Le pouvoir ne se donne pas, il faut le prendre.

Aldegrin de Karan · 2019-05-08 20:39:12

Les portes de la salle du trône s'ouvrirent avec force, les deux battants tenus par les colossaux Algéric et Dagobert. Aldegrin de Karan s'avança lentement et remonta la grande allée menant aux trônes avec calme et gravité. La rébellion à peine matée, l'Empereur K-tåås Trøf disparaissait.

Purement et simplement.

Aucun corps à enterrer. Aucune demande de rançon. L'Empereur avait disparu dans le vent, du jour au lendemain. C'était à se demander si cette disparition n'avait pas été minutieusement préparée par sa victime. Mais cela, Aldegrin ne le reconnaîtrait devant personne... Il n'aimait pas K-tåås Trøf. Son caractère beaucoup trop franc-tireur lui déplaisait au plus haut point. Pour le karanien la place d'un souverain était sur une colline à donner des ordres, pas dans les premiers rangs de l’infanterie. Quant à ces curieuses sorties nocturnes, il s'agissait à ses yeux d'étranges pratiques sorties d'un esprit malade.

Mais pire que tout, K-tåås Trøf pensait par lui-même. Or, un souverain qui pensait par lui-même devenait peu perméable aux conseils. Ou aux manipulations.

Puisse-t-il rester là où il est, pensa Aldegrin en dépassant les ducs puis les princes.

Le Seigneur de Falcastre monta la grande estrade. Liétald, son fils, se leva du fauteuil dévolu au Maître du Palais et rejoignit les autres nobles okordiens. Son aîné avait fidèlement rempli la charge qui était sienne durant la campagne de Mornemer. Cependant, Aldegrin de Karan ne s'assit pas à sa place, mais sur le trône impérial. Murmures étonnés.

-Notre Souverain bien aimé, ayant disparu depuis près d'une saison, moi, Aldegrin de Karan, Maître du Palais, conformément à l'ordonnance organisant l'administration impériale, je prends la décision d'assurer la Régence de l'Empire d'Okord. Cette Régence durera tant que les dieux la jugeront nécessaire.

Les murmures n'en n'étaient plus. Certains parlaient d'outrage. D'autres de félonie. Aldegrin de Karan souriait. Il pensait à ses aïeux et à leur envie. Leur désespérée et dévorante envie, à la simple vue de ce trône.

Les ongles cliquetèrent sur l'accoudoir.

K-spaar Hoff · 2019-05-08 21:58:21

Une saison pleine... et un peu plus.
Une saison qu'il envoyait ses espions ici et là à la quête d'informations, à la recherche du Souverain Impérial.
Une saison que le silence était seul retour.
Sparr Hoff s'était laissé guidé par trois principales pistes, orientées par la quête du trône :
- Arald, que tout accusait comme étant le commanditaire de l'attentat du boeuf-ferré, même si l'enquête piétinait
- Serpents, guidés par un Arkeon qui n'avait jamais percé les défenses de Taas Trof malgré plusieurs assauts
- Camorriens, suffisamment lâches pour commanditer un enlèvement et se venger en silence de la honte passée

Mais alors qu'Aldegrin de Karan faisait une entrée remarquée jusqu'à s'assoir sur le trône, Sparr Hoff fut soudain prit d'un doute...

Ne rien laisser paraître - se dit-il
Sparr Hoff prit donc la parole immédiatement à la suite d'Aldegrin en se tournant vers l'assemblée :
Il va sans dire que tous les hauts dignitaires devraient vous assurer leur soutien en l'absence de Taas Trof...
à moins qu'ils n'aient des vues sur votre assise.
Sparr Hoff posa un genou au sol et s'inclina face à Aldegrin.
Comte Aldegrin de Karan, je fais le serment de protéger le porteur de la Couronne d'Okord et en son absence, de protéger le Maître du Palais.

Après plusieurs secondes ainsi, Sparr Hoff se releva et s'adressa au Maître du Palais :
Maître du Palais, ma présence n'étant plus nécessaire en ce lieu, je vais désormais mettre toute mon énergie pour retrouver l'Empereur disparu.
Sparr Hoff se retourna et parti rapidement vers les grandes portes.
Ses premières pensées étaient celles de l'inquiétude, si les De Karan avaient été à la baguette de cet enlèvement, Aposs et Limie, les enfants de Taas Trof n'étaient plus en sécurité...

Aldegrin de Karan · 2019-05-09 20:51:39

Il était là. "Le valésian".

Tous le connaissaient à Oseberg. L'ombre d'Aldegrin de Karan, tuteur de ses fils, intendant de Ténare. A l'origine ? Un orphelin parmi d'autres qui avaient hanté les rues de Tristegarde. La bonne rencontre. Les bonnes lectures. Trop basané pour une terre pâle, l'officier portait son handicap comme une armure. Unique témoin d'une noire métamorphose, Ugo avait connu un Aldegrin qui ne faisait trembler personne. Un Aldegrin amoureux du genre humain. Trois Ères à acquiescer, à conspirer et à camoufler des crimes ignobles. Ça changeait même le plus droit des hommes.

Il était là. "Le valésian".

Adossé aux colonnes du cloître, il attendait patiemment l'arrivée de K-spaar Hoff. Ugo se trompait rarement, c'est ce qui faisait de lui l'artisan des nouvelles feuilles d'or qui recouvraient le blason de la Maison de Karan. Une fois encore, il avait vu juste. K-spaar Hoff, intendant d'Oseberg. L'ordre des choses. Deux forces qui s'opposent ne s'annulent pas toujours. Pourtant, les dieux en étaient témoins, ces deux forces s'opposaient ; farouchement. Enquêtes, rumeurs colportées, accusations indirectes. Deux intendants. L'un œuvrant pour celui qui détenait le pouvoir. L'autre œuvrant pour celui qui le désiraient ardemment.

-Belle victoire, n'est-ce pas ? Ugo avait jailli des colonnes avec la grâce d'un serpent. Coupant la route à K-spaar Hoff. Un sourire carnassier ornait son visage. Je parle de Mornemer, bien évidemment. Bien évidemment. La Rébellion qui menaçait l'Empereur n'est plus. Mais l'Empereur n'est plus là. Vous avez... toutes mes prières, pour vous aider dans votre sainte quête pour retrouver notre père à tous.

Trop de monde dans le cloitre. Trop d'oreilles indiscrètes. Badinages de cour et bon spectacle. Les deux officiers étaient passés maîtres dans l'ironie et les piques assassines. Entre eux, tout n'était que sous-texte.

-Cela me fait penser... La main d'Ugo plongea sous sa cape, et fit apparaitre un parchemin. La cire qui le scellait était craquelée, preuve que la toile de l'araignée était tissée depuis longue date. Nous ne pouvons nous permettre que l'infortunée disparition de l'Empereur ne frappe sa glorieuse progéniture. Ignoble hochement de tête. Si le Régent compte bien gouverner depuis Oseberg, il estime... plus sage de faire déplacer les héritiers impériaux au château de Ténare. La place est sûre et reconnue par tous comme un des centres du savoir de tout l'Ouest. Après tout, Aposs aura bientôt cinq ans. Il nous faut tous s’inquiéter de la qualité de l'éducation qui lui sera fournie.

Le plan des karaniens apparaissait enfin clairement à K-spaar Hoff. Le Régent n'était pas un banal sycophante, prêt à tout sacrifier pour un pouvoir immédiat, sans penser au futur. Aldegrin connaissait son age. Il savait que son fils devrait le remplacer avant longtemps. Confiner les héritiers impériaux dans l'Ouest, et plus encore à Ténare, s'était s'assurer d'élever un Empereur qui penserait comme un karanien.

Il était là. "Le valésian".

-Une place vous a été faite, Intendant. La main gantée tendait le rouleau blanc. Vos quartiers sont déjà prêts à Ténare.

Ivan Braginski · 2019-05-10 01:56:30

Ivan Braginsky avait reçu la nouvelle de la disparition de l'empereur.... Et celle de la venue de ce sombre seigneur, Aldegrin de Karan, à la charge de régent. Régent auto-désigné. Usurpateur diraient encore certains que l'on entendait plus depuis quelques jours.... Pour certaines raisons, il semblait que les mauvaises langues se taisaient, disparaissaient.... Littéralement. Il y avait ce barde sur la gran place qui s'était vu tailler en pièce par la foule sur les incitations de quelque malveillants.... Un barde à la langue trop pendue.... Tragique.

Alors il était venu au palais, avec sa suite - quelques solides bonhommes de deux mètres de haut, vêtus de peaux d'ours, de grosses haches - et son ours.
C'était la première fois qu'il revenait au palais depuis..... Depuis que l'on s'était quittés après les derniers fignolages du projet impérial avec le conseil et l'empereur. Karan y était par ailleurs. Un homme étrange. Il s'en méfiait. La suite semblait lui donner raison. Cet homme n'avait pas le charisme de K-tåås Trøf. Ni le respect dont bénéficiait le précédent roi. Ou encore son soutien. Il était monté sur le trône. Et avait de ce fait fait de lui la cible de tous les mécontents qui ne manqueraient pas de venir ternir son "règne".
La question était donc de savoir si - outre le fait que de Karan ait pu orchestrer la disparition de K-tåås Trøf - il convenait de soutenir le régent pour préserver la paix civile, ou bien lutter contre celui ci, cet homme peu aimable et dangereux ?

Préférant lui laisser le bénéfice du doute, K-tåås Trøf, comme d'autres semblaient l'avoir fait avant lui, s'avança devant le nouveau dirigeant d'Okord unifié.

- Je vous salue, régent de Karan.

Se découvrant la tête, Ivan effectua un rapide salut à l'homme assis sur le trône, ennuyé, lui qui avait vu passer ces derniers jours pétitionnaires et nouvelles déclarations d'allégeances....

- Les tristes et encore ténébreuses circonstances de la disparition de notre bien aimé empereur, circonstances qui restent à éclaircir, font de vous le régent d'Okord, quand bien même on doute fortement de votre légitimité à occuper cette charge... Mais il semblerait que notre sage souverain, ou qu'il soit et quoiqu'il fasse, ait pris des dispositions en ce sens.

- Aussi , continua-t-il en posant un genou à terre, nous vous accordons, jusqu'à ce que notre empereur réapparaisse ou que son successeur soit en âge de régner, notre bienveillance dans votre gestion des affaires courantes du royaume, à vous et au conseil de régence.

"Conseil de régence que tu as intérêt à bien choisir mon vieux. Tu as beau être puissant seigneur, ta légitimité tient pour l'instant plus de la force que de ce bout de papier envoyé aux seigneurs par l'empereur. Tu vas avoir une opposition. As toi d'être assez intelligent pour la ménager et la garder civile. On a surtout pas besoin d'une nouvelle guerre intérieure...."

- Nous espérons également que toute la lumière sera faite sur ces tristes évènements, et que votre gestion du royaume durant ce laps de temps qu'est la régence, n'ait pas à pâtir de funestes circonstances, incidents malencontreux, dangereux malentendus ou ambitions mal placées. Longue vie à Okord, et longue vie à K-tåås Trøf !!!

Satisfait de sa prestation, Ivan s'inclina une nouvelle fois puis tourna le dos à cet inquiétant personnage pour rejoindre la foule. Se saisissant d'un verre de la pisse locale que les indigènes appelaient "vin", boisson pâlissante au regard de ce que valait un bon verre de Kvaas ou de Vodka, le Braginsky écouta les commérages des nobles et gentes dames présentes. Ça volait pas bien haut. Surement que le de Karan avait des mouches un peu partout dans la salle du trône. Comme ce blafard de valésien qui le regardait bizarrement là bas, derrière une colonne.... Ça changeait de l'ambiance bien vivante que l'on avait avec l'Empereur K-tåås Trøf.... On buvait, chantait, dansait à l'occasion, on cassait des bras lors de tournois de forces, on brisait des cranes à l'occasion... Mais là c'était le calme plat. Ennuyeux à mourir. Y'avait bien ce type là.... L'intendant d'Oseberg, K-spaar Hoff ? Ce type semblait discuter avec... la morue de tout à l'heure ! Et voilà qu'il faudrait s'occuper des héritiers, et voilà que chez le régent c'était mieux, et voilà qu'on t'invite aussi.... Bon sang ! Ça se voyait comme un milieu de la figure ce qu'il avait en tête !

Se mêlant de ce qui ne le regardait pas, ou si, mais pas trop, Ivan mit les pieds dans le plat sans rien demander à personne.

De sa grosse voix, sans les politesses d'usage, il déboucha dans le champ de vue du fantôme, envahissant non pas son espace vital mais son champ de vue, pour le prendre par les épaules.

- Les pauvres enfants ! Vous ne feriez tout de même pas ça ! Par les dieux ! Imaginez comment ils doivent être ! On leur annonce que leur père est dans la nature, ils sont morts d'inquiétude, et vous voulez les foutre dans un chariot vers un endroit qu'ils ne connaissent pas, leur faire quitter leur bienaimée maisonnée.... Mais vous voulez les tuer ou quoi !? Savez vous à quel point il est dur, douloureux, que de quitter sa mère patrie !? La terre qui vous a vue naître et grandir !? Qui vous a élevée !? Et puis la lignée des Trof a eu de si bons hommes à sa tête grâce aux spécificités de leur domaine.... Les envoyer à Ténare... Franchement quoi ! Ça serait comme sortir des poissons de l'eau. Ou envoyer phoques dans le désert ! Réfléchissez un peu mon vieux !

Adoptant une posture de professeur, Ivan recula pour lui annoncer que non, ce qu'il fallait à ces jeunes gens, c'était de rester chez eux, et ne surtout pas les brusquer en les envoyant à Pétaouchnok les oies où ils se feraient un sang d'encre au milieu d'inconnus. Puis leur éducation à 5 ans.... C'est pas comme si y'avait pas moyen de faire venir des ouvrages depuis Ténare.

- Mais quand bien même il conviendrait de les déplacer ailleurs, pour leur faire voir du pays, une fois plus vieux, pourquoi Ténare et pas un de ces nouveaux ports que l'on construisait dans le pays ? Ceux à l'Est notamment, pour aider ces jeunes gens à mieux comprendre les changements qui traversaient le pays, connaître les nouveaux enjeux de l'Empire... Puis l'observation de ces nouveaux lieux ne manquerait certainement pas d'enrichir ces jeunes gens. Car après tout, c'est tellement plus instructif d'observer pareil bouillonnement d'activités que les marais et bancs de sables de Ténare....

- En tout cas, messire Hoff, vous pouvez compter sur notre assistance pour vous aider à savoir ce qu'il est advenu de notre Empereur. Notre influence est faible, nos troupes minuscules, nos richesses misérables.... Mais nous avons du Kvaas et un ours, et c'est ce qui est le plus important ! Ah ah ah ! Pas vrai mon gros !? demanda-t-il à son ours en lui caressant le cous, alors que celui ci reniflai les bottes de la morue en grognant.

K-tåås Trøf · 2019-05-13 15:48:15

Sparr Hoff fut d'abord surpris de se faire couper la route par cette ombre surgissant de nul part.
Mais il reconnu immédiatement cette voix et ce ton grinçant... le Valésian.

Bavard habituel qui récitait le texte qu'il avait dû ressasser en attendant ce moment.
Sparr Hoff s'en voulait de ne pas avoir compris plus tôt.
Il en voulait à Taas Trof d'avoir toujours passer son temps dans la boisson et la luxure, d'avoir laisser aux autres la gestion de la Maison.
Personne n'avait pu anticiper ce coup d'état, parce que personne n'était chargé de la diplomatie intérieure !
J'aurais dû le voir venir ! s'en voulait Sparr Hoff

Le Valésian tendait un rouleau blanc à Sparr Hoff, mais alors qu'il levait le bras pour repousser et écarter le Valésian, la grosse voix d'Ivan Braginski le stoppa dans son élan et surpris même l'Intendant de Ténare.
Sparr Hoff le laissa terminer sa tirade avant de lui répondre :

Je vous remercie Ivan Braginski, je ... un éclair traversa son esprit ... Je vous remercie pour votre aide, mais nous savons où se trouve l'Empereur et il sera bientôt de retour parmi nous.
Sparr Hoff sourit fièrement à Braginski avant de se tourner vers l'Intendant de Ténare pour lui prendre le parchemin des mains.
Ténare dites vous ? On m'a dit qu'aucune armée n'en a jamais pénétré l'enceinte ?
Les enfants de l'Empereur y seront sans aucun doute plus en sécurité qu'en Oseberg, cible de toutes les convoitises.
J'aurais cependant une requête à vous soumettre, que Kalie En'té accompagne les enfants en Ténare.
Et que vous fassiez aussi l'accueil d'Alda, une réfugiée qui est sous protection de l'Empereur.
Avec sa garde bien entendue, je vous remercie.
Sparr Hoff, profitant du flottement laissé par cette réponse inattendue, sourit aux deux avant de reprendre son chemin.
Messieurs, je vous souhaite la bonne journée.

Quelques allées et marches plus loin, un garde confirma que les enfants avaient été retirées de leurs quartiers et qu'ils étaient déjà sur la route de Ténare.
S'il leur arrive quelque chose là bas... il remercia le garde et bifurqua en direction des quartiers des commandants.
L'Eminence Grise avait une avance sur lui, parce qu'il avait toujours raisonné de la même manière, parce que son raisonnement était logique et sécuritaire.
S'il voulait surprendre, il devait changer.

Il reprit sa réflexion où l'éclair l'avait mené :
Il se devait de rester en Oseberg car il se devait de gérer la Maison... La gestion serait donc confiée à un autre : le marchand Naky Bool.
Il était convaincu qu'Arald était responsable de l'attentat et de l'enlèvement de Taas Trof mais sans preuve il ne pouvait rien faire... Rien ne l'empêcherait plus de provoquer une guerre s'il était convaincu, même sans preuves.
Il n'était qu'Intendant de la Maison K, et Mael Morgan allait bientôt devenir Empereur à cause du déshonneur porté sur la maison K... Sans ordres de Taas Trof, il n'aurait jamais attaqué, mais s'il parvenait à capturer Mael Morgan...

La logique aurait voulu que Sparr Hoff se dirige vers Ténare pour protéger les enfants Trof, au lieu de quoi il réunit l'armée Impériale et défia le dauphin Morgan sur ses terres.
De ce duel sortirait un vainqueur, qui détrônerait légitimement l'Eminence Grise.

Aldegrin de Karan · 2019-05-14 01:45:22

Notre sage souverain.
Notre sage souverain qui s’accoquinait avec les putains.
Notre sage souverain qui buvait comme un trou alors que sa marmaille se roulait par terre.
Notre sage souverain qui s'esquivait de nuit, par les toits, comme un vulgaire éclaireur.

Aldegrin de Karan l'aurait volontiers rabroué comme son propre fils, s'il n'était propriétaire de la première armée d'Okord. Il se battait avec la force de Rituath, tous devaient le reconnaître. Mais le sage souverain restait un enfant capricieux. Le Maître du Palais ne pouvait le nier. Il avait voulu ce trône. Chacune de ses actions, chacune de ses décisions depuis la reprise de Ténare tendait à conquérir ce siège grotesque et cette salle impossible à chauffer. Mais pas comme ça.

Personne ne choisit, personne n'est libre. Même Aldegrin de Karan, aussi grand se croyait-il, devait se plier à la mascarade du Monde et écouter les digressions de tous. Même celles d'un nordique empestant l'urine d'ours.

-Nous louons la finesse de vos propos, Seigneur Braginsky.

***

Ugo crut défaillir lorsque le fumet acre lui fouetta le visage. Il releva sa manche et se couvrit le nez tandis qu'Ivan Braginski transformait ses épaules en jeux d’osselets. L'Intendant de la Maison de Karan tenta courageusement de prendre la parole, mais dès qu'il tentait d'ouvrir la bouche le vent tiède et lourd qui s'échappait de celle de Baginski lui arrachait un haut-le-cœur.

Il n'écoutait Sparr Hoff que d'une oreille distraite, attendant surtout la fin de sa réponse pour s'esquiver. L'ours semblait dangereusement apprécier ses bottes.

-Tout ce que vous voudrez, Intendant, répondit Ugo en reculant. Ce sera fait... Par les dieux, mais quelle horreur !

K-tåås Trøf · 2019-05-16 09:46:47

// Continuité de l'histoire :
Sparr Hoff lance l'armée impériale sur Uilos, propriété de Mael Morgan.
C'est le moment où revient l'Empereur Taas Trof : https://okord-forum.allobo.com/viewtopic.php?id=4110
Taas Trof capture Mael Morgan qui abandonne la bataille
Aldegrin De Karan organise un banquet de retour en salle du trône
Au petit matin, à la faveur de nouveaux serments obtenus, Mael Morgan devient 'Roy d'Okord' ... //

Les premiers rayons de soleil s'infiltrent entre le rideau et la pierre, réchauffant les corps endormis de Taas Trof et Kalie En'té nus sous les draps.
L'intendante se réveille la première et s'étire doucement avant de reposer sa tête sur le torse de Taas Trof.
Les cheveux ondulés de la belle blonde retombent sur le nez et les lèvres de Taas Trof.
Chatouillé, celui-ci les écarte d'un mouvement de la main et baille bruyamment avant de s'étirer à son tour.

On frappe à la porte :
Votre altesse ! Votre altesse !
- Quoiiii ? On peut plus se lever tranquille à peine rentré ?!
- Une missive ! Une annonce importante messire !
- Entre donc !
Le garde entra avec un parchemin enroulé dans sa main, il eut un instant d'arrêt à la vue d'une partie du corps nue de Kalie.
Taas Trof tira le drap sur elle et reprit :
Qu'est ce qu'y a ?
- Euh ... Vous avez perdu le trône votre altesse.
Taas Trof cligna des yeux et sourit bêtement, incrédule.
- De quoi ? Qu'est ce que tu me chantes ?
- C'est ... c'est officiel messire. Regardez, de nombreux seigneurs ont porté leurs serments envers Mael Morgan.
- Ha ha ha. Ce gamin ?
Taas Trof tira le drap en se levant et enfila une longue chemise.
Je vais t'en mettre des serments moi...
Taas Trof s'installa au petit bureau, sortit un parchemin vierge et prépara sa plume... avant de se tourner vers le garde toujours là mais silencieux.
Silencieux et apparement bloqué... sur le corps de Kalie de nouveau découvert suite au levé de Taas Trof.
Merci. Tu peux y aller.
Sorti de ses pensées, le garde acquiesca, confus, et ressorti de la chambre en refermant la porte derrière lui.

Le claquement de la porte termina de réveiller Kalie :
... Hmmm ... Qu'est ce que tu fais Taas ?
- Un truc nouveau.
- Hmmm ? Nouveau ?
- Ouais, un truc bizarre, on appelle ça la Diplomatie...
L'encre commença a coulé.

Taas Trof à l'intention d'Aldegrin De Karan a écrit :

Bonjour Aldegrin De Karan,
Je vous remercie pour l'initiative prise en salle du Trône pour mon retour ainsi que la rébellion matée aussi rapidement.
Je regrette à ce sujet que vous ne l'ayez pas laissée s'exprimer plus longuement, d'autres rebelles se seraient peut être fait connaître.
Certains proches semblent ne pas avoir vu d'un très bon oeil toutes ces prises d'initiatives, clamant une tentative de "Putsch" pour certains...
Vous allez pouvoir faire taire ces méfiances et prouver votre fidélité envers la Couronne :
Appelez à me soutenir,
Appelez à soutenir le plus honorable seigneur d'Okord,
Appelez à soutenir le Roy invaincu sur les champs de bataille : MOI !
La bonne soirée
⚔ ༺KTååsͥTrͣoͫf༻ ⚔

Forum d'Okord

#1 2019-05-08 20:39:12

Le pouvoir ne se donne pas, il faut le prendre.

#2 2019-05-08 21:58:21

Re : Le pouvoir ne se donne pas, il faut le prendre.

#3 2019-05-09 20:51:39

Re : Le pouvoir ne se donne pas, il faut le prendre.

#4 2019-05-10 01:56:30

Re : Le pouvoir ne se donne pas, il faut le prendre.

#5 2019-05-13 15:48:15

Re : Le pouvoir ne se donne pas, il faut le prendre.

#6 2019-05-14 01:45:22

Re : Le pouvoir ne se donne pas, il faut le prendre.

#7 2019-05-16 09:46:47

Re : Le pouvoir ne se donne pas, il faut le prendre.

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