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#1 2022-01-05 10:55:44

Bernard de la Trimouille

La faim d'une ère

" - Silence !"

Le brouhaha s'estompa rapidement, puis le chevalier Capisteron prit la parole :

" - La situation est inquiétante, messire ! La rumeur se répand dans tout le royaume et prend de l'ampleur... Partout la nourriture vient à manquer, la vermine détruit les récoltes, les serfs meurent, des villages entiers disparaissent.
- Il n'y a plus le moindre boisseau de nourriture sur aucun marché ! Renchérit le chevalier Gersiflet.
- Chevalier Patanouk, quelle est la situation aux Hérolles ? S'enquit Bernard.
- Les greniers sont vides, le village abandonné.
- Seigneur Bédivère, intervint Thierry, qu'en est-il en Varsse ?
- Marchés et chantiers sont à l'arrêt, les quelques serfs qui n'ont pas fui travaillent dans les champs mais la sécheresse a été rude et les récoltes sont maigres. En revanche, je pense savoir qui entretient la pénurie... Le seigneur Cochonou aurait récemment engrangé 60.000 boisseaux de blé !
- Que prépare-t-il ? Un siège ?
- Non messire...
- Un banquet d'une lune pour deux mille convives ?
- Non plus...
- Mais que prépare-t-il donc ?
- Sa collation de milieu d'après-midi.
- Intendant, à combien se montent les réserves ?
- Même si les rats ne dévorent pas tout, nous n'aurons pas de quoi nourrir tout le monde jusqu'à la récolte de l'an prochain...
- Et encore faut-il qu'il y ait une récolte !
- Pas assez de vivres et trop de bouches à nourrir, murmura Bernard à son frère. Seigneurs ! préparez vos hommes et vos chevaux, donnez une arme à tout ce qui a au moins deux jambes et un bras... Nous ne sommes pas des paysans, à attendre que le climat nous autorise à vivre ou pas. Albae ad messem !"

Les chevaliers tirèrent leur épée :
" - Albae ad messem !"

Bédivère et Thierry échangèrent un regard entendu.

Dernière modification par Boson (2022-01-05 10:57:24)

#2 2022-01-08 14:00:39

Bernard de la Trimouille

Re : La faim d'une ère

Bernard avait pris la tête de la chevalerie qui avançait vers les tireurs ennemis sous une averse de traits, au nord de la forteresse.

Un groupe de chevaliers venu du camp se porta à la hauteur de Bernard.

" - Messire !
- Chevalier Gersiflet ! Vous avez manqué d'être en retard !
- Je vous prie de m'en excuser, mon prince, mais je tâchais de confirmer une information selon laquelle il n'y aurait jamais eu..."

Un vacarme assourdissant emplit la plaine, tandis qu'un nuage de poussière s'élevait au sud de la forteresse.

" - Qu'est-ce donc que cela ? On dirait...
- Un troupeau de chèvres ! ajouta Bernard, blême. Quant au bruit, il provient des roues carrées du char tiré par six chevaux de Przw... Pzr... de petite taille.
- Il n'y a jamais eu de collation, reprit Gersiflet.
- Nous sommes la collation."

Bernard prit quelques instants pour examiner la situation. Il chercha des yeux son frère et le seigneur Bédivère mais sans succès. Les hommes étaient fébriles et la moindre hésitation provoquerait la panique.

Les archers, son objectif initial, était à portée de charge, mais les troupes charcutières commençaient à encercler les arbalétriers au Coq.

" - Si nos arbalétriers sont submergés, nous nous retrouverons isolés sans appui au milieu des troupes ennemis. Nous n'avons pas d'autre choix, il nous faut faire face au seigneur Cochonou et à ses chèvriers. Levez l'étendard, à dextre ! Faites sonnez la charge !"

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