lui et vous répond.
" Reculez vous seigneur d’Autriche. Nous ne discuterons qu’avec la dame. "
Passa dans le regard de Ferdinand une ombre que seuls ses proches les plus intimes auraient pu interpréter.
" Vous discuterez avec les deux seigneurs qui ont daigné vous accueillir en ces terres sur lesquelles vous êtes des étrangers. Je ne recevrai pas d’ordre d’inconnus, messire. "
Après quelques secondes d’hésitation, le vieil homme sourit et répond en Okordien sans avoir traduit au préalable.
" Ferdinand, vous avez de la chance que je n’ai point pris la peine d’apprendre l’okordien à ces personnes avant de revenir chez moi. Je me permets d’insister cependant et vous demanderais de nouveau de vous écartez. J’ai un invité de marque avec moi qui a besoin de se sentir en toute sécurité avant de poser un pied en Okord."
La princesse resta bouche bée quelques instants et murmura " chez vous ?..." Et avant même que Ferdinand n’ait pu répondre quoique ce soit elle se tourna vers lui, les yeux embrumés.
" Ferdinand je vous en prie. Faites ce qu’il dit ! "
Ferdinand demeura un instant interdit, avant de hocher la tête avec gravité.
" Nul ne pourra jamais affirmer qu’un Autrichien a fait primer sa personne sur les intérêts de son Royaume, dont je suis le serviteur zélé. Mais que la Princesse demeure entourée d’une escorte ; je ne pourrai tolérer qu’elle soit laissée, seule et isolée, au milieu d’étrangers aux intentions si troubles.
- Reculez, je vous en prie. Ne voyez vous pas qu’il est revenu ?"
Ferdinand remarqua qu'une larme commençait à glisser sur la joue de la princesse... et fit signe à ses chevaliers, semblant comprendre la nouvelle apportée, et tous prirent de la distance.
La princesse laissa éclater les sanglots qu’elle tentait d’étouffer. Elle cria en direction des chevaliers dorés, les mains levées vers le ciel « Chwala Podeswa ! Rodolphe nous est revenu ! »
Tandis que la princesse s’agenouilla au sol, les chevaliers incrédules s’observèrent quelques instants. Quelques uns comprirent plus rapidement et enlevèrent leur casque puis posèrent un genou au sol. Dans un léger fracas de pièces d’armures, les milliers de chevaliers suivirent le mouvement tandis que se propageait la rumeur.
Dans la petite barque, le vieil homme donna des consignes et la barque s’approcha sur le rivage. Le barbu descendit de la barque en premier, suivi des strolatz et enfin d’un homme dans une cuirasse différente. Le barbu s’agenouilla au côté de la princesse et prononça quelques mots que ne pouvait entendre Ferdinand. La princesse se jeta à son cou, toujours en pleurs.
Leurs retrouvailles durèrent ainsi quelques longues secondes puis enfin Rose Marie reprit son calme et s’écarta doucement en souriant au barbu. Celui-ci y répondit en caressant sa joue et continua de lui parler pendant que les Strolatz restaient en alerte. Enfin la princesse s’avança vers les chevaliers.
« Chwala Podeswa ! Rodolphe le doré est de retour ! »
« Chwala Podeswa » répondirent les chevaliers.
« Que la lumière m’en soit témoin, je remets aujourd’hui la gestion de la maison Trof à notre général de toujours. Vous l’appellerez désormais Rodolphe le blanc ! Chwala Podeswa ! »
« Chwala Podeswa » répondirent à nouveau les chevaliers.
La princesse essuya les larmes de ses joues et sortie son épée puis s’agenouilla devant Rodolphe, la tête basse. Elle leva ensuite l'épée vers Rodolphe, qui s'en saisit puis posa sa main sur son épaule pour inciter Rose Marie à se relever. L’épée entre les mains, Rodolphe le blanc s’adressa aux chevaliers dorés.
« Mes frères ! De longues années nous ont séparées ! Je suis parti avec l’espoir de gagner la guerre, mais je reviens avec l’espoir de gagner la paix avec Osterlicht !
L’homme que vous voyez derrière moi dans cette armure sombre est Heidrich Von Stuffen, il est le généralissime des armées d’Osterlicht."
Une rumeur monta parmi les chevaliers, que Rodolphe tenta de calmer tout de suite.
" Mes frères ! S’il vous plaît ! … Je vous ordonne de considérer cet homme comme mon frère et mon sang."
La rumeur se propagea quelques instants puis s'estompa.
" Mes frères ! Je vous ordonne de protéger cet homme comme si vous me protégiez moi ! Il en va de la paix entre nos royaumes ! »
La clameur monta de nouveau. Rodolphe la laissa se diffuser parmi les chevaliers… puis plusieurs d’entre eux portèrent le poing et le frappèrent contre leur poitrine au niveau du cœur en expulsant un « hou » puissant.
« Hou hou hou… » Le son se propagea au sein de l'armée dorée présente.
Rodolphe se retourna vers le généralissime et reproduit ce même mouvement plusieurs fois.
Il s’arrêta et s’exprima haut et fort en Osterlichois en direction de Von Stuffen puis déposa son épée devant lui, un genou au sol.
Le Strolatz retira sa propre épée et la déposa de la même manière devant Rodolphe.
Les deux hommes se serrèrent ensuite l'avant bras fermement avant de se relever.
Les hourras dans l’armée remplacèrent les « hou » et les coups de poings sur leurs poitrail.
Les Strolatz semblèrent se détendre à la vue de la cérémonie, mais l’un d’entre eux fixait toujours Ferdinand d’Autriche.
Le comte d’Autriche contemplait cette scène de retrouvailles et d’allégresse générale avec froideur et retenue. Il ne connaissait pas suffisamment l’Histoire du revenant, mais savait qu’elle ne pourrait être neutre pour la politique du royaume - quant à son incidence sur sa propre Maison, il était trop tôt pour le dire.
Le strolatz pointa du doigt dans sa direction et s’adressa à Rodolphe qui compris :
« Seigneur Ferdinand, approchez je vous prie. » Rose Marie lui faisait signe de la main de venir, avec un sourire radieux. Il s’avança avec solennité et un sourire "diplomate" sur les lèvres.
" Seigneur, soyez de nouveau le bienvenu en Okord.
- Nous ne nous connaissons pas Ferdinand d’Autriche. Et j’ai bien peur de ne pas connaître votre maison. Nous n’avons pas le temps de faire ici les présentations, j’en suis désolé mais je suis certain que si dame Von Festung vous a amené jusqu’ici c’est qu’elle a vu lumière en vous.
Seigneur d’Autriche, nous avons fais un long périple et nous avons encore quelques lieues à parcourir pour en retourner dans la capitale. Je ne vous laisse que deux choix et je m’en excuse d’avance pour vous prendre ainsi sur l’instant.
Je vous laisse le choix de nous quitter ici sans plus d’obligation ni discussion,
Je vous laisse le choix de prêter serment d’allégeance envers le généralissime Von Stuffen. Ce second choix est l’unique moyen pour vous de nous suivre sur ce navire jusqu’à la capitale, d’en apprendre plus et comprendre notre présence ici avant que tout Okord n’apprenne cette réjouissance. Je me dois cependant de vous prévenir qu’il est fort probable que Von Stuffen n’accepte ni armes ni militaires de vos couleurs. Tout dépendra de ce qu’il lira en vous.
- J’entends bien l’urgence de votre situation mais je vous demanderai de bien vouloir me rendre la pareille et de vous éloigner à votre tour un instant afin que je puisse échanger avec mon hôte. "
Rodolphe s’inclina.
« Je comprends. »
Rodolphe s’en retourna vers Heidrich tout en appelant Rose Marie
« Princesse, mon enfant. Votre invité vous réclame. » la princesse s’approcha, à peine remise de ses émotions.
« Ferdinand ! N’est ce pas merveilleux !? »
Ferdinand l’observait avec une curiosité qu’il ne pouvait dissimuler et beaucoup de circonspection.
" Incontestablement, Votre Altesse. Mais j’aurais bien besoin d’une piqure de rappel sur l’Histoire de cet homme. Vous ne semblez pas vous méfier de ce retour soudain et de ses conséquences.
- Marquis Ferdinand, cet homme c’est … c’est notre sauveur ! C’est grâce à lui qu’Okord a vaincu l'armée Strolatz de l’homme que vous voyez derrière. C’est grâce à lui qu’Osterlicht n’est jamais revenu depuis dix années. Le fait qu’il soit vivant c’est … c’est la lumière !"
Constatant l'air circonspect de Ferdinand, elle compléta sa réponse :
" J’ignore ce qu’il s’est passé, je l’ignore totalement. Mais que ces deux hommes soient ici présents avec seulement deux navires… c’est un signe ! Le signe que quelque chose de beau va advenir !
- La lumière, peut-être - mais pour qui ? Le Royaume ? Cet homme qui incarne la lutte contre les envahisseurs m’a demandé de prêter allégeance au Généralissime. Que dites-vous de cela ? "
La princesse haussa les épaules.
" La lumière, l’espoir, la paix ?… Je ne sais pas de quoi l’avenir sera fait. Je ne… je ne sais pas... C’est à vous d’y répondre. Moi je sais que je suivrai Rodolphe le Blanc où il me dira d’aller.
- Suivez-vous un homme ou l’interêt du Royaume ? Vous m’avez posé une question très similaire il y a peu."
La princesse lui sourit gentiment
" Je suivrais cet homme qui a sacrifié bien plus de choses pour Okord que tout ce que je n'aurais jamais le courage de faire. Je ne vous demande pas de le suivre. C’est à vous de savoir si vous voyez en lui la lumière comme je la vois. "
Sur ces mots, Ferdinand fit un signe à l’un de ses chevaliers et lui donne pour instruction d’annoncer la fin de cet aparté à Rodolphe afin qu’il puisse les rejoindre. Rose Marie lui donna un dernier conseil avec de se reculer.
« Écoutez votre cœur, n’écoutez pas mes mots. Si vous doutez alors rentrez chez vous. Nous aurons d’autres occasions d’en discuter. »
Rodolphe s’approcha enfin.
« Je constate avec plaisir que cette jeune femme vous apprécie. Vous a t elle aidé à faire votre choix ?
- Cette estime est réciproque mais je n’ai besoin de quiconque pour prendre mes propres décisions, a fortiori celles qui intéressent l’avenir même de ma maison. Vous avez subordonné ma venue à un serment d’allégeance que je consentirais au bénéfice du Généralissime. Ceci est totalement exclu ; d’abord parce que nous, Autrichiens, accordons bien trop de valeur à nos serments pour les accorder avec légèreté à des inconnus ; ensuite parce que nous accordons bien trop de valeur au Royaume pour les accorder à des étrangers."
Ferdinand prit une inspiration et reprit.
" C’est à mon tour de poser mes conditions. Interférez auprès du Généralissime afin que je puisse vous accompagner et défendre, par ma présence, les intérêts d’Okord dans ce qui s’annonce. En contrepartie, j’accorderai mon allégeance à votre maison, à la condition qu’elle soit dirigée par un Okordien. En revanche, rejetez ma demande et je prendrai sans délai le chemin de mes terres, en tirant de ceci toutes les conséquences qui s’imposent quant aux liens naissants entre nos maisons."
Rodolphe le blanc sourit agréablement au marquis.
« Seigneur d’Autriche, je vous remercie pour votre franchise et ne tiendrait point rigueur de votre décision. Vous saurez en temps voulu la raison de notre présence ici et j’espère que vous comprendrez que cette demande de serment avait surtout valeur d’engagement pacifique envers notre invité. Certains considèreront certainement comme un ennemi d’Okord du fait de son passif.
Cette promesse mutuelle de paix ne revêt un intérêt que pour la sûreté du généralissime Von Stuffen. En ce qui me concerne je ne vous ferai aucune obligation de serment ni envers ma personne ni envers la maison Trof et ce quelque soit les discussions que vous avez eut avec la jeune princesse Von Festung."
Rodolphe le blanc apposa ses paumes devant lui l'une contre l'autre.
" Seigneur Ferdinand, je vous souhaite donc un bon retour sur vos terres. J’espère très sincèrement que nous nous reverrons bientôt. Que Podeswa porte sur vous sa lumière. »
Rodolphe le blanc s’en retourna vers la barque, les Strolatz assurèrent la protection de leur général en restant face aux hommes de Ferdinand qui remontaient sur leurs montures pour prendre la direction de leurs terres. Ferdinand se tourna vers la Princesse avant de poursuivre sa route :
« Ne perdez jamais de vue votre responsabilité, Princesse, et demeurez la gardienne de la Ligue des honorables. »
Quelques minutes plus loin, Ferdinand se retourna une dernière fois avant de passer la colline. Les strolatz , Rodolphe Heidrich et Rose Marie étaient sur la barque qui filait en direction du premier navire. L’armée des chevaliers dorés rebroussait chemin vers leur capitale.
Lignée des Trofs, et autres successeurs
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Sur le port céréalier de la capitale Oseberg, capitale du domaine Trof, le froid de l'hiver limitait grandement l'activité marchande habituelle.
Après les mois fastes de l'été, les silos avaient été bien remplis.
L'activité des champs avait succédé à l'activité hivernale qui consistait pour la plupart des paysans à aller dépenser dans les tavernes chauffées les pièces difficilement gagnées.
C'est dans ces ruelles peu fréquentées qu'arrivèrent une trentaine de cavaliers en provenance de la route du sud.
Cette troupe, menée par le Sage de Sinople et l'héritier Mérovée de Vaux, avaient quitté Vaux peu après l'annonce en salle du trône de l'arrivée de ces deux navires depuis Osterlicht. Inquiets de vouloir établir une rencontre pacifique avec ces étrangers, mais ne sachant pas si d'autres navires avaient entrepris la même initiative, ces hommes avaient guidé leurs montures le long du fleuve qui reliait la capitale Vienne du comte d'Autriche à la capitale Osberg de la princesse Von Festung.
Si quelques passants avaient pu les informer du départ d'une grande part de l'armée des Trofs en direction de la position supposée des deux navires, qu'on avait su leur dire que l'armée était dirigée par la princesse et accompagnée du comte d'Autriche, personne n'avait pu les renseigner plus que cela sur la localisation exacte ni des navires ni de la destination de l'armée.
Parant au plus simple, et profitant de la discrétion de leur passage ici, la troupe préféra poursuivre ses recherches incognito.
Après s'être renseigné sur les dernières rumeurs, les cavaliers de Nortmannie prirent plein nord en direction des plaines dorées.
La route était large et bien établie, elle montait sans discontinuer jusqu'aux hauts plateaux fertiles qui permettaient de nourrir l'une des plus grande armée d'Okord.
L'hiver étant la pèriode la plus calme dans les champs, la troupe ne croisa personne jusqu'au moment où ils atteignirent les hauts plateaux où les champs sur de très grandes distances rendaient le paysage presque surréaliste.
Sur leur droite, les cavaliers longeaient une falaise abrupte qui descendait jusqu'au fleuve. Sur leur gauche, quelques grandes casemate par ci par là permettaient l'été d'accueillir les nombreux travailleurs des champs. Cinq cavaliers furent envoyés pour tâcher de trouver quelqu'un qui saurait les renseigner, mais toutes étaient bien vides.
Par chance, en poursuivant leur route ils finirent par croiser des paysans qui tiraient laborieusement leur charrette.
" Ohé, braves gens l'on dit qu'une esquif d'Osterliche est sur le fleuve. Quelle nouvelle ?
- Mais bien sûr ! Poursuivez votre route ! Après le pont vous ne pourrez pas les louper sur le fleuve ! "
La troupe accélera donc le rythme jusqu'à traverser ce fameux pont. La vue depuis le pont est magnifique aussi bien à gauche, sur les chutes d’eau à la source des montagnes ; qu’à droite sur le court d’eau qui s’agrandit et coule jusqu’au port céréalier qu’ils ont passé il y a déjà quelques heures.
Une fois le pont passé la troupe arrive de nouveau dans une plaine habituellement cultivée (144x140).
Trois grands axes s’offrent à eux… mais rien qui ne laisse supposer la direction vers les navires Osterlicht.
"On pouvait pas les rater qu'il disait..." pesta Sage de Sinople
À gauche l’axe se dirige de la même manière que précédemment vers les champs de culture.
À droite l’axe se réduit rapidement et semble rejoindre l’autre rive en passant le long des falaises.
Tout droit il est impossible de savoir où passe le chemin qui semble serpenter au milieu des bois.
Rapidement, cinq cavaliers au galop prirent chacune des trois directions avec pour consigne de parcourir quelques lieues et de revenir informer le reste du groupe.
Une longue attente se profile pour le groupe qui doit ainsi patienter, les cavaliers s’installent comme ils peuvent dans le froid de ces hauts plateaux.
Au bout de quelques longues minutes un chariot grinçant se fait entendre en provenance du pont.
« Hé ben ? Vous attendez quoi vous ?
- Le dégel et accessoirement la route par laquelle on est sensé rejoindre les strolatzs." répondit sèchement Sage de Sinople.
- Le dégel ? Ha bah vous allez attendre les gars ! Ha ha ! Le dégel !"
L’homme reprend sa route vers la gauche le long des parcelles agricoles.
Sage de Sinople tente de le retenir.
"Hé ! Vous ne savez pas quelle route rejoint le fleuve de l'autre côté !?"
* L’homme s’arrêta *
" De l’autre côté de quoi ?
- De ce pont."
Le Sage comprend qu'il doit compléter sa demande :
" Au nord il y a un fleuve sur lequel naviguent deux bateaux rempli de strolatz. Où est le fleuve et où sont les bateaux ?
- De ce pont ? - répéta le paysan. Ce pont ne traverse qu’un fleuve, celui qui file vers la capitale. Si vous voulez rejoindre l’autre fleuve faut suivre la route là."
Le paysan indique du menton la route devant lui le long des champs puis reprend.
" Z’avez qu’à me suivre je dois aller décharger une cargaison justement.
- Bien... " souffla un Sage de Sinople pas tout à fait convaincu mais qui chargea malgré tout deux cavaliers d'attendre les dix cavaliers partis sur les autres chemins.
Le petit groupe avance au rythme du paysan qui tire son char. Il est lent, très lent...
Au point que Sage de Sinople surprend un cavalier s’endormir sur sa monture. Heureusement cette allure leur permet d’être rattrapé par les cavaliers partis à droite et en face du pont.
Enfin, pas tous ... car sur les douze cavaliers attendus il n'en revient que huit seulement dont quatre qui sont sur deux chevaux.
" Les autres sont où ?? - s'esclaffa Sage de Sinople
Les cavaliers sont confus. Un premier ose répondre
" Le chemin de droite était extrêmement dangereux messire, heureusement que vous ne l’avez pas pris ! Le chemin rétrécissait de plus en plus et longeait la falaise. Nous avons décidé de rebrousser chemin lorsque nous avons perdu le premier des nôtres tombé avec sa monture… mais la corniche était trop étroite pour que nos montures puissent faire demi tour. Nous avons dû les laisser là sans autre choix que d'avancer ou tomber."
Un autre répond :
" Quand au chemin d’en face c’était un sacré dédale, un vrai labyrinthe ! Nous nous sommes séparés à chaque croisement mais nous n’avions rien pour nous indiquer le chemin que nous avions pris. Nous sommes deux à être revenus, nous ignorons où sont les trois autres. Ils n'ont pas répondu malgré nos appels."
Sage de Sinople pestait :
" Bon au moins c'est celui là le bon chemin. Que ceux qui partagent une monture rentrent à Vaux."
L’allure est toujours aussi lente, mais heureusement le paysan est très bavard. Il raconte ses récoltes d’années en années, les échoppes qu’il faut visiter au port et les femmes qu’il faut y éviter ! Mais las de la situation, Sage de Sinople lui indique que Mérovée est un jeune seigneur, qu'il n'est pas encore à l'âge d'homme et que lui même a voué sa vie à la beauté du monde et non celle des femmes. Le paysan lève les yeux au ciel et ronchonne à lui même
" Pffff ces gens de la haute, quel ennui… "
La troupe poursuit son avance au rythme du paysan devenu bien silencieux. Après plusieurs minutes monotones, il pose son chariot et grommèle en direction des cavaliers :
« Bon, vous irez plus vite sans moi. C’est simple il vous suffit d’aller tout droit et de suivre ce même chemin. »
La troupe quitte donc le paysan sans demander son reste et file sur le large sentier le long des champs.
Rapidement, la troupe distingue au loin que le chemin commence à descendre à droite des montagnes qui leur font face. Dans ce très large virage à droite, les champs de gauche ont laissé place aux roches montagneuses. A droite c’est désormais une forêt de plus en plus boisée que les cavaliers sont en train de longer.
Toujours au galop dans ce large virage, la troupe voit enfin au loin le fleuve… et deux grands navires !
La troupe s’active naturellement à la vue des deux navires et passe au grand galop.
Ils parcourent à peine une centaine de pas que des cris se font entendre dans les bois sur leur droite !
Des cavaliers dorés en sortent et bloquent l’avancée de la troupe. D’autres arrivent sur leur flancs et encore d’autres leur coupe leur retraite. La petite vingtaine de cavaliers du connétable sont en très grande infériorité numérique.
« Stoppez vos montures ! Pied à terre ! » leur lance un cavalier qui semble être leur chef
Les cavaliers s'arrêtent mais ne démontent pas, de Sinople prend la parole.
" Qui le demande aux cavaliers de Nortmannie ?
- Nous sommes les cavaliers dorés des Trofs. Descendez de vos montures, il ne vous sera fait aucun mal si vous suivez nos instructions. »
Celui qui vient de prendre la parole ordonne a son cavalier voisin :
« Allez prévenir que des cavaliers de Nortmannie sont ici. »
Tandis que le cavalier messager part plus loin sur le même chemin. Sage de Sinople avise l'homme qui leur parle :
"Soldat j'espère effectivement qu'il ne sera fait aucun mal entre branches du même arbre."
Il descend alors de sa monture, imité par tous sauf Mérovée qui reste en selle. L'air dans la lune.
Le gamin de 14 ans, vêtu comme un écuyer ne passe pourtant pas inaperçue avec sa chevelure rousse.
Bien bâti pour son âge, les familiers peuvent remarquer une légère ressemblance avec Bohémont, ce que ne sont pas les cavaliers qui leur font face :
« Je vous remercie de votre écoute. Nous allons rester… hey toi, l’écuyer, descend de ton cheval je te prie »
Le rouquin papillonne
"On est arrivé ? Ah non les bateaux sont par là encore. Marcher c'est trop lent non ? Bonjour !
- Pour l’instant vous descendez. Nous attendons les ordres.
- Les ordres de qui ?
- De notre souverain. »
sur ces mots le cavalier messager arrive avec une consigne.
« Le prince veut qu’ils soient interrogés capitaine.
- Très bien. "
Sans perdre une seule second le capitaine des cavaliers dorés interroge Sage de Sinople
« Vous nous avez dis que vous veniez de Nortmannie. Quelle est votre mission en ces lieux ? »
Sage de Sinople est d'abord surpris par l'échange précédent :
"Quel prince ? La Princesse n'est plus à la tête de la maison des Trof ?"
Et complète :
" Soldat, nous sommes envoyé par le régent et connétable. Nous sommes ici pour comprendre ce qu'il en est.
- Comprendre ce qu'il en est ? A quel sujet je vous prie ? Où alliez vous ? »
Sinople pris le temps d'une inspiration pour répondre avec beaucoup de calme, comme si il parlait à un simplet.
"Avez vous conscience de l'insulte et de camouflet diplomatique que vous êtes entrain de perpétrer ? Podeswa m'en sois témoin soldat vous n'avez point à porter cela sur vos épaules."
Le capitaine ne se laissa pas démonter par l'attitude :
" Messire, à moins que vous ne soyez vous même le notable de Nortmannie , et bien qu’il soit connétable du royaume, nous n’avons pas été prévenu de votre visite. Nous vous demandons simplement la raison de votre passage par ici, et en fonction nous vous guiderons par des chemins différents."
Sage de Sinople répondit du tac au tac :
"De la même manière que ces navires n'ont prévenu personne. Nous sommes là parce qu'ils sont là. Vous avez la situation en main mais ne croyez vous pas que le connétable et régent a le droit de savoir ce qu'il en est ? D'autant qu'aux dernières nouvelles la salle du trône entière bruissait d'incertitude. Le seul chemin à prendre est le plus rapide pour voir de quoi il est question sur ces deux navires. À l'heure où nous parlons tous les seigneurs s'inquiètent d'une invasion."
Le capitaine doré, visiblement agacé, tenta de résumer la réponse :
" Vous voulez donc voir ces deux navires ? C’est bien la raison de votre présence ici ?
- Plus que les voir nous voulons comprendre. Et entrer en relation avec eux.
- Bien. Je vois. Qui devons nous annoncer ?
- Sage de Sinople, grand Capitaine de Nortmannie et Mérovée de Vaux héritier du Duché."
Le capitaine est surpris de connaître ainsi l'identité de ceux qu'ils ont stoppé et renvoi le cavalier messager vers l’avant.
L'attente ne dure que quelques coutes minutes avant qu'il ne revienne avec la réponse obtenue :
« Le prince ne peut vous recevoir pour l’instant. Il vous invite à vous en retourner dans votre domaine et d’informer votre seigneur qu’une invitation sera envoyé à tous les nobles okordiens. »
Sur ces mots, les cavaliers à l’arrière libérèrent le passage et se placèrent à l’avant, ne leur laissant plus de possibilité d'avancer vers les navires.
Sage de Sinople ne put se contenir :
" Le prince qui qu'il soit est il bien conscients des enjeux ?
- Messire, nous ne faisons que respecter les ordres.
- Je tiens moi mes ordres du régent qui m'a demandé d'enquêter sur la possibilité d'une invasion de l'Osterliche. Tout Trof que vous êtes vous n'êtes pas sans savoir que le royaume a beaucoup à craindre et que ces mots ne suffisent pas.
- Messire. Tout grand capitaine que vous êtes vous ne passerez pas nos lignes. Vous pourrez questionner certainement le seigneur Ferdinand d’Autriche, il était en compagnie de la princesse lorsque les hommes du navire ont mis pieds à terre...
- haem !"
Un cavalier juste derrière fit mine de tousser pour interpeler son capitaine, qui lui jeta un regard.
« Vous ne devriez peut être pas leur dire tout cela capitaine. »
Le capitaine se retourna vers Sage de Sinople, rougit par l’inquiétude d’avoir fais des révélations.
« Faites demi tour, retournez d’où vous venez. Vous en savez bien assez.
- Cela ne sera pas oublié."
répondit sèchement Sage de Sinople qui remonta en selle, suivit de ses hommes.
Le capitaine, ayant interpreta cela comme une menace, plissa les yeux.
" Messire, nous allons vous escorter jusqu’au delà du port Oseberg. Peut être que vous y trouverez réconfort.
- Avec plaisir...»
Le capitaine ordonna à une quarantaine de cavaliers d'escorter les cavaliers de Nortmannie qui s'en retournèrent donc jusqu'au port céréalier d'Oseberg.
Lignée des Trofs, et autres successeurs
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