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Ce récit interactif, ou RP, est librement adapté et inspiré de l'"Essai : Histoires de l'inquisition" de Rémy Bijaoui. Merci à lui.
Les textes seront corrigés, complétés et réécrits avec le style d'écriture de l'IA Claude d'Anthropic.Nous vous invitons tout joueur intéressé à plonger dans cette aventure collaborative, ouverte à tous les esprits curieux et créatifs. Plusieurs joueurs, choisis pour leur lien étroit avec la Siostry ou son entourage, ont déjà été conviés à participer. Pour vous joindre à cette épopée, il vous suffit de communiquer par messages privés. Je me chargerai de retranscrire ici les péripéties qui en découleront. Comme dans tout jeu de rôle digne de ce nom, le destin de vos personnages sera en partie guidé par les caprices des dés.
Au fil de l'histoire, vous aurez l'opportunité d'interagir avec divers personnages clés :
Amaury De Gavere, actuellement privé de liberté
Maître Balthazar, l'instigateur de la résistance à Lysandor
Séraphin Fourbebras, le contrebandier rusé
La Siostry Vespasia (ou ses proches, selon son état)Un cinquième protagoniste pourrait entrer en scène : le redoutable Maître du Saint Office, frère Bernardo Gui en personne (ou ses sbires, le cas échéant).
Soyez avertis : le temps joue contre vous. Plus les heures s'égrènent, plus l'étau du Saint Office et du Maître inquisiteur se resserre autour de chacun des personnages, les menant inexorablement vers une fin tragique.
Votre participation peut prendre diverses formes : échangez des missives avec les personnages (en me contactant directement et en précisant le destinataire), concertez-vous entre joueurs pour élaborer des stratégies d'enquête ou d'action. Chaque décision, chaque geste influencera le cours des événements, accélérant ou ralentissant l'emprisonnement des personnages, leur jugement, et potentiellement leur ultime destin.
Vous êtes libres d'apporter votre aide, d'envoyer des espions, d'intervenir personnellement auprès du Saint Office, de tenter une exfiltration, d'user d'intimidation, de mettre à profit vos talents d'enquêteur, de guérisseur ou d'expert. Les possibilités sont aussi vastes que votre imagination est fertile.
N'hésitez pas à solliciter de l'aide ou des éclaircissements hors-jeu, ou HRP, à tout moment. Que l'aventure commence, et que vos choix façonnent l'histoire d'Hebron !
De la naissance du mal.
La cité d'Hebron était plongée dans un silence inhabituel.
Les rues, d'ordinaire animées, semblaient figées dans l'attente. La nouvelle qui avait frappé la ville comme un coup de tonnerre était sur toutes les lèvres : la Siostry Vespasia, la révérende mère et dirigeante bien-aimée, était tombée gravement malade. Une mauvaise fièvre et une toux rauque la tenaient au lit dans un état plus que déplorable. Elle qui guidait la cité avec sagesse et compassion gisait maintenant, terrassée par un mal inconnu. Les visages des citoyens reflétaient la peur et l'incertitude. Un moment de flottement s'était installé, comme si Hebron entière retenait son souffle, craignant pour son avenir et pour celui de la Siostry.
Très rapidement des médecins, mires et apothicaires furent appelés, mais une foire spécialisée dans une province voisine les tenait tous à plusieurs jours de distance.
C'est dans ce climat de désarroi qu'un homme fit son apparition.
Vêtu de haillons, la barbe hirsute et le regard fiévreux, il se présenta sous le nom de Frère Bernardo Gui. Sa voix tonnait sur la place du marché, accusant la cité de dépravation hérétique à répétition. "La maladie de Siostry est un châtiment divin !" clamait-il. "Même votre sainte dirigeante n'a pu échapper à la colère céleste provoquée par vos péchés !" Pour appuyer ses dires, il jeta des herbes dans un feu. Les flammes virèrent au vert, et une odeur de soufre emplit l'air. La foule fut saisie d'effroi et de fascination.
En l'espace d'une journée, les paroles de Frère Bernardo Gui se répandirent dans toute la cité, semant les graines d'un mouvement qui allait bientôt dépasser tous les habitants.
Peu après, et malgré les protestations de l'acolyte de la Siostry et prévôt de la cité, le seigneur Amaury De Gavere, plusieurs notables influents religieux et commerçants s'accordèrent pour faciliter la mise en place d'une organisation permettant au frère Bernardo Gui de mener l'"épuration apostolique" qui était censée sauver la ville et la Siostry, le Saint Office.
Le Saint Office du Démonikon, comme ils se faisaient appeler, prit ses quartiers dans l'abbaye jouxtant la résidence de la Siostry. Le frère Bernardo Gui commença par chasser le seul médecin qui avait pu se rendre au chevet de Vespasia, puis il scella définitivement les portes du castel. Les agents du Saint Office, nommés Hospitaliers, furent recrutés parmi la populace sur des critères douteux de servilité et de fanatisme religieux. Les robes de bure noire qu'ils portaient devinrent rapidement une vue familière et redoutée dans les rues. Frère Bernardo Gui, désormais Inquisiteur en chef, établit de nouveaux us et coutumes, imposant des rituels de purification et des couvre-feux stricts. Les dénonciations se multiplièrent, chacun accusant son voisin d'être la source du mal qui avait frappé leur dirigeante. La méfiance s'installait, transformant la communauté jadis unie sous la bienveillance de Siostry. Les arrestations devinrent quotidiennes. Des hommes, des femmes, et même des enfants disparaissez dans les mains des hospitaliers zélés.
L'événement qui marqua un tournant dans cette spirale de peur fut l'arrestation d'Amaury De Gavere, acolyte de la Siostry et prévôt de la cité. Alors qu'il sortait de l'hôtel de ville, où il tentait de maintenir l'ordre en l'absence de Siostry, des hommes en noir l'encerclèrent. "Amaury De Gavere, vous êtes accusé d'hérésie et d'avoir attiré le mal sur notre sainte mère Siostry", tonnèrent-ils. Malgré ses protestations, il fut traîné dans les geôles humides sous l'abbaye. Les cris et les lamentations des prisonniers résonnaient dans les couloirs sombres, témoignant de la terreur qui s'était emparée de la ville.
Les nouvelles de ce qui se passait à Hebron commencèrent à filtrer vers l'extérieur. La maladie de Siostry, révérende mère et dirigeante de la cité, et les accusations d'hérésie lancées par Frère Bernardo Gui avaient attiré l'attention. Craignant une intervention rapide extérieure, l'Inquisiteur décida de fermer les portes de la cité. Officiellement, la décision avait été prise pour contenir le mal qui en était devenu maître afin de ne pas propager les forces de Cienmota sur l'ensemble d'Okord. Nul ne pouvait entrer ou sortir.
Pendant ce temps, les rumeurs d'un grand autodafé en préparation se répandaient. Les arrestations se multipliaient. Nul n'était à l'abri d'être arrêté dans la journée.
Dernière modification par HernfeltMayer (2024-08-12 13:47:17)
Siostry Vespasia et toute sa clique, Aldric "Main-de-Sixte" Ravenswood, Amaury de Gavere, Le Denier, Maître Balthazar ou le Strolatz Wacław Kowalczyk.
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De l'aide aux portes d'Hebron
Dès que les événements entourant Hebron parvinrent aux oreilles des autres cités sous l'autorité de la Siostry Vespasia, une onde de panique gagna chacun des foyers. Partout, les gens entreprirent de prendre des nouvelles de leurs proches, amis ou parents vivant dans cette ville en proie aux troubles.
Peu avant la fermeture définitive de la cité mère, les hospitaliers firent leur apparition, d'abord dans les villes sœurs de Jéricho et Ashdod, puis dans les comptoirs de Kharé, Guet-des-Brumes et Lysandor.
Ce fut dans cette dernière ville que la réaction fut la plus violente. La population y résista avec véhémence à l'invasion des hommes en noir. Alors que la révolte grondait, on découvrit avec horreur l'incroyable brutalité dont l'Inquisition était capable. Trente-huit corps mutilés et empalés jonchaient les abords du chemin menant à l'entrée de la cité. La rumeur voulait même que d'autres cadavres, dans un état trop déplorable, n'aient pu être accrochés aux piques. Face à cette démonstration de force, la révolte s'éteignit.
Le célèbre artiste Maître Balthazar, au péril de sa vie, entreprit alors de contacter un maximum de ses relations amicales afin d'appeler à l'aide les seigneurs d'Okord. D'autres suivirent son exemple.
De ces échanges naquit l'idée de ne pas déployer une force ouverte contre l'Inquisition, mais plutôt de tenter d'infiltrer Hebron pour retrouver la Siostry Vespasia et la secourir ou la soigner. Car une fois rétablie, elle seule pourrait redonner espoir à la population et chasser Bernardo Gui en évitant au maximum le bain de sang annoncé. A n'en pas douter, les Hospitaliers auraient utilisé sans vergogne leurs nombreux prisonniers puis l'ensemble des habitants comme boucliers humains ou outils de représailles en cas d'attaque militaire de front.
Le Seigneur Bohémont de Painel fut le premier à s'engager pour stopper ce jeu de massacre. Il posta une armée de soldats non loin du bourg, prêts à agir militairement. Il mit également en place un système d'échanges de messages discrets, proposant une intervention anonyme pour organiser une extraction ou une infiltration.
Le Premier Gorny Mordread envoya quant à lui des messages pour tenter d'arrêter cette machine répressive, en vain. En revanche, la Siostry Alazaïs, fidèle amie et consœur de Vespasia, obtint plus de succès que son homologue. Les responsables Podeszwites furent parmi les plus actifs, touché au plus profond de leur être par les évènements.
Plusieurs dignitaires d'autres maisons entrèrent alors en contact avec la résistance ou directement avec le frère Bernardo Gui. La chasse aux inquisiteurs était lancée.
Dernière modification par HernfeltMayer (2024-08-22 15:01:28)
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Le chevalier et le cocher
Une caravane de marchands et de transporteurs arriva et se retrouva bloquée devant la grande porte de la cité d'Hebron. De mémoire de d'ambulants, jamais pareille situation ne s'était produite en ces lieux. Les esprits s'échauffèrent rapidement sur le devant de la file d'attente, entre les marchands et les soldats, bientôt rejoints par des hospitaliers. Les cris et les plaintes s'élevèrent : livraisons urgentes, marchandises périssables, scandale ! La route était entièrement obstruée.
Tandis que les vociférations se faisaient entendre devant, des hospitaliers entreprirent de remonter la file des chariots et inspectèrent rapidement leur contenu. Jusqu'à ce qu'ils parviennent à un chariot en particulier, celui affrété par la Nortmannie. L'idée avait germé à Lysandor, entre un homme du seigneur De Painel et Séraphin Fourbebras, un ami de maître Balthazar : se faire passer pour un marchand et faire entrer discrètement Séraphin, bien connu à Hebron notamment de la garde. Bien sûr, ils n'avaient pas envisagé que Bernardo Gui déciderait soudainement de mettre la cité en quarantaine. Séraphin, caché dans une caisse aménagée, observait la scène à travers les trous prévus à cet effet, se demandant ce qui avait provoqué cet arrêt.
C'est alors qu'un homme vêtu de noir s'approcha du chariot en question.
"Dis donc, le drôle, pourquoi restes-tu ici alors que tous les autres se plaignent devant la porte ? Qu'y a-t-il donc d'aussi important dans ta carriole ?" aboya-t-il en direction du cocher.
Ce dernier, suant à grosses gouttes, répondit d'une voix rauque par des "Euh... euh... aaa..." en agitant les mains, faisant semblant d'être muet.
L'hospitalier menaça le cocher en lui montrant la dague qu'il portait à sa ceinture.
"Maudit sourd-muet ! Encore un fruit de l'enfantement maléfique de Cienmota ! Tu oses venir ici !"
C'est alors qu'un groupe de cavaliers envoyé par le Roi Bedwyr mené par un chevalier à l'armure étincelante apparut derrière les chariots. Le cocher profita du brouhaha de leur arrivée pour ouvrir l'un des coffres, révélant non pas Séraphin, mais du cuir, du vélin et de l'encre - le parfait nécessaire pour écrire des livres de prière ou des recueils religieux. D'autres caisses ouvertes montrèrent de quoi enluminer lesdits ouvrages. Par gestes, le cocher demanda à entrer.
"Vous êtes sans doute là pour les besoins des procès", marmonna l'hospitalier en grimaçant.
"Il va en falloir beaucoup, en effet, du papier... Vu le nombre de prisonniers qui vont être..." s'interrompit-il.
"Bon. Votre chariot ne rentre pas, mais vos malles si."
Il fit de grands gestes vers un groupe d'hommes en noir qui venaient d'apparaître d'une poterne jouxtant la grande porte. Ces derniers s'approchèrent et entreprirent d'emmener les malles.
L'hospitalier demanda alors au cocher à qui elles devaient être amenées. Ce dernier répondit par des gestes et des bruits sourds, comme s'il l'était réellement.
"Ouais... Bon... Suivez-les et amenez-les au bon endroit."
Le cocher suivit les hommes en noir et les malles à l'intérieur des murailles de la cité.
Pendant ce temps, à l'arrière de la caravane, les cavaliers s'impatientaient, essayant de convaincre le garde venu à leur rencontre qu'ils devaient absolument entrer. Mais le garde resta inflexible, les ordres étaient les ordres : rien ne devait entrer. Ce dernier jetait machinalement des coups d'œil réguliers aux hospitaliers, clairement effrayé par leur présence.
L'hospitalier qui s'était occupé du chariot remonta la file jusqu'au groupe de cavaliers et s'adressa au garde les surveillant.
"Un cocher sourd et muet... Ah ! Mon seigneur va punir cette ignominie. Encore un rejeton de sabbat ! Une engeance de Cienmota ! Ce con ne ressortira jamais vivant."
Il jeta un coup d'œil au chevalier. "Joli blason, mon seigneur." La prestance et l'assurance du chevalier tranchaient avec son visage juvénile. Il arborait, sur son tabard, un emblème de sang sur ciel d'argent représentant à dextre le symbole de Podeszwa et à sénestre une flamme.
Puis il tourna les talons pour revenir à la porte. Le chevalier sauta prestement de son cheval et emboîta le pas de l'hospitalier.
"En effet, c'est un blason dont je suis fort fier. La partie dextre, je la dois à mon père, l'un des fondateurs de l'Ordre de Podeszwa ; quant à la partie senestre, elle symbolise le feu qui... purifie..."
Par quelques grandes enjambées, il se plaça en avant de l'homme et le regarda dans les yeux.
"Mon frère, je désire 'ardemment' rencontrer celui qui est à la tête de votre ordre."
Faisant glisser son capuchon sur les épaules, l'hospitalier observa le chevalier avec intérêt.
"L'Ordre de Podeszwa... purifier par le feu...", grommela-t-il d'un air interrogateur.
"Bien... suivez-moi. Mais vous, pas les autres !"
Dernière modification par HernfeltMayer (2024-09-02 11:10:20)
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Le chevalier et le cocher
L'avenue qui s'offrait aux yeux du cocher s'élevait en pente douce, témoignant des efforts considérables déployés pour y installer des pavés solides et des rigoles astucieusement conçues pour canaliser les eaux de pluie. Malgré cet aménagement soigné, le chemin demeurait relativement escarpé, l'obligeant à redoubler de vigilance à chaque pas. Il ne pouvait s'empêcher de jeter des regards furtifs par-dessus son épaule, son cœur battant la chamade à chaque fois que les hommes en noir manquaient de trébucher sur un pavé mal scellé. La malle contenant Séraphin, son précieux passager clandestin, oscillait dangereusement entre leurs mains. "Pourvu que ce bougre se tienne coi", murmura-t-il pour lui-même, conscient que le moindre son pourrait trahir leur subterfuge.
À peine avait-il parcouru quelques mètres qu'une grande affiche, clouée au mur d'une modeste bicoque, attira son attention. La gravure qui y figurait représentait une scène solennelle : des ecclésiastiques présidaient ce qui semblait être une cérémonie d'une importance capitale. Au pied de l'estrade, son regard s'attarda sur des silhouettes suppliciées, leur détresse presque palpable malgré la rudesse du trait.
"C'est le grand tribunal, et c'est pour bientôt", interrompit soudain l'un des hospitaliers porteurs, sa voix trahissant un mélange de crainte et de respect.
Ses yeux parcoururent le bas de l'image, déchiffrant des phrases manifestement ajoutées à l'intention des habitants - du moins, ceux capables de lire : "Bientôt le grand tribunal de la foi vous sauvera". La date, griffonnée en dessous, restait malheureusement illisible, laissant planer un mystère inquiétant sur l'imminence de l'événement.
Alors que le cocher s'absorbait dans la contemplation de cette sinistre annonce, une voix familière et désagréable le tira brutalement de ses pensées. C'était l'hospitalier qui lui avait causé tant de soucis à l'entrée de la ville. "Eh le drôle, t'es encore là ?! Va falloir penser à te dépêcher !" lui lança-t-il en le dépassant d'un pas pressé.
À ses côtés, il reconnut le chevalier à l'armure étincelante, celui-là même qui patientait devant les portes closes avec sa troupe de cavaliers. Leurs regards se croisèrent et s'accrochèrent pendant ce qui lui sembla être une éternité. Une étrange sensation de déjà-vu l'envahit à la vue de ce jeune homme au visage à la fois noble et juvénile. En retour, il le dévisagea avec une intensité troublante, comme s'il cherchait à percer le mystère de son déguisement.
Le chevalier aussi ressentit cette sensation de familiarité. Il ne pu s'empêcher de se questionner. Il y avait quelque chose dans la posture du cocher, dans sa façon de se mouvoir, qui éveilla sa curiosité. Il remarqua ses coups d'œil furtifs vers les porteurs, son inquiétude manifeste.
Tout deux reprirent leur ascension de l'avenue, sans laisser transparaitre leur doutes l'un envers l'autre.
Ils étaient ici pour une mission bien précise chacun, faire entrer Séraphin incognito pour le cocher et enquêter sur les évènements pour le chevalier. Devant la surveillance accrue des hospitaliers, il ne fallait rien laisser paraître.
Dernière modification par HernfeltMayer (2024-09-02 11:10:10)
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Siostry a la rescousse
Devant la porte Est, de l'autre côté de la ville, la Siostry Alazaïs observait, le cœur serré, l'imposante structure qui se dressait devant elle, gardée par des soldats à l'air sombre et des hospitaliers en robes noires. L'atmosphère était lourde, chargée de tension. Accompagnée d'une autre Siostry, voilée, à bord d'une voiture tirée par chevaux et de son escorte habituelle, elle avait répondu présente à l'invitation du frère Bernardo Gui à venir le rencontrer ici, à Hebron. S'il refusait toute entrée ou sortie de la cité, il avait cependant accepté la visite de la congrégation Siostry.
À peine avait-elle le temps de rassembler ses pensées qu'un hospitalier s'approcha d'un pas vif. Sa voix, mêlant autorité et une once de respect, claqua dans l'air du soir : "Uniquement vous, Sœurs Siostrys, et le cocher. Le reste de l'escorte attendra ici." Elle échangea un regard rapide avec sa consœur voilée, sentant son inquiétude à travers son silence.
L'homme en noir, son visage à demi caché par son capuchon, prit place à côté du cocher. Les portes s'ouvrirent dans un grincement sinistre, comme si la ville elle-même rechignait à les accueillir. À peine avaient-ils franchi le seuil que les battants se refermèrent dans un bruit sourd, les coupant définitivement de leur escorte et du monde extérieur.
L'intérieur de la cité se révéla être un labyrinthe de ruelles escarpées et de passages étroits. Elle remarqua l'hésitation de son cocher face à la pente raide qui se présentait. L'hospitalier, d'un geste impatient, indiqua une direction : "Remontez cette pente pour rejoindre l'avenue principale plus haut." Son insistance trahissait une certaine urgence, peut-être même de la nervosité.
Assise à l'arrière avec sa consœur, Alazaïs sentit le poids de la décision qui pesait sur ses épaules. Elle avait toujours fait confiance à son cocher, un homme loyal de Samarie. Pourtant, l'autorité de l'hospitalier était indéniable, et son conseil pouvait être crucial dans cette ville en proie à l'Inquisition.
Alazaïs échangea un regard appuyé avec sa consœur, la rassura d'un geste sec - le poing qui se ferme, la volonté de Podeszwa. Elle s'approcha du cocher : "Faites comme il dit, nous sommes hôtes ici".
La Siostry ne ressentait qu'une peur, celle d'échouer dans sa mission sous le regard pesant de Podeszwa. Plus que sa vie, ou celle de Vespesia, c'était le cœur battant de leur ordre en Okord qui était en danger. Elle marchait sur un fil et le savait. Mais il aurait été malvenu de sous-estimer une Siostry.
Sur son ordre, le cocher de Samarie acquiesça à contrecœur et guida la voiture dans la direction indiquée par l'Hospitalier. À mesure qu'ils engagaient sur la pente, tous réalisèrent que ses réticences n'étaient pas infondées.
Le chemin qui s'offrait à eux etait un véritable défi pour hommes et bêtes. La route, si l'on peut l'appeler ainsi, n'était qu'un enchevêtrement chaotique de pierres mal agencées, de nids-de-poule traîtres et de sillons creusés par des années de ruissellement. La pente, déjà raide, semblait s'accentuer à chaque tour de roue.
Les grincements inquiétants du bois et du métal mis à rude épreuve se firent entendre. Chaque cahot faisait trembler la voiture, et la tension monta dans les muscles du cocher qui luttait pour maintenir le contrôle. Les chevaux hennissaient de protestation, leurs sabots cherchant désespérément une prise stable sur ce terrain hostile.
À tout moment, un désastre pouvait survenir. Un essieu pourrait céder sous la pression, une roue se briser sur une pierre particulièrement sournoise. Le moindre faux pas pourrait envoyer l'équipage entier dévaler la pente dans un fracas de bois brisé et de fer tordu.
L'Hospitalier, imperturbable, vous observait Alazaïs depuis son siège, son visage ne trahissant aucune émotion. La Siostry voilée agrippa le bord de son siège, son inquiétude palpable malgré son silence.
D'un geste rapide, Alazaïs fit un signe à sa consœur voilée. "Nous allons continuer à cheval," déclara-t-elle d'une voix ferme qui ne laissait place à aucune discussion. Avec une agilité née de l'habitude, elle libèra les deux premiers chevaux des harnais.
L'Hospitalier l'observa avec un mélange de surprise et de méfiance. "Soit," dit-il sèchement, "mais je vous accompagnerai de la même manière." Il détacha rapidement le troisième cheval.
Le cocher, visiblement soulagé, reçu tes instructions d'abandonner la voiture et de retourner à l'escorte laissée à la porte.
Cependant, au moment où la siostry voilée s'apprêtait à monter, le destin joua son tour. Son pied glissa sur un pavé humide, la faisant trébucher légèrement. Alazaïs réagis rapidement pour la stabiliser, mais pas assez vite pour empêcher son voile de se soulever partiellement.
L'Hospitalier, déjà sur ses gardes, ne manqua pas de remarquer cet incident. Son regard s'attarda sur les deux soeurs, la suspicion clairement visible dans ses yeux sombres. "Tout va bien, ma sœur ?" demande-t-il, sa voix trahissant une curiosité à peine voilée.
La siostry voilée se redressa rapidement, réajustant son voile d'un geste vif. Alazaïs intervient alors, masquant son embarras sous un sourire serein. "Ce n'est rien, mon frère. Les rues d'Hebron sont plus traîtresses qu'elles n'y paraissent."
L'Hospitalier hocha la tête.
Les deux siostrys reprirent leur route, montés fièrement sur leurs destriers avec l'Hospitalier les suivant de près. Leur ruelle chaotique déboucha enfin sur une avenue plus large.
Dernière modification par HernfeltMayer (2024-08-22 15:03:10)
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Le chevalier, le cocher et les Siostry
Alors que les trois groupes - le cocher et ses porteurs, le chevalier et son Hospitalier, la siostry Alazaïs - sa consœur et son Hospitalier - progressaient dans la ville d'Hebron, leurs chemins se rencontrèrent à un croisement de l'avenue.
Alazaïs, le regard brûlant de détermination, s'apprêtait à confronter l'Hospitalier qui les escortait et qui ne cessait de leur jeter des regards noirs. Cependant, avant qu'elle ne puisse prononcer un mot, le groupe de porteurs en robes noires, guidé par le cocher à l'air impassible, passa silencieusement à côté d'eux. Leur présence momentanée créa une brève distraction, mais ils disparurent rapidement dans la foule, comme s'ils n'avaient jamais été là.
Reprenant ses esprits, Alazaïs planta son regard dans celui de son Hospitalier et s'apprêta à parler, mais elle fut interrompue par le jeune chevalier qui arriva à sa hauteur.
Il s'inclina respectueusement : "C'est un honneur de constater que Podeszwa a daigné guider mes pas en les mêmes lieux que vous, Siostry Alazaïs. J'espérais pouvoir rencontrer la Siostry Vespasia, mais il semble qu'elle ne soit malheureusement pas en état de recevoir des visites."
Puis, se tournant vers l'autre Siostry voilée : "Il ne me semble pas avoir l'honneur de vous connaître. Je suis Ignisfer, fils de Raoul l'Ermite."
Prise de court par cette intervention inattendue, Alazaïs reprit rapidement contenance. Elle tourna son regard perçant vers le chevalier Ignisfer, un sourire énigmatique se dessinant sur ses lèvres.
"Ah, Ignisfer, fils de Raoul l'Ermite," dit-elle d'une voix mielleuse qui contrastait avec la fermeté de son ton précédent. "Quelle... heureuse coïncidence de vous trouver ici. J'ignorais que le roi envoyait ses jeunes loups dans la gueule du loup." Elle marqua une pause, son regard scrutant le visage du chevalier. "Ou peut-être êtes-vous ici de votre propre chef ? Dans tous les cas, votre présence est... fort heureuse. Que Podeszwa en soit loué."
Puis, sans attendre de réponse, elle se tourna brusquement vers son Hospitalier, sa voix retrouvant toute son autorité : "Conduisez-moi à la Siostry Vespesia et son Acolyte, ou à votre supérieur immédiatement !"
Faisant claquer les rênes de sa monture, elle s'approcha de l'Hospitalier jusqu'à sentir son haleine fétide. Se penchant vers lui, le regard glacé : "Nous vous suivons."
Les Hospitaliers échangèrent des regards inquiets, pris entre l'autorité d'Alazaïs, leurs ordres et la situation étrange. Le chevalier Ignisfer, quant à lui, observa la scène avec un intérêt non dissimulé.
Le cocher et ses porteurs, quant à eux, prirent de l'avance, lancés dans leur élan qu'ils étaient.
Les deux Siostry, le chevalier Ignisfer et des les deux Hospitaliers - se joignirent et progressèrent le long de l'avenue qui s'élevait progressivement vers le cœur d'Hebron. L'atmosphère entre eux restait tendue, chargée de non-dits et de suspicions mutuelles.
À mesure qu'ils avançaient, le paysage urbain se transformait sous leurs yeux. Les modestes habitations de la ville basse cédaient la place à des édifices plus imposants. Des bâtiments de pierre blanche immaculée se dressaient de part et d'autre de l'avenue, leurs façades élégantes témoignant de la richesse et du pouvoir de leurs occupants. De grandes maisons alternaient avec des officines commerciales et des bâtiments religieux, formant un enchevêtrement complexe caractéristique de la ville haute.
L'avenue sur laquelle ils cheminaient s'enfonçait dans les entrailles de cette partie privilégiée de la cité, bordée de nombreux commerces. L'activité était intense : marchands affairés, nobles en promenade, et religieux en mission se côtoyaient dans un ballet incessant.
Au-dessus d'eux, dominant le paysage, se dessinait la silhouette massive du château. Et plus haut encore, le Katadra s'imposait dans toute sa majesté, rappel constant de l'autorité qui régnait ici.
Alors qu'ils progressaient, les deux Hospitaliers, pensant être hors de portée d'oreille des Siostry et du chevalier, échangèrent à voix basse. Leurs rires étouffés contrastaient avec la solennité de leur fonction.
"Elle m'a demandé de l'amener à l'acolyte de la Siostry ? De Gavere ?!" demanda l'un d'eux, un rictus aux lèvres.
"Celui qui croupit en prison ?" répondit l'autre, avec un rire moqueur. "Il a pris tellement cher ! J'ai entendu dire qu'il ferait un excellent feu de joie lors du bûcher."
"Assurément," renchérit le premier. "Il paraît que le frère Bernardo Gui lui-même supervise son cas. Autant dire qu'il n'a aucune chance."
Leurs rires s'estompèrent alors qu'ils jetèrent un coup d'œil prudent vers leurs illustres accompagnateurs, ignorant si leurs paroles avaient été entendues.
Alazaïs, le chevalier Ignisfer et la Siostry voilée continuèrent leur progression, leurs visages ne trahissant aucune réaction aux propos des Hospitaliers. Pourtant, la tension dans l'air semblait s'être encore épaissie, alors qu'ils s'approchaient de leur destination au cœur de la ville haute d'Hebron.
Dernière modification par HernfeltMayer (2024-09-02 11:11:50)
Siostry Vespasia et toute sa clique, Aldric "Main-de-Sixte" Ravenswood, Amaury de Gavere, Le Denier, Maître Balthazar ou le Strolatz Wacław Kowalczyk.
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Ignisfer jeta un furtif coup d'œil au visage fermé de Siostry Alazaïs. La situation devait être particulièrement grave pour que deux membres de cet Ordre, respecté au plus haut point parmi les Croyants, daignassent faire le déplacement.
" - Pour tenter humblement de répondre à votre question de tantôt, je ne suis pas ici par la volonté du roi. J'ignore s'il a été informé de ma présence, car il affrontait les troupes du seigneur Oracle lorsque le chancelier Jehan - fervent croyant - m'a fait part de son inquiétude quant à l'état de santé de Siostry Vespasia et que j'ai pris la décision de venir à Hebron. Pour être franc, je ne suis pas certain que cela préoccupe particulièrement notre souverain..."
Le chevalier parlait à voix haute, ne cherchant pas à dissimuler ses paroles à ses guides.
" - Non, seul mon amour pour Podeszwa m'a commandé de venir en ce lieu."
Il ajouta, plus bas :
" - En revanche, votre guide vous a-t-il répondu qui nous allions rencontrer lorsque vous avez demandé à voir Siostry Vespasia ou le maître de leur ordre ? Je n'ai rien entendu de tel, mais il me semblait avoir compris de mes précédents échanges que c'était à lui que l'on me menait."
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Le chevalier et les Siostry
Alazais répondit au chevalier d'une voix à peine audible : "Peu importent leurs desseins, notre volonté s'imposera comme la Beauté de Podeszwa s'impose à la laideur de Cienmota."
Après une brève pause, elle poursuivit : "Ne doutez point, jeune frère, et ne baissez guère votre garde, ou les ténèbres vous engloutiront. Demeurez à nos côtés, la main sur le pommeau de votre glaive."
Furtivement, elle traça de sa main le signe sacré du Straznik, cet ordre secret défenseur des Croyants.
Au bout de quelques minutes, le groupe hétéroclite franchit la grande porte de la cour du château, leurs pas résonnant sur les pavés usés par le temps. Le chevalier, son armure étincelante contrastant avec la pierre blanche, marchait d'un pas assuré. Les deux Siostry, juchées sur leurs montures, dominaient la scène de leur présence imposante. Les hospitaliers, l'un à pied et l'autre à cheval, encadraient le groupe avec une vigilance silencieuse.
À peine eurent-ils pénétré dans la cour que des palfreniers surgirent, les yeux rivés au sol. Avec des gestes empreints de déférence et de crainte, ils s'emparèrent des rênes des chevaux, évitant soigneusement tout contact visuel avec les arrivants. Les Siostry descendirent gracieusement de leurs montures, leurs robes bruissant doucement dans l'air immobile de la cour.
Les hospitaliers s'éclipsèrent rapidement, disparaissant par l'une des portes massives du bâtiment principal. Leurs derniers mots résonnèrent dans l'air : "Ne bougez pas, nous allons annoncer votre arrivée à tous les trois."
Le silence retomba sur la cour, laissant les Siostry et le chevalier seuls dans ce décor majestueux.
La cour intérieure du château se dévoila dans toute sa splendeur :
Deux étages d'arcades gothiques en pierre blanche encadraient l'espace, leurs arches élégantes projetant des ombres complexes sur le sol dallé. Les colonnes, finement ciselées, supportaient le poids de l'histoire et de l'architecture. Au centre de la cour, le sol pavé formait des motifs géométriques subtils, témoins silencieux des pas qui l'avaient foulé au fil des temps.
Au-dessus, le ciel d'un bleu éclatant était ponctué de nuages cotonneux, contrastant vivement avec la blancheur immaculée de la pierre. Deux tours aux toits coniques en tuiles dorées s'élevaient majestueusement, sentinelles vigilantes sur le domaine.
Quelques tonneaux et coffres en bois étaient disposés ça et là le long des murs, rappelant que malgré sa grandeur, le château restait un lieu de vie et d'activité.
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Siostry Vespasia et toute sa clique, Aldric "Main-de-Sixte" Ravenswood, Amaury de Gavere, Le Denier, Maître Balthazar ou le Strolatz Wacław Kowalczyk.
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L'arrivée malodorante de Rose-Marie
L'arrivée de Rose-Marie aux abords d'Hébron fut le fruit d'une initiative périlleuse, initiée par deux serviteurs loyaux de la famille Mayer. Un vieux valet de pied et une ancienne nourrice devenue lavandière avaient risqué leurs vies en contactant secrètement la princesse, l'alertant de la situation critique à Hébron et implorant son aide.
Rose-Marie, accompagnée de son fidèle garde Gaston et du médecin Maurice, se présenta devant les murs de la cité en quarantaine. Les portes étaient closes, mais les informations fournies par leurs alliés allaient s'avérer inestimables. Suivant les indications reçues, le groupe se dirigea vers l'est de la cité, près d'un vieux moulin abandonné. Là, ils découvrirent une grille rouillée donnant accès aux anciens égouts du château. Gaston et Maurice conjuguèrent leurs efforts pour forcer l'ouverture récalcitrante.
S'enfonçant dans les souterrains humides et nauséabonds, ils progressèrent avec précaution, guidés par les instructions minutieuses du valet et de la lavandière. Leur avancée, bien que lente, était empreinte de détermination. Ce n'est qu'aux premières lueurs de l'aube que le groupe émergea enfin des égouts, épuisé mais résolu. Ils se retrouvèrent dans une rue plus large, encore peu fréquentée à cette heure matinale. Suivant les indications précises, ils longèrent l'avenue, passant devant un imposant office notarial dont la façade austère semblait les scruter avec méfiance.
Quelques pas plus loin, ils s'engagèrent dans la première ruelle à gauche, une voie étroite et ombragée. C'est là qu'ils aperçurent la demeure du Dr Mercier, leur objectif crucial. Cette maison revêtait une importance capitale : le Dr Mercier était le seul médecin ayant pu ausculter la Siostry Vespasia avant son arrestation par le Saint Office. Rose-Marie et ses compagnons espéraient y découvrir des notes détaillant le mal mystérieux affligeant Vespasia, des informations potentiellement vitales pour son salut.
Deux clochards fouillaient dans les ordures à proximité, offrant involontairement une couverture à leur présence. Rose-Marie, consciente de l'enjeu, murmura ses instructions : "Gaston, vérifiez si la voie est libre. Maurice, tenez-vous prêt à intervenir si nécessaire."
Ils s'approchèrent de la porte d'entrée. Gaston, outils de crochetage en main, chuchota : "Je peux l'ouvrir."
"Faites vite," acquiesça Rose-Marie. "Les notes du Dr Mercier pourraient être notre unique espoir de comprendre le mal de Vespasia."
Le garde s'attela à la tâche, mais un craquement sec brisa le silence : son outil venait de se rompre dans le mécanisme, bloquant irrémédiablement la serrure.
Face à cet obstacle, ils optèrent pour une approche plus directe. Repérant une petite fenêtre à proximité, Gaston, enveloppant son bras dans sa cape pour étouffer le bruit, brisa la vitre d'un coup sec. Au même instant, Rose-Marie simula un éternuement sonore, masquant le bruit du verre brisé.
Sans hésitation, Gaston se faufila par l'ouverture, pénétrant dans l'obscurité de la demeure du Dr Mercier. C'est à cet instant précis que la situation prit un tournant inattendu, le menant à une confrontation impromptue...
Dernière modification par HernfeltMayer (2024-09-02 09:56:06)
Siostry Vespasia et toute sa clique, Aldric "Main-de-Sixte" Ravenswood, Amaury de Gavere, Le Denier, Maître Balthazar ou le Strolatz Wacław Kowalczyk.
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Le cocher
En arrivant dans la haute ville, et sans marquer aucune hésitation, le cocher Goupil indiqua le chemin. Il avait pris la peine, avant de mettre Séraphin dans la malle, de se faire indiquer le lieu de livraison dans l'éventualité où le forban n'aurait pas été à portée d'oreille. Une cour privée d'une étude notariale où sans doute le petit escroc avait des accointances. Elle ne devait plus être si loin maintenant. Goupil reconnut l'enseigne d'un parfumeur. Troisième rue après cette enseigne. Puis la grande porte à double battant bleu.
Le cocher pénétra dans la cour de l'office notarial, la porte cochère n'étant pas fermée. Un homme d'âge mûr, richement vêtu, s'approcha de lui les bras en l'air en aboyant : "Et ben ce n'était pas trop tôt ! Par l'unique ! Vous en avez mis un temps ! Où est..."
C'est à ce moment que les porteurs hospitaliers entrèrent à leur tour pour déposer les malles. L'effet fut dramatique sur l'homme qui ouvrit de grands yeux, baissa les bras, se tut et recula de deux pas.
L'un des hospitaliers s'approcha du notaire et lui lança : "Vous vous occupez du reste, c'est ça ?"
Le notaire répondit maladroitement : "Le reste... Le reste... C'est-à-dire ?"
Goupil intervint alors en faisant de grands signes avec le pouce levé en hochant la tête pour dire oui.
L'hospitalier regarda les deux hommes, interrogatif, puis fit demi-tour en emmenant ses acolytes et en lâchant un "Bande de tarés". Les hospitaliers quittèrent la cour. Le notaire ferma immédiatement derrière eux en soufflant.
"Comment vous êtes-vous débrouillé pour vous coller à ces gens ! C'est du suicide ! Et où est Séraphin ?!" s'exclama le notaire.
Tranquillement, Goupil alla jusqu'à la caisse qu'il n'avait jamais quittée des yeux tant son chargement était important. Il l'ouvrit pour faire sortir le contrebandier.
Séraphin sortit alors en s'étirant et en expirant un grand : "Par l'unique que ce voyage fut loonnnnng !"
Le notaire, en colère : "Séraphin qu'est-ce que c'est que ce cirque ! Pourquoi toutes ces simagrées pour venir jusqu'ici ?"
Séraphin répondit enjoué : "Deux choses : d'une je suis connu de beaucoup de monde ici. Connu et reconnu et par les temps qui courent, c'est signe de décès prématuré. Je ne pouvais pas passer les gardes de l'entrée. Et de deux, ce type que tu vois là" en faisant un signe vers Goupil "est mon nouveau meilleur ami. Il a réussi à berner des hospitaliers sans sourciller !"
Soudain, des coups retentirent à la porte cochère. "Au nom du Saint Office, ouvrez cette porte immédiatement !"
Le notaire blêmit visiblement. Il proposa alors à Séraphin et à Goupil de s'en fuir en grimpant le long du mur d'un bâtiment. Il leur demanda de sauter sur le toit d'à côté et de suivre vers le toit un peu bleuté en prenant soin de ne pas tomber. Le toit bleu était celui de la maison du médecin de la Siostry Vespasia, pouvant sans doute les aider à en savoir d'avantage sur son état ou à pouvoir les faire entrer au château. Il leur dit d'essayer d'y rentrer et d'y passer la nuit.
Alors que Goupil et Séraphin commençaient leur ascension périlleuse, un fracas assourdissant retentit dans la cour du notaire, suivi immédiatement de cris alarmés et de vociférations. "Fouillez partout !" ordonna une voix autoritaire. "Ils ne peuvent pas être loin !"
Un râle déchirant le silence de la nuit figea Séraphin sur place. C'était la voix du notaire. Séraphin fit une moue triste, réalisant avec un pincement au cœur que c'en était fini de son ami le notaire.
Enfin, ils atteignirent le toit de la maison du médecin. Ne trouvant aucune lucarne ou fenêtre facilement accessible, Goupil dut forcer l'entrée en brisant une fenêtre du toit.
Ils se glissèrent à l'intérieur, atterrissant dans un grenier poussiéreux. L'obscurité et le silence confirmèrent que le Docteur Mercier n'était pas chez lui.
Au matin, ils explorèrent l'étage. La chambre du médecin contenait une couche d'assez bonne facture, des armoires de bonne taille et une malle fermée à clé. Le débarras était un fourbi de papiers et rouleaux, de sachets et de fioles en tout genre sur une étagère bancale.
Goupil trouva facilement dans les armoires quelques tenues adéquates de bonne qualité.
Ils descendirent ensuite au rez-de-chaussée et tombèrent sur ce qui paraissait être un cabinet de consultation. Une porte ouverte donnait sur ce qui semblait être un bureau de travail.
Alors qu'ils commençaient à chercher à droite et à gauche quelque chose qui se rapporterait à la Siostry Vespasia, ils furent soudainement dérangés par un bruit de grattement et de cafouillage sur la lourde porte qui donnait dehors.
Avant même qu'ils aient pu s'avancer, le bruit de cliquetis se transforma en gros "clac". C'est alors que la vitre de la petite fenêtre ouverte se brisa dans un bruit sourd et qu'un homme en jaillit. Un homme de petite taille habillé en sombre. La faible lueur de soleil qui entrait par la même petite fenêtre cassée fit briller des couteaux accrochés à sa ceinture.
Siostry Vespasia et toute sa clique, Aldric "Main-de-Sixte" Ravenswood, Amaury de Gavere, Le Denier, Maître Balthazar ou le Strolatz Wacław Kowalczyk.
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Goupil,le cocher, et Rose-Marie
Le garde s'élança à travers la petite fenêtre brisée, atterrissant maladroitement dans ce qui semblait être le cabinet de consultation du Dr Mercier. À peine ses yeux s'habituaient-ils à la pénombre qu'il se figea, son regard croisant celui de deux hommes visiblement aussi surpris que lui par cette intrusion soudaine.
La pièce, baignée d'une faible lumière filtrant à travers les volets fermés, dégageait une atmosphère austère mais fonctionnelle. Un lit d'examen en bois massif occupait le centre, recouvert d'un drap de lin blanc immaculé. Le long des murs, des étagères croulaient sous le poids de bocaux en verre remplis d'herbes mystérieuses et de poudres aux couleurs variées. Sur une table basse reposait un lourd mortier en pierre, entouré d'instruments chirurgicaux soigneusement alignés : scalpels, pinces et aiguilles luisaient faiblement dans la semi-obscurité.
Les deux hommes, que le garde avait d'abord pris pour des intrus louches, semblaient en réalité tout aussi surpris et méfiants que lui. L'un d'eux, que son compagnon avait appelé Goupil, s'était avancé, la main instinctivement posée sur ce qui ressemblait à un poignard à sa ceinture.
Le garde, conscient que Rose-Marie et le médecin attendaient probablement son signal pour le rejoindre, tenta de désamorcer la situation : "Du calme, je viens juste chercher quelques méd-"
Mais avant qu'il ne puisse finir sa phrase, Goupil saisit brusquement un flacon sur l'étagère. Dans un geste rapide, il projeta son contenu vers le visage du garde. Simultanément, son compagnon, Séraphin, attrapa un objet à portée de main et le lança.
Le garde, malgré ses réflexes, fut touché par la poudre qui brûla ses yeux et obstrua sa respiration. Il trébucha en arrière, à moitié aveuglé, mais parvint à esquiver de justesse l'objet lancé par Séraphin.
Dans un geste désespéré, le garde lança son couteau de jet. La lame fendit l'air et vint se planter dans la poitrine de Séraphin, qui s'effondra lourdement.
Horrifiés par ce retournement de situation, le garde et Goupil levèrent instinctivement les mains, leurs regards se croisant, reflétant un mélange de stupeur et de regret face à cette escalade imprévue de violence.
C'est à ce moment que Rose-Marie et le médecin Maurice entrèrent dans la pièce, surpris par la scène de chaos qui s'offrait à eux.
Rose-Marie, reprenant rapidement ses esprits, s'adressa à Goupil : "Qui êtes-vous ? Et que faites-vous ici ?"
Goupil, encore sous le choc, expliqua brièvement sa mission : "Je suis Goupil, de Nortmannie. Nous sommes ici pour aider la Siostry Vespasia et la Maison Mayer."
Pendant que le médecin Maurice tentait en vain de sauver Séraphin, ce dernier, dans son dernier souffle, murmura à l'oreille de Goupil : "Le vin... hospitalier... vendu... à un hospitalier du vin de Syracuse empoisonné. Le mal de la Siostry pourrait venir de là."
Goupil, bouleversé, partagea immédiatement cette information cruciale avec le groupe. Le Dr Maurice, entendant parler du vin de Syracuse, fronça les sourcils, une lueur de reconnaissance traversant son regard.
"Le Vin de Syracuse !" s'exclama-t-il. "C'est une vieille légende des dirigeants de Déomul. On raconte qu'ils l'utilisaient comme arme secrète. Ce n'est pas un simple poison, c'est un puissant psychotrope qui plonge la victime dans une torpeur et une fièvre dévastatrice. Il agit sur l'esprit autant que sur le corps."
Maurice continua, sa voix mêlant excitation et inquiétude : "Le vin altère l'équilibre des humeurs du corps, créant un chaos interne. Mais la clé pour contrer ses effets réside dans l'utilisation d'autres substances psychoactives. En introduisant les bons éléments, on peut créer une sorte de... guerre des influences dans le corps."
Pendant que le médecin parlait, Gaston remarqua une boule de papier froissé dans un coin de la pièce. Il la ramassa et la tendit à Rose-Marie, qui la déplia soigneusement. C'étaient les notes hâtives du Dr Mercier :
"État de Vespasia :
Fièvre persistante, délires intermittents
Faiblesse musculaire croissante
Perte d'appétit alarmante
Le Saint Office insiste pour lui administrer un liquide ambré quotidiennement. Composition inconnue, effets suspects.
Hypothèses d'empoisonnement :
Poison fongique : Symptômes concordants. Traitement possible avec de l'extrait de Lunaria ou décoction de Stellaria. À tester en urgence.
Agent psychotrope : Forte probabilité. Envisager saturation par belladone. Risqué mais potentiellement efficace.
Arsenic : Symptômes compatibles. Pas de solution connue. Que les dieux nous viennent en aide si c'est le cas.
Toxine végétale type Atropa : Traitement par infusion de Verbascum et poudre de Galega.
Venin animal : Improbable mais possible. Antidote à base de Vincetoxicum à considérer.
Poison minéral inconnu : Purification du sang par saignées et administration de charbon de Salix.
Le liquide ambré pourrait être la source ou un catalyseur. Impossible d'en obtenir un échantillon sans éveiller les soupçons.
Doutes croissants sur l'implication du Saint Office. La vie de Vespasia est en danger. Le temps presse."
Rose-Marie, comprenant l'importance de ces informations, ordonna : "Maurice, prenez tout ce qui est mentionné ici, et listez ce qu'il nous manque."
Le médecin s'exécuta immédiatement, fouillant frénétiquement les étagères à la recherche des ingrédients listés. Il rassembla autant de composants que possible, remplissant sa sacoche d'herbes, de poudres et de fioles.
Soudain, des voix se firent entendre à l'extérieur. Deux hospitaliers passaient dans la rue, discutant d'un événement imminent :
"Je suis d'accord mon ami. On a tellement attendu."
"Tu m'étonnes, par l'Unique, c'est demain ! Ça va être magnifique."
"Avec tout le boulot qu'on a fait. Tu as vu les préparations ? Les bûchers, les estrades, l'autel, la chaire, les enclos !! On n'a jamais vu ça ici !"
Le groupe à l'intérieur retint son souffle, écoutant attentivement. Les hospitaliers continuèrent :
"Le procès d'Amaury De Gavere va marquer l'histoire d'Hébron."
"Et ce n'est que le début. J'ai entendu dire que les Siostries elles-mêmes seront traînées devant les juges."
"Vraiment ? C'est audacieux..."
"Il paraît que c'est pour nettoyer l'œuvre de Cienmota une bonne fois pour toutes."
Réalisant l'urgence de la situation, Rose-Marie prit une décision rapide : "Nous devons agir vite. Goupil, vous venez avec nous. Maurice, avez-vous tout ce dont nous avons besoin ?"
Une fois prêts, ils quittèrent discrètement la maison du Dr Mercier, Goupil les guidant à travers les rues d'Hébron vers le château. Ils utilisèrent les voies secondaires et principales, évitant autant que possible d'attirer l'attention.
Au fur et à mesure qu'ils approchaient du château, ils croisaient de plus en plus de monde. La foule s'amassait, tous n'ayant qu'un mot à la bouche : "l'autodafé". Des groupes d'hospitaliers encadraient les badauds, les dirigeant vers la gauche ou la droite de l'entrée d'un grand bâtiment de pierre blanche - le château.
Enfin, ils arrivèrent sur la place devant le château. Le spectacle qui s'offrait à eux était glaçant : six énormes bûchers avaient été érigés, constitués de fagots de paille et de bûches. La grande porte du château était grande ouverte, révélant une cour intérieure blanche immaculée entourée d'arcades. Dans la cour, on pouvait voir des ouvriers s'affairant à construire des estrades et des bancs dans tous les sens.
Le garde de Rose-Marie fit remarquer que les gardes et les hospitaliers semblaient complètement débordés par la complexité du chantier et la foule grandissante.
Siostry Vespasia et toute sa clique, Aldric "Main-de-Sixte" Ravenswood, Amaury de Gavere, Le Denier, Maître Balthazar ou le Strolatz Wacław Kowalczyk.
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Le chevalier Ignisfer et les Siostry
C'est dans le calme de la cour qu'Alazaïs, forte de sa connaissance des lieux, décida d'agir. Elle confia à Ignisfer la tâche de les couvrir pendant qu'elle et sa consœur tenteraient de rejoindre les appartements de Vespasia. Le chevalier, bien que peu habitué à désobéir aux ordres, accepta ce rôle crucial.
Alazaïs et sa compagne s'éclipsèrent discrètement, empruntant des passages secrets connus des seuls initiés. Ignisfer, quant à lui, resta dans la cour, prêt à détourner l'attention des Hospitaliers et à glaner toute information utile.
Peu après, il fut conduit et laissé seul dans un boudoir luxueux par un hospitalier.
Là, il examina la pièce, notant le mobilier opulent et les décorations raffinées. Son attention fut attirée par un bureau et plus particulièrement un livre intitulé "Pokusa", dont les pages recelaient des secrets inquiétants. Il y découvrit un chapitre intitulé "MALLEUS MALEFICARUM", détaillant des méthodes d'identification et de jugement des hérétiques. Plus surprenant encore, il y trouva un message caché, apparemment laissé par un serviteur loyal, l'avertissant des agissements suspects de Bernardo Gui et de l'état préoccupant de la Siostry Vespasia.
Déterminé à agir, Ignisfer tenta de quitter la pièce, seulement pour découvrir qu'il était enfermé. Peu après, des Hospitaliers lui apportèrent de la nourriture et l'informèrent d'un autodafé prévu pour le lendemain. Malgré ses protestations et son désir de rencontrer Bernardo Gui immédiatement, les Hospitaliers insistèrent pour qu'il reste dans le boudoir pour sa propre sécurité.
Ignisfer, calquant son ton sur celui de son interlocuteur, posa sa main sur le bras de l'Hospitalier en signe de confidence : "Je partage votre inquiétude : je pense également que les suppôts de Ciemnota vont tenter quelque chose cette nuit. Et c'est justement la raison pour laquelle vous me voyez si pressant ! J'ai de bonnes raisons de penser que je ne suis pas la cible, mais de savoir de qui il s'agit. J'ai sur moi un document pour étayer mes dires, document que je dois remettre en main propre au Grand Inquisiteur. Imaginez quel serait mon désarroi s'il se passait quelque chose que nous eussions pu éviter !"
L'hospitalier le regarda avec intérêt, puis lui dit que l'instant était fort fâcheux. Il le repoussa délicatement dans le boudoir en lui disant qu'il allait de ce pas chercher le frère inquisiteur qui l'avait prévenu que le chevalier n'était pas un "simple invité", puis il ferma la porte à clé.
Ignisfer s'assit un instant, frustré de ce qui venait de se passer. Dans la nuit qui s'avançait, sans s'en apercevoir, le luxe du fauteuil faisant son œuvre, il s'endormit.
Pendant ce temps, Alazaïs et sa consœur voilée parvinrent à s'infiltrer par les grands couloirs du château et par des passages dissimulés jusqu'aux appartements de Vespasia. Elles trouvèrent leur amie dans un état alarmant : pâle, fiévreuse, et plongée dans un sommeil profond qui ressemblait plus à un coma qu'à un repos naturel.
La chambre de Vespasia, bien que luxueuse, portait les signes d'une occupation prolongée par une personne malade. Un pichet contenant un liquide ambré à l'odeur sucrée attira leur attention, éveillant leurs soupçons quant à une possible tentative d'empoisonnement.
Soudain, les portes s'ouvrirent d'un seul coup sur quatre hommes en noir, dont le premier était le frère Bernardo Gui. Son visage émacié aux traits acérés était encadré par une capuche noire qui accentuait la pâleur de sa peau. Ses yeux, d'un bleu glacial, semblaient percer l'âme de quiconque croisait son regard.
"Siostry Alazaïs, Siostry...hum," commença-t-il. "Je suis le frère Bernardo Gui. Je suis heureux de vous rencontrer. Assez surpris de vous voir ici mais, il faut l'avouer, vous êtes ici un peu chez vous. Comment se porte votre mère ? Je la sais très proche de l'unique, c'est une femme remarquable. Mais comment va l'ordre des Siostry en Okord ?"
Alazaïs et sa consœur passèrent chacune un bras derrière Vespasia et la soulevèrent un peu brusquement. Sans même regarder Gui, Alazaïs avança péniblement, bras dessus bras dessous.
"Nous partons pour Nicosie, vous tombez bien frère croyant, votre aide pour ouvrir les portes sera la bienvenue," dit-elle. Puis elles se dirigèrent vers la porte et attendirent qu'on leur ouvre. "La porte, frères croyants."
Mais un hospitalier se plaça devant la porte pour en assurer la fermeture, tout en soulevant sa robe de bure laissant apparaître un poignard. Bernardo Gui menaça la Siostry : "Je réitère ma question, comment se porte votre ordre, Siostry d'Okord ?" Il s'approcha, menaçant, alors que les deux autres hommes encadraient les trois Siostry.
"Votre ordre de conspirateurs, de traînées, de suppôts de Cienmota !" Le visage du frère changea pour devenir menaçant, presque grimaçant. "Vous et les vôtres n'êtes que des démons impies qui se mettent en travers du chemin des honnêtes croyants ! Vous trahissez vos propres amis, vous vendez les secrets et manipulez à souhait vos prochains afin d'assouvir vos propres lubies ! Vous m'avez toujours dégoûtées ! Vous les Osterlichoises !"
Sur ces mots, les quatre hommes sortirent en s'assurant de bloquer le passage. Avant de fermer définitivement la porte, le frère inquisiteur cracha une dernière fois son venin : "Demain, à l'aube, à l'heure où blanchit la campagne, l'Unique vous jugera pour ces crimes ! Et soyez-en certaines, je veillerai à ce que votre ordre hérétique ne soit plus une honte pour nos croyants !" "Bonne nuit, mesdames," dit-il en fermant la porte à clé en lançant un rire narquois.
La nuit passa lentement. Alazaïs resta auprès de Vespasia. Durant la nuit, cette dernière ouvrit les yeux quelques dizaines de secondes. Les deux autres Siostry se rapprochèrent.
"Marie ! Lumière Podeszwa ! Le Krol... il est ici... Aide-le à apporter la lumière..." murmura Vespasia avant de retomber dans son sommeil fiévreux.
Au petit matin, Ignisfer et les Siostry furent réveillés par un vacarme assourdissant provenant de la cour.
Siostry Vespasia et toute sa clique, Aldric "Main-de-Sixte" Ravenswood, Amaury de Gavere, Le Denier, Maître Balthazar ou le Strolatz Wacław Kowalczyk.
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Le soleil se levait sur le château d'Hébron, ses rayons dorés caressant les murs de pierre ancienne. Dans la vaste cour intérieure, une activité frénétique régnait. Des dizaines d'ouvriers s'affairaient autour d'une imposante estrade en construction, leurs marteaux résonnant dans l'air frais du matin. Des gradins en bois s'élevaient progressivement de chaque côté, promesse sinistre d'un spectacle à venir. L'odeur de la sciure fraîche se mêlait à celle de la sueur des travailleurs, créant une atmosphère lourde d'appréhension.
Au premier étage du château, Ignisfer, le chevalier emprisonné, scrutait la scène par la fenêtre de sa cellule. Son regard fut soudain attiré par un éclat brillant provenant d'une fenêtre en face, de l'autre côté de la cour. Là, il aperçut la Siostry Alazais, manipulant ce qui semblait être un médaillon doré. Intrigué, il observa ses mouvements précis et délibérés.
Alazais, de son côté, le cœur battant, tentait désespérément de diriger les rayons du soleil réfléchis par son médaillon vers une figure qu'elle avait reconnue devant la porte extérieure du château : la Princesse Rose-Marie Von Festung. Ses mains tremblaient légèrement sous l'effet de l'urgence et de l'espoir.
Soudain, le rayon atteignit sa cible. Rose-Marie, momentanément aveuglée, trébucha et chuta, entraînant dans sa chute un homme à ses côtés. Cette maladresse involontaire déclencha une réaction en chaîne : un marchand bousculé, son chariot renversé, des pommes roulant en tous sens, semant le chaos parmi les badauds.
Dans leur cellule, Alazais et la sœur voilée échangèrent un regard lourd de sens. D'une seule voix, elles entonnèrent un chant sacré, le "Chant du Lien". Leurs voix s'élevèrent, claires et puissantes, portées par une ferveur née du désespoir et de l'espoir mêlés. Les paroles ancestrales résonnèrent dans l'air :
"Ôooooooo Podeszwa ôooooo Podeszwa
Ta Lumière, Ta Beauté nous guide
Ôooooooo Podeszwa ôooooo Podeszwa
Ton Harmonie se répand sur le monde"
À la surprise des Siostry, leurs voix trouvèrent un écho inattendu. Dans la cour, puis au-delà des murs du château, des voix s'élevèrent pour se joindre au chant. La mélodie se propagea comme une vague, unissant les cœurs des fidèles dans un moment de communion spirituelle.
Pendant ce temps, Ignisfer, galvanisé par le chant et conscient que le moment d'agir était venu, prépara son évasion. Avec une détermination farouche, il arracha un morceau de sa chemise et l'enflamma à l'aide d'une torche fixée au mur de sa cellule. Puis, d'un geste précis, il lança le tissu enflammé par la fenêtre, visant un tas de bois de construction en contrebas. Les flammes s'élevèrent rapidement, créant une diversion parfaite.
Profitant du chaos naissant, Ignisfer improvisa alors une corde avec ses draps et commença sa descente périlleuse le long du mur du château. Chaque mouvement était calculé, chaque prise sur la pierre rugueuse était une victoire contre la gravité.
Dans la cour, Goupil et Gaston, habilement déguisés en ouvriers, se mêlaient à la foule croissante. Leur ruse avait fonctionné à merveille, leur permettant de s'infiltrer sans éveiller les soupçons. Ils virent le médecin Maurice, envoyé par Rose-Marie, se frayer un chemin vers eux, l'inquiétude visible sur son visage.
À la fenêtre de leur cellule, la Siostry voilée, dans un geste d'une audace inattendue, commença à agiter son voile noir. Ce simple mouvement eut un effet électrisant sur la foule en contrebas. Des murmures excités se propagèrent : "Regardez ! C'est Vespasia !" "Elle est apparue à la fenêtre !" "C'est un miracle !" La foule, ignorant que Vespasia gisait toujours inconsciente sur sa couche, interpréta ce geste comme un signe divin.
Galvanisés par cette vision, les gens commencèrent à scander le nom de Vespasia. La foule, gonflée par cet élan de ferveur, se pressa contre les portes de la cour, submergeant rapidement les gardes dépassés. Goupil, saisissant l'opportunité, se mit à attiser l'adoration de la foule, amplifiant leurs cris et leur détermination.
Rose-Marie, portée par la vague humaine, pénétra dans la cour. Ses yeux se posèrent sur Ignisfer, ce chevalier intrépide qu'elle ne connaissait pas mais dont la présence semblait catalyser les événements.
L'atmosphère déjà tendue bascula dans le chaos total lorsque Bernardo Gui et sa troupe d'Hospitaliers firent une entrée fracassante dans la cour. Armés de bâtons, ils commencèrent à repousser violemment la foule, leurs coups tombant sans discernement sur hommes, femmes et enfants.
Gui, apercevant les Siostry à la fenêtre, fut saisi d'une rage incontrôlable. Pointant un doigt tremblant vers elles, il hurla : "Hérésie ! Sorcières maudites ! Vous brûlerez sur le bûcher pour vos crimes contre Podeszwa !" Ses yeux injectés de sang roulaient dans leurs orbites, sa voix se brisant sous l'effet de sa fureur.
En réponse à ces menaces, Rose-Marie, saisissant l'instant, grimpa agilement sur un tonneau renversé. Dominant la foule de sa hauteur, elle éleva la voix : "Peuple d'Hébron ! Protégez les Siostry contre ces Hospitaliers ! Ne laissez pas ces tyrans détruire vos sœurs en Podeszwa !" Ses paroles enflammées firent leur effet, attisant une grogne grandissante parmi les gens rassemblés.
C'est à ce moment qu'Ignisfer, la main posée sur le pommeau de son épée, s'avança vers Bernardo Gui. L'inquisiteur, momentanément déstabilisé par l'approche du chevalier, cessa ses vociférations. Un silence pesant s'abattit sur la cour, comme si le temps lui-même retenait son souffle.
Ignisfer tenta de parlementer, sa voix calme contrastant avec la rage qui l'habitait : "Frère, ne restez pas ici, l'on pourrait attenter à votre personne. Laissez vos hommes rétablir l'ordre et permettez-moi de vous mettre à l'abri de la foule, vous et les Siostry."
Mais ses paroles ne firent qu'attiser la colère de Gui. L'inquisiteur explosa : "Traître ! Hérétique ! Comment osez-vous prononcer le nom de ces sorcières maudites ?! Vous n'êtes qu'un misérable pantin à la solde de Cienmota !"
Ces mots furent la goutte d'eau qui fit déborder le vase. Le sang d'Ignisfer ne fit qu'un tour. D'un geste fulgurant, il dégaina son épée, son cri retentissant dans toute la cour : "Podeszwa jugera !"
La lame fendit l'air dans un sifflement mortel, s'enfonçant dans la poitrine de Bernardo Gui avec une précision terrifiante. Le temps sembla se figer. Les yeux de l'inquisiteur s'écarquillèrent de surprise et d'horreur alors que l'acier transperçait son cœur.
Un gargouillis écœurant s'échappa des lèvres de Gui lorsqu'Ignisfer retira son épée. Le sang jaillit de la blessure en un flot écarlate, éclaboussant le sol et les vêtements du chevalier. Les jambes de l'inquisiteur cédèrent sous lui, et il s'effondra, ses mains tentant vainement de contenir le flot de vie qui s'échappait de lui.
Mais l'horreur ne faisait que commencer. Sous le regard médusé de la foule, les entrailles de Gui se déversèrent par la plaie béante, glissant sur le sol en une mare visqueuse et fumante. L'odeur métallique du sang se mêla à celle, plus âcre, des viscères exposées, créant un cocktail nauséabond qui fit reculer même les plus endurcis.
Les yeux de Bernardo Gui, encore emplis de haine et d'incompréhension, se voilèrent peu à peu. Son corps fut secoué de spasmes violents, ses doigts griffant le sol dans un dernier effort futile pour s'accrocher à la vie. Puis, dans un dernier soupir gargouillant, l'inquisiteur s'immobilisa, son regard vide fixé sur le ciel qu'il ne verrait plus jamais.
Un silence de mort s'abattit sur la cour, brisé seulement par le bruit sourd du corps de Gui heurtant le sol. Ignisfer se tenait là, son épée dégoulinante de sang, ses pieds baignant dans les restes de celui qui fut l'inquisiteur le plus redouté. Une aura presque divine semblait l'entourer, comme si Podeszwa lui-même avait guidé son bras vengeur.
La scène macabre eut un effet électrisant sur les Hospitaliers. Voyant leur guide terrassé de manière si brutale, une terreur panique s'empara d'eux. Comme un seul homme, ils tournèrent les talons et commencèrent à fuir en désordre, abandonnant toute prétention à l'ordre et à la discipline.
La foule, galvanisée par la mort de l'inquisiteur et les paroles enflammées de Rose-Marie, se lança à leur poursuite. Des cris de vengeance et de justice retentissaient dans l'air alors que les gens se ruaient sur les Hospitaliers en déroute. Des poings s'abattaient sur les dos des fuyards, des bâtons arrachés des mains des oppresseurs se retournaient contre eux. La cour du château, naguère symbole de l'oppression, se transformait en théâtre d'une révolution naissante, le sang de Bernardo Gui marquant le début d'une nouvelle ère pour Hébron.
Siostry Vespasia et toute sa clique, Aldric "Main-de-Sixte" Ravenswood, Amaury de Gavere, Le Denier, Maître Balthazar ou le Strolatz Wacław Kowalczyk.
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Alors que le chaos régnait dans la cour du château d'Hébron, avec le corps de Bernardo Gui gisant dans une mare de sang et les Hospitaliers fuyant en désordre, une autre scène cruciale se déroulait à l'intérieur du château.
Dans leur chambre, Alazais et la Siostry voilée avaient réussi un coup audacieux. Grâce à leur appel désespéré et à la loyauté que Vespasia avait su inspirer, elles étaient parvenues à retourner les jeunes gardes qui les surveillaient. Ces derniers, touchés par leur détresse et se souvenant de la bonté de Vespasia, avaient pris la décision risquée de les aider.
"Dame Alazais, nous sommes là pour vous aider. Dame Vespasia nous a toujours bien traités, nous ne pouvons l'abandonner maintenant," avait dit l'un des gardes en ouvrant la porte de leur cellule.
Profitant de cette opportunité inespérée, Alazais, soutenant Vespasia toujours inconsciente, et la Siostry voilée s'étaient engagées dans les couloirs sombres du château. Leur objectif était clair : atteindre le Katadra, lieu sacré qui pourrait leur offrir refuge et protection.
Pendant ce temps, Goupil et Maurice, le médecin envoyé par Rose-Marie, progressaient à tâtons dans les passages mal éclairés du château. Goupil, fidèle à son instinct d'espion, ouvrait portes et trappes au hasard, espérant trouver un indice sur l'emplacement des Siostry.
"Par ici," chuchota Goupil, indiquant un couloir étroit sur leur gauche. Maurice acquiesça, son sac de médecin serré contre lui, prêt à intervenir à tout moment.
C'est alors qu'au détour d'un couloir, les deux groupes se retrouvèrent nez à nez. Un moment de tension s'installa, chaque groupe dévisageant l'autre avec méfiance.
Maurice fut le premier à rompre le silence. "Je suis Maurice, médecin envoyé par la Princesse Rose-Marie Von Festung. Je suis ici pour la Siostry Vespasia," annonça-t-il d'une voix calme mais ferme.
Goupil s'avança à son tour. "Et moi, je suis Goupil, Nortmannien envoyé par le Duc Bohemont De Painel, grand ami de Vespasia. Nous sommes là pour vous aider."
Alazais, méfiante mais à court d'options, échangea un regard avec la Siostry voilée. "Très bien," dit-elle finalement. "Si vous pouvez aider Vespasia, faites-le. Nous n'avons pas d'autre choix."
Sans perdre un instant, Maurice sortit de son sac un gros paquet de belladone séchée. Sous les yeux incrédules des Siostry et des gardes, il l'alluma le tout dans sa pipe et commença à en insuffler la fumée directement dans les narines de Vespasia.
La réaction fut immédiate et violente. Vespasia fut prise d'une quinte de toux profonde et bruyante qui résonna dans le couloir. Alazais, alarmée, fit un pas en avant, mais Maurice leva une main pour l'arrêter.
"Vespasia a visiblement été empoisonnée au Vin de Syracuse," expliqua-t-il rapidement. "L'insufflation massive d'un autre psychotrope devrait contrer les effets mortels. C'est risqué, mais c'est notre seule chance."
Les minutes qui suivirent semblèrent durer une éternité. La toux de Vespasia se mêlait aux bruits lointains de la révolte dans la cour, créant une atmosphère surréaliste dans le couloir sombre.
Soudain, les paupières de Vespasia frémirent. Ses yeux s'ouvrirent lentement, encore voilés par les effets combinés du poison et de la belladone. Son regard erra un instant avant de se fixer sur Alazais. Un sourire faible mais incontestable se dessina sur ses lèvres.
Alazais laissa échapper un soupir de soulagement, des larmes de joie perlant au coin de ses yeux. La Siostry voilée posa une main réconfortante sur son épaule.
Goupil, comprenant l'urgence de la situation, se tourna vers l'un des gardes. "J'ai besoin que vous m'emmeniez aux geôles," dit-il d'un ton pressant. "Il y a d'autres prisonniers à libérer, notamment Amaury De Gavere."
Le garde hésita un instant, regardant Alazais pour approbation. Celle-ci, encore sous le choc du réveil miraculeux de Vespasia, hocha simplement la tête.
"Allez-y," dit-elle. "Et vous," ajouta-t-elle en s'adressant aux autres gardes, "répandez la nouvelle. Vespasia est vivante. Que tout Hébron le sache."
Alors que le groupe se préparait à se séparer, chacun vers sa mission, Vespasia, d'une voix rauque mais déterminée, murmura : "Podeszwa... nous guide."
Ces mots, prononcés par celle qu'on croyait perdue, résonnèrent comme un présage de changement pour Hébron et au-delà, marquant le début d'une nouvelle ère pour les Siostry et leurs alliés.
Siostry Vespasia et toute sa clique, Aldric "Main-de-Sixte" Ravenswood, Amaury de Gavere, Le Denier, Maître Balthazar ou le Strolatz Wacław Kowalczyk.
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Dans la grandiose salle du château d'Hébron, baignée par la lumière dorée filtrant à travers les hautes fenêtres ornementées, se tenait une assemblée dont l'importance allait marquer Hebron. Les voûtes gothiques s'élevaient majestueusement, soutenues par des colonnes finement sculptées, tandis que d'imposants chandeliers en cristal diffusaient une lueur chaleureuse, leurs nombreuses bougies illuminant les visages des héros rassemblés.
Au centre de cette salle magnifique, la Siostry Vespasia, affaiblie mais rayonnante de détermination, était assise dans un fauteuil richement ouvragé. À ses côtés, Amaury De Gavere, fidèle et attentif, veillait sur elle comme un gardien. Les statues de saints et de figures sacrées qui bordaient la salle semblaient observer la scène avec bienveillance, témoins silencieux de ce moment historique.
D'une voix empreinte d'émotion et de gratitude, Vespasia s'adressa à chacun des héros présents :
"Rose-Marie, votre courage et votre dévouement ont été le catalyseur de notre libération. Votre garde et votre médecin ont risqué leur vie pour notre cause. Podeszwa a guidé vos pas jusqu'à nous, et pour cela, nous vous serons éternellement reconnaissants."
Se tournant vers Ignisfer, elle poursuivit : "Brave chevalier, votre lame a tranché les chaînes de l'oppression. Votre acte de bravoure restera gravé dans nos mémoires et dans l'histoire d'Hébron. A n'en pas douter vous rayonnez de la lumière du tout puissant."
Puis, regardant Alazais et la seconde Siostry, ses yeux s'emplirent de larmes de fierté : "Mes sœurs, votre foi inébranlable et votre détermination ont été notre lumière dans les ténèbres. Podeszwa nous a unies dans l'épreuve et nous a menées vers la victoire."
"Très cher Goupil.", continua t-elle en direction du dénommé. "Vous qui partiez pour simplement transporter Fourbebras, vous avez tant fait pour sauver Hebron et ma personne."
Les mots de Vespasia résonnaient dans la salle, se mêlant à l'écho des prières silencieuses qui semblaient émaner des murs eux-mêmes. La lumière du jour, traversant les vitraux colorés, créait des motifs chatoyants sur le sol de marbre, comme si Podeszwa lui-même bénissait cette assemblée.
"La dette que nous avons envers vous tous est immense," continua la Siostry Vespasia, sa voix gagnant en force. "Elle ne pourra jamais être entièrement remboursée, mais sachez que vous aurez toujours une place d'honneur parmi nous. Vos noms seront chantés dans nos prières, vos actes célébrés dans nos rituels."
Soudain, les lourdes portes de la salle s'ouvrirent, laissant entrer un Nortmannien essoufflé. Son arrivée créa une onde d'anticipation qui se propagea dans l'assemblée.
"Nobles seigneurs," annonça-t-il d'une voix puissante qui résonna sous les voûtes, "j'apporte des nouvelles de grande importance. Les troupes de Landry De Myzar, assistées par les cavaliers Nortmanniens, viennent d'éradiquer la dernière poche de résistance des Hospitaliers d'Okord !"
Un murmure d'excitation parcourut l'assemblée. Vespasia, le visage illuminé par cette nouvelle, leva les yeux vers les chandeliers étincelants, comme pour adresser une prière silencieuse de gratitude à Podeszwa.
"Mes amis," reprit-elle avec une ferveur renouvelée, "ceci est un signe. Podeszwa a guidé nos actions et béni notre cause. Notre victoire n'est pas seulement celle d'Hébron, mais celle de tous les fidèles. Que ce jour marque le début d'une ère nouvelle, une ère de paix, de justice et de dévotion."
Les rayons du soleil semblèrent s'intensifier à cet instant, baignant la salle d'une lumière presque surnaturelle. Les statues paraissaient prendre vie, témoins de cette promesse solennelle. Dans cette salle majestueuse, témoin de siècles d'histoire, une page nouvelle venait de s'écrire, portant en elle les espoirs et les rêves de tout un peuple, unis sous la bénédiction de Podeszwa.
K-lean, Norbrenn, Bedwyr et Antoine,
Un immense merci pour cette aventure extraordinaire ! Votre créativité sans limites et votre chance incroyable aux dés (80% de 6, vraiment ?) ont transformé ce jeu de rôle en une épopée inoubliable. Vous avez brillamment navigué dans les méandres de ce scénario tordu, fruit de mon imagination et de celle de mon IA, donnant vie à Hébron et ses personnages d'une manière qui a dépassé toutes mes attentes. Votre engagement et votre talent ont fait de cette histoire une expérience unique. Encore merci pour ces moments magiques !
Tous les textes affichés ici, tous les messages que vous avez reçus, les propositions d'actions, les demandes de lancers de dés, etc. ont été générés par une IA (Claude IA) selon mes directives "floues" bien entendu. Les images proviennent également de DALL-E (chatgpt)... sauf le malleus maleficarum, qui lui est bien un manuel de chasse aux sorcières qui a été écrit en 1486.
Dernière modification par HernfeltMayer (2024-09-19 21:16:56)
Siostry Vespasia et toute sa clique, Aldric "Main-de-Sixte" Ravenswood, Amaury de Gavere, Le Denier, Maître Balthazar ou le Strolatz Wacław Kowalczyk.
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