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#1 2019-07-25 18:42:29

K-tåås Trøf
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Collapsus

Tout avance et grandit, rien ne s'effondre.

Les généraux s'observaient, guettant le signe que l'un d'entre eux ait compris les mots de leur Souverain.
Mais Taas Trof restait sombre et enfermé dans son mutisme.
Il observait la carte de la bataille et se remémorait les différents états des généraux.

Taas releva la tête vers le Général Louis, en charge des Remparts.
Louis, vous êtes sûr que les murailles tiendront face au siège du Marquis Gron ?
- Oui votre Altesse. Les donjons finiront par tomber, mais les murs et les tours tiendront, tant que des renforts n'arrivent pas.
- Soit, alors nous contournerons leur armée principale avec deux groupes de cavaliers pour empêcher l'arrivée de ces renforts.

Louis observa Gustave, Général de la Cavalerie, qui écarquilla les yeux à ces mots.
C'est ... c'est du suicide... marmonna Gustave
Plait-il ?
- Taas, leur cavalerie est moitié plus importante que la nôtre. Contourner... c'est du suicide... nous serions plus fort en restant regroupé.
- Probablement. Mais nous n'avons pas les forces pour leur faire front, pour gagner cette bataille, nous devrons être efficace.
- Même si nous parvenons à contourner le gros de leur armée, plus de 7000 lanciers sont en position pour protéger l'installation de leurs sièges.
- Certainement, c'est pourquoi nous contournerons l'armée de la Tour Rose avec des tireurs...
- Pardon ??!

Antonio, Général des Tireurs, ne put se contenir.
Contourner leur armée avec des tireurs ? Mais... ça ne s'est jamais fait et... nous retarderions les cavaliers !
- Les cavaliers ne vous attendrons pas Antonio. Eux iront jusqu'au campement adverse, les groupes que vous affecterez auront pour tâche d'éliminer toute menace d'infanterie qui s'avancerait de nos cavaliers... tant qu'ils le peuvent en tout cas, ils feront demi-tour dès lors qu'il ne seront plus en capacité de couvrir les cavaliers.
- Mais ils seront à découvert ! J'espère que nous aurons de l'infanterie en première ligne au moins ?
- Ca suffit !

Taas Trof tapa si fortement du poing sur la table que l'encrier rebondit et se renversa sur une partie de la carte.
L'Empereur le releva immédiatement et posa ses mains sur la table, soufflant doucement pour recouvrer son calme.

Généraux, si nous affrontons les armées du Marquis Gron suivant les schémas traditionnels, la cité tombera.
Le nombre et la puissance sont dans leur camp, cette bataille sera le symbole de notre supériorité... ou la chute de notre cité.
- Nous pouvons rester dans la cité et remonter d'autres murs avant que n'arrivent d'autres sièges messire. proposa Louis
- Cette solution ne fait que retarder la chute des murs, inévitable si nous ne faisons rien. De toute façon, je ne me suis jamais caché derrière des murs, nous avons  toujours affronté nos adversaires sur le champ de bataille.
- Et si on attendait les troupes qui affrontent le Chancelier Pons ? Nous avons des milliers d'hommes là bas. tenta Gustave
- La dernière fois qu'on a attendu des renforts, ils sont arrivés trop tard. Faisons comme s'ils n'existaient pas. Si un jour on les voit débarquer, tant mieux pour nous. Sparr Hoff est là bas et il sait ce qu'il a à faire.

Un silence lourd tomba sur la grande salle.
Les Généraux avaient toujours eut confiance dans les décisions de Taas Trof, maître des champs de bataille.
Mais cette fois-ci, pour la première fois, ils avaient dû enrôler à la hâte des milliers de paysans sur plusieurs provinces alentours pour donner un semblant d'allure à leur armée.
Cette fois-ci, les forces adverses étaient bien plus puissantes que celles de l'Empereur.
Cette fois-ci, les généraux doutaient des décisions de leur Souverain.

Quitte à sortir des schémas traditionnels, j'ai bien une proposition à faire...
Sorti du silence et de l'ombre, le marchand Naki Bool s'avança de la grande table.
Sa présence inhabituelle autour de la table de commandement provenait de sa précieuse aide au recrutement hâtif des hommes d'infanterie.
Face à situation exceptionnelle, cette oreille tendue dans tous les marchés provinciaux s'avérait souvent utile.
La promesse de riches terres, prises aux mains d'Arald et fournies gracieusement aux plus valeureux, avait fait mouche auprès de la population paysanne.
Cette population là, toujours la première à subir les mauvaises décisions des nobles, tiendra-elle un rôle dans cette bataille particulière ?


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#2 2019-08-06 22:10:53

K-tåås Trøf
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Re : Collapsus

C'était une idée de merde Naki, tu le sais ?
Naki souriait bêtement, c'était bien la première fois qu'il assistait à une bataille, mais quelle bataille !
ça a marché, non ?!
- ça a plutôt bien fonctionné oui, tu m'étonnes...

Des milliers de paysans, des milliers de gueux revêtu symboliquement d'un drapeau blanc sur lequel on avait hâtivement peint une croix rouge.
Tous s'étaient enrôlés en quelques jours et avaient rejoints Oseberg, répondant à l'appel et surtout à l'offre :

Quiconque participera à repousser l'armée du Marquis Gron des Terres d'Oseberg se verra attribuer gracieusement un lopin de terre Okordien.

Plus de dix mille hommes arrivèrent ainsi par les montagnes et rejoignaient immédiatement le champ de bataille.
Des paysans, des crèves la dalle incapable de se battre... et Naki les avaient transformé en fou furieux.

L'idée était simple : ... qu'ils servent d'écran à nos militaires ...
Et elle fut efficace !

Gron, en surnombre et en connaissance qu'une partie de l'armée Impériale était encore aux prises avec un autre Okordien, se jetterait inévitablement droit vers les forces Impériales.
Pour tenir le plus longtemps possible et faire douter l'armée de la Tour Rose, la stratégie était de la faire s'écarter et s'éparpiller.
Deux escouades de cavaliers s'élancèrent donc pour contourner l'armée Léopard, un petit groupe d'arbaletrier était chargé de soutenir chaque escouade le plus longtemps possible.
Si ces cavaliers parvenaient à contourner le marquis Gron, ils iraient détruire les armes de sièges afin de rendre impossible l'assaut.
S'ils n'y parvenaient pas, c'est que Gron était tombé dans le panneau et qu'il avait laissé des forces en retrait... et quelles forces : ses milliers de lancier avaient été laissés là pour contrer ce petit millier de cavalier ! Aucun cavalier ne revint, mais trois fois plus d'hommes Rose tombèrent.

Pendant ce temps, à peine les lanciers Rose débutaient leur retour en position défensive que les premiers paysans arrivés s'étaient jetés sur la première ligne Rose : la première colonne d'archer ! De vrais furies, des pelles, des pioches, des fourches... l'armée la plus mal organisée que l'on ait vu depuis des années !
Mais c'est Gron qui venait de réaliser sa première erreur stratégique : il n'avait pas fait défendre sa première ligne de tir. Pire encore, il avait lancé ses chevaliers sur l'armée Impériale ! Pourtant lourdement équipés, les 1500 chevaliers n'eurent pas le temps d'égratigner la moindre armure dorée : gênés et ralenti par les paysans en nombre, les carreaux d'arbalètes les pourfendaient tous !

Mais Gron n'en resta pas là. Sûr de sa supériorité, il mena la charge avec toute sa cavalerie à la suite des chevaliers.
La percée fut d'une violence inouïe, des milliers de fantassins tombèrent et surtout les arbalétriers de l'Empereur n'eurent pas le temps de recharger leurs armes et subirent de pleins fouet la charge des cavaliers...
Mais de nouveaux paysans sortaient toujours d'Oseberg par le pont-levis et prenaient à revers la cavalerie Rose.

Tandis que toutes les forces autour se jetaient à l'assaut de Gron et de ses cavaliers, le reste de l'armée Impériale se chargea de réaliser un rempart à l'encontre des autres forces Rose.
Personne ne réussit à franchir se rideau défensif, des paysans se permirent même de courir à la rencontre de l'armée Rose... La peur avait changé de camp.
Gron n'avait plus le choix et plus le dessus, les cavaliers s'écroulaient les uns après les autres autour de lui.
Il tenta donc une charge héroïque pour traverser les forces impériales, seule issue pour rejoindre son campement sain et sauf !
Il faillit réussir mais un petit groupe de cavalier, en parfaite connaissance des lieux réussit à leur couper la route...



L'Empereur avait gagné, Gron était captif ... mais Taas Trof avait désormais un autre problème à résoudre :
il lui fallait maintenant conquérir de nouvelles provinces pour offrir les terres promises aux paysans...


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