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Peu à peu la salle d’audience du Royaume retrouvait son calme après les échanges sur l’affaire apportée par Sametue. Le Prince Morgan fit signe à ce dernier de le rejoindre.
« Il est temps Sametue, nous avons beaucoup à faire, lorsque vous reviendrez ici chacun ne verra plus en vous ce titre de Félon. Vous avez choisi de vous comporter loyalement et avec honneur depuis quelques temps déjà il est maintenant l’heure. »
Les deux hommes s’éclipsèrent et regagnèrent les écuries et leurs montures. Leurs gardes personnelles avec eux ils entreprirent ensemble la longue route qui devait les mener loin dans l’Est des terres du Duché d’Arald. C’était l’occasion pour eux de partager du temps ensemble, les occasions se faisaient rares avec toutes les préoccupations qui assaillent la vie des Seigneurs du Royaume. Les longues heures de route se prêtaient cette fois à de profondes discussions.
Enfin la cité de Cancale était en vue, dans la province d’Eycupach gouvernée par le Comte Dyur. Les ordres donnés en milieu de journée la veille portaient leurs fruits : les armées de Sametue et du Prince s’étaient regroupées et un grand campement militaire se dressait aux abords de la ville. Les deux Seigneurs entrèrent dans la ville, salués par la foule intriguée et en liesse de voir deux des Seigneurs du Duché en ces lieux.
Ils ne se posèrent pas bien longtemps car le campement barbare repéré en les terres de Dracangia, plus à l’Est encore, n’attendrait pas. Et ce campement avait un rôle important à jouer, Sametue devait y gagner les lettres de noblesse qui lui permettrait de se racheter définitivement aux yeux du Royaume. Le Prince ordonna aux troupes de se mettre en route et les deux armées partirent en direction de Dracangia, la mystérieuse province du Vicomte Jeyangel.
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Aux devants des armées, à cheval, le Prince et le Félon fixaient les palissades érigées par le barbare Mikela le hargneux. Le Prince se tourna vers Sametue :
« Voilà mon cher. Notre devoir envers le Royaume est de chasser ces barbares qui pillent nos terres. Cette fois je ne prendrai pas le commandement des armés, c’est votre bataille, celle qui déterminera votre valeur et vos mérites. Mes armées sont vôtres car depuis le début j’ai foi en vos talents et je crois en votre destin. Donnez le signal. »
Sametue, acquiesça de la tête et fixa à nouveau le campement adverse, sentant un peu d’anxiété traverser tout son corps. Il connaissait l’enjeu et il savait qu’il devait passer au-delà, montrer à son Prince quel Seigneur il était réellement.
Sametue leva son glaive et cria la charge. Les cavaleries prirent le galop tandis que les archers décochaient leurs flèches mortelles pour effectuer un tir de barrage sur l’ennemi. Le combat fut rude et le choc entre les cavaleries terrible. Le Prince Morgan demeurait un peu à l’écart, encadré par une escouade de chevaliers, tandis que Sametue s’afférait au cœur de la mélée, accompagnant ses soldats jusqu’au bout.
Morgan observait. « Il est vraiment dans son combat, quel vaillant guerrier ! Comment maintenant lui refuser ce titre auquel il n’osait même espérer prétendre il y a peu ? Quel travail accompli, et quand je vois maintenant ce qu’il est devenu… Ce titre ne sera que temporaire, bientôt ses provinces verront en lui bien plus qu’un Chevalier ».
La bataille, bien que sanglante, ne dura pas très longtemps. Rapidement les forces barbares mises sur le reculoir cédèrent, laissant les armées d’Arald pénétrer dans le campement. Le Prince Morgan rejoignit Sametue afin de le féliciter de cette victoire.
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Ergal, capitale du Prince Morgan Ier, les décorations de fête étaient de sortie. La plupart des Seigneurs d’Arald se tenaient debout, dans la cathédrale, aux premiers rangs, idéalement placés pour voir l’adoubement.
Le Prince Morgan en tenue d’apparat fit signe à Sametue d’avancer. Ce dernier s’approcha et s’agenouilla. Il prononça les paroles de son serment d’allégeance. Le Prince Morgan saisit alors son épée de la main droite et la pointa vers le haut.
« Sametue, en tant que Prince du Royaume et Grand Duc du Nord, du Duché d’Arald, j’ai le pouvoir de faire de toi un Chevalier. Chevalier du Duché d’Arald, Chevalier de ton Prince et Chevalier du Royaume d’Okord. Dorénavant la honte et l’opprobre qui ont été jetés sur ton nom seront oubliés. Lors de la bataille contre le barbare Mikela le hargneux tu as prouvé encore une fois ta valeur et je suis fier de t’avoir à mes côtés et maintenant de t’avoir comme Chevalier. Car je te fais Chevalier ce jour ! »
Le Prince Morgan accompagna ces dernières paroles d’un geste de son épée sur les épaules du Chevalier Sametue et reprit :
« Les terres qui t’ont été confiées te sont renouvelées et je te nomme Baron d’Isgard et de Beren. »
La cérémonie se termina sous les applaudissements nourris des Seigneurs présents ainsi que des habitants venus voir l’adoubement. Le Prince Morgan déclara alors qu’il était maintenant temps de laisser place aux festivités !
Dernière modification par Morgan (2015-03-03 11:18:58)
Merci mon Prince pour ce beau récit.
C'est pour moi un grand honneur de vous servir. Et c'est aussi un honneur que de montrer que l'on peut-être Félon et passer directement Baron après avoir remonté un négatif de près de 19'000 points d'honneurs.
Ce fut un plaisir que de mener cette bataille!
Un jour, il allait falloir trouver un système pour organiser tous ces imprévus...
Enfin, celui-ci était plutôt joyeux, le Vicomte n'allait donc pas s'en plaindre.
Quelques temps plus tôt Jeyangel avait reçu un pigeon lui annonçant que le Prince, et Sire Sametue, viendraient en Dracangia afin de "nettoyer" un camp barbare proche.
"Encore un pigeon poussif", s'était amusé le Vicomte, observant déjà le combat à travers le prisme avant l'arrivée du volatile.
Quelques jours plus tard, il était donc à Ergal, afin de célébrer l'adoubement de Sametue.
Lorsque vint son tour - l'opportunité car tout le monde souhaitait le féliciter - de serrer la main du Baron, Jeyangel lui dit:
"Eh bien... Je suis ravi pour vous, vraiment! Et pour moi, aussi. Car désormais, je peux enfin vous nommer par votre titre!
Plus sérieusement, je dois vous avouer que je n'ai pas toujours vu d'un bon œil que nous partagions la même bannière. Mais maintenant, je pense que cela commence à avoir un sens."
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