Vous n'êtes pas identifié(e).
Au jeune lettré, plein d'ambition, dont les écrits audacieux ont suscité - dans le royaume - les rires, le mépris ou bien l'hostilité.
Au maître vénérable, qui pourrait renoncer aux courbettes, aux routines. A l'université.
Au voyageur moqué pour ses récits étranges.
A chaque fou magnifique qui rêve d'explorer,
Cette lettre est adressée.
Les chevaucheurs que j'ai lancés dans toutes les directions sauront bien vous trouver, dans des lieux de savoir ou bien dans des troquets.
Moi, baron Nicolas des Armoises, invite en ma demeure d'Helleborée Géographes et spécialistes des époques archaïques.
A ceux qui pourront me convaincre de leur qualité, je promets bien davantage qu'un bon salaire, ou une position éminente.
J'offre l'épreuve d'une vie. Un défi à l'intelligence et au savoir. La perspective, sans doute, de plusieurs années de recherches.
Aventuriers savants. Erudits impétueux. Hommes à l'esprit ouvert et au coeur impavide.
Venez, je vous attends.
Dernière modification par Des Armoises (2017-09-21 16:38:42)
Baron des Armoises,
J'ai beau battre les sentiers, tourmenter mon pauvre hongre, user mes bottes sur les pavés, mon poing au bois des portes et fatiguer ma voix en plaidant votre cause, je dois bien confesser de piètres résultats.
L'offre d'engagement que vous m'avez ordonné de faire connaître au Sud de la Samarie ne suscite l'intérêt que de quelques aventuriers, miséreux, fous et faussaires dont regorgent ruelles et tavernes d'Okord. Il suffit de quelques questions simples pour démasquer ces candidats à l'imposture.
Ah...si ces bougres avaient autant de savoir que d'ingéniosité et d'aplomb, vous pourriez être bien tôt entouré de génies.
Hélas, les lettrés authentiques que j'ai pu rencontrer m'ont - pour la plupart - ignoré.
Les plus francs m'ont ri au nez.
Sans vouloir vous faire offense, baron, votre réputation n'a pas encore franchi la frontière de vos rivières, et un docte géographe de Blanpic m'a indiqué qu'il n'envisageait même pas d'envoyer son plus médiocre disciple chez un parfait inconnu. Un Maître-caravanier de Mongolie - explorateur réputé - m'a expliqué qu'il se méfiait des lubies d'un noble dont les ressources semblaient encore fragiles.
Un archéologue de l'université de Sérénité m'a indiqué qu'il était bien sot, celui qui pensait pouvoir découvrir des chemins qu'il n'aurait exploré.
Je pourrais écrire encore nombre de ces décourageantes réactions.
Pourtant, baron, quand bien même mes compagnons dépêchés au Nord, à l'Est et l'Ouest vous tiendraient pareils propos, je vous engagerais à ne pas renoncer.
J'ignore ce que vaut cette information, mais un copiste de Ponalie, peiné par le mauvais accueil que m'avait fait son Maître, m' a révélé qu'un spécialiste du passé d'Okord nommé Eugénée Anêt montrerait peut-être davantage d'indulgence vis-à-vis de votre proposition.
J'entends finir cette lettre sur une autre note d'espoir.
Une étudiante rafadnarienne - probablement sensible au charme de votre serviteur - m'a indiqué que nous pourrions peut-être trouver un peu d'attention en nous tournant vers la faction du Cygne, attachée - semble-t-il - à développer sciences et savoirs en Okord par le biais d'une Académie.
Lorsque vous recevrez ce pli je serai sur la route des provinces d'Orcanie et de Solède, où j'espère pouvoir établir un contact, et parler pour vous.
Votre voyageur du Sud,
Mortimer d'Arcalion
Dernière modification par Des Armoises (2017-09-22 22:03:23)
Baron,
J'ai chevauché jusqu'aux confins d'Okord, par-delà les terrains qui m'étaient familiers.
J'ai poursuivi, tenace, mon chemin méridien.
Pour vous servir, j'ai risqué quelques morts, peu dormi, supplicié mon derrière et changé mes orteils en bouillie écarlate. J'ai tenu bon, seigneur, fidèle à votre quête, à ma réputation.
Un nom hâtait mon pas, gouvernait mon esprit, gonflait mon coeur d'espoir et m'offrait au péril :
Académie.
Les gens qui l'organisent ont le goût du secret. Plus j'approchais du Sud, plus les langues étaient liées.
Le Samarien empoussiéré posait trop de questions.
Des réflexes, la chance, un peu d'or ont su me garder d'une ribambelle curieuse de sérieux accidents.
Dans une forêt de Tarasq, on prit votre serviteur pour un daim.
J'ai laissé une molaire sur le parquet - fort propre - d'une auberge coquette tout près du Val-Brisé.
Une étrange coutume du vieux-port de Valbord consiste à altérer le goût d'une bonne bière en tentant d'y adjoindre du pavot somnifère.
A bord du chélandion courant sur le Canal, un marin trop cordial manqua de me noyer d'une bourrade amicale.
Le brillant chevaucheur parti d'Elleborée semblait, le temps passant, devenir un gibier.
Pourtant,
J'atteignis Solède.
On me laissa fouler le pavé valettin, contourner le Manteau d'Hiver et longer la rive longue du fleuve Escabriel qui sépare, glaive d'eau, deux immenses morceaux de Confédération.
J'errai sur ce terrain, traversant des comarques dont la prospérité pourrait rendre jaloux Achemond le vaurien.
D'un regard fiévreux je recherchais un cygne.
Il fallut quelques jours pour qu'il accroche une cime.
[...]
[Extrait d'un rapport du Chevaucheur du Sud Mortimer d'Arcalion au baron Nicolas Des Armoises]
Dernière modification par Des Armoises (2017-10-07 01:05:40)
Le jeune homme, à présent, tournoyait autour d'une fille de salle en déclamant la plus grivoise de ses compositions.
- "Qui ne seroit pas idolâââââtre
De ces beautés, de ces trésoooors ;
Dont la nature orna ton coooorps !!!!"
"Tournoyait"...
Le terme était flatteur.
Disons qu'il chancelait autour de la garce, l'invitant aux plus douces étreintes d'une voix pâteuse.
L'oeil morne et le pas sûr, la jeune-femme esquiva une grossière tentative d'étreinte, bloqua une main trop curieuse, détourna un baiser aviné et exécuta soudainement un sublime pas de côté qui jeta le bellâtre dans les bras d'un gaillard amusé.
- Oléééééééééé !!! s'exclamèrent des étudiants moqueurs
- C'est pas ton soir, Le Brun ! Retourne donc boire avec l'étranger ! conseilla le costaud en le poussant vers moi.
Comme le rimailleur titubait dans ma direction, je plaçai - ostensiblement - quelques pièces supplémentaires au pied du plein pichet qui lui servait de hanap. Son visage coloré par une consommation "festive" s'éclaira, et le goliard beugla que j'étais "foi de clerc, foi de ribaud", le meilleur d'entre ses amis.
Son sixième pichet fut vidé en l'honneur des filles légères.
Le septième en celui des troupes en campagne.
Le huitième, confia-t-il en posant un regard insistant sur son broc vide, serait dédié aux sans-sous qui boivent l'esprit gai.
Je songeai, en observant ses yeux écarlates et ses cernes violacées, que le drôle était presque mûr.
Le "Pif du Hibou" servait sans doute le plus médiocre des vins qu'on puisse trouver dans la belle cité soledienne, mais il avait l'avantage d'être à portée de bourse estudiantine. Le Brun m'avait appris que l'indulgence du Maître des lieux (en matière de licence poétique et de crédit) avait transformé son établissement en quartier général de la jeunesse lettrée et insoumise.
Clercs miséreux, adolescents rebelles, nobles de robe appliqués à bien s'encanailler...ils étaient fort nombreux - chaque jour - à venir s'enivrer. Les joutes étaient fréquentes. On brisait des lances de mots et on luttait à coups de satires, de ballades, d'épigrammes. Le champion gagnait une assiette, une verre, un baiser.
C'était un lieu plaisant que cet estaminet.
-"Le neuvvv...blurp...le neuvièèèmee pour...pour qui déjà.."
Je ramenai mes pensées et ma concentration vers Le Brun.
- "Le Brun, mon brave Le Brun...
Trinquons donc à l'éminente Université du Pic du Hibou, à ses célèbres professeurs, à...
Le garçon fit une grimace de dégoût.
- Bah, cracha-t-il, ces cul-serrés conformistes, ces diseurs de morale qui m'ont traité de débau..débau...débauché et condamné au renvoi ? Des couards qu'un rien effraie.
Blurp.
La jeunesse surtout, et puis la liberté.
Ah...pourtant...pourtant mon ami...sans mentir...du Droit sudordien j'étais l'Espoir. J'étais l'Estoile du sonnet okordien. J'étais...
Qu'étais-je déjà ?...
- Membre de l'Académie ?
- Non, ceux-là ...
Le Brun chercha un long moment sa bouche pour y poser son doigt.
Il échoua à faire chut.
ppfsssccchhh
Ceux-là, c'est autre chose"
Il jeta un oeil par dessus son épaule et approcha son visage du mien.
Je retins ma respiration. L'information que je recherchais valait bien le choc de son haleine.
Son regard resta planté dans le mien un long moment.
Lucide ???
- Mortimer, tu n'auras point le nom que tu t'efforces d'obtenir, tournée après tournée. Tu as trop bu sans doute, et m'auras confondu avec Dame Elveride.
Il eut un petit sourire.
Desserre ton poing, l'ami. Tu n'as pas vidé ta bourse pour un ingrat.
Je ne te mènerai certes pas à l'Académie.
Mais en parlant beaucoup, je pourrais faire en sorte qu'elle s'en vienne vers toi...
Dernière modification par Des Armoises (2017-10-12 21:07:23)
Baron des Armoises,
C'est la main lasse d'un homme honteux qui trace les mots d'une triste missive.
Pour la première fois de ma carrière de chevaucheur et d'agent, j'ai échoué dans ma mission.
J'ai arpenté sans trêve les rues de soif du Pic, dont la géographie pochardine m'est devenue trop familière.
J'y ai croisé mille oiseaux de nuit, crieurs de vins, filles lourdes ou légères, gentilhommes enivrés, gredins aux idées claires, et au crochet rapide.
Je suis devenu céans une sorte de célébrité, épuisant vos finances en généreuses tournées. J'ai risqué mon foie à tous les breuvages du monde connu, et me suis prématurément vieilli aux picrates infects qu'engloutissent ici becs-salés et adroits du coude de Solède.
Au "Pif du hibou", aux "Trois Plumes", au "Sudordien soiffard"...jusqu'aux sinistres "Bourses de plomb" (le plus graisseux, enfumé et puant des bouges du Midi), taverniers, filles de salle et fripouilles parfois lettrées m'accueillent en ami, en confident, en Grandjarl (Crésus) de la cervoise. En mécène du godet.
J'ai fait boire des LeBrun, et nourri (abreuvé) la rumeur en cannonnier du lait d'automne.
Impossible d'ignorer, dans ces confessionnaux de crocheteurs, de clerici vagantes et de goliards que je cherche par tous moyens - en votre nom - à entrer en contact avec l'Académie.
Et pourtant, rien.
Personne.
Pas plus d'Académicien au Pic que de subtilité chez un sanctifié.
Pas de lettre discrète, nul code à briser. Pas d'entrevue secrète. Mon travail - éreintant - ne m'a pas même valu l'honneur d'un guet-apens.
Je reprendrai bientôt le chemin d'Helleborée pour vous rendre mieux compte, et assumer pleinement la faillite de cette ambassade méridionale.
Permettez-moi, baron, de prendre un petit temps pour...la consolation.
Votre dévoué serviteur,
Mortimer d'Arcalion
Dernière modification par Des Armoises (2017-11-09 12:05:24)
Cornélia venait de mettre pied à terre devant une des gargotes du Faubourg sud. Elle avait coutume d'y faire une courte halte pour reposer sa monture avant d'attaquer la route escarpée qui menait à la ville haute du Pic du Hibou.
Alors qu'elle s'apprêtait à entrer dans l'auberge, la porte s'ouvrit et un étranger titubant manqua de la percuter.
"Hé, vous pourriez faire attention !"
L'homme, apparemment désorienté, ne répondit pas. Elle l'examina plus attentivement.
"Vous n'êtes pas d'ici, vous. Je ne reconnais pas votre blason.
- Je suis ici de la part du Baron des Armoises. Je cherchais l'université du Pic du Hibou, ou l'académie... mais..."
Cornélia éclata de rire.
"Ce n'est pas ici que vous risquez de les trouver ! Faut aller dans la ville-haute.
- Mais pourtant, j'ai rencontré des étudiants, et...
- Franchement, ça m'étonnerait. Vous êtes dans les faubourgs, ici. Il n'y a que des camelots et des voyageurs de passage. Vous êtes tombé sur des malandrins qui vous ont raconté n'importe quoi pour que vous leur payiez un coup à boire...
- Mais, alors... je...
- La cité du Pic du Hibou est située plus haut dans la montagne. Justement, j'y vais. Je peux vous y conduire.
- Vraiment, vous feriez ça ?
- Oui, le temps pour moi et mon cheval de prendre un bon repas. Je vous invite ou vous préférez rester ici planté comme un arbre ?"
Dernière modification par Elverid (2017-11-09 16:05:28)
Mortimer présenta un visage remarquablement stupide pendant quelques secondes, tant il avait peine à comprendre - et à accepter - les informations si spontanément dévoilées par la cavalière-tornade.
Son cerveau s'efforçait de s'arracher aux brumes, à la migraine, à la consternation pour fonctionner enfin correctement, et triompher d'une aphasie qui devenait gênante.
- ...
Ville haute ? Camelots ?
- J'ai...
Oh, ce mal de tête...
- Mademoiselle...
Partager un repas avec un cheval ?
- J'ai...
J'ai le sentiment que vous me prenez pour un crétin.
J'ai passé des nuits à boire avec des étudiants. J'ai quelques lettres, j'ai beaucoup voyagé. Comment pourrais-je confondre des étudiants en droit, en rhétorique ou en théologie avec...des colporteurs ?
J'ai trinqué avec des bacheliers, des licenciés, peut-être même un ou deux doctorants. Je connais le surnom des Maîtres qu'ils adorent. Les sobriquets, aussi, de tous ceux qu'ils abhorrent.
Je crois que vous sous-estimez la soif de liberté et d'encanaillement de la jeunesse. Et même...sa soif tout court.
S'il y a une ville haute, je puis vous affirmer qu'ils sont nombreux à se presser d'en descendre pour se rincer le gosier.
Quel vin sert-on, dans les cimes enneigées ? Pas le tue-l'ennui, le ringlinglin qu'on peut s'offrir ici !
Pensez-vous que je ne puisse reconnaître l'innocente suffisance d'un jeune lettré ?
* Retient un hoquet, et prend d'une voix pâteuse un ton ironique, s'imaginant d'une infinie drôlerie *
Ou alors...
Peut-être les faubourgs du Pic regroupent-ils les truands les plus cultivés d'Okord ! La pègre ici rimaille, c'est merveille !
Ah, cavalière, vous vous payez ma tête !
Je ne vais pas rester "planté ici comme un arbre", car les arbres ne boivent pas de vin de romarin. Je retourne au comptoir téter mes derniers sous, et pour voler peut-être un baiser des plus doux.
* Titube, désigne le cheval de Cornélia d'un index ridiculement impérieux *
- Et je souhaite bon appétit à Monsieur !
* S'incline, en comédien pathétique *
Damoiselle, je retourne à mes "voyageurs de passage". Leur conversation ne manquera pas de m'instruire.
* S'éloigne en chantonnant *
"En Okord dans chaque faubourg
Le soleil de chaque journée
Fait en quelques destinées
Éclore un rêve d'amour !"
Voici comment, sur l'air d'une petite ritournelle, le chevaucheur Mortimer d'Arcalion, trop fier et les sens passablement altérés, laissa passer la chance qu'ils avait guettée tant de nuits.
Il eut, dans la même minute, un coup dans le nez, quelqu'un dans le nez, et fit long nez sans voir plus loin que le bout de son nez.
Bref, il manqua de nez.
Dernière modification par Des Armoises (2017-11-10 08:53:06)
La surprise passée, Cornélia entra dans la taverne comme une furie à la suite du messager étranger. Ce dernier n'eut pas le temps de finir son verre. Elle l'empoigna par le col, le traîna sans ménagement au-dehors et lui plongea la tête dans l'abreuvoir des chevaux avant de le plaquer au mur.
"Alors comme ça, on croit connaître mieux que moi les coutumes de mon clan ? Nos universités sont ouvertes à tout le monde. Pour un étudiant capable de suivre sérieusement les enseignements de nos érudits, il y en a dix qui viennent là en dilettantes en croyant que ce sera facile, qui se lassent au bout de quelques lunaisons, puis qui traînent dans les faubourgs un jour ou deux avant de repartir chez eux. Des Jean-foutre qui se donnent des grands airs savants parce qu'ils ont lu deux ou trois livres anciens, mais qui sont à peine assez instruits pour faire illusion devant un niaiseux aviné dans votre genre."
Elle lâcha son interlocuteur, se dirigea vers la porte, et se retourna une dernière fois sur lui.
"Je ne sais pas si la Matriarche Elverid connaît votre baron des Armoises qui envoie des pochetrons chez nous, mais soyez certain qu'il aura de vos nouvelles."
Enfin, elle entra à nouveau dans la taverne et s'assit à une table.
"Aubergiste ! Une tranche de rôti de chevreuil et un pichet de tisane d'orties. Et vous ferez donner un seau d'avoine à mon cheval."
Dernière modification par Elverid (2017-11-10 12:53:03)
Comme il sortait de son relais miteux pour beugler quelques instructions à son palefrenier, Fortunat Laurette - dit "Père Ducrasse" (5ème génération d'empoisonneurs aubergistes) - eut la surprise de trouver son client le plus assidu figé devant l'abreuvoir, trempé jusqu'à l'os, le poil brillant.
Le ruisselant gaillard s'ébroua, releva la tête, et Fortunat fut tant surpris d'y trouver un oeil vif et un sourire radieux qu'il oublia de morigéner le garçon d'écurie.
"Mais soyez certain qu'il aura de vos nouvelles"...
Mortimer ramena quelques mèches mouillées sur son front, et partit d'un rire si franc que Ducrasse ne put s'empêcher, en retour, de dévoiler sa dentition.
Le chevaucheur n'en perdit pas sa bonne humeur.
- "J'ai réussi, Ducrasse ! Des Armoises va finalement avoir des nouvelles des hiboux !"
Il tendit quelques soles au bonhomme, en ajoutant :
- "Voici pour ce que boira la furie. Je lui dois plus que le succès : une leçon de vie !
"Pochetron", "niaiseux aviné"...n'est-ce pas tout à fait moi ?
La cavalière sait sonder les âmes et botter les culs. Bon sang, ça réveille !
Adieu Ducrasse, je m'en retourne en Samarie. Range donc ton faux rhum, brave homme, car je change aujourd'hui."
Mortimer donna à Fortunat une accolade humide qui laissa le rude Sudordien interdit et...pute borgne...presque ému.
Le gargotier demeura quelques instants sur le pas de sa porte, à observer l'étrange étranger s'éloigner en fredonnant.
Ce diable avait toujours une chanson dans la musette.
- "C'était bien, chez Laureeette, quand on faisait la fêêête..."
Jolie, cette mélodie...
Une voix aigre transperça les murs de l'auberge pour l'arracher à ses pensées.
- "Bon alors, il vient ce chevreuil !"
Dernière modification par Des Armoises (2017-11-11 18:23:47)