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BLING !
La dague se brisa dans l’interstice du tiroir. Ce dernier ne bougea pas malgré les efforts d’Hector pour essayer de l’ouvrir.
- Par Botia ! Qu’est ce que c’est que cette saloperie de meuble !
Hector glissa ses doigts sur toute la surface du cabinet d’apparat en plaquettes d'os et de bois exotique de son père. Il espérait, par chance, pouvoir trouver une pièce qui bougeait, un levier caché, un bouton invisible. Il savait que ce dernier possédait des mécanismes cachés car il avait déjà vu son père y dissimuler des menus objets.
Il s’asseya au bureau du fumoir pour réfléchir… comment pouvait fonctionner ce bijou d’ingéniosité… comment percer ce casse-tête…
L’idée d’utiliser une masse pour abréger sa quête lui passa par la tête mais il ne pu se contraindre à mettre en pièce cet objet si cher à son père.
Quand avait-il vu Roddrick s’en servir pour la dernière fois ?… Oui ! Il y a 2 ans jour pour jour, lorsque son père partait pour le Gundor et qu’il lui avait montré un pli d’Estun Dodrio, il l’avait vu utiliser un mécanisme.
Il s’approcha de nouveau et glissa sa main sur une moulure en os en forme de tête de loup.
La mâchoire du loup s'affaissa de quelques millimètres en un léger “CLIC”. Le tiroir s’entre-ouvrit.
Ce dernier était presque vide. Hector n’y trouva qu’un pli cacheté sur lequel était griffonné “Hector”.
Hector,
Si tu lis ces quelques lignes, c’est que tu as commencé le deuil de mon retour à Burgenwald. Je t’ai choisis parmi tes frères car tu es à mes yeux le plus juste et le plus à même de gérer le domaine familiale.
Je sais que tu es le plus diplomate pour échanger avec le Polémarque ou les différents Archontes et Thanes d’Estybril. Theodegen et Radigam auraient été bien trop rustres et auraient vite emmené le Val dans une période sombre.
Je sais que tu es proche des petites gens. Il est important de ne pas oublier que si tu as des droits sur les habitants de nos territoires, Tu as aussi des devoirs, de protection, d’écoute et de bon traitement. Soit à leur écoute et ils te suivront n’importe où. Guile et Charif n’ont rien à faire de nos serfs et de nos soldatesques, ils auraient amené le chaos dans nos rangs.
Je sais que tu partage bon nombre de mes convictions politiques contrairement à Rohan ou Gendry qui vendraient bien le Val au premier Okordien qui passe. Fais les mûrir.Finalement, je savais que tu n’allais pas te presser à fouiller mon fumoir, dès mon départ, comme aurait pu le faire Glanesh ou Euserb. Je savais que tu attendrais un certain temps avant d’essayer de me retrouver ou de chercher des informations. J’espère que ce temps t’as permis de prendre la figure de chef que je voudrais que tu gardes. J’ai oeuvré dans ce sens.
Hector, je ne rentrerai jamais du Gundor. Je me suis assuré de cela.
A l’heure où tu lis ces lignes, mon âme est passé de l’autre côté. J’ai rejoins le repos éternel auprès de nos anciens dieux.J’étais condamné, Hector. Un mal m’emportait les boyaux depuis très longtemps, depuis ma nomination en tant que chevalier et cela allait en s’empirant.
Tu as dû sans doute déjà percevoir mes spasmes de douleur. J’ai bien été voir un grand nombre de druides et de guérisseuses mais rien n’y fait. Botia avait décidé de me rappeler à lui. Il y a des choix que les dieux ne laisse pas.
J’ai donc décidé d’organiser ma propre disparition en m’assurant que tu prenne la suite. Je t’ai laissé 8 frères ce qui complique toute idée d’organisation de succession. Pour cela il fallait que ta régence soit assez longue pour que tu obtiennes la reconnaissance nécessaire auprès de tes frères, de nos capitaines et ministres en place.Afin que la question ne te tourmente pas…
J’ai mis fin à mes jours par le biai de mon ami le plus proche. J’avoue avoir usé de perfidie et d’égoïsme avec lui, mais il fallait que rien ne te parvienne. Sous couvert d’anonymat, j’ai artificiellement menacé la vie de sa petite fille afin de le pousser à m’assassiner loin des frontières d’Estybril et d’Okord. Je l’ai enjoint à ne pas laisser de témoin et à ne jamais réapparaître.
Oui, je sais ce que tu pense. J’ai mis sur ses épaules une lourde tâche, une tâche ingrate, une trahison. Mais qui d’autre qu’Euserb ? C’est le seul à pouvoir réussir cette mission ultime. J’ai une entière confiance en lui et je préfère que cela vienne de sa main.
A ce titre, je voudrais que sa petite fille vive dans l’opulence plus totale pour le restant de sa vie et j’attend de toi que tu la chérisse comme si elle était de ton propre sang.Hector, te voici seul maître de ce que j’ai initié.
J’ai une totale confiance en toi. Vois grand ! Vois loin !
Fait prospérer le Val et ses habitants,
Sois paternaliste et stricte à la fois,
Sois loyal à ton suzerain et perfide si tes principes sont en jeu,
Bref, fils, sois toi même.POUR QUE SOIENT APPLIQUÉES MES DERNIÈRES VOLONTÉS -
Ser Roddrick Mayer,
Archonte Légat d’Estybril