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Les arbres arboraient maintenant leurs belles couleurs d'automne. Maël contemplait le magnifique parc arboré de la grande forteresse de l'Orhykan. Sa plus grande tour veillait depuis des lustres sur les plaines de l'Extrême Orhykan, province éloignée qui n'abritait que quelques fiefs éparses. Les couleurs d'Arald flottaient maintenant, en réponse à la prise du Fort du Hall. Les Seigneurs du Hall réagiraient certainement, peut-être même l'Empereur. Le Prince savait que le répis qui suit la victoire ne durerait pas.
Il n'eut pas à attendre bien longtemps, l'armée du Duc Staras, bien équipée, plus nombreuse s'installait dans un campement au pied de la forteresse. Averti Maël monta en haut de la grande tour, accompagné de ses généraux pour observer les préparatifs de son nouvel adversaire. Il aperçut l'étendard qui indiquait la présence du Duc en personne. Le Prince d'Arald redescendait en donnant les premières consignes quand un messager qui grimpait quatre à quatre les marches s'arrêta devant lui, essouflé. Il tenta de délivrer son important message malgré tout :
"Mon Prince, c'est... hum... Fort Roc... KorRri... excusez-moi... euh... donc voilà, le Comte KorRri attaque Fort Roc !"
La forteresse de la province du Roc du Nord était donc maintenant ciblée par celui qui s'était déjà emparé du Fort des Affamés, en Aquilea. Maël invita ses généraux à le suivre. Ils s'installèrent dans une salle disposant d'une très grande table sur laquelle ils déplièrent une reproduction d'Okord. Après un point rapide sur les troupes, le visage de Maël se crispa, il ne pouvait dégarnir sa défense ici en Extrême Orhykan et les réserves dont il disposait ailleurs étaient assez faibles. Il comptait tout de même une puissante compagnie de cavaliers, qu'il pouvait envoyer au Nord.
Cela lui rappela quelques vieux souvenirs, quand Aldegrin de Karan lui avait raconté la charge de la cavalerie Araldienne sur les lignes arrières de Wanderer. Tout jeune à l'époque Maël annonça fièrement qu'il avait bien compris et qu'il fallait de gros chevaux pour gagner une bataille. Il se rappelait la réponse d'Aldegrin de Karan "Non, Maël. Pour gagner une bataille, il faut être impitoyable."
"Alors, soyons impitoyables, conclut le Prince en souriant amusé de ce lointain souvenir. On envoie là-bas la cavalerie et tous les piétons qui pourront être recrutés pour défendre cette forteresse."
Le lendemain, sous un grand soleil, les premiers mouvements des troupes du Duc Staras commençaient. Maël s'apprêtaient à sortir de la forteresse avec une compagnie d'arbalétriers quand un messager l'interpella. Ce dernier annonçait encore une nouvelle attaque, cette fois c'est le Comte Safet Plizir qui menaçait Fort Blanc, de la province des Blanches Ecumes, un territoire aux nombreuses falaises escarpées où s'écrasaient les eaux tourmentées du grand fleuve. Maël renonça à rejoindre le champ de bataille, il devait d'abord décider de la meilleure façon de défendre Fort Blanc.
Dernière modification par Eugenie Morgan (2019-07-18 01:21:06)
La nuit tombait sur le 60ème jour de siège. La bataille était âpre, les pertes très lourdes de chaque côté. Mais chaque camp se montrait chevaleresque, les trêves nocturnes étaient respectées et permettaient de respirer avant le lever du jour et son lot quotidien de carnages.
Sous une tente de fortune dressée par l'unité d'arbalétriers qu'il dirigeait, Maël faisait les comptes avec ses généraux. Staras avait perdu probablement 12000 arbalétriers, 17000 archers, 5000 Huskarls, quelques fantassins, 8000 cavaliers et 400 chevaliers.
Le camp d'Arald déplorait quant à lui la perte de 10000 arbalétriers, 9000 archers, un bon millier de cavaliers, près d'un millier de chevaliers.
Les positions actuelles mettaient la grosse cavalerie ennemie restante, environ 13000 chevaux avec le Prince Staras, juste en face de l'unité de Maël. Le temps de tirer une salve et demain les cavaliers seront sur les arbalétriers d'Arald. De quoi inquiéter les généraux réunis autour du Prince.
Le bruit des sabots d'un cheval lancé à vive allure résonnaient tandis qu'un messager les rejoignait. Il annonçait des nouvelles encourageantes : déjà les 9000 cavaliers encore debout venaient de se positionner en arrière de l'unité, ils attendaient les ordres. 9000 ce n'était pas assez pour affronter directement la cavalerie adverse mais largement suffisant pour évacuer Maël. Ensuite il indiqua que Safet Plizir avait pris Fort Blanc mais qu'une petite garnison de cavalerie avait réussi à le reprendre. Et la bataille de Fort Roc contre le Comte KorRri continuait, toujours aussi indécise. Enfin, lorsqu'il entendit la dernière nouvelle, on put observer une vive inquiétude sur le visage du Prince : Saerwen Lórindol venait d'arriver sur Uilos, elle voulait voir Maël aussi vite que possible, elle avait quelque chose d'important à lui dire !
"Mais mince, que vient-elle faire dans le Sud, fit le Prince visiblement agacé de tant d'imprudence ? Uilos n'est pas suffisamment fortifiée ! Gontran est avec elle ? Retournez sur Uilos, prenez une bonne troupe de cavaliers avec vous, il faut renforcer les défenses. Veillez bien que Gontran soit là, je vous rejoins dès que nous aurons terminé ici."
Un des généraux s'aventura à faire entendre sa désapprobation, ce n'était pas le moment de se démunir de cavaliers avec juste en face celle de Staras prête à bondir. Maël le fusilla du regard.
"Quoi ? Si vous avez peur vous n'avez rien à faire ici, s'énerva-t'il ! Uilos n'est pas suffisamment fortifiée, et Saerwen doit être protégée ! Ici nous avons déjà fait très mal aux guerriers du Hall avec pourtant moins de moyens, nous continuerons et nous remporterons la victoire ! "
Dernière modification par Eugenie Morgan (2019-07-22 13:48:33)
Il existe des batailles d'importance. Des chocs titanesques, où les lances plient sur les chanfreins, où les flèches tombent comme la pluie. Ces morceaux d'histoire sont tissés sur les tapisseries et couchés sur le papier. La légende cultive l'honneur.
Et puis il y a l'autre pendant de la réalité. Ces affrontements aussi minuscules que sauvages. Des carnages qu'occulte le brouillard du pouvoir. Le jeune serf, chanceux dans sa chute, empale par mégarde le glorieux capitaine. La justice est ailleurs.
La bataille d'Uilos opposait la garnison du château face à une compagnie -toute aussi réduite- de la Maison Trof. Pas de quoi écrire une belle histoire.
Krein Vadir jeta le bouclier qu'il avait levé contre lui. Affermissant sa poigne sur son épée, il s'élança sur son adversaire. Le maître arbalétrier rechargeait son arme avec fébrilité lorsque la lame de Vadir le coupa en deux, de l'épaule à la hanche. L'homme de main des Karan regarda derrière lui. Les Dragonneaux ne faiblissaient pas, dispensant la mort comme à leur accoutumée.
La force de l'armée régulière de Falcastre résidait dans sa compagnie d'éclaireurs. Des hommes d'expérience, tirés des différents corps d'arme, pour constituer une petite troupe experte dans la tenue d'embuscade. Ils étaient connus pour frapper durant la nuit afin d'empoisonner des puits, brûler des récoltes, abattre des ponts ou encore égorger des généraux. Beaucoup d'entre eux avaient été adoubés sur les champs de bataille, peu provenaient de grandes maisons. Leur devoir était dicté par les seigneurs de Ténare, et ils étaient là en mission.
-Le héraut de l'Empereur appelle du renfort !
Krein Vadir repoussa la main d'Acace d'Oseberg, tout en parcourant la mince ligne de front du regard. Les forces d'Arald s'étaient jeté dans la mêlée, là où s'agitaient de nombreuses bannières. Des feux allumés sur les pentes du Château donnaient à la scène des reflets morbides.
-Ils doivent vraiment en chier, ricana Vadir en essuyant son épée dans l'herbe. Mais nous n'allons pas là-bas. Notre objectif c'est ça.
La patte d'ours du Batteur désigna Uilos, et plus précisément la haute tour ouest qui les dominait.
-Vous avez perdu la raison, Vadir ? Tourner le dos à votre suzerain sur le champ de bataille est passible...
-Je ne suis pas chevalier. Ce n'est pas mon suzerain. Le seul à pouvoir me juger c'est l'homme qui a payé votre belle armure. Rejoignez donc l'Empereur et mourrez de la manière qui vous sied.
Les Karan avaient renfloué les coffres de l'Empire après la construction des ports commerciaux. L'allusion ne plut guère à Acace. Le noble voulut brandir son épée. Le poing de Vadir s'écrasa sur son visage. Le croisé tituba avant de tomber évanoui dans les bras d'un de ses hommes.
-Amenez-lui du vin, il ira mieux.
Le Batteur porta deux doigts à ses lèvres et siffla. Les dix Dragonneaux le suivirent sur la butte.
La petite troupe passa les barricades et les sauts de loups sous quelques tirs de flèches, plutôt épars. Le flan ouest semblait effectivement dégarni suite à la percée araldienne. Les soldats derrière les créneaux se comptaient sur les doigts d'une seule main. Les karaniens se collèrent contre la muraille, tandis que Vadir passa prudemment la tête, examinant la poterne de la tour ouest. Une flèche tirée depuis la bretèche le manqua de peu.
-Deuxième meurtrière, déclara Vadir à ses hommes. Quinze mètres.
-J'ai ! Répondit immédiatement l'un des Dragonneaux en bandant son arc.
Le karanien dépassa de la muraille le temps de décocher son trait. Un gargouillement douloureux s'éleva de la tour.
-Leviers.
Trois hommes répondirent à l'ordre de Vadir. Ils coururent au pied de l'édifice armés d'étranges barres en fonte, biseautée à leur extrémité. Ils les plantèrent dans la fente qui dessinait la poterne et firent contrepoids. La porte dérobée s'ouvrit avec lenteur, dévoilant l'escalier de la tour.
-Côme et Hector, vous restez là. Vous êtes notre seule porte de sortie.
Les deux soldats opinèrent du chef, alors que Vadir et les autres se jetèrent à l’intérieur du château.
Si on faisait abstraction de la bataille, un certain calme régnait dans le bastion d'Uilos. Vadir et les siens ne croisèrent aucun homme en arme, seulement des domestiques apeurés. Les Dragonneaux progressèrent jusqu'au grand escalier. Les appartements royaux n'avaient plus leurs fastes d'antan. Les belles nappes avaient été remplacées par des cartes de batailles, certaines torches n'étaient même plus remplacées.
Au détour d'un couloir, les karaniens arrivèrent enfin devant une porte en chêne. Un chevalier en armure en gardait l'accès. Un lourd fléau d'arme et un large pavois dormaient dans chacune de ses mains. Les Dragonneaux s'arrêtèrent net.
-Krein Vadir, annonça une voix caverneuse sous le haubert.
-Gontran d'Aeglos... Répondit le Batteur en reconnaissant l'écu agrafé sur le plastron. Il avança d'un pas. Je te croyais dehors, à te battre pour la Croix.
-Mon suzerain me voulait ici.
-Le mien me veut dans cette chambre.
-Cela je le sais bien. Batteur.
Les yeux de Vadir se plissèrent. Gontran s'approcha de lui à une vitesse stupéfiante pour l'équipement qu'il portait. L'énorme boulet garni de piques tournoyait dans un cliquetis menaçant. Gontran le lança en hurlant sur la tête de son adversaire. Vadir eut juste le temps de se baisser et de rouler sur le sol. Le karanien se releva, la porte était derrière lui. Gontran était désormais dos aux Dragonneaux. Trois claquements secs.
Le chevalier araldien s’effondra sur le sol. Une gerbe de sang s'échappa du masque. Des carreaux d'arbalète dépassaient de son dos.
-Vous n'avez pas de couilles... Souffla Gontran en s'appuyant sur son pavois.
Vadir jeta un regard mauvais à ses hommes. Les Dagonneaux abaissèrent leurs armes. Gontran d'Aeglos, surnommé à juste titre le ''Briseur de Crânes'', fléau des champs de bataille, allait mourir seul dans un couloir. Le Batteur posa sa lame sur la gorge de son adversaire. Il exécrait la notion d'honneur au combat, dont pouvait parfois se parer de prétentieux jouteurs, dépourvus de la moindre connaissance militaire. Les Dragonneaux agissaient vite et bien, Krein Vadir ne pouvait en vouloir à ses hommes. Mais en cet instant, même lui devait se rendre à l'évidence...
-Tu méritais une meilleure fin.
Gerbe carmine sur les pierres grises. La carcasse en métal s’effondra avec fracas.
Le gantelet de Vadir saisit finalement la poignée de la porte. Saerwen Lórindol était assise sur son lit, sa main diaphane tenait une brosse en ivoire qui disparaissait, de temps à autre, dans la cascade de ses cheveux blonds. Elle jeta sur Vadir un regard froid, mais dépourvu de haine. Sa robe blanche ne laissait pas encore deviner ses formes ; seule son autre main, déposée sur son ventre, trahissait le trésor ardemment convoité.
-C'est donc vous qui avez été choisi.
-Oui, répondit laconiquement le Batteur en refermant la porte.
Il jeta un bref regard circulaire sur la pièce avant de rengainer son épée. Saerwen glissa avec grâce du lit jusqu'à la coiffeuse où elle déposa sa brosse.
-Je vous ai observé, reprit la Dame d'Arald en fixant Vadir à travers son miroir. A Vendavel. Je vous ai observé en train de m'observer. Vous ne vous attendiez pas à voir une femme lorsqu'ils retirèrent ma barbute.
-Non, effectivement.
-Je ne peux vous en vouloir... Regardez-moi, jusqu'il y a encore quelques minutes j'étais persuadée de vivre de longues et belles années, à voir grandir mes enfants, à voir vieillir mon époux.
Krein Vadir avait tué beaucoup de personnes, que ce soit sur les champs de batailles, dans des ruelles ou même au palais. Il avait été le témoin des derniers instants de bien des hommes, de bien des femmes. Il avait recueilli les suppliques et les prières. Mais jamais le Batteur n’avait observé un tel détachement.
Saerwen Lórindol s'avança jusqu'à une haute fenêtre donnant sur le paysage. D'ici on n’apercevait pas le campement de l'Empereur. On n'entendait même pas la bataille. Il n'y avait que des bosquets, bousculés par quelques collines et loin en aval, le Grand Canal qui s'écoulait sereinement.
-Comme Pyrkon est belle. Comme Pyrkon est calme. Murmura Sarwen pour elle-même. Vous direz à votre Maître...
Saerwen s’interrompit. Une tige en acier de quarante centimètres s'était glissée sous son menton. C'était tout ce que Krein Vadir pouvait lui offrir : la surprise d'une mort immédiate, presque indolore. Les deux saphirs s'éteignirent doucement, gardant pour ultime souvenir le reflet du bourreau dans la vitre, le visage maculé de larmes.
Le Batteur retira son percemaille. Le corps de Saerwen s'effondra à ses pieds, ses beaux cheveux blonds se gorgèrent de sang. Prendre des épouses. Payer des fils pour assassiner des pères. Faire pendre des seigneurs par leurs propres vassaux. Là résidait le pouvoir des Karan. Accomplir l'innommable et l’impensable, plonger les mains dans la fange du monde et en forger une armure.
Krein Vadir rangea son arme puis il détacha sa cape. Il posa sur le gigantesque dragon noir un regard dur et cruel. Finalement, il déplia l'étoffe et en recouvrit le corps de la Dame d'Arald.
Si lui avait le cœur au bord des lèvres, alors il n'imaginait pas dans quel état serait plongé Maël Morgan. Il quitta la chambre la mine basse.
-C'est fait. Annonça sombrement Vadir à ses camarades, la voix à peine éraillée. La porte se referma derrière lui avec lourdeur. On lève le camp.
Dernière modification par De Karan (2019-07-22 22:43:52)
Seigneur de Ténare ; Marquis de Falcastre
Maître du Palais ; Gardien du Trésor Royal
Chevalier au Léopard ; Chevalier de l'Ordre des Fondateurs royaux
Hors ligne
Cette nuit Maël n’avait pas fermé l’œil, toujours revenait cette lancinante angoisse de savoir Saerwen sur Uilos, place forte si souvent anéantie par ses ennemis. Au matin, tandis que les arbalétriers se préparaient à une rude bataille face à la cavalerie ennemie, le Prince demanda un drapeau blanc et emmena avec lui quelques cavaliers à la rencontre de son adversaire.
La grande cavalerie du Hall fixait du regard le Prince qui s’avançait au milieu, vers Staras. Il s’arrêta devant lui et le salua. Puis il proposa de cesser le combat.
"Prince Staras, il ne me semble pas utile de poursuivre cette effusion de sang. J'ai pris cette forteresse suite à l'attaque du Fort Hall par Safet Plizir, ce dernier a ensuite profité de votre siège pour prendre Fort Blanc que je lui ai repris. Il m'a fait part de son intention de ne plus attaquer Fort Blanc si sa forteresse lui est rendue. Nous avons par ailleurs récupéré Fort du Hall.
Je suis donc prêt à vous rendre la forteresse de l'Orhykan. Je vous demande juste de nous laisser le temps d'organiser notre départ.
Qu'en dites-vous Prince Staras, êtes-vous d'accord pour en rester là ? Nous avons eu tellement de pertes de chaque côté !"
Entouré de plusieurs hommes de confiance, Staras écouta attentivement la demande du jeune prince, réfléchit quelques secondes et répondit :
"Prince Morgan, mon but était de reprendre cette province qui est notre et aucunement anéantir vos forces ou les miennes. En effet trop de sang a déjà coulé, j’accepte votre demande. Je vais ordonner à mes hommes de ne pas attaquer, vous pouvez partir librement."
Un des généraux murmura quelques mots à l’oreille du Seigneur : « Mais Monseigneur, nous pouvons écraser ses arbalétriers dès aujourd’hui et nous gagnerons la bataille » ce à quoi Staras répondit à voix haute ne sachant si le jeune prince avait entendu ou pas.
" Le prince Morgan a auparavant gracié nos cavaliers, il est normal de faire de même aujourd’hui. De plus certains actes ont plus de poids que de simples combats. "
Maël remercia le Prince Staras et fit demi-tour. Dès qu’il rejoignit ses hommes, il donna les ordres pour la retraite et sans attendre ni soldats ni généraux, il galopa à toute allure vers le fief. Il n’avait plus qu’une seule idée en tête, regagner Uilos au plus vite et retrouver son aimée.
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Il est des aubes qu’on voudrait que jamais elles ne se lèvent.
Au matin de celle-ci, Maël arrivait en vue des fortifications d’Uilos. Il put découvrir au fur et à mesure de son approche les traces d’une attaque toute récente, des feux brûlaient encore. Son cœur se mit à battre à une vitesse qu’il ne lui connaissait pas. Ses talons se serrèrent sur sa monture pour accélérer, accélérer, encore accélérer. Il galopait droit devant, tellement vite qu’il ne voyait pas dans la plaine les cadavres des soldats morts pour la défense d’Uilos et encore moins les braves qui s’affairaient à les ramasser dans une grande remorque tirée par six chevaux.
Bientôt il arriva au pied de la haute tour ouest. Maël sauta de son destrier et atterrit devant la porte dérobée fracassée, ne laissant planer aucun doute sur les intentions des hommes qui avaient pris ce chemin. Il gravit quatre à quatre les hautes marches de l’escalier en colimaçon, puis il s’engouffra dans les dédales des appartements royaux. Sa respiration haletante brisait le sinistre silence des lieux, sa poitrine n’était maintenant plus assez grande pour contenir les battements de son cœur.
Maël s’arrêta net en pénétrant dans le couloir qui donnait sur la chambre. Gontran gisait à plat ventre sur le sol, dans une mare de sang. Dans son dos trois carreaux d’arbalète témoignaient de la lâcheté de ses meurtriers. Immobile, le Prince ne bougeait plus, les yeux maintenant rivés sur la porte fermée qui lui faisait face. Ses mains tremblaient. Il avança lentement, saisit la poignée qu’il tourna. La porte s’ouvrit.
Maël ne se précipita pas sur le corps de Saerwen allongé sur le ventre, au contraire, il marqua un temps d’arrêt. Il regardait fixement le blason des Karan sur la cape qui recouvrait son aimée, comme une signature ou un message. Il s’approcha et retira la cape. Il s’agenouilla auprès de la victime et caressa doucement ses longs cheveux blonds. Puis il retira sa main devenue rouge. Il la tourna devant ses yeux dont il ne pouvait plus retenir les larmes. Intrigué Maël souleva la crinière et découvrit la blessure mortelle qui mit fin aux jours de Saerwen. Puis il la laissa retomber.
Maël allait se relever quand un détail l’intrigua. Une légère tache de sang sur les habits de Saerwen, au niveau de ses fesses. Il retourna le corps. Tout l’entre-jambe était couvert de sang. Alors il comprit et s’effondra sur le ventre de Saerwen, en pleurs.
Il est des aubes qu’on voudrait que jamais elles ne se lèvent.
Dernière modification par Eugenie Morgan (2019-07-25 00:33:34)
Son cheval galopait devant, quelques longueurs avant l’escouade de cavaliers qui l’accompagnait vers le Nord, le Grand Nord. Un bien long voyage jusqu’à Fort Roc dont les murailles fumantes apparaissaient enfin au loin. Mais la nuit tombait et il était temps de s’arrêter, demain ils franchiraient les portes de la forteresse assiégée.
Le chef d’escouade, donna l’ordre de stopper et de préparer le campement. Un peu partout des tentes se dressaient, des foyers s’allumaient et les soldats pouvaient dévorer leurs rations bien méritées.
Lui, il s’était installé seul, assis devant un petit feu dont il fixait les flammes dansantes. Le chef d’escouade vint vers lui, pour essayer de s’enquérir de la meilleure stratégie à adopter, rejoindre la forteresse pour faire le point avec la garnison ou foncer directement sur le champ de bataille pour charger les troupes de KorRri.
La mine fermée, Maël ne broncha pas. De tout le voyage il n’avait pas prononcé un seul mot. Il ne leva même pas les yeux. Découragé, le chef d’escouade renonça et prit la décision la plus prudente, rejoindre la forteresse, on verra plus tard pour le reste.
Le lendemain, la troupe de cavaliers fut accueillie par des hourras, des cris de joie et des bravos. Même si la garnison venait de rentrer victorieuse des troupes adverses, avec le Comte KorRri comme prise de choix, l’arrivée du Prince était vécue comme une véritable preuve de l’importance de la province et de la force Araldienne.
Mais lui restait impassible, pas un signe à la foule, pas une once de reconnaissance aux acclamations.
Arrivé aux écuries, il mit pied à terre et se dirigea directement vers les appartements princiers. Même quand un officier vint lui annoncer qu’il pouvait visiter le prisonnier Maël ne répondit rien. Il écarta simplement l’officier du bras et poursuivit son chemin.
Maël resta près d’une semaine mais beaucoup se demandaient s’il était vraiment là tellement on le voyait peu.
Ce matin-là, un messager apportait des nouvelles du territoire Araldien, les attaques continuaient un peu partout. L’une d’entre elle donna un véritable coup de fouet au jeune Prince et lui délia la langue :
" Vous dites ? Liétald de Karan avance sur Fort Burgenwald ? Et il accompagne ses troupes ? Vite, préparez mon cheval et envoyez toutes les troupes disponibles sur place ! »
Dernière modification par Eugenie Morgan (2019-07-30 00:04:26)
-Félon !
-Tueur de femme !
-Raclure !
-Sac à merde !
-Justice pour Saerwen !
Un collier de plomb lui comprimait la gorge. Ses mains liées enserraient la longue chaîne qui le maintenait en captivité. Il pataugeait dans la boue gelée, dérapant à chaque pas. Alain de Nivrim, juché sur son cheval, ne se privait pas de tirer de grandes coudées sur les maillons. Plus d'une fois Ansbert de Karan, Seigneur de Port Karan, Commandant de la Grande Compagnie des Routiers de l'Ouest, se retrouva le visage dans la glaise sous l'hilarité générale. Plus d'une fois le karanien se releva, le sourire aux lèvres.
Ansbert de Karan n'avait pas écouté son frère. Contre toute attente, le commandant karanien mena cette bataille. Ni la désertion d'une ligne de lanciers, ni l'arrivée des renforts de cavalerie ennemis ne le firent changer d'avis. A Liétald, qui l’exhortait de retourner à Ténare, Ansbert répondit qu'il n'abandonnerai jamais ses hommes au combat. Même si ces derniers lui tournaient le dos.
Après quoi, Liétald s'en était allé. Après quoi, le Dragon d'Airain avait chargé les lignes araldiennes.
-Karanien de merde ! Si on te secoue un peu, tu vas chier de l'or ?
Les coups succédèrent aux crachats. Ansbert n'aperçut que difficilement les blasons sous la pluie de pieds qui s'abattaient sur lui. Mais il aurait juré que le Seigneur Dakh proposait de le rôtir à la broche.
Le Dragon d'Airain ne dû sa survie qu'à l'intervention de chevaliers arborant une gigantesque croix araldienne sur le plastron. Probablement la garde rapprochée de Maël Morgan, ceux-là mêmes qui étaient parvenus à le capturer. Les chevaliers jouèrent des coudes et aplatirent quelques nez, permettant à Ansbert de se dégager, et à Alain de reprendre sa lente parade.
On se pressait à l'entrée des tentes pour apercevoir l'enchaîné. On se poussait et on sifflait. Fidèle à lui-même, Ansbert ne se départissait pas de son petit sourire. Lorsque l'on est un Karan on se sait trop important pour finir au bout d'une corde. Peu importe les défaites et les captures, vient toujours ce moment où atterrit un pigeon porteur d'un message fermé du sceau du dragon. Les promesses de terres, de titres, de richesses ou de morts particulièrement pénibles faisaient flancher même le geôlier le plus coriace.
Mais Aldegrin de Karan était mort depuis bien longtemps, le Grand Dragon de l'Ouest ne régnait plus sans partage sur la politique impériale. Il restait encore à savoir si Liétald de Karan pourrait relever le défi...
-Sire, dix hommes sont morts pour que nous puissions le capturer. Mais nous l'avons !
Alain de Nivrim tira un grand coup sur la chaîne. Ansbert s'étala de tout son long sur le sol glacial. La karanien se rendit compte qu'il était devant une large tente, aux tentures royales. Un jeune homme brun, engoncé dans une armure un peu large pour lui, lui jetait un regard glacial. Maël Morgan d'Arald, l'Ours du Nord. Ansbert le reconnut parfaitement, quelques heures plutôt il lui fonçait dessus au grand galop, une lance sous le bras. Si Alain de Nivrim ne l'avait pas désarçonné, la bataille aurait pris une toute autre tournure.
-Je vous imaginais plus grand pour un Ours.
-Tu vas la fermer ta grande gueule ? Alain asséna un coup de gantelet dans le visage du karanien. Il se farcissait les bons mots et les traits d'esprit d'Ansbert depuis sa capture, sa patience était à bout. Veuillez excuser mon langage, Sire.
-Il n'y a pas à dire, marmonna le Dragon d'Airain en se frottant le nez. Vous savez recevoir...
Dernière modification par De Karan (2019-07-31 23:53:15)
Seigneur de Ténare ; Marquis de Falcastre
Maître du Palais ; Gardien du Trésor Royal
Chevalier au Léopard ; Chevalier de l'Ordre des Fondateurs royaux
Hors ligne
Maël s’approcha lentement, les yeux plongés dans ceux du Karanien. Il s’arrêta quelques secondes avant de donner un violent coup de pied dans l’entre-jambe d’Ansbert qui s’effondra sous la douleur. Le temps de reprendre sa respiration et il se releva, grimaçant.
« Je sais revecoir, oui, surtout les invités de votre marque, De Karan, fit Maël furieux, ses yeux trahissaient une grande colère mélangée à la profonde tristesse qui remplissait maintenant son cœur. Vous n’êtes qu’une bande de lâches , d’assassins, avec votre frère ! Vous avez tué Saerwen, elle ne représentait aucun danger pour vous, mais vous prenez les vies comme bon vous semble, vous vous croyez tout permis. Seulement maintenant il est temps de payer et croyez-moi le prix va être très élevé !»
Maël se tourna vers Alain de Nivrim :
« Emmenez-le sous bonne garde. Et… voyons… envoyez-en un petit morceau à son frère, une main par exemple, histoire de bien lui faire savoir que nous détenons Ansbert et que nous serons sans pitié. Mais avant, gravez sur sa main le nom de Saerwen ! Veillez bien sûr à ce qu'il survive...»
Puis Maël plongea à nouveau ses yeux dans ceux d'Ansbert.
Dernière modification par Eugenie Morgan (2019-08-05 17:45:09)
Sombres et mesurées, les premières notes du Dernier Vol du Faucon emplirent la pièce. Les troubadours avaient les yeux clos, leurs doigts agiles courraient sur les cordes. Eudes de Pyr, Gouverneur de Nivrim, souriait. Rien n'aurait pu gâcher sa joie. Ni le vin qu'il répandait sur son pourpoint, ni le jugement des dieux.
Le regard de Maël Morgan d'Arald trahit son étonnement. Les gardes lui parurent soudainement plus menaçants. Trop nombreux et trop équipés pour un simple dîner. Lorsqu'on referma les grandes portes, l'horreur succéda à la surprise. Une autre porte venait de s'ouvrir derrière la table du maître. Liétald de Karan se tenait dans l'embrasure, un sourire faux accroché sous des yeux vides.
Maël porta la main à son épée. Un hurlement effroyable s'éleva de sa gorge.
Les araldiens réagirent immédiatement, dégainant eux-aussi leurs épées. La salve de carreaux tirée depuis le balcon les faucha violemment. Maël tomba parmi les premiers, un trait ornant son pourpoint. La curée pouvait enfin commencer. Fauchons et lances au poing, les gardes de Nivrim poignardaient et égorgeaient sans vergognes les généraux d'Arald.
Liétald entra finalement dans la grande salle, derrière lui la porte vomit une vingtaine de lions dorés qui se joignirent au massacre.
Le karanien dépassa le Gouverneur et descendit de l'estrade. Il n'était pas dans son élément et il le savait. Liétald était un politicien, pas un général, encore moins un assassin. D'ordinaire ses mains restaient propres. Mais malgré le détachement dont il était coutumier, le Maître du Palais sentait qu'il devait être présent ce soir là. Voir cette œuvre s'accomplir de ses propres yeux. Après tout, cela faisait depuis l'An VI qu'il écumait les maisons okordiennes, en quête de soutiens politiques et de combattants. De quoi offrir à l'ambition du jeune souverain d'Arald un rempart suffisamment solide. Que coûtait la vie d'une compagnie de soldats ? Une ville ? Un port impérial ? Uniquement des pions à sacrifier sur l'autel du pouvoir.
Dans la grande salle de banquet, les généraux araldiens étaient passés au fil de l'épée. Des hommes qui avaient connu Eugénie. Certains avaient même combattu aux côté de son père. Ces héros d'antan transportaient une histoire.
-Karan... Enfant de putain...
Abelin d'Imladris rampait sur les dalles, sa barbe grise imbibée de sang. Il tenait dans sa main une dague au pommeau orné d'une croix dorée. Liétald recula prudemment, soutenant un pan de sa toge ; comme quelqu'un de précieux menacé par une flaque de boue. Vadir passant par là, transperça le visage d'Abelin sans lui accorder un regard.
Liétald ramassa la dague. Elle était aussi historique que cet instant.
-Mon père m'a dit un jour : ''une guerre ne se gagne pas avec des soldats, mais avec des lames de poignards plantées artistiquement.'' Les yeux éteints de Liétald se posèrent enfin sur Maël. Il s'accroupit à sa hauteur. Une telle fin me désole, vous ne méritiez pas ça. Croyez-bien que ceci n'a rien de personnel, mais entre le pouvoir et les bons sentiments, les Karan choisiront toujours le pouvoir. La dague plongea dans le ventre de Maël. Pardonnez-moi, si vous le pouvez.
Liétald se releva. Le massacre s'achevait doucement, les derniers cris provenaient de la cour extérieure. La garde commandée par Adalric de Lancaeron se tue enfin. Un silence de mort planait désormais sur le Château de Nivrim.
-A votre santé, Karan ! Hoqueta Eudes en levant sa coupe, ses yeux exultaient de haine. J'espère que vous n'oublierez pas notre rôle dans cette histoire.
Liétald savait pertinemment ce que désirait le Gouverneur. Ce qu'il n'avait pu obtenir de son ancien suzerain : une union fructueuse pour sa maison. Peut-être même caressait-il l'insolent espoir de marier un de ses nombreux bâtards à Limie Troff...
-Je n'oublie rien, Gouverneur. Déclara le karanien d'une voix aussi froide qu'un glacier perdu dans le grand nord. Vadir, veuillez procéder.
Le carreau atteignit Eudes de Pyr en plein front, le clouant à son fauteuil. Les lions dorées, habilement placés derrière leurs victimes, n'eurent pas à se démener autant que contre les araldiens. Les fils du Gouverneur furent les premiers à être égorgés. Quelques minutes suffirent pour achever la seconde partie du plan macabre.
Fraîchement tiré des geôles, Ansbert de Karan entra dans la grande salle en claudiquant. Il faisait peine à voir. Plus de sourire mutin, rien qu'une barbe hirsute et un moignon enroulé dans un linge. Ses yeux écarquillés survolèrent la tuerie, allant du corps agonisant de Maël Morgan à Liétald.
-Par les dieux... Mais qu'as-tu fait ?
-J'ai gagné. Répondit sèchement le seigneur de Ténare.
Ansbert boita furieusement jusqu'à son frère, agrippant la belle robe en soie de son unique main.
-Tu nous a condamné à mort, oui ! Bougre de con. Nous ne sommes pas à Mornemer ! Tu ne massacres pas des barbares faits chevaliers sur le tas, tu t'en prends à l'une des Grandes Maisons d'Okord, dont nous faisons partie, je te rappelle ! Que crois-tu qu'il va se passer ?
Liétald plissa les yeux. L'haleine de son frère était infecte. Et il avait horreur qu'on l'approche d'aussi près.
-Mon frère, tu fais preuve de bravoure lorsque tout espoir est perdu. Je fais preuve d'audace lorsque cela paye. C'est la raison pour laquelle j'ai encore mes deux mains et toi non. Maintenant lâches ma tunique, elle vaut plus que tes talents à l'épée.
-Tu ne te rends même pas compte...
-Non c'est toi ! Liétald avait hurlé, projetant sa voix d'ordinaire si posée sur les pierres de Nivrim. Les lions dorés se tournèrent vers les frères karaniens. C'est toi qui ne comprends pas que la mort de notre père a aiguisé l'appétit de nos ennemis. Alors j'ai décidé de frapper le premier et j'ai réussi.
-Les dieux ne nous pardonneront jamais un tel affront.
-Quels dieux ? Ceux des forts et des justes ? Ceux qui m'ont livré ta main ? Ceux qui t'ont offert l'épée des Lamétoile ? Ceux qui ont protégé Saerwen Lórindol ? Ces dieux là n'existent pas. Il n'y a que des hommes comme moi.
Liétald tourna les talons, escortés par ses gardes. Il avait une bonne nouvelle à annoncer à l'Empereur et ne tenait pas à être plus en retard. Le voyage vers Oseberg s'annonçait suffisamment pénible sans avoir à rajouter l'air outré de son frère.
Ansbert resta un certain temps dans le Château de Nivrim. Il ne partit qu'avec le dernier convoi, non sans avoir fait une chose qu'il pensait impossible jusque là.
Il pria sincèrement pour le salut de l'âme d'un ancien adversaire.
Seigneur de Ténare ; Marquis de Falcastre
Maître du Palais ; Gardien du Trésor Royal
Chevalier au Léopard ; Chevalier de l'Ordre des Fondateurs royaux
Hors ligne
Un écuyer avait échappé au massacre, et profitant du tumulte il vola un cheval et galopa à bride abattue vers le nord est...
Dernière modification par Merlin (2019-08-11 11:00:52)
L’information traversa Okord en moins d’une journée : La lignée Morgan était éteinte.
Dans tous les combats, toutes les batailles, les hommes des différents camps s’observaient. La tête d’Arald était tombée, les raisons de cette guerre roulaient au sol elles aussi.
Arald et ses alliés subissaient une terrible épreuve, tous savaient que poursuivre cette guerre ne menait plus à rien sans celui qui pouvait conquérir le trône. Les alliés de Taas Trof le savaient aussi.
Un accord pu être signé rapidement :
/Pacte de Non Agression général de deux ans entre :
- Arald - Tour - Gron
Et
- Templiers - Tour Couronnée - Alliance Impériale (liste plus bas)/Pacte de Non Agression réduit à un an sur les forteresses illégitimes.
/Les batailles en cours sont stoppées, sauf l'Ost Iodeke-Cochonou vs Taas Trof
Que la disparition de la maison Morgan soit le début d’une ère nouvelle, une ère de paix pour Okord.
(Liste de l'Alliance Impériale :
Lietald de Karan
Temur Oldjaitu
Hetass'r
Carmilla
Dinah Shamah
D'Hesperides
Lukwu
Gotthold Von Festung
Zadams
Safet Plizir
Eudes de la Noue
Charles de la Petaudiere
Thorion Von Flower)
Lignée des Trofs, et autres successeurs
Hors ligne
A son arrivée l'écuyer fut immédiatement introduit dans la salle du conseil. Il se mit à genoux devant Merlin.
L'écuyer - "Marquis je suis porteur d'une terrible nouvelle votre fils Maël est mort assassiné"
Merlin blêmit et reposa le traité de paix qu'il lisait lors de l'entrée du messager.
Merlin - "Parle bon dieu"
Merlin écouta chaque paroles étaient comme un coup de poignard. A la fin du terrible récit il se tourna vers l'homme.
Merlin - "Tu es sure d'avoir identifier ces hommes?"
L'écuyer - " oui et c'est ce chien de Liétald de Karan qui a donné le coup fatal en la présence Eudes de Pyr le Gouverneur de Nivrim."
Merlin - "Vas te reposer et présente toi au Capitaine de la garde pour qu'il t'incorpore à ma garde"
Merlin resta seul, ainsi le famille Karan resurgissait dans sa vie...
Dernière modification par Merlin (2019-08-15 16:50:22)
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