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#1 2017-11-26 12:23:48

Hans Von Festung

Trahir la reine du rêve, pour en émerger.

thème : https://www.youtube.com/watch?v=_4LfQUQFPfc

Le choc avait été très rude. Les tribuns
Et les centurions, ralliant les cohortes,
Humaient encor dans l'air où vibraient leurs voix fortes
La chaleur du carnage et ses âcres parfums.
D'un œil morne, comptants leurs compagnons défunts,
Les soldats regardaient, comme des feuilles mortes,
Au loin, tourbillonner les archers des Phraortes ;
Et la sueur coulait de leurs visages bruns.
C'est alors qu'apparut, tout hérisse de flèches,
Rouge du flux vermeil de ses blessures fraîches,
Sous la pourpre flottante et l'airain rutilant,
Au fracas des buccins qui sonnaient leur fanfare,
Superbe, maîtrisant son cheval qui s'effare,
Sur le ciel enflammé, l'Imperator sanglant.

José-Maria de Heredia, Soir de Bataille – Les Trophées

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Aeglos [162x45]
Saedor, 26ème phase de l’hiver de l’an XI de la 17ème ère

Le silence de l’aube.

Les hommes étaient agglutinés sur les sentiers rocailleux. Putain d’Ironie. Et dire que tout avait commencé ici. Le Pays de Karan. Un sourire triste imprime sur son visage une expression nostalgique. Rien de tout cela ne serait arrivé si ces abrutis de samariens n’étaient pas venus coloniser un trou perdu, que les neiges et les barbares avaient jusqu’alors ravi à la noblesse civilisée.

Hans huma l’air salé. Ça sentait le thym aussi. Il avança la main droite, paume ouverte vers un ciel chargé de brume, qui lui renvoyait une désapprobation quasiment divine. Il sentit le poids du pommeau qu’un serviteur y déposa. Hans huma l’air salé, peut-être pour une dernière fois. Autour de lui, compagnons, serviteurs, chevaliers et lieutenants dégustaient un silence de vivant, pas celui de la mort qui renvoie à l’état d’objet, non. Ce silence. Silence de conscients scrutant avec des petits yeux étroits la mort qui les attend. Silence avant l’ultime tempête.

- On me traitera comme un monstre pour ça, souffle-t-il. Puis, il gonfle sa gorge d’un cri immense, une ode impossible au dynamisme vivant, au combat, à la conscience, qui remplit immédiatement les milliers de lignes de piques miroitant le brouillard ambiant : l’entièreté des vétérans Festungiens, parés comme pour un mariage somptueux et éternel avec la souffrance et l’oubli, crièrent ensemble. Tous étaient couverts d’or, d’argent, d’acier pour fêter ce dernier combat.

Alors, geste habituel dont il ne connait plus la provenance, il tire l’épée majestueuse. Et il ferme sa visière avec la pointe de celle-ci. Des milliers de becs de fer l’imitent, et l’on voit désormais des bêtes mécaniques dans ces plaines cotonneuses.

Au loin Aeglos, fortin Araldien où dort sa majesté, ne croit plus aux manœuvres militaires innocentes d’un allié : les cloches jettent dans les falaises des cris de détresse. On ose attaquer par surprise sa Polémarque.

La première vague de fantassins se plonge dans une mort immédiate, enveloppée dans un linceul de flèches enflammées. Les huskarls suivent les pas d’Yggnir à travers les projectiles jusqu’aux pieds d’Aeglos.

La chevalerie, défilé d'armures mené par Hans en personne, se heurte aux cavaliers d’Arald. Panier de lances entrecroisées dans un tumulte bruyant, cavalcades meurtrières. Chaque horde sème de ses morceaux de chevaux à travers les plaines.

Des échelles immenses rampent soudain sur les parois granitiques du château. Beaucoup tombent, peu arrivent au sommet. Des tours de bois s’écrasent contre les murailles dont les bases sont martelées par des béliers. De l’autre côté du sentier, la cavalerie Araldienne à l’extérieur tente une sortie. Ils sont en infériorité numérique de toute part, pense Hans. Nous ne pouvions pas mieux attaquer. Sans notre précieuse informatrice, ma quête aurait été compromise. Nous lui devrons beaucoup.

Bientôt, la bâtisse enflammée qui abrite Eugénie Morgan d’Arald cède. Les nuages matinaux pleurent cette intrusion dans la maison de la Polémarque.

***

- Il faut que cela fasse un beau feu.

Au milieu du donjon d’Aeglos trône sa majesté, attachée. Le courage l’abrite dans une coquille de silence. Elle n’est pas de ces prisonniers fous de peur que la défaite et la captivité rendent hystériques de questions et de reproches pathétiques. Elle porte, protectrice et tendre, ses mains attachées à son ventre. Enceinte ?
On réunit buches et bois pour le feu. Alors tous les soldats se mettent en cercle. Quelque chose d’autre est en train de se passer. C’est une cérémonie, c’est le sacrifice d’une déesse par les hommes de boue. Un moment où tout bascule. Et le diable contemplateur arrive.
Il s’avance jusqu’à la prisonnière.

- Après tout ce que Arald a fait pour vous… La trahison n’est même pas adaptée pour qualifier cela.

- Vous êtes le consensus Eugénie. Lui murmure Hans avec un sanglot dans la voix. Vous êtes la jonction entre Ciemnota et nous. Vous avez stabilisé le royaume, évité la guerre entre les empires, permis l’interdépendance positive grâce au commerce avec le prévôt Achemond Bonh. Votre dynastie est l’un des piliers de ce monde : l’ère de jeu de ses déclinaisons conscientes.

Lui.

Vous.

Matrice de son concept de personnage. Dieu sadique.

Moi, reprend-t-il, je vais arrêter tout ça. Mettre fin au cycle fanatique. Depuis le début je manœuvre dans ce sens. Ce n’est pas qu’une simple vengeance pour l’annexion du Pays de Karan.

Eugénie voit soudain Hans partir en quête de la Horde, et revenir quelque mois plus tard, diffèrent. Elle le revoit envoyer Nürtic de la Plaine du Dragon sur le régiment ennemis durant la délégation. Elle regarde la cuisse de Nürtic qui se tient à côté de Hans. La blessure. C’était évident depuis le départ. Hans a indiqué aux Déomuliens où et comment attaquer la délégation. Son comportement étrange devant l’empereur, et comment il avait disparu dans la foule. Hans qui a pris des terres de Carovar, et se les ai fait reprendre par Déomul sans broncher : des frontières trop proches. Un antagonisme exacerbé entre les deux empires. Des scandales d’espionnages. Et maintenant ça. Tuer un polémarque au nom de Déomul. Les captures de rois okordiens sont choses courantes, et l’empereur n’en a cure… Mais un régicide. Envers la première négociante. Sa représentante. On retrouvera chez Hans, partout, des preuves ostensibles de ses collusions.

- Okord doit sombrer, Morgan. Car rien de tout ce qui nous entoure n’existe.

Comprenant qu’elle ne pourra pas négocier avec lui, une larme de colère scie sa joue. Elle balbutie, fronçant des sourcils de rage:
- Vous êtes complètement fou.

Alors il avance furtivement la tête et lui vole un baiser d’Adieu.

- Des lèvres de Polémarque. Il rêve un instant, grisé, puis tourne le dos à Morgan et quitte la pièce. La Polémarque impuissante, sur son trône de bois prêt à être incendié, le regarde disparaître sous les voûtes de pierre d’Aeglos. Un écho porte ces derniers mots : Je me rends en Österlich, finir ce que j’ai commencé. Par ailleurs, je crois savoir qu’une de vos grandes amies tenait à assister à votre départ.

Une femme encapuchonnée apparaît.


De loin, les bergers du matin voient la fumée qui s’échappe doucement du Donjon d’Aeglos. Il neige.

Dernière modification par Sanglant Von Festung (2017-11-26 12:33:31)

#2 2017-11-26 22:16:50

Eugenie Morgan

Re : Trahir la reine du rêve, pour en émerger.

Une grande détresse se lisait dans le regard d'Eugénie tandis que les flammes commençait à monter le long des bûches et que la chaleur se faisait déjà fortement sentir. Quelques heures auparavant elles écrivait encore des missives pour donner ses directives de Polémarque. Comment pouvait-elle imaginer pareille trahison ? Et Hans qui ne lui laissait aucune chance...

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La douleur commençait déjà à être insupportable quand Eugénie vit s'approcher une silhouette familière. La Dame ota la capuche qui dissimulait son visage, ses yeux fixaient la condamnée sans laisser paraître la moindre émotion. Même la satisfaction d'avoir pu précipiter la chute de celle qui lui barrait le passage depuis son plus jeune âge ne transparaissait pas. Eugénie, il n'y en avait que pour Eugénie, même son père ne parlait que d'elle ou du Duc Morgan. Celà aura prit le temps qu'il fallait mais depuis le retour de la Damoiselle d'Arald en Okord, elle savait qu'un jour elle aurait enfin sa chance, sa revanche. Maintenant Arald lui tendait enfin les bras ! Mais il restait encore un travail à terminer... Arald ne devait plus avoir d'héritier !

" Lady Summer ! , s'écria Eugénie dans un dernier râle!"

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Dernière modification par Eugenie Morgan (2017-11-26 22:17:46)

#3 2017-11-26 22:51:11

Merlin

Re : Trahir la reine du rêve, pour en émerger.

Merlin et ses gardes loup accompagnés du vicomte Wrathen s’engouffrèrent au grand galop dans la citadelle.

Partout régnaient mort et désolation. Déjà Merlin donnait les ordres pour sécuriser le périmètre, nulle trace des agresseurs.

La sécurité assurée il se mit à la recherche d'Eugénie aidé par Lucifer. Le loup grâce à son flair ne tarda à retrouver la trace d' Eugénie. Il s'arrêta devant un lourde porte poil hérissé en grognant.

Merlin - Calme Lucifer

Il tira son épée et enfonça la porte d'un coup d'épaule.

Lady Summer se tenait au centre de la pièce devant une forme allongée sur une table. Une odeur de chair brûlée flottait dans la salle.

Merlin s'approcha doucement le corps devant lui était méconnaissable, il s'agenouilla et regarda droit dans les yeux Lady Summer.

Merlin - Ne me dites pas qu'il s'agit de Morgan!

Lucifer se mit à hurler à la mort. Merlin avait compris.

Un profond désarroi se lisait sur son visage, il fallait mettre Maël a l'abris.

Dernière modification par Merlin (2017-11-27 00:11:31)

#4 2017-11-27 12:02:57

Lady Summer

Re : Trahir la reine du rêve, pour en émerger.

Lady Summer restait pensive devant le corps sans vie de la Dame d'Arald. Nul chagrin en elle mais plutôt une sourde colère, Maël demeurait introuvable. Avant l'arrivée de Merlin elle avait pu faire fouiller tout le château, torturer les plus fidèles servantes d'Eugénie, mais rien aucune trace de l'enfant, aucun indice permettant de savoir où il pouvait se trouver. Peut-être que la présence du Père de l'héritier juste à côté d'elle était l'occasion...

Elle se tourna vers Merlin dont le visage trahissait une profonde tristesse. Elle posa une main sur son épaule et le fixa, d'un air compréhensif :

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" Merlin, tout comme vous je suis dévastée ! Eugénie ne méritait pas ça. Maintenant nous devons faire face, il faut mettre Maël à l'abri, je m'inquiète car il n'est pas au chateau. Savez-vous où il se trouve ?"

Dernière modification par Eugenie Morgan (2017-11-27 12:03:58)

#5 2017-11-27 16:12:50

Merlin

Re : Trahir la reine du rêve, pour en émerger.

La main sur son épaule ramena Merlin à la réalité.

Il planta ses yeux dans ceux de Lady Summer.

Merlin - Maël est en route vers...

Merlin sentit Lucifer derrière son dos et son grognement sourd si le loup se comportait de cette façon s'est qu'il y avait danger.

Merlin - Il est en sécurité ne vous inquiétez pas Lady Summer

Maintenant je vous prie laissez moi seul avec Morgan. Doucement mais fermement les gardes Loup firent sortir Lady Summer de la pièce.

Puis deux gardes loup se postèrent devant la porte armes au clair.

#6 2017-11-28 00:21:26

Elverid

Re : Trahir la reine du rêve, pour en émerger.

"C'est encore loin, Matriarche ?
- Non, c'est juste là-bas... Mais... Syrnn et ses troupes étaient censées se placer en embuscade et non attaquer le fief..."

Elverid eperonna sa monture. Le village de Tête de Pont n'était plus qu'une ruine fumante, où des centaines de cadavres s'étalaient sous la lumière du soleil couchant. Les deux cavalières et leur escorte démontèrent au milieu du champ de bataille et commencèrent à tout examiner autour d'elles.

"Hé, regardez celui-là ! Ce n'est pas le blason du Seigneur Antijaky sur son armure ?
- Oui, tu as raison.
- Il aurait pris la défense du traître ?
- Certainement pas. Il a dû vouloir le capturer, tout comme nous. Tout ce carnage inutile... ce n'est sans doute qu'une gigantesque... erreur."

Ezri ne put pas répondre et se détourna. La veille, un messager Araldien était venu leur apporter l'horrible nouvelle : le Marquis Hans Von Festung s'était retourné contre sa souveraine et avait poussé l'ignominie jusqu'à la brûler vive après l'avoir capturée. Dès lors, Syrrn avait proposé de se lancer à la poursuite du traître. Dès l'aube, elle s'était postée en embuscade au voisinage du fief où il devait arriver en fin de matinée... et n'avait plus donné aucune nouvelle depuis lors.

Elverid s'approcha de son assistante et posa une main sur son épaule.

"Ezri... Rien n'est encore certain pour Syrrn. Continuons les recherches."

La jeune fille acquiesca silencieusement et se remit à arpenter le champ de bataille. Après quelques minutes, elle reconnut, allongée un peu à l'écart, une silhouette familière. Elle se précipita.

"Syrrn !... Matriarche, par ici !"

Elverid s'approcha à son tour et examina la jeune guerrière qui gisait au sol, trois flèches plantées dans le dos.

"Elle respire encore. Faiblement.
- Alors... On peut la ramener au Pic du Hibou pour la soigner !
- Non, le trajet est beaucoup trop long. Elle ne survivrait pas à la traversée du Canal. Conduisons-la plutôt aux Hospices du Prévôt Bonh. C'est à quelques lieues d'ici, et plusieurs de nos herboristes travaillent là-bas."

        *  *  *

Les Dames du Clan du Hibou arrivèrent aux hospices à la nuit tombée. D'abord mécontent, le Prévôt Bonh, lorsqu'il reconnut Syrrn, lui ouvrit immédiatement les portes et lui fit prodiguer les meilleurs soins.
Ezri voulut passer la nuit au chevêt de son amie, puis, vaincue par la fatigue, elle finit par s'endormir sur son fauteuil aux premières lueurs de l'aube. Elle n'ouvrit un oeil que lorsqu'en fin de matinée, Elverid entra sans bruit dans la chambre pour examiner à nouveau sa patiente. En voyant du coin de l'oeil son assistante se redresser sur son siège, la matriarche se retourna vers elle.

"Elle est tirée d'affaire."

Le visage d'Ezri s'illumina enfin d'un grand sourire. Elle se leva d'un bond en voyant bouger la main de son amie.

"Elle se réveille !"

Syrrn entrouvrit les yeux et, sans tourner la tête, regarda autour d'elle. Quant elle vit Elverid penchée sur elle, elle prononça quelques mots d'une voix faible.

"Matriarche... J'ai... échoué...
- N'y pense plus. Tu auras tout le temps de me raconter cela plus tard.
- Non... Je veux raconter maintenant... Tout s'était passé... comme prévu... L'embuscade... les hommes du marquis Von Festung... On s'apprêtait à repartir, et puis... les autres sont arrivés...
- Les hommes du Polémarque Antijaky ?
- Oui...Ils ont attaqué tout de suite... Pas eu le temps... de dire... qu'ils se trompaient.
- Et le marquis ?
- Ce n'était pas lui... Un de ses généraux... avait pris sa place... il a profité de la confusion... pour s'enfuir... J'ai voulu le poursuivre mais... je ressenti une vive douleur dans le dos... ensuite... plus rien..."

Dernière modification par Elverid (2017-11-28 00:22:06)

#7 2017-11-28 19:55:48

Rudeguidon Defoutrecuisse

Re : Trahir la reine du rêve, pour en émerger.

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http://www.epilogue.net/art/20662-mounted-battle


Cela ne faisait pas le moindre sens. Nürtic maltraitait la situation dans sa tête, la retournait et l’écorchait sans cesse, la disséquait, si bien que son crâne était devenu l’office chirurgical d’une idée. Une idée complètement insensée.
On marchait de bon cœur vers une embuscade.

- Rudeguidon ! Ne m’oblige pas à prendre le commandement par la force, bave-t-il. Son poing fait saillir des raies de cuire le long de ses gants tant il presse le pommeau d’or de son épée. Les rumeurs. La détection d’armées ennemies sur nos terres. Et même le bon sens… Tout nous indique que nous fonçons droit vers une embuscade ! Tête de Pont va être le théâtre d’un carnage.

Rudeguidon versa sur son interlocuteur un calme exaspérant. Ce proxénète suant à tête de bougie s'était changé en une chute d’eau douce zen sur laquelle poussaient de paisibles plants de riz. Avec une tendresse presque maternelle, et alors qu’au loin la brume laissait s’ériger de ses volutes les toits d’ardoise de Tête de Pont, il déboucha de ses doigts potelés un pot de miel. Tous deux, Rudeguidon de Foutrecuisse et Nürtic de la Plaine du Dragon, chevauchaient en avant d’une petite armée de retour d’Aeglos. Les hommes étaient changés : la plupart regrettaient de n’avoir pas été choisis pour accompagner le maître Hans en Österlich. Mais tous… Tous suaient une expansion étrange de leur perception. Ils n’existaient plus en tant que personne. Ils se croyaient idée, ils se croyaient personnages. C’était depuis que les flammes crachées par un œil rouge, un œil immense qui murmurait doucement son nom lorsqu’ils dormaient, avait dévoré devant eux la Reine du rêve. Ils s’étaient réveillés.

- Les abeilles sont attirées par le miel. Cette réflexion hors propos accompagna des ongles jaunes couverts de miel sur les lèvres enroulées de Rudeguidon. Nürtic était prêt à tirer l’épée. Il n’allait pas se laisser attraper et, sous la torture, révéler tous les projets de Hans, non. Il faut décapiter ce fou qui va faire s’effondrer le sens de leurs sacrifices. On peut contrôler les abeilles avec du miel. L’éponge suffocante que l’horreur lui a jetée pour visage se souille d’un sourire affligeant. Trop tard. Nürtic jette sa lame hors du fourreau dans un air encore matinal, et l’empoignant bien, fait jaillir au-dessus de la colonne un magistral :

- EMBUSCADE !

Les chasseresses du clan du hibou tirées telles des projectiles depuis les bosquets Carovariens alentours éparpillent en plusieurs points des nuées de corps Festungiens. Un chercheur à l’esprit rêveur ferait une analogie fort distinguée quoique complètement détachée du contexte, avec l’action de l’ADN polymérase sur deux brins initiaux : le cortège est désarticulé, c’est le bordel, et ça ne ressemble à rien. La rage triste d’avoir malheureusement eu raison, cette haine immense contre le monde stupide, et surtout contre ses semblables qui, opaques à toute raison, n’écoutent pas ses avertissements, cette colère de Cassandre maudite pousse Nürtic dans une combativité hurlante. Alors que tous les vétérans fatigués tombent, Nürtic saute de son cheval blessé, et puisque c’est drôle et que nous autres, fractions mentales de Ciemnota, trouvons cela d’un goût délicieux, l’ironie de la bataille tranche d’un goût d’épée le muscle de sa deuxième jambe : exactement la même blessure subie durant la Délégation à la première jambe. Souffrance qui s’associe au plaisir dans vos déclinaisons conscientes.

Vous riez.

Derrière la tempête de cavaliers, des arbalétriers crachent sur les restes sanguinolents de la troupe une dernière semonce. Puis on met aux fers les deux lieutenants de Hans.

***


- Argh… Merde…, se tord Nürtic. On aurait pu éviter ça… Tous est de ta faute. Abruti… Abruti… Dès que je peux… Aïe… Me mouvoir… Je vais te tuer.

L’homme agrippe avec fermeté sa cuisse sanglante. L’obscurité du char-cachot, strié par les barreaux de frénétiques rayons lumineux jetés de l’extérieur, l’oblige à une certaine promiscuité avec ce gros lard suffisant de Rudeguidon. Grosse dissonance. Il n’est pas dans la situation, normalement ça ne doit pas se passer comme ça. Normalement un seigneur défait et capturé ne récure pas avec appétit le fond d’un pot de miel.

- Attend un peu va. Tu ne m’en voudras plus pour très longtemps. Perdre un peu d’honneur et de prestige n’est pas plus mal. Redevenu Comte, j’aurai plus de manœuvre car les grands ne m’attaqueront plus. Miam.

Nürtic râla douloureusement. Au moins il se consolait : bientôt une jeune femme entrerait et lui prodiguerait une médecine loin de ce que lui a fait subir Hans.

Sauf que non.

La roulotte se retourne alors brutalement. Rudeguidon casse son pot, à son grand désarroi. Nürtic gémit comme une fillette. A son grand désarroi. Un fracas monstrueux déplace de la terre par les barreaux du wagon de bois. On entend encore pendant dix minutes un tumulte violent. Et silence. Comme en conclusion, Rudeguidon se lève (il marche alors sur le plafond).

- Bon bah ‘faut y aller maintenant.

Nürtic et lui s’appuient contre les gonds de la porte retournée, elle cède et après un craquement…
Liberté suivant vingt minutes de captivité. Nürtic en a encore mal au crâne. La lumière les éblouit un peu.

- Tu vois ce que je te disais à propos du miel ? Trop prévisibles. Petites abeilles, bzzz, bzzz.

Une jeune fille épuisée se dresse alors, hors de la mer de corps, déposée sur une autre mer de corps. C’est un océan maintenant non ? Rudeguidon n’y connaît rien en Géographie, de toute façon. Elle tousse. Trois flèches hérissent son dos de bâtons étranges.

- Vous… Restez où vous êtes… Chiens… Vous ne passerez pas…

Rudeguidon hausse les épaules.

- Ah ben si. Nürtic ?

Le boiteux vomit un long, long soupir d’exaspération et pousse simplement des doigts la fille qui déjà puisait dans sa détermination la force de lever sa hache : le résultat est sans appel. Elle s’effondre.

Les deux voyous empruntent aux mourants des chevaux et disparaissent.
Au loin, l’armée du Polémarque Antijaky rase Tête-de-Pont.

Dernière modification par Sanglant Von Festung (2017-11-28 19:57:23)

#8 2017-11-29 13:59:29

Merlin

Re : Trahir la reine du rêve, pour en émerger.

Une fois seul dans la pièce Merlin s'approcha du corps atrocement brûlé, il apposa ses mains sur le visage d'Eugénie et prononça dans une langue étrange des incantations magiques.

Cet exercice laissa sans force Merlin, mais le résultat était là il avait sous ces yeux Eugénie comme il l'avait connue quand elle était de ce monde. 

Tendrement il l'embrassa sur la bouche.

Merlin - Il me faut te trouver une belle tenue pour ton dernier voyage mon aimée.

Merlin se dirigea vers la chambre de Morgan, une fois sur place son cœur se serra il se mit à la recherche de la plus belle tenue.

C'est alors qu'il remarqua les flammes de la cheminée qui vacillaient, en s'approchant il sentit un courant d'air et des petits bruits. Lucifer agitait sa queue sentant une présence amie.

Merlin - Maël sort de ta cachette.

Le fond de la cheminée bascula laissant passer Maël qui se précipita dans les bras de Merlin.

Merlin - Mon bonhomme il nous faut sortir au plus vite d'ici...

Comme il se dirigeait vers la porte quatre hommes en arme firent leur entrée, Merlin compris immédiatement qu'il ne s'agissait pas d'hommes d'Arald mais de pilleurs à la solde de Hans Von Festung restés en arrière.

Immédiatement les soudards se jetèrent sur Merlin qui avec Maël dans ces bras était en infériorité.

L'intervention de Lucifer lui permis de poser à terre l'enfant et de sortir son épée. Rapidement un premier soldat tomba la gorge transpercée, mais Merlin savait qu'il ne vaincrait pas ces forces ayant été bien entamées par son tour de magie...

#9 2017-12-01 18:12:31

Aldegrin de Karan
Inscription : 2014-09-14
Messages : 798

Re : Trahir la reine du rêve, pour en émerger.

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-Irrumator.
Les trois pillards se tournèrent vers celui qui venait de parler. Sa silhouette occupait toute l'embrasure de la porte.
-C'est du samarien, expliqua Krein Vadir tout en se dirigeant vers eux d'un pas décidé. Ça veut dire : "vous vous êtes fait baiser."

Il dégaina le Fléau et l'abattit sur le premier, lui fendant le crâne du front jusqu'au menton. Ses dents s'éparpillèrent sur le sol comme un jeu d'osselet. Les deux autres combattants hurlèrent des insultes en nordiques et se lancèrent sur le Batteur. Tandis qu'il parait, Vadir accueillit douloureusement une épée plantée dans le flanc gauche de sa cuirasse. Le karanien repoussa le premier nordique d'un sévère coup de pied dans l'estomac qui l'envoya s'écraser sur une commode. Le second parvint enfin à extraire sa lame de l'armure du Batteur lorsqu'il lui planta la sienne dans la poitrine.

Le dernier nordique avait jeté son épée aux pieds du Batteur et implorait sa clémence dans une langue qu'il ne comprenait pas.

-Lamentable merde, dit-il en lui transperçant la gorge de part en part.
Il se tourna vers Merlin.
-Si vous voulez que votre fils survive à cette journée, suivez-moi.

La petite compagnie gagna la grande tour. Des cadavres gisaient par terre. A la fenêtre ouverte était accroché un solide grappin qui pendait sur les remparts. Revêtus de leurs armures grises et sombres dépourvues d'écussons, cinq Dragonneaux accueillirent Vadir et Merlin.

Tous grimpèrent sur leurs montures et disparurent au grand galop.


Seigneur de Ténare ; Marquis de Falcastre
Maître du Palais ; Gardien du Trésor Royal
Chevalier au Léopard ; Chevalier de l'Ordre des Fondateurs royaux

Hors ligne

#10 2017-12-01 20:52:56

Lady Summer

Re : Trahir la reine du rêve, pour en émerger.

Du haut des quelques remparts encore debout, Lady Summer fixait les cavaliers qui s'éloignaient au galop de la forteresse en ruine. Finalement Maël lui échappait alors qu'il était à portée de main. Une grande déception se lisait sur son visage tandis qu'elle maudissait les sauveteurs de l'enfant.

" Merlin, tu as donc retrouvé ton fils , murmurait Lady Summer. Mais ne crois pas t'en tirer si facilement, mes plus fins limiers sauront vous retrouver, et alors Arald sera enfin à moi et à la maison Summer, définitivement ! "

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Puis elle se tourna vers deux hommes, habillés de vêtements sombres et amples, qui venaient de la rejoindre. Elle leur donna les nouveaux ordres et le nom de Merlin, père de l'enfant, qui s'échappait avec sa progéniture. Elle leur précisa aussi la présence des autres hommes mais qu'elle n'avait pu identifier, certainement les gardes du corps du Vicomte. Les espions acquiescèrent tout en enfilant leurs capuches puis ils disparurent avec la célérité de deux félins partis en chasse.

Dernière modification par Eugenie Morgan (2017-12-01 20:53:29)

#11 2017-12-01 22:07:35

Merlin

Re : Trahir la reine du rêve, pour en émerger.

Un fois à bonne distance de la forteresse les cavaliers firent une pose.

Merlin en profita pour remercier l'homme qui lui avait sauvé la vie ainsi que celle de Maël.

Merlin - Chevalier merci pour votre intervention quel est votre nom?

Merlin ne posa aucune autre question

Merlin - Je dois mettre l'enfant à l'abris, j'ai des amis qui peuvent le protéger mais il le chemin va être long, si nous devons tomber dans une embuscade et que nous soyons séparé prenez carte notre destination y est indiquée.

Merlin - Nous parlerons en route.

Se dirigent vers le Nord...

Dernière modification par Merlin (2017-12-01 22:38:04)

#12 2017-12-02 21:04:15

Rochester

Re : Trahir la reine du rêve, pour en émerger.

Samael


Depuis les hauts remparts de Mittlach, Samael attendait le levé du soleil. Voilà des semaines qu’il n’avait plus de nouvelles de son frère aîné, perdu au milieu des terres de Carovar. Certains des officiers et même les habitants des cités du dominion Rochesterien pensent qu’il ne reviendra pas avant longtemps. En attendant le jeune Karanien devra assurer la régence.

Il était concentré sur l’horizon, attendant le soleil. Les gens dormaient encore, un doux silence était installé dans la cité, excepté le bruit de la marche des rondes régulières de la Garde.

    ⁃    Cavalier seul en approche !

Le Brun sursauta et se dirigea vers l’archer qui avait détecté l’intrus en lui demandant où était ce cavalier, celui-ci pointa le doigt vers l’endroit où se trouvait le cavalier. Ce dernier faisait un signe de la main en direction des gardes pour montrer qu’il était venu en ami.
Samael descendit des remparts et alla accueillir l’arrivant. Les hommes de Mittlach faisaient descendre le pont-levis et remontèrent la herse pour permettre à au monté d’entrer à l’intérieur. L’homme descendit du cheval et demanda à voir le Régent.

    ⁃    C’est moi. Dit Samael

L’homme s’approcha et donna une lettre scellée avec le sceau d’Arald au brun.

    ⁃    Votre Grâce, la couronne n’a plus de tête. Dit le messager
    ⁃    Quoi ?! Cria le Karanien

Le messager raconta à Samael ce qui arriva à Eugénie, la trahison de Hans et la disparition de Maël.

Après avoir entendu toute l’histoire, Samael ordonna à son capitaine de préparer une vingtaine de cavaliers légers, armés simplement d’une épée pour pouvoir aller vite.

    ⁃    Je vais aller défendre notre héritier. Dit Le Brun en montant sur son cheval
    ⁃    Mais le messager vient de dire qu’il a été vu avec le Comte Merlin quittant Aeglos.
    ⁃    Je sais, mais pas besoin de savoir où il est ... nous devons juste empêcher ceux qui le cherche de le trouver.

Samael et sa troupe partirent au galop vers le Nord, le Karanien en levant sa tête s’aperçut qu’il avait raté ce pourquoi il s’était levé.

Dernière modification par Rochester (2017-12-03 14:05:31)

#13 2017-12-05 01:04:09

Rode

Re : Trahir la reine du rêve, pour en émerger.

Eolfric poussa la porte. On venait de passer midi et la taverne Le Tonneau Sans Fond était déjà bien remplie. Il balaya la pièce du regard puis trouvant ce qu'il cherchait, se dirigea d'un pas décidé vers une table. L'homme qui y était assis leva la tête de son écuelle en le voyant approcher.
« Kruppe. Quelle surprise ! Longtemps qu'on a pas discuté tous les deux hein ? fit Eolfric en s'asseyant face à lui.
— Oy. Bien le bonjour, sire.
— Voyage paisible ? Les affaires vont bien ? Tu arrives du nord c'est bien ça ? s'enquit Eolfric.
— Oy, fit Kruppe en levant un sourcil interrogateur.
— Tu me racontes un peu ? Eolfric se tourna et héla une servante. Deux Ales jeune fille !
— Q'des rumeurs sire. M'étonne qu'vous soyez pas au courant mais si vous m'payez un coup à boire c'pas mon problème, oy. C'qu'vous voulez savoir, c'est qu'la Morgan l'a fini brûlée vive dans sa tour d'Aeglos. L'a fait une torche qui s'voyait à des kilomètres. L'seigneur Hans Von Festung qu'a fait ça, 'paraît.
La servante déposa deux chopes sur la table. Kruppe s'arrêta pour prendre une gorgée d'une main et laisser traîner l'autre.
— C'tout c'que j'sais sire Eolfric.
— C'est triste à ton âge d'avoir la mémoire qui flanche, répondit-il en posant une pièce d'argent sur la table.
Kruppe tendit la main pour s'en saisir mais Eolfric garda la main fermement dessus.
— Oy. Après l'attaque, ça a été l'défilé des seigneurs. Mais y en a qu'sont moins fin qu'les autres, voulaient rattraper l'seigneur Von Festung et s'sont mis sur la gueule à la place. L'aut' fol court toujours, termina Kruppe avec un petit rire.
Il s'arrêta pour prendre une gorgée tout en lançant un regard sans équivoque à son interlocuteur. Eolfric poussa la pièce d'argent qui disparu en une fraction de seconde.
— Maintenant tu me dis un truc que j'sais pas déjà, fit Eolfric en sortant une autre pièce.
— J'croyais pas qu'ça s'savait d'jà si loin au sud, pardonnez, sire. Dites moi plutôt c'que c'est qu'vous voulez savoir ?
— Le gosse.
— Ha. Fallait l'dire d'suite sire. C'est qu'c'est sensible ça sire. Faut pas qu'ça tombe dans les mauvaises oreilles.
Il prit une nouvelle gorgée, qu'il fit durer bien trop longtemps pour être honnête. Kruppe restait figé, le bras suspendu en l'air, puis finit par jeter un œil à Eolfric qui soupira et fit apparaître une pièce d'or dans sa main. Le marchand se redressa soudainement sur son banc.
— J'ai pas l'temps de te sortir les vers du nez un par un. On accélère.
— Pour sûr, sire. Tout c'que vous voudrez.
— Le gosse.
— Oy, oy, Le gosse. L'était à Aeglos lors de l'attaque, c'qu'est sûr. Personne l'a r'vu depuis. C'est tout c'que j'sais, juré.
— Tu te fous de moi ?
Eolfric fit mine de ranger la pièce.
— 'tendez, j'ai pas fini, ajouta-t-il précipitamment de peur de voir l'or disparaître.  Y a deux nobles qu'étaient là en même temps et qu'vont vous intéresser. La Lady Summer et le seigneur Merlin qu'y étaient. Pas ensemble, pour autant qu'j'sache, mais les deux l'étaient dans les parages. D'vaient êt' là pour l'héritier, oy. »


* * *


« Je vois que c'est pas toi qui paye. Enfin c'est plus efficace que ces foutus pigeons déjà, maugréa le seigneur.
— Je négocierai plus fermement la prochaine fois, sire.
— Ça m'étonnerait, mais tu as d'autres qualités. De toute façon nous devons aller au nord, on ne peut rien faire d'ici. On part demain à l'aube. Va prévenir les hommes.
— Bien, sire Rode. »

Dernière modification par Rode (2017-12-05 01:05:55)

#14 2017-12-11 00:37:32

Guillaume D'antipolis
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Re : Trahir la reine du rêve, pour en émerger.

thème 1

"doit on appliquer le protocole?"

"non nous avons pas le temps, nous sommes en pleine régions ennemi, faites savoir aux soldats qu'ils doivent faire en sorte  de limiter leurs exactions contre les civils ou de faire en sorte qu'elles ne soient pas connu ou cette action n'aura rien d'honorable aux yeux des sages du royaume"

"bien grand jarl"

"maudit Hans von Festung, me voilà obligé de mener une attaque fort coûteuse"

Les hommes de karan avaient voyager de loin, c'est dans la nuit qu'ils débarquerent, assailler une forteresse depuis un fleuve, l'idée était risquée, les pertes seront immense, mais pourtant il le faut, réhabilité Rudeguidon et faire comprendre au royaume que l'homme n'a aucune relation avec son maître et la seule manière d'y parvenir était de faire valoir le lien vassalique, peu importe le prix aussi coûteux que cet assaut engendrerait.

En quelque minutes les trébuchets sont monté sur terres,  alors que les guerrières du hibou surprise tentérent une sortie, mais trop tardive, les soldats de karan qui avaient surgît en surnombre leurs firent rebrousser chemins bien rapidement derrières leurs hautes murailles

alors que la défense s'organisée derrière les murs et que les défenseurs concentrer leurs tirs sur les soldats à l'extérieur des murs.

Les ingénieurs de karan présserent discrètement les incendiaires aux plus proches des fortifications du hibou, en l'espace d'un instant, les garnisons retranchées derrière les murs brûlèrent.

les fortifications étant tombées, très rapidement les soldats de Karan entrèrent dans la ville, mais les femmes les attendaient avec leurs incendiaires

un coup de génie qui pris la vie d'un grand nombre d'hommes mais pas assez, les femmes combatirent alors telle des lionnes galvanisée par la récente promotion de la dame Elverid en tant que Princesse, mais toutes guerrières qu'elles aient pu être

sans cavalerie, peu de chose resiste à une cohorte de huskarl enrager, qui brisérent les os et tailler les chairs de tout ce qui pouvais bien se trouver devant eux

bien que les dernièrs soldats du hibou se retranchèrent dans leurs donjon, celà ne suffit pas à arreter ce char d'assaut humain

des cris, des hurlements puis rien, un silence, et les couleurs du pays de karan flottaierent sur le donjon

au loin, sur le navire de commandement, guillaume et ses généraux observais

"victoire, la ville est a nous"

c'est ainsi que le comte de karan pénétra dans la ville, charnier, maisons en feu, les huskarls procédaient méthodiquement au pillage du pic

ce dernier se pressa vers l'université, où il croisa une partie de sa garde personnelle

"je me doutais que la dame Elverid serais forcèment ici, j'ai donc accourue avec les autres pour la capturée"

"l'avez vous attrapée?"

"oui, je l'ai fais mettre dans un chars à l'extérieur de la ville, afin d'évitez qu'elle se fasse masacrée avec les autres"

"bien, ravi de voir que je peut toujours compter sur votre intelligence Alya, assurez vous que les imbéciles sur la plage ne commette pas d'incidents diplomatique"

"bien, et les hommes se demandaient se qu'on fais des prisonnières?"

"il y a des prisonnières?!, il n'y a pas de lois concernant les soldats okordiens, qu'ils en disposent comme ils l'entendent, mais qu'ils s'assurent que personne ne puisse en témoigner"

la femme ne fût pas affectée par cette décision, après avoir laisser quartiers libre aux autres, elle pris la direction de la plage, tandis que Guillaume monter les escaliers de l'université avec un homme encapuchonné et masqué

la bibliothèque en désordre et le laboratoire  complétement détruit par les pierres, difficile de savoir à quoi ressembler la pièce avant le siège

"quelle chance, moi qui ne pensais pas venir ici avant une ère, trouve le livre dont tu m'avais parler"

l'homme se dirigea vers le livre dans le chaos de la pièce comme si il savais déjà où ce dernier se trouver parmis des milliers d'autres livres

"comment sait tu que c'est celui là"

"ouvre le"

"les pages du livres sont blanches !!"

"parce que tu n'a pas les lunettes"

"où sont-elles?"

"au dernières nouvelles, sur le nez d'Enguerrand"

"je suppose que nous devrons patienter, un des sept objets, c'est déjà pas mal, finalement j'ai de la chance dans mon malheur, rien d'autre utiles?"

"en dehors des remèdes douteux, pas de connaissance que le pays de karan ne possède guère"

"pas d'écris sur la thaumaturgie, aucun livre du thaumaturge oublié, Alcalata"

"tu t'intéresse à ces vieux écris?"

"ce que m'a transmis la dame Summer de sa rencontre avec Hans, le monde d'après lui est une illusion et les seigneurs gouverner par des consciences supérieures, serais-t-il possible que la conscience supérieure de la dame Elverid nous observe maintenant?"

"j'en sait rien"

"je ne prendrais pas de risque, brûlons tout et les prisonnières avec, nul ne dois jamais savoir ce que j'ai pris ici"

après cela Guillaume fît rapidement chercher les autres seigneurs de Karan afin de lever le camps le plus rapidement possible

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thème 2

les immenses volutes de fumée qui s'élevaient du Pic du Hibou obscursissaient les premières lueurs de l'aube. Attachée et assise dans un char à l'extérieur de la ville, la matriarche Elverid contemplait le désastre en silence, au milieu des vociférations  des soldats bien disposé qu'ils étaient a faire subir les pires sèvices, si la dame n'étais pas gardé par les huskarls de la garde d'Amara.

"brûlons la sorcière !"

"disséquons-la !"

deux homme s'approchèrent, Guillaume se fît immédiatement reconnaître des troupes de karan

"il suffit ! Dame Elverid est une femme anoblie par les sages d'okord. En conséquence, elle doit être traitée selon son rang, Si l'un d'entre vous a envie de finir écartelé, qu'il ose mette donc le feu à ce char !"

les soldats ainsi rabroués par le Comte du pays de Karan, hésitèrent quelques minutes, puis retournèrent à leurs rapines en maugréant.
Enfin, Guillaume et  l'autre homme s'avancèrent à travers la brume matinale, s'approchèrent du char et s'inclinèrent devant la prisonnière.

"Dame Elverid, laissez moi vous présenter la raison de notre venue, reconnaissez vous cet homme?"

l'homme récurer avec sa main un pot de miel, tandis que sans tourner la tête, la matriarche jeta un bref regard du coin de l'oeil aux deux hommes, puis fixa à nouveau l'horizon, droit devant elle.

"Il porte le blason du régicide que j'ai tenté de faire capturer il y a peu pour qu'il soit traduit devant la justice d'Okord. Mais ce n'est pas lui. Je présume que c'est un homme de sa suite."

Guillaume d'Antipolis attendit quelques instants, puis reprit :

"Vous reconnaissez donc vous être introduite dans notre pays et avoir embusqué L'un des nôtres ?"

"Je reconnais avoir envoyé mes troupes à la poursuite d'un criminel, là où je pensais pouvoir le trouver."

"Bien, nous allons donc vous conduire au pays de Karan, dans nos mines plus exactement. Vous y travaillerez jusqu’à que votre rançon soit payée, ou jusqu’à que le le produit de votre labeur suffise à dédommager mon vassal des pertes qu'il a subies."

Alors que Guillaume s'éloignait, Rudeguidon tend la tête pour murmurer à Elverid, un souffle putride qu'elle fut la seule à percevoir :

S'il vous plait. Dites leur d'arrêter de se débattre. À tous.

Tel les derniers mots d'un pot de fleur en chute libre, nul ne sût jamais ce que voulais dire cette phrases, peut être que la compréhension de ces mots nous permettrons un jour de mieux comprendre l'univers et tout le reste

mais l'heure n'était pas à la béatidude philosophique, les chevaliers du cygne n'en laisseraient pas le temps

les guerriers de Karan retournèrent chez eux plus vite qu'ils étaient venu, en même temps tout leurs trébûchet avaient été détruit au cours du siège

mais c'était sans compter l'apparition d'un chevalier du cygne, thèmistocle de coeur èbène, le général Marcio Antonio, avais remarqué que le garde d'antipolis, n'ayant plus de quoi a bouffer s'en était aller, laissant libre les espions de rentrer dans la capitale

"merde !!"

ni une, ni deux, Marcio ordonne la formation de lancier et commande aux troupe karanienne restante de se masser sur la capital

fort de son succès rapide, le chevalier au cygne n'avais finalement pas assez de troupes pour attaquer le fief, mais probablement suffisament pour embusquer le fief

bien que la garde d'antipolis sois grande, il aurais été difficile de coordonée la sortie des autres armées de Karan sans leurs généraux

alors Marcio Antonio utilisa la meilleure technique qu'un général puisse utiliser en situation périlleuse, la provocation !!

"Maudit chevalier du cygne, retournez d'où vous venez où nous nageront dans le sang de vos strolatz sur antipolis !!"

"c'est n'est pas à moi de décidé, notre confrérie décide ensemble si nous menons une guerre"

"rebroussez chemin !! votre maman était un hamster et votre père sentais le surreau !!, si vous nous attaquez nous truciderons vos montées!!"

"je vais y réfléchir"

"réfléchissez vite, où nos seulement je devrais vous provoquez une seconde fois mais en plus nous attaquerons tous membres de la confrérie qu'ils nous sera possible d'attaquer !!"

"j'en fais part à ma confrérie, en attendant signons une trêve"

"oui c'est ça, perdez du temps en débat démocratique, nous nous allons pas en perdre en disparition des troupes et de l'or que nous avons piller" ricanna doucement Marcio tout en regardant le chevalier partir au loin

c'est ainsi que quelque heures après, l'ost de Karan rentra sans grabuge, avec la captive qui n'eu guère le temps de voir du pays, et fût immédiatement conduite aux mines.

Dernière modification par GrandJarl (2017-12-11 01:08:10)


vous trouverez ici une rapide explication et un historique de la maison: https://www.okord.com/ranking.html?profile-3451
Le Grand Jarl Actuel: https://www.okord.com/ranking.html?profile-21203

Hors ligne

#15 2017-12-11 10:38:28

Elverid

Re : Trahir la reine du rêve, pour en émerger.

Hospices d'Okord, quelques heures après l'attaque du Pic du Hibou

"Dame Ezri !... Un message urgent pour vous... ça vient de votre cité, je crois..."

Le serviteur qui venait de faire irruption dans la chambre de Syrrn tendit d'une main tremblante la missive qu'il portait. Ezri s'en saisit, brisa le sceau et la lut rapidement. Instantanément, sa main se crispa sur le parchemin et ses yeux se mirent à étinceler de colère.

"Ezri, qu'est-ce qui se passe ?
- C'est la Doyenne Séraphina qui m'écrit. Un ost mené par Guillaume d'Antipolis a ravagé le Pic du Hibou pendant la nuit, et la Matriarche Elverid a été capturée.
- QUOI ?!"

Syrrn se leva de son lit aussi vite que son état le lui permettait et voulut courir jusqu'au coffre où étaient rangées sa cuirasse et ses armes, mais elle tomba au sol après quelques pas chancelants.

"Arrête ! Tu n'es pas encore remise, tu ne vas réussir qu'à rouvrir tes blessures. De toute façon, on ne peut plus rien faire. Allez, recouche-toi."

La jeune guerrière se releva péniblement avec l'aide de son amie et se laissa reconduire au lit en maugréant.

"Si j'avais été là-bas...
- Tu serais morte. Toute l'armée du clan a été massacrée. Ecoute... La doyenne Séraphina est en train de réunir la rançon...
- Parce qu'en plus, il va falloir donner de l'or à ce chien ?
- C'est la coutume, tu le sais bien. Et puis... Séraphina ne veut sans doute pas prendre de risques et faire libérer la Matriarche au plus vite. Ce Guillaume d'Antipolis est le suzerain du fou qui a assassiné Eugénie Morgan."

  *  *  *

Mines du pays de Karan, une dizaine d'heures après l'attaque du Pic du Hibou.

Elverid s'enfonçait dans un souterrain en pente raide, à la lueur des torches, au milieu d'un petit groupe de mineurs. A l'entrée, un vieillard chargé de distribuer les outils lui avait donné une pioche, tout en la toisant d'un oeil dubitatif.

Enfin, après quelques minutes d'une marche rapide, les travailleurs atteignirent le fond de la gallerie, qui avait été élargi et formait une sorte de petite grotte. L'un des hommes armés qui les accompagnaient assigna sa place à chacun. Il conduisit Elverid à côté d'une jeune femme d'apparence chêtive, qui attendait près d'un petit chariot.

"C'est ton nouveau piocheur. J'espère que cette fois-ci, tu arriveras à suivre sa cadence ! Explique-lui le boulot et commencez."

Le gardien s'éloigna en ricanant. Elverid prit quelques instants pour regarder autour d'elle. Les hommes qui travaillaient là avaient tous l'air malades. Quelques garçonnets souffreteux trottinaient le long des parois et disparaissaient en rampant dans des boyaux étroits. Par endroits, on devinait des étais mal posés derrière des éboulis qui devaient dissimuler l'entrée d'une gallerie effondrée.
Enfin, elle examina rapidement la paroi devant elle. La roche paraissait assez friable. Il faudrait y aller avec précaution.

"Je suppose que c'est ici que je dois creuser ?
- oui. Essaie d'arracher des morceaux de roche à peu près aussi larges que la paume d'une main. Moi, je dois les mettre au fur et à mesure dans le chariot. Quand il sera plein, il faudra le tirer jusqu'à la surface et aller en chercher un autre."

Elverid commença immédiatement à attaquer la paroi rocheuse. Après des heures d'immobilité forcée dans un chariot, elle avait grand-besoin d'évacuer sa rage, et ce travail aurait au moins le mérite de le lui permettre. Tout en ramassant les blocs de roche qui se détachaient, sa compagne d'infortune engagea la conversation.

"On est les deux seules femmes ici. Je m'appelle Kelya.
- Elverid.
- On ne voit pas souvent des gens habillés comme toi dans les mines. La plupart sont des serfs réduits à la misère, des repris de justice ou des anciens esclaves. Et les gardiens, là-bas, ce sont d'anciens mineurs montés en grade. Ils sont un peu mieux payés que nous, pour surveiller que personne ne tire au flanc. Tu es là pour quoi ?
- Prisonnière de guerre. Je suis chef d'un clan ennemi. Et toi ?
- Mon mari avait des dettes. A sa mort, tous nos biens ont été vendus, mais ça n'a pas suffi.
- Alors, il paraît qu'il y a des petits nouveaux, aujourd'hui ?
- Oh, non... pas encore lui..."

Interrompant son travail, Elverid se retourna pour voir l'homme qui venait de s'annoncer aussi bruyamment, puis lança un regard interrogateur à sa nouvelle amie qui s'était baissée derrière son chariot. Cette dernière reprit à voix basse :

"Lui, c'est Duras, un bandit de grand chemin condamné aux travaux forcés à vie. Il fait la pluie et le beau temps ici. Tout le monde en a peur. Quand il décide de s'en prendre à quelqu'un, il n'y a aucune aide à espérer de la part des gardiens. Les hommes peuvent avoir la paix en lui donnant une partie de leur ration de nourriture, mais moi... il..."

Kelya s'arrêta net, ne parvenant pas à finir sa phrase. Ses deux mains se crispèrent sur son abdomen. C'était on ne peut plus clair.
Duras arpentait lentement la gallerie en inspectant tout autour de lui. Lorsqu'il aperçut Elverid, son regard s'attarda sur elle, et il s'avança dans sa direction. Cette dernière avait déjà repris son travail et fit mine de l'ignorer.

"Tiens, tiens, qu'est-ce que je vois là ? On a de la chair fraîche ? Enfin, fraîche, façon de parler, mais je ne vais pas faire le difficile !"

Tout en creusant, Elverid surveillait du coin de l'oeil la brute épaisse qui s'approchait. Les surveillants postés un peu plus loin ricanaient déjà à l'idée du spectacle qui s'annonçait. De toute évidence, il n'y avait qu'un seul moyen de se faire respecter en ces lieux... Et ce répugnant personnage allait lui donner la parfaite occasion d'y parvenir.
Il n'eut pas le temps de la toucher. lorsqu'il avança sa main pour la saisir, elle se retourna brusquement et lui asséna un violent coup de pioche à l'entrejambes.
L'homme s'effondra au sol, le souffle coupé, en laissant échapper un gémissement à peine audible. Elverid le regarda tomber puis retourna à son labeur, aussi imperturbable que si elle avait écrasé une mouche.

"C'est comme ça que mon clan traite les violeurs." commenta-t-elle froidement.

Kelya se releva lentement et osa enfin s'approcher. Les yeux écarquillés, elle fixa longuement l'homme qui l'avait si longtemps terrorisée et qui, à présent, se tordait de douleur allongé par terre, les braies inondées de sang. Les autres mineurs et les gardiens, qui avaient suivi la scène depuis leur poste, étaient aussi éberlués qu'elle.

A ce moment, un capitaine de la garde du Marquis, que personne n'avait vu arriver, se manifesta bruyamment en houspillant les travailleurs.

"Hé bien, tout le monde baille aux corneilles, ici ? Et qu'est-ce que c'est que ces faces de merlans frits ?"

Les mineurs se remirent immédiatement à creuser sous le regard narquois des gardiens.

"Voilà qui est mieux... Ou est dame Elverid ?
- Je suis là."

Le capitaine, en s'avançant, fallit trébucher sur Duras toujours étendu au sol. Il jeta un coup d'oeil au blessé, puis à la pioche maculée de sang que la Matriarche tenait encore.

"On s'est déjà illustrée, à ce que je vois ?... Votre rançon a été payée. Vous êtes libre. Si vous le souhaitez, vous pouvez prendre un bon repas et une nuit de repos au château avant votre départ.
- Je préfère me mettre en route sans tarder."

La matriarche posa sa main sur l'épaule de Kelya.

"... Et emmener cette femme avec moi.
- Faudra voir ça avec l'exploitant de cette partie de la mine. C'est le vieux à l'entrée du tunnel.
- Il ne me laissera pas partir avant que j'aie fini de lui rembourser mes dettes."

Dernière modification par Elverid (2017-12-11 14:04:38)

#16 2017-12-26 22:56:07

Elverid

Re : Trahir la reine du rêve, pour en émerger.

Trois jours après l'attaque du Pic du Hibou

Enfin le Sudord. Le voyage du retour avait été long.
Après avoir dû laisser toutes ses armes, sa sacoche d'herboriste et deux fibules en argent massif au propriétaire de la mine pour racheter la liberté de Kélya, Elverid avait jugé plus prudent de voyager hors des routes et des sentiers pour éviter les bandits de grand chemin. Une longue marche nocture à travers bois avait conduit sans encombre les deux femmes jusqu'au fief des Granges du Nord, où elles étaient arrivées aux premières lueurs de l'aube.
Là, elles avaient pris un peu de repos, puis poursuivi leur route à cheval, avec une petite escorte, jusqu'au Grand Canal qu'elles avaient pu traverser à bord d'un navire de la Compagnie Marchande Orcanienne. Le capitaine, reconnaissant immédiatement la matriarche, avait tenu à faire un détour pour la déposer sur le port en contrebas du Pic du Hibou.

Les maîtres-bâtisseurs de la cité avaient déjà commencé à reconstruire les remparts, mais de nombreuses traces des affrontements subsistaient encore. Les deux femmes parvinrent rapidement jusqu'à la ville-haute, dont la périphérie avait également subi des dégâts. La Place Centrale portait encore des traces de vandalisme laissées par les Huskarls. Le palais abritant la salle commune avait été partiellement saccagé. On voyait encore la trace des brasiers allumés par les soldats ennemis avec des meubles brisés.
Avec Kélia toujours à sa suite, Elverid pénétra dans la cour intérieure de l'Université. Là aussi, il y avait çà et là des traces de début d'incendie. La doyenne Séraphina se trouvait là, donnant des instructions pour que l'inventaire des dégâts soit établi le plus rapidement possible.
Entendant des pas derrière elle, la vieille dame se retourna.

"Elverid ! Quel soulagement ! Ces barbares ne vous ont pas trop rudoyée ?
- Il sera encore temps de raconter ça plus tard. Dis-moi plutôt quelle est l'étendue des dégâts. Les habitants n'ont pas été trop éprouvés ?
- Toute l'armée du clan a été massacrée, mais je n'ai pas entendu parler de victimes civiles. Cependant... ces incultes ont mis à sac ton laboratoire d'alchimie et l'ont détruit par le feu.
"

Elverid fronça les sourcils et se dirigea vers l'aile du bâtiment qui abritait ses laboratoires. La doyenne lui emboîta de pas et la suivit à grand-peine. Tout en arpentant les couloirs, les deux femmes poursuivirent leur conversation.

"Les aménagements anti-incendie ont bien fonctionné. Nous avons pu éteindre le feu avant qu'il ne se propage aux pièces voisines. Il y avait des choses importantes ?
- Non. Heureusement, j'ai eu le temps de mettre à l'abri les notes que je n'avais pas encore confiées au scribes et tous les échantillons de mes études en cours. Tu es sûre que les autres salles n'ont pas été détruites ?
- Ils ne les ont même pas trouvées."

Arrivée devant la porte défoncée, Elverid marqua un temps d'arrêt avant de pénétrer à l'intérieur de la pièce.
Il n'y avait rien à récupérer. Les meubles avaient été brisés, les livres et les parchemins jetés au sol, puis tout avait été incendié. Heureusement, il ne s'agissait que de l'espace de travail qu'elle partageait avec ses assistants et ses apprentis.
Elle s'avança vers ce qui avait été sa bibliothèque personnelle.

"J'espère que tu ne conservais pas d'ouvrages importants ici.
- Non. Il ne s'agissait que de traités dont nous possédons de nombreux exemplaires. C'étaient surtout mes apprentis qui les consultaient.

La matriarche arracha du mur les derniers morceaux d'étagère qui parvenaient encore à dissimuler le plus important. Une porte dérobée s'ouvrant sur un couloir qui s'enfonçait dans la paroi montagneuse toute proche. Le mécanisme d'ouverture paraissait avoir résisté à l'incendie. Elle l'actionna. Un panneau du mur pivota, laissant apparaître un corridor sombre dans lequel elle s'engagea sans hésiter.
Le couloir creusé dans la roche débouchait sur une succession de cavités naturelles aménagées en laboratoires. Elverid prit quelques instants pour se remémorer comment elle avait eu l'idée de faire aménager l'endroit, en s'inspirant des installations qu'elle avait vues dans la cité Österlichoise de Pankhord.

Au moment de la reconstruction de la capitale du clan en haute-montagne, de jeunes apprentis-bâtisseurs avait découvert ces grottes par hasard. Leur entrée naturelle se trouvait plus haut dans la montagne, mais leur cartographie avait révélé que les cavités les plus profondes étaient situées à proximité immédiate de l'emplacement choisi pour la ville-haute. Everid avait alors fait percer plusieurs tunnels, et adapté le plan de la ville de manière à ce que les grottes fussent intégrées à l'université.

Elle fut tirée de ses réflexions par la doyenne, qui venait de la rejoindre.

"C'était très ingénieux de bâtir l'univeristé le long des parois rocheuses pour dissimuler les tunnels. Les visiteurs extérieurs ne soupçonnent même pas leur existence.
- Oui... Notre savoir est la plus grande richesse de notre clan. Quand la grande bibliothèque de Nefret a été détruite, je me suis juré de faire en sorte qu'un tel désastre ne se produise jamais chez nous.
- Ce système d'éclairage que tu as inventé est une prouesse technique. Comment appelle-tu cela, déjà ?
- Des puits de lumière. La clarté du soleil est dirigée à travers plusieurs conduits et diffusée à l'intérieur des grottes par un système de prismes et de miroirs. J'ai passé des années à étudier le traité d'optique trouvé dans les ruines du temple d'Orodûr pour les mettre au point. Et pas seulement ça... Je vais pouvoir reprendre mes recherches."

Elverid se dirigea vers un étrange appareil installé sur un établi au fond de la salle. Mais au bout de quelques pas, elle s'arrêta net et vacilla légèrement. Elle fit demi-tour en hâte pour s'appuyer sur la paroi à l'entrée du tunnel.

"Elverid ! Est-ce que ça va ?
- Ce n'est qu'un étourdissement. J'en ai eu plusieurs durant le voyage du retour.
- Dans ce cas, il vaut mieux que tu prennes le temps de te soigner avant toute autre chose. Allons dans mon bureau.
- Tu as sans doute raison... J'ai été en contact avec d'autres détenus au pays de Karan. L'un d'entre eux était peut-être porteur d'un mal contagieux... Il faudra aussi examiner Kélia. C'est la jeune femme que j'ai ramenée avec moi."

Dernière modification par Elverid (2017-12-26 22:57:14)

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