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Egoliant chevauche à vive allure, porteur d'une missive de la plus haute importance. Son coursier, vif comme le vent, a avalé les lieues depuis le dernier relais sans broncher, et le jeune okordien se félicite d'avoir suivi l'avis du palefrenier plutôt que son premier choix, tant Taclöhp est régulier et endurant. Déjà, il aperçoit les murailles de Nigrum Arx, la fière cité édifiée au milieu de la toundra.
Les échos qu'il a pu avoir des habitants des Steppes environnantes lui font autant froid dans le dos que le givre ambiant, et n'eût-il tenu qu'à lui qu'on le verrait déjà faire rebrousser chemin. Mais il a une mission de la plus haute importance, et il compte la mener à bien.
Quelques rares moutons s'égayent sur son chemin alors que le coursier poursuit sa route, évitant habilement les reliefs traîtres d'une foulée sûre, sans se laisser distraire par quelque lièvre regagnant précipitamment son terrier. Cavalier et monture se rapprochent inexorablement de leur destination, et l'appréhension qui tenaillait le jeune homme s'efface alors qu'il n'a jamais été aussi près du but. Que son père serait fier de lui, s'il le voyait ainsi sur le point de rencontrer telle dirigeant de ce monde!
Bientôt, les premières masures en dehors des murs se distinguent nettement, et lorsque le cavalier commence à croiser des autochtones le voici contraint à ralentir l'allure pour les dernières lieues le séparant de la citadelle.
" Oooooh, oooooh, au pas, Taclöhp ! "
Les gardes à l'entrée de la cité l'arrêtent un temps, justifiant leur paie en s'assurant de son rôle officiel de coursier, puis le voici mettant pied à terre dans la cour, et escorté dans des lieux complètement étrangers pour lui, se laissant guider jusqu'à ce qu'on l'introduise face au destinataire de sa missive, qu'il puisse la transmettre et attendre une éventuelle réponse à transporter prestement en sens inverse.
A l'attention de la Princesse Nesyan de la maison Valesni, dirigeante de la Fraternité du Corbeau, Dame des Neiges Eternelles, de Northgard, de Pénitence, de Vi annorum et de Westfalie,
Moi, Eudes, Marquis de la Nouë, Hiérarque de la Tour Couronnée et Grand Chancelier d'Okord, Seigneur des Terres des Marées Populaires et des Terres Kaljoran
déclare en ce saedor, 28e phase de l'hiver de l'an IX de l'ère 19 convoiter la Province de Westfalie, terres ayant en son temps appartenu à feu Roddrick Mayer, puis son héritier Hector Mayer, et faire marche céans pour en prendre possession, déclarant de ce fait conflit ouvert entre nos deux maisons.
Je déclare ne pas convoiter d'autres terres, et m'engage donc à retenir mes troupes dans l'usuelle pratique des campagnes de pillages, et de m'en tenir à assaillir la seule forteresse de la Gloire Lagomorphique tant qu'il sera tenu une absence d'ouverture d'autre front.
Je déclare m'engager à respecter lors de ce conflit le Code de Chevalerie usuellement accepté, ainsi que les principes de mon père, Chevalier Sans Epée, Foulques au Fléau, et à ne pas faire intervenir au cours de ce conflit de maraudeur solitaire.
Je déclare également m'engager dans ce conflit seul, sans lever le ban auprès de mes vassaux, afin de mesurer honorablement ma valeur face à l'expérience militaire renommée du Corbeau.
Si je n’espère plus depuis longtemps apporter au Corbeau Blanc les manières de la Cour qui semblent lui faire défaut, j’espère qu’en retour le Corbeau saura m’éclairer de ses stratégies réputées, et ainsi en ressortir grandi.
Je déclare ne pas m'opposer ni intervenir dans d'éventuels conflits qui pourraient dans le même temps concerner nos vassaux respectifs, tant que la dualité desdits conflits reste préservée.
Qu’il soit entendu enfin que ce conflit honorable sera porté aux oreilles de chacun en salle du trône, afin que d’autres seigneurs Honorables sachent retenir leurs troupes le temps de sa résolution.
Que Seir’a Neir guide le bras armé du Juste vers la Victoire, et la flèche du Fidèle vers le cœur de sa Cible.
Marquis Eudes de la Nouë, Seigneur des Terres des Marées Populaires et des Terres Kaljoran,
Hiérarque de la Tour Couronnée
Grand Chancelier d'Okord
Osant à peine relever la tête, le jeune Egoliant attend la première réaction de la destinataire...
Dernière modification par Foulques de La Noue (2019-09-29 11:14:42)
Le montagnard l’avait suivi pendant des jours, depuis son entré dans la région enneigé.
Le talonnant de loin, le guerrier s’était délecté à l’idée de piller sa future dépouille, s’imaginant même l’égorger en personne.
Mais par un miracle incompréhensible le jeune homme et sa monture avaient survécu à la neige, évité les tempêtes et les loup des montagnes.
Et maintenant l’homme de clan voit l’étranger passer les portes de la cité. Maugréant il décide de rompre la distance et pénètre dans la cité aussi.
Il est trop tard pour le dépouiller, il aurait fallut agir plus tôt… Mais qui sait? Si la princesse décide de le mettre à mort il veux être le premier à lui planter son arme dans le corps!
Il remonte le plus vite possible la cité jusqu’à la grande forteresse noire, heureusement l’un des gardes le reconnait, lui épargnant une longue vérification à l’entrée.
Et il déboule au Hall à temps pour voir la princesse s’éclipser avec le message.
L’étranger n’est pas difficile à repérer, se tenant à quelques pas du trône seigneurial, juste devant les marches. Avec le départ de la princesse il est , de loin, la plus petite personne de l’assemblée, se faisant éclipser aisément par la carrure des seigneur de guerre locaux.
L’homme de clan se rapproche encore, il remarque une expression tendue sur le visage du messager.
L’attente dure quelques minutes, puis la princesse réapparait.
Elle fait passer à l’étranger un étui.
Ce dernier est en peau de chèvre et en bois, malgré les matériaux rudimentaires il n’est nulle doute que l’artisan s’est appliquer dans sa conception.
L’étui est cacheté du sceau du corbeau.
Il contiens un message, lui aussi fermé par le même sceau.
L’écriture couché sur le parchemin est étonnement gracieuse et raffiné.
Cependant les mots choisis ne le sont pas autant.
A l’attention du marquis Eudes de la Nouë.
Vous en avez mis du temps.
Le corbeau n’a jamais eu l’intention de conserver cette forteresse, nous savons qu’elle signifie beaucoup pour de nombreuses personnes.Nous sommes heureux que l’une d’elle ai enfin fini par trouver un peu de courage.
Nous nous attendions à une contestation bien plus précoce!Soit nous nous rencontrerons sur le champ de bataille, j’espère que vous nous fournirez une prestation plus acceptable que nos derniers adversaires, voilà longtemps que les clans se plaignent du manque d’adversité.
Le corbeau vous attend.
Nesyan Valesni
Le corbeau Blanc.
Lentement la princesse désigne notre Montagnard malchanceux:
“Toi! Guide le hors de nos terre saint et sauf! Une tempête de neige se prépare, un guide lui sera vital”
Grognant une dernière fois, comprenant qu’il n’aura pas de victime aujourd’hui, l’homme balance un grand coup dans le dos de l’étranger pour le faire avancer.
“Dépéche toi mou-du-bulbe, pas envie d’y passer le mois”
Se relever.
encore
et encore
et toujours
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Aethar le Prêtre-Guerrier embrassa les troupes du regard, assemblée sous les murailles de la citadelle ennemie. Les Neir’a Than étaient nombreux, tous fidèles du culte, et liges du seigneur de La Nouë. Rarement le prêtre avait vu tant d’hommes assemblés sous cette bannière, tant de fidèles s’apprêtant pour partir au combat. Son rôle devenait tout à coup indispensable, alors que chaque Neir’a Than attendait impatiemment qu’il entonnât le chant guerrier, reprenant en cœur à sa suite. Nul doute que de l’autre côté des murailles la clameur avait de quoi impressionner, se dit-il, fier de voir une telle ferveur animer les hommes du Marquis.
« Alors que résonnent les tambours de guerre,
Ô Seir’A Neir, Il est temps de porter le combat chez l’ennemi
Icás na drumaí cogaidh, Seir’A Neir, taséin an tro dhéanamh an namhaíd
Bénit cette lame, ô Seir’A Neir, et guide le juste bras qui la brandit
Seir’A Neir beannaithe an lann, tréir a’ tham-bhfùl
Ô Seir’A Neir, guide chaque flèche vers sa cible
Tréirágh an sigheád ar sproc, Seir’A Neir
Protège le juste croyant et frappe le vil de ton courroux
Anceár a neir’a’than, ág bualadhr truaillén do fearg »
*****
Eudes avait fier allure, tout de mailles vêtu, son tabard rouge arborant le blason de la Tour Couronnée. Monté sur un fin destrier issu de la lignée de l’Orée, il menait la charge de l’aile droite, entouré de cavaliers Neir’a Than qui chevauchaient fièrement à ses côtés. Sa monture, le sémillant Sénescent de l’Orée, le portait sans effort vers les combats, son arme fixé au flanc. Le jeune okordien n’avait pas eu le cœur à décrocher Chanteclair, l’épée familliale siégeant depuis des années au dessus de l’âtre de la Malnouë, au lieu de cela il avait opté pour l’arme favorite de son père : le fléau d’armes. A ses côtés, le très jeune Egoliant se tortillait nerveusement sur sa selle, changeant sans cesse de position sans sembler en trouver une qui lui convint. Le jeune marquis posa une main gantée de mailles sur l’épaule de son compagnon pour le rassurer alors que la troupe faisait halte pour aviser sa prochaine destination, ce qui sembla rapidement produire l’effet escompté, alors qu’Eudes accompagnait ce geste de quelques mots :
« Egoliant, nul besoin de t’en faire, Seir’a Neir est de notre côté, et je ne doute pas que nous saurons rendre honneur à nos pères respectifs sur le champ de bataille. J’ai cependant besoin de toute ta concentration, tant pour éviter un trait malheureux qui sifflerait trop près de ta tête que pour profiter de ton œil acéré. Toi seul parmi nous a déjà vu la princesse de près, et je ne doute pas que savoir à quoi ressemble cette formidable adversaire ne pourra que nous servir le moment venu. »
Le jeune cavalier hocha la tête et reprit progressivement une contenance sur son fidèle destrier Täclohp, alors que la troupe se remettait en mouvement, avançant le long du flanc ennemi, et s’apprêtant à les contourner pour frapper fort l’arrière de ses lignes. Au dernier moment cependant, le marquis se ravisa, et signifia à ses hommes de se replier derrière leurs propres troupes afin de s’engager dans un mouvement de grand ampleur et faire basculer le conflit sur l’autre flanc. Manœuvre qui cependant sembla bien malheureuse, alors qu’au détour d’une colline apparut une troupe nombreuse, dont les étendards étaient frappés du Corbeau. L’un de ces étendards attira d’ailleurs immédiatement l’œil d’Egoliant, plus ouvragé que les autres, œil qui se porta très rapidement sur l’un des ennemis à proximité, dont l’armure et la corpulence ne pouvaient laisser place au doute. Et c’est donc alors qu’un nuage de carreaux d’arbalète obscurcissait le ciel que l’okordien s’écria à l’intention de son seigneur :
« Le Corbeau Blanc, Marquis ! Elle est là, embusquée avec ses troupes ! »
*****
Glomnis, servant de trébuchet depuis une bonne décennie, ne comprenait plus rien. Roc après roc, la « Gisèle » s’affairait à réduire le reste des murailles de la forteresse à néant, manœuvrée par son équipage expérimenté, précédée par l’effroyable spectacle pyrotechnique des Incendaires qui les avaient déjà bien malmenées, et secondée en cette tâche par d’autres engins de siège aux sobriquets divers et variés, comme « la Vieille aux oripeaux », ou « l’Ecervelée ». Il lui semblait pour autant distinguer au loin que les murailles tenaient ferme, là même où il avait vu quelques temps plus tôt s’abattre une lourde roche expédiée par l’un des trébuchets.
« Qu’est-ce donc que cette sorcellerie, morbleu ! Seir’A Neir m’en soit témoin, jamais j'n’ai vu tel artifice ! »
Son compère Acatha lui rendit son regard ébahi, interloqué par tant de mystère, alors même que le rusé Marnold, qui s’était avancé sur le champ de bataille sous couvert des taillis afin d’aller repérer quelque point de faiblesse dans la structure, revenait en courant et leur apportait réponse à cette énigme.
« V’s allez pas m’croire, les gâs, c’qui font ces barbares du nord ! Aucun respect pour les morts, qui z’ont ! C’plus d’la pierre depuis longtemps, j’suis sûr, qu’des éboulis. J’ai pas bien vu, mais j’suis sûr qu’j’ai capté leur combine : ils doivent consolider avec les cadavres d’leurs gars ! Ils empilent dessus, et ils versent d’la chaux d’sus pour qu’ça tienne ! Si ça s'trouve, y'en a même des pas encore canés dans l'lot!
- Bouffemorts ! V’là qu’ils sont plus infâmes qu’les gâs qu’usaient leurs trébuchets pour envoyer des cadavres de malades derrière les murs ! »
Glomnis sembla pensif un instant, puis se reprit en secouant la tête et gueulant :
« Pas question d’faire porter des macchabés à ma Gisèle, mon gâs, faudrait des heures pour la nettoyer et enl’ver l’odeur après ! On r'prend !»
Dernière modification par Foulques de La Noue (2019-10-06 17:49:38)
Comme promis les troupes du marquis s’étaient montré face à la citadelle.
Pendant plusieurs heures ils s’étaient affairés à monter un campement.
Dangeureusement assise sur le rebord des créneaux, les jambes pendant dans le vide, la princesse les avait observé. Malgrès la distance son oeil acéré lui avait donné la vision nécessaire pour juger ce dont elle avais besoin.
Puis sans un mot elle était allé vers les chefs de clan.
“Orgnor, mène ton clan des deux loups à l’encontre des ennemis, occupe le centre et le nord-est. Sors tes troupes une heure avant l’aube.”
Le géant avait acquiescé en silence.
La minuscule générale s’était ensuite tourné vers les deux autres.
“Nago, le clan de la lune m’accompagne, va préparer tes hommes nous partons de suite pour le col sud. Le clan du Rocher s’occupera de maintenir la cité.”
Elle n’avais pas été très friande de détails comme à son habitude.
Les troupes du clan de la lune avait rejoins les unités de la maison Valesni, et la troupe s’était silencieusement glissé dehors par la port est, la plus éloignée des combats.
Alors qu’ils se dirigeaient vers leurs destination, les chants des deux loups avaient retentis au loin, alors que les deux armées se faisaient face.
Ils avaient profité de cette diversion pour rejoindre leurs destination.
*****
La princesse Nesyan avait pris appuis sur l’un des rocher environnant.
Le col était plutôt large, assez pour y faire passer le corps militaire de son choix.
Les troupes du corbeau s’était mis en place depuis un moment déjà, ne laissant aucun angle morts à leurs futures victimes.
Et tranquillement, la Princesse enduisait son premier carreau d’une substance qu’elle avait préparée elle même. Elle prit bien garde à ne pas prendre un poison mortel puis rangea doucement le fiole dans sa besace, à coté des autres.
C’est ce moment que choisis le contingent de cavalier pour s’engager dans le col.
Nesyan eu un léger sourire.
Tout s’était passé comme elle l’avais prévu.
Le marquis, comme la majorité des seigneurs actuels, avait choisis d’accompagner sa cavalerie.
De toute évidence ils contournaient leurs propres troupes pour engager par le nord.
Comme prévu.
“Quand je te le dirais lève bien haut mon étendard”
Le porte drapeau hocha la tête.
Le corbeau blanc se mis doucement en position, l’arbalète déposé sur un rocher, la crosse contre l’épaule.
Tout autour du col les troupes attendaient le signal, c’est-à-dire que leurs cheffe de guerre effectue le premier tir.
“Mainenant”
Le drapeau s’éleva haut dans le ciel, le soleil levant se reflétant sur le corbeau immaculé.
En bas le Marquis eu un moment de stupeur en identifiant le symbole.
C’est ce léger immobilisme que la princesse attendait.
Elle pressa la gâchette.
Dernière modification par Ronin (2019-10-08 19:22:55)
Se relever.
encore
et encore
et toujours
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