Forum d'Okord

Liétald de Karan

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Le dernier voyage d'Enguerrand et de Charles.

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Charles avait été découvert dans son lit, aussi froid qu'un bloc de glace, les yeux grands ouverts.

Ils avaient retrouvé le corps d'Enguerrand aux pieds de la muraille est, celle qui donnait sur la chambre.

Le jeune seigneur avait-il été empoisonné ? Son père avait-il été aidé dans sa chute ? Ou s'était-il donné la mort en contemplant la ruine de la Maison de la Pétaudière ? Les rumeurs circulaient bon train.

A l'annonce des deux morts les citées podeswites s'enflammèrent. Liétald de Karan ordonna aux Lions Dorés de s'emparer des trois commanderies principales, restaurant l'ordre à l'aide de l'acier. Évidement, les délateurs s'en donnèrent à cœur joie...

Pourtant, ce fut bien Liétald de Karan qui ordonna la tenue d'obsèques dignes des plus grands seigneurs de Samarie. Ce fut encore Liétald de Karan qui finança les réparations de l'église d'Aguilar. Enfin, ce fut Liétald de Karan qui fit chercher un prêtre de Podeswa pour diriger la cérémonie.

La foule s'était pressée dans le temple. Les Karan se tenaient sur les premiers rangs, avec la famille des défunts. Le visage de Liétald était aussi blême que fermé. A ses côtés son fils Leufroy sanglotait en silence. Peu le savaient, mais l'héritier des Karan avait fait ses classes d'écuyer auprès des Pétaudières. La petite main d'Isolde, cadette d'Enguerrand, tentait de réconforter le jeune homme, même si elle avait déjà fort à faire avec son propre chagrin.

Vint enfin le passage au gisant. Isolde et sa tante furent les premières à pénétrer dans la crypte. Les Karan furent les seconds. Entouré par Dagobert et Algéric ils remontèrent la file, indifférent du regard des autres. Krein Vadir referma le portillon métallique derrière son maître, signifiant par sa large main tendue que le reste d'Okord allait devoir patienter.

Endormis, pensa Liétald en voyant ainsi allongés le père et le fils. Ensemble, ils incarnaient le solide passé d'Okord fondé par Enigral sur un champ de bataille encore fumant, mais aussi un futur glorieux et auréolé des lauriers de la victoire. Leufroy s'agenouilla devant le gisant de Charles et hurla son chagrin.

-Nous n'avions rien en commun. Déclara le Maître du Palais, en posant une main alourdie d'anneaux précieux sur le marbre blanc. Tout nous opposait. Il leva des yeux brillants sur les vitraux. Alors pourquoi suis-je triste ?

Quelques minutes plus tard les Karan ressortirent de la crypte. Ils quittèrent l’église au rythme du pas métallique de leurs protecteurs.

Bien observateur aurait été celui capable de voir le Maître du Palais passer son pouce et son index sur ses paupières.

Dernière modification par De Karan (2020-02-27 23:47:08)

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Seigneur de Ténare ; Marquis de Falcastre
Maître du Palais ; Gardien du Trésor Royal
Chevalier au Léopard ; Chevalier de l'Ordre des Fondateurs royaux