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La Maison Eskiath est d'essence noble depuis peu. Accueillis au sein de la Principauté d'Estybril du grand Empire d'Abrasil.
Les membres qui composent cette jeune maison noble Estybrilienne, sont issus de la Tribu Do'anraviir. Cette tribu, divisée en nombreux clans et familles, est sortie des forêts Estybrilienne quand la province, jadis Okordienne, a obtenu son indépendance.
Les Do'anraviir étaient pourchassés, réduit en esclavage, traité comme des sauvages sous le joug Okordien. Nombreux sont leurs guerriers qui ont combattu les Okordiens. Quand Estybril obtint son indépendance, le Polémarque accueilla les Do'anraviir au sein de la noblesse Estybrilienne.
Aodalf Eskiath, fils d'Hadobald Eskiath chef du Clan Eskiath, fût anobli. Il installa son clan à l'orée des forêts sacrée de son peuple, d'autres clans et familles sans attache se joignirent à lui.
Au bout de quelques années, la Maison Eskiath venait de donner toute sa grandeur au peuple Do'anraviir. La grande majorité de la population de ces farouches forestiers ayant choisi de se rallier au Clan Eskiath.
Le système politique est resté très traditionnel au sein des Do'anraviirs, les chefs des différents Clans et Familles sièges à la table du Seigneur Eskiath et décide avec lui des lois et de la politique à suivre pour la population.
Les Do'anraviirs vénèrent les dieux d'Yggnir, seul nuance, ils ne sacrifient pas d'être humain, mais seulement des moutons.
Ce peuple a juré une fidélité sans borne à Estybril et à son Polémarque, ils se méfient des Okordiens qui les ont longtemps marginalisé. Si des Seigneurs d'Okord, ou l'Empereur lui-même tentait de rompre la fragile statut co, les guerriers Do'anraviirs et la Maison Eskiath se dresseraient pour défendre les populations Estybriliennes.
Dernière modification par Escod (2018-11-10 23:46:43)
Les Do'anraviirs de la Maison Eskiath par la voix de leur Grand Chef, Aodalf, exprime tout leur soutien au Polémarque K-Lean d'Estybril et à la Confrérie des Marchands. Renouvelle leur serment d’allégeance au Vicomte Waltz leur suzerain. Peuple de trappeur/chasseur, le commerce est notre principale activité. Les récentes incursions de Maisons Okordiennes, et des troupes Impériale d'Okord menace l'économie et la paix d'Estybril. Les Do'anraviirs se souviennent avec amertume de leur vie au sein d'Okord, rejetés, traqués, mis en servages. Jamais nous n'accepterons le retour de l'autorité Okordienne, nous préférerons mourir les armes à la main. Nos guerrières et guerriers sauront défendre Estybril s'il le faut.
Notre peuple rejette les accusations de "barbare" que l'Empereur d'Okord accorde aux habitants d'Estybril et donc aux Do'anraviirs. Pour nous, seule la négociation portera ses fruits pour le bien du commerce et de l'économie.
Aodalf Eskiath Grand Chef des Do'anraviirs et Le Conseil des Chefs
Aodalf Eskiath Grand Chef des Do'anraviirs et 20 chefs de Clans assassiné traîtreusement furent incinérés dans la plus grande tradition Do'anraviir. Placé sur de grands bûchés, chaque chef reçu les honneurs de son clan, et de tout le peuple Do'anraviir. C'était il y a quelques semaines.
Depuis, la situation politique en Estybril avait évoluée. Arald était devenu une province de l'Empire d'Okord sous le nom de Royaume d'Arald, un nouveau monarque régnait en sur l'Empire. Un Seigneur dans lequel les Do'anraviirs avaient majoritairement confiance. Quelques clans, toutefois, demeuraient fidèles à Abrasil.
Ybas Beonien ne savait que faire devant une telle situation, le conseil des chefs Do'anraviirs étaient comme paralysé. Quel serait l'avenir du peuple ? Le retour en Okord, serait-il bénéfique ? Certains clans Do'anraviirs souhaitaient demeurer fidèles à l'Empire d'Abrasil.
La question était sensible, des troubles pourraient éclater entre clans si Ybas ne prenait pas une décision rapidement.
Dernière modification par Escod (2018-11-29 23:52:22)
Devant la menace d'une guerre civile entre plusieurs clans Do'anraviir, Ybas Boenien en sa qualité de Chef du Grand Conseil accepte un vote des différents Clans Do'anraviir.
À la majorité, les chefs se sont prononcés pour rester fidèles à l'Empire d'Abrasil et à la Principauté d'Estybril. Ybas Beonien, Seigneur des Do'anraviirs, se tiens prêt à jurer fidélité au Polémarque Hector Mayer d'Estybril.
Suite à cette décision, des troubles ont éclaté entre plusieurs clans. Les Eskiaths ont pris les armes contre leurs frères et cette décision. Les deux armées se sont retrouvés sur la plaine gelé de la marmotte, Ybas Beonien à la tête de l'armée loyaliste fidèle à Estybril à écrasé les troupes menées par le clan Eskiath.
Selon la coutume, le chef Eskiath a été immédiatement exécuté par le feu du bûché, un membre de sa famille prenant la tête du clan. Les Rebelles ont juré fidélité au conseil des Do'anraviirs.
Mais les pertes de cette guerre fratricide laisseront des traces, pas unes famille n'a perdu un membre dans la bataille. Aodalf Eskiath le pacifique a définitivement fait place à Ybas Beonien le querelleur.
On dit qu'il ne fait pas bon être pro-Okord sur les terres Do'anraviir.
Que les dieux veilles sur les Do'anraviirs.
Chronique Do'anraviir
Dernière modification par Escod (2018-11-30 00:04:01)
Dans la contrée d'Estybril, privée d'un réel gouvernement depuis sa défaite face à Okord, les partisans d'un nouveau gouvernement ont affronté les dieux, les éléments et la guerre. Estybril a définitivement sombré, Abrasil n'a pas envoyé de troupes, ni d'aide.
Au sein du peuple Do'anraviir, c'est la défiance. Une courte guerre civile avait opposé plusieurs clans, des pro-Estybril aux partisans de la migration. Les premiers l'avaient emporté. Le peuple tout entier regarde maintenant son Chef du Conseil ainsi que les autres membres du dis conseil, d'un œil méfiant. Comment faire confiance à un chef qui a fait la guerre à son propre peuple pour une cause perdu.
Certains clans, parmi lesquels le clan Eskiath défait lors de la guerre civile, réclament maintenant la départ d'Ybas Beonien. Les anciens, après avoir reçu les chefs de clan, assurent qu'il n'y aura pas de seconde guerre civile.
Pour le peuple, une chose est sur le Conseil et son Grand Chef seront scruté. Pour le Clan Eskiath, un retour au pouvoir pourrait se dessiner.
Chronique Do'anraviir II
La grande salle du conseil se remplissait peu à peu. Les chefs de clan prenaient place autour de la grande table. Les anciens étaient déjà arrivées, ils représentaient la sagesse du peuple Do'anraviir et tranchaient quand les chefs étaient indécis ou en profond désaccord.
Dans un coin de la pièce un jeune adolescent remettait quelques bûches pour alimenter le feu. Il sortit une foi son travail terminé.
Pigrod Mornemer, Pikard Noirbord, Fincesir Grinak, Jakert Hidash et Beorembor Vrigar, les chefs des principaux clans venaient de s'installer. Les chefs de plusieurs clans mineur étaient déjà là. Chaque chef avait une voix au conseil, mais la puissance et la renommé d'un clan faisait la différence au moment de voter à main levée. Des clans plus petits étaient souvent influencés.
Daullath Ulalis, petit et trapu, chef d'un clan mineur venait d'entrer dans la pièce.
« Par les Dieux, regardez-moi cette bande de vielles canaille. Si le sujet n'était pas aussi important nous nous serions fait pété la pense et retourné la tête à la vinasse ! »
« Prend place Daullath du clan Ulalis, pas le temps de plaisanter aujourd'hui ! » Lui rétorqua d'un ton sec, Pigrod chef du clan Mornemer.
L'arrivant alla s'asseoir penaud au sein de l'assemblée.
Thaniel Eskiath, fils du chef rebelle exécuté et neveu d'Aodalf lâchement tué lors de l'attaque du tournoi sanglant, entra à son tour. Les discussions s'arrêtèrent. Thaniel les salua, et alla s'asseoir sans plus de cérémonie.
Vint ensuite le Grand Chef du conseil, Ybas Boenien, le même silence l'accueillis. Il sentit les yeux pleins de suspicion voir de haine de certain des convives. Il prit place en bout de table ou est la place du Grand Chef.
« Nous pouvons commencer ! » Lancèrent les anciens.
« L'assemblée des Clans Do'anraviir est réunis ce jour pour examiner la requête déposée par les clans Eskiath, Mornemer et Noirbord. Celle-ci demande l'élection d'un nouveau Grand Chef et le départ en exil d'Ybas du clan Beonien pour trahison envers son peuple. Les faits suivant son reproché à Ybas :
trahison en ayant décidé, sans consulter l'assemblée, de maintenir son soutien à l'Empire d'Abrasil malgré la défaite, d'avoir quitté la Confrérie des Marchands contre l'avis d'une partie du peuple et d'avoir ainsi provoqué une guerre civile ayant fait des centaines de morts.
La victoire de ses troupes sur les coalisés a entraîné la mort de Ryngyl Eskiath, exécuté comme chef de la rébellion.
Son fils, Thaniel, ici présent réclame l'exil d'Ybas. Messieurs, et Madame ; » Alyriaa cheffe du clan Frinbure fît un signe de la tête. « Débattons, les anciens trancheront si le conseil n'arrive pas à trouver une solution ou une majorité. » L'ancien se rassit et laissa la parole aux chefs.
Il s'ensuivit un brouhaha général, des insultes, à plusieurs moments, on faillit en venir aux mains. Les débats durèrent toute la journée. Dehors, les gardes et les passants se regardaient parfois incrédule.
« Certains ici veulent ma tête, je n'ai fait que choisir la meilleure voie pour notre peuple, continuer de soutenir Estybril et Abrasil à l'époque était ma façon de protéger le peuple du Royaume d'Okord qui nous avait longtemps exploité. C'est le clan Eskiath et ses alliés qui ont déclenché les combats et qui sont donc responsable de la situation qui a suivi. Je remets mon âme entre les mains des Dieux. J'accepterais la décision de l'assemblée, mon frère Ygard se tient prêt à prendre la direction du clan Beonien et acceptera aussi le verdict. » Ybas, alors debout face à toute l'assemblée, se rassit la mine déconfite.
Les ultimes discussions reprirent avant le vote.
Le vote avait été différé de plusieurs jours, le temps que les chefs de clans, les membres des familles les plus influentes et les anciens puissent tomber sur un consensus.
Surtout, les anciens redoutaient des effusions de sang. Pendent ce temps le Baron Ybas Beonien continuait de représenter son peuple au sein de l'Empire et participait même au premier tournoi impérial depuis que le trône était occupé par K-tåås Trøf.
Un rumeur était arrivé jusqu'aux terres Do'anraviir, Ybas avait perdu son sang froid dans la salle du trône impérial, molesté avec ses hommes un garde et jeté son arme au pied du trône impérial.
L'incident diplomatique, une histoire de paiement d'impôt non pris en compte, avait été réglés de façon plus ou moins pacifique par le nouvel Empereur magnanime.
Nul doute que cet incident influerait sur le vote qui allait suivre.
Les anciens avaient réuni les chefs de clans, le clan Beonien était représenté par la femme d'Ybas, Igrâne, ce dernier étant au tournoi.
"Cheffe et chefs de Clan, représentant-e-s des familles les plus influente, les anciens sont arrivés à un avis. Nous pensons qu'Ybas doit quitter ses fonctions de Chef du Conseil. Partir en exil ou pas lui revient. À vous de voter, vous êtes libre de suivre ou non notre avis." Le plus vieux des anciens se rassit.
À main levée, les votants votèrent massivement pour la proposition des anciens a une nuance prêt, le clan Eskiath et ses alliés exigèrent le départ en exil d'Ybas en Abrasil.
Igrâne inclina la tête, "Mon clan se pliera à l'avis des anciens et au vote du conseil." Elle eue à peine terminé qu'un jeune et fougueux guerrier cria dans la pièce.
"Moi, Illias Beonien, membre du clan Beonien refuse ce vote scélérat. Vous avez été achetée par Okord et par les dieux des enfers. Vous entendrez parler de moi." Il quitta la pièce.
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Dans les jours qui suivirent une partie des guerrières et guerriers Beonien fidèles à Illias attaquèrent différents clans qui avaient voté la destitution de leur parent.
Thaniel Eskiath, nouveau Chef du Conseil, menait la chasse aux rebelles. Quant à Ybas, il avait reçu une missive lui indiquant son départ en exil avec sa famille pour Abrasil sitôt le tournoi terminé.
Une forêt humide.
C'était une taverne en pleine forêt, ou plutôt une sorte de chaumière coiffée d'un épais toit de paille que les hivers et les pluies n'avaient toujours pas arrachée. Un talon botté écrase puissamment la boue qui borde la construction et où gisent des porcs. Ce talon s'enfonce dans la boue en faisant crisser le cuir, et élance devant lui une jambe musculeuse qui, à son tour, fait subir à la fange l'impact d'une botte éperonnée. Et rapidement se détache une silhouette qui avance vers la taverne avec décision, bientôt suivie d'autres ombres aussi déterminée.
La porte de la chaumière s'ouvre et fait s'échapper des panaches de l'atmosphère viciée qu'elle cloisonnait.
Les clients habituels, tous avinés, soulèvent leurs grosses paupières collantes en directions des visiteurs. Qui sont-ils ?
Il y a un jeune garçon, peut-être quinze ans : il a une gueule d'hyène et des cheveux noirs bouclés, une mâchoire qui rappelle un piège à loup. Les autres hommes qui le rejoignent et entrent dans la taverne sont pour ainsi dire ses gorilles, ses serviteurs.
- C'est qui ces guignols ? éructa un client affalé contre une table.
- Bien le bonjour, déclare l'étrange garçon. Je n'irai pas par quatre chemins. Moi et mes amis cherchons un dénommé Noras Beonien.
Tous les regards se superposèrent sur le visage d'un gros homme moustachu qui cligna les yeux en entendant son nom, puis revinrent aux mystérieux visiteurs. Le patron de la taverne fit tonner sa voix caverneuse :
- Et on peut savoir c'que vous lui voulez ? Z'êtes qui d'ailleurs ?
Les mains de tous les clients empoignèrent les manches de leurs épées. Les hommes en cuir noir et le garçon, eux, restèrent calmes.
- Je suis soulagé, admit le garçon avec un sourire. Votre réaction m'indique que Noras Beonien est ici et que vous le protégez.
Le garçon écarta les bras dans un geste théâtral. Et bien, considérez qu'il est maintenant retenu en otage. Livrez-le nous sans histoire je vous prie.
- Raclure ! Hurla toute la taverne. On n'obéit pas à un gamin d'étranger qu'a pas encore mué ! Toutes les lames jaillirent de leur fourreau. Noras Beonien lui-même s'avança et cracha en fronçant les sourcils :
-Vous bossez pour les Eskiaths, hein ? Ces gros traîtres ? Il se retourne vers toute la taverne. BUTONS-LES TOUS !
Les hommes en noir n'eurent même pas à dégainer leurs épées. Quand tous les clients saouls se jetèrent sur eux, ces serviteurs en cuir, calmement, arrachèrent au sol leurs tables pour les écraser sur les assaillants titubants. Ils coinçaient agilement au vol les lames des serviteurs Beoniens dans les sangles de leurs propres ceintures qu'ils tenaient à la main. Une fois que tous les visages avinés furent réduits en charpie par des coups de semelle cloutée, le garçon, qui n'avait pas bougé, se tourna vers une silhouette saucissonnée par les liens et les cordes : c'était Noras, furieux, qui était désormais ligoté et bâillonné. Ce dernier jurait dans son bâillon, attaché et contraint qu'il était par des cordes serrées et devant le spectacle de la taverne saccagée. Alors le garçon fit un pas en avant, présenta sa main gantée comme pour la lui serrer poliment, et avec un sourire angéliquement sadique, il déclara :
- Gotthold Von Festung, noble sans terre, enchanté !
***
Un château surplombant la brume.
Illias Beonien ne reçu pas de demande de rançon, non. Il reçu en revanche l'aimable visite de seulement une dizaine de cavaliers vêtus de cuirs qui stationnèrent sur leurs bêtes devant le pont levis refermé de la forteresse des Beoniens. D'ailleurs Illias Beonien avait donné l'état de siège et chaque soldat était sur le pied de guerre. Tous les arcs étaient bandés, les lances et les javelots avaient déjà l'élan qui leur ferait traverser un crâne ou une cuisse : un véritable essaim de piques dressées menaçait Gotthold et ses quelques cavaliers qui attendaient calmement en bas. Mais les Beoniens ne tireraient pas, ça non. Car Gotthold tenait en otage contre lui, amoureusement, sur son cheval, le cousin d'Illias Beonien bâilloné : Noras Beonien contre la gorge duquel était posée une dague.
- Descendez parlementer, cria Gotthold à Illias. Venez récupérer votre cousin !
- Je ne parlemente pas avec les adolescents, répliqua sèchement Illias. Qui êtes-vous, étrangers, bon sang ? Et puis vous me prenez pour un abruti, non ? Illias sourit devant le ridicule de la situation. C'est un piège destiné à nous faire ouvrir notre pont-levis !
- Absolument pas ! Gotthold fit signe à sa garde de serviteurs de s'éloigner, lesquels s'exécutèrent immédiatement. Le garçon désarçonna ensuite son otage sans ménagement et le laissa s'écraser dans la boue dans un juron. Mais une laisse reliait toujours l'homme couvert de cordes allongé sur le sol, à Gotthold qui était à cheval. Un cavalier promène son ver de compagnie.
Voyez-vous j'ai très, très faim. La gueule d'hyène de Gotthold se leva vers les remparts pour croiser le regard d'Illias. La mâchoire au sourire carnassier donna plus d'impression au propos. Mais alors une faim terrible. Après tout ne suis-je pas d'une maigreur extrême ?
- Que veux-tu, chien ? beugla Illias que ce jeu rhétorique rendait furieux.
- Echanger mon otage Noras contre toutes vos réserves de nourriture, dit simplement Gotthold.
Illias comprit enfin.
C'était donc ça ! Cet étrange adolescent et ses hommes n'étaient que de simples routiers spécialisés dans la spéculation sur le baril d'orge. C'était d'autant plus frappant que la valeur de la nourriture dans cette province avait grimpé en pente aigüe durant la guerre civile entre ceux qui voulaient rester en Abrasil et ceux qui rejoignaient Okord. De simples marchands aux méthodes douteuses, des crapules, du gibier de potence, qui a fait du chantage son outil premier. Illias se rassura, il n'était pas le seul à qui cela arrivait. Les bandits audacieux de ce genre pullulaient, qui prenaient en otage des notables pour demander des conditions ou des marchandises de valeur.
- Si ce n'est que ça, ria Illias, prenez toute notre bouffe si ça vous amuse ! Nous serons réapprovisionnés immédiatement sans problème car cette place forte et bien reliée ! Vous êtes des bandits et sitôt mon cousin rendu, j'enverrai ma cavalerie vous rattraper et vous pendre.
- Tout le pari de ma situation, concéda Gotthold, repose effectivement sur l'espoir que nos montures soient plus rapides que les vôtres messires Illias ! Le garçon émit à nouveau un sourire angélique auquel répondit Illias par un gloussement. Comment des bêtes chargées de tonneaux de nourritures pourraient-elles aller plus vite que ses chevaux de guerre ?
- Alors marché conclu, tonna Illias.
Pendant une bonne heure, le pont-levis resta baissé et les serfs chargèrent toute la nourriture du Fort d'Illias sur le dos de dizaines de mules attelées aux chevaux des serviteurs de Gotthold. Et aussitôt que le dernier baril fût hissé, le garçon trancha avec sa dague la laisse de son otage, et dans un nuage de fumée, le troupeau des mules, les gorilles en cuir et Gotthold s'enfuirent au grand galop.
- Rattrapez-les, hurla Illias tandis qu'il libérait son cousin de ses cordes.
La cavalerie des Béoniens quitta le fort à la poursuite des bandits.
Mais.
Ce DEVAIT être un piège, depuis le début, n'est-ce pas ? Il est malin le p'tit, non ? Ou ce sont juste ses adversaires qui sont complètement cons ? Qu'est-ce qui couille ? Cela flotte dans l'air, le parfum vicié mais triomphant, comme la charogne glorieuse d'un dragon qu'un grand guerrier a terrassé : le parfum de la malice. Il y a peut-être un peu de son père dans le gamin. Noras, dès qu'il eut les bras libre, arracha son bâillon et hurla sur son cousin Illias :
- RAPPELLE TA CAVALERIE, PAR LES DIEUX ! C'EST UN PIEGE !
Au même moment, dans un fracas organique et un bruit d'os broyé, s'écrasa entre Illias et Noras un cadavre de vache.
Là.
Comme ça.
Puis une autre vache projeta des tuiles de terre cuite dans les fossés quand elle tomba sur la toiture du donjon de la forteresse. Et puis encore une autre répandit ses entrailles dans la haute-cour lors de son impact avec le sol. Il pleut littéralement des cadavres de bovins. Par centaines. Ils noircissent le ciel de points véloces qui s'écrasent sur le château et sur les soldats.
- Mais c'est quoi ce bordel putain ? bégaya Illias abasourdi.
- Trop tard, s'époumona le cousin Noras avec rage. FERMEZ LE PONT-LEVIS ! Tous à l'abris dans le château !
***
Gotthold s'avança vers Thaniel Eskiath. Ils étaient sur un promontoire duquel on voyait le château Beonien assiégé. Des centaines de catapultes des armées Eskiaths envoyaient des charognes sur l'édifice dans le but d'y faire naître la contagion des miasmes de la pestilence. Le château serait très vite infecté. Qu'était devenue la redoutable cavalerie Beonienne qui coursait Gotthold et son curieux troupeau ? Empalée aussitôt sur les lances des soldats Eskiaths embusqués dans la forêt bordant le fort.
Gotthold avait été l'appas depuis le début.
- Et voilà, dit Gotthold à Thaniel, sur le ton enfantin de l'élève qui rend un devoir. Je vous livre Illias et son cousin pris au piège exactement dans le même château. Desormais leurs vies sont entre vos mains. Enfermés entre ces murs sans aucune nourriture. Sans aucune cavalerie. Assiégés par vos soins.
- Et la maladie s'ajoutera bientôt à la famine, ajouta Thaniel d'un air songeur. Merci jeune homme. Je suis étonné qu'une dizaine d'hommes avec leurs chevaux et un troupeau de mules aient pu menacer un clan entier. Je vais maintenant pouvoir mettre fin à l'instabilité entre les clans Do'anraviirs. Thaniel hausses les épaules. Il s'agissait juste de les empêcher d'attaquer ma famille et celles des autres clans dans les luttes d'intérêts du conseil. On a pas besoin d'une nouvelle guerre civile, les guirlandes de pendus suffisent à nos forêts. Mais en parlant d'intérêt, quel est le vôtre ?
- J'ai rempli ma part, affirma soudain Gotthold très sérieusement. Remplissez la vôtre. Gotthold s'éloigna au galop. Le jeune garçon allait disparaître avec ses mystérieux serviteurs quand il précisa le sens de ses propos :
Aidez-moi à tuer Waltz !
Les chroniques Do'anraviir se faisaient plus rares, ces derniers temps, Thaniel du clan Eskiath avait remporté l'élection après avoir défait par les armes Illias du clan Beonien.
Les Eskiaths tenaient leur revanche, les Beoniens qui avaient survécu jurèrent de se conformer aux souhaits des anciens et de reconnaître Thaniel.
Plus aucun clan ne semblait vouloir remettre en question le pouvoir de Thaniel. Ni la domination des Eskiaths. Surtout depuis la grande victoire obtenue grâce au stratagème et au génie d'un étranger, Gotthold Von Festung un chevalier sans terre à la tête d'une troupe de routiers.
Thaniel avait également reçu depuis le soutien du suzerain des terres sur laquelle les Do'anraviirs étaient installées, le Vicomte Waltz.
Le nouveau chef du conseil Do'anraviir semblait passer beaucoup de temps à converser avec un sergent que Gotthod Von Festung avait laissé en ambassade auprès de lui.
L'unité du peuple retrouvé, un nouvel allié, une allégeance envers un suzerain réaffirmé, Thaniel pouvait à présent mettre son épée au service du Roi d'Okord, ou d'un autre dessin.
Chronique Do'anraviir III
L'hiver avait été terrible, guerre, température plus basse qu'à l'accoutumé. En ce début de printemps, les cultures des Clans Do'anraviirs étaient décimées. Le bétail qui avait survécu, famélique, ne pouvait suffire à nourrir la population.
Le Grand Conseil avait dû prendre une décision rare, autoriser les razzias sur des territoires voisins. Les Clans Noirbord et Mornemer, ainsi que le Béoniens désireux de se racheter, lancèrent une série de raids sur les fiefs du Vicomte Vince. Les villes de "Guerre" et "Attila" furent assiégés, et pillées. Ces deux villes se situent dans la province de Bestagen-LinkeStaat du Royaume d'Okord. La résistance des hommes du Vicomte fut limitée et brève.
Les Do'anraviirs ramenèrent des richesses, et surtout de la nourriture. Thaniel Eskiath et le Grand Conseil devant cette victoire facile décidèrent d'entreprendre d'autres raids. Ainsi, un peuple de chasseur et d'agriculteur devint un peuple de pillard.
Chronique Do'anraviir IV
Les raids se poursuivaient sur la province de Blancpic, le nombre de villages et de villes brûlés se comptaient par dizaines. Des hordes de guerrières et guerriers Do'anraviirs se déversaient sur la région depuis très longtemps déjà. Sous le commandement de Thaniel du clan Eskiath, le peuple avait pris goût à la guerre et au pillage.
Pour Thaniel, la chasse et l'agriculture ne pouvaient plus suffire à faire de son peuple une puissance future. Ses ennemis devraient craindre les Do 'anraviirs. Dans les provinces limitrophes du pays Do'anraviir la seule évocation de ce nom faisait peur aux paysans.
Plusieurs Seigneurs, dont le vicomte Arnalkolo, avait en vain tenté de stopper ces raids. Leurs armées gisent maintenant sur le sol du champ de bataille ou dans les ruines des bourgades.Gotthold Von Festung, noble sans terres et chef d'une compagnie de Mercenaires, aurait été aperçu aux côtés du Chef Thaniel. Sa tête aurait été mise à prix dans plusieurs provinces.
Chronique Do'anraviir V
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