Vous n'êtes pas identifié(e).
La vertigineuse montagne de parchemins faisait disparaître la table.
Quelques regard de muets reproches se levèrent sur mon entrée, vite baissés sur le travail d'enluminure qu'il restait à accomplir.
Une belle lettre se doit de l'être dans les moindres détails.
Peu au fait des choses de la Calligraphie, j'ai désigné l'écritoire à Fol de Dol, qui s'en empara en chantonnant.
"Mon Roy,
Princes et Ducs,
Marquis et Comtes,
Vicomtes et Barons,
Chevaliers mes Pairs.
J'ai ce jour envoyé ambassade chez la plupart d'entre vous, et présente mes excuses à ceux chez qui mes messages ne sont point arrivés.
J'ai eu grand plaisir à constater vos nombreuses réponses, instructives et courtoises pour la plupart, me donnant ainsi meilleure approche du Royaume.
Je vous connais tous un peu mieux, et caresse l'espoir d'une réciprocité à ce sujet.
J'aime les choses claires.
D'aucuns se sont sentis obligés de me parler rudement, sans doute parce qu'il est coutume en leurs fiefs que de parler à un Chevalier comme je ne tolèrerais pas que l'on parle à mes chiens.
Je vais donc être bien clair.
D'abord avec vous, Félon Spleen:
Par courtoisie je me suis présenté à vous comme à tous les Pairs du Royaume.
Je vous suggère de garder vos menaces, car il se pourrait que de moi vous appreniez moult choses, à commencer par leur inutilité.
Vous vous méprenez sur un point toutefois: vous n'êtes pas seulement connu comme félon.
Vous êtes désormais connu en Hespérides (118x102, vous me trouverez facilement) comme un inélégant butor.
Je ne l'oublierai pas, déçu, mais pas vraiment surpris que ce soit là votre idéal.
Vous pouvez raser cent fois mon village, cent une fois je le reconstruirai.
Et m'en rendrez justice, je vous le promets.
Soyez fier, je vous connais désormais.
Vous aurez eu votre chance.
Pensiez vous VRAIMENT que vous alliez m'impressionner au titre que je vis sur un pied plus humble que le vôtre?
Soyons sérieux!
Je ne vous permets pas de me menacer.
Vous méritez une fessée, et fais serment devant le Royaume de vous la mettre.
Aussi, précipitez vous, empêchez m'en.
Car en ce jour je cherchais Suzerain, et vous avez trouvé un ennemi.
Il en est d'autres qui m'ont conseillé de passer mon chemin si je ne partageais pas leur opinion sur la faction qui faisait battre leur cœur.
Voici donc un premier secret que je vous livre : c'était précisément pour mieux connaître ces factions que je vous ai tous contactés.
Ils ont su en revanche me convaincre d'effectivement le passer, mon chemin.
Donc, ces Seigneurs, qui se reconnaîtront, devraient aussi intégrer de ne pas se retrouver sur le mien.
Ce qui est la moindre des politesses.
Je remercie tous les Seigneurs qui m'ont proposé et, ou envoyé or et vivres.
Je me devais de refuser ces dons.
N'y voyez point offense, vraiment.
J'ai le cœur heureux de voir combien vous pouvez tous être généreux, vertu se reconnait aux actes.
Je possèderai peu, mais aurai tout gagné de moi même.
Je ne suis ni marchand, ni mendiant, et quand Suzerain trouverai, ce sera en étant sûr qu'il sait quelle sorte de vassal je serai.
Votre obligé, Le Rige, Chevalier d'Hespérides"
Je vais chercher le sceau? Demanda Fol. Et Fol fit.