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Egoliant souffle bruyamment, agrippé de toutes ses forces au bastingage du boutre, avant qu’un nouveau haut-le-cœur ne le submerge, l’invitant à se délester une fois de plus du contenu de sa panse, décidément bien malmenée par cette traversée du Grand Canal.
Son fier destrier laissé sur la terre ferme, Taclöhp, avait semblé presque rieur, et ce que le jeune homme avait interprété initialement comme une invitation à revenir aussi tôt que possible avait finalement bien pu être simple moquerie pour ces tourments à venir, et l’inconscience du jeune homme à quitter le plancher des vaches pour se porter sur l’eau, lui qui avait déjà du mal sur un simple esquif navigant sur un ruisseau peu profond.
Mais la mission passait au dessus de toute autre considération, et le messager se devait de se rendre prestement en territoire Araldien, dans la province de Tiranoc, province côtière par excellence. L’on lui avait vanté les mérites et talents du capitaine et navigateur du navire, le fier et buriné Bolkan, au rire tonitruant.
L’île d’Oþnumì paraissant au loin lui indiquait néanmoins arriver à proximité de sa destination. Bientôt il pourrait distinguer la Baie du Pélican,, signifiant la proximité immédiate de la province de Tiranoc, et donc de fait la proximité immédiate de Guer de Bretagne, sa destination. Il pourrait ainsi transmettre directement sa missive au Comte, comme le lui avait commandé son seigneur.
A l’Attention du Seigneur Merlin, Comte de Tiranoc.
Moi, Eudes, Marquis de La Nouë, Hiérarque de la Tour Couronnée, Seigneur des Terres des Marées Populaires, des Terres Kaljoran, et du Comté de Vallombreuse,
déclare en ce mardor, 10e phase de l’été de l'an III de l'ère 20 marcher vers la Province de Nord de la Tour, pour réparations.
Etant entendu qu’ont été portées à mon attention des démarches déplacées à l’intention de non pas une, mais deux membres de la Tour Couronnée.Etant de notoriété publique que j’ai demandé des explications à ces agissements en Salle du Trône, où je ne doute pas que n’importe quel page ou autre seigneur araldien aura pu vous rapporter cet événement.
Etant entendu qu’après près de deux saisons je n’ai toujours obtenu aucun élément pouvant tempérer ces événements, et ne me suis heurté qu’à un silence pour toute réponse, tout en n’ayant pas manqué prêter l’oreille aux griefs exprimés par le peuple atlante.
Me voici donc en route pour vos terres. Puisque je n’ai pu obtenir de réponse à Château Ygor, j’irai en quérir chez vous. Avec mon armée, puisque la diplomatie semble nettement insuffisante actuellement. Et en cas d’absence de réponse, je me verrai dans l’obligation de chercher dédommagement à cette affaire.
Je n’ai pas manqué noter dans les rapports de mes informateurs que la Forteresse de la Lumière semblait par trop négligée, bien qu’à l’orée de la Baie du Pélican, et gardant donc un œil sur le trafic fluvial du royaume. C’est pourquoi je me propose de vous soulager de ce fardeau qui semble désormais par trop conséquent, à titre de réparation.
Je déclare ne pas convoiter d’autres terres, et m'engage donc à retenir mes troupes dans l'usuelle pratique des campagnes de pillages, et de m'en tenir à assaillir la seule forteresse de la Lumière tant qu'il sera tenu une absence d'ouverture d'autre front.
Je déclare m'engager à respecter lors de ce conflit le Code de Chevalerie usuellement accepté, ainsi que les principes de mon père, Chevalier Sans Epée, Foulques au Fléau, et à ne pas faire intervenir au cours de ce conflit de maraudeur solitaire.
Je déclare également m'engager dans ce conflit seul, sans lever le ban auprès de mes vassaux, dans une volonté d’affrontement honorable.Je déclare ne pas m'opposer ni intervenir dans d'éventuels conflits qui pourraient dans le même temps concerner nos vassaux respectifs, tant que l’équilibre desdits conflits reste préservée.
Que Seir’A Neir guide le bras armé du Juste.
Marquis Eudes de la Nouë, Seigneur des Terres des Marées Populaires, des Terres Kaljoran, et du Comté de Vallombreuse
Hiérarque de la Tour Couronnée
L’armée se mettait en ordre de marche, alors qu’ils quittaient les bacs qui avaient servi à la traversée, foulant pour la première fois les terres d’Arald à l’Est du Grand Canal, aux pieds même du fortin convoité. Le Marquis Eudes de La Nouë s’arrêta un bref instant pour humer une dernière fois l’air iodé et sentir les embruns sur son visage, puis traversa la plage de galets pour rejoindre le gros des troupes. Il fit à nouveau passer des instructions parmi les troupes, rappelant à tous un engagement à ne pas perpétrer de pillages, et garder en tête leur cible, la forteresse de La Lumière. Bientôt, les troupes des deux nobles s’affronteraient, chacun assurément certain de son bon droit et de sa volonté implacable de l’emporter.
Aethar le prêtre-guerrier à ses côtés, Eudes avançait posément, chevauchant toujours sa fidèle monture, Sénescent de l’Orée. Les prières neir’a’than commençaient à monter de toute part, entonnée par tous les fiers guerriers, fidèles de l’Ange Rédempteur, dans ce qui avait tout autant l’air d’être autant un conflit seigneurial qu’une guerre sainte, tant l’unité religieuse des troupes était frappante, psalmodiant les mêmes prières en réponse aux prêtres-guerriers qui les haranguaient depuis plusieurs minutes déjà.
Seul Octave, un jeune okordien réservé chevauchant à ses côtés depuis plusieurs lunes déjà, gardait le silence, son gantelet nerveusement serré sur la hampe de sa lance. Le Marquis lui adressa un signe de tête, visant à le rassurer, faisant naître un léger sourire sur les lèvres du jeune homme, qui déglutit avec difficulté au même instant, comme paralysé par une insidieuse terreur viscéralement ancrée en lui. L’inexpérience et la verdeur du jeune homme sûrement.
Les troupes déployées, engins de guerre assemblés, le seigneur de la Malnouë donna le signal de l’assaut, laissant Golthan le souffleur de cor s’exprimer en premier, avant que ses semblables ne reprennent en cœur avec leurs instruments les subtiles intonations transmises par le son grave et puissant entonné par le guerrier.
« Testons votre Foi, mon seigneur. Et voyons si venir vous rendre visite permettra d'obtenir quelques explications concernant vos agissements, à défaut d'excuses.»
Les gardes introduisirent l'émissaire auprès de Merlin, celui ci décacheta la missive brisant le sceau du Marquis Eude de Noue. Il lu le texte avec attention.
Merlin - "Regarde l'émissaire droit dans les yeux, dites au Marquis que nous seront l'accueillir avec tous les égards due à son rang. Il est dommage d'en arriver là pour une maladresse j'en convient qui a été monté en épingles par les agissements de certaines.
Gardes raccompagnez l'émissaire et veillez à ce qu'il embarque sans dommage ".
Après le départ d' Egoliant Merlin donna ses ordres pour mettre la forteresse en alerte et il envoya cette missive au Capitaine Alex Rins.
Merlin - " Capitaine mettez fin à votre repos et mettez vous en route immédiatement destination La forteresse de la Lumière pour en prendre le commandement et en assurer la défense.
Merlin"
Dernière modification par Merlin (2020-03-13 09:27:17)
Merlin s'était mis à la tâche il fallait approvisionner les troupes en campagne, il savait que le moral de la troupe tenait en deux mots "nourriture" et "alcool" avec modération.
Il sera toujours temps d'aller sur le champ de bataille ayant toute confiance en son Capitaine.
Journal de marche daté du Jidor 12e phase de l'été de l'an IIIde lére 20.
Alex Rins note "premiers combats: une patrouille de nos cavaliers EST entrée en contact avec des cavaliers ennemis. L'ennemi laisse 67 cavaliers étendus sur la plaine. Les premiers morts de cette campagne".
Moral de la troupe bonne.
Dernière modification par Merlin (2020-03-13 12:34:50)
Eudes bouillonnait de l’intérieur, juché sur son fidèle destier, Renâclant de l'Orée. Non seulement le comte Merlin n’avait pas daigné se présenter face à lui, déléguant le champ de bataille à l’un de ses capitaines anonymes, mais en plus il n’avait pas estimé nécessaire de porter face à lui son armée entière, se contentant de porter un faible détachement à sa rencontre ! L’Araldien se moquait de lui ouvertement, et l’affront était comme une gifle brûlante portée à l’honneur du marquis ! L’okordien murmura entre ses dents, ivre de rage.
« Ainsi, voilà donc pour vous l’importance que revêt cette forteresse, l’importance que vous portez à mes demandes, l’importance que vous apportez au combat. Soit. Qu’il en soit ainsi. An’ challar ciaben voc’h ! Neir’A Than, au combat ! »
Sur ces mots, le seigneur de la Malnouë talonna sa monture, donnant l’ordre de marche à l’ensemble de la Garde Gracieuse, ordre de chevaliers fondé par la maison pour défendre la Malnouë et ses environs, dont les casques étaient surmontés d’un cimier en forme de cygne noir. Les valeureux se porteraient au combat pour leur seigneur, formés à la monte et aux passes d’armes depuis de nombreuses années.
***
Foulques, juché sur la calme jument Placide de l’Orée, jeta un regard en arrière et salua de la main le petit attroupement qui s’était constitué aux portes de la Malnouë. Il l’avait assuré avoir toujours eu à cœur les intérêts de la Maison, et continuerait à les porter haut. Il s’était déclaré mortifié d’avoir été dupé ainsi par un mire valésien, qui lui avait assuré et juré n’avoir d’autres recours que ces mixtures pour soulager la souffrance, sans imaginer un seul instant qu’il la prolongeait ainsi… Et le temps avait passé, les vieilles blessures et rancœurs s’étaient closes, et le Chevalier sans Epée Foulques au Fléau se sentait bien las. Las de garder un œil sur la politique actuelle, pour soutenir son fils Eudes. Et se languissait de ses anciens frères d’armes, du fier Inari, du puissant Hannibal, du sage Nicolas, et même de l’aspirant et artiste Alceste.
Le chevalier au Fléau soupira légèrement, se fendit d’un dernier salut, puis fit tourner bride à sa monture. Il espérait que ce périple par monts et vaux lui apporterait quelques réponses, lui permettrait de rencontrer possiblement des prometteurs seigneurs et dames.
Une voix puissante apporta à ses oreilles un dernier message d’adieu, émanant de l’une des personnes se tenant aux portes du fief familial:
« Puissent les Anciens Dieux te garder des mauvaises rencontres sur la route ! Au revoir, mon frère ! »
Journal de marche daté du Saedor 14e phase de l'été de l'an III de l’ère 20.
Alex Rins note: La forteresse est sous les assauts des armes de siège, nos cavaliers n'ont pas pu les détruire celles ci étant hors de portée des charges.
Moral - les troupes font combattre jusqu'au bout.
Journal de marche daté du Dorma 15e phase de l'été de l'an III de l'ère 20
Alex Rins note: Les combats se généralisent dans la plaine, on se bat aussi dans les environs de la Forteresse. Ces combats sont acharnés et morts et blessés se multiplient.
Moral - Les renforts ont bon moral et rentrent dès leur arrivée dans les combats.
Journal de marche daté du Lunor 16e phase de l'été de l'an III de l'ère 20
Alex Rins note: Combats acharnés toute la journée.
Moral - Sans changement
Journal de marche daté du Mardor, 17e phase de l'automne de l'an III de l'ère 20
Alex Rins note: Peu a peu nos troupes s'amenuisent. Un rumeur enfle la la Garde Gracieuse va entrer dans la mélée.
Moral - Sans changement
Jidor, 19e phase de l'automne de l'an III de l'ère 20
Alex Rins note: La muraille construite à la hâte a été mise à bas au premier assaut réduisant à néant le travail héroïque des constructeurs. La garde Gracieuse renverse nos premières lignes laissant derrière elle un traînée de morts. Les renforts sans repos prennent part au combat.
Moral - Fléchissement dans nos rangs
Vendor, 20e phase de l'automne de l'an III de l'ère 20
Alex Rins note: Jour funeste la citadelle est tombée nos hommes survivant quittent à la faveur de la nuit les ruines de la forteresse.
Dernière modification par Merlin (2020-03-21 08:51:16)
La bataille avait été brève. A dire vrai, Eudes s’en retrouvait avec un goût d’inachevé dans la bouche. Il était venu pour avoir des explications, à défaut un véritable défi par les armes, une célébration neir’a’than guerrière du Juste Combat. Il n’avait finalement obtenu ni l’un ni l’autre, son adversaire apparaissant trop occupé en d’autres horizons pour daigner lui opposer plus qu’une maigre garnison.
Garnison qui avait de ce fait été prestement annihilée par l’armée complète de la Malnouë, laissant Eudes dans un état d’insatisfaction total. Ceci n’avait rien de Juste, et était loin de lui convenir. Il décida donc de ne pas laisser la moindre garnison, et de confier la forteresse à une fidèle vassale de la maisonnée de La Nouë, la vicomtesse Kida Gakash, qui s’installa promptement sur ces terres pendant qu’il rentrait à son foyer, faisant route en toute hâte avec la Garde Gracieuse pour laisser le reste de ses troupes le rattraper.
Et quelle ne fût pas sa surprise de trouver non pas son père aux commandes de la citadelle, mais son oncle ! Le jeune homme goûtait peu ce changement, mais la passation de pouvoir s’était faite à la vue de tous, dans les formes, et il fallait pour lui se rendre à l’évidence : son père avait donc choisi de faire confiance à nouveau à Loric. Eudes se retrouvait à la fois bouillant de rage, d’une ire guerrière inassouvie, mais également empli d’une lassitude certaine quant aux manœuvres politiques. Tiraillé entre le souvenir des infamies commises par son oncle à l’encontre de son père, et la volonté d’apaisement ouvertement manifestée par le Chevalier au Fléau, Eudes s’en remit à Seir’A Neir pour lui dicter la conduite à tenir. Après trois jours et trois nuits à prier sans se sustenter, la réponse s’imposa à lui : il guiderait désormais les armées de la Malnouë, et laisserait la dimension politique dont il n’avait que trop goûté à son oncle, ce qui lui permettrait de se consacrer d’autant plus à l’art de la guerre et toutes ces subtilités qui jusqu’alors lui échappaient encore…