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Il n'y était pour rien, il le savait.
Alors qu'il n'était encore qu'un voyageur ayant récemment quitté sa terre natale, cela se produisait déjà.
Mais il ne supportait plus ces malédictions!
Il avait un jour rencontré une troupe de saltimbanques et d'artistes.
Un soir, l'un d'entres eux lui avait conté l'histoire de contrées jadis magnifiques, mais qui avaient fini par s'effondrer.
"L'histoire parlait d'un mage de guerre maléfique, combattu par des hommes et des elfes.
Un héros, homme, l'avait finalement vaincu.
Mais des siècles plus tard, le sorcier était revenu, et une nouvelle guerre avait commencé.
Cette fois, ce fut le représentant d'un peuple de petite taille qui avait été chargé de mettre fin au règne du tyran, en partant détruire l'attribut source de sa puissance. Il était accompagné d'hommes, elfes et nain, ainsi que de frères de sang.
Rude et douloureuse avait été sa quête.
Parallèlement, hommes et elfes avaient levées leurs armées contre celles du despote, ce qui donna lieu à la "dernière guerre".
Une fois encore, le sorcier avait été vaincu, et même anéanti suite à ce conflit.
Mais nombreuses avaient été les pertes, de tous cotés.
Et cet énième catastrophe avait marqué la fin de l'harmonie naturelle.
Alors héros, grands elfes et autres créatures, avaient rejoins le "havre d'une éternelle paix"."
Plus tard, ses pas l'avaient porté jusqu'à ce pays Nordique aux neuf Dieux.
Il y avait appris qu'en des temps anciens, existait un ordre nommé "Lames" dont la tache consistait à chasser et tuer les dragons.
Fut-ce de par leur fait, ou par destin, que les créatures disparurent? Nul ne savait plus.
Mais faute de but à atteindre, les Lames étaient alors devenues les protecteurs des Empereurs.
Mais là encore, les conflits avaient mené à l'assassinat d'un de leurs protégés.
Suite à cela, le moral de l'ordre baissa à tel point, que même eux ne croyaient plus en leurs capacités.
Alors les empereur suivants furent entourés de gardes personnelles, et les Lames disparurent dans l'ombre.
Lorsque Jeyangel était arrivé dans la province, les dragons étaient de retour, mais plus personne ne se souvenait des lames.
Depuis, le Vicomte gardait toujours dans sa bibliothèque un exemplaire du "Déclin des Lames".
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Puis il avait découvert Okord.
Dès son arrivée, il avait été accueillit comme un ami.
On lui avait offert protection et ressources.
Puis on lui avait donné des Terres, et des seigneurs s'étaient mis sous sa souveraineté.
Bien-sûr, il y eut des guerres et des querelles, mais tous les royaumes en ont.
Puis un jour, la centième querelle.
Puis la quatrième guerre.
Et les trahisons se succédèrent, entrecoupées de basses besognes abjectes.
On lui avait parlé "honneur", "chevalerie" et "respect".
Aujourd'hui, le Vicomte avait l'impression de revivre, encore une fois, le déclin d'un royaume.
A peine des réglementations sur les guerres étaient-elles établies, qu'une nouvelle guerre commençait.
Mais pas une de ces guerres qui égrenaient l'histoire du royaume depuis qu'il le connaissait. Pas une guerre déclarée et préparée à l'avance par les deux camps.
Non.
Cette fois, elle ressemblait à un rassemblement de rustres sans fois ni loi, qui attaquaient juste par envie, sans préavis.
A l'origine, un Prince.
Ce Prince allait devenir Roi sous peu.
Et déjà, certains seigneurs voyaient cela d'un mauvais œil.
Des rois, Jeyangel en avait connus trois ou quatre, dont un récupérant le trône.
Chacun de ces futur souverains savait lorsqu'approchait son tour. Et de fait, tout le royaume aussi.
Mais jamais le royaume ne s'était ligué avant l'heure pour les faire chuter à peine les fesses posées sur le grand siège.
Alors pourquoi cette fois, en fut-il autrement?
Pourquoi en vouloir autant à ce seigneur, ni plus ni moins puissant que ses prédécesseurs, ni plus ni moins conquérants qu'eux?
Pourquoi ourdir dans l'ombre pour renverser un roi, bien avant son accession au trône?
Parce que là était la nature humaine.
Parce qu'elle peut bien se construire des forteresses de lois, elle finira toujours par retrouver sa vraie nature.
Oui, l'humanité finissait toujours par forger l'engin de sa propre destruction.
Et malheureusement, Okord n'avait pas fait exception.
Alors le Vicomte savait que le glas avait sonné sur le royaume.
Okord n'était plus.
Okord avait péri à la seconde ou deux seigneurs avaient déclenché les hostilités, et sa tombe profanée lorsque le reste du royaume les avaient suivis.
Depuis des mois déjà, des seigneurs partaient vers d'autres contrées, écœurés par cette terre de désolation.
Certains avaient même préféré se sacrifier dans un ultime combat plutôt que de continuer de vaines batailles pour l'honneur.
Alors aujourd'hui, Jeyangel De Dracangia souhaitait plus que tout assumer son destin.
Oui, pourquoi continuerait-il à mener des soldats dans de futiles querelles en Okord, alors que chez lui, sa Terre natale, son peuple attendait son Empereur!?
Il resterait encore un peu, "pour voir".
Mais si la guerre avait bien lieu.
Si les seigneurs pillaient à tour de rôle celui qui eut le malheur d'être monté sur le trône.
Si Okord ne redevenait pas un véritable royaume de Chevaliers, il partirait à son tour.
Et à son retour chez lui, il raconterait l'histoire du Déclin d'Okord, espérant en faire une leçon pour éviter à son empire de commettre les mêmes erreurs.