Forum d'Okord

Fée Nyx

Re : Le procès

Dame Fée baille à s'en décrocher la mâchoire, sans aucune retenue, puis regarde ses voisins de droite, puis de gauche.
Rien ne semble vraiment sortir de l'ordinaire. Visiblement, tout le monde, ou presque, s'ennuie à mourir.

"Rien qui ne vaille vraiment la peine de rester dans cette salle pour assister à ce simulacre de Procès, dans lequel les gens parlent pour les absents."

s'exclame à voix haute Fée, en se levant

"Vous m'excuserez, ou pas, mais quitte à avoir un spectacle de comédie, je préfère payer et avoir un véritable moment de détente, plutôt que cette bouffonnerie sans queue ni tête !
Pour sûr, nous sommes des barbares de ne pas avoir de Capitale... Mais nous sommes des saltimbanques aussi pour les quelques voisins qui ne nous prenaient pas (encore) pour des arriérés d'un autre âge.

Pour regagner leur estime, tuez l'Ex-Intendant, proclamez le rebelle à l'Intendance et retournons titiller nos paysans. Une bonne croisade au nom d'Hamal pour aller éduquer nos voisins hérétiques, voilà qui serait une saine occupation digne de tous.
Point de déité plus grande que importante que le Fondateur de toutes choses.

Réajustant ses jupons, la Dame, la tête haute, se dirige vers la sortie, étouffant un autre bâillement colossal.

Lhassa

Re : Le procès

Dame Lhassa se lève et avance un peu en regardant le procureur d'un air sombre. Elle s'adresse au témoin :

- Comte Zedicus, vous évoquez des rapports qui prouveraient les mauvaises intentions de l'ancien Intendant Suprême. Mais, où sont-ils, ces rapports ? Je gage que ce ne soit de simples ragots...

Tout comme la prétendue maladie du roi Godefroy... Qui en a entendu parler ? Personne !
De plus, lors de ses apparitions publiques, il n'avait l'air ni malade, ni drogué.

Et je doute que le seigneur Zedicus, qui porte ces graves accusations, puissent nous prouver que notre ancien monarque était malade, que cette maladie était causée par un empoisonnement, ET que cet empoisonnement était provoqué par le sire Foulques.

Donc, si ces rapports existent vraiment, eh bien, que le témoin ou que le procureur les produise et les transmette à sa Majesté !

Enfin, il me semble intéressant de savoir COMMENT et PAR QUI le Comte Zedicus a-t-il obtenu les documents qu'il présente...

zedicus

Inscription : 2014-09-14

Messages : 257

Re : Le procès

Pour commencer les rapports sont entre les mains de l'accusation, signer par d'honnête personnes. Ensuite ils proviennent de mes agents, aucune rumeur que des actes avérés. Si vous le voulez je peux vous fournir les documents en double.

Tout les documents sont officielle et légaux, vous pouvez vérifiez la procédure....

---

Prince Zedicus,, membre du grand conseil d'okord, créateur de la ligue Occitane.

Guyard Phauques, Intendant Suprême

Re : Le procès

Seriez-vous médecin, Dame Lhassa? Que savez-vous des humeurs et des drogues pour prétendre que le Roi Godefroy était en pleine possession de ses moyens?
Quant aux rapports ils existent bel et bien!
Ce sont des pièces authentiques, vous pouvez me croire!
Nos experts se sont penchés dessus et les ont jugé tout à fait recevables.

Le procureur fait le tour du témoin et lance au passage un sourire carnassier aux défenseurs de Foulques.

Il ne nous a pas été, malheureusement possible de les communiquer à la défense. J'ai pensé en faire des copies pour vous, Dame Lhassa, mais vous auriez crié à la contrefaçon.
Cependant nous les avons montré au roi et il les a aussi reçu comme authentiques.
J'espère que vous n'aurez pas le front de mettre en doute la parole de notre souverain, Dame Lhassa, ni vous, messire de Basétage!

L'accusation n'a pas de question à poser au témoin et appelle, Dame Helyanor devant cette cour.

Helyanor

Re : Le procès

Helyanor s'avança à la barre, apportant avec elle une épaisse reliure remplie de parchemins. Le procureur commença immédiatement à l'interroger :
"Que pouvez-vous nous dire de l'architecte Enrico de l'Ammonaretto ?
- J'ai émis des doutes sur ses compétences dès qu'il s'est présenté à la cour en avouant ne pas maîtriser les mathématiques. C'est pour cette raison que j'ai réclamé à plusieurs reprises de pouvoir examiner ses plans et ses registres de dépenses. Mes soupçons se sont encore intensifiés quand j'ai constaté qu'il évitait systématiquement de me présenter ces documents. J'ai donc décidé d'aller inspecter le chantier moi-même, mais je ne suis arrivée sur les lieux qu'après leur pillage par les rebelles. Par chance, ces derniers n'avaient emporté que l'or. L'architecte avait déjà fui, mais en fouillant le capharnaüm qui lui tenait lieu de bureau, j'ai trouvé son assistant qui s'était caché dans une armoire pour échapper aux pillards. Il m'a avoué que son maître lui avait ordonné de brûler tous les documents, mais il n'en avait pas eu le temps avant l'arrivée des rebelles.
- Avez-vous pu le faire parler davantage ?
- Oui, et je n'ai pas eu besoin d'insister. Le pauvre bougre détestait son maître. Ce qu'il m'a raconté s'est révélé particulièrement intéressant. L'architecte Enrico de l'Amonaretto était sur le point de tomber en disgrâce auprès des dirigeants de Valésiane : la renommée qu'il a acquise en construisant ses premiers monuments lui est rapidement montée à la tête. A présent, il est tellement rempli de lui-même et convaincu d'être le plus grand artiste de tous les temps qu'il multiplie les caprices, ne daigne plus passer qu'une heure ou deux par jour sur ses chantiers et occupe le plus clair de son temps à courtiser tout ce qui porte jupe et entre dans son champ de vision. Il est devenu tellement insupportable que plus aucun ingénieur compétent n'accepte de travailler pour lui. Les dirigeants de Valésiane sont plus que lassés de son attitude, et s'ils l'ont si chaudement recommandé à Messire Foulques, c'est en grande partie pour ne plus avoir à le subir pendant au moins quelques temps.
- Vous avez laissé entendre que Messire d'Amonaretto ne parvenait plus à trouver de personnel compétent pour le seconder. Qu'en est-il donc de cet assistant ?
- Il m'a avoué n'être qu'un simple apprenti. Au vu des documents que j'ai pu récupérer, il était loin de posséder les compétences requises pour mener à bien un projet d'une telle ampleur que la construction d'une capitale."
Helyanor ouvrit son dossier et en sortit quelques parchemins, avant de poursuivre :
"Commençons par le registre des commandes de matériaux. C'est un joyeux capharnaüm : des quantités erronées, largement surestimées le plus souvent, des commandes de pierre adressées à des fournisseurs de bois de charpente et inversement, j'en passe et des plus farfelus... Abrégeons les détails. Quant aux plans des différents bâtiments, je les ai fait examiner par les architectes de mon clan. Ils sont truffés d'erreurs grossières : fondations non adaptées au type de sol, murs porteurs sous-dimensionnés... Si tous ces édifices avaient été construits, la plupart se seraient effondrés au bout de quelques années.
- Comment tout cela est-il possible ? L'architecte n'était pas au courant de l'incapacité de son assistant ?
- Il devait bien s'en douter un peu, mais il était complètement dépassé par les questions techniques. Il se contentait de dessiner de beaux croquis enluminés des édifices qu'il voulait, et les donnait à son assistant qui devait se charger de toutes les phases de réalisation pratique. De plus, tout indique qu'il avait besoin de ce nouveau chantier pour maintenir son train de vie exorbitant. Songez qu'il réclamait pas moins de vingt millions de pièces d'or pour ses seuls honoraires pour le peu de travail qu'il fournissait... "
Un brouhaha de commentaires indignés commença à s'élever de la foule. Le procureur prit une liasse de documents que lui présentait Helyanor et poursuivit ses questions :
"Cela ne représente qu'un dixième de la somme astronomique qu'il a réclamée. A quoi était destiné le reste ?
- Tout est détaillé dans les parchemins que je viens de vous remettre. C'est le registre de comptabilité du projet avec, en annexe, plusieurs devis et factures. J'attire particulièrement votre attention sur les feuillets relatifs aux commandes de matériaux de construction.
- C'est exorbitant !
- Beaucoup trop élevé, en effet. En l'absence d'un ingénieur expérimenté pour superviser le chantier, certains fournisseurs de marbre, profitant de l'esprit fantasque de l'architecte et de son absence totale de sens de la mesure, ont facturé leurs matériaux jusqu'à cinq fois le prix normal... Sans parler des quantités excessives.
- Pensez-vous que l'ex-intendant Foulques se soit sciemment rendu complice de cet immense gâchis ?
- Je n'ai rien trouvé qui puisse le laisser supposer. Je ne le crois pas malhonnête, mais -passez-moi l'expression- ce dindon coiffé était tellement ébloui par les manières grandiloquentes de son architecte qu'il en a perdu tout sens critique. Il n'a écouté que sa folie des grandeurs. Au lieu de recenser les maîtres-architectes, maçons, charpentiers, tailleurs de pierre, ébénistes d'Okord qui auraient pu proposer leurs services pour un prix raisonnable, il est allé chercher à prix d'or, sous prétexte de plus grand prestige, l'architecte étranger qui lui a jeté le plus de poudre aux yeux."
Helyanor lança vers l'accusé un regard sévère avant de continuer sa diatribe.
"L'ex-intendant Foulques était omnubilé par notre image auprès de l'étranger. Il ne nous a toujours regardés qu'à travers les yeux de nos ennemis. S'il avait prêté un peu moins d'attention aux ricanements imbéciles de nos arrogants voisins, et un peu plus à ce qu'il avait sous les yeux, il n'aurait sans doute pas pris toutes ces décisions désastreuses.
- Estimez-vous que l'ex-intendant Foulques mérite d'être exécuté ?
- Je pense qu'un emprisonnement serait plus indiqué. Les morts n'apprennent pas de leurs erreurs... Je ne sais si je puis me permettre une telle suggestion, mais je voudrais proposer que Messire Foulques soit envoyé en détention en mon fief du Clan du Hibou. Je le ferai travailler à la bibliothèque. Les scribes copistes ont besoin d'un serviteur pour classer les documents qu'ils reproduisent."
Le Roi et le procureur échangèrent un regard étonné, et des bruits de conversation recommencèrent à s'élever de l'assistance. L'ex-intendant Foulques, qui était resté immobile sur son siège, le regard rivé au sol, pendant toute l'intervention d'Helyanor, releva la tête et la fixa de ses yeux hagards. Elle reprit :
"Je pense que cette expérience lui serait des plus profitables. Il pourrait enfin constater à quel point il s'est trompé en prenant les peuples d'Okord pour un ramassis de brutes incultes. Et qui sait, peut-être pourra-t-il se rendre vraiment utile au royaume, un jour..."

Enguerrand

Re : Le procès

Pylade de Basétage se leva lentement, tout sourire.  Il avait remarqué l'ennui qui gagnait l'assistance et le départ de certains seigneurs. La vindicte populaire avait cessé. Le public ne comprenait plus trop la raison de ce procès. Bref, tout cela, était fort bon pour l'ex-Intendant. Le dossier était vide et les témoins du procureur ne rapportaient que de vagues soupçons ou les ragots qui circulaient depuis longtemps. Le témoignage d'Helyanor, loin de mettre la défense en défaut, était plutôt une pierre dans le jardin de l'accusation. Il en profita pour enfoncer le clou!

Le témoin nous confirme que nous ne sommes qu'une victime dans cette affaire.
Victime d'une cabale organisée par nos voisins Gundoriens pour déstabiliser le royaume.
Victime d'un Roi malade, ivre de sa supposée puissance.
Victime d'un imposteur!  Architecte brillant, peut-être, mais sur le déclin et prêt à tout pour revenir au premier plan.

Il va se placer au plus près de la foule et des seigneurs qui forment un demi cercle devant lui afin que sa voix porte et touche le plus de monde possible.

Victime! Oui nous l'avouons! De notre orgueil et de l'aveuglement qu'il a suscité!
Mais un orgueil pour notre roi! Pour notre royaume!
Et non pour notre personne!
Nous sommes au service du royaume! Et c'est pour son bien que nous jugions cette capitale utile!

Il va se rasseoir et dans son mouvement, il ajoute, à l'attention du roi:

La défense n'a pas de question à poser au témoin, Majesté!

Guyard Phauques, Intendant Suprême

Re : Le procès

Le procureur le contenta de hausser les épaules.

Personne n'est dupe de votre pale tentative de faire passer votre client pour une victime, Messire Pylade!
Vous voulez nous faire oublier un peu vite que c'est l'accusé qui a fait venir cet architecte à Okord et l'a présenté au roi Godefroy.
Et puisque nous en sommes au registre des victimes je vais en appeler une à la barre.

J'appelle le duc Godefroy, ex roi d'Okord à venir témoigner!

Helyanor

Re : Le procès

Helyanor retourna s'asseoir dans l'assistance, laissant derrière elle son dossier. L'intendant Phauques profita d'un temps d'attente pour la rejoindre discrètement. Il lui lança un regard furieux et lui dit d'une voix sèche :
"Ce n'est pas ce que j'attendais."
Helyanor planta son regard dans celui du procureur et lui répondit à voix basse, mais d'un ton ferme :
"Que les choses soient claires : j'ai accepté de témoigner dans un procès équitable, pas de participer à un lynchage. J'ai donné uniquement des informations dont j'étais certaine. C'est tout de même la tête d'un homme qui est en jeu, et je trouve aberrant que les avocats de la défense n'aient pas accès à toutes les pièces du dossier. L'ex-intendant Foulques est accusé ici d'avoir manipulé le Roi dans le but de nous ruiner tous, mais son successeur n'est-il pas en train de sombrer dans les mêmes travers pour assouvir un désir personnel de vengeance ? Êtes-vous sûr de savoir mieux que lui résister aux effets corrupteurs du pouvoir ?"
Guyard Phauques rougit de colère, mais ne trouva rien à répondre. Il rejoignit sa place en toute hâte et se prépara à interroger le témoin suivant.

Godefroy

Re : Le procès

Godefroy était la, depuis quelque temps, dans la salle, à écouter et surtout à attendre le moment où il allait être appelé.
Quel gageure, il y a un temps, on n'aurais jamais osé l'appeler, c'était le roy. Mais c'était un temps révolu.
Il se leva et surpris les badauds autour car avec sa cape, personne ne l'avait reconnu.

Je suis ici.

S'installant sur la chaise, Godefroy vu l'assistance le scrupter. Etait il sous influence? Sous sorcellerie? Est il fou? Voila des questions qu'ils devaient se poser...

Qu'ils aillent tous au diable!

Bien, quelle sont vos questions? Et ne m'appelez plus "victime". Les victimes, elles seront à déplorer dans quelques mois.

Le procureur commença alors calmement son interrogatoire.

Comment jugez-vous son initiative de créer une capitale pour Okord ?
- Bien que le destin en ai voulu autrement, je reste sur ma position que cette capitale est ce qui pourras élever Okord sur un nouveau plan social, économique et artistique. D'autres que lui ont bien proposé des projets différents mais c'est le seul que j'ai pu retenir.

Que pensez-vous du comportement du sieur Foulques en Okord avant les événements de la rébellion ?
Le sieur Foulques à tenté et il à échoué. Il prêchait le bien et s'est vu trompé. As t'il menacé, as t'il injurié? Non, il a proposé un voyage vers nos voisins afin d’arrêter ces invasions. Et il n'était pas seul dans ce voyage. C'est un être valeureux et je réfute complètement les charges qui pèsent sur lui, elles sont toutes plus ridicules les unes que les autres.

Comment avez-vous recruté le sieur Foulques ?
Le sieur Foulques fut déjà repéré il y a longtemps quand il tentait alors d'établir des codes de chevaleries, afin de nous sortir de la barbarie. Son premier échec j'en convient vu l'attitude de certaines présent ici mais il avait un quelquechose de noble. Point méprisant, il était calme pour tous et avait à cœur le royaume. Je l'ai recruté car c'est je pense un des rares chevaliers en ce monde qui travaille pour le royaume et pas ses intérêts propre. Son avenir qui se joue ici prouve que ce royaume ne le mérite pas. Pas encore en tout cas.

Dernière modification par Godefroy (2015-11-05 17:15:40)

Jacquouille

Re : Le procès

Le roi fut surpris de la présence de son mentor mais pas du discours tenu. Le roi sourit et attendit les réactions de l'accusation et la défense.

Lhassa

Re : Le procès

En entendant les propos du Prince Godefroy, la Comtesse Lhassa est rassurée. Elle avait craint le pire lorsque Guyard Phauque avait appelé l'ancien monarque à la barre.
Comme elle se lève, elle remarque le sourire du roi Jacquouille. Elle adresse un regard moqueur au procureur qui, sur le moment, a l'air embarrassé par un tel témoignage.

Elle s'adresse au témoin :
Votre franchise vous honore Prince Godefroy !

Elle se tourne vers l'auditoire :
Comme vient de le rappeler l'ancien roi Godefroy, Foulques d'Ambrivère est un homme de qualités qui a toujours eu à cœur de servir le royaume.

Dame Lhassa désigne alors chaleureusement l'accusé :
Aujourd'hui, cet homme est traîné dans la boue à cause d'accusations fallacieuses, alors qu'il n'a toujours eu qu'un seul et unique but : le bien du royaume d'Okord ! Pire, il risque la peine capitale parce qu'il a voulu servir au mieux son pays !

Elle s'adresse à nouveau au témoin :
Prince Godefroy, certains prétendent que vous avez été empoisonné. Que pensez-vous de ces allégations ?

Godefroy

Re : Le procès

Un poison ?

Oui un poison violent et amère : la confiance. J'ai eu confiance en certains seigneurs et ils se sont retournés contre moi.
Et ce poison s'est aussi répandu dans l'accusé apparemment. 

Procureur,

Tuez le si vous voulez, ça ne m'importe plus mais ne le faites pas au nom d'une liste d'accusations propre à faire rire un nouveau né.  Assumez votre barbarie.  C'est votre caractère le plus prononcé.

Dernière modification par Godefroy (2015-11-06 09:47:29)

Guyard Phauques, Intendant Suprême

Re : Le procès

Le procureur était très irrité. Non seulement son témoin lui faisait défaut mais en plus il se payait le luxe de lui faire des reproches! A lui, Guyard Phauques; Intendant Suprême du roi et procureur de sa justice!
Il se leva et commença sur un ton calme, en contrôlant sa voix.

En somme, si je vous suis bien, Messire Godefroy, il n'y a pas de coupable!

Vous avez été, vous-même et l'accusé, trahi par des seigneurs en qui vous aviez toute confiance!

Il laissa passer un temps de respiration pour gonfler ses poumons et se mettre à hurler!

Mais de qui vous moquez-vous, Messire! Vous croyez que l'on peut s'exonérer de toute responsabilité quand on est roi d'Okord? Qu'il suffit de dire: "Ma confiance a été trahie" et d'obtenir quitus?

N'est-ce pas votre aveuglement coupable qui est à l'origine d'une guerre qui a ensanglanté le royaume!

Qui êtes-vous maintenant pour insulter ma fonction et pour menacer cette cour! Qui est un barbare? Qui a poussé des seigneurs loyaux et fidèles à la révolte en les spoliant de leurs richesse pour votre profit?

Il repris une vois plus normale, presque douce pour ajouter:

Alors dites-nous Messire Godefroy que l'accusé vous a drogué, qu'il vous a ensorcelé, qu'on puisse vous croire innocent de tous ces crimes, car sinon, c'est vous qui devriez en répondre!

Dernière modification par Guyard Phauques, Intendant Suprême (2015-11-06 00:36:46)

Jacquouille

Re : Le procès

Le roi reçu un message. Il n'avait pas fini de le lire qu'il entendit la réaction de l'intendant Guyard. L'œil noir, il se leva:

Stop! Il suffit!
Que croyez vous faire, intendant Guyard? Le procès de Godefroy a déjà eu lieu et le peuple a choisi de le destituer de son trône.
Venez me voir svp.

Tandis que Guyard s'approchait, il commença à ouvrir la bouche pour parler mais le roi lui montra son index, se tourna vers le chef de la garde royale et lui fit un signe de tête. Après un ordre donné par celui-ci, la garde se mit en mouvement dans le vacarme et des gardes entourèrent les deux hommes de façon à ne pas pouvoir lire leurs propos.

Dernière modification par Jacquouille (2015-11-06 09:47:42)

Godefroy

Re : Le procès

Quelque peu oublié par la procureur, Godefroy attendait tranquillement que ce dernier retourne à nouveau le voir et souriais en l'attendant. La vie lui avait prélevé ses derniers morceaux de bonheur et il n'en n'attendait plus rien alors ce cirque l'amusait, un peu.

- Je n'aime pas laisser en suspend les questions, dites moi si vos questions sont la pour rester sans réponses car vous aimez vous entendre parler ou bien si vous voulez que j'enfonce encore un peu plus vos arguments.

Enguerrand

Re : Le procès

Pylade se frottait les mains de contentement.
Le procureur était en train de se faire remonter les bretelles par le roi en personne. Il n'avait pas entendu parler de ce procès qui aurait destitué le roi de son trône. Il avait toujours cru que le roi Godefroy, emprisonné avait signé son acte d'abdication, mais peu importait.
L'accusation d'envoutement tombait. Le roi Godefroy était donc tout à fait responsable.
Sa sortie sur sa confiance trompée était du dernier ridicule!  Quand on est le roi on l'assume, tout le monde comprend ça!
Rendre Foulques coupable de tout revient à faire payer le serviteur pour le maître.
L'acte d'accusation se vidait comme une outre percée. On allait forcement vers l’acquittement ou vers une peine légère.
Les témoins de la défense allaient achever ce pauvre Guyard et il ne s'en remettrait pas.
Pylade caressait même l'espoir d'un acquittement et pourquoi pas d'un rétablissement dans ses anciennes fonctions.
après tout Jacquouille semblait si proche de Godefroy que cela pouvait devenir possible.

Jacquouille

Re : Le procès

La garde reprit sa place ainsi que le procureur.
Le roi attendait, comme tout le monde, les prochaines questions de l'intendant Guyard.

Dernière modification par Jacquouille (2015-11-06 12:46:24)

Guyard Phauques, Intendant Suprême

Re : Le procès

Blanc comme un linge, le procureur regardait ses notes, manifestement à la recherche d'une inspiration en déroute. Les feuillets, qu'il étreignait avec force au point de les froisser, étaient agités de mouvements convulsifs, trahissant un fort tremblement de ses mains. Il toussa à plusieurs reprises pour s’éclaircir la voix ou pour se donner le temps de rassembler quelques idées.

Messire Godefroy, je vous prie humblement de m’excuser pour mon attitude irrespectueuse. C’est un manquement  qui ne se reproduira plus.

Sa voix était faible, presque éteinte. Il toussa encore une fois.

Votre confiance, donc, a été trahie !....... C’est effectivement un poison violent que la trahison….hum.
Je...Hum....Vous avez dit avoir placé votre confiance, donc, ainsi que le prévenu, dans certains seigneurs qui se sont retournés contre vous.....Il semblerait donc....hum....Que ce sont eux les vrais coupables......
Auriez-vous l’obligeance, Messire duc, de les nommer devant le roi, s'il vous plait ?

Dernière modification par Guyard Phauques, Intendant Suprême (2015-11-06 14:08:41)

Godefroy

Re : Le procès

Godefroy fut surpris d'une telle question, pensant normalement devoir subir des attaques plus ... violentes.

Hmm, et bien, la liste est simple à trouver vous ne trouvez pas? D'ailleurs, elle commence par vous cher procureur. N'avez vous pas fais le vœux de détruire la capitale il y a de cela un mois?

Amusant vous ne trouvez pas? Je ne peux pas dire que votre rébellion seule fut catastrophique mais comment celui qui s'est rebellé ouvertement contre l'accusé peut se targuer de pouvoir juger ensuite la même personne. N'est ce pas la de l'acharnement? Vous me semblez trop impliqué. Prenez donc exemple sur mon ancien chancelier. Vous êtes un peu trop investie personnellement dans le sujet.

Mais pourquoi pas, le sieur Foulques est un incompétent et son incompétence à mené le royaume à la crise. Jugez donc son incompétence, responsable de la mort de milliers d’âmes. Le peuple veux du sang? Donnez lui donc la tête de ce seigneur Foulques. Il est brave, oui, bien sur mais il nous as tous emportés dans cette guerre et dans celles à venir.

Enguerrand

Re : Le procès

Pylade sursauta en entendant le duc Godefroy. Il se leva aussitôt et s'adressa au roi.

Votre majesté! Pouvez-vous cautionner pareilles paroles de la bouche du témoin?

Il vient de nous dire précédemment, je cite ses mots!

Il reprend ses notes et les feuillette avec empressement.

"D'autres que lui ont bien proposé des projets différents mais c'est le seul que j'ai pu retenir."
"Je réfute complètement les charges qui pèsent sur lui, elles sont toutes plus ridicules les unes que les autres.
"Je l'ai recruté car c'est je pense un des rares chevaliers en ce monde qui travaille pour le royaume et pas ses intérêts propre. Son avenir qui se joue ici prouve que ce royaume ne le mérite pas.

Et maintenant, il le traite d'incompétent. Le juge responsable de milliers de morts. S'exonère, lui-même, de toute responsabilité, et vous exhorte à le décapiter!

Il n'a pas daigner répondre à la question du procureur mais nous laisse entendre que les seigneurs qu'il jugent responsables de ce désastre, sont ceux-là même qu'ils l'ont fait capturer et ont arrêter son ruineux projet de capitale.
Ainsi il abandonne Messire Foulques comme on se sépare d'une vieille paire de bottes usées, se dédouanant de toute responsabilité, alors même qu'il était roi et qu'il avait tout pouvoir!

Et c'est un lampiste qui devrait payer la note? Le pauvre Sir Foulques qui n'a fait que suivre les directives de son roi. De ce roi qui a été vaincu, emprisonné, qui a été forcé à abdiquer et qui ose maintenant vilipender la rébellion, et se réfugier derrière la soi-disant incompétence de son Intendant!

Nous dérivons vers une parodie de procès, Majesté! Arrêtons les frais! Veuillez prononcer un non lieu au bénéfice de mon client et que cette farce s'arrête!

Jacquouille

Re : Le procès

"Une parodie de procès? Vraiment? Je vois ici des hommes et des femmes qui expriment des faits et des sentiments en leurs âmes et consciences. D'autres qui essaient de démontrer la culpabilité ou non de l'accusé. Rien d'anormal an somme. Le procès ira à son terme."

"Je profite de cette intervention pour re-signifier qu'il ne s'agit pas du procès du Seigneur Godefroy. De plus quand on est Intendant suprême du Royaume d'Okord, cela engendre des responsabilités." Sur ces mots il se tournât successivement vers l'intendant Guyard puis l'accusé Foulques.

"Et l'une d'entre elles est de mettre tous les moyens en œuvre pour répondre aux demandes de son roi. Si l'on en est pas capable, il faut laisser ce travail à d'autre."

En fixant le procureur dans les yeux: "Mais je suis sur que le nouvel intendant va se montrer digne de ses nouvelles fonctions. Le peuple d'Okord lui a fait confiance et il va lui prouver qu'il a eu raison de le faire."

Dernière modification par Jacquouille (2015-11-06 17:07:42)

Enguerrand

Re : Le procès

Votre majesté, je ne voudrais en aucun cas manquer de respect à la couronne, ni à votre auguste personne, mais si le témoignage de Messire Godefroy est recevable, comme vous sembler le souhaiter, que reste-t-il de l'acte d'accusation?

Incompétence, responsabilité....Mais ces mots ne figurent pas à l'acte d'accusation.

Que dit l'acte d'accusation qui nous vaut la présence de Messire Foulques sur ce banc d'infamie! On parle de trahison envers la couronne et le roi Godefroy et ce dernier nous dit qu'il est un des rares chevaliers à travailler pour le bien du royaume...Pas la moindre trace de trahison donc!

On parle d'envoutement, et le duc Godefroy nous dit que ce ne sont que fariboles. Qu'il n'a jamais été sous l'emprise de quoi que ce soit!

On parle de trahison contre vous, majesté! Quoi de plus ridicule! Comment un accusé couvert de chaines et promis au cachot depuis la destitution de l'ex-roi, peut-il vous trahir? Encore faudrait-il qu'il fût à votre service!

Quand au reste, les tentatives d'assassinat, d'extorsion de fond et de collusion avec les puissances étragères, même le procureur n'y croit pas!

Il n'y a plus rien de l'acte d'accusation, Majesté!

Le témoignage de Messire Godefroy, à lui seul vient de le réduire à néant!

Si nous continuons le procès sur d'autres motifs comme l'incompétence, il s'agit d'une grave erreur de procédure qui conduira fatalement à une annulation du verdict quel qu'il soit et un pourvoi en appel!

Vous n'avez plus le choix, Majesté! Du point de vue de la loi, l'accusé est lavé des accusations portées contre lui.
Et pour en ajouter d'autres,il faut un autre procès!

Bien sûr vous pouvez continuer, et, comme le dit fort bien le duc, réclamer la tête de l'Intendant. Vous êtes le roi! Qui songerait à vous en empêcher! Mais il s'agirait alors de votre bon vouloir et non de justice.
C'est la raison pour laquelle je parle de parodie, Sire!

Jacquouille

Re : Le procès

Vous parlez pour ne rien dire.
Aucune loi n'interdit la requalification des faits qui sont reprochés à un accusé.

Procureur, continuez.

Enguerrand

Re : Le procès

En plein procès? Alors que l'acte d'accusation a déjà été établi et que c'est sur ce document que les avocats ont basé leur défense? Vous n'y songez pas Sire! On peut requalifier des faits en cours d'instruction, mais certainement pas en plein procès!
Cela voudrait dire que le juge n'est pas impartial et qu'il cherche un moyen détourné de continuer un procès qui n'a plus lieu d'être.
Évidemment, il faut se référer au droit Gundorien et Valésian qui sont beaucoup plus avancé que le nôtre pour trouver les jurisprudences qui interdisent de telles pratiques indignes!
Enfin, Majesté! Si l'on peut changer l'acte d'accusation au gré des humeurs des juges sous prétexte que le premier ne fais pas l'affaire, où va-t-on?
Tout droit dans l'arbitraire le plus total! Le contraire de la Justice!
Rien ne vous empêche de penser que l'accusé doit répondre d'un autre acte d'accusation, mais ce dernier doit faire l'objet d'un autre procès.
Si vous persister dans cette ineptie juridique, vous bafouez les droits de la défense, ni plus ni moins!
Et j'invoquerai le vice de forme!

Jacquouille

Re : Le procès

Oui, en plein procès et cela même dans les droits que vous citez. Ce n'est pas ma faute si vous n'êtes pas bien renseignés .
A la prochaine remarque sur cette question, vous sortez pour outrage.

Procureur, nous vous écoutons.