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#1 2019-01-30 18:27:07

Amarante
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Journal des Terresang

(Lire le récit d’introduction du personnage)

24e-I-19

Notre convoi a enfin atteint la fameuse Marche des Confins. Les terres y semblent, à première vue, plutôt riches. Des contreforts montagneux s’imposent au nord pour y loger des places fortes. Une toundra s’étend au sud, regorgeante de métaux précieux. Entre les deux, de vastes plaines, à perte de vue, pourront alimenter le peuple.

J’ai décidé d’établir un village de fortune à la frontière avec Träkbäläard. Tout est arrangé de manière à ce que nous puissions rapidement reprendre la route si d’aventure le Seigneur de ces contrées ne se révèle guère aimable.

« Fuir devant l’adversité » ne devrait pas ressembler au peuple de Terresang. Je dois rester pragmatique cependant. Nos forces militaires sont bien trop affaiblies pour espérer remporter la moindre escarmouche au-delà d’une défense contre quelques brigands ou barbares. Ma priorité est de pérenniser l’existence de mon peuple et de ma Lignée, la gloire viendra plus tard.

Parlant de barbare, nos éclaireurs ont repéré un campement à quelques lieux au sud-ouest d’ici. Il fera une cible idéale pour libérer la rage et la rancoeur qui persiste dans nos coeurs en attendant que le Seigneur de la Marche des Confins ne se manifeste.

Dernière modification par Amarante (2019-01-30 18:27:33)

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#2 2019-01-30 21:20:29

Amarante
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Re : Journal des Terresang

25e-I-19

Notre établissement a été remarquée et le Seigneur des lieux, identifié comme le Baron Diego Guevara de la Pampa, nous a adressé missive. D’autres nous sont parvenues de la part de différents nobles d’Okord, un certain Guillaume d’Antipolis, le Marquis Hector Mayer, la Baronne Argoune, vassale du Baron Diego et même l’Empereur K-tåås Trøf en personne.

Tous ces messages ont été étonnement chaleureux. Il semblerait que le monde entier s’inquiète de savoir si notre installation se déroule correctement et s’apprête à nous offrir des ressources en quantité suffisante. Bien évidemment, la plupart voilent à peine la finalité de leur générosité : nous voir rejoindre leur rang d’une manière ou d’une autre.

J’ai pu relever un degré d’attention variable aux bonnes formes que l’on pourrait attendre dans les échanges écrits entre gens de la noblesse. Pour ne pas commettre d’impair lorsque l’Histoire lira ces lignes, je me contenterai de déclarer que la noblesse Okordienne se complait dans une certaine libéralité. L’Empereur allant même jusqu’à sous-entendre un intérêt pour m’aider concrètement à préserver la Lignée par chaleur de sa personne et draps soyeux de la Guilde des Marchands.

Mais je m’égare alors que ma plume devrait se concentrer sur les deux messages réellement dignes d’intérêt; ceux d’Argoune et de Diego. Les deux avaient cette qualité intrinsèque de ne pas chercher à faire de nous un pion de leur pouvoir déjà établi. Je relève ici l’excellente forme nobiliaire dont la Baronne Argoune a fait usage dans sa première missive.

Quant au Baron Diego, alors qu’il était en droit d’exiger sans préambule que notre peuple ploie le genou devant lui pour l’offense de nous être installés sur ses terres, il s’est montré d’une générosité absolument désintéressée, nous accueillant en hôte sans arrière-pensées.

J’ai ainsi eu une première intuition de la grandeur d’âme et de la noblesse de cet homme. J’ai décidé de m’en assurer dans ma réponse, laissant très directement entendre qu’il serait naturel pour moi qu’il se propose de nous prendre en vassaux.

Sa réaction m’a confirmé que les Dieux qui, par l’intermédiaire des Druides, nous ont conduits à la Marche des Confins gardent notre peuple en bonne grâce. Après quelques échanges épistolaires, il m’apparaît clair que le Baron Diego Guevara de la Pampa est un homme de grande noblesse, dont les manières se raprochent le plus des nôtres. Il a le Verbe, l’Esprit, le sens de l’Honneur et un attachement similaire au Sang et à la Terre.

Il nous a conté la destinée de la Province d’Estybril, abandonné par l’Empereur à la chaleur et aux draps soyeux. Il nous a conté les balbutiement d’un futur Royaume, Baswen. Il nous a montré les deux choix qui s’offraient à nous, Baswen ou Okord, sans juger de celui que nous ferions.

Il a cependant su éveiller mon intérêt et faire vibrer mon coeur par ces mots :

« Je m'emploierai à soutenir le Baswen, car nous relevons un pari insensé, celui de la sueur, des larmes et du sang. Le pari de l'audace. »

Je vais donc donner suite à cet intérêt. Il est temps pour moi de le rencontrer en personne et ensuite de me rendre au Haut Conseil d’Estybril comme suggéré par Argoune.

J’ai donné mes instructions à mes gens pour renforcer notre établissement. J’ai le sentiment que mon voyage ne fait que commencer.

Dernière modification par Amarante (2019-02-02 01:45:21)

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#3 2019-02-02 01:44:26

Amarante
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Re : Journal des Terresang

28e-I-19

Voilà plusieurs jours que rien n’a été inscrit dans ce journal, tant j’ai été occupée. Me rendant à la cour du Baswen, j’ai pu y rencontrer plusieurs de ses seigneurs et profité d’entretiens privés. L’un avec le désormais Vicomte Diego Guevara de la Pampa et l’autre avec la Baronne Argoune Swan.

De par notre conversation et nos similitudes, nous avons rapidement tissé une amitié avec Argoune qui ne demandera qu’à fleurir au gré de notre futur commun.

Le Vicomte Diego m’avait déjà fait forte impression lors de nos échanges épistolaires et celle-ci fût confirmé lorsque nous avons pu nous rencontrer en personne. Il dégage une aura certaine qui force notre coeur à l’admiration et au respect. Si j’entretenais encore une once d’hésitation à lier notre Lignée au Baswen, cette conversation termina de m’en convaincre. C’est ainsi que, sur sa recommandation, j’ai requis une audience auprès du Roi Adelard dans l’espoir d’officialiser la chose. Notre peuple n’a pas connu de Kniaz-Roi depuis des siècles et des siècles, cette décision n’est pas anodine, mais j’ai le soutien du conseil des Druides là-dessus.

De la cour du Baswen, mon attention a été retenue par un troisième personnage, le Recteur Gervaix de Marillac, Pair et Maître Théologien du Baswen. Sa fonction le place à mi-chemin entre un Druide et un Noble. Il garde un Temple dans lequel il m’a conviée pour que je puisse  consulter quelques prières à Botia, car j’ai en tête la nécessité première de procréer pour la préservation de notre Lignée.

Ainsi, avant de clore ce chapitre, j’exprimerai un regret intime, une confession. De tous ces nobles gens avec qui j’ai discuté, aucun ne semble avoir songé à me courtiser. Je crains ne pas avoir la Beauté et l’Esprit suffisamment digne pour cela. Même le seul Okordien, à ce jour, qui a su éveiller mon intérêt, le Marquis Thieri le Vaillant, ami du Vicomte Diego par ailleurs, s’est contenté, dans nos échanges épistolaires, d’une vague offre de vassalité. Il n’a pas relevé ma proposition de converser et nouer amitié.

Les Dieux ont-ils fait le bon choix en ma personne ? Ne serais-je qu’une transition pour notre peuple ? A moins que je doive me satisfaire de gens du bas peuple ? Ou alors quelque chose m’échappe dans les traditions régionales de Baswen-Okord ?

Dernière modification par Amarante (2019-02-02 01:45:42)

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#4 2019-05-03 17:43:21

Amarante
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Re : Journal des Terresang

2de-V-19

Ce jour, le renouveau a commencé. Durant ces quatre dernières années, au milieu des tumultes qui ont secoué le Baswen, après avoir moi-même fait serment à notre Reine éternelle, jusqu’au crépuscule qui nous conduisit à intégrer Okord, j’ai tenté de me préparer à cet instant.

D’abord, il fallut apprendre à diriger les petites gens. Veiller au bien-être du peuple sous ma responsabilité, le défendre contre les félons toujours plus nombreux dans les alentours, résoudre les doléances et même affronter l’horreur d’une famine à Fort-le-Sang.

Et désormais, forte de cet apprentissage, une nouvelle forme de responsabilité m’incombe. Un vassal !

Ce matin, revenant victorieux d’une échauffourée avec un Félon, un chevalier m’a rendu hommage. De manière assez particulière si je puis dire. Loin du cérémonial du Sang propre aux Terresang, la tradition des Sadnessy l’a conduit à toucher mes lèvres des siennes. Il m’a expliqué que là d’où il vient, aucune femme ne dirige, c’était donc une première. Ce baiser signifie que les souffles des deux âmes se mêlent afin de garantir tout mensonge et toute trahison. Une manière onirique de lier les Sangs.

Je dois admettre que cette sensation ne m’a pas laissée complètement indifférente. A la fois effrayante et plaisante, elle m’a rappelé que durant toutes ces années à diriger, j’ai omis ma quête primordiale : garantir la Lignée.

Je crains devoir fréquenter un peu plus assidûment la cour d’Okord, malgré son protocole des plus pittoresques, pour mener à bien cette tâche.

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