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Pylade de Basétage avait pâli à la lecture de la sentence! Ainsi, toutes les réquisitions du procureur avaient été suivies et son client ne devait la vie sauve qu'à la faveur d'une grâce royale.
Il avait perdu le procès! Il n'avait pas réussi à convaincre le Grand Conseil.
Le procureur avait perdu, lui aussi puisqu'on soustrayait l'accusé, pourtant déclaré coupable, au châtiment qu'il avait réclamé, mais, au moins avait-il été entendu.
Le jugement reprenait toutes les accusations saugrenues énoncées par Guyard Phauques, qu'il avait pourtant démontées les unes après les autres. Décidément l'accusé était coupable d'avance et le roi ne sauve sa tête que parce qu'elle contenait des informations nécessaires à la couronne.
Il serra machinalement la main de Foulques et lui rendit son sourire. Il était content pour lui même s'il ne méritait pas les remerciements chaleureux que lui prodiguait l'ex-Intendant Suprême.
Après tout, il ne s'agissait pas d'un procès mais d'une affaire politique. Il était naturel que la raison d'état triomphe de la justice. A partir du moment ou l'on s'aperçoit que Foulques détient des informations importantes, il n'est plus question de le tuer et encore moins de le laisser libre.
L'écartèlement est très douloureux, mais cela ne dure pas. La prison à vie, au contraire.....
Dame Noorunissa Inaya se leva. Enfin la sentence était tombée et ce procès, terminé.
Elle hésita un instant. Soit elle envoyait un message qui arriverait aux oreilles de son Seigneur avant son arrivée et dans ce cas, elle n'aurait pas à subir sa colère. Soit elle remettait son compte-rendu en main propre, ce qui lui permettait de réfléchir, le temps du trajet, sur la forme à lui donner afin de minimiser sa réaction.
Peut-être que le fait de lui parler de ce bout de carte allait éveiller son intérêt. Peut-être serait-il présent pour une éventuelle expédition....
En tout cas il serait surement déçu.
Dernière modification par piland (2015-12-17 00:22:55)
Enfin, le verdict avait été rendu, et le roi avait eu la sagesse de ne pas prononcer une sentence de mort.
Helyanor avait regardé avec un certain amusement Guyard Phauques partir furieux de ne pouvoir étancher sa soif de sang. A présent, elle s'étonnait de la mine déçue de l'avocat de la défense, qui contrastait étrangement avec le soulagement visible de l'accusé. Elle décida d'aller lui parler.
"Messire de Basétage, vous semblez prendre cette sentence royale comme un échec personnel. Je pense au contraire que vous vous êtes fort bien acquitté de votre tâche : Foulques d'Ambrivières n'a été reconnu coupable que de fautes professionnelles dans l'exercice de ses fonctions d'intendant, et non de crimes. Un emprisonnement à vie peut certes sembler excessif au vu des faits reprochés, mais au moins vous lui avez évité une exécution, ce qui veut dire qu'il sera toujours possible d'améliorer sa situation dans quelques temps, quand le ressentiment des uns et des autres sera retombé. J'ai déjà quelques idées dans ce sens, que je soumettrai au Roi en temps utile."
Dernière modification par Helyanor (2015-12-16 22:43:14)