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#1 2016-07-02 19:04:45

Gowann

Le Sac de Dalle

-Sire,Sire, le croisé est revenu.
-Très bien, la justice va pouvoir être rendue. Rassemblez les hommes. Préparez le feu sacré.

Gowann pensait à son ami Termik disparu après l'attaque sournoise de Durandal, une de plus. Il
n'en était pas à son coup d'essai et malgré sa capture, il recommençait à s'en prendre sans raison
aux seigneurs du Sud. Sans raison, sauf la soif de sang et de vengeance dictée par Podeszwa.
Depuis son arrivée dans le Royaume il agissait servilement pour le compte de son maître Enguerrand sans réfléchir aux conséquences. Gowann l'avait mis en garde une première fois.
Il ne tenait aucun compte des avertissements, « J'agis sur ordre, je suis fidèle ». Soit.
La disparition de Termik entraîna celle de Dame Lollipops, deux seigneurs qui n'avaient jamais
causé de tort à quiconque et qui ne faisaient que préparer la défense du Sud Est.
Défendre le Sud Est contre les invasions d'Osterlicht était insupportable pour le sire Enguerrand de l'Ouest.
C'était une entrave à l'installation des fanatiques Podeszwites en Okord. Il fallait laisser possible l'ouverture à Baldir
et ses sbires. Gowann avait prévenu Antoine l'Ancien, le héros d'Okord. Le Lys protégeait ceux qui souhaitaient la perte du Royaume. On voit aujourd'hui l'état du Royaume livré aux fanatiques de tous poils. Les Seigneurs d'Okord se battent entre eux pour un oui ou un non, ils vendent même leur épée au premier mercenaire venu, se parent des atours violets de l'étranger pour amuser les Royaumes extérieurs moyennant quelques piécettes à la recherche d'un honneur dévoyé. Pour ça ils changent de suzerain plus souvent qu'ils vont aux latrines...

Gowann monta sur le Peulwenn de Nahm Tàgni
- Messires, libres combattants du Wellech, Gwerzhi et Igwerzh, demain vous rendrez la justice en mon nom, pour le seigneur Termik et la dame Lollipops qui nous ont servis loyalement.
Le responsable de leur mort verra ses murs tomber, ses troupes décimées et son repaire rasé selon
l'ancien rite purificateur du Feu Sacré « Nahm Tàgni ». Je compte sur vous pour le capturer et le soumettre au rituel. Gearoìd vous guidera. Gloìr tan Arwyr' an Okord !
-Gloìr tan Arwyr' an Okord !
Les tambours résonnèrent, les chants de guerre enflaient puis déclinaient au loin.

Gowann regardait la troupe s'ébranler puis s 'éloigner vers l'autre rive du détroit. Il restait seul. Il devait se préparer. Il avait cédé sa marche de la Terre Royale, il devait rendre ses oripeaux « royaux », Okord avait sombré et n'avait plus besoin de son service. Il n'avait plus d'autre royaume que la Plume Noire et son service se limiterait dorénavant à celui de la Princesse Régente Ayla. Quand Justice serait faite pour son ami, il aurait d'autres campagnes à préparer. Il lui fallait à lui aussi laver cet honneur dans le dénuement le plus complet.

La nuit était venue.
-Messire Gowann, des nouvelles de l'Est.
-Justice est faite. Les Anciens ont parlé.
« La bataille a été rude, nombre de chevaliers, cavaliers, archers étaient tombés en bravant les hauteurs de Dalle. Mais
ils sont parvenus à leurs fins, sans défaillir. Le Feu Sacré fut déversé sans distinction sur la forteresse, les Strolatz et les habitants. La Colère Noire, Sourde et Aveugle des Anciens Dieux a laissé place aux ruines fumantes et à la mort.
Les Archers de Gwarhg ont mis la main sur l'Apostat et l'ont amené à Gearoìd. Durandal tentait encore de se justifier, mais c'était inutile.
Gearoìd sortit sa dague et lui trancha la langue. « Ca t'évitera de me raconter des sornettes ». Durandal luttait pour ne pas
s'étouffer avec le sang qui bouillonnait, ses dents claquaient machinalement. 
-Dépouillez le, et préparez le.
Les Igwerzh l'attachèrent sur une grande pierre plate selon le très ancien rituel de Nahm Tàgni.
Gearoìd leva la dague, et prononça les vers sacrés pendant qu'il officiait. On entendrait les hurlements du supplicié jusqu'au fond de la vallée...
-Il n'a pas survécu, le poids de ses fautes était trop lourd.
Que devons nous faire messire Gowann ? »

Gowann prit sa Plume Noire
«  Vous l'emmènerez à la Source du Feu Sacré, nous le renverrons purifié à sa famille . Justice est faite, grâce vous
en soit rendue Gearoìd »
Gloìr tan Arwyr' an Okord

#2 2016-07-02 20:55:39

Durandal

Re : Le Sac de Dalle

Durandal III, fils du Vicomte Durandal se trouvait à Dalle ce jour là, il se remémore la bataille et la capture de feu son père.

Il revoit son père brandissant Durandal, l'épée qui avait donné son nom à sa maisonnée, devant un millier de strolatz.

"Aujourd'hui nous allons braver les feux de l'enfer !

Mais nous ne faiblirons pas face aux hordes de barbares qui massacrent nos sujets !

Podeszwa guidera nôtre bras et saura nous donner la force de vaincre !

Montrons leur donc le courage des hommes du Sudord !

Pour Podeszwa, la gloire et la victoire Ouha !"

Durandal III se remémore alors la fierté qu'il ressenti à la vue de l'armée de son père qui criait à l'unisson

"Ouha ! Ouha ! Ouha !
Gloire à Podeszwa, Durandal et au Sudord !"

C'est alors qu'il parti sur une tour de guet, se dégageant des serviteurs qui l'entourait pour regarder l'armée du Marquis Gowann qui marchait sur Dalle. Ce qu'il vit empli son cœur de terreur. Au loin des milliers de cavaliers, d'engins de sièges et de piétailles emplissaient la vallée et la lumière du jour se reflétait dans leurs armures formant un vaste halo lumineux d'où s'échappait un nuage de poussière gigantesque. La forteresse de Dalle encastrée dans la montagne semblait être un château de sable face à un raz de marrée.

La forteresse était cernée et les assaillants mettaient déjà en place une forêt de trébuchets et d'incendiaires, c'est alors qu'il vit les archers bander leurs arcs, ils était tellement nombreux que Durandal III entendit le bruit des cordes se tendre et du bois se plier résonner dans la vallée, il courut alors se réfugier avec les serviteur laissant place à son père pour le rude combat qui l'attendait priant Podeszwa de leur accorder la victoire.

Il entendit les cris de centaines d'hommes tomber sous les flèches ennemies, les serviteurs l'entraînèrent alors dans un escalier sinueux par une porte dérobée qui menait à un tunnel creusé dans la montagne, des chevaux et une charrette les attendaient au bout du tunnel, de l'autre côté de la montagne,  Durandal III regarda alors avec peine la forteresse qu'il se voyait contraint de quitter.

Les chevaux se mirent alors en marche emportant le jeune seigneur qui vit au loin les portes de la forteresse s'ouvrir et le Vicomte Durandal charger à la tête de sa cavalerie l'épée légendaire à la main suivit par sa piétaille criant

"Gloire à Podeszwa !!!!"

Durandal III détourna alors la tête et regarda le lointain, le regard embuée et le cœur meurtri. Il mit une journée pour atteindre Durepierre qui avait été pillée peu de temps avant par le Marquis Gowann.

Un jour plus tard un espion lui amena des nouvelles de Dalle, ses 7606 habitants avaient été brûlés vifs, malgré une résistance plus qu'honorable l'armée avait succombé aux hordes ennemies et son père avait été fait prisonnier par les troupes du Marquis.

Dans la mâtiné, le jeune seigneur reçu un corps calciné amené par un émissaire du marquis Gowann, à son côté pendait Durandal, l'épée de son père, les yeux désormais secs, Durandal III attachât l'épée à son flanc et détachât son père du cheval, son corps était carbonisé, malgré tout, les traces des tortures qu'il avait subi se devinaient sur son corps noir comme le charbon, le jeune seigneur chargeât son père sur son épaule et l'emmena dans la crypte familiale où il restera au centre durant 3 jours le temps que ses amis puissent lui rendre hommage avant de reposer avec ses aïeux.

#3 2016-07-03 23:26:23

Anthémius

Re : Le Sac de Dalle

Anthémius Doukas était dans la vieille bibliothèque de son palais à Alfard, quand son maitre des offices lui fit porter une missive du Marquis Gowann.

Il reposa le parchemin poussiéreux sur lequel il tentait de déchiffrer une chronique très ancienne tenue par un de ses ancêtres.

Il parcourue rapidement les quelques lignes présentes sur le parchemin. Gowann l’informait de la « purification » du Vicomte Durandal. Il avait donc finit par être capturé et mis à mort.

Il avait payé pour ses crimes. D’une horrible manière. Il frissonna en pensa à l’ancien rituel employé par les hommes de Gowann. Les rituels des anciens dieux que pratiquaient sa propre famille sur sa petite ile ensoleillée du Sudord n’avaient rien à voir les rituels pratiqués à Wellech.

Il eu une pensée pour le Vicomte Termik qui assistait avec lui aux conseils du sire Gowann. Un homme d'honneur et un bon camarade, il en gardait un très bon souvenir. Sa perte laissait un grand vide.

Il souhaitait ardemment que le cycle des vengeances s’arrête là. Il se nota d’écrire une lettre de condoléance au fils de Durandal, ouvrit un peu plus la fenêtre dans son dos pour faire rentrer de l’air dans l’atmosphère lourde de la pièce et se replongea dans la transcription des chroniques de sa famille.

Dernière modification par Anthémius (2016-07-03 23:26:55)

#4 2016-07-04 09:35:43

Zalfos

Re : Le Sac de Dalle

Le drapeau de la Plume flottait sous la brise du matin, brave et fier, au dessus des murailles de la forteresse. À la tête de la colonne, le Marquis Zalfos ne put retenir un petit sourire en coin à la vue de la grande tour de pierre noire qui donnait son nom à l’endroit. Autour de lui, les nombreux chevaliers Strolatz que comptait son armée se faisaient de plus en plus impatients. Dans quelques instants sonnerait la charge, et ce serait une bataille à mort. Le comte Gowann avait eu tort de penser pouvoir aller se cacher derrière sa suzeraine.
- « Soldats ! » hurla le Marquis pour que même l’arrière-garde puisse l’entendre. Son épée désigna les murailles qui s’alignaient en contrebas. « Derrière ces pierres se cachent les rebuts d’humanité à qui nous devons le sac de Dalle. Vous savez de quoi ils se sont rendus coupables ! Vous savez de quoi ils sont capables ! Vous savez ce qu’il vous reste à faire ! »
Une grande vague d’excitation, mêlée de colère, agita ses hommes. Ils étaient prêts. La garde-frontière n’avait pas souvent l’occasion de se battre contre d’autres soldats d’Okord, mais quand l’heure venait, elle en était aussi bien capable que n’importe qui. Les Strolatz eurent un élan de prière simultanée au moment de s’apprêter à charger. La caducée de Podeszwa fut hissée sur la colline, à côté des dragons österlichois. Quelques secondes plus tard, le son d’une cloche se fit entendre, au sommet de la Tour Marchombres.
- « Gloire à Podeszwa ! » tonna le Marquis en abaissant son épée.
- « Podeszwa ! » reprit son armée dans un grand cri de guerre. « Va feg ausarnnj, Podeszwa ! »

Le drapeau de la Plume flottait encore, au milieu des cendres et du sang qui tourbillonnaient encore dans la brise du matin. Devant la forteresse, des dizaines et des dizaines de chariots transportaient une montagne de cadavres jusque dans la plaine attenante. Les soldats de Gowann avaient vite compris qu’on ne leur ferait aucun quartier, et une fois les grandes portes enfoncées, la garde-frontière n’avait en effet pas cherché à épargner quiconque.
- « Le seigneur Gowann n’est nulle part parmi les cadavres. » Le chevalier, son heaume ensanglanté sous le coude, cracha sur le sol. « Et rien n’indique qu’il soit parti en hâte en profitant de la bataille. Il n’a peut-être même jamais été ici.
- Et ses hommes ? »
demanda sèchement le Marquis. « Eux ils étaient bien là. J’ai vu assez de lions couronnés pour savoir qu’ils étaient bien là.
- Un peu plus de sept mille.
- Un peu plus de sept mille, c’est aussi le nombre de paysans qu’ils ont tué à Dalle. Il semblerait que Podeszwa aime les comptes ronds. »
Le seigneur Zalfos désigna d’un doigt les nombreux Strolatz, qui empilaient dans la cour de la forteresse un riche butin. « Va leur dire de presser leurs sacrifices monétaires. Je comprends comme eux la nécessité de se débarrasser de ses biens terrestres... mais il y a plus urgent. Tu n’as qu’à leur proposer de payer pour les réparations des fortifications. Podeszwa voit d’un bon œil les bâtisseurs. »
Le chevalier approuva d’un rapide mouvement de tête, et s’exécuta, laissant le Marquis seul avec ses pensées. Gowann n’était pas là. Que penser de ça ? Il s'était attendu à le trouver avec ses hommes, en chef de guerre, mais s'il avait préféré les abandonner derrière lui, il pouvait désormais être loin. Devait-il envoyer ses gens dans les tavernes du royaume glaner quelques renseignements ? La guerre entre Violets faisait toujours rage, loin au Nord du royaume, et il regretta de ne pas pouvoir y participer comme il l’avait prévu initialement. Comme un homme lui apportait une plume et du papier, il entreprit de griffonner un message à la Princesse Ayla.

#5 2016-07-04 21:19:54

Gowann

Re : Le Sac de Dalle

Gowann lut la missive de Gearoìd en provenance de la Tour Marchombre:
- Sire Gowann, les Strolatz sont partout, la Tour est perdue, nous ne faibliront pas, nous resterons fidèles jusqu'au dernier.
Je sais que vous ferez encore le nécessaire pour rétablir la Justice et la Vérité. Huìl Fawr.
"Gloìr tan Arwyr' an Okord".

Ainsi le Marquis Zalfos montrait une nouvelle fois le vrai visage de sa race, celle là même qui avait ouvert les portes du Royaume aux troupes de Baldir au Petit Coin du Monde. Celle là encore qui avait détruit le fief de Dame Lollipops et entraîné la mort du seigneur Termik. La même qui avait tourné les talons face aux mêmes troupes de Baldir venues mettre Okord à feu et à sang, laissant Antoine l'ancien et les seigneurs de valeur faire face et repousser l'envahisseur.
Cette engeance qui vivait par le crime et le mensonge et qui répondait maintenant à la Justice par la vengeance pendant qu'il proposait des conditions de paix. La parole d'un strolatz, même un enfant encore au sein doué d'un tant soit peu d'intelligence peinerait à y croire.
Podeszwa... Gowann revoyait ces bannières, il repensait aux mensonges d'Enguerrand et de Malpina. Ce n'était pas Podeszwa le problème, mais bel et bien ses... serviteurs. D'autres seigneurs s'étaient laissé convaincre de bonne Foi par ses sirènes sans pour autant sombrer dans le crime, juste pour apprendre à monter à cheval à la manière des barbares. Ca prendrait du temps, mais la Justice serait rendue pour ce nouveau forfait. Point de paix, point de repos, point de pardon, jamais.
Gowann referma son poing sur la lame nue de sa dague, le sang coula rouge et noir sur la Pierre. Maintenant il ne s'agissait plus seulement de Justice. Il prit sa Plume Noire et rédigea quelques missives.
Il lui faudrait reprendre la route bientôt.

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