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#1 2018-11-16 00:18:21

Freemind

L'histoire du crépuscule avant la nuit

Mardor, 13e phase de l'été de l'an XI de l'ère 18


La chambre était située dans l'aile Ouest du château, à côté de la suite parentale. Elle était pourvue d'un petit lit d'enfant au-dessus duquel tournoyait lentement un de ces jouets mobiles censé apaiser un enfant en bas âge afin qu'il s'endorme.
Le baron Freemind berçait son fils en faisant les 100 pas dans la pièce, c'était devenu une cérémonie quotidienne. Et comme chaque soir Il avait une histoire à raconter au chérubin.

F : Mon fils, ce soir tu as droit au récit de la première aventure qui a unit ton père et ce très cher Lukwu.

Il va s'asseoir dans un coin de la pièce, sur une chaise dont le dossier est recouvert de la peau d'un grand ours brun et entame son histoire.

F: "Cela remonte à plusieurs années maintenant, 6... non 7ans. Lors d'un de mes premiers voyages en tant que Chevalier, A l'époque, je venais d'acquérir la belle épée à double tranchant que tu connais, je l'ai nommée "Alizé" après avoir remarqué le doux bruit de sa lame quand je la maniais. Mais ce n'est pas le sujet de ce soir, je m’égare...

S'éclaire la voix et reprend son récit.

Toujours est-il que je suis assis sur un rocher dans une grande plaine à l'orée d'une forêt à aiguiser Alizé pendant que mes compagnons se restaurent, deux soldats du roi K-Lean qui avait pour mission de m'escorter jusqu'à ce village duquel provenait des rumeurs de sorcellerie.
Je regarde ma lame, et, satisfait de mon ouvrage, la range dans son fourreau.
Pendant ce temps, l'un des Soldats prépare notre départ imminent tandis que l'autre, Ghysto, s'approche de moi et demande:

G : Messire Freemind, avons-nous encore beaucoup de chemin à parcourir ?

Je sors une carte fournie par le cartographe d'Oseberg et analyse avec Ghysto le chemin déjà effectué.

F : Il doit nous rester une demi-journée. Hasdui, on est prêt à repartir ?

H : Oui Sire, les chevaux sont prêts et ont pu se reposer, il me reste à me soulager avant le voyage.

F : Fais ! Nous partirons dans la foulée.

Hasdui s'éloigne vers la forêt à une trentaine de mètres et arrose l’un des arbres de la bordure du bois.

F : Ghysto, reste-t-il encore un peu de Calvock? Il fait glacial.

Le soldat fouille son sac et me tend la bouteille du précieux liquide qui, je l'espère, va me réchauffer.
A peine ai-je le temps de porter la bouteille à mes lèvres qu'on entend Hasdui crier et courir vers nous en relevant son pantalon encore à hauteur des genoux.

H : Un ours !!! Fuyez !!... Attendez-moi !! Un ours !!

Derrière lui, un grand ours brun, de plus de 2 mètres et d'au moins 300 kilos, tente de le charger.
Tout en courant dans sa direction, j'ordonne à Ghysdo d'aller aider le malheureux en comprenant que si on reste à notre place, le maraud n'en sortira pas vivant.
Nous sommes à 10 mètres de lui à peu près mais il est déjà trop tard, d'un bond en avant, l'ours envoie son imposante paluche dans la tête d'Hasdui et un craquement sinistre suit l'assaut de la bête. Hasdui s’écroule  sur le sol, sans vie…
La bête se penche sur le corps de sa victime et renifle son cadavre.
Ghysdo, tout comme moi s'est arreté, il regarde la scène bouche bée.

F : Il est trop tard Ghysdo, nous dev...

Sans même pouvoir finir ma phrase, je vois le soldat, empli d'une rage folle d'avoir vu son comparse ainsi se faire tuer, s'élancer l'arme au poing et larmes aux yeux vers l'animal.

F : GHYSDO ! NON !!

Mais il est en route vers un combat stupide, noble et juste sans doute, mais stupide. Me voilà donc obliger d'épauler le gredin.
Ghysdo s'approche dangereusement de l'ours et je sais pertinemment que si nous n'utilisons pas la ruse, c'est un combat perdu d'avance. Je ne trouve malheureusement aucune autre option que d'assister le soldat dans son assaut. Je sors donc Alizé de son fourreau attaché à ma ceinture et charge à mon tour.
L'ours, en voyant Ghysdo s'approcher, se dresse sur ses pattes arrières et rugit afin d'intimider l'homme, ça marche, Ghysdo ralentit l'allure et reste à quelques mètres de l'ours, lorsque j'arrive à ses côtés je l'entends marmonner :

G : Tu vas voir sale bestiole, je vais te faire la peau!

F : Ghysdo! Ne te précipite pas, utilises ta tête espèce de giclure de moineau !

Mais Ghysdo continue de s’approcher de l’animal, aveuglé par la colère.

G : JE VAIS TE TUER SALE MONSTRE, TU COMPRENDS CA !!

L'ours lui répond d'un rugissement plus agressif que le premier, prend appui sur ses quatre pattes et se dirige en direction de Ghysdo. Il n'y a maintenant plus que 3 ou 4 mètres entre les deux opposants. Je me précipite vers l'ours en espérant le prendre par surprise alors que toute son attention est fixée sur Ghysdo, c'est précisément à ce moment que je me rends compte que seul un miracle nous permettrait de rester tous deux en vie, voir même un seul de nous deux...
Et là ! j'entends un bruit sec venant des bois, et, dans la seconde qui suit, un terrible cri de douleur de l'ours, je vois effectivement un trait d'arbalète enfoncer profondément dans la chair de sa patte avant droite. Il se retourne pour voir d'où vient cette agression, tout comme moi d'ailleurs, ébahi par cette intervention.
Ghysdo lui, profite de l'inattention de l'animal pour le charger et tailler une profonde entaille dans sa patte déjà blessée, un autre rugissement s'ensuit ainsi qu'un violent coup de patte gauche qui projette Ghysdo dans les airs et dont le corps retombe lourdement dans l'herbe, inerte.

? : "- Viens par ici étranger !" Me crie une voix venant de la forêt. " Attire le dans la forêt".

Je ne cherche pas à comprendre et marche à reculons vers la forêt afin de ne pas perdre de vue l'ours blessé et furieux qui me fixe avec ses petites billes noires d'un regard mauvais.
Je m'enfonce dans la forêt, l'ours boiteux toujours sur mes pas. J'entends des branches craquer au-dessus de moi, comme si quelqu'un sautait d'un arbre à l'autre.
C'est le moment qu'il choisit pour passer à l'attaque, bondissant d'un arbre voisin en direction de l'animal avec l'agilité d'un félin. Un homme élancé, habillé d'un pantalon blanc et d'une tunique à capuchon de couleur blanche et ocre, loin des codes vestimentaires d'Estybril, d’Okord, et même, du continent tout entier. A l'aide de deux dagues, il entaille l'animal, toujours à quatre pattes, sur le haut du dos. Avant de retourner se cacher dans un autre arbre voisin. Tandis que l'ours cherche son agresseur, une autre directive surgit des arbres :

? : Attire le vers toi, la prochaine attaque sera la bonne.

Je m'exécute rapidement et lance un bout de bois sur la bête en criant, son attention se concentre à nouveau sur moi, il avance, chancelant dans ma direction. D'un bond, l'homme surgit de l'arbre dans lequel il se trouvait et enfonce ses lames dans la chair tendre de la nuque de l'animal. Celui-ci pousse un dernier râle d'agonie et s'effondre sur le sol.
Mon sauveur s'approche et me tend son bras d'un air tout à fait détendu avant de se pésenter.

? : Lukwu ! Enchanté!

F : Che-... Chevalier Freemind. Vous... est-ce... Merci! Vous m'avez sans aucun sauvé la vie... L’un de mes compagnons est mort et l’autre…  Ghysdo!

Je cours vers cette andouille pour m'assurer qu'il est bien vivant.

Au bruit de mes pas, il ouvre un oeil et me regarde avec un léger sourire malgré son état.

F : Gi-... Giclure de moineau messire ? Me demande-t-il.

F : Espèce d'idiot...

Soulagé, je me tourne vers Lukwu.

F : Il est vivant ! Il a l'air dans un sale état mais il est vivant !

Lukwu me rejoint et dit :

LU : Je connais l’art de la guérison, je vais lui faire un pansement rapide avec un onguent et du tissu que j’ai emporté, ensuite je vous emmène avec moi, j’ai un abri dans les bois, vous pourrez vous y reposer.

C’est ainsi que Lukwu m’a sauvé la vie, la première fois en tout cas.
Tu entendras la suite du récit un autre soir, mais maintenant je dois me reposer, un tournoi m’attend.

Bonne nuit petit seigneur..."

Dernière modification par Freemind (2018-11-16 01:05:33)

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