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#1 2015-04-11 14:27:48

jeyangel

Archives de la Grande Bibliothèque antique Celesin - Section Génèse

1 - Apparition

De tout ce qui était, est, et sera, Fu'unaid ol fut la première.
Tout vient d'elle, rien ne fut sans.

Fu'unaid ol est le tout.
Fu'unaid ol est la mère.
Tout est Fu'unaid ol.
Tous sont Fu'unaid ol.

Dans le rien, le néant, Fu'unaid ol est apparue, d'elle même, spontanément.
Dès son apparition, elle évolua, mua, se transforma sans cesse.
Chacune de ses formes était éternelle et éphémère, invincible et fragile.

Puis elle irradia, éclata et envahie le rien.

De ses projections, apparurent des milliards de points scintillants, et d'énormes formes éthérées.
Chacune était unique et le tout à la fois.

Certaines continuèrent leur courses toujours plus loin dans le rien, tandis que d'autres restèrent là où elles se trouvaient.

Cette multitude Fu'unaid ol s'amusa à la façonner.
Elle en projeta contre leurs semblables, et admira le résultat.
Elle en rendit certaines éclatantes, et laissèrent d'autres à peine visibles au milieu du rien.

Chacune étant une partie du tout, elles commencèrent à s'adapter à ce jeu.
D'elles-même, certaines se muèrent en collision, et se solidifièrent pour résister au choc.
D'autres mélangèrent leurs natures pour devenir une nouvelle forme d'énergie.

Fu'unaid ol à présent pleinement consciente, s'amusa du résultat.

Elle nomma les minuscules taches "Seîr-ai", et les immenses sphères "Pla'au".

De toute cette activité, le néant était devenu un "quelque chose" invisible mais réel.
Elle nomma cela "Cr-ydysa".

Puis elle observa pour voir ce que cela donnait.

Partout dans Cr-ydysa, les Seîr-ai clignotèrent, et les Pla'au entamèrent une ronde.
Ce fut le Grand Festin Originel.

Puis la Mère finit par s'ennuyer de ces rejetons devenus uniformes.
Alors elle en détruit certains, en abandonna d'autres, et en créa de nouveaux.
Elle tâtonna longtemps ainsi, sans savoir que faire pour égayer son existence.

Puis lassée, elle décida de se replier sur elle-même.
Elle se créa un cocon avec les débris de ses rejetons détruits, et rassembla certaines de ses Seîr-ai avec elle avant de s'enfermer.

Là, elle trouva la sérénité et la créativité nécessaire à l'évolution de son œuvre.

Elle se créa un manteau de feu et envoya ses rejetons réveiller les autres.
Attirés par l'éclat de la Mère, plusieurs Pla'au la rejoignirent.
Elle s'en nourrit et se transforma pour s'étendre.

Puis, décidant que cela suffisait, elle créa d'infimes particules pour apaiser ses mutations.

Les particules, transparentes, disparurent en sifflant au contact du feu, mais calmèrent ce dernier, qui se ramollit avant de devenir croûte.

Fu'unaid ol nomma le résultat "Roc".

Pendant deux fois le temps qu'elle avait mis à naître, Fu'unaid ol resta ainsi lovée.
Tout ce temps, elle continua d’accueillir ses enfants qui revenaient, et la nourrissait.

Les plus tardifs revenaient de bien loin, et apportèrent avec eux ce qu'ils avaient découverts.
La Mère accueillit alors ces nouveaux enfants, les nourrit et leur permit de parcourir son dos.

Certains tentèrent de s'encrer dans le sol, mais ne purent s'y fixer.
Alors La Mère créa une couverture molle et la nomma "terre".
Heureux de ce présents, ces enfants s'y enfouir et l'enrichirent.
Ils évoluèrent et ressortirent, n'y laissant que leurs pieds.

Le résultat ravit Fu'unaid ol qui leur fourni de quoi s'éveiller davantage.
En remerciement, ces derniers lui offrir le don de respirer.

La Mère les nomma "plantes" et le don "air".

D'autres préférèrent habiter la surface, mais ne purent se nourrir de l'air.
Alors La Mère condensa le don jusqu'à le rendre liquide.
Puis elle réunit les gouttes ainsi formée en de vaste étendues.
Là, elle y plongea tous les enfants de la surface, qui s'y épanouirent pleinement.

Fu'unaid ol nomme le don liquide "eau".

Elle laissa ses nouveaux enfants vivre et observa leur évolution.

Les enfants plantes envahirent la surface visible et répandirent le don.
Les enfants eau se multiplièrent et gagnèrent en taille.

Puis certains finirent par sortir de l'eau et moururent.

La mère attristée leur offrit alors de pouvoir se nourrir du don.

Un cycle d'échange symbiotique se créa alors, et tout était parfait pour La mère.

Elle nomma l'ensemble de sa progéniture "nature".
La nature et La Mère se nourrissaient mutuellement, et rien ne perturbait cet équilibre.

Mais Fu'unaid ol s'était tant tournée vers ses enfants revenus, qu'elle en avait oublié ceux qui étaient restés à Cr-ydysa.

Certains s'étaient réunis afin de voyager ensemble, étaient devenu rocs et traversaient Cr-ydysa à vive allure.

Tout à son harmonie avec ses nouveaux enfants, Fu'unaid ol ne vit pas arriver l'un des anciens.
Celui-ci, privé des conseils de La Mère, ne sut tempéré sa vitesse et la percuta violemment.

Alors le projectile redevint multitudes de poussières et particules.
Perdus sous le choc, les anciens enfants s'éparpillèrent autour de "Ddomear", la nouvelle forme de Fu'unaid ol.

Mais Ddomear ne suffisaient pas à la nature pour survivre. Elle avait besoin de "ria'aul", leurs frères restés près de Ddomear et qui la réchauffait.

Mais les anciens enfants empêchaient désormais ria'aul de nourrir ses frères.
De plus, les anciens avaient gardé ce que Fu'unaid ol leur avait donné dans Cr-ydysa: "tâne", le feu.

Et ce feu consuma toute la nature, à l'exception des enfants restés dans l'eau.

Au centre de son cocon, Fu'unaid ol hurla sa douleur, et cracha le feu originel, fissurant sa carapace en de multiples endroits.
Elle espéra ainsi, fusionner à nouveau avec tous ses enfants, et reconstruire l'harmonie.

Mais lorsqu'elle se calma, elle réalisa le désastre.

Tous ses enfants de la terre avaient péri, et le don avec eux.
Ne restait que l'eau, mais à peu d'endroits.
Désormais, le roc et le feu régnaient sur Ddomear.

A partir de cet instant, Fu'unaid ol décida que le feu l'accompagnerait au centre de Ddomear, et n'en sortirait plus.
Elle réalisa également le vide immense que laissaient ceux qu'on avait toujours connus.
Elle décida alors, que ses enfants, quels qu'ils soient, devraient un jour retrouver leur état originel, afin de nourrir à leur tour ceux qui leurs succéderaient.

Ainsi naquit "cy'yd sao'olae", le cycle de la vie.

Apprenant de ses erreurs, Fu'unaid ol recréa la vie à partir de son propre corps.

Du roc, elle façonna les montagnes.
De la terre, elle fit pousser les plantes.

Puis elle assembla une dernière fois ses enfants coupables et les garda près d'elle.
De cette cendre, elle créa des gardiens du feu, capables d'utiliser ce dernier, et ayant la tâche de ne laisser aucune créature pénétrer le cœur de Ddomear.

Quant à elle, elle décida de surveiller tous ses enfants de plus près. Elle s'infiltra alors dans tout Ddomear, du coeur jusqu'à la cime des arbres.

Puis elle peupla la surface de créatures gardiennes.

Du bois, elle créa les dryades.
De l'eau elle créa les naïades,
et de l'air, les sylphes.

Puis elle voulut unifier tous ses enfants en les représentants en une seule forme.

Elle façonna son corps de la terre.
Elle décida d'animer ce corps avec de l'air.

Mais cette créature était terne et molle.
Alors elle y ajouta le feu, il acquis la passion et l'entrain.
Il appris de ses erreurs, il découvrit ses propres capacités.

Fu'unaid ol fut satisfaite et l’appela "dynear": homme.

Mais très vite, elle se rendit compte que les hommes ne possédaient pas à part égale de chaque élément.
Certains n'avaient pas assez de feu, et n'évoluaient pas.
D'autres en avaient trop, et soumettaient leurs semblables
D'autres enfin, manquaient d'air et n'apprenaient pas.

Mais voyant que finalement cela maintenait un équilibre, elle ne changea rien.

Puis émergèrent des hommes possédant à la fois beaucoup d'air et de feu.
Ceux-là évoluaient et apprenaient rapidement, mais n'étaient pas compris des autres.

Fu'unaid ol choisi alors d'en faire des émissaires, des êtres capables de comprendre la nature et de transmettre leur savoir.
Elle leur offrit donc de comprendre le langage des animaux, de voir les signes de la nature voire d'Elle-même, et d'utiliser les bienfaits de Ddomear.

Ils nommèrent Fu'unaid ol, "Gaïa", "Mère nature" ou encore "Tir matrice".

Heureuse d'être nommée de ses enfants, elle leur offrit nourriture, chaleur et eau à profusion.

Mais les autres hommes, incapables de comprendre les dons des érudits, les nommèrent "dewin".

Pour les moins hostiles, ils devinrent les "devins": ceux qui savent.
Pour les autres, ce terme désignait "ceux qui changent le "vrai"", autrement dit, des êtres anormaux.

Mais bientôt, ces guides furent reconnus et majoritairement respectés. On les nomma "dru-wid" ou "derwydd": les très savants", "ceux qui savent le vrai".

Ils furent les personnes les plus influentes jusqu'à l'arrivée de peuples qui ne croyaient pas ce qu'ils représentaient.
Alors leur savoir se perdit au fil du temps, et bientôt, seuls quelques peuples respectèrent encore les anciennes traditions.

Furieuse de ce que les hommes ne la respecte plus, la Terre-mère décida de les châtier.

Aux dryades, elle donna les "arbres gardiens" qui écrasèrent ceux qui abîmaient la forêt.
Aux naïades, elle permit de voyager des étangs et lacs, aux puits et points d'eaux.
Et aux sylphes, elle donna la force de tout balayer.

Et puisque les hommes se pensaient indestructibles dans leurs nouvelles demeures de pierres - qui d'ailleurs, venaient du sol qu'elle leur avait offert - elle déchira son manteau en divers endroits, et libéra ses gardiens du feu - ce dernier n'ayant plus à craindre les visites de la surface.

Bientôt, on commença à parler "d'arbres qui marchent", de "tempêtes inexplicables" et "monstres ailés à la peau de pierre dont le souffle brûle".

Les légendes allèrent bon train, et l'imaginaire créa les créatures: elfes, fées et Ents.

Puis on commença à décrire des créatures de plus en plus étranges.

On prétendait par exemple qu'ils existaient des hommes avec des ailes, capables de terrasser les dragons, ou d'autres capables de les chevaucher, voire de "cracher "le feu tout comme eux...


Si l'existence des fées, elfes et autres reste encore à prouver, nous savons désormais que les dragons et les sorciers, eux, existent bel et bien.

Et bien que nous soyons tous d'accord sur le fait que l'un comme l'autre sont potentiellement dangereux, ils font désormais et  à jamais partie du patrimoine de notre fier empire, et nul doute qu'ils nous protégerons à jamais.
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Parchemin retrouvé dans les ruines de Dra'celes l'antique, 80 ans après la destruction de la ville.
Retranscription effectuée par un maître copiste du Temple de Dra'celes l'actuelle, sous vérification de l'Archimage Ar'da Ney.

Dernière modification par jeyangel (2015-04-14 11:35:16)

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