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#1 2016-09-11 21:52:55

Elverid

L'essor de Valyria

Elverid venait de passer les portes de la Guarida et se dirigeait vers le palais. Ce conflit fratricide contre la Plume était terminé. Enfin. A son grand regret, elle avait dû participer à une offensive contre le Seigneur Foxhound, dont elle avait si souvent entendu parler avant de le rencontrer aux funérailles d'Helyanor.
A présent, Zyakan avait organisé une rencontre avec Rhaegar de Valyria pour discuter de l'avenir commun de leurs deux confréries. Mais le trimuvirat du Cygne ne serait pas au complet...
Elverid démonta dans la haute cour et laissa son cheval à un palefrenier. Un garde l'informa qu'elle était attendue dans la salle d'honneur. Elle connaissait le chemin. Après avoir été annoncée, elle y trouva le marquis attablé, en train de dîner. Il leva la tête vers elle tout en arrachant les derniers lambeaux de viande d'une cuisse de faisan, avala sa bouchée avec hâte et la fit passer avec une lampée de vin.
"Ah, Elverid ! Vous êtes en avance. Rhaegar n'est pas encore là..."
Zyakan s'essuya la bouche du revers de sa manche avant de poursuivre.
"Félicitations pour la bataille de l'autre jour ! Vous êtes plutôt douée au combat, pour une jeunette... Mais n'allez pas vous monter la tête, hein ?
- Je suis consciente de mon inexpérience, et je compte bien profiter de tout ce que je pourrai apprendre de vous et du Seigneur Andior. Cela dit..."
Elle jeta un regard circulaire sur la table chargée de victuailles.
"... si vous vous empiffrez comme ça tous les jours, je pense que je viendrai ici plus souvent pour soigner vos attaques de goutte que pour élaborer des plans de bataille."
En entendant ces mots, Zyakan recracha dans une quinte de toux le vin qu'il était en train de boire. Son poing serré sur le gobelet s'abattit bruyamment sur la table.
"Non mais ça va bien, oui, de me prendre pour un croulant ? J'ai pas encore l'âge de votre vieille Helyanor, compris ?
- Pourtant vous êtes déjà aussi têtu qu'elle pouvait l'être, et plus grincheux aussi. D'autre part, certains ennuis de santé surviennent plus tôt chez les hommes. Surtout ceux dûs aux excès de table auxquels, je vous le rappelle, elle ne s'adonnait pas.
- C'est ça. Donnez-moi plutôt des nouvelles d'Andior, si vous en avez...
- Il ne participera pas à cette réunion. Les récents évènements l'ont beaucoup éprouvé. Sans parler de son fils ainé Loth, dont on est sans nouvelles depuis qu'il est parti en mission sur les terres de Karan... Il m'a dit qu'il avait toute confiance en nous et en Rhaegar pour régler la question de l'indépendance de Valyria."

#2 2016-09-30 00:28:08

Rhaegar

Re : L'essor de Valyria

Rhaegar dépassa à son tour les portes de la Guarida, seulement escorté d'une quinzaine de chevaliers aguerris qui avaient vécu la conquête de Basse-Valyria et la Guerre d'émancipation contre la Confrérie de la Plume noire. Sur son ordre, ses hommes prirent la direction des écuries, à l'exception de deux d'entre eux, chargés de sa protection ; il devait redoubler de prudence depuis qu'il était devenu l'homme aux milles ennemis.

L'homme qui s'était emparé des rênes de la Secte d'Azureï paraissait bien loin. La même fougue brillait toujours dans son regard, mais on y décelait également désormais beaucoup de fatigue, un peu tristesse et, à certaines occasions, une minuscule lueur de folie.

De la fatigue, d'abord ; depuis le Grand Déplacement les terres du Nord et la fondation de Valyria, Rhaegar avait continuellement été en campagne. Invasion, colonisation, bataille, retraite devant ses incommensurables ennemis... Il n'avait cessé d’œuvrer pour la prospérité valyrienne et passait plus de temps sur sa monture que sur sa couche.

Un peu de tristesse également, comme s'il savait déjà qu'il trépasserait bien avant d'assister à la concrétisation de ses rêves de grandeur. Il n'était pas naïf : ses projets l'avaient définitivement coupé de ses rares alliés, et ses ennemis finiraient par l'avoir. Lui qui s'était promis de marquer l'Histoire du royaume n'aurait finalement été qu'un bref nuage dans le ciel d'Okord ; il n'y a pas de grandeur dans la mort, seulement la défaite et l'oubli.

Enfin, on pouvait de plus en plus fréquemment déceler dans son regard une lueur démentielle, notamment lorsqu'il était contredit par un subordonné ou quand il discourait avec fougue sur la gloire de Valyria. L'homme n'était pas fou, mais toute sa personne menaçait d'être dévorée par une ambition insatiable.

Laissant son escorte à l'extérieur, il pénétra dans la grande salle.

Dernière modification par Rhaegar (2016-09-30 00:28:46)

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