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#1 2016-06-16 10:40:08

Spleen
Inscription : 2014-09-14
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La Mort du Roi Molag

« Rhâââ mais quelle bande d'imbéciles… ! »

Spleen ruminait depuis plusieurs heures, marquant d'un pas rageur le tour de son bureau. Le chancelier avait passé la consigne qu’il ne servait à rien de venir le déranger, sous réserve de se faire étriper. Le mercenaire était dans une colère rare et violente ; à ses pieds, les tripes du lieutenant Cassov en étaient témoins.

« Mais par Yggnir, qu’est-ce que j’ai fait pour être servi par des crétins pareils ! rumina-t-il en shootant dans la tête de son lieutenant démembré. »
« GEEERAAALD ! QU’ON M’APPORTE LA FEMME DE CET ABRUTI DE CASSOV ! Je veux la violer moi-même avant de lui faire bouffer ses mioches. »

Le maître d’Etripia était d’autant plus furieux de son échec qu’il s’était parjuré auprès de son Frère Jacquouille pour réussir la capture du Roi. Il avait choisi de briser leur amitié, non parce que celle-ci ne représentait rien à ses yeux – bien au contraire ! -, mais parce qu'on ne refuse pas une proie royale aussi facilement. La tentation avait été trop forte... et il avait cédé. Il était chasseur avant tout, le gibier lui faisait souvent perdre la tête…

***
La veille, Spleen avait veillé tard, attendant avec impatience le retour de sa cavalerie. Deux détachements étaient partis en direction de Salem : les espions du prince Arcadio avaient remonté la présence du Roi et la quasi absence de garnison. Une première troupe, sous le commandement de Cassov, s’était positionné en embuscades, tandis que le gros de l’armée avançait à vive allure vers Salem, prêt à réduire en cendres ses remparts pour capturer le saxon, comme on écrase la carcasse d'un crabe pour s'emparer avidement de sa chair.

Toute la soirée, Spleen s’était imaginé, avec un plaisir non dissimulé, les sévices qu’il pourrait faire subir au Roi. Il avait été sur le point de demander conseil au duc de Karan, mais s’était ravisé : il voulait utiliser ses propres recettes. Il caressa dans sa tête les différentes options : vierge de fer, démembrement, écorchage des aisselles, enduisage de miel sur le sexe pour cibler l’attaque de ses fourmis carnivores, nuit de plaisir masculin avec Ygör l'Herculéen, …
Il se délectait de ces différents scénarios avec d’autant plus de plaisir qu’il savait que rien n’arriverait au Roi. La rançon était trop importante, et Spleen restait un mercenaire. Trop avide pour ne pas comprendre la valeur d’une telle opportunité.

C’est aux premières lueurs du jour qu’on signala l’arrivée de la petite troupe de Cassov aux portes d’Etripia.
« Alors ? lui demanda le comte, fébrile.
- Alors on les as eu, ces salopards ! répondit le cavalier, fièrement. Tout comme vous nous aviez dit : six étrangers d’osterlichs, qu’on a cueilli à la sortie de Salem alors qu’ils tentaient de rejoindre l’ost au pas de course. Salopards de fanatiques...! On est tombé sur eux avant qu’ils aient le temps de dire « ouf ! », et là pif paf trois ptits coups de hache et on en parlait plus. Ils ont bien tenté de moufter mais on pigeait rien à leur caquetage de toute façon, donc bon…
- Cinq vous voulez dire corrigea le mercenaire machinalement.
- Ah non ! Ils étaient six ! Y en avait un qu’avait une armure un peu plus large mais il a chargé tout aussi furax ! Ça devait être un genre de sénéchal, il avait une ptite couronne sur le plastron.
- Soit, soit. Bon, et la prise ?
- Euh… Ben… De quoi vous parlez ? Les yeux du lieutenant Cassov roulaient dans leur orbite, interloqués.
- Le Roi Molag, voyons. LA prise. Il est où ?
- Ben y avait pas de roi Molag. Juste six strolatz. Mais on leur a bien défouraillé la gueule ! »
Les yeux du mercenaire se plissèrent dangereusement.
« Vous… Vous vous foutez de moi, hein ? »
Cassov hocha la tête négativement. Devant le regard noir de son seigneur, il recula d’un pas, tremblant.

Quelques minutes plus tard, ses restes jonchaient le sol du bureau de Spleen.
On amena au seigneur d'Etripia (avec prudence) la tête des 6 strolatz, et celui-ci confirma que le sixième « un peu joufflu » était bien le Roi Molag, crevé comme un vulgaire pécore par ses incapables d’hommes.
Adieu, gloire et fortune… !

Suite et fin de la Guerre Cygne-Tour VS Coq-Gron.
Merci à tous, c'était fun !

Spleen le Bâtard, descendant illégitime du Mercenaire et d'une gueuse.

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#2 2016-06-16 20:39:48

cody

Re : La Mort du Roi Molag

Suite à la bataille de Grayfield

Le soleil se levait sur le canal. Au loin, une tour  pouvait être aperçue sur le rivage opposé. Celle-ci paraissait exhaler des rayons lumineux qui se propageront bientôt dans le ciel tout entier.

Pendant ce temps, une compagnie se déployait. Leur objectif ? La recherche de leur seigneur. Celui-ci fut embusqué non loin de son fief portuaire la nuit dernière et aucune demande de rançon n’était parvenue. Fait étrange vu la somme colossale que celle-ci atteignait.

De nombreuses traces de chevaux étaient présentes. Forcément, le capitaine de chevalerie a résisté à de nombreuses escarmouches équestres menées par la dame de la tour du rivage opposé.
Ce ne fut pas chose facile, mais la compagnie trouva finalement une petite troupe dans un bosquet.
Une vingtaine de morts dont six alliés s’y trouvaient. Les hommes n’osèrent approcher en attentant leur capitaine. On leur avait reporté une garde de cinq chevaliers osterlichois, pas six.

Une fois celui-ci arrivé, il marcha vers de cadavre en cadavre, concluant le déroulement de l’affrontement.
Quelques cavaliers ennemis tombés par-ci par-là, sans intérêt.
Un homme en armure, il s’agit d’un chevalier. Encore un deuxième puis un troisième. Ce dernier portait une armure différente, une armure de meilleure qualité. Qui plus est, décorée.

Le jeune capitaine tomba sur son genou. Il n’y avait aucun doute ; il s’agissait là de son père.

Son lieutenant s’avança :

Mes condoléances mon capitaine. Il battit vaillamment avant de tomber.
Mais est-ce assez ? Sans un saxon à la tête, les seigneurs locaux vont se révolter. Regardez ce qui est arrivé à notre voisin ; remplacé par un général…
Certes, vous n’êtes pas Saxon et n’avez pas reçu votre éducation en ces terres. Cependant, ils ont d’ores et déjà vaincu à votres côtés. Ils vous suivront.
Mon capi… Mon seigneur. La maison De Lomgord repose à présent sur vos épaules.

Avec elle, les lourdes responsabilités royales.
Ce fut plus rapide que ce que je m’attendais. Ramenez nos morts et brûlez les malandrins. Nous avons une guerre à laquelle mettre un terme.


Ainsi, Cody De Lomgord, fils de Molag De Lomgord le Grand Saxon et d’Avigail une esclave d’Osterlich, devint Roi d’Okord.

#3 2016-06-16 20:43:58

Zyakan

Re : La Mort du Roi Molag

Zyakan de Guarida sortit radieux du donjon de Markarth. La cohue immense qui régnait dans le château et la ville, avec les dizaines de milliers d'hommes et de chevaux qu'on y rassemblait, allait bientôt être un souvenir paisible. Le rapport du comte Spleen venait d'arriver. "Maladresse" d'un officier.

Le comte ne dissimula pas son enthousiasme en voyant la carrure de Rafael arriver au petit trot, son tabard tout noir couvert de poussière. Des deux jumeaux qui lui faisaient office d'hommes liges, Rafael était peut-être celui qui lui était le plus dévoué. C'était l'aîné, d'ailleurs. Sans doute pas de beaucoup, mais ça avait dû jouer.

Le colosse au visage poupin mit pied à terre sans l'apercevoir dans la cohue du camp, attrapa un grand bout de viande séchée dans les fontes de son cheval exténué, et entreprit de le déchiqueter en vitesse. Zyakan lui tapota l'épaule à ce moment précis, le faisant presque sursauter. Derrière eux, Diego, le deuxième frère, veillait tranquillement à ce que personne ne s'approche de trop près.

« Gn'est une réuchite, mechire ! Essaya d'articuler Rafael, confus, en faisant son possible pour engloutir le morceau de bidoche le plus vite possible.
-Je suis au courant, les messagers t'ont devancé. Tu ne t'es pas fait repérer ?
-Glop- c'est passé crème, messire ! On était une centaine et personne a fait attention à moi. Surtout, j'ai rien eu à faire, le roi était tellement enragé qu'il s'en est pris plein la gueule -sauf son respect- sans que j'aie à lever le petit doigt.
-Magnifique. Va donc te rincer le gosier sous ma tente, tu l'as mérité. »

Ouf... Il avait eu une énorme appréhension en lui confiant cette mission. Le colosse n'était absolument pas un habitué des doubles-jeux et des opérations discrètes, c'était à peine s'il avait l'idée de mentir en temps normal. Mais aucun de ses hommes ne l'était. La sournoiserie ne faisait pas partie des habitudes de la maison. Ou alors quelques raclures de rigole recrutées comme espion le temps du conflit, mais Rafael avait l'énorme avantage d'être un homme de confiance. Au moins autant que son frère. Et il était taillé pour la mêlée, ce qui limitait un minimum les risques de confier la vie d'un de ses hommes-liges à la réussite d'une embuscade plus que risquée. Enfin, le comte Spleen était à la hauteur de sa réputation de tacticien. Il était simplement impossible de le laisser entacher la réputation du Cygne avec ses actes barbares.

Tuer un roi, même illégitime, était déjà une action lourde à assumer. Qu'il soit torturé aurait été inadmissible, et que le Cygne y soit mêlé, de près ou de loin, sa pureté et son honneur entachés ainsi d'une marque d'infamie... Zyakan n'aurait pas pu le supporter. Des idéaux comme ceux du Cygne valaient largement le petit pari qu'il avait fait, et les très légères traces de sang qu'il avait maintenant sur les mains. Ce qui, étrangement, n'était pas pour lui déplaire.

Quant à cette chouette cacochyme d'Helyanor, si le décès du roi la mettait en danger de subir des représailles dans les geôles d'Edwin... Bah. Molag serait mort de toutes façons. Et dans des circonstances bien pires. La vieille vicomtesse n'aurait pas tardé non plus à s'éteindre, tout ceci n'avait fait qu'avancer les choses. Avec de la chance, elle serait remplacée par quelqu'un d'un peu moins sénile, et peut-être d'un peu plus malléable.

Dernière modification par Zyakan (2016-09-09 16:59:54)

#4 2016-06-17 08:47:39

Helyanor

Re : La Mort du Roi Molag

La nuit était tombée depuis quelques heures quand Elverid arriva aux portes de la cité de Markarth avec une escorte d'une demi-douzaine de chasseresses. A peine revenue de son long séjour à Pankhord, elle devait affronter les conséquences d'une guerre et la capture de la matriarche du Clan. Elle avait donc préféré, malgré l'heure tardive, aller au nouvelles sans perdre de temps chez le désormais Marquis Andior.
"GARDES ! Je suis Elverid, du Clan du Hibou, L'assistante de la matriarche Helyanor. Messire Andior se trouve-t-il ici ?"
Un soldat se montra entre deux créneaux, au-dessus de la lourde porte bardée de fer.
"Le clan du Hibou, vous dites ? Vous avez de la chance, le Marquis n'est pas encore allé dormir. Je vais voir s'il peut vous recevoir."
Après quelques minutes d'attente, la porte s'entr'ouvrit et le petit groupe de chasseresses put entrer. Un garde conduisit Elverid jusqu'à ce qui semblait être une salle d'étude. Andior était assis au bureau, en train d'apposer son sceau sur un parchemin. Il leva la tête quand la jeune femme s'approcha.
"Mes salutations, Monseigneur.
- Bonsoir... Elverid, c'est bien ça ?"
Andior connaissait peu Elverid. Il ne l'avait aperçu qu'à quelques reprises lors de visites au Clan du Hibou. Il se souvenait d'elle comme d'une adolescente discrète et studieuse, d'un abord assez froid. La jeune femme qui se tenait à présent devant lui n'était pas plus souriante qu'autrefois, mais paraissait avoir pris beaucoup d'assurance.
"Monseigneur Andior, je suis revenue aujourd'hui même d'Österlich, et j'ai appris que nous étions en guerre et que la matriarche Helyanor était retenue captive par un seigneur ennemi. Pouvez-vous m'en dire davantage sur la situation ?
- Le roi a été capturé. Je m'apprêtais justement à faire parvenir cette lettre au duc Edwin pour demander la libération de votre matriarche. Vous pourriez porter cette lettre au duc, et libérer Helyanor dès demain à la forteresse de Meta Licana, qu'en dites-vous? En partant à l'aube, vous y serez dans la journée.
- Je vais me mettre en route immédiatement."

Avant qu'Andior n'ait pu lui répondre, Elverid prit la lettre et retourna au-dehors récupérer sa monture. Elle mettrait bien la nuit pour atteindre la cité du Duc, et libérer Helyanor.

Dernière modification par Helyanor (2016-06-17 15:50:03)

#5 2016-06-17 13:38:34

Andior

Re : La Mort du Roi Molag

"Le roi a été tué durant la capture."

Andior resta un moment, la bouche entrouverte, devant l'homme qui venait de lui annoncer la nouvelle. Le Roi mort, leurs revendications tombaient à l'eau, et ils n'avaient plus aucune raison de continuer cette guerre malgré le léger avantage qu'ils avaient obtenu après avoir réussi à embrigader la Tour dans ce conflit.
Le Marquis entrouvrit le colis que lui avait adressé le comte Spleen, pour vérifier qu'il s'agissait bien de la tête du saxon. C'était le cas.

Il fit convoquer tous les seigneurs présents sur l'ost dans la salle de réception du palais de Markarth alors que le soleil venait à peine de se lever, et leur annonça la nouvelle.  La Vicomtesse Helyanor était retenue captive, mais il y avait de nombreux seigneurs du Cygne : le Comte Zyakan, le vicomte Steven, les barons Rhaegar, Elijah, et Luscan... Ils avaient tous répondu présents, étaient venus en personne en apprenant que le Duc Jacquouille était en route pour Markarth, prêt à attaquer la ville et le début de rassemblement par surprise. Lorsque les troupes du Duc avaient fait demi-tour, il était vite apparu évident qu'ils ne pourraient pas les pourchasser sans mettre leur arrière garde à découvert.
Alors leur annoncer la fin de la guerre... Mais il le fallait.

"Vous savez tous ce que cela signifie", dit-il en montrant la tête royale du doigt. "Je vous laisse rassembler vos hommes, et repartir vers vos fiefs. Nous nous réunirons à nouveau pour discuter des conséquences de cette mort, une fois que tous nos hommes seront rassemblés.
-Et la vicomtesse? intervint le baron Luscan.
-Elle était en passe d'être libérée avec la capture du Roi... Je ne crois pas que ses alliés sachent qu'il est mort. Elle doit être sur le chemin de son fort, en ce moment même. Ne vous en faites pas pour elle, elle sait se faire discrète quand il le faut. Vous pouvez y aller."

Il se leva, fit volte-face, et marcha lentement en direction de ses appartements.

"Mes huskarls réclament du sang."

Une voix sèche, rauque. Il connaissait cette voix, il s'agissait de celle du baron Rhaegar, le seul à ne pas avoir quitté immédiatement la salle.

"Je sais. Les miens aussi.
-La guerre est terminée, certes. Mais pensez-vous que nous sortons réellement vainqueurs? Je veux dire... Certes, vous êtes devenu Marquis, mais vous nous aviez parlé d'un titre de Prince. Vous m'aviez parlé d'un titre de Vicomte, pour moi, et je suis toujours Baron."

Andior se retourna.

"Je voulais être Roi, pas Prince. Et je le veux toujours. Mais souviens-toi.
Je veux croire aux Valeurs qui forgèrent Okord :

La pureté de l'Âme armant les chevaliers,

La liberté de ceux qui donnaient tout leurs corps

Contre un mot murmuré, la Parole donnée.



Nous avons engagé notre parole d'honneur, une fois le Roi capturé, la guerre était terminée. Nos titres attendront.

-D'accord, d'accord... Mais j'ai une petite idée, pour calmer nos huskarls. Ce roi saxon, il s'est prétendu brièvement fidèle d'Yggnir, non?
-Oui, pourquoi?
-Alors nous nous ferons un plaisir de manger sa tête couronnée..."

Andior réfléchit un instant, puis secoua la tête.

"C'était un Roi. Sa tête doit revenir avec son corps, à son peuple, qui lui offrira les funérailles qu'il souhaite."

Rhaegar soupira.

"Bien, c'est vous le chef."

Il tourna les talons, laissant Andior seul avec la tête de l'homme qu'il voulait détrôner. Le Marquis referma le paquet, et entreprit de la renvoyer à Suganuma, sous bonne escorte.

Dernière modification par Andior (2016-06-17 23:31:02)

#6 2016-06-17 16:36:53

Helyanor

Re : La Mort du Roi Molag

Elverid et son escorte arrivèrent à Meta Licana au petit matin. Après s'être présentée aux gardes et avoir répondu à quelques questions d'usage, elle fut admise dans l'enceinte de la forteresse et conduite au Duc Edwin.
"Mes respects, Monseigneur. Je suis Elverid, du Clan du Hibou, assistante de la Matriarche Helyanor. Je suis porteuse d'une missive du Marquis Andior."
Le duc ouvrit le parchemin qu'Elverid venait de lui remettre et le lut attentivement.
"C'est conforme aux informations reçues cette nuit de mes propres alliés. Je vais donc faire amener ici la Vicomtesse Helyanor. Elle a été bien traîtée, mais... Je dois vous informer qu'elle a refusé toute nourriture durant son séjour dans nos cachots. Elle est très affaiblie.
- Je suis herboriste. Avec votre permission, je l'examinerai moi-même.
- Certainement, Damoiselle."
Quelques minutes plus tard, Helyanor entra dans la salle, entourée de quatre gardes. Elle n'avait aucune blessure apparente, mais son teint livide et sa démarche mal assurée trahissaient son état. Elle sembla toutefois retrouver un peu d'énergie à la vue de son assistante.
"Elverid ! Quand es-tu revenue de ton expédition en Österlich ?
- Hier soir, Matriarche. Mais nous aurons tout le temps d'en discuter sur le chemin du retour. La guerre est terminée et vous êtes libre.
- Parfait ! J'ai hâte de retrouver mon bureau et mon laboratoire. Ce cachot était très mal éclairé."
Elverid fronça les sourcils, fit asseoir Helyanor dans l'un des fauteuils disposés le long du mur et entreprit de l'examiner. Elle trouva rapidement la trace du coup que la matriarche avait reçu sur la tête durant sa capture.
"Vous n'avez pas de symptômes inhabituels ? Pas de maux de têtes persistants, d'étourdissements ou de nausées ?
- Non. Mais tu dois vraiment m'ausculter sous toutes les coutures ? Je ne suis pas malade, je suis vieille, c'est tout. Nous devrions rentrer, maintenant."
Helyanor se leva et se dirigea vers la porte qui donnait sur la haute cour. Elverid salua le Duc Edwin puis sortit à son tour à la suite de la matriarche. Quand elles eurent rejoint leur escorte, Helyanor se tourna vers son assistante qui la fixait, l'air perplexe.
"Vu la tête que tu fais, mon petit numéro de vieille femme sénile devait être très convaincant... C'est le moyen le plus efficace que j'ai trouvé pour résister aux interrogatoires. J'ai usé la patience de plus d'un garde.
- Je vois... Le duc Edwin m'a confié que vous n'aviez rien mangé depuis plusieurs jours...
- C'est vrai. Mais je suis plus résistante qu'il n'y paraît. Si tu as apporté un peu de potion aux orties, ça me suffira pour tenir jusqu'à notre arrivée au Clan du Hibou. Et vu la quantité de choses que nous avons à nous raconter, le trajet ne devrait pas nous sembler très long."
Helyanor s'apprêtait à monter en selle lorsqu'un messager portant l'insigne de la maison du Roi Molag fit irruption dans la haute-cour. L'homme paraissait nerveux et troublé. Lorsqu'il aperçut Helyanor, Elverid et leur groupe de chasseresses, il interpella un garde pour lui demander ce qu'elles faisaient là.
"Nous avons perdu la guerre et la vicomtesse Helyanor vient d'être libérée, conformément aux termes du traité de paix.
- QUOI ? Elle repart chez elle sans encombres ?"
Le messager se dirigea d'un pas décidé vers le groupe de femmes et, avant que personne n'ait pu réagir, il sortit la dague qu'il portait à sa ceinture et poignarda Helyanor. Les chasseresses intervinrent immédiatement et maîtrisèrent l'agresseur. Elverid se précipita vers la matriarche pour examiner sa blessure. Le duc Edwin, qui regardait au-dehors par une fenêtre de la salle d'honneur, vit toute la scène et sortit immédiatement.
"Que signifie ? Qui se permet d'attaquer sur mes terres une prisonnière de guerre que je viens de libérer ?
- Le Roi est mort ! Assassiné par les sbires de ce mercenaire que son suzerain a pris pour allié ! Et celle-ci pourrait retourner tranquillement chez elle ?
- Que dites-vous ? Le roi Molag a été tué ?
- Lisez-vous-même, si vous ne me croyez pas !"
Le messager tendit un parchemin au Duc, qui s'en saisit et le décacheta. A la lecture du message, son visage s'assombrit immédiatement.
"Notre défaite est donc totale... D'après le contenu de cette missive, le roi aurait été pris pour un strolatz et tué par erreur par des hommes du Sieur Spleen... Lequel assure avoir châtié les fautifs comme il se doit. Dans tous les cas, cela ne justifie pas la vengeance sommaire que vous venez de commettre, Soldat. Surtout quand la paix vient d'être signée."
Le Duc Edwin se tourna vers Elverid, qui était occupée à soigner Helyanor qu'une des chasseresses de l'escorte maintenait en position assise.
"Est-elle morte ?
- Non. La lame a pénétré entre la dixième et la onzième côte et perforé le poumon droit. Je viens de faire le nécessaire pour éviter qu'il ne se remplisse de sang. Je pourrai la soigner plus efficacement une fois revenue au Clan du Hibou, mais... Elle n'est plus en état de chevaucher.
- Je vais faire préparer un chariot pour la transporter. Suivez-moi.
- Je vous en remercie, Monseigneur."

#7 2016-06-17 23:07:15

De Karan
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Messages : 798

Re : La Mort du Roi Molag

-Chaque problème est un grain de sable... Chaque jour j'hérite d'un désert...

Las, le Duc Mazër de Karan s'étalait dans le grand fauteuil. Il ne s'était pas habillé aujourd'hui, se contentant de déambuler entre la chambre et les cuisines en vêtements de nuit. Le stigmates de son emprisonnement commençaient déjà à s'estomper, pourtant son humeur restait basse. La missive qu'il avait sous les yeux n'arrangeait rien.

-Apparemment, c'était une erreur.
L'intendant n'était pas à l'aise, lui non plus. Il faisait aller ses yeux du Duc à la silhouette de Kerberos, tapi dans l'ombre.
-Une erreur ? La feuille de parchemin fut parcourue de tremblements.
-Oui. Les hommes du Comte l'ont pris... Pour un strolatz. Et l'ont décapité.
Mazër se leva. Il vida son verre de vin tout en s'approchant de l’âtre qui ronflait. Il s'agissait de la seule source de lumière de la grande salle ; torches et chandelles avaient été éteintes depuis un moment. Le Duc ne supportait plus la moindre lueur. Seule la cheminée continuait à être alimentée, par nécessité.
-Quelles ont été les répercutions ? Mazër avait articulé chaque syllabe.
-Les cours du blé, de l'orge et de l'alun se sont effondré en Saxe. Bégaya l'intendant, le front recouvert de sueur. Déjà d'autres provinces les imitent. Nous allons subir des pertes. Les chars des marchands karaniens reviennent déjà...
-Enfant de putain ! Le verre explosa contre un mur. Mazër pointa Kerberos du doigt. Pars pour Etripia et signifie à notre bon ami ma désapprobation pour cet acte irréfléchi.
Les yeux révulsés et la bave aux lèvres. L'intendant recula d'un pas.
-Ne faudrait-il pas mieux envoyer Brahm ? Demanda le colosse.
-Le Comte Spleen est aussi fin qu'une enclume, rétorqua le Duc en se retournant vers le feu. Je préfère donc lui envoyer un marteau.

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Les portes de Cair Cilbur s'ouvrirent, laissant passer un gigantesque frison à la robe aussi sombre qu'une nuit sans lune. L'animal était monté par un géant, recouvert d'une armure noire et rouge pourpre, un dragon se lovait sur le plastron. Un espadon dentelé de la taille d'un adulte reposait sur le dos du cavalier, sur son ventre étaient sanglés deux percemailles.

Le cavalier fut aperçu au Sud Ouest, d'abord aux alentours du Fort de Liberté Infinie, avant de se perdre dans la nature. Des paysans du Village de Stehn dirent plus tard avoir vu un bien étrange chevalier à la tombée du jour. Des rumeurs semblables se rependirent ensuite de Hauteville et Horny ; la peur résonnait derrière les volets claqués à la hâte.

Quatre jours plus tard, le cavalier passait les Mornes Collines et arrivait sur Etripia.

------------------------------------------------------------------------------------------------

-Qui va là ?
-Kerberos, déclara le colosse en ôtant son casque. Lige du Duc Mazër de Karan, seigneur et maître de Kül. Levez la herse.

La dernière phrase ne sonnait pas comme une demande. Ce n'en était pas une. La tête du soldat disparut des remparts un moment. Une série de questions puis d'ordres fut vociférée. Un roulement métallique s'entendit enfin derrière le pont levis. La herse se souleva avec une lenteur insupportable.

Bien plus massif de près que du haut des murailles, certains soldats se montrèrent soudain réticents à s'approcher du cavalier. Kerberos tira violemment sur les rennes et le cheval hennit de douleur, martelant le sol de ses immenses sabots.

-Quel est le motif de votre visite auprès du Comte ? S'enquit un clerc en barrant le chemin de Kerberos.
-On n'a plus de sel.
Le géant attrapa l'importun par l'entrejambe et le souleva sur trois bons mètres avant de le déposer dans une charrue.

Le serviteur de Karan grimpait les marches quatre à quatre. Les soldats de Spleen le suivaient, la main sur le pommeau de leur épée. Les vociférations gagnèrent l'étage.

-Mais... Vous ne pouvez pas entrer sans être annoncé !
Quelqu'un reçut une gifle du plat du gantelet et la porte du bureau de Spleen s'ouvrit, dévoilant un Kerberos passablement éreinté par quatre jour de cheval et de nombreuses questions inutiles.
-Il faut que nous parlions. Le Duc est extrêmement mécontent.

Dernière modification par De Karan (2016-06-18 14:19:54)


Seigneur de Ténare ; Marquis de Falcastre
Maître du Palais ; Gardien du Trésor Royal
Chevalier au Léopard ; Chevalier de l'Ordre des Fondateurs royaux

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#8 2016-06-18 11:28:15

Jeyangel

Re : La Mort du Roi Molag

Cela lui arrivait rarement.
D'autant que rien, dans ce royaume, ne prêtait vraiment à cela.

Mais lorsqu'il entendit le rapport, il ne put s'en empêcher.

Il ne pouvait retenir ce fou rire qui le parcourait de part en part.
Lorsqu'il pouvait reprendre son souffle, il questionnait l'informateur.

"Ahahah...aaaammm. Donc, hum, ils l'ont tué. Comme ça. Comme un vulgaire barbare...?"

"Oui, Monseigneur."

"Alors qu'ils venaient spécialement pour lui, imaginant déjà l'or de la rançon les couvrir de richesses...?"

"En effet."

Il repartit d'un fou rire.

"De mémoire de royaumes, je ne me souviens pas avoir jamais entendu parler d'une mort aussi stupide.
Et cela, même pas de la stupidité du roi, mais de ses assassins!
Non, même pas: des soldats de ses assassins!"

Il se reprit.

"Mais cela n'augure tout de même rien de bon.
Si les soldats des seigneurs ne sont plus capables de retenir leurs coups, ou de distinguer un roi d'un barbare, ce n'est pas une guerre qu'on aura, mais une boucherie sans règles...

Vas, essaie d'en savoir plus sur la situation dans le royaume.
Moi, je dois en informer notre seigneur, et me préparer."

Oui, il allait devoir se préparer.
Parce que le seigneur De Karan n'allait pas tarder à participer à la guerre qui allait s'en suivre. Et que le seigneur Dracan serait alors sollicité.
Et si la guerre durait, il ferait appel à l'élite. Les Neir'gar.

Et en tant que Neir'gar, il devait se préparer.

#9 2016-06-19 00:22:51

Chacha_cœur_de_Diamant

Re : La Mort du Roi Molag

Parfois , dans ce bas monde , on a deux réactions quand quelqu'un meurt; deux.
La première c'est : Merde alors !
Et la deuxième est : Merde alors !
Moi, j'avoue, je ne suis pas comme tout le monde .

Monsieur! Une nouvelle vient de tomber: Les enfoirés, ils ont buté le Roi Molag .

Je regarde mon diplomate, le sourire aux lèvres, c'est vrai que je n'ai jamais été d'accord avec les gens qui font sauter les rois pour qu'ils finissent écrasés, car ils ont oublié de le rattraper en tombant. Mais là, c'est du lourd! Tout ce temps qu'ils ont perdu pour le choper, et à là fin:  Bimm ! Ils le tuent !

Oh les cons! Je suis sûr que là, ils sont en train de buter leurs soldats.

#10 2016-06-25 13:07:26

Spleen
Inscription : 2014-09-14
Messages : 902

Re : La Mort du Roi Molag

Le comte Spleen regarda s'avancer le géant, amusé
Et de quoi souhaite-t-il parler, le bâtard de Bélial ?


Spleen le Bâtard, descendant illégitime du Mercenaire et d'une gueuse.

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