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#1 2019-04-19 15:54:38

Gunther Von Festung

Rébellion

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Un émissaire entre en courant dans la salle principal du château.

« Messire, vous et votre frère êtes déclaré traître à l'Empire d'Okord ! »

Gunther : « Traître ? Pour ça, il aurait déjà fallu prêter allégeance à un seul Seigneur d'Okord. À ce que je sache nous sommes une Maison Abrasilienne, nous avons conquis ces terres. Si l'empereur d'Okord souhaite en arriver là, portez-lui notre réponse : qu'il en soit ainsi ! Dites à mon frère de partir sur-le-champ en Abrasil, nous aurons besoin de renforts. Qu'il passe par le Baswel, je pense que certains Seigneurs n'accepteront pas cette annexion. »

« Bien votre Seigneurie ! »

Gunther observa les flammes dans la cheminée de la salle du trône. Un sourire carnassier se lisait sur son visage. À quoi pensait-il, à une intervention militaire d'Abrasil pour restaurer Estybril. À un soulèvement des nombreux ennemis de l'Empereur qui aurait enfin retrouvé leur courage ?

Soudain, une ombre entra dans la pièce.

« Sire, les clans ont juré fidélité à votre personne et à Abrasil. J'ai entendu dire que vous envoyez votre frère, mon cousin, en Abrasil ? »

Gunther : « En effet, ne prenons aucun risque, nous ne sommes pas une puissance militaire, nous allons sûrement nous faire écraser comme une mouche. Mais nous avons l'habitude, nous vivons pour le complot. Depuis notre arrivée dans cet Empire, nous observons ces Factions attendre un faux pas pour prendre le pouvoir, alors qu'elles aient enfin le courage de prendre les armes. Sinon, eh bien mon cher Cousin, nous mourrons sur le champ de bataille. »

« L'Empereur d'Abrasil ne va pas bouger ? »

Gunther : « De la part de ce peureux il y a peu de chance, il n'a pas bougé pour défendre Estybril, manger, baiser et faire la fête semble être ses seuls actes politiques. J'essaye de mettre le feu à la plaine. Prépare les troupes, que chaque hommes et chaque femmes en état de se battre reçoivent une pique. Nous mourrons glorieusement. »

« Bien Baron ! Pour Abrasil ! Pour les Von Festung ! »

Gunther : « Pour le sang, pour l'argent, tu veux dire. Cet argent que ce Vicomte Waltz nous a promis n'est jamais venu. Nous le prendrons nous-même, que nos troupes pillent les châteaux aux alentours de nos terres ! »

« A vos ordres ! »

Dans les heures qui suivirent, des colonnes de guerriers et de soldats se dirigèrent dans plusieurs directions. Les terres des Barons Staan, Homère d'Halor et Piland furent pillé sans vergogne.


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#2 2019-04-20 00:48:20

Aldegrin de Karan
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Re : Rébellion

-Ils... Ils refuseront de se rendre.

Aldegrin de Karan reposa doucement la plume dans l'encrier. Puis il passa une main distrète dans la barbe blanche qui lui mangeait le menton. Le coucher de soleil explosait sur Oseberg. En cette fin d'automne le ciel était clair et froid. Aussi pur qu'il pouvait l'être. De subtiles nuances ocres et safrans s'accrochaient à la flèche de la cathédrale des Anciens Dieux. La vie semblait douce et paisible. Les derniers étals se fermaient sur le marché, les badauds rentraient chez eux et déjà, les premières prostitués commençaient à arpenter les rues.

Seul le craquement des bûches rompait le silence sépulcral qui régnait dans les appartements du Maître du Palais.

Le vin coula au fond de la coupe.

-A combien de lieues se trouve le capitaine Visieux ? Demanda Aldegrin, le regard toujours perdu sur Oseberg.
Ansbert, engoncé dans son armure, s'avança pour répondre.

-Moins de quatre. Il devait assurer la sécurité d'Argul durant cette saison.
-Combien d'hommes avons-nous à Oseberg ?
-Mille... Peut-être le double si je fais vider les garnisons de Merjr et de Lofotr.
Lever le ban de Falcastre prendrait trop de temps. Il fallait se reposer sur la Grande Compagnie des routiers de l'Ouest. Après tout, ils avaient surtout été créés pour ce cas de figure...
-Je sais ce que tu envisages, poursuivit Ansbert. Mais les lions dorés n'ont aucune arme de siège.
-Il y a quatre provinces sur la route nous séparant du bastion de Mornemer, répondit le Maître du Palais. Donc de nombreux fiefs où réquisitionner de tels engins.
-L'Empereur t'a conféré pareille autorité ?
Aldegrin reposa la coupe et se dirigea vers son bureau. Il attrapa un sceau et fit fondre une barrette de cire sur un parchemin. Le sceau se noya dans dans la flaque rouge.
-Il vient de le faire, asséna Aldegrin en tendant l'ordre de réquisition à son cadet. Pars sur le champ et appelle Visieux au ban. Nous nous retrouverons au siège.
-Tu vas... batailler ?
-A travers l'Empire c'est notre Maison qui est mise en défaut. Nous nous devons de servir à nos ennemis le fer et le feu.

Ansbert acquiesça timidement. Il s'était attendu à la réaction de son père. Mais il pensait pouvoir ménager un sauf conduit pour Gunther Von Festung et son cousin. Jadis leurs épées avaient été au service des Karan... Cependant, si le Seigneur de Falcastre se déplaçait en personne, les conséquences risquaient d'être funestes. Ansbert glissa à regret le parchemin sous son plastron et quitta la salle au rythme du cliquetis de son armure.

Aldegrin de Karan reporta enfin son attention sur l'émissaire des Von Festung. L'homme était attaché à une chaise, avachi sur le dossier. Ses yeux disparaissaient sous deux fentes boursouflées et violettes. Il manquait trois doigts à sa main gauche. Aldegrin se contenta d'enfiler sa cape.

-Vadir, ordonna-t-il en claquant des doigts. Nettoyez ça.

La brute opina et sortit une dague. Le Maître du Palais quitta ses appartements accompagné d'Ugo.

-N'oublie pas de récompenser généreusement Dagobert et Algeric. Qu'ils sachent à quel blason se vouer.

***

Les caraques dodelinaient mollement sur le Grand Canal. Elles semblaient endormies, seulement troublées par le courant du fleuve. Voiles blanches et pavillons colorés. Pas un cri ne se faisait entendre depuis leurs ponts. Les grands animaux de bois paraissaient inoffensifs. Le demi-cercle régulier qu'elles formaient autour du port de Mornemer était leur avertissement. Des sabords ouverts dépassaient la gueule des incendiaires.

Le fleuve était paisible.

Autour du château les principaux sauts-de-loup avaient été comblés. De larges palissades de bois dominaient de gros fossés garnis de pals. Seuls de larges chemins permettaient d'emprunter un passage sûr. Ces entrées étaient faites à intervalles réguliers, dominées par de hauts beffrois qui attendaient le début des hostilités. Derrière eux, trébuchets et balistes dardaient leurs créneaux sur les murailles de Mornemer. Mais le plus étrange était sans doute cette foret de tentes rouges et dorées.

Dix milles lames dormaient sous les fenêtres de Gunther Von Festung. Le Seigneur de Falcastre s'était déchaîné.

-Les premiers coups seront portés ici... et ici... sur la muraille ouest. Leurs archers doivent être coupés de la herse si nous voulons la prendre. Le capitaine Visieux garnira notre flanc est. Ses arbalétriers poseront les pavois ici... là... et là. Ils devront permettre à l'incendiaire de s'approcher suffisamment de la tour de garde...

L'index impérieux d'Aldegrin de Karan courrait sur la carte avec précision. Les traits n'étaient pas réguliers ; l'auteur avait dû la dessiner avec deux doigts et les yeux plissés. Sous la tente de commandement, capitaines et sergents d'armes écoutaient avec une attention nerveuse la stratégie décidée par le Maître du Palais.

-Des questions ? Seuls les lointains bavardages du camp répondirent à Aldegrin. Alors, à la guerre.

Les capitaines quittèrent immédiatement la tente. Les hurlements des cors rebondirent dans le campement. Les chants et les odeurs de cuisines furent rapidement remplacés par la cavalcade des hommes appelés à combattre. Seul Ansbert était resté. Il regardait son père enfiler son casque.

-Peut-être pourrions faire preuve d'un peu de mansuétude. Un peu.
Aldegrin se retourna.
-C'est uniquement parce que tu portes mon nom que je ne t'ordonnes pas de vider toutes les latrines du camp.
-Il ne s'agit pas de châtelains qui te disputent un fief. Rétorqua Ansbert, sans tenir compte de la pique de son père. Ils sont une Maison d'Okord.
-Une Maison d'Okord qui défie le pouvoir en place. Aldegrin referma le ceinturon autour de sa braconnière. Et le pouvoir en place s’apprête à répondre. Maintenant, prends cette putain d'épée qui te sers de jouet et rejoint Visieux. Ou rentre à Port Karan et ne parait plus jamais devant moi.

Ansbert marcha jusqu'à l'entrée de la tente. Il dégaina Lame d’Étoile, à contrecœur.

Dernière modification par De Karan (2019-04-20 01:02:07)


Seigneur de Ténare ; Marquis de Falcastre
Maître du Palais ; Gardien du Trésor Royal
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#3 2019-04-20 16:05:47

Gunther Von Festung

Re : Rébellion

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Plusieurs jours s'étaient écoulés depuis le départ de Gotthold pour le lointain Abrasil à la recherche d'alliés. Il ne reviendrait pas avant plusieurs semaines.

Gunther était perdu dans ses préparatifs, sur la table une carte de la région de Mornemer. Il bougeait ses unités dans un périmètre déjà restreint, l'armée d'Aldegrin de Karan campait déjà au pied de son château. Le mercenaire déployait entre les lignes ennemis et l'enceinte de son fief les unités Do'anraviirs.

Les farouches guerriers avaient creusé des fossés qu'ils avaient protégés de pieux taillés pour rempart. Les Do'anraviirs allaient être en première ligne. Les archers, piétons et chevaliers de la Maison Von Festung étaient cantonné sur les remparts et à l'intérieur de la forteresse. La grande porte, ainsi que les murailles avaient été renforcées avec des tenants en bois.

La concentration de Gunther fut interrompu par l'arrivée de son cousin, Domon. Ce dernier avait revêtu une cote de maille flanquée d'un tabar aux couleurs des Von Festung.

Domon : « Messire, toutes les guerrières et guerriers Do'anraviirs sont arrivées. Ils prennent position. Cela nous fait 3 000 lances en tout. Le recrutement s'est fait de 12 à 70 ans. Tous les chefs ont fait le déplacement et attendent d'entrer pour prêter allégeance. »

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Gunther : « Bien, très bien. La garnison de Mornemer 500 hommes, plus les troupes de la maison Von Festung 1 000 hommes. Si Gotthold force l'allure, il sera là dans une semaine avec des mercenaires Abrasiliens. L'Empire regorge de Chevaliers sans terres et sans bannières prêt à l'aventure. Nous devrons tenir jusque-là. J'ai fait déployer des catapultes pour arroser leurs lignes. Que ces messieurs entrent ! »

Domon fit signe aux gardes de faire entrer les chefs Do'anraviirs. Une dizaine de personnes en armes, portant des peintures tribales rentrèrent. Parmi tout ce beau monde, une femme, cheffe d'une petite tribu. Tout ce beau monde pris place devant la table ou se tenait Gunther. Domon rejoint les chefs de clans, il fut imité par deux chevalier portant les couleurs des Von Festung, des Capitaines.

Gunther : « Messieurs,… et Madame, merci d'avoir répondu à mon appel. Nos terres sont menacées. Depuis que je dirige ce fief, depuis que vous êtes sous ma suzeraineté vous n'avez manqué de rien. La richesse promise est même arrivée, les petits barons locaux ont tâté de nos épées et leurs ors est à nous. J'ai respecté vos coutumes, nos gens vivent en bon voisinage. Vous êtes Estybriliens, nous d'Abrasil. Les Okordiens nous ont toujours regardés de haut, surtout vous les Do'anraviirs. Vous avez été longtemps traqué pour travailler dans leurs mines. Voilà que l'Empereur d'Okord annexe le Royaume de Baswen après avoir avalé la Principauté d'Estybril il y a plusieurs lunes. Cette situation à conduit votre peuple à la guerre civile. J'ai remis de l'ordre. Nous avons la paix, la prospérité. Tout cela peut-être menacé par cet Empereur ou l'un de ses bannerets. Demain cela pourrait être la Maison Von Festung, les terres Do'anraviirs qui pourraient être annexées. Alors nous allons nous battre. Mon frère doit déjà être sur le chemin avec des troupes d'Abrasil. »

Les chefs tapèrent sur leur poitrine pour acquiescer, les chevaliers inclinèrent la tête.

Gunther : « Bien ! Par les dieux anciens, nous les enverrons dans les enfers. Rejoignez vos guerriers, que chacun d'entre vous emportent cent ennemis dans la tombe ! »

Un hourra général clôtura la conversation, les chefs et capitaines quittèrent la pièce pour rejoindre leurs postes.

armee.jpg

Domon : « Crois-tu que Gotthold arrivera à temps, ils sont plus nombreux que nous, mieux équipés. Ils ont de nombreuses armes de siège. Ce Karan a convoqué une partie de son Ban, j'ai pu voir leurs étendards. »

Gunther : « Si les dieux le veulent, il sera là dans une semaine. Sinon, eh bien nous mourrons pas l'épée. Pense aux femmes et aux enfants, nous devons les protéger de ces sauvages d'Okordiens. Aucun Seigneur, aucune Faction ne semble avoir répondu à notre appel. Tous des mauviettes, ils crachent sur l'empereur quand il a le dos tourné, mais ils ont peur de l'affronter. Nous les Von Festung auront montré au monde entier que nous avons le courage de nos opinions. Domon tu commandera les archers, rejoint ton poste. »

Domon : « A vos ordres Seigneur ! »


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Quelque part à la frontière Abrasilienne.

Un soldat : « Messire Gotthold, les Chevaliers qui ont répondu à votre appel sont là avec leurs gens. »

Gotthold : « Qui est venu ? Cette limace d'Empereur sûrement pas, encore vautré dans sa débauche habituelle. »

Un soldat : « Les chevaliers Calinion et Thorion avec 100 lancent, le capitaine Dautal avec ses 500 mercenaires, sans compter la piétaille sans affectation attiré par l'appât du gain, environ 60 hommes. »

Gotthold : « Si peux, aucun noble. » Il laissa éclater un rire de dépit....

Gotthold : « Sergent, placez les hommes sans chef directement sous mon étendard, faites entrer Calinion, Thorion et Sautal. »

Le sergent : « A vos ordres ! »

Calinion entra le premier, son visage était traversé par une immense balafre, il portait un tabar horné d'un bélier. Il était suivi de Thorion, un homme chétif qui portait une armure qui semblait trop grande pour lui, ses couleurs étaient le violet surmonté d'une fleur. Dautal entra juste derrière les deux chevaliers, il portait du rouge orné d'un crâne.

Gotthold : « Mes Seigneurs, merci d'avoir répondu à mon appel. La Maison Von Festung fait fasse à une croisade de la part de l'Empereur d'Okord. Mon frère doit faire front actuellement après avoir attaqué plusieurs châteaux Okordiens. Nous nous mettons en route dans 2 heures au pas de charge. Nous devons arriver le plus vite possible. Une fois le travail finis vous aurez de l'or et des terres. »

Calinion : « C'est un plaisir Gotthold, la vie en Abrasil est si… terne qu'un peu d'exercice ne me fera pas de mal. L'Empereur n'a pas de terre pour ses chevaliers, nous iront donc ailleurs. »

Thorion : « Comme le dit mon cher ami Calinion, on manque de terre par ici, les grandes Maisons non que mépris pour la petite noblesse. Okord est un terrain de chasse idéale. J'ai également promis la fortune à ma douce. »

Dautal : « Tant que mes hommes et moi sommes payés, vous pourrez compter sur la compagnie du crâne. »

Les quatre hommes échangèrent encore quelques paroles. La nuit commençait à poindre son nez quand la troupe s'élança en direction d'Okord. Suivi des chariots de ravitaillement et des familles des hommes, un voyage pour beaucoup sans retour. Il franchir la frontière avec Deomul.

mercenaires_abrasil.jpg

#4 2019-04-20 18:27:35

K-tåås Trøf
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Re : Rébellion

Grande Salle
Theme


Taas Trof arriva au château d'Oseberg dans la matinée, le soleil déjà bien haut.
Comme à l'accoutumée en l'absence de Taas Trof, c'est Sparr Hoff qui s'occupait des affaires courantes au bout de la Grande Tablée.
Les intervenants, après avoir patiemment attendu au sein d'une file d'une dizaine de personnes, lui faisait face les uns après les autres pour lui faire entendre leurs doléances.

Lorsque Sparr s'aperçut de l'arrivée de l'Empereur, il cessa la discussion en cours et se leva immédiatement pour aller à sa rencontre.

Taas ! Il faut que je vous vois !
Immédiatement Taas eut un mouvement d'arrêt, souffla bruyamment avant de reprendre son avancée.
- Oooh pas maintenant Sparr. Laisse moi aller grignoter un bout d'abord.
- C'est au sujet de la maison Von Festung...

Taas Trof leva les yeux au ciel et dépassa Sparr Hoff qui lui emboita le pas

- Oui oui, les Festung, j'en ai entendu parler hier soir.
- Ils parlent de Rébellion ! Ils parlent de réunir une alliance contre nous ! Ils parlent d'Abrasil !
- Oui bah c'est les Festung. Ils parlent ils parlent mais ils font pas grand chose.
- Mais s'ils parviennent à réaliser une alliance ?!

Taas Trof s'arrêta net et prit une grande inspiration avant de se retourner vers Sparr Hoff

- Et puis quoi ? De quoi avez vous peur ? Que proposez vous ?
- Je ... Je n'ai pas peur. Mais les alliances sont néfastes pour l'Empire, les alliances sont néfastes pour Okord.
Taas Trof haussa les épaules.
- Et puis quoi ? Les alliances ont toujours été, les Okordiens ont toujours eut les dents longues pour prendre le trône, vous ne m'apprenez rien Sparr.
- Taas, nous devons aller au devant de cette rébellion.
- Qu'est ce que vous me conseillez là ? D'envoyer nos armées écraser les Von Festung ? ... Ecoutez !

Taas Trof placa sa main derrière l'oreille et tendit le cou vers la Grande Porte d'entrée.

Vous entendez ? Je suis sûr que de bons et valeureux Okordiens vont se charger de leurs petites fesses avant même que nous n'ayons à leur demander ! Ha ha ha !
Taas Trof reprit la direction des cuisines et salua un par un les personnes qui faisaient la queue et qui se penchaient à son approche.
- Majesté, je crois vraiment qu'il faut donner un signal fort. Nous devons montrer immédiatement que nous ne laisserons pas se créer une rébellion.

Taas Trof fit mine de n'avoir pas écouter. Il salua chaque personne et fila jusqu'à la porte des cuisines.

Majesté, vraiment, je...
- Sparr Hoff, je comprends ton inquiétude, vraiment. Si tu veux agir, occupe toi plutôt de nos meilleurs espions.
Fais infiltrer les rangs de cette Rébellion, que l'on sache quels sont les clans, les maisons et les chaines vassaliques qui veulent s'y joindre.
Nous avons là une occasion unique de sonder les Okordiens et de savoir réellement en qui nous pouvons avoir confiance et de qui nous devons nous méfier.
- ... C'est astucieux Taas, bien vu.
- Merci. C'est surtout que j'ai autre chose de prévu aujourd'hui.

Taas Trof adressa un sourire imbécile à Sparr Hoff et lui chuchota discrètement.
A ce propos, tu sais pas où serait Kalie ? Je devais la voir hier soir et puis ... Non ? Bon tant pis.

Taas Trof pénétra dans les cuisines, referma la porte derrière lui et plaqua le dos contre.
Il essaya d'anticiper les évènements :
- cette Rébellion à l'initiative des Festung n'était pas prévu.
- une alliance avec plusieurs chaines vassaliques était encore inconnue.
- les Camorriens avaient montré leur incompétence au combat, le Prince des Serpents n'avait jamais su franchir les murailles malgré plusieurs attaques, le Cygne avait semblé paniquer devant à peine la moitié de l'armée impériale... Si une alliance se faisait entre ceux là Taas Trof s'en donnerait à coeur joie.
- mais Abrasil, ça, c'était pas prévu...
Taas Trof releva la tête, comme pour chercher une réponse et...
Ho du poulet ! miam !

Dernière modification par K-lean (2019-04-20 18:54:37)


Lignée des Trofs, et autres successeurs

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#5 2019-04-22 00:00:55

Aldegrin de Karan
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Re : Rébellion

Aldegrin de Karan leva la main droite. Les cors, les fanions et les torches servirent de relais. Du maître de siège jusqu'au plus lointain capitaine de caraque, tous savaient que la bataille de Mornemer venait de commencer. De larges boules noires et visqueuses furent hissées par les pégouliers dans les cuillères des onagres. Un ballet scintillant de torches caressa les projectiles. Alors, dans un concert de grincements sinistres, les machines crachèrent un feu liquide sur les créneaux.

Les navires condamnant la rade vomirent le même déluge. Un étrange assemblage, qui ressemblait aux mangonneaux utilisés à terre, avait été posé sur chaque pont. Les palans et contre-poids projetaient le même déluge grâce à d'immenses frondes. Docks, hangars et quais s'enflammèrent dans le crépuscule. Les masures au toit de chaume crépitèrent face aux monts gris de la Preskill.

-Compagnie ! A mon...
Aldegrin posa sa main sur le plastron de Krein Vadir.
-Ce n'est pas encore terminé.
Les crochets libérèrent les poulies. Les trébuchets balancèrent des boulets de trois cent livres contre la muraille. Les balistes expédièrent des javelots sur les échauguettes.
-Maintenant.

Vadir put enfin gueuler et le lieutenant souffla dans son cor. Les beffrois s'avancèrent, s'extrayant lentement de leurs nids de piques. Entre chaque tour, des hommes courraient, portant ensemble de longues échelles. Les machines s'étaient tues. Il faudrait plus d'une heure pour recalibrer les trébuchets, un peu moins pour les onagres, et il devenait trop dangereux de faire usages des scorpions.

Juché sur son cheval blanc, Aldegrin calculait le temps nécessaire pour que ses hommes soient établis sur les murs. Un second tir ne pouvait être envisagé sans rappeler la vague d'assaut.

-Les navires doivent-ils poursuivre les tirs ? Aucune cogue n'a quitté le port.
-Qu'ils brûlent tous... Rétorqua le Maître du Palais au jeune lieutenant. Les dieux reconnaîtront les loyaux sujets de l'Empire.

Du haut de la façade ouest, de petites silhouettes agitaient les bras, d'autres se jetaient dans le vide, auréolées de flammes. Certains boulets de poix avaient visiblement explosé sur des réserves d'huiles, noyant des coursives dans les flammes. Malgré la distance, Aldegrin entendait leur hurlement. Tous le pouvaient.

Les premières tours de guerre accostèrent les remparts les plus praticables. Les lions dorés en bondirent l'épée à la main.

En bas, les arbalétriers tiraient sur la grande tour de garde, tandis qu'une trentaine d'hommes poussaient un immense incendiaire aux portes de Mornemer. Une sorte de grand balancier en métal, long de 50 pieds et haut d'autant. L'attirail arborait la tête d'un dragon hurlant. Flèches et pierres pleuvaient sur ses servants.


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#6 2019-04-22 11:36:38

Gunther Von Festung

Re : Rébellion

La bataille venait de commencer sous un déluge de feu et de projectiles en tout genre. Domon, chargé de la défense du château, hurla des ordres, les soldats s'abritèrent comme ils pouvaient.

Les projectiles s'écrasèrent de toute part, le feu prenait çà et là. Des hommes se jetaient du haut des remparts pris dans les flammes. Les cris du bétail se mêlaient à celui des hommes, une odeur de viande brûlé commençait déjà à ce rependre dans l'air.

Domon : « Allez reprenez vous ! Sergent prenez quelques hommes et éteignez les feux qui peuvent l'être. » Le sergent beugla, une dizaine d'hommes se précipitèrent vers le puit et ramassèrent des sauts puis formèrent une chaîne humaine.

Un sergent : « Messire Domon, une brèche est ouverte dans le rempart sud ! »

Domon : « Comblez là avec tout ce que vous trouverez, chariots, pierres, tout, dépêchez vous ! »

Les cors ennemis sonnèrent, une clameur s'éleva dans l'air, un bruit de cliquetis métallique retenti, l'assaut venait de commencer. Domon observa la première ligne de défense creusé au pied du château. Elle était déjà submergée. Le cri de guerre des Do'anraviirs retentis, les guerrières et guerriers se jetèrent sur l'ennemi, la ligne ne tenu pas longtemps sous le nombre des assaillants. Les Do'anraviirs avaient peu de protection hormis leur bouclier en bois face à des soldats expérimentés revêtus de mailles et de fer.

Domon hésita un instant puis ordonna aux archers de tirer, ainsi qu'aux catapultes. Les premiers tirs ralentir la marche en avant des assaillants, nombreux tombèrent, mais déjà une seconde vague prenait leur place. La mêlé faisait toujours rage malgré les pertes chez les Do'anraviirs.

Domon : « Archers, tirez à volonté ! Les autres balancez leur tout ce qui vous tombe sous la main ! Apportez l'eau bouillante pour la défense de la porte ! » La sueur commençait à perler sur son visage, il hurlait ses ordres au milieu d'une cohue indescriptible, certains continuaient de lutter contre les flammes, d'autres comblaient les brèches, tiraient sur les assaillants, et certains étaient déjà blessé ou prostré de peur sous le déluge de feu de l'ennemi.

Domon leva les yeux vers le donjon et aperçu Gunther qui en sortait accompagné de sa garde personnelle. Les flammes faisaient scintiller leurs armures. Il arriva après plusieurs minutes.

Gunther : « Les enfers se sont déchaînés, on dirait. Aucun allié à l'horizon, ces Okordiens non donc aucun courage, ils préfèrent intriguer dans le dos de leur souverain plutôt que de faire fasse sur un champ de bataille. » Un large sourire se dessinait sur son visage.

Domon : « Et votre frère ? »

Gunther : « Même s'il arrive à temps, le combat est mal engagé. » Il tira son épée ! « Allez cher Cousin, on ne va pas pleurer comme des enfants, mourront en brave. Nous allons en tuer le plus possible. » Un boulet tiré depuis la mer passa juste à ce moment au-dessus de leurs têtes. « Ah ah, quel bonheur, je ne me suis pas autant amusé depuis la bataille des plaines de l'Est quand il a fallu sauver le gros cul de sa majesté d'Abrasil ! »

Domon était pâle, il ne partageait pas la joie de son cousin.

Gunther : « Bande chiens, battez vous comme si vos mères, vos sœurs étaient sur le point de se faire passez dessus par une compagnie entière ! Debout soldats ! Suivez moi ! » Gunther se dirigea vers la porte, une clameur s'éleva dans la troupe, le moral semblait revenu, pour un temps.

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#7 2019-04-24 20:59:28

Aldegrin de Karan
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Re : Rébellion

Le premier coup secoua le linteau de la grande porte et la herse. Les ancres et les autres armatures gémirent comme si Rituath en personne venait de frapper avec son épée. Grave et profond, le second coup tendit les chaînes et plia le bois. Un nuage de poussière s'échappa des joints des murs. Le troisième coup fut le dernier. Les larges poutres qui condamnaient la grande porte volèrent en éclats. La herse, enfoncée, dégringola de ses tenants. L'immense dragon de métal venait de glisser son nez dans l'enceinte de Mornemer. Il y eut un étrange glougloutement, puis un sifflement qui gagna en intensité jusqu'à devenir presque inaudible. Alors, un majestueux jet de flammes fut projeté par la bête sur soixante pieds.

L'air n'était que chaleur. La peau fondait sous les armures. Les cheveux devenaient charbon sous les casques. Les pierres elles-mêmes craquelaient, se revêtant d'un brun sombre. Les hurlements déchirants furent la seule complainte à répondre au cri de l’incendiaire.

La pièce de siège tomba en morceaux, se défaisant de ses liens et se rétractant sur elle-même. Ses servants lâchèrent immédiatement l’attelage. Ceux qui avaient survécu aux pierres et à l'huile s'emparaient de petits boucliers et effectuaient une retraite tandis que les fantassins pénétraient dans l'enceinte. Les survivants des flammes étaient massacrés sans autre forme de procès.

-Deuxième ligne.

Imperturbable, Aldegrin regardait Mornemer brûler. A son côté, les lourds chevaliers en armure patientaient. Ultime carte à abattre, le Seigneur de Falcastre les gardait pour le moment dans sa manche. Il aperçut son fils et Visieux prendre la suite de la piétaille et passer les grandes portes, désormais soufflées.

Plus haut, sur la courtine Est, Krein Vadir s'échinait à abattre sa lame féroce sur les soldats encore indemnes qui lui disputaient sa position. Donnant du gantelet et du pommeau, l'homme de main des Karan se taillait un chemin sur les remparts.

Des Do'anraviirs qui constituaient la première ligne de défense de Mornemer, certains encore en vie quittaient le champ de bataille par le flan ouest.

-Archers, troisième ligne, flanc ouest, dit froidement le Maître du Palais.

Le lieutenant se demanda un bref instant s'il avait bien compris l'ordre qu'on lui donnait. Le doute ne l'étreignit que la durée d'un battement de cœur, rapidement remplacé par les remords. Cors et fanions s'agitèrent. Un bruit de corde grinçant s'éleva du massacre, suivi d'un sifflement. La pluie d'acier engloutit les guerriers en peau de bête.

Malgré la supériorité du nombre, les lions dorées étaient à la peine. Les hommes des Von Festung opposaient une farouche résistance, comme s'ils devinaient qu'aucune sortie honorable ne leur serait offerte.

Ils avaient raison.


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#8 2019-04-25 11:16:21

Gunther Von Festung

Re : Rébellion


Dans un fracas assourdissant, les portes s'effondrèrent, le feu jaillis de la gueule du dragon de métal, une horde de soldats surgissant après l'enfer. Les survivants du feu infernal n'avaient pas eu le temps de se reprendre, ils étaient taillés en pièces par leurs adversaires.

Gunther Von Festung était lui-même blessé a l'épaule gauche, il ne tenait plus que son épée de sa main droite. Son écu gisait quelque part sur le champ de bataille. Des dizaines d'hommes se regroupaient autour de lui pour former un carré défensif.

Dans le reste de la forteresse, les combats faisaient également rage, sur les remparts, dans la cours, dans les restes des bâtiments qui n'avaient pas brûlé. La garde et autres miliciens de Mornemer donnaient leurs dernières forces dans un combat qui semblait perdu d'avance. L'énergie du désespoir permis à Domon et ses hommes de reprendre le contrôle du rempart sud. C'est de là qu'il aperçut la terrible retraite des guerriers Do'anraviir criblés de flèches. Il jeta un coup d'oeil rapide pour se rendre compte que les premières lignes n'existaient plus, le champ de bataille était couvert de corps, certains encore vivants rampaient tant bien que mal.

Domon : « Archers, tirez sur ces enfoirés, tuez en le plus possible, il faut limiter le nombre d'ennemis qui rentre ! » Les hommes s'exécutèrent, Domon savait que cela ne serait que de courte durée. Il voyait son cousin reculer avec ses hommes en direction du Donjon qui serait l'ultime rempart à l'invasion.

Faisant encore face à l'ennemie dans la cour, des soldats, mais aussi des serfs réfugiés qui avaient compris que leur salut passerait par une victoire ou au moins une mort rapide. Armées de fourches et de faux, ils se battaient pour défendre leurs familles réfugiés dans le château plus que pour leur seigneur. De faibles valeurs combatives, leur courage n'en était pas moindres pour autant. Des femmes et des vieillards lançaient des pierres sur les assaillants. Cette vision d'un front uni fit sourire, Gunther qui se vidait de son sang sur les marches du donjon en observant la bataille. Un sourire sadique lui parcourra le visage.

Gunther : « Quelle bataille ! »


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Un homme : « Seigneur, là devant, cette fumée sans aucun doute Mornemer ! »

Gotthold : « Il est sans doute déjà trop tard, il nous reste une journée de marche. Nous continuons, nous ferons face ! En avant ! »

La troupe continua son chemin en direction de l'horizon bien sombre.

#9 2019-04-29 15:53:19

Aldegrin de Karan
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Re : Rébellion

Comment continuer à se battre ? Comment trouver la force de brandir une épée ? Après tout ce mal. Eux ils le pouvaient, pensait Ansbert de Karan. Atterré par la vision que lui offrait Mornemer, il laissa Visieux le dépasser. Le vieux capitaine et ses hommes écharpaient les serfs sans sourciller pour gagner la muraille ; la rumeur disait que les remparts sud étaient retournés aux mains des défenseur, il fallait donc les reprendre.

Ansbert était à cent lieues de ça. Il avait fait le serment de protéger les innocents, de défendre les faibles, de respecter les dieux, d'obéir aux lois, d'être fidèle à sa Maison, devenir un parangon d'Okord... Qu'advenait-il alors lorsque les intérêts du Maître du Palais allait à l'encontre de la volonté d'un seigneur ? Trahir son père. Trahir son souverain. Trop de vœux contradictoires à respecter. Les briser était inévitable.

Sur les marches du donjon, Gunther Von Festung ne tenait plus qu'à une jambe. Des lions dorés l'entouraient, épées et piques pointés sur lui. Les soldats ne comprenaient pas son sourire. Ansbert s'approcha du cercle qui s'ouvrit devant lui. Il se surprit à songer à Alester de Lamétoile.

-Jetez votre épée et mettez genou en terre, Von Festung. Déclara le karanien d'une voix étonnamment triste. Ce n'était pas un ordre, mais une douloureuse complainte. Lame d'Etoile ruisselait de sang. Mornemer aura besoin de vous.

Mais il savait. Au fond de lui, Ansbert en était convaincu. Gunther Von Festung ne plierait devant personne.

Un gigantesque craquement retentit au dessus d'eux, suivi de cris sauvages. Krein Vadir et les autres lions dorés venaient de fendre les portes séparant la courtine est du donjon.

Domon ne rendrait la tâche aisée pour personne.


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#10 2019-04-29 18:30:21

Gunther Von Festung

Re : Rébellion

Gunther Von Festung : « Messieurs, vous me comblez de joie, mourir l'épée à la main que demander de mieux, vous direz à votre Seigneur, à vos fils, à l'Empereur comment meurt un Chevalier ! » Un sourire carnassier se dessina à nouveau sur son visage.

Ansbert de Karan su immédiatement ce qui allait advenir, mais il n'eu pas le temps de penser trop longtemps. Le Baron Von Festung se jeta sur le premier soldat devant lui en poussant un crie de guerre. Il s'empalla sur les premières piques et tomba sur ses deux genoux. De sa bouche coulait du sang, il était percé de part en part. Il regarda Sir Ansbert.

Gunther Von Festung : « Che.... Chevalier.... Mon épée.... » Elle était posée là, à quelques centimètres de lui, il voulait mourir l'arme dans la main.

Sur le rempart sud Domon et ses hommes échangeaient les derniers coups, ils n'étaient plus qu'une dizaine. Submergé par l'ennemi qui arrivait de toute part. Domon voyait ses hommes tomber les uns après les autres, il savait que son cousin était mort. Le chevalier avait entendu le crie...

Domon Von Festung : « Messieurs, déposez vos armes ! » Cria t-il à ses hommes. Ceux-ci hésitaient. « Que le Capitaine ou le Sergent qui commande s'avance et reçoive ma reddition et celle de mes hommes ! » Déclara t-il à ses ennemis en posant l'épée à terre. « Je n'ai qu'une seule exigence, la vie pour mes hommes et les survivants de Mornemer. »

Les karaniens braquèrent leurs armes et attendirent les ordres. Dans le reste de Mornemer, les derniers Serfs qui résistaient tombaient, les pillages et autres scènes commençaient. Des hurlements montaient de toute part.


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Sur la colline à quelques kilomètres de Mornemer Gotthold Von Festung connaissait l'issus de la bataille.

Gotthold : « Sergent, je prends deux hommes avec moi, oriflamme en tête, je pars parlementer ! » Il s'élança avec deux cavaliers.

#11 2019-05-06 18:52:17

Aldegrin de Karan
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Re : Rébellion

Les soldats retirèrent leurs lances du ventre de Gunther. Celui-ci bascula lentement en arrière. Il ne toucha pas le sol, mais le plastron d'Ansbert qui s'était précipité pour le rattraper. De sa main libre il attira l'épée des Von Festung à lui et la plaça sur la poitrine du mourant. Peu lui importait ce que croyait son père à cet instant. L'honneur ne connaissait aucun blason.

-Que Botia dépose le gui et le sorbier contre ton sein.
Que Cerdo immortalise tes traits dans la pierre.
Que Daeth joigne ta vie à son Grand Récit.
Que Goben bénisse ton pavois.
Que Rituath t'ouvre les portes du Palais Divin.
Chevalier, ton serment est accompli.

Un hoquet pour toute réponse. Ansbert ne connaissait aucune des prières d'Yggnir, mais il jugeait l'onction du rite des Anciens Dieux préférable à laisser un seigneur mourir sans paroles saintes. Le regard de Gunther changea progressivement, passant de la douleur à la paix, comme un ciel qui s'éclaircit après l'orage.

Le karanien allongea doucement Gunther par terre. Il rejoignit ses deux mains sur l'épée avant de se relever. Certains soldats voulurent s'approcher. Ils se heurtèrent avec surprise au regard furieux d'Ansbert.

-Ne le touchez pas.

***

Krein Vadir s'avança parmi les épées. Son armure était enfoncée à plusieurs endroits, du sang s’égouttait lentement de ses cheveux noirs. Visiblement pas le sien. Le chien des Karan regarda la petite troupe de survivants qui défendaient, il y a quelques minutes encore, l'entrée du donjon. Les lames, les piques et les arbalètes s'amoncelaient à leurs pieds en un tas grotesque. Grotesque et triste.

Une bourrasque balaya la courtine. Le sang s’égoutta dans le vide. Vadir s'avança lentement vers Domon puis lui fendit le crâne avec son épée. Il la retira aussi sec. Le corps de Domon resta debout, le temps de quelques puissantes gerbes de sang, puis s’effondra sur lui-même avec fracas.

Krein Vadir reporta son attention sur les soldats de Von Festung.

-Votre reddition est acceptée.

***

D'abord Visieux. Puis Ansbert. Et enfin Vadir. Les confirmations étaient criées à Aldegrin de Karan, qui, toujours juché sur son cheval, observait le brasier. La ville n'était plus qu'une étoile brillante sur le Grand Canal, que tous pouvaient admirer depuis les hauts monts de la Preskill. Les caraques avaient cessées le feu depuis longtemps.

L'annonce d'une troupe en approche ne perturba pas le Seigneur de Falcastre. Il ordonna à la cavalerie de pivoter et fait rappeler la compagnie d'Ansbert ; la plus proche.

Mais Gotthold n'avait pas rallié ses terres pour se battre. Ansbert lui jeta le même regard qu'il avait jeté à bon nombre de ses adversaires de jadis. Un simple contentement. La juste satiété d'un homme mettant ses menaces à exécution. L'Empire, Okord, la rébellion... Il n'avait jamais été question d'autre chose que du pouvoir, et ceux qui cherchaient à s'en emparer.

-Il vous reste peu de cartes à jouer, Seigneur Gotthold, annonça tristement Aldegrin de Kran, tandis que Mornemer brûlait derrière lui.


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#12 2019-05-08 12:48:50

Gunther Von Festung

Re : Rébellion

blason_vonf.png

« En effet Messire Aldegrin, votre victoire est écrasante. La Maison Von Festung reconnaît sa défaite. La Maison Karan a loyalement défendu l'honneur de son empereur et de l'empire. »

Gotthold mit pied à terre, sorti son épée, mit genou à terre devant Aldegrin de Karan et tendit son arme à ce dernier.

« Seigneur, accepter la reddition totale de ma Maison. L'honneur me dicte de vous prêter dévotion. Ma maison reconnaît la suzeraineté d'Okord sur ses terres. Nous serons désormais loyaux envers la couronne d'Okord, nous combattrons Abrasil et les autres ennemis d'Okord. Je demande grâce pour mes gens. Je peux vous assurer que mes vassaux prêterons le même serment. »

À ces mots, les Chevaliers Thorion Von Flower et Calinion du Bélier s'avancèrent, puis s'agenouillèrent à leur tour. Dautal après une hésitation fit de même.

Gotthold reprit la parole.

« J'ai appris que mon frère, Gunther, était mort en brave. Mon cousin a également péri. Thorion Von Flower sera élevé au rang de Baron et dirigera ces terres, Les Chevaliers Calinion et Dautal l'aideront comme vassaux. Si vous n'en voyez pas d'inconvénient. Vous aurez un fief pacifié et dévoué. »

#13 2019-05-08 19:18:22

Aldegrin de Karan
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Re : Rébellion

Le silence des hommes pesait sur la plaine, seulement troublé par les premières corneilles qui la survolaient. Dans Mornemer, une agitation naturelle avait succédé à la bataille ; on pillait un peu, on éteignait beaucoup. Fil gris perdu dans l'obscurité, une petite colonne hétéroclite avait franchi ce qui restait de la grande porte. Serfs, soldats éclopés, bourgeois sans bien... Une partie des survivants quittait le domaine, la tête basse. Témoins des flammes et du fer, ils préféraient partir ailleurs. Les lions dorés ne les retinrent pas, en fait, ils s'en désintéressaient complétement. Ils étaien trop occupé à démonter les engins de sièges et transporter les ressources saisies.

Aldegrin de Karan étaient loin de tout cela. Autour de lui, les cœurs ne battaient plus dans les armures. Tous attendaient sa réponse. Le sort d'une maison en dépendait. Ansbert était revenu du château au galop en apprenant que Gotthold Von Festung parlementait avec son père. Il tressaillit en le voyant finalement descendre de sa monture. Il s'avança vers Gotthold à pas mesurés. Sa visière relevée laissait voir un visage grave et un regard froid. Le Maître du Palais déposa sa main, paume ouverte, sur l'épaule du Seigneur Von Festung.

-Des hommes voudront recommencer ce que vous avez tenté d'entreprendre, déclara-t-il d'une voix aussi glaciale que le givre en hivers. Lorsqu'ils croiseront votre chemin, racontez-leur ce que les Karan ont fait à Mornemer. Aldegrin de Karan retira finalement son gantelet. J'accepte votre serment, relevez-vous.

Aldegrin remonta sur son cheval et décida de regagner la tente de commandement. Des nouvelles alarmantes lui parvenaient d'Oseberg... Chevauchant à ses côtés, Ansbert s'étonna de sa magnanimité.

-Je t'aurais cru plus dur.
-Tu ne comprends rien à rien, rétorqua Aldegrin, cinglant. Un homme qui élimine ceux qui ploient le genou devant lui, ne règnera jamais sur personne.


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