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Le comte Hagen de Myzar était arrivé la veille et les avait rejoints escorté de quelques hommes.
Hagen de Myzar… c'était donc de lui que son suzerain disait qu'il était un farouche combattant façonné par la rigueur des climats du nord.
*Allons voir ça...*
Pardaillec s'installa sans mot dire sur une pierre plate chauffée par le doux soleil matinal et observa les passes d'armes entre le comte et les membres de sa garde. Tout en croquant nonchalamment dans une juteuse pomme verte, il ne perdait pas une miette de cet entraînement improvisé et, à en juger par ce qu'il voyait, il était vrai que Hagen de Myzar savait manier l'épée.
*Mieux que moi, en tout cas… Que les dieux fassent que je n'ai pas à l'affronter dans cet exercice.*
Son frugal déjeuner achevé, le chevalier s'étira et retourna faire un brin de toilette sous sa tente avant de s'engager au milieu des dizaines d'autres toiles qui, déjà, fourmillaient d'activité.
Il n'avait pas vraiment d'idée sur l'endroit où il se rendait, il se contentait simplement d'inspecter les lieux pour mieux se repérer, considérait les agissements des uns et des autres, écoutait les dialectes de chacun, examinait les visages et contemplait les armoiries claquant dans le vent sur leurs étendards spécialement apprêtés pour l'occasion.
Le tournoi allait bientôt commencer et Pardaillec cherchait surtout à tromper son ennui, impatient qu'il était d'affronter son premier adversaire.
Le vicomte était parti au petit matin, le jour de de l'ouverture du tournoi.
Après plusieurs jours de marche, et des nuits passé aux creux des arbres ils étaient arrivé devant les hauts murs de l'ambassade. Tous étaient impressionné, l'escorte, qui n'avait guère l'habitude de voyager plus loin que d'un fief à l'autre du vicomte, recula devant l'édifice. Quelques uns auraient bien prit la fuite si Galdor ne leurs avaient pas ordonnées d'avancer.
Les lieu étaient remplis de seigneurs, serviteurs, bouffons et autres personnalités plus ou moins importante. Le vicomte ne chercha même pas où se trouvait le campement des siens, ils avait besoin de tranquillité pour se reposer, de toutes façon, ils n'aimait pas trop la compagnie. Une fois installé, il dispensa ses hommes de leurs travail et leurs donna quelques pièces d'or. De son côté, il tenta de se reposer, le voyage l'avait exténué. Il passa les jours suivants à étudier le terrain, il espérait que son entrainement porterait ses fruits. Sur de lui, il s’exerçait avec ses gardes, répétant encore et encore les mêmes techniques qui devait lui donner un avantage.
Dernière modification par Galdor (2017-10-21 12:09:35)
->Galdor : Fondateur de la Camorrie (disparu)
- >Kratas Tori: Premier et seul prince de Camorrie, jusqu'à la dissolution de la principauté (Exilé quelque part en Okord)
->Lilwenn Tori : Duchesse de Camorrie, première femme à diriger la Camorrie. (Actuel)
Personnage annexe : -> Intendant Randolph. Dirige la Camorrie en absence de Kratas, jusqu'à l'arrivée de Lilwenn
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La fière bannière de la Renarde flottait aux vents, Safet se présenta aux gardes de la tente Principale, il était suivi par plusieurs de ses hommes portant d'imposants coffres.
"Veuillez annoncer le Marquis Safet Plizir auprès de la Duchesse Aedeline ".
Les occasions étaient rares pour lui de rencontrer sa fille, ce tournoi lui permettait de la voir en toute quiétude loin des tumultes des échanges diplomatiques ou des guerres de territoire.
Il se faisait une joie de la serrer à nouveau dans ses bras, il avait pour elle des présents fastueux qu'il espérait digne de l'immense tendresse qu'il lui portait.
Le tout nouveau baron Virshan était également venu au tournoi. C'était une occasion parfaite pour se faire connaître des autres nobles du royaume.
Il avait constaté avec effarement que le tournoi se déroulerait au Sudord, où il s'était promis de ne plus remettre les pieds. En effet, la confrérie du Cygne régnait sur la moitié du continent, et personne n'avait oublié le rôle déterminant qu'il avait eu durant le complot pour fragiliser le pouvoir de Loth Hallgeirr, qui l'avait même fait bannir du royaume. En revanche, aucun d'entre eux ne savait ce qu'il était devenu après son bannissement, et quelles circonstances l'avaient amené à revenir en Okord, et même à acquérir un titre de noblesse. Quoi qu'il en soit, il se savait en sécurité durant ce tournoi, sous la protection de sa suzeraine. Mais s'il pouvait éviter une confrontation avec Elverid, Loth, ou Carmen, il le ferait.
Il était donc parti de Tula, remontant le fleuve jusqu'à son embouchure sur une modeste embarcation. Traversant l'archipel créé par les calamités de Gweddnidrup, il fut reçu par une escorte de la Croix d'Azur, sa nouvelle faction, aux portes du lieu du tournoi. Suite à cela, il parcourut divers camps pour se présenter et discuter avec d'autres nobles, évitant bien les tentes arborant le Cygne.
Dernière modification par Andior (2017-10-21 20:30:33)
Arrivé pas trop en avance pour ne point devoir séjourner trop longtemps parmi la foule d’une évènement prestigieux, le Vicomte Sirex commençait à avoir des fourmis dans les jambes et la sensation désagréable d’être coincé depuis bien trop longtemps au milieu de tout ce monde grouillant et bruyant.
Il ne s’était pas spécialement préparé mais se voyait assez mal passer le temps en s’exhibant au milieu de son modeste campement en train de chorégraphier un entrainement au combat surtout destiné, à son humble avis, à épater la galerie.
Il souhaitait simplement être appelé sur la lice, défendre honnêtement et courageusement ses couleurs, et puis repartir sur les routes parmi les siens.
Il avait bien essayé de tuer le temps, visiter les lieux, faire de longues siestes, boire, manger, refaire de longue siestes, … il n’en pouvait plus de cette attente interminable.
*… Décidément, tous ces Nobliaux, tous ces salamalecs d’ambassadeur de j’sais pas quoi ?! …. Et cette façon de se complaire à faire poireauter des pauv’ péquenots dans mon genre pour un instant de prestige ?! … Aucune annonce d’un Héraut, point de crieur public pour en savoir plus ?! … Ce monde-là n’est vraiment pas fait pour moi …*
Il ordonnât donc à ses gens de plier bagages. Le soleil avait disparu à l’horizon sans aucunes nouvelles du tournoi à venir et il ne se voyait pas tourner en rond un jour de plus dans cette ville de toile à attendre le bon vouloir d’un puissant dont il ne savait pas grand-chose.
C’est donc de nuit, tout comme à l’aller, qu’il voyagerait à nouveau pour regagner ses terres.
Il est clair qu’il était fait pour une vie simple au milieu de ses hommes fidèles et pas pour l’agitation d’un évènement politico-festif dont le sens lui échappait …
Une fois en selle, il prit la tête de sa troupe qui traversa le campement sous les regards étonnés, interrogateur, parfois désapprobateurs, … Il perçu également quelques rires moqueurs et commentaires désobligeants sur le courage d’un Seigneur qui s’incline sans combattre …
Qu’importe, lui se sentait plus libre en prenant la route que ces rieurs soumis docilement au bon vouloir d’un autre et prêts à tout pour une petite gloire éphémère …
Le tournoi avait pris plusieurs jours de retard.
Les allées entre les tentes devenaient impraticables et l'odeur devenait insupportable. Trop de seigneurs faisaient passer le temps dans la boisson, leurs performances s'en ressentiraient.
La seule qui pouvait passer sans que cela ne la dérange pas outre mesure était Undyne de Poissonville.
Mais le Vicomte K-lean se gardait bien d'aller se moquer. Sa mâchoire le faisait encore souffrir par temps de pluie.
A ce souvenir de ce premier combat d'entrainement où le vicomte était encore baron et s'était retrouvé bien vite évanoui sur le sol, il se caressa le côté de la mâchoire qui avait pris le coup.
Une pluie fine était tombé depuis deux jours, la douleur était légère mais omniprésente. De quoi rappeler sans cesse cette première expérience durant les futurs épreuves. Mais ce matin le soleil avait percé entre les nuages et il semblait bien que l'éclaircie perdurerait toute la journée. A croire que tout était lié à cette météo, le tournoi débutait enfin.
Cela s'annonçait difficile pour le vicomte K-lean, avec le Duc Baudoin puis les Marquis Daniel et Zadams.
Le Duc et le Marquis Zadams étaient de fins stratèges mais en duel et au corps à corps ils étaient moins impressionnants. Le Vicomte K-lean se sorti de ces duels sans y laisser trop de fatigue.
L'affrontement avec le Marquis Daniel, qu'il ne connaissait absolument pas, laissa plus de marques. Avec un peu de chance et une petite glissade du Marquis Daniel, il avait pu remporter la passe d'arme. Par contre en Joute et en Lutte, le Vicomte pris de sacrés coups et du concéder ce duel dans la douleur.
A son grand regret, K-lean apprit que le Marquis était très fort mais qu'il n'était pas très endurant. Les mauvaises langues diront qu'il du quitter le tournoi en plein milieu, rattrapé par le surplus de boisson absorbé durant les jours d'attente.
Parmi les nombreux duel réalisés, les plus marquants furent contre :
- Duchesses Alania et Carmen, où K-lean n'avait pas su faire grand chose d'autre que contempler les poitrines qui lui faisaient face
- Duc Korin, champion du tournoi, qui donnait l'impression de ne pas savoir lui même ce qu'il faisait, mais qui étouffait quiconque lui faisait face à la lutte
- Marquise Undyne, où K-lean su prendre sa revanche et retourner in extremis son adversaire à la lutte avant de l'immobiliser
- Le Vicomte K-lean avait su resté concentré face à la Polemarque Morgan, ce n'était pas tous les jours qu'on pouvait se mesurer à elle.
- Le combat contre la Marquise Mizuki avait été le plus... particulier. K-lean n'était au départ pas resté indifférent à ses formes généreuses, mais le contact de sa pilosité prononcée avait été un electro choc, le Vicomte ne voulait pas s'y frotter plus longtemps et expédia le combat.
- Marquis Ragnar et Comte Hagen, ses deux mentors templiers l'avaient formé aussi ils n'avaient plus de secrets pour le Vicomte
- Chevalier Estun Dodrio, dont on avait surement usurpé l'identité et rempli l'inscription à sa place tellement il était incapable au combat.
Le tournoi avançait bien, le spectacle était de bonne qualité, les spectateurs étaient heureux.
Les infirmeries n'étaient pas si encombrées que le pensait certaines mauvaises langues.
C'était surtout les latrines et les tavernes qui étaient le plus bondé.
L'Empire avait du entendre parler de notre goût prononcé pour la boisson car personne ne s'était retrouvé en manque.
Après quelques tours d'éliminations, des noms commençaient à être pressenti pour le titre :
- Le Duc Korin utilisait à merveille sa technique du combattant alcoolisé. Il faisait autant rire le public qu'il éliminait ses adversaires.
- Le Comte Haurk venait d'autres contrées et était un maitre dans son art étranger. Ses bottes, nouvelles pour Okord, surprenaient tout le monde.
- Baron Raëlaëth était le petit poucet de ce tournoi. Personne ne savait rien de lui. Même son suzerain Zedicus avoua qu'il ne l'avait pas reconnu.
- La princesse Elverid, bien qu'elle n'attirait pas les foules du fait de ses tenues austères, son manque d'élégance et son âge mûr, était une combattante redoutable. La précision de ses frappes compensaient son manque de puissance.
Pour ce qui concerne le Vicomte K-lean, la liste des combats suivants lui annonçait quelques têtes bien connues, et pas rencontrées au calme autour d'un feu camp...
- Le Vicomte K-lean avait laissé gagner à la lutte le prince Dragan après l'avoir écarté du jeu suite aux deux premières épreuves. Le prince semblait absorbé par d'autres choses que ce tournoi, mais le Vicomte ne saurait jamais de quoi il s'agissait.
- A la lecture de son nom, K-lean repensa au Félon Elijah qu'il captura il y avait déjà quelques mois et frémit. Ce personnage était assez effrayant.
- Le Vicomte Enfroy de Fontfroide était celui qui s'était battu avec le plus de hargne. Alors que tout le monde commençait à faiblir suite à la succession des combats, lui semblait avoir vu ses forces décuplées devant le Vicomte K-lean. Nul doute que la tentative de capture envers Enfroy, même si elle avait échoué, l'avait énervé. Ce fut la seule défaite de K-lean sur cette série.
- Le duel face au Comte Khan Nyrth était le dernier avant la dernière phase. Le vicomte K-lean était sorti gagnant mais il avait faillit abandonner. K-lean en était sûr, le Khan n'était pas là pour l'honneur, il était là pour se venger. Ses coups vicieux ne cherchaient rien d'autre qu'à blesser les templiers qu'il affrontait. La fraîche capture du Khan par le templier Vince ne l'avait surement pas aidé à se préparer.
Et c'est sur presque toute sa dernière série que le Vicomte K-lean se laissa surprendre et s'effondra : Didj, JomSmims, Jusquiame Noir, Valacar, Staras et Pardaillec.
La fatigue accumulée et les blessures subies avaient certainement eut un rôle dans ces défaites en chaine. Mais le vicomte K-lean s'était surtout complètement livré en aidant, en conseillant et en s'entrainant avec ces barons durant les jours d'attente. Tous ces Templiers (ou futur templiers ou alliés) avaient été tellement à l'écoute durant les entrainements, ils s'étaient tellement donnés à fond pour apprendre et appliquer les techniques, que le Vicomte K-lean ne put rien faire contre eux...
Sauf le baron Pardaillec d'Occitanie, lui qui avait déjà semblé ailleurs dès le début du voyage, paraissait être arrivé dans une autre dimension ! Une discussion devrait avoir lieu rapidement entre ces deux duellistes pour mettre certaines choses au clair...
Quelques heures plus tard, alors que les derniers duels prenaient fins et n'avaient plus d'incidences sur le haut du classement, l'organisation faisait afficher les résultats un peu partout sur le campement. La remise des prix n'était pas accessible à tous vu le nombre de personnes rassemblées, la majorité des Templiers et des seigneurs du Hall avaient donc commencé à ranger leurs affaires et plier leurs tentes. Les nouvelles de l'Ouest soulevaient beaucoup d'interrogations auquel personne ne savait répondre. Chacun souhaitait seulement retourner sur ses terres pour en apprendre peut être plus.
Les nuages réapparaissaient, et arrivaient avec eux la même pluie fine et le personnel chargé d'informer les participants sur les résultats.
Une clameur s'éleva tout de suite lorsqu'on apprit que le jeune poucet Baron Raëlaëth était allé jusqu'en finale, perdue face au mystérieux Duc Korin.
Les Templiers se moquèrent du Hall lorsqu'ils entendirent que c'était leur vicomtesse Hetass'r qui était la meilleure d'entre eux à une très belle dixième place.
Mais les seigneurs du Hall surent en faire de même lorsqu'on entendit que notre vieux Marquis Zadams était le leader des Templiers à une belle 16ème place.
On souffla au Vicomte K-lean, qui n'entendait pas bien avec le vacarme ambiant, qu'il était 26ème sur les 121 participants.
"Pour quelqu'un qui a passé plus de temps à former les autres qu'à s'entrainer soi-même ces derniers jours, c'est tout à fait honorable."
Le Vicomte K-lean se retourna vers le baron qui lui avait mis la main sur l'épaule et prononcé ces quelques mots. K-lean le regarda fixement dans les yeux, un léger sourire de satisfaction sur le coin des lèvres :
"Merci Baron... Bientôt c'est vous qui me ferez honneur sur le champ de bataille..."
La suite fut moins honorable : à peine les classements annoncés, on ne laissait plus que deux heures pour décamper et repartir à bord de nos embarcations.
L'empire savait accueillir, mais n'aimait pas nettoyer.
<< HRP : Si la description ne correspond pas à votre personnage, merci de m'en faire part en MP. Je ferais la modif >>
Dernière modification par K-lean (2017-10-22 12:25:00)
Lignée des Trofs, et autres successeurs
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Le sable de la lice couvrait une bonne moitié de son visage tuméfié et le goût âcre et ferreux du sang envahissait sa bouche. Il porta la main à ses lèvres et la couleur du liquide carmin qu'il y recueillit confirma la rudesse de ce dernier affrontement. Ereinté et à bout de souffle, les membres endoloris et les articulations meurtries, Pardaillec d'Occitanie fit une pause à genoux avant de se relever alors que son vassal JomSmims, les bras au ciel, se laissait applaudir par une foule de plus en plus éparse. Maintenant que le vainqueur était depuis longtemps connu, les dernières passes d'armes n'intéressaient guère grand monde et ce fut dans l'indifférence générale que la dernière journée s'acheva.
*Qu'un mal de crâne… Cet exercice n'est plus de mon âge.*
Le chevalier eut besoin de l'aide de son écuyer pour se redresser complètement tant il était fourbu. Il lui faudrait sans doute plusieurs jours de repos avant de pouvoir reprendre la direction de Sainte Emilie de Girone. Pourtant, à peine eut-il retrouvé le relatif confort de sa tente que son suzerain, le regard noir, vient annoncer qu'il leur fallait partir au plus vite. Sans doute craignait-il, maintenant les réjouissances passées, que les rancœurs ne resurgissent et que certains seigneurs profitent de cette occasion pour régler quelques contentieux en suspens.
Pardaillec soupira lourdement et eut un petit sourire. Celui d'un homme qui tente de faire contre mauvaise fortune bon cœur quand les événements lui sont contraires. Il n'ignorait pas que K-lean avait été courroucé par son attitude à leur arrivée, il l'avait bien senti quand ce dernier lui avait astiqué les côtes lors de leur affrontement. Il lui fallait donc agir avec diplomatie et faire en sorte que le retour se passe pour le mieux. Ainsi donc, il donna l'ordre à son escorte de se préparer à lever le camp dans l'heure montrant par là son obéissance à son suzerain.
Dernière modification par Pardaillec d'Occitanie (2017-10-22 09:50:06)
Après une attente interminable, les participants au tournoi avaient enfin été appelés sur la lice. Les seigneurs okordiens étaient nombreux à avoir répondu à l'invitation, et il faudrait affronter pas moins de cent vingt adversaires.
Elverid traversa le campement, évitant de poser le pied dans les flaques de dégueulis d'ivrogne répandues un peu partout. Chacun avait occupé son temps comme il avait pu...
La matriarche remporta presque trois affrontements sur quatre. Parmi ses compagnons du Cygne, les adversaires les plus redoutables furent la duchesse Carmen et la Vicomtesse As'Gryf : la première remporta la victoire, la seconde fut vaincue de justesse à la passe d'arme, presque sur un coup de chance. Toutes deux, plus jeunes et plus endurantes qu'elle, la surclassaient largement à la lutte.
Le Duc Korin de Kerroperh, grand vainqueur du tournoi, était un jouteur efficace et un lutteur implacable. Pour les passes d'arme, il avait une technique de combat faussement erratique et difficile à anticiper.
Le Marquis Safet Plizir, quant à lui, offrit une splendide démonstration du savoir-faire de son clan, avec ses deux sabres à lame recourbée qu'il maniait avec une dextérité surprenante.
Elverid fut intriguée, durant une passe d'armes, par un combattant qui portait un masque. Ce n'est qu'en s'approchant lors de l'affrontement qu'elle le reconnut : Virshan. Stupéfaite, elle perdit sa concentration durant une fraction de seconde, qui suffit à son adversaire pour prendre l'avantage.
Mais ce fut le jeune vicomte K-Lean qui montra le comportement le plus déroutant : il resta planté comme un nigaud au milieu de la lice, l'oeil torve et la bouche ouverte, se contentant d'encaisser les coups avec un sourire béat. C'était à se demander s'il avait jamais vu une femme.
Les derniers affrontements furent les plus rudes. La matriarche, en prenant de l'âge, avait perdu un peu de son endurance et commençait à ressentir la fatigue. Elle essuya plusieurs défaites consécutives contre de jeunes seigneurs inexpérimentés, mais qui récupéraient plus vite qu'elle entre deux combats.
Lorsqu'à la fin du tournoi, elle retourna à son campement pour se reposer un peu et se rafraîchir avant le banquet de clôture, elle constata que de nombreux seigneurs pliaient bagage sans attendre. Sans doute craignaient-ils une embuscade sur le chemin du retour s'ils tardaient trop...
Dernière modification par Elverid (2017-10-22 19:15:21)
La duchesse Aedeline passa la journée sur la lice, son entrainement portait ses fruits, elle n'était pas venu pour remporter le tournoi mais pour évaluer ses capacités au combat, aussi le peu de concurrent apte lui poser des difficultés dans le maniement des armes confortait sa décision, elle n'eut à essuyer qu'une paire de revers dans ce domaine mais contre des seigneurs qui n'ont que très peu de chance de venir la rencontrer sur un champs de bataille.
Satisfaite elle se rendit au banquet final accompagnée de sa fille et y retrouva le marquis Safet Plizir pour une dernière soirée avant de reprendre la route. Lorsque le vainqueur fut annoncé comme connétable d'Okord elle ne put s’empêcher de partir dans un grand éclat de rire tout en se disant que jamais ce connétable ne verrait la moindre troupe de la croix d'azur le rejoindre.
-L'avenir de notre Maison se décidera dans les mois à venir. Soit nous reprendrons les armoiries princières perdues par Mazër, soit nous sombrerons dans l'oubli. Et tu penses que je m'inquiète pour un tournoi ?
Aldegrin de Karan laissa échapper un rire sardonique. Son couteau s’immisça sous la peau du sanglier étendu sous la tente. Les poils drus se séparèrent de la graisse sous l'assaut de la lame incurvée. Cela faisait déjà six jours que le tournoi aurait dû avoir lieu. Pour tuer le temps Aldegrin s'était adonné à l'une de ses passions : la chasse. Une information que bien peu possédaient. Jeune il maniait la lance sur le champ de bataille, devenu vieux celle-ci se contentait d'atteindre le gibier à la carotide. Malgré les ans qui blanchissaient ses cheveux, jamais le Seigneur de Karan n'était revenu bredouille.
-Mais... Père, tenta timidement Ansbert. Le titre de Connétable...
Aldegrin laissa échapper un éclat de rire avant de planter furieusement son couteau dans le gras de l'animal. Il se retourna vers son fils, une lueur furieuse au fond des yeux. Malgré l'épée à son côté et son large plastron, Ansbert baissa le regard.
-La Fine Lame de Samarie, railla son père. Tu aimes entendre ce nom, tu aimes qu'on te regarde jouter et dilapider l'or des Karan. Mais pas un seul instant tu ne penses à ce qui importe réellement. Aldegrin attrapa son fils par l'épaule. Je ne serais pas toujours là. Avant peu ton frère et toi devrez achever mon œuvre, seuls. Alors par pitié, ressaisis-toi : tout le monde se contrefiche de ce tournoi. Moi le premier.
Tournant le dos à son fils, Aldegrin extirpa sa lame du sanglier et repris son dépeçage. Plusieurs minutes de silence passèrent, seulement troublées par le labeur du Seigneur de Karan.
-Auriez-vous préféré que je meurs plutôt que mère ?
Les soupirs d'effort s'évanouirent dans l'air, sous la violence de l'affront. Personne de vivant n'avait jamais osé mentionner feu son épouse devant Aldegrin de Karan. Ansbert se souvenait parfaitement de la gifle reçue par son frère le jour où, encore petit, il avait demandé où leur mère était partie. La meilleure partie d'Aldegrin était morte avec Oriande.
-J'aurais surtout préféré avoir Baudoin pour fils, plutôt que toi. Asséna Aldegrin, les yeux fixés sur les viscères du sanglier. Il a toujours su où était sa place.
Ansbert quitta la tente sans rien ajouter, laissant son père seul avec le gibier. Malgré cette mésaventure, Aldegrin de Karan restait inchangé. Le cœur juste un peu plus sec.
Seigneur de Ténare ; Marquis de Falcastre
Maître du Palais ; Gardien du Trésor Royal
Chevalier au Léopard ; Chevalier de l'Ordre des Fondateurs royaux
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Après les combats, les festivités. Le banquet de clôture était somptueux, les mets venus de toutes les régions d'Abrasil fleurissaient les tables sous l'immense tente préparée pour l'occasion. Les Okordiens ne finissaient pas de découvrir de nouveaux goûts cachant parfois quelque mauvaise surprise venue d'ailleurs... mais la plupart du temps les palais se régalaient.
L'arrivée de la nuit sonna l'heure des annonces et Estun Dodrio fut le premier à intervenir pour donner le nom du grand vainqueur. Korin de Kerroperh se tenait debout à côté, applaudit par les convives. Fort de ses 84 victoires sur 120 combats, il apparut comme le meilleur gladiateur de la lice. Reconnut comme tel par l'Empereur, le titre de Connétable d'Okord lui fut accordé.
Eugénie se présenta ensuite pour prendre la parole. Après avoir longuement félicité et remercié les participants et le vainqueur, elle s'intéressa à la gouvernance d'Okord et annonça le choix des Gouverneurs d'Okord :
" Maintenant mes Seigneurs, il est l'heure pour moi de vous faire part de mes choix pour m'aider à gouverner Okord. J'ai choisi chaque Gouverneur en fonction de son lien avec la zone, de son expérience et de son dévouement à Okord.
Pour le Sud, issue de la Confédération du Sudord, la Princesse Elverid gouvernera. Pour l'Ouest, ce sera Aldegrin de Karan. Pour le Nord, la Duchesse Alania. Pour l'Est le Vicomte Galdor. Et enfin j'ai ajouté un Gouverneur pour le Centre d'Okord et ce sera le Marquis Safet Plizir.
S'il advienne qu'un autre Polémarque prenne un jour ma place, j'émets le souhait que ce gouvernement soit conservé afin que la stabilité d'Okord ne soit chamboulée et que nous arrivions enfin sur la voie du progrès.
Maintenant continuons la fête !
Pour Okord !"
Les convives répétèrent ces derniers mots, "Pour okord", levant les bras. Le tumulte peu à peu se changea en bruit de fond des multiples conversations qui reprenaient devant le banquet. La fête reprenait ses droits...
Dernière modification par Eugenie Morgan (2017-10-23 10:43:57)
Avec sa petite escorte de dix chevaliers, le Baron Escarciel arriva enfin au grand tournoi de l'empire. Il fut fort émerveillé par les puissants seigneurs réunis partout autour de lui. Après avoir passé la soirée en compagnie de son ami et vassal le Baron Jaymerd, une longue nuit de repos s'imposait avant les joutes.
Le lendemain longue succession de combats et de nombreuses victoires fut source de satisfaction. Le baron fut cependant impressionné par les talents de combattant du Baron Jaymerd qui se classa dixième du tournoi. Ils fêtèrent l'événement longuement dans la nuit.
En fin de matinée, il était temps de se remettre en route. La route était longue jusqu'à Olonna. Le Baron trouva bientôt un navire pour débuter le chemin du retour.
Le temps passait lentement. Bientôt le navire accosta non loin d'un nouveau fief où Escarciel avait établi quelques fermiers pour profiter des riches terres du sud.
La nuit tombait, confiant dans la sécurité garanti par l'empire pour les participants au tournoi nulles précautions n'avaient été prises.
Escarciel et ses hommes furent brusquement tirés de leur sommeil par l'agitation qui s'élevait au sein du petit hameau :
"Not Seigneur, not Seigneurs, une troupe a attaqué le hameau du seigneur Jaymerd. Ils viennent par ici ! Sauvez-nous !"
"Il faut fuir Monseigneur, il n'y a nul rempart ici et nous ne sommes que onze"
"Il n'en est pas question Roland, nous devons protection à nos paysans. En dépit de cette traîtrise nous combattrons."
"Chevaliers en selle, les autres fuyez !"
Escarciel et ses hommes eurent à peine le temps de se préparer, déjà d'innombrables ennemis surgissaient à l'horizon. Les chevaliers chargèrent culbutèrent les premiers ennemis avant de succomber sous le nombre. Finalement capturé, impuissant, le Baron Escarciel assista au massacre de tous ses fermiers, femmes et enfants compris.
Il s'adressa à celui qui commandait la horde de brigands sans pitié.
"Manant sans honneur qui a donc pu ordonner cet inutile massacre ?"
"Taisez-vous Baron nous vous menons maintenant chez la Duchesse Carmen !"
Abasourdi par le fait qu'un si haut Seigneur puisse s'abaisser à une telle vilenie le Escarciel se laissa emmener sans plus rien dire.
Rapidement, sa rançon fut réglée et il regagna ses terres.
A peine rentré il réclama du parchemin et une plume afin d'envoyer un message à l'ambassadeur de l'Empire.
"Messire l'Ambassadeur,
Je m'en remet à la justice de l'Empire et vous fait part de mes griefs envers la Duchesse Carmen.
Alors que je faisais étape en mon fief de Combe, un simple hameau de fermiers, sur le chemin du retour du tournoi, cette Noble Dame, sans aucun honneur, a lâchement assailli le village massacrant sans pitié tous mes gens.
N'ayant pas la possibilité de lutter contre elle mais considérant que la trêve du tournoi a été brisé, je sollicite votre intervention afin d'obtenir réparation de sa part soit :
L'envoie de 500 serfs pour remplacer mes gens massacrés par ses rustres et une somme de 200 000 pièces d'or.
Pour que la justice règne !
Avec mes respectueuses salutations
Baron Escarciel"
Merlin était bien silencieux, son tournoi avait été un vrai désastre même Maêl aurai mieux figuré...
Le repas se passait comme dans un brouillard, il avait écouté l'annonce le la nomination du vainqueur du tournoi puis les noms des Gouverneurs de région sans vraiment réagir.
Les plats se succédaient sans que Merlin les touchent, parfois il jetait un petit coup d'oeil à Maël qui se tenait fièrement au côté d'Eugénie Morgan...
Dernière modification par Merlin (2017-10-23 17:56:59)
Transcription écrite des récits de Pelandre, écuyer du Baron Jom Smims
« J’etais au service de Perdaillec auparavant, mais comme je boite un peu, il m’a envoyé en service auprès du Baron Smims, un ancien seigneur du Nord qui vient de s’installer a ce que j’ai cru ouir.
Il faut bien comprendre que cet homme est singulier. Il fait presque 6 pieds de haut, il a un visage fort marqué par de bien étranges cicatrices. Il ne sourit jamais. Mais il se dégage néanmoins de lui quelque chose de chaleureux
La premier voyage que j’ai eu à faire avec lui m’a permis d’en connaitre un peu plus sur icelui. Même si je doute que quelqu’un puisse vraiment le connaitre, il ne parle que fort peu.
Il s’agissait d'aller au tournoi dont tout Okord a parlé.
Comme le tournoi mettait du temps à commencer, je fus surpris de voir que le Seigneur Smims lorsqu’il arpentait les campements, observait chaque visage, chaque détail d’architecture, chaque plante ou arbre même, avec l’attention de la découverte sans ne paraitre jamais étonné de rien.
«_Je ne suis jamais allé si au Sud Pelandre, m’a-t-il dit. Mais la nature des hommes ne change jamais, quelque soit leur terre, pas vrai ? »
Pour tout dire je n’en savais rien, et je n’en sais toujours rien.
Je l’ai vu aussi, le soir, assis au campement de son suzerain boire un demi tonneau de vin, et repartir aussi droit et tranquille que s’il s’était agit de lait de brebis
Le lendemain, lors de la joute, j’ai decouvert avec stupeur qu’il utilisait une étrange technique.
Je ne suis pas moi-même bien connaisseur de ces choses la et je peinerais a vous l’expliquer ici . Elle n’était ni plus ni moins efficace que la technique, juste différente.
Les joutes se sont enchainées, et il y eut autant de défaites que de victoires. Mais la plus particulière fut celle qui se déroula contre son suzerain, Pardaillec, mon ancien maitre.
Le seigneur Smims utilisa sa technique habituelle et elle fonctionna fort bien contre le seigneur Pardaillec. La violence du choc fut effroyable, et Pardaillec fut au sol avant même que je n’eu le temps de l’apercevoir.
Mais le plus singulier fut ce qui advint par la suite.
Alors que Jom Smims eté applaudi et que son suzerain était encore au sol il s’approcha de lui. Il lui tendit la main et le redressa en une fois. Puis il l’embrassa sur la bouche, comme certains embrassent les filles, mais d’une manière virile, presque martiale.
Le sieur Pardaillec n’en tint pas ombrage
J’appris plus tard qu’il s’agissait d’une coutume des hommes du nord pour marquer le respect et le dévouement.
Et je suis sur que ces deux la ne s’en veulent pas, le soir ils ont bu encore, puis sans dormir, nous avons repris la route de Smimstaad.
« _Vois tu Pelandre, me dit il sur la route du retour, tu n’es qu’un boiteux fort laid de surcroit. Mais j’ai vu en toi de la bravoure. Tu me plais bien.
Je n’ai jamais aussi bien dormi que la nuit qui a suivi"
Dernière modification par JomSmims (2017-10-24 07:17:43)
Le banquet de clôture battait son plein. Le Duc Korin de Kerroperh, vainqueur du tournoi, venait d'être proclamé Connétable d'Okord, et la Polémarque Eugénie Morgan avait composé son gouvernement.
A présent, les convives attablés pouvaient, tout en goûtant aux mets les plus fins, admirer les speclacles des artistes venus de tout Okord pour les divertir.
Les chasseresses d'Elverid venaient d'entrer en scène avec leurs hiboux dressés et d'installer deux rangées de dix perchoirs. Dès lors, ce fut un ballet parfaitement synchronisé de rapaces nocturnes volant majestueusement d'un perchoir à un gant de fauconnerie, tenant entre leurs serres de petites bannières de soie brodées du blason des principales maisons et confréries qui possédaient une province en Sudord. A la fin du spectacle, les différents blasons étaient disposés sur les perchoirs de façon à reconstituer la carte du Sudord. La Matriarche se leva et se dirigea vers la table d'honneur où étaient installés la Polémarque et l'émissaire Dodrio et s'adressa à eux.
"Dame Polémarque, Messire Dodrio, je vous remercie au nom du Sudord pour l'organisation de ce tournoi. Merci également, Majesté, pour la confiance dont vous m'honorez en me conviant le poste de gouverneur du Sudord. Et Félicitations au Duc Korin de Kerroperh pour sa victoire méritée.
Afin de commémorer cette journée, je vous ai fait préparer un modeste présent. Il a été confectionné avec le plus grand soin par les artisans du Clan du Hibou, avec les meilleurs matériaux qu'on puisse trouver en Sudord. Selon les traditions de mon Clan, faire porter un présent par un hibou grand-duc, le plus majestueux des oiseaux nocturnes, est la plus belle manière d'honorer le destinataire."
Elverid glissa sa main droite dans un gant de fauconnerie, se tourna vers ses chasseresses et leur fit un signe de tête. A ce moment, un hibou grand-duc prit son envol, saisit au passage dans son bec la chaînette d'un grand écrin plat tenu par l'une des chasseresses et vint se poser sur la main de la Matriarche avant de déposer sa précieuse charge sur la table, devant Eugénie Morgan.
L'écrin de bois précieux contenait deux bannières de soie de Solède brodées de fil d'or et doublées d'un velours épais pour les rendre plus rigides. On pouvait y voir, au centre, le blason d'Abrasil et celui de la Polémarque surplomber l'inscription "Grand Tournoi Impérial" suivi de la date de l'évènement, et tout autour, les blasons de toutes les confréries okordiennes.
Elverid renvoya le hibou sur son perchoir et s'inclina légèrement avant de retourner s'asseoir.
Dernière modification par Elverid (2017-10-23 20:30:14)
Curieux petit colifichet, semblait-il penser. Aldegrin de Karan s'empara de l'insigne de Gouverneur et la fit tourner entre ses doigts gantés de noir. Un dragon enlacé autour d'un "S". Une charmante attention qui arracha un sourire au vieil homme.
Le Seigneur de Ténare ne croyait pas aux titres. Du moins, à l'honneur qui se cachait derrière. Il n'avait jamais été un idéaliste : politiquement l'honneur n'apportait rien. En revanche le pouvoir permettait plus de choses. Par le pouvoir on levait des impôts, grâce à ces impôts des armées marchaient sur les routes ; allant de ci de là, faire respecter de nouveaux impôts... Un cercle sans fin de violences avides se mettait ainsi à tourner.
Les Karan revenaient de loin, Aldegrin le savait. Les caisses du Domaine n'étaient pleines que depuis quelques années. Le vide laissé par la disparition de Mazër avait été terrible, laissant les mines à l'abandon ou aux mains vicieuses d'anciens vassaux de la famille. Pour la gloire des Karan Aldegrin répandit l'or et le sang dans la baie de Chypre. Désormais tous baisaient sa main et craignaient son courroux sur l'Ile. Avant peu, tout l'Ouest ferait de même. Car derrière Aldegrin de Karan se tenait la Samarie et un ban redoutable.
L'une des frontières les plus dangereuses du royaume échouait aujourd'hui entre les mains d'un des hommes les plus cruels qui soit.
Seigneur de Ténare ; Marquis de Falcastre
Maître du Palais ; Gardien du Trésor Royal
Chevalier au Léopard ; Chevalier de l'Ordre des Fondateurs royaux
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Eugénie contemplait l'écrin et les deux bannières qu'elle saisit délicatement, l'une après l'autre les montrant ostensiblement aux invités. Puis elle adressa un large sourire à la matriarche, la remerciant chaleureusement.
La soirée avançait, les discussions laissaient place à la musique. La Polémarque observait les courageux convives qui se laissaient aller à la danse. Son regard s'attarda un moment sur Aldegrin qui souriait en regardant son insigne de Gouverneur et qui semblait sombre dans d'intenses pensées.
Eugénie sentit alors la main de Maël qui attrappait la sienne. Elle baissa ses yeux vers l'enfant et lui sourit.
Au son de la musique Merlin repris conscience de son entourage, il se leva lentement et se dirigea lentement vers la table d'honneur.
(le silence se fit dans la salle en voyant la scène)
Puis Merlin s'adressa à la Polémarque:
"Polémarque puis-je vous inviter à danser, cela nous rappellera le temps d'avant, votre lourde charge vous laisse peu de temps de libre profitons donc de ce moment..."
Puis il fit apparaître une pluie de libellules multicolores qui s'envolèrent faisant l'étonnement des convives.
Dernière modification par Merlin (2017-10-24 08:46:12)
Eugénie leva ses yeux vers Merlin, saisit sa main et se laissa entrainer vers la piste où virevoltaient les autres danseurs. Pour une fois elle se laissa aller, la tête posée délicatement sur les épaules de son ami. Elle sentait sur sa taille le bras de Merlin qui la tenait fermement. Son coeur battait de plus en plus fort au fur et à mesure que les mouvements s'accéléraient.
L'esprit de la Dame d'Arald vagabondait au gré des rondes, elle finit par fermer les yeux comme pour mieux profiter d'un moment de pause appréciable avant de reprendre demain les dures responsabilités de dirigeante d'Okord.
Le temps passait sans que les deux danseurs en aient conscience.
Les convives quittaient un à un la salle, d'autres déjà dormaient affalés sur les tables.
Merlin sentait le corps d'Eugénie contre lui, et c'est Maël qui les ramena à la dure réalité.
Maël - " J'ai sommeil"
Morgane et Merlin éclatèrent de rire.
Merlin - "alors allons nous coucher"
Merlin prit l'enfant dans ces bras et main dans la main avec Morgane ils quittèrent la salle...
La nuit était fraîche, et le lune brillait, une ombre se glissait dans le noir Merlin savait que Lucifer veillait.
En arrivant devant la tente de Merlin, celui ci donna les ordres pour le réveil.
Puis il entraîna en riant Morgane dans sa tente, Maël avait rejoint le pays des fées et dormait déjà profondément, Merlin le coucha (ce qui se passa ensuite est une autre histoire...)
« Et c'est ainsi que votre titre vous est remis, brave seigneur d'Okord ! »
La foule s'était laissée allée à un concert d'applaudissements, alors que le titre de Connétable était officiellement transmis au seigneur de Kerroperh, sous la forme d'une devise de papier et d'une épée forgée d'arabesques et de beaux tranchants. L'acier entre les doigts, le gagnant du grand tournoi pouvait désormais endosser son rôle. Estun Dodrio s'était lui accordé un soupir de soulagement : tout s'était remarquablement bien déroulé.
Désormais, l'ambassade s'était vidée de l'essentiel de ses invités. Les chevaliers errants et autres coureurs de gloire avaient rassemblé leurs affaires pour repartir sur les chemins. Les strolatz, après une nuit de prière, s'étaient dispersés pour rentrer en Osterlich attendre un autre tournoi. Les seigneurs d'Okord avaient pour leur part repris leurs escortes, et filé rejoindre leurs divers fiefs : de la marée de tentes qui occupait quelques jours auparavant les abords de l'ambassade, il ne restait plus que quelques tours de bois que les forces de sécurité impériales démolissaient avec méthode, se préparant elles aussi à repartir pour la capitale.
L'émissaire en était à examiner les lices encore poussiéreuses quand une figure s'approcha de lui, harnachée de noir, une bannière en main. De l'autre, il salua brièvement avant de tirer une lettre cachetée de ses sacoches.
- L'empereur vous rappelle temporairement à lui, émissaire. Vous êtes attendu à la capitale pour faire report de la situation en Okord, et deviser de nos options diplomatiques futures dans la région. Le convoi de retour peut vous escorter.
Estun Dodrio acquiesça, et empocha la lettre dont il savait désormais d'avance le contenu. Le cavalier eut un nouveau salut à son encontre, et fit faire volte-face à sa monture sans attendre avant de repartir au trot. Sa mission en Okord était pour le moment accomplie : le Connétable avait été nommé comme prévu, et les seigneurs du royaume lui avaient parus satisfaits de tournoyer ainsi dans le faste aux frais d'Abrasil.
MJ d'Okord.
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La jeune baronne Bruine n’avait pas totalement démérité dans la lice, elle était elle-même surprise d’avoir gagné autant de joutes et si peu de passes d’arme. Les hommes et les femmes qui l’accompagnaient l’avait acclamée à la lecture des résultats du tournoi mais elle les avait fait taire rapidement afin de ne pas attirer l’attention sur eux.
« A ce stade là ça n’est plus de la discrétion, c’est de la parano » maugréaient son lieutenant et son maître d’arme. Ils furent très déçu de ne pas pouvoir assister au banquet final.
Ils ignoraient que leur baronne avait cependant pris le temps de contacter certains nobles et d’en rencontrer d’autres, qu'elle avait pris le soin de mettre des visages sous les bannières.
Elle n’avait plus rien à faire là : le camp fut vidé pendant les ripailles, un homme de confiance était resté en arrière, qui les rejoindrait ensuite pour rendre compte de ce qui se déroulerait pendant le banquet.
Korin n'était pas frais ce matin alors que les épreuves débutaient. Si ce tournoi avait pour but ultime de désigner le connétable du royaume c'était aussi l'occasion de se rencontrer
entre seigneurs du nord comme du sud de l'ouest comme de l'est. C'est dans cette ambiance que Korin et sa maison avaient entamé les festivités du week-end et c'est après une nuit bien
arrosée que Korin devait maintenant chausser les éperons pour se rendre à la joute. Korin était un solide duelliste, c'est son père Pandolf qui avait pris en charge personnellement son
entrainement. Il avait ainsi bénéficié de l'enseignement d'un maitre du duel méconnu qui avait fait ses armes dans les tournois de la Tour où il était invité avec le seigneur Piotr en
tant que représentants de la Plume Noir. Il n'était pas au mieux de sa condition physique et sentait bien qu'il avait encore de l'alcool dans le sang mais sa jeunesse lui passait encore
un certain nombre d'excès et il était bien déterminé à user et abuser de l'héritage familiale.
Ce tournoi était exceptionnel à plus d'un titre. Par sa taille, 121 participants impatients d'en découvre. Mais aussi par l'identité de ses participants, la Polémarque l'émissaire d'Abrasil
quatre des cinq princes du royaume et une cohorte de ducs marquis comtes vicomtes. Korin entendait encore des compagnons d'armes plaisanter en pariant sur la victoire de la Polémarque
pour que l'empereur la nomme également connétable du royaume. Il le reconnaissait l'idée le faisait sourire et il en espérait presque la victoire de Morgan.
Korin avait emmené avec lui un de ses vassaux les plus actifs le jeune Zaerdin.
Tu as la chance de participer à un événement majeur de la vie de notre royaume où tu rencontreras certaines des plus fines lames du royaume. Tu verras c'est autre chose que l'entrainement
dans la salle d'armes. Et puis c'est aussi l'occasion de rencontrer et de se faire remarquer par de belles dames ou par leurs pères cherchant un époux pour leurs filles.
Des tournois comme celui-là tu en verras peu être plus avant plusieurs décennies. Profitons-en!
Et on peut dire qu'ils en avaient profité mais maintenant il fallait assurer le coup et défendre les couleurs de la maison De Kerroperh.
En échangeant avec son sénéchal et son écuyer Korin décida que vu le nombre de combat à mener pour vaincre tous les seigneurs du tournoi il fallait faire l'impasse sur certains combats
afin de s'économiser. Étant un excellent cavalier et de par sa corpulence un très bon lutteur Korin décida de faire l'impasse sur les joutes d'armes.
Le plan se déroula à merveille si ce ne sont quelques accrocs à la joute où Korin rencontra de très bons manieurs de lances que sa dextérité à l'équitation ne parvint pas à compenser.
Son allure peu fraiche et son haleine avinée firent merveille face à certains adversaires un peu trop arrogants et sûrs d'eux et plus la journée passait moins Korin avait la gueule de
bois et plus il retrouvait ses moyens. Quand un ou une adversaire se présentait et commençait à commenter son apparence ou ses supposées compétences avec un peu trop d'ironie ou de façon
un peu trop hautaine le seigneur de la maison De Kerroperh se faisait une joie de lui faire mordre la poussière de façon figurée mais parfois au sens propre comme avec Aedeline de la
Croix d'Azur à qui il fit manger de la terre en lui collant la face dans la boue pour la faire abdiquer. Pas sûr que cela est une bonne idée pour les affaires diplomatiques à l'avenir car
quand un seigneur est touché dans son ego on peut souvent s'attendre à une vengeance un jour ou l'autre.
Se qui semblait au petit matin peu probable devait une réalité au fur et à mesure de la journée. Le plan marchait tellement bien que Korin grâce aux victoires engrangées à la joute le
matin et à ses exploits physiques l'après-midi écartât un à un ses concurrents. Après avoir battut la majorité des princes du royaume il ne restait plus qu'un jeune baron nommé Raëlaëth
entre lui et le titre de meilleur combattant du royaume. Le jeune homme était redoutable mais Korin avait pour lui l'expérience et son valeureux adversaire mordit lui aussi la poussière.
Lorsque le Héraults du tournoi valida sa victoire sur son dernier concurrent une clameur s'éleva de toute part pour acclamer le nouveau vainqueur. Korin se releva tendit une main au
baron pour l'aider à se lever également et leva les bras au ciel les poings séré en signe de victoire. Il était le meilleur combattant d'Okord et à moins d'un retournement de situation
inattendu il devenait par la même occasion le connétable du royaume.
Autant dire que si la foule ne se prêtait pas forcément aux jeux de pouvoir du côté des élites d'Okord c'était la soupe à la grimace. La Polémarque lui décerna d'une voix forte mais
monocorde la victoire, son favori Merlin qui n'avait même pas fait illusion durant les combats avait une mine défaite devant l'humiliation de ses nombreuses revers. Parmi les grands princes seuls
Dragan et Elverid vinrent le féliciter, les autres voyaient leurs ambitions au poste de connétable leurs passer sous le nez. Aedeline était verte de rage et hurla à qui voulait l'entendre
que jamais un seul des hommes de la Croix d'Azur ne servirait dans l'ost impérial tant qu'elle serait dirigée par un Loup d'Okord. Les Loups et la maison De Kerroperh plus particulièrement
n'étaient pas appréciés du reste de la noblesse et bien peu de maisons saluèrent la victoire du champion. Korin eut le plaisir d'accueillir sous sa tente les seigneurs de Samarie de Myzar
le sir Safet ou des seigneurs du Cygne. Tout cela le faisait bien rire et c'est avec un grand sourire que Korin reçut l'épée de connétable de la main de l'émissaire de l'empereur sous
les vivats des seigneurs de la Confrérie du Loup avec qui il fêta sa victoire au tournoi.