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#1 2015-04-03 21:59:31

Ixarys

Le Soleil ne se relèvera pas pour lui

Derrière Hétiat, les paysans se plaçaient en un rang minable, le long du rempart de terre et d'épieux fait à la hâte durant les derniers jours.
Mis à part Hétiat ainsi que quelques autres militaires chargés de la gestion des troupes de la forteresse du Soleil Sanglant, heureux possesseurs d'épées, les paysans étaient équipés de fourches, gourdins, faux et de haches.
Ils étaient nerveux. Très nerveux. S'ils devraient se battre aujourd'hui, ce serait pour leurs familles. Bien que celles-ci est étaient évacués dès qu'Hétiat est su que les Barbares d'Osterlicht approchaient, les paysans pouvaient au mieux faire gagner du temps.

Les Barbares se profilaient déjà, progressant jusqu'à une colline non loin. On pouvait voir leurs cavaliers, menés par les fameux Strolatz.
Les rumeurs sur ces "Chevaliers de l'Enfer" allaient de bon train, mais Hétiat admis tout de même que leurs armures les rendait encore plus massifs.
À la vue de leurs adversaires, plusieurs paysans commencèrent à reculer.
<<Reculez encore d'un pas, et je vous promet que ces barbares seront le cadet de vos soucis...>> entonna d'une voix forte, habitué à commander et à se faire obéir Hétiat.
Les fuyards lui jetèrent un regard mélant la colère et l'anxiété, avant de rejoindre leurs compagnons.
<<C'est mieux...>> murmura-t-il.

Les barbares se dirigèrent alors vers les positions des défenseurs, chantant d'une seule et même voix rauque un chant tribale.
Les paysans serrèrent plus fort leurs armes, attendant le déluge.

Qui ne vint pas.

Les barbares s'arrêtèrent à 30 pas des palissades, patientant tandis que la cavalerie les rejoignait au galop.
Héliat regarda en plissant des yeux cette manoeuvre inattendu, tandis que le Strolatz dirigeant cette bande de pillards se plaçait devant eux.
<<Que celui qui dirige cette troupe minable de bouseux se présente devant moi et accepte un duel.
L'issue sera plus rapide, je n'aime pas perdre mon temps pour des broutilles aussi stupide qu'une bataille contre des paysans.>> dit-il, avec le plaisir manifeste de prendre au dépourvu les troupes adverses.

Hétiat hésita un instant, ne sachant que dire, pris par surprise.
Il n'eut pas besoin de réfléchir. Un jeune arbalètrier, les muscles tendus au maximum, son coeur battant à la chamade, leva son arme vers le chef Strolatz, et, tremblant, tira.
Le carreau toucha le chevalier en pleine poitrine, lui faisant vider les étriers avant de le faire tomber au milieu de ses soldats.
La stupéfaction traversa les attaquants comme les défenseurs pendant un instant, laissant planer le silence sur le champ de bataille, avant d'être briser par le rugissement des barbares se précitant sur la palissade.

Les paysans se ruèrent vers leurs défenses afin de repousser les envahisseurs.
Hétiat les suivit, tandis que le carnage débutat.
Il vit un vieux embrochant un barbare à la chevelure hirsute qui se ruait vers lui, juste avant de se faire décapiter par un autre attaquant surgissant de sa droite.
Hétiat pris son épée à deux mains et planta la pointe de son épée dans la gorge du premier ennemi qu'il croisa. Celui-ci s'effondra dans un gargouillement, se tenant la gorge.
Le commandant se retourna vivement, tranchant le bras d'un autre barbare levant sa hache vers lui d'un mouvement réflexe, inculqué au prix de plusieurs années en tant que fantassin. Il bloqua l'attaque du suivant, avant de lui donner un coup de genou dans les parties génitales.
Un coup peu loyal, mais fort utile, pensa-t-il en ouvrant le crâne du guerrier se pliant en deux sous la douleur.
Hétiat décida de reculer afin de voir la situation. Une fois à l'écart, il observa les paysans tenant farouchement leurs positions, contre toute attente.
Malgré tout le courage déployé, le nombre d'attaquants les faisaient reculer, pas après pas.
<<Les Strolatz ! Par tous les Dieux, ils ont passés la palissade ! Ils ont... Glargh !>> Le jeunot qui avait crié s'écroula alors, coupé en deux.
Hétiat décida de revenir dans la bataille, se frayant un chemin, tuant deux, trois puis quatre adversaires supplémentaires.
Il se prit alors un coup dans le genou droit, le forçant à s'agenouiller au milieu de la mêlée.
Il releva la tête, au bon moment pour voir un Strolatz lui donnant un violent coup de pied dans le torse, l'étalant sur le dos, dans la boue.
Avant que l'épée longue ne s'abatte sur lui, il eut le temps de croiser le regard avec son bourreau, et vit la joie malsaine de tuer un individu sans défense.

Le Soleil ne se relèvera pas pour lui.

Dernière modification par Ixarys (2015-04-04 12:50:18)

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