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#1 2015-11-27 19:51:28

Jeyangel

Le retour du Dragon - Un nouveau désespoir.

I- Etranges phénomènes en rive de Chaussette.

Dorma, 25e-X-15.

"Je veux ces tours courbes, pas droites comme des poteaux!
Avez-vous déjà vu des cornes de votre vie!!??
Refaites-moi ces plans, conformément à mes ordres! Gare à vous si vous refaites une erreur!"

Jeyangel semblait d'humeur maussade.
Cela faisait déjà un mois qu'il avait franchi les frontières du royaume, et les plans de son château n'étaient toujours pas terminés!
Bien-sûr, il aurait pu l'élever d'un claquement de doigt...ou presque, mais il préférait mettre ses sujets dans l'ambiance dès le début.

En réalité - ce que, bien entendu, il ne dirait jamais - il se moquait de ce à quoi ressemblerait l'édifice de ces incapables. Il savait même pertinemment qu'aucun des architectes, maçons et ingénieurs présents n'avaient les compétences pour un tel ouvrage.
Il s'en moquait, parce que de toute façon, au final il lui donnera l'aspect voulu grâce à ses pouvoirs. Mais pas avant d'avoir profité du spectacle de ces pitoyables fourmis attelées à une tache bien trop ardue!

Jidor, 26e-XI-15

Sang, eau, pue et bile.
Toutes sortes d'effluves avaient coulées durant les travaux.
Pierre après pierre, jointure après jointure. Dalles sur dalles et murs sur murs.

Au terme des premières semaines, les ouvriers étaient éreintés, couverts de cloques et d'ampoules.
Certains s'étaient même blessés en chutant, en s'écrasant un membres ou se coupant parfois gravement.

Oui, tous étaient fatigués. De corps comme d'esprit.

...sauf bien-sûr, les heureuses victimes d'accidents mortels, de maladies du marais, de malnutrition ou d'épuisement, et toutes celles ayant préféré se laisser aller plutôt que de reprendre cette torture...

Les contremaîtres ne laissaient rien échapper.
Si un mur ne semblait pas conforme aux ordres, il l’abattait à coup de masse, et faisait tout reconstruire au malheureux ouvrier.
Pour chaque dalle mal jointée, toute la série disparaissait en miettes, et tout était à refaire...en commençant pas le déblaiement des nouveaux décombres.

Une cadence ralentie, un coup de fouet.
Un contremaître de bonne humeur...un coup ou deux de plus!

Mais si les contremaîtres étaient les bourreaux des ouvriers, ils n'en étaient pas pour autant souvent les plus heureux.
Car fréquemment, un nouvel ordre arrivait par coursier, et annulait toute une série d'anciennes directives.

"Avec ordre de redoubler la cadence..."

Et si, par malheur, l'architecte personnelle du seigneur venait en personne - mais toujours sans prévenir - constater l'avancée des travaux, les bourreaux du travail avaient intérêt à donner un compte-rendu satisfaisant!

Car pour tout travail en retard, les contremaîtres en seraient tenus pour responsables...
En une semaine, 23 contremaîtres avaient été remplacés.
Les "remplacés", n'avaient plus jamais été revu. Ni au chantier, ni ailleurs...

Alors contrairement à ce que pouvaient penser les ouvriers, c'était avec effroi qu'un homme se voyait nommé contremaître. Dans le mois, sur la petite centaine de contremaîtres désignés, 60 n'avaient pas, ou plus, été vus sur le site...dont 40 ayant tout bonnement cessé de vivre suite à leur nomination...

Et tout cela, sans que le seigneur n'ait la moindre idée de l'enfer qui se déroulait loin de ses quartiers temporaires!!!

...du moins, était-ce ce que tous pensaient...

Début des travaux + 1 semaine

Les derniers ordres étaient d'élever deux tours, de chaque coté de l'entrée. En pierres sombres, d'apparence écailleuse, elles devaient être symétriques et ressembler à des cornes de diable.

A travers le miroir, il observait les architectes s'arracher les cheveux sur la façon d'ériger ces tours, sans que le tout ne s’effondre.
En effet, personne dans ces contrées n'avait jamais appris à concevoir des tours, autrement que droites et solidement ancrées au sol. Or ce que demandait le seigneur défiait les lois de l'équilibre et de la gravité.

Chaque jour, il envoyait ses soldats "récupérer" un contremaître sous les ordres duquel les travaux avait traîné ou ne s'étaient pas déroulés conformément à ses ordres.
Ils le lui apportait et...personne ne les voyait jamais ressortir.

+ 1 mois

Le château approchait de la fin de sa construction.

A force de centaines d'ouvriers, d'autant de contremaîtres et d'une cadence infernale, le "miracle" pointait enfin son nez.
Ce n'était pourtant pas gagné.
Les ordres avaient changé des dizaines de fois!
Un coup la forme du château était totalement révisée, un autre c'était le remplacement de tours par des structures totalement différentes, ou simplement la vitesse d'exécution qui devait doubler.

Jeyangel s'était bien amusé à observer tout cela, et regrettait presque la fin des travaux "de base".

Vendor, 27-XI-15

L'intendant errait le village sans trouver sa destination.
Une hutte immense, isolée des autres, et sensée être le centre diplomatique devrait pourtant se remarquer!

Mais les tentes du village étaient si nombreuses et serrées, qu'il lui était impossible d'avoir une ligne de vue dégagée sur l'horizon.

Après plusieurs minutes d'égarement, il finit par trouver ce qu'il cherchait.

La hutte était sommaire bien de facture supérieure aux autres.
L'entrée en était gardée par 4 soldats, visiblement plus aguerris que la plupart.

Il s'approcha, puis présenta sa convocation aux gardes, qui le laissèrent passer avec un rictus inquiétant.

L'intérieur était sommaire bien que très meublé: une salle commune immense, ceinturée en hauteur par un balcon. De chaque coté, un escalier droit permettait d'y accéder.
Au centre de la salle se trouvait un foyer sur lequel mijotait une grosse marmite.
A droite, à gauche et au fond, des doubles battants ouvraient sur d'autres pièces.

L'homme admira l'architecture rustique et luxueuse à la fois. Il avait entendu dire que son seigneur s'était inspiré d'un pays où il avait séjourné bien avant sa première venue dans ce royaume.

Il fut accompagné d'un soldat, qui le mena à l'étage. Là, se dirigèrent vers la porte du fond.

Devant la porte, le soldat pris congé après avoir frappé et invité de la tête l'homme à entrer.

Un couloir. Sombre. Puis une autre porte qu'il eu tout juste le temps d'apercevoir avant de manquer la heurter.
A travers le bois d'étranges sons lui parvenaient. Il lui semblait que le seigneur discutait avec quelqu'un, mais que personne ne répondait.

Il s’apprêtait à frapper lorsque la porte s'ouvrit d'elle même.
Lentement. En grinçant et laissant échapper des effluves malsaines.

Inquiet, il pénétra dans la pièce.
Celle-ci était à peine éclairée par...il ne savait trop quoi.
Nul bougie, ni cheminée n'étaient allumée, pourtant un feu semblait tout illuminer au centre de la pièce.
Mais au lieu d'un foyer, ce fut le seigneur qu'il aperçu.

Son cœur rata un battement devant la vision d'horreur devant lui.

Le chevalier ne portait aucun vêtement, mais était pourtant recouvert de solide et sombre plaques d'écailles.
Il paraissait anormalement grand, jusqu'à ce que l'architecte ne remarque que ses pieds ne touchaient pas le sol. Il flottait!

Et ses yeux, et son visage! Était-ce seulement un être humain!!??

"Pas le bon moment...pour toi...."

Sa voix était sifflante et lancinante, comme une créature charmant sa proie, mais anormalement grave et éthérée.

Soudain, il tendit le bars vers l'homme qui se situait à 5 mètres de lui.

"Heureusement qu'il ne peut pas m'atteindre d'ici.

"...Vraimeeeent!??"

"Il lit daaaannnsssss...aaaahhhhhh!!!!!!????"

Il se senti poussé, ou plutôt tiré violemment vers la main du "chevalier" qui referma ses doigts sur son cou.

"Peut-être...Mais je ne veux pas...me priver du plaisir d'entendre ton rapport. Puisque....c'est pour çççççça que tu es là....n'est-ce pas....?"

"Paaaarle..."

"Cha...cha...chat...."

"Le chat de qui? Et qu'importe?"

"Cha...château..."

"Ouiiiii...un château...de qui?"

"Vovovotre...votre château..."

"Oui...mon château. Mon château que je veux habiter...Continue!"

"Votre chât...château est terminé, Mons...monseigneur...!"

"Oui? Bien... Mais...?"

Il savait?

"...Mmmmmm...il y a forcément un "mais"."

"Le château est ter-terminé, m-mais n-nous n'avons pas trouvé les écailles que vous aviez demandé dans le dernier rectificatif..."

"Oh, vraiment?!", demanda-t-il d'une feinte déception.

"N-non Monseigneur. Nous avons du nous résigner à l'ancien ordre indiquant de construire les tours en pierre sombre, à l'apparence d'écailles..."

Jeyangel observa l'homme.

"...
...Bien-sûr que vous avez échoué"
, répondit-il calmement, d'une voix qui ne sifflait plus mais restait sinistre.

"Vous ne pouviez pas réussir...".

Il se "posa" au sol.

"Evidemment!
Pour cela, il vous aurait fallut parcourir une distance extraordinaire, en franchissant des contrées inconnues, vers un empire accessible aux seuls initiés! Et quand bien-même, il vous aurait fallu atteindre le seul pays où l'on trouve encore ce genre d'écailles de dragon, mais en si petite quantité qu'il est impossible de bâtir un bâtiment avec!"

"Mais...mais alors..."

"Vous êtes faibles. Tous. Tous les ingénieurs, architectes et ouvriers du chantier. Vous vous êtes acharné à suivre des ordres que vous saviez impossible! Alors vous avez monté cette caravane, que vous avez envoyé...vous ne saviez même pas où, guidée par des coordonnées hasardeuses.
Bien-sûr, au bout de trois jours, elle est tombée sur des pillards barbares qui ont massacré tout l'équipage!

Le temps que le carnage ne soit découvert, et que l'information ne vous remonte, trois autres jours se sont écoulés.
En tout six jours."

Il pris un air menaçant. L'homme ne savait pas si allait mourir sur place, ou s'il allait s'évanouir avant.

"Vous avez perdu 6 jours...Vous m'avez fait perdre 6 jours!
J'aurais pu regagner mon château 6 jours plus tôt!!!

Vous avez ce qu'est un seigneur sans château?
Et un seigneur noir sans symbole de son pouvoir?

RIEN!!!

Vous m'avez privé de mes droits pendant 6 jours. Au lieu de réfléchir!
Pas un seul ouvrier, pas le moindre ingénieur n'a pensé à venir me demander directement ce que je voulais au final!

Je suis déçu.
Je vais devoir punir...et VOUS"

L'architecte déglutit difficilement.

"...vous allez transmettre mon mécontentement..."

L'homme soupira de soulagement. Pour transmettre il fallait rester en vie.

"Je vais vous faire escorter... GARDES!"

Deux hallebardiers, noirs d'armures et d'habits apparurent dans la salle.

"Toi", dit-il à l'intendant architecte en lui tendant un papier plié,"tu vas aller remettre ce pli au commandant de la garde.
"Vous", continua-t-il aux gardes, "remettez-lui celui-ci. Faites ce qu'il vous dira ensuite. Puis revenez me faire votre rapport."

Les deux soldats acquiescèrent de la tête.

"Allez..."

Les trois hommes se mirent en branle.

Vendor, 27-XI-15. Le soir

L'homme attendait devant la porte des quartiers du commandant.
Au bout de 5 minutes, quatre gardes en ressortirent et lui firent signe de le suivre.

Ils avancèrent jusqu'à la place centrale du camp.
Là, deux gardes reculèrent derrière l'homme, tandis que les deux autres restèrent devant.

Puis l'un pris la parole.

"QUE TOUTE LA POPULATION PRÊTE ATTENTION!!!"

Lorsqu'il jugea que toute l'attention était sur eux, il se retourna et fit un signe aux gardes à l'arrière.

L'intendant architecte des travaux tourna la tête pour les regarder...mais cette dernière fit un virevolté avant de heurter violemment la terre. Puis le reste du corps la rejoignit lourdement.

Un garde sorti un chiffon pour essuyer sa hallebarde sanguinolente, tandis que le premier garde repris, sous les réactions horrifiées des habitants.

"LE SEIGNEUR JEYANGEL EST MÉCONTENT DU RETARD DES TRAVAUX DE SON CHÂTEAU!
DE PLUS, IL S’AVÈRE QUE LE RÉSULTAT NE CORRESPOND PAS AUX ATTENTE DE NOTRE SOUVERAIN!
AFIN D'EXPRIMER SA DÉCEPTION, ET DE PRÉVENIR D'AUTRE ÉGAREMENT DE CE GENRE, ORDRE A ÉTÉ DONNE DE CHÂTIER LE MAÎTRE D'ŒUVRE DU CHANTIER!
QUE CELA SERVE D'EXEMPLE!"

Sur ce, les gardes regagnèrent leurs postes, laissant aux bons soins des villageois, le nettoyage des "restes".

Alors que la tension commençait à baisser, un vacarme assourdissant retentit du château fraîchement achevé.

Sous les yeux ébahis des habitants, le bâtiment se tordait, se muait et se transformait en une structure mi-architecturale, mi-dragonoïde.

Puis un nuage de fumée noire ressemblant au reptile décorant les boucliers des soldats, s'envola dans le ciel en rugissant.

Le château avait désormais un habitant.
Dracangia renaissait désormais de ses cendres...

II- Lois, code, anciennes et nouvelles us.

Saedor, 28-XI-15

Au matin, des soldats placardaient de fins parchemins sur la place publique, tandis qu'un crieur public scandait:

"LE SEIGNEUR JEYANGEL, CHEVALIER DU ROYAUME, ADOPTE DE NOUVELLES LOIS!
CELLES-CI DOIVENT ETRE CONNUES ET RESPECTÉES DE TOUS!
TOUTE INFRACTION SERA PUNIE SELON LES DITES LOIS!
VOUS TROUVEREZ LE TEXTE DE LOIS PLACARDE AU CENTRE DU VILLAGE! LISEZ-LE!

D'AUTRE PART, CE VILLAGE N'ETANT QUE PROVISOIRE, LE SEIGNEUR VOUS "INVITE" A PRESTEMENT PREPARER VOS AFFAIRES AFIN D'ÉTABLIR UN VRAI VILLAGE PRES DU CHÂTEAU!

FIN DU MESSAGE!"

Des lois et une expulsion en bonne et due forme...le seigneur était-il finalement aussi tyrannique que la rumeur le prétendait!?

Rapidement, les premiers villageois allèrent jeter un œil à l'avis placardé.
Ce qu'ils lurent - du moins ceux qui en étaient capables - ne les rassuraient pas vraiment.


I- De la population, de l'intérieur et du commerce
1- Sont considérés comme "dracan", toute province, toute région et tout fiefs sous contrôle de Dracangia, reconnaissants la famille Drak'o'Neir comme souveraine.
2- Chaque fief dracan reste indépendant dans ses coutumes et artisanats, mais doit obéissance à la famille Drak'o'Neir et ses représentants.
3- Chaque village, ville, ou poste dracan est, par décision du Chevalier Jeyangel Drak'o'Neir, exempt de taxe ou redevance envers ce dernier mais mets, en retour, ses ressources et son armée - s'il en est - à disposition de Dracangia, sur simple ordre du Chevalier.
4- Tout commerce avec les provinces non dracan reste tel qu'en l'état: libre et mutuellement profitable.

II- Politique, statuts et religion
1- Que soient notés les statuts des fiefs suivants:
Dra’Celes: capitale économique, militaire et commerciale de Dracangia
2- Qu'il soit proclamé que Dracangia revendique les particularités et qualités suivantes:
- Dracangia est une Chevalerie ne reconnaissant du royaume, et ce par unique effort de collaboration, le seul droit de lui donner un titre.
- Pour toute affaire interne en son enceinte, Dracangia est seule responsable et décisionnaire de ses actes.
3- Que soient reconnus comme uniques cultes dracan, ceux voués aux Protecteurs: Seir'a'Neir le "Grand Ange", et Drac'el'Gra le "Grand Dragon".
- Que soient cependant différentiés le "véritable savoir", du culte "pur". Seul le premier possède toute accréditation du Chevalier Jeyangel Drak'o'Neir, sur l'ensemble de ses Terres. Le culte du "pur" est toléré, mais ne devra jamais, et ce sans négociation, se prétendre l'égal du "vrai savoir" en d'autres lieux que le Temple lui étant accordé.
- Afin d'éviter tout conflit, les serviteurs des "véritables Protecteurs" - prêtres, prêtresses et dévots - prendront quartiers en Dra’Celes.
Les serviteurs du "Pur" doivent dès annonce des présentes lois, limiter leurs dévotions, cultes et enseignements à la seule enceinte de leur temple.
4- Aucun autre culte ne sera reconnu dans Dracangia.
Les cultes "étrangers" pourront être tolérés tant qu'ils ne dépassent pas le cercle des adeptes déjà convaincus, et s'ils ne souillent pas le sol dracan.
-Aucun temples ni autels de culte étranger ne seront acceptés en terre dracan. Le non respect de cette loi entrainera la destruction systématique et sans sommation des constructions sacrilèges.
5- Est considéré comme culte de la lumière, tout acte à vocation religieuse prônant les valeurs telles que:
-justice stricte
-chevalerie
-honneur
-combat du "mal"
  -Ces derniers seront catégoriquement chassés ou exterminés (selon la situation) à vue.
6- DRACANGIA N'EST HOSTILE ENVERS AUCUN SEIGNEUR NI CULTE (autre que ceux cités précédemment) TANT QUE CETTE SITUATION DEMEURE RÉCIPROQUE.
-Dracangia est une Terre de ténèbres.
-Dracangia est une Chevalerie ou la magie est courante. Dra’Celes est le centre de toute magie, tous arcanes confondus.
-Dracangia accepte et pratique la magie noire.
-Jeyangel Drak'o'Neir, Seigneur de Dracangia se revendique le droit d'exercer cet art, et s'engage à n'en faire usage qu'en ses Terres, ou à défaut, à des fins non hostiles au royaume d'Okord. (L'intéressé se permet pour preuve, de mettre en évidence toute l'aide qu'il a apporté par le passé.)
- Dracangia reconnait la nature sujette à controverse de ces pratiques.
C'est pour ces raisons, et d'autres, que Dracangia interdit par sécurité, tout autre culte que le sien, afin d'éviter toute querelle de religion, pouvant amener à de véritables conflits.
7- Podeszwa
Dracangia ne reconnait aucunement et INTERDIT le culte de Podeszwa.
- Le culte de Podeszwa est soumis aux même lois que tout culte de la lumière
-Jeyangel Drak'o'Neir se réserve donc le droit de détruire tout signe de ce culte sur ses Terres, quelles qu'elles soient.
2- Afin d'éviter tout malentendu, tout nouveau vassal dracan pratiquant ce culte doit en informer le Vicomte ou son représentant. Un accord peut éventuellement être conclut.
3- Jeyangel Drak'o'Neir peut se reconnaître vassal d’un seigneur, par pratique ou intérêt mutuel.
- Dracangia n’interférera donc pas dans la religion de ses souverains, mais interdit tout de même tout culte étranger entre les murs de ses fiefs basés sur les Terres souveraines.
- Y est toutefois toléré le culte du seigneur local, à condition d'en référer au Seigneur Jeyangel ou son représentant.

III- Centre diplomatique
1- Devant la nature particulière des nouvelles lois de Dracangia, Jeyangel Drak'o'Neir ordonne la construction d'un centre diplomatique en sa capitale: Dra’Celes.
Qu'y soient reçus et entendus tous les seigneurs, ou leurs représentants contestant l'indépendance ou l'orientation du Seigneur Jeyangel.
Qu'il soit ordonné qu'une réponse leur soit donnée dans les plus brefs délais, et dans les conditions les plus diplomatiques.
Application immédiate dès diffusion des présentes lois,
Jeyangel Drak'o'Neir, Prime Neir'gar, Prime Neir'mag et Seigneur de Dracangia"

III- Nostalgie et renouveau.

Palais de Dra'Celes-Appartements de Jeyangel

Où étaient-ils?
Qu'étaient devenus les seigneurs de jadis?

En revenant, il avait espéré retrouver certains seigneurs e sa connaissance. Mais beaucoup avaient disparu.
Il savait que certains avaient quitté le royaume avant ou en même temps que lui, mais les autres?
Combien encore étaient parti après son départ?

Monstro, dont il avait réparé certaine erreur, avait connu une fin tragique. Dans quelles circonstances? Il ne le savait pas. Mais personne n'avait jamais pu expliquer une mort si soudaine.

Dame Lhassa était partie.
Quelle soif de pouvoir avait bien pu l'attirer hors du royaume?
Il la regrettait en tout cas, car elle était la seule à comprendre ce qu'il était.

Et sans elle, un mystère resterait à jamais irrésolu...
Sauf, bien-sûr, s'il récupérait un certain ouvrage...

Morgan...
L'homme qu'il avait le plus respecté...et trahi aussi.
Il n'avait pas eu le temps de se faire pardonner avant qu'un seigneur ne lui ôte la vie.
Malheureusement, Arald, et sa famille ne s'étaient pas relevés: Sa fille n'avait pas suivi les trace de son père.

Mais Okord avait bien œuvré depuis lors, et même Osterlich n'était plus le royaume barbare d'alors.
Osternord et Ostersud, voilà comment le royaume s'était approprié son voisin.

Peut-être finalement, que sa déchéance avait été nécessaire à son renouveau.
Il avait tenté une chose semblable en tentant de semer le chaos, mais les barbares avaient, semblait-il, suffit à redonner à Okord sa puissance d'antan.

Au moins savait-il que Momo, son ami, goûtait probablement d'une vie bien méritée en Bordeciel. Peut-être avait-il même fini par s'unir à sa jolie prêtresse...?

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"AVIS DE DERNIÈRE MINUTE!

SUR ORDRE DE NOTRE SEIGNEUR JEYANGEL DRAK'O NEIR, IL EST DÉCRÉTÉ QUE POUR TOUTE UNE JOURNÉE LES ARMOIRIES DRACAN SERONT VOILÉES DE NOIR, EN MÉMOIRE AU SEIGNEUR RAFADNAR, FONDATEUR DE LA PLUME NOIRE ET ILLUSTRE GUERRIER!

TOUTE PERSONNE SURPRISE A ARBORER UNE ARMOIRIE NON VOILÉE SERA FOUETTÉE ET LAISSÉE SANGUINOLENTE SUR LA PLACE PUBLIQUE!"
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Caserne celesin-quartier des soldats

"Rha lalaaaaa! Ca ne partira jamais!"

"Mais qu'est ce t'as utilisé aussi!?"

"Bah de la peinture tiens! Qu'est ce tu voulais que j'utilise!?
De toutes les nouvelles inventions du seigneur, celle là elle est quand même bien vicieuse!
Nous faire peinturlurer nos bouclier en noir pour un seigneur dont il se fout royalement, et tout nous faire enlever après..."

"Baaaaah...t'aurais du faire comme moi. J'ai utilisé une teinture spéciale que m'a recommandé une connaissance. Ça s'enlève tout seul! Regardes...
...de l'eau, un peu de savon de suif et tu frottes et...

QUOI????!!! POURQUOI CE NE PARS PAS???!!!"

"AHAHAHAH!!! Tu m'rappelle c'qu'elle fait de ses journées ta "connaissance"?"

"...
C'est un marchand itinérant. Il vend des...décapants..."

"AHAHAHAHAHAHAH!!!!!! Ben tu t'es bien fais avoir, mon vieux!
Allez, y'a plus qu'à frotter dur!"

"N'empêche, le seigneur Jeyangel est vraiment bizarre. Je sais même pas c'qui cherche en fait.
Comment il veut qu'on lui obéisse proprement si il nous malmène comme ça!?"

"Ben vous savez...moi j'dis ça comme ça mais, il parait que c'est un "revenant"..."

"Hein? Un mort qu'est plus mort?"

"Mais non! J'veux dire qu'il parait que c'est pas un nouveau seigneur, comme les autres là. Il aurait juste voyagé avant de revenir au royaume..."

"Mais non... Pas possible ça. J'crois qu'on l'saurait si il avait déjà été là..."

"Ouais, ben n'empêche que j'ai entendu des trucs pas très net sur lui..."

"Ah ouais? Comme quoi?"

"Moi c'que j'dis, c'est c'que j'ai entendu hein. Mais bon voila...

Déjà il parait que c'est pas qu'en Chevalier. Quand il est parti, il était au moins Vicomte ou je sais plus.
Pis, il s'rait un des seigneurs qui ont combattu la reine Yselda, à la guerre contre Osterlish..."

"Quoi!? Non mais n'importe quoi, c'est pas possible ça!"

"Ben j'sais pas mais c'est c'qu'on dit..."

"Non mais franchement, je vois pas pourquoi un sorcier noir attaquerait une sorcière du chaos... J'vois pas en quoi elle le dérangeait..."

"Non mais v'la le plus étrange: il aurait pas toujours été c'qu'il est!
Il parait qu'avant la guerre, c'était genre de paladin!"

"Un quoi?..."

"Un "paladin" comme il les appelle. Ces seigneurs en armures qui prétendent terrasser du dragon et du démon."

"Ah ouais ça c'est tout, à fait lui, c'est sûr...
T'aurais pas oublié, par hasard, qu'un de ses "dieux" est un dragon justement? Sans parler du fait qu'on n'est même pas sûr que c'est pas un genre de démon lui-même..."

"Non mais justement non! Apparemment c'était un seigneur de "l'ancien code"."

"...l'ancien code?..."

"Oui, y'en a qui appellent ça comme ça. Le code de chevalerie...Vous savez: protéger les faibles, la veuve et l'orphelin, combattre l'ennemi du royaume, tout ça quoi...
Ben il était comme ça avant...
...pis il a pété une bride..."

"Ouais c'est sûr qu'il a plus tous ses esprits. Enfin...il est pas du genre tendre quoi..."

"Le plus bizarre, c'est que maintenant, il est en sorte de guerre contre ceux qu'il appelle "paladins", ceux qui combattent au nom de la lumière. C'est bizarre parce que bon, c'en était un avant..."

"Vous faites erreur..."

L'homme qui venait de répondre écoutait la conversation depuis un bon moment, assis sur le bord de sa couche, tout en fourbissant son bouclier fraîchement nettoyé.

"Ah ouais? Et qu'est ce t'en sais "le muet"?!

En effet, contrairement à la plupart de sa garnison, l'homme ne parlait que lorsque cela lui semblait important. Et au vu de ses critères - ainsi que de la médiocre qualité des conversations de ses pairs - cela n'arrivait que rarement.

"J'en sais...que je n'écoute pas les ragots de basse-cours.
J'en sais...que j'y étais..."

"T'y étais...où ça?"

"Partout...
Près de lui...à la bataille...dans le royaume.
Tout le temps."

"Hein?... Quelqu'un comprends c'qu'y raconte?"

"J'étais là quand il est arrivé au royaume. Et j'étais là à la bataille d'Yselda..."

"C'est impossible! Personne n'est revenu de la bataille contre la sorcière!"

""Presque" personne... Et je n'étais pas au front, mais j'y étais."

L'homme avait toujours été à l'écart.
Arrivé depuis peu à la garnison celesin, il avait postulé comme Neir'gar, fantassin d'élite. Ayant reçu son parchemin d'acceptation une semaine auparavant, il attendait son affectation.
Pour le moment, il logeait, comme les autres futurs Neir'gar, avec l'infanterie régulière.
Il avait d’emblée choisit l'équipement léger, qu'il avait personnalisé à sa façon.
Une épaulière au lieu des deux, surcot long à capuche - il avait insisté sur ce point, privilège de Neir'gar - et à manches 3/4, gantelets et jambières de cuir renforcé d'acier.
Comme arme, il privilégiait deux lames courtes, une dague et un arc.

Le jour où un soldat avait semblé douter de son expérience, ce dernier s'était retrouvé dos au mur, une lame sous la gorge avant même d'avoir vu l'homme bouger.

L'homme se remémora l'ancienne époque, lorsque son seigneur n'était pas encore le "chevalier noir"...

"... Je suis entré au service du seigneur Jeyangel en tant que coursier. Je transmettais alors les messages et les paquets entre les différentes villes dracan.
Je parvenais toujours à bonne destination en un temps record.
Même les barrages, les troupes hostiles et les risques du voyages ne m'arrêtaient pas.
En même temps, on ne me voyais presque jamais.
Mes supérieurs eurent tôt fait de remarquer mes talents exceptionnels, et me promurent: coursier-messager attitré du seigneur Jeyangel.
Désormais, je ne m'occupais que des navettes entres le seigneur lui-même et ses destinataires.

C'est ainsi que je l'ai rencontré la première fois...

Ma mission était de lui faire un rapport sur une information que j'avais entendu, concernant la reine Yselda.

A en croire son agacement, j'étais vraisemblablement meilleur coursier que messager - il n'avait pas tort - mais mes informations lui furent très utiles.
Si je me souviens bien, il était déjà Vicomte, mais officiellement mage que depuis peu.

Assez pour utiliser ses pouvoirs au combat...mais pas pour les maîtriser.

Ce qui s'est passé ensuite, dans les faits, tout le monde le sait: la magie, les fantômes et toute une unité barbare anéantie sous ses attaques.

Mais le changement du seigneur, personne ne l'a vu venir...

Moi même, à l'époque, je n'étais pas en position pour remarquer quoi que se soit.
J'avais été affecté dans une unité "parallèle", et ne voyais donc pas le seigneur régulièrement.

Mais je peux dire ceci avec certitude: ce sont ses pouvoirs, l'héritage de sa lignée et la décadence du royaume qui ont transformé le seigneur Jeyangel en ce qu'il est aujourd'hui.

On prétend qu'il aurait trahi Arald, son ancienne famille... Lui-même le prétend, mais il n'a rien fait de plus que ce que chaque seigneur faisait en silence.
Au moins, lui a essayé de réveiller le royaume moribond...

Oui, Jeyangel est sombre.
En effet, il n'est peut-être plus tellement humain.

Mais vous ne connaissez pas la moitié de ce qu'il a du sacrifier pour parvenir où il en est...
L'obscurité est parfois moins dangereuse que les bonnes volontés.
Ce n'est pas la "lumière" qu'il combat, mais les fausses lanternes de certains idéaux appelant à certaines actions sans en expliquer les conséquences..."

"Ouais...c'est bien beau tout ça, mais ça veut rien dire!
On est des soldats, pas des "histoireux". On s'en fous de comment il est dev'nu comme ça. On s'inquiète surtout de ce qu'on va devoir faire pour lui!"

"Croyez ce que vous voulez...
Vous finirez par comprendre...et le suivre..."

Il se leva et sortit des quartiers.
Il s'immobilisa un instant à l'extérieur de la pièce, pour jeter un œil à la loque qu'il tenait dans sa main.

Le tissu était vieux et brûlé, mais on pouvait encore voir que l'étoffe dont il était issu avait été rouge, et y apparaissait encore une main noire brodée dessus.

Il la rangea, puis disparu dans la brume.

Appartements de Jeyangel-Terrasse

Les "coutumes" de sa nouvelle Maison, le Lys, l'amusaient fortement.

Elles semblaient consister à s’asseoir sur ses remparts, regarder l'ennemi approcher et attaquer, puis de se lever pour lancer une contre attaque.
Puis tout recommençait et tous les seigneurs trouvaient apparemment cela logique.

Il se fichait bien de tout cela pour le moment. Il était bien trop occupé à reconstruire sa patrie.
On ne pouvait pas dire que tout s'attelait à lui faciliter la tâche: Dans le cadre du "jeu" de son souverain, il avait du partir pour un tournoi - qu'il savait ne pas exister - pour "dérouter l'ennemi".
Parallèlement, on l'invitait à un banquet organisé par un seigneur de fraîche chaire, mais de lignée plus "faisandée".

S'il avait du se plier au jeu, il avait tout de même réussit à se désengager du banquet, en envoyant un officier le représenter.

Il n'avait rien contre les ripailles, seulement, non seulement celles-ci ne semblaient pas suffisamment importantes pour nécessiter sa présence, mais il n'avait surtout pas le temps!

Ah, que son ancienne gloire semblait loin!

Les batailles contre le royaume entier, Dracangia reconstruite de toute pièce à partir de rien, son ascension au sein des seigneurs du royaume...

Tout cela était à refaire.
Mais cette fois, il possédait les bons dés, et était prêt à jouer au jeu de la vie!
Cette fois, il savait ce qu'il devait faire... et il en possédait les moyens...quoi qu'ils lui en aient coûté.
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8 ans plus tôt - Fin de l'hiver

Le royaume était moribond, et plus rien ne pouvait changer cela.
Jeyangel avait donc décider de suivre ses amis vers un monde étrange, situé "
par delà les mers et le vide".
Certains prétendaient que ce "
vide" était une chute infinie, tandis que d'autres, plus imaginatifs, pensaient que c'était un espace immense entourant tout ce qui était connu.

Jeyangel se fichait de savoir qui avait raison. Il savait juste qu'il existait "quelque chose" "au-delà".
Au-delà de quoi? Peu importait.

Ce monde était étrange en tous points:
les constructions étaient bâties en métaux qu'il ne connaissait pas, les chariots volaient et étaient plus rapides que n'importe quel cheval, et les trébuchets tiraient, seuls et de façon ininterrompue, des traits de lumière meurtriers.

Mais là était tout le problème de ce monde: la guerre incessante.
Rien n'était différent d'Okord, à part les victimes 100 fois, 1000 fois plus nombreuses!

Alors il s'était lassé et avait décidé de revenir sur "Terre", comme on appelait son monde là-bas.

Mais hors de question de retourner dans ce royaume.
Alors puisqu'il possédait un chariot volant, il avait décidé de se rendre vers de nouveaux territoires.
Une fois posé, il avait abandonné le "chariot" et continué, à pied ou par magie, vers de nouvelles aventures.

Il était passé par un monde ou des failles temporelles vomissaient des envahisseurs immondes.
Ailleurs, les chevaliers possédaient une sorte de magie appelée 'force" et maniaient une épée de lumière tranchant presque tout.
Dans une troisième contrée, il avait rencontré des personnes fort étranges, dans leur obsession à vouloir à tout prix mettre la main sur une bague en or qui, disait-on, donnait le pouvoir d'invisibilité mais pervertissait son porteur.
En gros, un anneau maudit que personne ne devrait vouloir...mais que tout le monde voulait.

Finalement bien las de ces contrées - sauf, peut-être, celle aux épées de lumières -  il avait décidé de retourner en Terres connues.

Se fiant aux indications des passants, des gardes des villes, aux étoiles et - en toute franchise - à la chance, il avait fini par découvrir ce qu'il cherchait: l'Empire idéal!

Au terme d'un voyage en mer, il avait débarqué sur la rive d'une ville grise. Littéralement grise!
Des habitations dont seules les entrées sortaient du sol, d'autres faites à base de carapaces d'insectes géants, pas de doute, il était à Corberoc sur l’île de Solstheim, vestige de la nation Dunmer.

N'étant pas le pays qu'il recherchait dans cet empire, il avait décidé ne pas s'y attardé.
Mais la "Vierge du Nord", le bateau qu'il attendait, ne viendrait pas avant 2 jours.
Il avait alors pris une chambre à l'auberge, et n'en était sorti que pour se pourvoir de quelques affaires locales.

Vêtements, armes d'appoint et provisions, il avait tout. Le reste il se le procurerait plus tard.

Lorsque le bateau était arrivé, il avait embarqué pour "son" pays.
Au terme du voyage, la vue des remparts de Vandeaume le ravirent.

Une fois au sol, il fit le point sur ce qu'il lui fallait et où il voulait se rendre.

Armure lourde, légère ou un mélange des deux?

S'il optait pour une armure lourde, il irait à "La Guerrière" à Blancherive.
Il pouvait se procurer ce genre d'armure à peu près n'importe où, mais il préférait ce magasin.
Pour l'armure légère, il se rendrait plutôt à Faillaise.
Sinon, n'importe quelle forge lui permettrait de se créer l'ensemble idéal.
A moins qu'il ne préfère une tenue de mage...mais ce n'était pas son style.

Il avait finalement opté pour une visite à d'anciens "amis".

Il s'était donc rendu aux écuries de la ville, pour se rendre à un de ses manoirs - s'il en restait quoi que se soit.

Arrivé à destination, il fut surpris de l'état impeccable des lieux, d'autant que les herbes et l'absence de bétail ou de chevaux indiquaient celle d'un majordome.

Après s'être assuré qu'il n'y avait personne - ce qui malheureusement s'avéra exact - il ne lui restait donc plus qu'à utiliser "la carte".

Ce moyen de transport l'avait toujours amusé par sa simplicité: il suffisait de posséder une carte du pays, pour se rendre instantanément à un endroit déjà connu.

Or, à moins qu'ils n'aient encore changé, il connaissait "l'endroit".

Il s'était donc retrouvé immédiatement à Aubétoile, dont il s'éloigna légèrement, puis chercha la grille.
Après quelques minutes de recherche - il n'était pas venu depuis longtemps, et même alors, il n'utilisait que rarement cette entrée - il l'avait trouvé.

Il l'avait donc empruntée puis était descendu.

Les lieux étaient toujours occupés. Pour preuve, il entendait les cris familier des victimes torturées.

Il prit un couloir...avant de se retrouver stoppé net par un sort d'immobilisation.

"Oooooh...comme c'est mignon! On vient nous rendre visite!", s'exclama une voix enfantine.
"Dommage qu'on ait utilisé des chemins interdit, pour se retrouver là où on ne voudrait pas..."

"A moins que ce ne soit exactement l'endroit que je désirait atteindre...ma soeur..."

Il brisa le sort s'en problème, puis releva sa capuche.

"Jeyangeeeeeeel!", s'écria "la fillette"
"Quelle effluve mortelle t'amène?"

"Bonjour Babette. Le pays me manquait. Tu es seule?"

"Oui, Nazir est parti remplir un contrat, et moi je meurs d'ennui...Ah, ah, ah, ah!!! Je "meurs" d'ennui! Elle est bonne..."

Puis elle reprit son air impassible, comme si elle même ne riait pas de sa boutade.

"Je reviens d'un lointain pays, bien au delà de Tamriel.
Je viens juste chercher ma tenue, avant de repartir pour récupérer mes armes.
Dis-moi, vous avez toujours des nouvelles de Momo?"

"Momo? Non, euh... Je ne sais pas où il est. Un jour, Nazir a voulu lui rendre visite mais n'a trouvé personne. On n'a jamais retrouvé sa trace...
Il est peut-être mort ou il est parti... Bah, tant pis. Bon, c'est vrai que j'aimais bien quand il me racontait ses histoire de chez lui, ça passait le temps. Mais bon à force, c'était toujours pareil, alors j'ai arrêté d'aller le voir."

Cette chère Babette avait le don de passer de la passion à l'indifférence totale en une seule phrase.

"Vous devriez...recruter d'autres "personnes" comme toi, au moins vous passeriez l'éternité ensemble."

Il sourit ironiquement.

"Et toi, tu as...de la compagnie?"

"Ah ah! Moi? Tu plaisante! J'ai toujours eu horreur des acolytes: ils meurent pour un rien..."

Ils partirent tous deux dans un grand rire.
Ils se comprenaient en un sens. Deux créatures immortelles et puissantes dans un monde fragile.

"Bon, je dois y aller. Passe le bonjour à Nazir de ma part.
Je resterais peut-être en Bordeciel quelques temps. Alors au besoin, faites-moi chercher, ça me rappellera le bon vieux temps."

Il se dirigea donc vers ses anciens appartements, et pris sa tenue sibylline.
Il ne trouva pas la lame de la souffrance, mais cela était normal: lui parti, un autre meneur devait la porter comme insigne de son rôle.
Puis il quitta le sanctuaire.

Il était resté à Bordeciel suffisamment longtemps pour y rencontrer une jeune femme avide d'aventure, et de la guider.
Il l'avait initiée à la chasse au dragon, l'avait conseillé sur les factions "Ne rejoins ni le légion, ni les sombrages, crois-moi.", et lui avait permis d'intégrer la garde de l'Aube, une milice à la limite du racisme concernant tout ce qui n'était pas humain, mais particulièrement fanatique contre les vampires.

Puis, lorsqu'il avait considéré que sa "protégée" pourrait continuer - et survivre - sans lui, il avait disparu de la civilisation.
En réalité, il était quand même allé chercher le reste de ce qui lui manquait, allé rendre visite à d'anciennes connaissances, dont la moitié avait disparu, et réfléchit à la suite de son aventure.

C'est alors qu'il allait quitter Bordeciel, qu'il aperçu un dragon s'approcher.
Par réflexe il avait dégainé son arbalète, quand il se rendit compte que le dragon se posait plusieurs mètres plus loin, sans l'attaquer.

C'était un dragon noir, semblable à Alduin, mais plus petit.
Ce dernier s'adressa à Jeyangel.

"Dovah drun In hind" "Le dragon apporte le souhait du maître"

"Quel maître?"

"In Dovah"

"Ton maître? Alduin a été remplacé? Impossible."

"Nin..., sos dwiin"

"La morsure....le sang d'acier...?"

La réponse lui traversa l'esprit avec une soudaineté presque physique.

"Crocs - et écailles que je n'ai pas entendu, je suppose - sang et acier!"

Un seul dragon pouvait connaitre cette devise, quel que soit le monde dont il venait.

"Ton maître est Drac'el Gra... Que me veut-il?"

"Draal In Tenebris"

"Je n'irais pas le "prier" au temple de Tenebris. Ce sanctuaire n'est plus, et il doit le savoir. De plus, j'ai quitté Okord pour ne plus revenir.

Puisqu'il t'envoie ici, en Bordeciel, c'est que son influence vient jusque là.
Je possède un manoir dans le pays, dans lequel je lèverais un autel en son honneur.
S'il souhaite me parler, il le fera là-bas.
Vas et dis-lui."

Alors le dragon pris congé comme il était venu.

Jeyangel s'était dirigé vers son manoir isolé, et était descendu à la cave.

Là, sur son mur de prières, il avait fait disparaître les autels en place pour y lever le nouveau.
La raison de ce geste venait du fait que d'une, les dieux de cet empire lui avait été utiles, mais qu'il ne les vénérait pas outre mesure, et de deux, que pour les reconstruire il lui suffirait de se procurer des amulettes, contrairement à Drac'el Gra qui n'était pas connu ici.

Une fois l'autel en place, par magie comme il se devait, il s'adressa au Protecteur.

"Drac'el Gra, ei ga'adau ple'yn"

La cave s'effaça peu à peu pour disparaître, laissant place à un univers sombre rocheux et abrupte.
Une voix grave rocailleuse et puissante répondit.

"Jeyangel Drak'o Neir, tu portes le nom de ma descendance.
En toi, coule mon sang.
Par toi, se transmet mon enseignement.
En toi, brûlent ma flamme et ma puissance.

Relève-toi, enfant, et deviens le Protecteur."

"Le "Protecteur"? Seuls toi et Seir'a Neir êtes les vrais Protecteurs!"

"Non, homme.
Trop de générations ont perdu mon savoir pour que tout te soit connu.
Mais ce que tu es, ta magie, ta puissance et ton savoir, ne sont qu'une partie de ce que Seir'a Neir et moi vous avons offert.

Nous ne vous avons pas donné la puissance, mais la Force.
Nous ne vous avons pas transmis la magie, mais l'Unité.
Tu ne possèdes pas la lumière, ni l'obscurité, tu vois l'Ensemble.

Car la Force permet d'appliquer tes choix, même durant les épreuves.
Tu es Un avec la réalité, tu sais ce qu'elle est, et elle sait qui tu es.
Et tout n'est que Équilibre, un Ensemble. Il n'existe ni bien, ni mal dans l'Ensemble des choses, seulement ce qui doit être.

Mais surtout...

Nous n'avons pas crée des héritiers de notre savoir, pour qu'ils nous vénèrent.
Nous nous sommes unis à eux pour en faire des Protecteurs.

Ceux que vous vénérez, ne sont pas nous. C'est vous.
VOUS êtes la lignée de Protecteurs."

"Attendez...
Vous n'êtes pas les Protecteurs?
Vous n'avez jamais protégé ce qui est devenu par la suite Dracangia?
Vous...tu me parles, mais tu n'existe pas...c'est cela?"

"Tu penses comme un humain.
Vois au-delà...

Je suis un dragon millénaire. Je l'étais déjà avant Angel 1er.
Je suis un des enfants de la Création.
J'ai acquis la sagesse, la puissance et la magie des premiers de ma race.
Cela fait de moi un être supérieurs aux humains...mais pas un Dieu.

Seir'a Neir...eh bien Seir'a Neir était un "repenti".
Ses semblables était purs et strictement tournés vers la Lumière.
Mais il a...commis quelques fautes, qui lui ont valu un bannissement. Lorsque les premiers hommes ont su mettre un nom sur les créatures "de son espèce", il venait tout juste d'obtenir le pardon.
Mais comme tous les "Aga'ae" déchus, il a gardé ses ailes noires à jamais.

Il est apparu dans la même région que moi, mais des siècles plus tard.
Nous nous sommes involontairement retrouvés liés dans l'esprit des gens, qui se sont mis à nous vénérer.
Alors je l'ai appelé et ensembles, nous avons entrepris de veiller sur le village qui se formait.

Nous avons crée des messagers, des prêtres et prêtresses.
Chacun avait sa façon d'aider les hommes, et nous avons donc chacun octroyés des capacités différentes.

J'ai enseigné la force, la valeur du combat et offert la fureur de la guerre. Attention, je n'ai pas "créée" la guerre; j'ai seulement offert les capacités guerrières.

Seir'a Neir, a transmis la foi des valeurs, la justice et la protection de la "Lumière".

A nous deux, nous permettions aux hommes d'être bons, mais pas vulnérables.

Mais bien sûr, ils ont commencé à s'éloigner de nos enseignements.
Nous ne nous manifestons physiquement qu'en de rares occasions, et même en rêves ou signes, nous ne pouvions nous permettre d'y accorder trop de notre temps.

Alors nous avons décidé de créer les "Protecteurs", des hommes comme leurs semblables, mais dotés de capacités exceptionnelles.
Leur rôle était donc de protéger leur peuple, de leur rappeler nos préceptes et de les transmettre à leur descendance.
Pour cela, nous nous sommes exceptionnellement manifestés - bien qu'indirectement - afin d'imposer notre "élu" à la tête du village, avec pour don, celui de transmettre par hérédité, sa souveraineté à sa descendance.

Mais le premier Protecteur a mal interprété le rêve, ou le message dans le rêve... et à déclaré avoir vu les "Grands Protecteurs" en songe.
Nous sommes donc devenus les "Protecteurs" pour cette ville qui allait devenir un Empire."

"D'accord, je comprends.
Mais pourquoi me raconte-tu cette histoire? Je suis conscient de l'erreur commise par le premier empereur, mais cela était-il vraiment préjudiciable?"

"Non, bien sûr...
Mais tu n'ignores pas que la lignée des Drak'o Neir s'est interrompue durant une longue période.
Heureusement pour toi, ton père, sans être un Drak'o Neir, partageait la connaissance du sang et a donc pu te transmettre les souvenirs de l'ancienne Dracangia.
La suite, tu la connais.
Sauf que tu ne possèdes toujours pas la totalité des attributs du Protecteur.

Je suis ici, pour que tu connaisses enfin l'intégralité des origines de tes pouvoirs, et tant qu'à recréer la lignée, pour te rappeler la véritable nature de ton héritage."

"D'accord.
Eh bien soit, je t'écoute!"

"Ce n'est pas si simple.
En tant que Protecteur, tu dois obtenir les pouvoirs qui sont les tiens.
Je vais te les transmettre.
Mais le royaume de la nouvelle Dracangia n'est pas celui de la première. Ce royaume n'est pas prêt à reconnaître un être tel que le Protecteur.
Pour eux, tes capacités seront un prodige, et une menace.

Tu posséderas la puissance du dragon millénaire, le savoir ancestral de tous les mages de ta lignée et...la "Nuit Éternelle"."

"La Nuit Éternelle?"

"Oui...
Vous humains, appelez cela "obscurité" ou "ténèbres".

Mon rôle sur ce monde est d'apporter le juste courroux lorsqu'il est nécessaire. Je n'ai pas besoin de la "lumière".

Par mon don, tu t'éloigneras de cette "lumière" pour t'envelopper dans la Nuit Éternelle.
Et la Nuit Éternelle te donnera mon don.

Prends le temps de comprendre ce que je te dis."

"Tu m'as appelé pour me transmettre mon héritage, non?
Alors puisque tu es là, je n'ai pas besoin d'attendre. Je suis un sorcier depuis que l'on me nomme Drak'o Neir, je ne crains pas les ténèbres."

"Alors qu'il en soit ainsi..."

Le dragon murmura quelques paroles inintelligibles, puis Jeyangel fut pris dans une sorte de tourbillon.
C'était comme s'il s'évanouissait sans perdre connaissance, ou qu'il rêvait sans trop reconnaître le rêve de la réalité.

Devant ses yeux défilèrent les années passées de sa lignée, depuis le 1er empereur, jusqu'au dernier avant lui.
Il vu Dra'Celes l'antique et les années de gloire de l'empire.
Les archives magiques, les sorts et toutes les connaissances magiques de Dracangia tourbillonnèrent dans sa tête et s'y gravirent à jamais.

Mais plus que tout, la noirceur, cette profonde et infinie obscurité, imprégnait son âme.

Après ce qui la sembla une éternité, le monde repris sa place autour de lui.

Il se retrouva à genou, la tête torturée par une forge de lave bouillonnante.
Lorsqu'il lui sembla que cette lave se retirait, il rouvrit les yeux.

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Okord, présent

Il possédait désormais toute la puissance et tout droit sur son empire.
Il savait qu'ici, personne ne le reconnaîtrait légitimement comme empereur, mais Dracangia renaîtrait, d'une façon ou d'une autre!

Alors il était revenu.

Mais le sorcier déjà obscur des années passées, avait laissé la place à un être qui n'avait plus rien d'humain.

Arald avait été décimé, c'était à prévoir. Il n'achèverait pas les survivants, mais ne pleurerait pas sur leur sort.
Il ne se cacherait plus non plus sur ses actes. Peu importait qu'on l'apprécie.

Il avait alors repris contact avec le seigneur Bélial, désormais Marquis, et avait rejoint le Lys.

La boucle était bouclée: les ténèbres rejoignaient les ténèbres.
Ne restait qu'un détail..."lumineux" à régler.

Dernière modification par Jeyangel (2016-01-03 21:36:58)

#2 2015-12-02 12:54:53

Pandolf de Kerroperh

Re : Le retour du Dragon - Un nouveau désespoir.

Mais alors le dragon c'est qui ? C'est sa femme ?

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