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#1 2019-11-09 23:45:15

Pierrot Grogrin

Un beau soir à la Taverne des Bons Rieurs

L'automne avançait doucement et les arbres se chargeaient de couleurs flamboyantes. Le magnifique chêne, à la porte de la Taverne, était d'un rouge étincelant. Cependant, tous savaient que la saison touchaient à sa fin et que bientôt, l'hiver viendrait, accompagné des tempêtes de neige, du blizzard et autres événements frais.

Les récoltes rangées dans les greniers, la plupart des paysans du bourg prenaient le temps de savourer la fin de la journée. Cette année-là, les travaux agricoles avaient été bons et malgré les taxes seigneuriales, les réserves étaient au plus haut. Même si l'hiver s'étirait, ils auraient tous de quoi survivre de longs mois grâce aux colossales provisions accumulées durant la période estivale. En somme, le moral était au plus haut.

Tandis que les serfs discutaient de l'arrivée du froid, les marchands échangeaient sur le cours du blé. Plus loin, quelques gardes royaux, au repos, se réchauffaient autour d'un bol fumant de ragoût. Ici et là, sur des tables ou debout au comptoir, les hommes parlaient bruyamment. L'atmosphère était paisible en cette douce soirée.

Mais dans un recoin mal éclairé de la Taverne, deux hommes tenaient un conciliabule à mi-voix. Le premier, portant une cicatrice bien reconnaissable à l'oeil droit, dardait son regard bleu sur ses plus proches voisins, tachant de savoir s'ils écoutaient sa conversation. De dos, il était difficile de décrire son compagnon, mais il portait grand cape marron, qui avait certainement connu des jours meilleurs. Bien que chuchotée, on devinait que leur conversation était animée. Parfois, un ou deux mots prononcés un peu plus fort, devenaient discernable. On entendit alors parler de "Roi", "rivière" ainsi que de "troncs d'arbres immenses".

Et bien, que dois-je vous servir ? demanda l'Aubergiste, un grand sourire sur son visage joufflu.J'ai un bon ragoût de porc, qui mijote depuis ce matin. Une bière peut-être pour l'accompagner ? A moins que vous ne vouliez goûter le vin des moines d'Ibèria ? J'ai un tonneau en perce depuis hier.

Ah, si vous étiez là il y a deux mois de cela, j'aurai sans doute pu vous faire déguster un petit cru de chez Lentriant, un ami qui vit proche d'ici et ...

Levant la main pour interrompre le bavard tavernier, le premier hommes déclara abruptement:
Deux choppes de bière. Le ragoût aussi pour deux.

Puis, se désintéressant de Pierrot Grogrin, il posa deux pièces sur la table pour régler sa commande. Son air peu aimable ne troubla pas ce dernier, qui avait vu toutes sortes de brutes dans son auberge. Prenant l'or, il se dirigea vers le comptoir pour préparer le repas des voyageurs...

#2 2019-11-15 22:59:59

Staras
Inscription : 2017-09-22
Messages : 374

Re : Un beau soir à la Taverne des Bons Rieurs

Alton pénétra dans la taverne accompagné de 2 vieilles connaissances. Coutumiers des lieux ils s’installèrent à une table. Lorsque le patron leur apporta une bouteille de Calvok ainsi que des verres, Alton demanda à voix basse : « Dis-moi l’ami! Qui sont ces deux gars au fond ? Ils ne sont pas du coin, si ? »

Dernière modification par Staras (2019-11-16 04:23:35)

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#3 2019-11-16 12:26:38

Enguerrand

Re : Un beau soir à la Taverne des Bons Rieurs

Raymond d’Alanver avait la mine des mauvais jours. De mémoire de chevalier, il n’avait d’ailleurs jamais connu une aussi triste journée.  Il entra dans la taverne avec la ferme intention de noyer sa peine dans l’alcool. A voir sa figure couverte de boue et de sang, son surcot déchiré en maints endroits, ses cubitières bosselées, on aurait pu croire qu’il avait chuté de son cheval et avait été trainé sur une centaine de toises. En réalité il avait fui le champ de bataille d’Aguilar.
Fuir n’était pas le mot exact. Il avait fait ce qu’il avait pu. D’aucuns auraient dit : au-delà de ce que son honneur exigeait. Mais il avait quand même préféré quitter le champ de bataille plutôt que d’y mourir, quand il devenait évident que tout était perdu. A quoi aurait servi son sacrifice ? Est-ce que Podeszwa lui fermerait les portes de son Paradis à cause de son geste ? Pour être honnête, il s’en fichait comme de sa première chainse. 
Non pas qu’il fût moins croyant qu’un autre, mais certainement pas autant que le jeune Charles qui criait encore à la victoire alors qu’il était environné des lanciers qui l’avaient désarçonné et qui allaient le faire prisonnier.
Fallait-il continuer à se battre sous cette pluie de flèches qui les faisaient tomber comme des mouches ?  Fallait-il croire au miracle annoncé et ne pas voir la catastrophe ? Le vieux chevalier fourbu n’avait plus la force de réfléchir. Il voulait chasser ces questions sans réponse de son esprit. Et quoi de mieux que l’alcool pour repeindre en rose les souvenirs qui le hantaient : Les cris déchirants des mourants, les appels à l’aide des camarades débordés par le nombre, la mort de son cher destrier criblé de flèches et empalé sur les lances.
Il en avait tué de ces chiens d’Yggnir, il en avait tué beaucoup, mais pas assez. Pas assez pour faire basculer le sort de la bataille, pas même assez pour payer le prix de ce qu’il avait perdu. Il s’approcha du comptoir, indifférent aux clients de l’auberge et le frappant du plat de la main, s’écria.

« A boire, aubergiste ! Sers-moi ton alcool le plus fort !

#4 2019-11-16 19:15:53

Liétald de Karan
Inscription : 2014-09-14
Messages : 798

Re : Un beau soir à la Taverne des Bons Rieurs

On entendit d'abord les chevaux. Au moins quatre montures. Puis il y eut des voix d'hommes. Des voix graves et cassées par la fatigue. Des voix brutales, dont le parler laissait penser aux hommes de l'Ouest ; et pas les mieux éduqués. Les pas alourdis par les armures pataugèrent sur le terrain détrempé ; les pluies d'automne avaient transformé la cour en bourbier. Les pas se rapprochèrent et résonnèrent sur le bois des marches. Enfin, la porte s'ouvrit, laissant le vent frais s'engouffrer dans la salle. Les flammes des candélabres tremblèrent.

Krein Vadir se tenait dans l'encadrement, derrière lui attendaient trois Lions Dorés. Certains clients regardèrent ailleurs, d'autres se turent. Le Batteur. Le Capitaine Gris. Le Bourreau de Saerwen. La réputation de l'homme de main des Karan n'était plus à faire. Apercevoir son armure cabossée signifiait que les ennuis ne tarderaient pas à arriver.

Les Lions Dorés n'étaient pas non plus un bon présage. N'importe quel marchand désireux d'écouler sa marchandise dans un port royal, le moindre petit fermier acheminant sa charrette sur la grande route de l'Ouest savaient à quoi s'en tenir. Les brigands et les pirates étaient moins nombreux, car la majorité d'entre eux arboraient désormais un grand lion en or sur leur plastron. Le Maître du Palais leur évitait la potence pour remplir ses coffres, et ils le faisaient avec un zèle infaillible.

Vadir entra, ainsi que les trois lions dorés. L'un d'eux coinçait son casque sous le bras, il arborait un visage torve dont une partie du nez manquait. La coupure était nette, probablement faite par un bourreau durant une autre vie... Le Batteur empoigna le bras d'une serveuse qui passait devant lui.

-De la bière. Et des poulets. Ordonna-t-il sans même la regarder. Il fut bien le seul, car ses trois compagnons dardèrent sur la jeune femme des yeux où brillaient un détestable désir.

Les quatre comparses s'approchèrent d'une table occupée par trois hommes, visiblement des tanneurs. Les artisans se levèrent immédiatement et entreprirent de ramasser leurs choppes et leurs bols de ragout.

-Laissez les bières, déclara Vadir d'une voix aussi froide qu'une pierre tombale couverte de givre.
-Et le ragout, siffla l'homme sans nez.

Les tanneurs s’effacèrent sans demander leur reste. Les Lions Dorés se jetèrent sur les bols encore chaud avec moult bruits de bouche. Krein Vadir prit son temps pour s'asseoir, savourant enfin un moment de calme, loin de la Westphalie et des intrigues de la Maison de Karan. Observant la foule, il reconnut un homme au couleur du Seigneur Staras ainsi qu'un chevalier de la Maison de la Pétaudière ; ce dernier semblait lui aussi avoir connu des jours meilleurs. Le Batteur n'avait jamais aimé ces dévots, mais même lui reconnaissait leur redoutable valeur au combat.

-Bon, tu les amènes tes poulets ? Les yeux de Vadir pivotèrent sur le tavernier. Quand j'ai faim je deviens hargneux. Tu veux pas que je sois hargneux.

Le Batteur attrapa l'une des chopes abandonnées par les tanneurs et la porta à ses lèvres. Il l'a bu d'une traite, ne cessant de fixer le tavernier de son regard éteint.


Seigneur de Ténare ; Marquis de Falcastre
Maître du Palais ; Gardien du Trésor Royal
Chevalier au Léopard ; Chevalier de l'Ordre des Fondateurs royaux

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#5 2019-11-16 20:02:50

Eudes de la Noue

Re : Un beau soir à la Taverne des Bons Rieurs

Assis dans un coin de pénombre, à bonne distance de l’âtre, un homme aux traits fins se restaurait depuis quelques temps déjà, avalant lentement des cuillerées de ragoût alors qu’il s’abreuvait d’Altevin. Il n’avait pas daigné se départir de sa pélerine de voyage, bien que passablement détrempée, la capuche dissimulant la partie supérieure de son visage, laissant deviner un vif regard d’émeraude qui scrutait attentivement l’ensemble de la salle par instants. Regard encadré par quelques mèches de cheveux blonds qui s'échappaient de la capuche.

Les atours de l’individu paraissaient sobres, mais de bonne facture, trahissant un train de vie au minimum aisé à l’examinateur attentif, qui pouvait contraster pour le moins avec le reste des individus présents, ses convives y compris. Car l’homme était attablé avec deux larrons à la mine patibulaire, occupés eux à vider chacun une chope d’un breuvage sombre - probablement de la Fougesouille - et portant ouvertement une broigne par-dessus leurs vêtements. Pas de discussion à cette table, tant de la part du nobliau que de ses comparses, ce qui arrangeait bien le premier, laissant traîner ses oreilles alors qu’il dînait.

Il fit bientôt signe au tavernier, lui indiquant le pichet de vin, alors qu’un de ses hommes en vidait la dernière goutte dans la coupe de l’individu qui devait selon toute probabilité être l’employeur des deux autres. Au-delà de la différence dans leurs mises, leur tenue, le port altier du très probable nobliau, sa moue condescendante par moments, tout trahissait cette différence marquée de statut.

Une question posée avec une pointe d’hésitation par l’un de ses deux suivants fût vite écartée d’une main dédaigneuse, accompagnée d’une réprimande. Main qui laissa apercevoir un éclat brillant à l’annulaire alors qu’elle se saisissait de la coupe d’Altevin, laissant deviner une bague sigillaire. Seuls les trois hommes attablés étaient en mesure de deviner la nature du motif qui ornait cette chevalière : un cygne aux ailes déployées.

Dernière modification par Foulques de La Noue (2019-11-16 20:03:38)

#6 2019-11-17 12:02:05

Otto 'Gladio' Septim

Re : Un beau soir à la Taverne des Bons Rieurs

Une femme, accompagné de deux hommes, entra dans l’établissement..
Tous les trois vêtus avec des pourpoint en cuir, leur capes étaient déchirées, et leurs bottes pleines de boues. Leurs traits étaient tirés, et des cernes se distinguait sous les yeux de la dame.

D’un d’oeil vif, la jeune femme avisa une table, dans le fond de la pièce.
Après une courte discussion, et des regards furtifs vers l’assemblée, le petit groupe se dirigea vers la table.

A peine assis, l’un des hommes leva la main en direction de Pierrot :
“Trois pintes de calvok, aubergiste !”

#7 2019-11-17 15:51:08

Pierrot Grogrin

Re : Un beau soir à la Taverne des Bons Rieurs

Douce soirée automnale, la Taverne des Bons Rieurs était presque comble. On aurait peut-être pu encore glisser quelques habitués dans les recoins, mais il n'y avait rarement eu autant de gens dans ce modeste établissement.

Comme à son habitude, Pierrot Grogrin courait d'une table à l'autre, encaissant l'or et servant nourriture et boissons. Il prit tout de même le temps de répondre à Alton entre deux commandes.

Je ne sais pas qui ils sont, mais ils ne sont pas d'Okord, pour sur ! Leurs pièces d'or ne sont pas frappées chez nous ! Elles font le bon poids, voyez-vous, c'est bien de l'or, sans aucun doute doute. Mais je ne reconnais pas les symboles dessus. Ils ne sont guère aimables non plus.

Autre chose avec votre Calvok ?

Et le tavernier repris son tour de salle. Dans leur coin, le conciliabule entre les deux inconnus battait son plein. En raison de la foule qui s'amassait autour d'eux, ils étaient penchés l'un vers l'autre, pour continuer de dialoguer sans que personne ne puisse entendre ce qu'il se disait.

Ils venaient d'achever leur ragoût lorsque la porte s'ouvrit et un jeune page portant une livrée sans couleur entra dans la Taverne. Sans hésitation, il se dirigea vers les deux hommes et leur tendit un rouleau de parchemin. Après en avoir brisé le sceau, le visage du premier se fendit d'un immense sourire. Il jeta une pièce au page en guise de remerciement et repris sa conversation avec son acolyte.

#8 2019-11-23 19:05:18

Sorah Rochester

Re : Un beau soir à la Taverne des Bons Rieurs

Sorah poussant la porte de la taverne faillit renverser un serveur qui s’affectait à servir les nombreux clients venus en ce jour ordinaire, autant de Seigneurs Okordiens dans la taverne cela avait l’air d’une agréable coïncidence.
Les joues froides, la brune enleva un de ses gants de cuir noir pour constater la froideur de son visage puis enleva le gant restant, qui était assorti à sa robe et son manteau de fourrure noir. Retirant sa cape et dévoilant ainsi son visage au Tavernier qui, lui, était perdu dans ses pensées, sans doute que la vue d’autant de clients en une fois avait réveillé en lui une imagination débordante sur comment l’on dépense de l’argent, spéculant déjà sur les conséquentes rentrées d’argent en cette soirée. À cette réflexion, Sorah eut un léger sourire et se dirigea vers une table déjà occupée par un homme mais aussi la seule table ayant encore deux ou trois place et assez d’espace pour garantir la commodité d’une femme.

Avant de s’assoir, la Rochesterienne lança un regard en direction du taulier, levant sa main et inclinant légèrement la tête pour le saluer.

    ⁃    Messire ! Dit-elle à haute voix

En déposant ses deux gants sur la table, marquant de ce fait la table comme étant le lieu de son siège. Tout en arborant un sourire.

    ⁃    J’aimerai pouvoir boire quelque chose de chaud, s’il vous plaît, les soirées commencent à devenir... Elle marqua un arrêt et s’assit. Froides.

#9 2019-11-25 22:19:24

Pierrot Grogrin

Re : Un beau soir à la Taverne des Bons Rieurs

Toujours avenant avec sa clientèle, Pierrot Grogrin esquissa un sourire pour la nouvelle arrivée. Il hocha la tête et lui proposa diverses boissons chaudes aux herbes. Après s'être absenté quelques instants pour prélever de l'eau à la bouilloire qui pendait dans l'âtre, il revint donner un léger coup de chiffon sur la table de Sorah Rochester et déposa la chope fumante devant elle.

Souhaiteriez-vous également manger quelque chose, ma Dame, pour accompagner ce breuvage ? Nous avons un excellent canard rôti sur la broche ! Il pourrait être accompagné de légumes de saisons et d'une petite sauce au vin. C'est un très bon vin qui est fait par le beau-fils de la nièce de ma femme. Voyez-vous, il s'est établi du côté de la Westfalie et cultive quelques ares de vignes. Au début, il se faisait aider par les moines d'à côté, mais ces derniers furent massacrés par des fidèles d'Yggnir au cours d'un raid sanglant.

Ah ! Quels sauvages ces adorateurs. Ils ne vivent que pour la guerre et la destruction. Enfin, vous m'en direz tant. Les autres ecclésiastiques ne valent pas mieux. Prenez les Podeswites. Ils ne vivent, eux, que pour piller l'or de leurs voisins. Ils iraient jusqu'à le manger si cela pouvait les rapprocher de leur Dieu...

Et sinon, ce canard ?

De leur côté, les deux compères semblaient avoir terminé leurs messes-basses. Se levant de table, ils se dirigèrent vers le comptoir où étaient accoudés quelques paysans du village voisin. Jetant une pièce brillante à la jeune serveuse, ils entamèrent la discussion avec les serfs tout en offrant une pinte de bière à leurs interlocuteurs.

#10 2019-11-29 04:09:52

Pierrot Grogrin

Re : Un beau soir à la Taverne des Bons Rieurs

La soirée était bien entamée lorsque les deux inconnus prirent congés des habitués. Ils avaient offert moult pintes de bières aux serfs venus s'abreuver, avaient beaucoup échangé avec les marchands de passage. Puis, redevenant moins loquaces, ils se dirigèrent vers la chambre qu'ils avaient réservés dans la Taverne.

Après une nuit bien calme, l'Aubergiste fit préparer leurs montures et les hommes repartirent. D'après les échos rapportés par d'autres voyageurs, plusieurs paires d'hommes auraient été vues de-ci et de-là en Okord, toujours aimables, toujours prêtes à payer boisson à leurs interlocuteurs ...

Mais qui étaient-ils ? Nul le sut vraiment ...

HRP: Rapide résumé. Deux hommes étaient dans la Taverne des Bons Rieurs. Ils ont rencontrés plusieurs personnages, partagé un verre avec divers habitués. Qui sont-ils ? Que faisaient-ils ? Vous le ne savez pas (encore) car vous n'avez pas pris le temps de leur poser la question. Espérons qu'ils reviennent un jour ...

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