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#1 2024-03-14 23:29:56

Balian
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Amis ou ennemis ? Là sera la question.

Informations afin de connaître un peu plus le personnage de Balian D'Ibelin avant son arrivée au Royaume d'Okord

Ecrit le Jidor, 14e phase de l'été, III de l'an de grâce 24

Quelque part en Osterlich

A ce jour, Balian a vingt-six ans, il est le cadet d’une famille comptant six générations de Seigneurs.
Son premier aïeul, le chevalier Guy de Morgency, fut récompensé par le roi Baldir XXXII d'Osterlich après la bataille de Crécy-les-Tourbières situé dans les territoires du sud. Pour cette victoire mémorable contre une armée du Gondor, il reçut en récompense le fief d’Ibelin.
Lui et ses enfants après lui, firent tous prospérer ce fief considéré comme l’un des plus riche d’Osterlich. Les vignes donnaient un vin d’un goût si délicieux que toute la région planta des sarments. Le temps clément et la terre crayeuse faisaient pousser à foison ce nectar béni des dieux. Le vin d’Ibelin devint célèbre et goûté par les plus grands et riches palets de l’époque.
La famille d’Ibelin emplit ses coffres d’or et choisit comme « meubles » sur leurs écus le calice et la grappe de raisin. Deux générations plus tard, ils possédaient un trésor en terre et en or qui aurait été royal, si celui-ci avait été celui d’un Roi.

Mais Balian, en tant que cadet, ne verrait jamais un sou de ces richesses. Son aîné allait tout hériter de par son droit d’aînesse.
Il devint, comme la loi et son père le suggérèrent , l’écuyer de son frère aîné, Guillaume d’Ibelin. Celui-ci un faquin, fourbe et froid. Le pauvre gamin, plutôt chétif qu’était Balian à cette époque, dû suer sang et eau pour plaire à son fieffé grand frère.

Afin que Balian soit un bon chevalier, Guillaume n’épargna rien à son cadet. Tout y passa. La course à pieds étant harnaché pour le combat, il lui fit développer sa musculature en soulevant des tonneaux de plus en plus lourds, l’équitation, toujours en armure, escalader les tours du château par la force des bras et des jambes, en utilisant deux dagues comme points d’appuis. Enfin, il lui montra l’utilisation de toutes sortes d’épées, de haches, de poignards, de lances et de javelot dans des combats ou l’aîné ne retenait pas ses coups.

Il reçut, par un druide et des prêtres des anciens rites, des notions de lecture, de mathématique, d’astronomie afin de se guider à l’aide des étoiles, d’ingénierie militaire, du savoir très rare de soigner les blessures et des notions de botanique afin de soigner les maladies les plus connues.

Balian avait la tête dure et sa hargne lui donnait la force d’accepter et d’endurer tout cela. Il était intelligent, pugnace et courageux. D’autant qu’il se voyait grandir et devenir aussi fort, sinon plus, que son frère aîné.

Quant à son père, il vieillissait mal. Il quitta ses charges royales et ne s’occupa plus que de ses fermages et de ses vignes. Sa mère, elle, était morte en couche. Balian ne l’avait donc jamais connue et pourtant, étant enfant, il la pleurait dans la solitude de sa chambrée. Voyant sa détresse manifeste, une des femmes de chambre s’en émouvait chaque fois. Elle le serrait dans son giron en essayant de lui apporter ce que seule une femme peut apporter à un enfant, de la tendresse.

Lorsque son père trouva que l’entraînement avait assez duré et que Balian avait l’âge requis pour devenir Chevalier, il décida de l’adouber.
Ce fut d’abord une longue nuit de veillée d’arme passée dans une chapelle dédiée aux six dieux anciens, Botia la déesse de la fertilité, Cerdo l’ouvrier bâtisseur, Daeth le dieu de la connaissance, de l'illusion et de la science, Goben l'artisan, Rituath le roi des rois et Virdumar le Grand Homme Noir.
Il commença sa journée du lendemain par un bain purificateur et s’habilla d’un tabard écarlate, couleur du sang qu'il devait-être prêt à verser pour tenir ses engagements de chevalier. Ensuite, son parrain, son frère en l’occurrence, lui passa le baudrier. Des écuyers fixèrent des éperons d’argent à ses talons, symbolisant qu'il serait un guerrier à cheval.
Ensuite on lui remit son écu sur lequel on avait peint, selon les règles de l'héraldique, ses armoiries, celles de sa famille. Balian reçut sa lance et son heaume.
C’est alors qu’il s'agenouilla devant son parrain qui lui assena un grand coup avec le plat de la main sur la nuque, c'était la collée, signe d'acceptation de son entrée dans la chevalerie. Pour la première fois, l’aîné prit son jeune frère dans ses bras et tous deux s’étreignirent en versant des larmes de joie et de douleur pour le jeune impétrant.
Ensuite, la cérémonie se poursuivit par des réjouissances, des jeux d'adresse à cheval où Balian montra à l'assistance ses talents de cavalier et de combattant, notamment à la quintaine ou il fallait être rapide si l’on ne voulait pas être désarçonné.
La soirée venue, la grande salle fut éclairée de flambeaux et d’une multitude de bougies installées sur des lustres de bois en forme de roues de chars. On les descendaient et on les remontaient chargés de bougies odorantes à l’aide d’une corde que l’on fixait solidement au mur.
Finalement, un repas fut offert par la famille à tous les invités constitué de pains de toutes formes, de salades assaisonnées, de viandes de porc, de sanglier, de biches en sauce, de jambons, saucissons, lards, pâtés, de civets de lièvres, d’oies, de dindes, de canards et des beignets ou des gâteaux salés . Ensuite, tous passèrent aux desserts et pour terminer du fromage, encore des gâteaux ou des fruits. Les vins rouges et blancs ainsi que l’hypocras coulèrent à flot.
Il leur montrait ainsi qu’il pouvait subvenir aux besoins des gens qui lui sont chers et qu'il pouvait aussi les protéger.

Des troubadours, des acrobates, des bouffons, chantèrent, jouèrent du luth, de la flûte à bec, de la chalemie, de la vielle et du tambourin. Ils cabriolaient, jonglant avec adresse, faisant rire les gens attablés. Les ménestrels interprétèrent des chansons de gestes et des chansons d'amour, des poèmes qui racontaient des histoires familières d'exploits chevaleresques et d'amours impossibles.

Trois mois plus tard, leur père tomba gravement malade. Une fièvre des marais dirent les médicastres. Il dépérit doucement, crachant le sang. La fin était proche et Guillaume, le frère aîné, reçut du mourant, la bague où était gravé le sceau des Ibelin et avec lui, toutes les terres, vignes, puits, moulins, villages et serfs se rattachant à cette noble famille. Le lendemain, le soleil venait juste de se lever, leur père, dans un long râle, rendit l’âme et passa.

Deux jours après, Balian s’en allait. Selon lui, il n’avait pas le choix.
Pourtant, contre toute attente, son frère voulait le retenir, il lui promettait de faire de lui son maréchal. Il rendait ainsi le cadet, responsable de la défense du château. Bien entendu, il pouvait également prendre part à des attaques à l'extérieur de l'enceinte du château, il assurerait des fonctions de garde du corps pour Guillaume son frère et seigneur d’Ibelin.
D'une manière générale, il patrouillerait sur les terres afin de rappeler aux paysans la nécessité de se conformer aux lois, de payer les impôts, les amendes et aurait le droit de basse et haute justice sur les terres d’Ibelin.
Mais Balian aveuglé par sa fierté, refusa ce poste pourtant prestigieux et rarement donné à un cadet. Méchamment, il répondit avec animosité qu’il n’emmènerait que sa vêture, son cheval, un alezan d’un marron presque noir et surnommé  « Estoile » car il avait sur le sommet de la tête une petite tache d’une blancheur éclatante qui faisait penser à une étoile. Il emporterait aussi ses équipements, armes et une bourse bien remplie d’or.

Cela dit, il brisa là et s’en alla dans la salle d’armes où aidé par deux servants, il enfila son lourd équipement.
D’abord une chainse, faite avec de lin qui descendait jusqu’aux cuisses puis les braies recouvrant le bas du corps.
Ensuite vint le lourd habit métallique. D’abord, la broigne, une tunique de peau formée d’un quadrillage de bandes de cuir renforcés par des anneaux cousus. Elle couvrirait le torse, les bras, les cuisses, la tête grâce à un capuchon.  Celui-ci était renforcé par une "cervellière" munie d'un nasal, fixée sur le capuchon.
Par dessus, il mit une cotte de mailles ou haubert, doublées aux endroits les plus vulnérables. Elle lui couvrait le cou, les mains et la tête. Et enfin, il mit ses bottes de gros cuir au semelles cloutées de fer et y glissa, dans un emplacement fait pour cela, une petite dague très effilée appelée une miséricorde . Ceci fait, il passa un mantel de couleur vert avec capuche .
Les pièces de l’armure trop lourde pour un long voyage, il les transporterait dans un sac de cuir huilé pour empêcher que l’armure ne rouille. En plus de tout cela, il passa son écu dans le dos et l’attacha par une sangle de cuir sur son flanc.
Il monta à cheval et ficha dans un étui, sur le côté gauche de la selle, une hache de guerre, à sa droite son épée nommée « Briselame ». Il plaça sur la croupe du cheval, deux sacoches contenant des vêtements propres et quelques nourritures ainsi qu’une grosse couverture de laine brute roulée et attachée à l’arrière de la selle.
Il était prêt à vivre le reste de sa vie.
Malgré tout, il se sentit perdu et désemparé, ne sachant où aller. Il mit son heaume, l’attacha sous le menton et talonnant son cheval, il partit au trot. Sa décision était prise, il se dirigerait vers le nord, vers un Royaume puissant, que tous ici nommait Okord.

Dernière modification par Balian (2024-03-18 18:37:56)

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#2 2024-03-16 20:30:35

Balian
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Re : Amis ou ennemis ? Là sera la question.

Le joueur utilisant le perso de Gilles me donne toutes autorisations d'utiliser son perso à ma guise. Le joueur ne désire pas écrire de RP.
Informations afin de connaître un peu plus le personnage de Gilles de Rais avant son arrivée au Royaume d'Okord

Ecrit le Saedor, 14e phase de l'été, III de l'an de grâce 24


Quelque part en Osterlich du sud et plus loin...

Je vous présente ma mesnie.
D’abord, mon père qui n’était rien ou si peu. C’était un gros commerçant aimant la chaire, le bon vin et déflorer à tour de bras tout ce qui était féminin...Et peut-être masculin, allez savoir !
Pourtant, ma future mère était la seule fille d’un noble de bonne famille et elle l’aima, c’est ce que je ne compris jamais.
Que lui trouvait-elle, ma foi, je n’en sais foutre rien. Ce qui est certain c’est qu’elle tomba enceinte. Le rejeton, c’est moi, Gilles de Rais. En fait, non, ce n’est pas mon véritable nom, je m’appelle Gilles de Montmorency-Laval, baron de Rais, dit Gilles de Rais.

Après cet aparté, vous devez savoir que mon père, avant son mariage, savait pertinemment bien que sa future femme apportait avec elle une dot astronomique. Peut-on y voir malice de sa part ?
Mon géniteur était vendeur de draps et s’arrangeait toujours pour être présent lorsqu’une belle dame se présentait à son magasin. Son « étude », comme il l’appelait.
J’ai ouï dire qu’il proposait de rares étoffes dans l’arrière boutique.
De là à comprendre que ma mère fut « forcée » et que s’en suivit un mariage obligé, il n’y a qu’un pas. Et ce pas, je l’ai franchit, je sais ! Ce fut de cette manière que ce malotru devint aussi riche.
Mais vous connaissez le dicton, « Bien mal acquis, ne profite jamais »

Ce porc, en vérité, n’en profita guère car il périt dans les flammes lors de l’incendie de sa belle enseigne ! Malheureusement pour moi, ma mère était présente elle aussi. Elle avait, très certainement entendu des rumeurs qui couraient tels des rats dans la fange. Résultat des courses, je me retrouvais orphelin et seul héritier de cette noble famille.
Que cela reste entre nous, mais...C’est moi...Oui, c’est moi l’incendiaire, c’est moi qui ai bouté le feu à cette porcherie ! À cette époque, j’avais six ans.

Très tôt, j’ai su que quelque chose clochait en moi. D’abord, lorsque mon père ou mon grand-père paternel m’emmenait voir une pendaison, une décapitation, un étripage ou , ce fut longtemps mon préféré, l’écorchement complet du bonhomme. Quelque soit la torture, je ne détournais pas la tête comme les enfants de mon âge. Au contraire, j’étais curieux de savoir ce que ressentait le condamné et surtout le bourreau.
Je me mit à reproduire ces actes sur de petits animaux, des rats, des souris puis des chats et des chiens. Les capturer fut un jeu d’enfant, si je puis dire, et personne ne s’en plaignait, au contraire.
Le plus étrange, était mon absence de remords ! En fait, je ne ressentait rien, à part de la frustration. Alors, je recommençais, encore et encore.

En grandissant, ou plus justement, en vieillissant devrais-je dire car je ne suis pas grand, ce goût du sang ne me quitta point. Mais par la force des choses, je dus me montrer prudent. Il y eu quelques putrelles retrouvées saignées à blancs et quelques pauvres hères, bleuis par la mort et tenant leurs viscères dans leurs mains. A part cela, je restais sur mes gardes, les gens d’armes étaient chaque soir sur les dents, essayant d’arrêter le démon qui sévissait en ville.

Ils auraient eu bien de la peine à voir en moi ce monstre.
J’avais quitté depuis longtemps le bourg de Potribonin en Osterlich pour m’acheter une « Maison de maître » non loin des « Marches des fournaises ». C’était une demeure superbement construite et j’y recevais les bourgeois et la fine fleur de la chevalerie du Delta du Hornet. Cette bâtisse se trouvait plus exactement à Esculapaë.
Ah, mes aïeux, quel beau pays ! Là-bas, les maisons, même celles des plus pauvres sont badigeonnées de chaux vive. Toutes les murailles sont blanches, ou presque.
Le blanc est prédominant, ainsi que le vert des moissons, des vergers en fleurs, des prairies, le bleu du ciel, sans parler du rouge cramoisi d’un couché de soleil. Le fleuve de la Maixbonne est constellé de voiles blanches, grises ou jaunes des petits bateaux de pêches et celles des navires marchands venants et partants pour des destinations lointaines. Des ports desservent toute la longueur de ce ver aquatique rampant sur des centaines de lieues.

J’avais une garde personnelle de cinquante gens d’armes et j’entretenais une dizaine d’écuyers et autant de chevaliers. J’étais un peu le Roi en ma demeure.
Lors d’une soirée mémorable, je rencontrais une femme qui me fascina de suite. Elle avait la figure peinte de signes cabalistiques que je ne connaissais pas. Nous nous parlâmes en buvant un vin rouge d’Osterlich et de rires, en sourires complices, nous finîmes la nuit enlacés dans mon énooorme lit, objet rare s’il en est.
Après de délicieux exercices horizontaux et verticaux, elle me fit des confidences et me raconta qu’elle était fille d’une secte jusque-là oubliée. Elle était une adoratrice du Dieu Yggnir, le dieu du chaos et elle savait invoquer ses 7 compagnons, Pekjaïr, le dieu de la Haine ; Ralgh, la déesse de la Force ; Sassinaï, le dieu du Sang ; Orior, la déesse de la Folie ; Waldan, le dieu de la Mort ; Biolline, la déesse de la Colère et Azureï, la déesse de la Vengeance.
Je lui répondit que cela ressemblait à une religion des anciens rites ou ces 8 dieux n’en formait qu’un seul totalement noir et terrifiant, le dieu Virdumar.
Elle se mit à rire aux éclats en se moquant de moi. Bien mal lui en prit car deux minutes plus tard, son corps gisait sur le sol de ma chambrée. Je l’avais étranglée sans regrets. Je n’aime pas être moqué.
Mes gens d’armes me débarrèrent de ce poids mort maintenant inutile en la confiant à l’eau du fleuve. Les serpents rouges qui pullulaient la nuit la dévoreraient, ne laissant qu’une tache rouge sanguinolente vivement diluée dans l’eau providentielle du fleuve Maixbonne.

Ce qu’elle m’avait révélé fit résonance en moi et je me mis à rechercher cette secte fanatique. Trois mois plus tard, mes espions avait retrouver une femme portant les mêmes stigmates que l’étranglée.
Un soir, je m’habillait de noir et m’aventurais dans la ville sachant très bien où je me rendais. Près du port, un entrepôt de menuiserie paraissait abandonné, pourtant je savais que cet endroit était le lieu de rassemblement de la secte des Yggniriens. Je tirais une dague effilée et je m’approchais en silence.
Soudain, une lanterne se mit à luire doucement. C’était une femme couverte des mêmes signes que j’avais vu sur le corps de ma maîtresse d’un soir. Elle me fit signe de la suivre, ce que je fis. Seule une petite partie de la vaste salle de l’entrepôt était éclairée. Je ne vis pas le bâton venir, je ressentis une douleur sur l’arrière du crâne et puis ce fut le noir.

L’on me retrouva un mois plus tard, plus mort que vif. De retour chez moi, un médecin m’examina et resta médusé par tout ce charabia dessiné sur ma peau. Il pouvait soulager mes maux de tête mais ne pouvait expliqué les dessins, cela le dépassait.
Mais les blessures étaient beaucoup plus profondes. Je ne me souvenais de rien, même pas de mon nom.
Bon, j’étais recouvert de dessins, de formules cabalistiques, de signes rituels, sur tout le corps, à part mon visage. Ils ressemblaient beaucoup à ceux de ma déesse d’un soir mais je ne comprenais toujours rien.
Une quinzaine de jours plus tard, je me souvins de mon nom et de quelques détails de ma vie antérieure, le reste restait flou comme en plein brouillard.

Un matin, je me réveillais trempé de sueur, c’est du moins ce que je croyais mais en me levant, je m’aperçus que c’était du sang. A l’évidence, ce n’était pas le mien puisque je n’étais pas blessé.
Que ce passait-il ventrebleu !
Apprenant ma détresse, un ami, Ghislain Desrivières vint me voir et me conseilla d’aller voir une rebouteuse, moitié sorcière, moitié apothicaire. Il m’accompagnerait car elle habitait dans un lieu reculé à la limite des « Marches des fournaises », à la naissance du désert et l’on ne divulguait pas l’endroit où elle vivait.
Après deux heures de route à dos de mules et sous un soleil écrasant, mon ami et moi arrivâmes à une hutte de torchis. Il avait raison, derrière la mansarde, nous ne virent que le désert d’un jaune iridescent, à perte de vue, à l’infini. Nous entrâment tous deux et une femme très petite, grosse et laide, recouverte d’une peinture d’un bleu vif nous accueillit. Elle portait sur l’épaule une sorte de lézard rouge et jaune qui passait une langue bifide de sa bouche osseuse. Des os, petits et gros, des plantes séchées ou pas, des masques grimaçants, pendaient du toit de chaume. Une table de bois brut et plus loin contre le mur, un rectangle de bois où s’entrecroisaient des cordages faisait certainement office de lit. Des amphores de toutes tailles étaient placés pêle-mêle.
Sans un mot, elle me fit signe de me déshabiller et elle m’approcha avec suspicion. Ses yeux s’agrandirent de peur et elle se mit à genoux devant moi me suppliant dans une langue que je ne connaissait pas.
Je regardais mon ami, étonné. Lui avait l’air de comprendre, il devint pâle comme un mort.
-Qu’est-ce qu’elle raconte cette vieille chouette dis-je
-Elle dit...Il avait la bouche sèche...Elle dit…
- Par le diable, tu vas me le dire ou quoi ? M’énervai-je
- Justement, c’est du diable qu’elle parle, elle dit que ce sont les paroles incantatoires qui l’appelle, Mais toi, tu les a gravé dans la peau. Tu n’as pas besoin de l’appeler, il est constamment avec toi.
Et toi, tu lui obéis.

Mon ami me regarda avec dégoût et une peur superstitieuse. 

Dans une hutte à la limite du désert, deux cris retentirent puis un homme sortit, nu et couvert de sang.
J’étais acculé, je devais fuir et tout abandonner.
J’irais vers le nord. Vers Okord.
Ils adoraient Yggnir et ses sept suppôts.
Je deviendrais sa chose et j’obéirais.

Dans un rire de dément, l’homme se mit à courir...

Dernière modification par Balian (2024-03-18 18:39:28)

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