Forum d'Okord

Christian

[MJ] Enquêtes osterlichtoises

En la forteresse d'Avenoel, le baron de Milleguin semblait préoccupé plus que de coutume, l'air absorbé dans sa reflexion tandis qu'il observait la forêt couverte de brume depuis la plus haute tour de la garnison.

Du sud et de l'est provenait d'inquiétantes rumeurs d'une rapide progression osterlichoise. Plusieurs régions de Ressyne étaient déjà tombées aux mains de Baldir, selon les ouï-dires, même si l'on n'avait pas encore vu l'ombre du strolatz, une certaine agitation s'était emparée de l'assemblée okordine.

L'heure est grave et le temps presse.

Et bien que la princesse Pirouette avait interompu ses opérations militaires contre le roy Francis, dans l'intérêt supérieur du royaume et dans sa grande sagesse, on ne voyait pas encore venir d'initiative operationnelle de la part du régent. Hormis un appel lancé aux seigneurs d'okord à plus de recrutement, et qu'il négociait déjà la vente des terres de la marquise Lune de sang avec les ressyniens en échange d'un éventuel soutien.

Ces derniers, sans doute trop contents de compenser leurs pertes territoriales et de se faire rémunérer par le voisin pour batailler l'ennemi, n'avaient fourni sur les troupes d'Osterlicht que des informations frugales. Habilité commerciale, ou peut-être aussi un peu de pudeur au sujet de leurs quatres fortins perdus en deux semaines, quand il s'agissait de marchander leur force.

Toujours est-il, le seigneur de Milleguin qui, fraîchement fait gouverneur d'un petit domaine, n'avait pas encore de grands moyens pour la guerre et ne pouvant pas adopter une posture passive alors que le royaume sombrait dans la déliquescence, avait décidé d'une initiative personnelle.

Son expérience d'officier lui avait déjà enseigné qu'en matière d'intelligence et de renseignement, les grandes quantités ne font pas l'avantage, une mission d'espionnage bien placée pouvait faire basculer l'issue d'un conflit sans nécessiter d'immenses bataillons.

Par chance, on lui avait naguère confié la garde des anciennes terres du baron Jean de la Chancla, podeszwite notoire, après que de Milleguin se soit distingué par quelques réussites contre le camp barbares du nord.

On avait donc choisi une centaine de  pisteurs expérimentés en Avenoel, à la physionomie proche des osterlichois et connaissant déjà cette religion. Quelques clercs locaux leur avait prodigué de brèves révisions de culte en leur apprenant même les rudiments de langage pour reciter textes et prières, sans être informé de la missions réelle des élèves. Puis on avait sélectionné les plus compétents pour les envoyer par petits détachements en territoire ennemi. 

Un an de solde et une jument et avaient été promis pour celui qui rapportera une information d'importance, position de défense et nombre des soldats, mouvements de troupes récents ou prévus et trajets de ravitaillement, points faibles dans le dispositif et objectifs probables des belligérants, ou quoi que ce soit qui puisse soutenir l'effort de guerre ou être marchandé à l'émir par la suite.

Un navire marchand partit du port des Criques et descendit la rivière de la Licorne. À son bord, une clique de trentes espions d'élite, les meilleurs de la promotion, quelques militaires en guise de personnel navigant et le plus fidèle lieutenant du baron en était capitaine. La mission étaient ultra-secrète et personne en dehors de cet appareil n'était au courant hormis Christian lui-même.

L'expedition passa le détroit de l'île de Kül et se mit à descendre le grand fleuve vers le sud. Chaque nuit, on mettait à l'eau une barque avec deux agents en direction des côtes osterlichoises. Sous leurs longues capes de pêcheurs aux couleurs tamisées, des habits d'adeptes podeszwites et quelques menues monnaies pour les aléas du voyage, et les dessous-de-tables, chacun munit d'un bâton de pèlerin solide ainsi que d'une dague bien cachée, pour se protéger des brigandages, bien sûr. Un petit kit d'enluminure pour leurs âmes d'artistes et pour d'éventuels relevés prenait peu de place dans leurs sacs à provisions, avec une page de texte sacré en cours de copie comme justification. On avait aussi prévu des poissons et des outils de pêche dans chaque embarcation pour faire alibi.

L'un de ces binômes finirait sans doute par débarquer dans une zone d'activité, ou trouverait durant ces aventures quelques renseignements pratiques à rapporter...

Dernière modification par Christian (2023-09-26 15:23:36)

Christian de Milleguin

Re : [MJ] Enquêtes osterlichtoises

Hertz et Doppler, "les deux meilleurs" vous auraient-ils dit, debarquèrent donc sans encombre sur la rive est du grand fleuve au petit matin, dans les régions récemment passées sous contrôle d'Osterlicht.

Il n'y avait eu personne en face pour les accueillir, situation idéale pour une mission d'infiltration, et qui leur laissait donc la possibilité d'agir à leur guise.

Ils commencèrent par verifier leurs équipements et leurs sacs à provisions. Tous les éléments cités précédemment y etaient encore, ainsi que leurs provisions, bien sûr.

Puis, et puisqu'il n'y avait personne en vue, ils prirent le temps dissimuler la barque dans les rochers afin qu'elle ne soit pas decouverte trop tôt, avant de s'écarter du rivage sans oublier d'emporter les poissons.

Hertz et Doppler étaient des pseudonymes, bien évidemment, choisis pour leur consonance locale, qu'ils s'étaient entraîné à utiliser depuis quelques jours. Pas question de révéler son identité en plein territoire ennemi, à moins d'être un grand seigneur en expédition.

Pas question non plus d'exposer la généalogie sur 17 générations de ces deux protagonistes, qui se trouve pourtant être méticuleusement consignée dans les registres communaux de leurs villages respectifs, et bien que certains vieux paysans prétendent en savoir encore plus long par tradition orale. Confidentialité oblige.

Mais le lecteur avide de détails devra se montrer compréhensif si, dans un esprit de concision, et afin de lui permettre de rentrer plus rapidement dans le vif de l'action, seront passés sous silence certains aspects du contexte global qui n'entreraient pas directement en rapport avec le present récit.

Hertz avait les yeux marrons, une taille moyenne et un aspect fréquent, pour l'endroit. Qualité vitale pour un agent secret qui le rendait à la fois discret et facile à la narration.

Doppler, lui, était un peu plus grand, mais avait pour caractéristique très ordinaire qu'il parraissait grandir quand il s'approchait, et rapetisser en s'eloignant. Propriété partagée également par tous les objets dotés de volume, notons.

Hertz était taiseux et attentif, ses yeux vifs faisaient périodiquement un tour d'horizon pour repérer les alentours. Tandis que Doppler savait se faire entendre et, de par sa taille supérieure, c'est spontanément à lui que l'on s'adressait le plus souvent.

Comme il y avait eu une carte à bord du navire marchand, et nonobstant son obsolescence, ils savaient peu ou prou situer leur zone d'atterrissage et les grandes villes de la région, si elles n'avaient pas brûlées. Mais leur objectif principal était d'enquêter auprès de la forteresse provinciale et de ses tenanciers, aussi en prirent-ils la direction générale.

Pour l'heure, il vaudrait mieux trouver des chevaux, et Doppler espérait rencontrer un hameau ou quelques paysans non encore ralliés à la cause des envahisseurs.

Dernière modification par Christian (2023-09-28 23:06:22)

Qutuz Al-Malik (PNJ)

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Re : [MJ] Enquêtes osterlichtoises

Les deux comparses prennent un petit chemin qui serpente à partir du rivage vers les collines avoisinantes. La carte marquait les premiers villages dans cette direction.

Au bout de quelques heures de marche seulement, ils croisèrent un convois. Deux strolatz accompagnant un char dans lequel un mystérieux personnage vêtu d’une robe de bure.

Le convois passe à côté d’eux sans s’arrêter, l’air visiblement pressé. Nous n’en sauront pas plus…

Quelques miles plus loin de dessine les chaumes d’un village.

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MJ d'Okord.

Christian de Milleguin

Re : [MJ] Enquêtes osterlichtoises

Première rencontre !
...Qui s'était plutôt bien passée, à savoir qu'il ne s'était pas passé grand chose et qu'ils étaient juste passés.

Les deux acolytes n'étaient donc pas morts et ce n'était pas rien.

Au moins avaient-ils eu confirmation de la présence osterlichoise, première information qui justifiait aussi leurs déguisements de pèlerins.

Arrivés en vue du village, il firent une pause pour faire cuire le poisson et s'accorder sur la marche à suivre. Ils choisirent soigneusement les fagots pour ne pas faire de fumée visible au loin et echangèrent à voix basse le moins de mots possible, se faisant face à face en mangeant pour s'assurer mutuellement qu'il n'y ait personne dans leur dos.

Faire un tour en ville, écouter beaucoup, la place du marché était un bon endroit pour commencer et attraper au vol quelques rumeurs, moins statique qu'une taverne et donc moins de risque d'attirer l'attention.

Repérer les chevaux à vendre ou mal surveillés, une éventuelle garnison, s'il y avait une chapelle podewzite, s'y recueillir en silence et les oreilles grandes ouvertes, tâcher de confirmer leur bonne direction en observant le trafic sur les différents points d'entrée du village.

Et une fois qu'ils auraient appréhendé l'ambiance du lieu et entendu la langue utilisée, peut-être s'asseoir à l'auberge et écouter encore tout ce qui aurait rapport à des mouvements de troupes, des actualités de politique étrangère ou intérieure, ou bien cet énigmatique escorte qu'ils avaient croisé tout à l'heure.

Tel était leur programme qui serait sans doute bouleversé, alors qu'ils reprenaient la route, avec panse pleine et baton de marche, après avoir étouffé le feu à l'aide de terre sèche.

Qutuz Al-Malik (PNJ)

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Re : [MJ] Enquêtes osterlichtoises

Passées les premières chaumes, les acolytes découvrirent un village en pleine agitation. De grande charrettes étaient assemblées en son centre, des enfants et des bagages entassés à la hâte.

Les hommes s’affairaient à vider les maisons de l’essentiel à l’exil. Des trucs qui se mangent, des trucs pour se défendre, femme, enfants, chevaux de trait, à la rigueur un chien ou un chat.

Souvenirs d’une vie soudainement révolue.

Quelques paysans jettent des coups d’œils en direction des voyageurs, méfiants mais sans trop y prêter attention. L’heure n’était plus aux marchandages mais au départ.

Les espions okordiens peuvent essayer d’entrer en contact avec les habitants, le traverser pour continuer à s’enfoncer en terre Osterlichoises ou rebrousser chemin.

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MJ d'Okord.

Christian de Milleguin

Re : [MJ] Enquêtes osterlichtoises

L'animation de la bourgade témoignait effectivement d'importantes opérations militaires en cours, passées ou à venir.

Et par chance, la population n'avait pas l'air encline à collaborer avec les osterlichois, par exemple pour signaler la présence d'intrus aux autorités.

Ce qui pouvait autant être un désavantage pour des intrus déguisés en osterlichois. Aussi les deux espions, sans pour autant renier leur couverture de pèlerins, gardaient bien leur cape de pêcheurs sur les épaules pour ne pas trop faire ostentation des orpiaux podeszwites qu'il y avait en dessous.

Si l'on portait attention sur eux, ils saluaient simplement avec un geste de main amical en ignorant l'animosité générale du lieu, et passait leur chemin.

Ils visitèrent brievement le petit patelin, en vérifiant si quelqu'un n'aurait pas négligé une montures ou deux dans la précipitation. Pendant que Hertz écoutait de loin les conversations du village.

Et s'il ne se présentait pas d'opportunités quelconque, il continueraient leur voyage.

Qutuz Al-Malik (PNJ)

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Re : [MJ] Enquêtes osterlichtoises

Les compères déambulent discrètement dans les rues.

Rien ne traîne, tout est déjà chargé dans les charrettes ou n’a aucune valeur. Les chevaux sont réunis dans le centre du village, parés pour le départ.

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MJ d'Okord.

Christian de Milleguin

Re : [MJ] Enquêtes osterlichtoises

Les espions jugèrent qu'il serait imprudent de poser trop de questions, et les paysans parlaient trop peu pour seulement reconnaître leur idiome.

Aussi ne s'attarderent-ils pas, ils remplirent leurs gourdes et continuèrent leur voyage dans la direction qu'ils pensaient être celle de la forteresse.

Dernière modification par Christian (2023-09-30 16:36:52)

Qutuz Al-Malik (PNJ)

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Re : [MJ] Enquêtes osterlichtoises

Les deux compagnons ne croisèrent personne. Les chemins étaient désert. Pas de marchand, pas de gens d’armes, pas de messagers. Personne.

La terre était vide de ses habitants, vide de sa vie habituelle. Ils passèrent même un pont sans payer de taxe, le corps de garde vide de ses gardiens.

Une troupe d’une cinquantaine de najar passa au galop à côté des espions sans y prêter attention. La tension était palpable sur cette terre devenue stérile.

La journée était bien avancée quand les okordiens devinèrent le sommet d’un dungeon dépasser des cimes d’une forêt dense.

Les compagnons peuvent s’enfoncer dans la forêt vers la forteresse ou continuer sur le chemin principal vers le village prochain.

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MJ d'Okord.

Christian de Milleguin

Re : [MJ] Enquêtes osterlichtoises

L'après-midi leur apprit beaucoup.

L'absence de culture qui aurait pu maintenir l'approvisionnement, le manque de surveillance des voies, l'abandon des postes de garde habituels. On était encore loin d'une occupation, et une armée conséquente ne pouvait pas indéfiniment s'éloigner de ses bases arrières.

Aussi, la troupe de najars indiquait que Ressyne n'avait pas tout à fait été expulsé de la zone. Et comme les soldats ne les avaient pas avisés outre mesure, ils eurent tout le loisir d'observer leur état et l'allure de leur équipement, s'ils semblaient revenir de bataille ou plutôt s'y rendre, et retinrent bien le sens de leur mouvement.

La journée était finissante et ils n'étaient pas sûrs d'atteindre le prochain village avant la nuit. Il s'engagèrent donc sur le chemin de la forteresse et puis s'écartèrent un peu de la route pour trouver un point en hauteur, profitant des dernières heures de luminosité pour observer la place forte de loin, y déceler peut-être un étendard, une quelconque activité auprès des murs ou sur les remparts, ou au moins constater qu'il n'y avait rien.

Si Hertz avait de bonnes oreilles, Doppler avait de bons yeux. Et comme il y était déjà un peu, en hauteur, par rapport à son compagnon, c'est lui qui se chargea de grimper sur l'arbre adéquat pendant que Hertz surveillait l'arrivée de piétons.

Dernière modification par Christian (2023-10-01 08:20:12)

Qutuz Al-Malik (PNJ)

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Re : [MJ] Enquêtes osterlichtoises

De la forteresse, on voyait surtout dépasser les créneaux du donjon, surmontés d'une bannière bien connue : l'emblème de Podeszwa sur fond noir, la bannière d'Osterlich.

La nuit était tombée mais une grande activité se faisait entendre provenant de la forteresse, des chocs sourds de pierre que l'on casse ou que l'on taille peut-être ?
Et un chant, puissant, harmonieux, chanté à plusieurs centaines de voix. Le Rückkehr der Verbannten.

Sur le chemin, Hertz et Doppler virent passer des groupes de paysans, portant eux aussi charrettes et enfants, en direction de la forteresse. Ceux-là étaient silencieux, avançant d'un pas sûr, protégés par une douzaine de chevaliers Strolatz sur leurs flancs.

A chaque arrivée, le chant redoublait d'intensité.

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MJ d'Okord.

Christian de Milleguin

Re : [MJ] Enquêtes osterlichtoises

Les deux compères se concertèrent rapidement. Doppler n'avait pas remarqué de traces de bataille récente alentour, mais les grandes clameurs que l'on pouvait entendre provenaient peut-être des réparations en cours, ou peut-être d'autres projets d'importance.

Il fallait de toutes manières entrer dans la forteresse pour au moins faire l'estimation de forces en présence.

Ainsi commençait la partie délicate de leur mission, car même si l'exercice était habituel pour des espions, il ne s'agissait pas cette fois-ci d'un voisin ou d'un rival seigneur d'okord.

Il rejoignirent le chemin au niveau d'un virage pour tenter de discrètement s'introduire dans un des convois en route vers la forteresse.

Il faisait nuit, l'obscurité aidera sûrement, pensaient-ils, et deux pèlerins perdus cherchant une escale pour eviter les loups n'avait rien d'anormal après tout.

Dernière modification par Christian (2023-10-02 16:44:08)

Christian de Milleguin

Re : [MJ] Enquêtes osterlichtoises

Le temps passe, et finalement les deux espions parvinrent à discrètement se faufiler dans un groupe sans attirer l'attention des strolatz.

Quelques-uns des paysans se retournèrent en les voyant, mais personne ne dît rien. Il faisait nuit, le convoi avançait à bonne allure en suivant les quelques torches qui eclairaient difficilement le chemin, l'ambiance n'était pas à la discution.

Les deux agents non plus ne parlèrent pas, attendant une situation plus propice pour poser des questions, et se contentèrent de marcher avec la masse en faisant profil bas.

Alors que les portes de la forteresse se rapprochaient, hertz et doppler, en grands professionnels, maîtrisaient leur adrénaline et tentaient d'observer furtivement les abords immédiats du bastion, à la recherche d'un quelconque détails d'intérêt.

Dernière modification par Christian (2023-10-04 18:14:47)

Christian de Milleguin

Re : [MJ] Enquêtes osterlichtoises

Ils marchèrent, longtemps...
La forteresse était plus loin qu'elle en avait l'air.
Et les paysans ne parlaient pas, les soldats non plus, le temps était comme suspendu dans une opaque atmosphère.

Hertz et Doppler, qui avaient pourtant l'ouïe fine, tendaient l'oreille en vain. Même les animaux de la forêt semblaient s'être tus, pas un son hormis le refrain de la garnison et l'écho lointain des bruits de leur chahut.

Ils approchèrent des portes, encore, les imaginant déjà s'ouvrir et qu'ils pénétraient la place forte pour y découvrir

Qutuz Al-Malik (PNJ)

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Re : [MJ] Enquêtes osterlichtoises

L’entrée fut plus facile que ne l’avait imaginée les deux compères. Herse levée, pont levi baissé et des gardes qui tournent le dos aux arrivants, les deux espions d’élite avaient connu plus difficile.

La basse court était bondée. De nombreux paysans étaient regroupés autour d’une ruine. Ou bien était-ce un bâtiment que l’on construisait ?

S’agglutinant autour des tailleurs de pierre et des maçons, hommes femmes et enfants levaient les mains au ciel et chantaient d’une seule voie un chant Osterlichois.

Au fond de la basse court, une seconde fortification barrait l’entrée du donjon. De nombreux chevaliers en arme étaient stationnés devant, chantant eux aussi sous leur heaume, à l’unisson avec les travailleurs de la terre.

Oh Podeszwa !
Oh Podeszwa !
Ton peuple massacré par Cienmota,
Tes enfants engloutis par ses ténèbres.

Oh Podeszwa !
Oh Podeszwa !
Le jour viendra du Retour,
Le jour viendra de ta Lumière victorieuse.

Oh Podeszwa !
Oh Podeszwa !
Ton combat nous mènerons,
Ta beauté nous chanterons.

Oh Podeszwa !
Oh Podeszwa !
Devant toi les okordiens s’inclineront.
Sous nos lames ils périront.

Quels qu’en soit les sacrifices et le temps,
Dans ta lumière Sudord et Osterod à nouveau baigneront.

---

MJ d'Okord.

Christian de Milleguin

Re : [MJ] Enquêtes osterlichtoises

À l'intérieur, point de machine volante en forme d'aiguère, ni catapulte géante pour traverser le canal, ni même un arsenal plus classique d'engins de guerre. Pourtant les strolatz semblent trop sûr de leur force pour être vigilants, il doit bien y avoir quelque chose à voir dans le coin.

Les deux agents speciaux restent un peu sur leur faim, sans rien à saboter dans un incendie spectaculaire, ni plans secrets à ramener à la Citadelle. Les paysans s'affairent à des travaux de bâtiment, espérons une église nouvelle, au moins suffira-t-il d'attendre la messe des matines pour estimer le compte des soldats présents.

D'ici là, les espions seront bien contents de leur déguisement de pèlerins, Ils tâchent malgré tout de se faire discrets pendant qu'ils effectuent un premier tour de la basse-cour, cherchant d'éventuelles possibilités de s'infiltrer dans la garnison par la suite, tout en faisant mine de n'être intéressé que par la construction du bâtiment dont ils essayent de déterminer la fonction. Hertz écoute aussi les sujets de conversation alentour, tandis que Doppler reprend en cœur le chant osterlichois pour s'entrainer à imiter l'accent du terroir.

Après quoi, il s'installent une couche dans un coin un peu à l'écart, et s'agenouillent en position de prière pour pouvoir se concerter en marmonant sur ce qu'ils ont découvert jusqu'à présent.

Dernière modification par Christian (2023-10-09 12:03:57)

Heidrich Von Stuffen (PNJ)

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Re : [MJ] Enquêtes osterlichtoises

La nuit passe ainsi, avec une succession d'arrivées de nouveau groupes de serfs et de chants.

Au petit matin, le seigneur en arme se présente à l'embrasure d'une fenêtre du premier étage.
Les chants se turent. Les coups de pierre se turent.

Quelques pas derrière lui, on peut entrevoir une ombre fluette...

Mes Frères !
Podeszwa nous a guidé sur la voie lumineuse.
Nous vous avons protégé jusqu'ici et vous protègeront.

Un messager de Ressyne vient de m'informer que cette province est désormais notre, les occupants ont vidé les villages.
Le Rückeroberung est là, la terre est revenue aux Exilés !

Immense clameur.

Mes Frères !
Podeszwa nous a guidé sur la voie lumineuse.
A vous travailler cette terre et d'y restaurer Sa Beauté.

Pour le Sudord !

Immense clameur.

Mes Frères !
Podeszwa nous a guidé sur la voie lumineuse.
Assemblez-vous, prions ensemble et partez prendre possession de ces terres !

Immense clameur.
Le seigneur disparaît.

Les paysans se regroupent, sûrement par familles, et se mettent en marche vers l'extérieur de la forteresse.
Des groupes de strolatz sortent du donjon pour prendre la tête des colonnes et la forteresse se vide peut à peut de ses non-combattants...

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MJ d'Okord.

Christian de Milleguin

Re : [MJ] Enquêtes osterlichtoises

"POUR LE SUDORD !" reprirent avec la foule Doppler et Hertz, maintenant en uniforme de strolatz.

C'est qu'ils n'avaient pas chômé pendant la nuit, pensez-vous donc ! Deux espions infiltrés dans une forteresse ennemie, ils n'allaient tout de même pas taper un roupion !

Et bien qu'ils n'avaient pas pu saisir d'opportunité pour s'infiltrer dans la garnison, ni décelé le moindre indice pouvant indiquer la destination du bâtiment en construction, ce sont deux gardes un peu trop à l'écart, et qui leur tournaient le dos comme les autres, qui firent les frais de leur frustration. À la faveur d'un refrain de la chanson, promptement occis, déshabillés dans un coin sombre, et puis jetés dans une fosse qui sevait de latrine et sommairement recouvert de décombres.

L'opération ne présenta pas de difficultés particulières, et il semble que dans la précipitation générale personne n'ait decouvert quoi que ce soit ou bien donné l'alerte.

Au petit matin, c'était donc un fait accompli. Et c'était en tenue complète de militaire osterlichois que les deux compères, chacun monté sur un cheval de guerre en parfaite santé, suivirent le convoi qui sortait du fortin.

Où allaient-ils ? Au sudord peut-être, il paraît que les trouvères y sont charmants, mais le voyage serait long. Nous allons voir ! Hertz et Doppler trottinèrent jusqu'à un groupe de paysans au hasard.

Heidrich Von Stuffen (PNJ)

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Re : [MJ] Enquêtes osterlichtoises

Hertz et Doppler trottinèrent jusqu'à un groupe de paysans au hasard... et ils sont rejoint par 8 autre Strolatz qui chevauchent derrière eux.

Les chevaux avancent au pas et les serfs à un rythme détendu.
Dans le groupe d'une cinquantaine d'âmes, on entend des chants, des rires, les soucis sont loin, resté en Osterlich.
Une nouvelle vie débute pour les Sudordiens.

Les paysans travailleraient la terre, les strolatz seraient leur protecteurs et baillis occasionnels. Les uns prendraient possession des chaumes vacantes, les autres du petit fortin en bois posté à l'entrée du village.

Alors que la journée avance calmement, un des Strolatz dépasse Hertz et Doppler puis fait demi-tour en les dévisageants... étrange comportement.

Les minutes passent et la colonne se fait de plus en plus silencieuse, les murmures ont remplacés les chants.
Quelques bruits métaliques de lames que l'on tire d'un sac ou d'un fourreau...
Des cliquetis de carreaux que l'on positionne sur leurs arbalètes...
Des grincements de heaumes que l'on referme...

Zatrzymaj się tam! dit une voix puissante crevant le silence.

Un Strolatz a reconnu Doppler et Hertz, paysans la veille et Strolatz aujourd'hui ! La nouvelle d'espions s'est répandue comme une trainée de poudre et c'est 50 paysans en arme près à défendre leur vie et leur 8 strolatz prêt à mourir pour Podeszwa qui se dressent à présent derrière les okordiens.

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MJ d'Okord.

Christian de Milleguin

Re : [MJ] Enquêtes osterlichtoises

Hertz et Doppler arrivèrent aux portes de la Citadelle, après moult péripéties et aventures prodigieuses qui seront peut-être racontées un jour.

Là, les attendait Yannick Helias, le bras droit du seigneur de Milleguin qui, en plus d'être son plus fidèle lieutenant, s'était découvert un pied marin et dirigeait par conséquent toutes les missions qui necessitaient un passage en mer. C'est lui qui naguère commandait le navire dont nous parlions, et il avait pour habitude de garder sa longue vue même une fois à terre. C'est ainsi qu'il avait repéré de loin le retour des espions et avait donc pris les devants pour les accueillir.

Yannick qui, étant le fils du marchand de chevaux de la grande foire d'Hérydrève, Simon-Pierre Helias, fut embauché à dix ans comme ramasseur de crotin dans les écuries de la famille de Milleguin et, ayant eu le bon goût d'avoir à peu près le même âge que le petit Christian, avait accompagné celui-ci dans ses quatre cents coups de jeunesse.

Sa mère, Johanne, était la fille des tenanciers de l'auberge des quatre vents, établissement situé grosso modo à mi-chemin entre le village de Laverse-sur-Balme et le Bourg-du-Clos, bien que les ivrognes de Laverse disaient toujours que l'auberge était plus proche de chez eux à l'aller et plus proche du Clos au retour, et que les ivrognes du Bourg avaient un proverbe équivalent qui signifiait l'inverse.

Ce désaccord géographique provoquait d'ailleurs des échanges fréquents de points de vue, plus ou moins arrosés et plus ou moins amicaux, entre les clients d'origines diverses de la taverne. Mais les bagarres et débats houleux intéressaient peu Johanne Lacroix (c'était son nom de jeune fille) qui ne pensait qu'à Simon-Pierre et qui devait déjà s'occuper, en plus de la vaisselle, de gérer le tempérament furibond que son père, Matthieu Lacroix, avait développé à force de traumatismes lors de son éducation. Traumatismes générationnels qu'il avait lui même hérité de son père, Luc, par projection.

Les traumatismes enfantins du grand-père paternel de la mère du bras droit de Christian sont une histoire en soi qui explique bien des choses, mais qui risquerait aussi d'alourdir cet exposé succinct.

Simon-Pierre maria Johanne qui enfanta donc Yannick. Ce Yannick qui devint homme de confiance et chevalier, et qui écoutait maintenant le rapport des agents tout en inspectant une des arbalètes qu'ils avaient ramenées, espérant pouvoir garder les chevaux en récompense.

Ce Yannick qui se disait, après avoir entendu leur recit, qu'il devra sans doute enjoliver un peu le compte rendu avec quelques détails inventés et quelques batailles imaginaires afin de captiver l'attention du seigneur de Milleguin, actuellement trop occupé par de galants projets avec l'une des jolies boulangère de la cité.

Mais c'est une autre histoire.

Dernière modification par Christian (2023-10-12 21:58:23)

Heidrich Von Stuffen (PNJ)

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Re : [MJ] Enquêtes osterlichtoises

Fin de l’aventure de Hertz et Doppler.

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MJ d'Okord.