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#1 2015-10-09 20:03:01

Foulques, Intendant Suprême

En attendant Gundor

Vendor, 9e phase de l'été de l'an X de l'ère 15
ou 9e-X-15

Foulques regardait l'horizon, désespérément vide, alors que le 09/X/15 touchait à sa fin. "Il nous a quand même pas planté là..." murmura-t-il d'un ton morne, presque inaudible.

Le doute avait jailli depuis la veille, alors que l'émissaire du duché de Gundor ne se présentait pas. L'intendant se rappela les dernières paroles échangées avec Géralde, et la paranoïa commença à gangréner ses souvenirs... Que s'étaient-ils dit, exactement ? L'étranger ne lui avait-il pas paru fuyant ? Et après tout, cela n'était-il pas incongru qu'il ne soit pas allé en personne prévenir le Roi Godefroy ? Qu'il soit resté à la Taverne des Bons Rieurs, sans se présenter à la Salle Commune...

Par sa faute à lui, Intendant Suprême, n'étaient-ils pas tous ce soir victimes d'un immense quiproquo ?

Les nobles d'Okord s'étaient présentés devant la taverne des Bons Rieurs, parfois largement escortés, parfois simplement apprêtés, mais tous étaient venu. Foulques avait lui-même lourdement insisté auprès de sa Majesté Godefroy pour qu'il soit présent, et celui-ci était désormais là, devant lui, à attendre. A l'idée qu'il ait pu faire perdre son temps au Roi, l'intendant trembla... Avait-il eu tort de s'emballer si vite ?
Plus que tout autre, Foulques gardait en tête l'importance de l'invitation. Enfin, les royaumes alentours considéraient Okord autrement que comme une tribu sanguinaire, autrement qu'un groupe d'individus pitoyables massés derrière un roi plus barbare que les autres. Enfin, Okord tenait sa légitimité. Dans le chaos qui avait suivi l'effondrement de l'Empire d'Ohm, la tribu d'Oklamord avait eu mauvaise réputation : on la disait responsable du sac de plusieurs cités. Connaissant certains gaillards d'Okord, l'intendant savait que cela devait être vrai : certains nobles étaient forts rustiques, et les assassinats en série qui pleuvaient en ce moment sur le Royaume confortaient ses impressions.

#2 2015-10-10 10:23:29

Foulques, Intendant Suprême

Re : En attendant Gundor

Saedor, 10e phase de l'été de l'an X de l'ère 15
ou 10e-X-15

Alors que l'Intendant Suprême perdait définitivement espoir, une voix hurla : "LES VOILA !"
Foulques tourna vivement la tête dans la direction du Sud, où les montagnes du Poing-levant de Gwenidrupp se découpaient sur l'aube. Il dut plisser les yeux quelques minutes pour voir, en effet, poindre une masse noire à l'horizon. A mesure que le jour avançait, la masse grossissait progressivement, et il finit par voir distinctement se découper les silhouettes d'une poignée de cavaliers.
peric.jpg

Il soupira d'aise. Le héraut du Duché de Gundor revenait, comme prévu. Sa silhouette longiligne se détachait clairement des quelques hommes qui le suivait. A mesure que la troupe approchait, Foulques se rendit compte qu'il y avait en effet plusieurs centaines de cavaliers, que les collines du versant Nord du Poing Dextre lui avait un instant caché.
A la suite de Géralde, l'intendant distingua plusieurs délégations.

Le premier groupe qu'il aperçut était constitué d'une foule d'étendards différents, et formait ainsi un charivari baroque de couleurs et d'emblèmes les plus divers. Les cavaliers étaient richement vêtus, et chaque maison semblait escorté d'une petite troupe d'une dizaine de soldats lourdement armés.
Foulques mit un certain temps avant d'apercevoir, au devant de cette foule de seigneurs épars, un étendard plus grand et plus imposant que les autres. Il reconnut alors l'écu des Marches des Fournaises, la fédération quelque peu anarchique regroupant les maisons indépendantes du bord de la Mer des Fournaises.
886634BlasonMarchesdesFournaises.png

Le deuxième groupe était constitué essentiellement de chars et de carrosses richement décorés. Les ornements fastueux s'étalaient en dorures éblouissantes, et les chevaux de sang portaient de gracieux cavaliers sur leurs épaules. Entourant les carrosses, plusieurs dizaines de soldats avançaient à un pas cadencé, leurs longues lances piquant le ciel bleu de mille traits. Foulques reconnut les Phalanges, célèbres soldats d'élite de la République de Valésiane, dont il aperçut finalement l'emblème circulaire sur un fanion dressé par un Porte-Etendard.  
835319Blasonvalsiane.png

Un frisson le parcourut lorsque Foulques reconnut la dernière délégation.
Elle était la plus fournie, la plus armée - et celle évoluant le plus à l'est de l'émissaire du Duché - et avançait sous l'étendard du fameux triskell à tête de dragon, sur fond rouge-sang. L'emblème caractéristique des Strolatz flottait partout au dessus des chevaliers en armure noire d'Österlich, dont la noblesse avait, à n'en plus douter, répondu par la positive à l'invitation du Duc de Gundor. A leur tête, Foulques reconnut le Duc Baudoin et le Duc Raymond d'Österlich, deux des ducs qui avaient mené une partie de l'ost du Roi Baldir XXXIII.

808092BlasonOsterlich.jpg


Foulques pesta dans sa barbe. Il savait qu'il ne serait sans doute pas aisé de voyager en telle compagnie, tant les tensions étaient encore vives suite aux différentes guerres avec le Royaume qui avait amené Podeszwa en Okord. A mesure que la troupe s'avançait, il sentait les nobles d'Okord à ses côtés reconnaître l'étendard de l'Ennemi, et l'atmosphère se tendre. Pourtant, les circonstances faisait qu'il était impensable de s'attaquer aux Strolatz, car la guerre était bien finie et que le code de chevalerie interdisait qu'on attaque une délégation diplomatique, venue en paix sur le territoire d'Okord.

Géralde passa bientôt aux côtés de l'Intendant, et lui dit  simplement :
"Vous me suivez ? La route est encore longue."
Et, sans s'arrêter, l'émissaire du Duché de Gundor le dépassa au petit pas.
C'est à ce moment précis que Foulques croisa le regard de Raymond qui le regardait, goguenard, s'amusant du dilemme de l'homme de robes. Le duc détailla les bannières des seigneurs d'Okord, et salua avec une fausse déférence Dame Eléanor, Dame Ayla, Dame Lhassa, Dame Toadfoot, le sire Foxhound, le sire Momo et le sire Pandolf de Kerroperh. Il leur dit, plein d'ironie cruelle :
"Mes amis, Österlich vous remercie encore pour votre or ! Et vous prie de recevoir les amitiés des serviteurs de la Couronne du Vrai Dieu Podeszwa..." Puis il ricana lourdement et regagna ses hommes, qui jetaient des regards méchants à la délégation Okordienne.

"Hé ben... ça va être joyeux..." soupira l'intendant Foulques.

 HRP : Petite proposition de RP sur la route, si vous le souhaitez. Vous pouvez faire tout ce que vous voulez, MAIS :
1) respectez les règles du RP
2) ne tuez aucun personnage non joueur posé par les MJ (membres des délégations)

Bon RP 

#3 2015-10-10 13:15:20

Momo

Re : En attendant Gundor

Comment ose t'il se moquer ainsi de nous? enragea le baron Momo après tout ce qui s'est passé? Ils nous ont manipulé et c'est un affront que je n'oublierai pas de sitôt!

Le baron arracha la guenille qui portait son blason sur lequel était celui de podeswa. Les seigneurs présents purent voir que cette guenille recouvrait son armure qui arborait la croix d'arald.
Certains comme la comtesse Lhassa ne furent pas surpris car elle avait toujours connu le baron avec cette armure du temps du duché d'arald.

C'en est fini de podeswa.
Et il n'est pas question que je suive ce groupe tant que la vicomtesse Eugénie Morgan ne sera pas prête.
Nous les rattraperons sur la route avant qu'ils n'aient franchit les frontières d'okord.
éructa le baron en se dirigeant vers l'auberge

#4 2015-10-10 14:41:25

Ixarys

Re : En attendant Gundor

Dolmas et Wildor Ixarys, ayant tout deux une ressemblance frappante avec le Vicomte Oméril, au point que l'on aurait pu prendre son frère Dolmas pour le père de Wildor, au lieu de son oncle, observaient la scène.
Dolmas vit l'émissaire des Strolatz, Raymond d'Österlich se moquer des seigneurs du Sud.
Il vit le seigneur Momo hurler de fureur avant de revenir vers l'auberge, de même qu'il vit le visage du Duc Baudoin d'Österlich se décomposer en voyant le double triskell du Vicomte Ixarys sur tous les écus et sur certaines armures des Gardes Pourpres autour de lui.
Cela le fit sourire, et il ébouriffa les cheveux de Wildor avant de se tourner vers Djoll, capitaine et troisième de la chaîne de commandement des Gardes Pourpres.
Djoll avait les traits dures, un corps fin et sec, sans un centimètre carré de graisse sur son corps, tout en muscles.
Un regard indifférent et prédateur à la fois.
Il évoquait à Dolmas un serpent. Il ne l'aimait pas, et il faisait peur à Wildor, et n'était pas plus apprécié chez les Gardes Pourpres, mais son pedigree était irréprochable. Il était également l'une des rares personnes à manier le fléau d'armes avec une efficacité que Dolmas pouvait facilement qualifier de terrifiante, pour l'avoir déjà vu la manier.
Il se dirigea vers Djoll.

- Ne les laissez pas approcher Wildor, fit Dolmas.
- Compris. Ils vous font si peur ?
- Oui. Les Strolatz sont les pires raclures des Terres Connues. Ils sont cruels, tous, sans exception. S'ils cherchent à terrifier Wildor, dissuadez-les. S'ils continuent, assommez-les. En dernier recours, faîtes-leur goûter le bon acier des Marches.
Wildor devra être en permanence gardé par dix Gardes.
- Compris.
- Ah, dernière chose. Évitez de frapper Baudoin ou Raymond d'Österlich. Les répercussions diplomatiques pourraient être... délicates si cela arrivait. De même pour les Strolatz, mais ne les ménagez pas malgré tout.
Djoll hocha la tête et se retira pour donner ses ordres.
Dolmas retourna vers Wildor, songeant à quel seigneur serait le premier à avoir des rixtes avec les Österlichois.

#5 2015-10-10 21:28:39

Lhassa

Re : En attendant Gundor

Le lieutenant toisait le Strolatz, Raymond d'Osterlich, avec de petits yeux très sombres. Sa main tenait fermement le pommeau de son glaive et la lame apparaissait en partie hors du fourreau. Il fit un hochement de tête d'approbation lorsque le Baron Momo arracha le symbole de Podeszwa de sa tenue. A ce moment, il murmura à Dame Lhassa :

- Je me suis toujours méfié de ce peuple barbare d'Osterlich. Et j'avais malheureusement raison. Vous voyez comment ce Duc de pacotille se gausse de nous ! Sauf mon respect, Ma Dame, vous devriez faire comme le Baron Momo : reniez ce dieu impie !

La Comtesse posa sa main sur le bras de son lieutenant. Elle lui dit haut et fort :

- Je n'ai cure des paroles stupides d'un imbécile Strolatz sorti de sa porcherie ! Vous devriez prendre exemple sur moi et ignorer ces idiots.

Elle se tut un court instant puis reprit, d'un voix plus forte, s'adressant toujours à son lieutenant, en apparence :

- J'aurais perdu bien plus d'or en laissant mes fiefs être mis à sac, mes hommes être tués et mes murailles être détruites, plutôt qu'en payant cet illuminé de Baldir XXXIII ! J'ai fait un calcul et j'ai été gagnante. Et puis agir au nom du dieu Podeszwa c'est bien pratique pour rendre mes gens dociles. Rien de tel qu'une religion stricte pour avoir un peuple obéissant ! Moi, j'ai mes propres croyances. Je laisse les autres croire à ma place en Podeszwa... et mon petit Osterlichois prier pour mon âme !

Elle éclata de rire.

Toutefois, la vue de cette délégation venue d'Osterlich avait réveillé une certaine tristesse en elle. Elle pensait de temps en temps à Illus Mapina. Elle se demandait ce qu'il devenait, s'il était toujours vivant... Au fond, elle l'aimait bien, ce fanatique...

#6 2015-10-11 23:43:10

Foulques, Intendant Suprême

Re : En attendant Gundor

Lunor, 12e phase de l'été de l'an X de l'ère 15
ou 12e-X-15 matin

La route vers le Duché de Gundor était difficile. Certes, ils auraient pu emprunté la voie fluviale, remonter le Grand Canal (que le héraut Géralde semblait appeler "Ostinet"), et remonter ainsi vers la résidence d'été duchale, située non loin du fleuve. Mais l'émissaire en avait décidé différemment, et avait choisi la "Voie du Nord", qu'il disait plus rapide d'un jour.

Laissant derrière eux le Point Levant de Gwenidrupp, ils remontèrent vers les Pieds du Géant, longèrent la rive, passèrent devant le Pays de Karan et s'enfoncèrent au Nord, dépassant rapidement la dernière forteresse Okordienne, Triste Pensée. Ils laissèrent à leur gauche l'imposante chaîne que formait les Monts Orageux, que certains nobles d'Okord découvrirent pour la première fois (la fameuse chaîne de montagne qui bordait le royaume au Nord !), et longèrent le fleuve avant de découvrir une plaine enchâssée entre la montagne et l'eau, que le héraut dénomma "La plaine de l'Union au Dragon" ou "Plaine de Caraan". C'est alors qu'ils virent, accrochée contre la montagne, la résidence d'été duchale, Gwendal.
566073rdisencedtgundor.jpg

La troupe s'approcha de l'imposante herse qui gardait l'accès à la ville. Là, ils virent un nombre conséquent de gardes qui leur barrèrent l'entrée. Ceux-ci considéraient avec méfiance l'imposante troupe accompagnant les nobles.
"Halte-là !" mugit celui qui semblait être un sergent. "Qui s'avance ?"
Le héraut de Gundor sortit lentement des rangs, et se fit reconnaître :
"Je suis Géralde de Gunwar, et j'accompagne ici les hôtes du duc au Bal de la douce Roxanne."
Le garde le considéra un instant avec méfiance, puis :
"Et c'est qui, ces hôtes ?"
L'émissaire récita :
"Je suis allé jusqu'aux Marches des Fournaises et j'ai convié les seigneurs d'Österlich, des Marches des Fournaises, et les patriciens influents de Valésiane que j'ai pu croiser. Ah, et puis... les nobles d'Okord.
- Les... quoi ?" demanda le soldat, incrédule.
Le héraut lui fit les gros yeux.
"Les nobles du Royaume d'Okord. Le Roi Godefroy en personne nous fait *hem* l'honneur de sa présence." continua-t-il.
- Ah, très bien, très bien." fit le garde, qui n'osait poser d'autres questions. "Bon, qu'ils laissent leurs escortes et autres soldats ici. Les nobles - et juste les nobles - peuvent garder leurs armes. Pas de soldats dans la cité en dehors des Loyaux, ordre du Duc!" finit-il sèchement en voyant grogner un soldat d'Österlich.

A ses mots, les nobles des délégations étrangères pestèrent avec virulence, mais, voyant que cela n'y ferait rien - et que leurs prosternations rendaient nerveux les arbalétriers sur les murs qui les tenaient en joue - ils commencèrent à ordonner à leurs escortes de monter un bivouac aux portes de la ville, et s'engouffrèrent seuls dans la cité.

HRP : A nouveau 24h pour découvrir - comme vous le souhaitez - cette belle cité, et y raconter vos éventuelles pérégrinations. On se retrouve demain soir pour l'entrée dans la salle du bal ;)

#7 2015-10-12 11:57:16

Spleen
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Messages : 902

Re : En attendant Gundor

Spleen suivit de loin l'altercation entre les nobles et la garde, à l'entrée de Gwendal.
N'ayant lui-même aucune escorte, il passa rapidement le péage et fut en quelques minutes au beau milieu de la ville.

Et quelle ville ! Vaste cité grouillante de charmes et de vie, dont les pierres blanches de granit mettaient en valeur les structures aériennes. Humant l'air un instant, le mercenaire retrouva avec délice le parfum de ses anciennes années, cette douce époque où il s'était engagé troufion aux Phalanges de Valésiane. Même si aucune campagne ne l'avait emmené autant au Nord, Spleen retrouvait ici le même visage de ces anciennes cités du Vieil Empire, aux couleurs surannées, grouillantes de petites gens aux quotidiens égoïstes qui s’effleuraient sans se voir, chacun baigné dans son univers exclusif.

Remontant vers la rue principale, le mercenaire se laissa happer par le flot humain qui s'étirait entre les échoppes ouvertes à la va-vite sur le chemin des passants. Chacun allait de sa harangue, et les effluves de la cité se mêlaient aux odeurs de poissons, d'épices et de viandes que les badauds estimaient à distance, faisant mine d'être sourds aux exhortations des commerçants.
Comme un saumon dans la rivière, le vicomte retrouvait ses anciennes habitudes. Ses guenilles élimées lui permettaient de passer complètement inaperçu, et il se laissait aller dans ce soudain anonymat, loin des affaires de la Cour et de son enquête sur la mort de la concubine du Roi. Ses mains retrouvèrent vite leurs vieux réflexes, allant de la croupe d'une paysanne à la ceinture d'un bourgeois, soupesant ici un cul bien rond, là une bourse dodue. Telle un anguille, il remontait le courant sur la rue commerçante, jusqu'à tourner brusquement à droite sur une ruelle discrète, dont les pavés mal ajustés s'allongeait sur un tortueux chemin que le mercenaire suivit.

Au bout d'une petite centaine de mètres, il s'arrêta, puis frappa trois coups à une grosse porte en chêne massif. Au bout de quelques instants, celle-ci s'ouvrit, et une silhouette massive apparut, comblant presqu'entièrement l'embrasure. L'étranger devait bien faire une coudée ou deux de plus que Spleen, et le toisait d'un regard menaçant.
"Je viens voir Essÿm" demanda le mercenaire sans se départir de son flegme, et fichant son regard droit dans les yeux du géant. Comme ce dernier ne bougeait pas, le vicomte sortit dans sa main droite une bourse bien garnie, et dans sa main gauche il tira de sa besace un... grappin.
L'homme hésita un instant, puis se rangea sur le côté pour permettre au vicomte de pénétrer dans la masure.


Spleen le Bâtard, descendant illégitime du Mercenaire et d'une gueuse.

Hors ligne

#8 2015-10-12 14:08:09

Lhassa

Re : En attendant Gundor

Dame Lhassa avait dû parlementer un moment avec les gardes pour pouvoir entrer avec sa suite. Son lieutenant et ses cavaliers devaient rester aux pieds des murs. Il s'étaient donc mis à bâtir un campement de fortune.

Pour apaiser les protestations des nobles, on leur avait fait savoir qu'ils pouvaient rester armés.

La Comtesse pestait :

- Rien n'est prévu pour nos escortes ! Aucune tente n'est installée... Comme si le Duc de Gundor avait pensé que des nobles se déplacent sans leur garde personnelle ! Il faut être inconscient pour voyager seul sur ces routes peu sûres...

Le sergent de la cité fixait d'un air désapprobateur les gens de Lhassa.

- Ce ne sont pas des soldats. Fouillez-les, ils ne sont pas armés !

Tous les seigneurs se bousculaient devant les portes de la ville. Lhassa arriva enfin au niveau du péage. Elle s'annonça. En tant qu'invitée à la fête, elle pouvait passer sans rien débourser. Cependant, si elle voulait que sa suite l'accompagne, elle devait payer la taxe. Elle chercha quelqu'un du regard en grognant :

- Mais où est donc ce bon à rien de Gunwar ? Il s'appelle bien Gunwar le héraut envoyé par votre Duc ? Il ne m'a jamais informée que je devrais sortir mon or pour participer à ce bal avec mes gens... Si j'avais su, je ne serais pas venue !

Mais elle avait voyagé plusieurs jours durant pour arriver au pied de cette ville. Elle n'allait pas rebrousser chemin maintenant.

Derrière elle, des nobles commençaient à s'impatienter. Géralde de Gunwar s'était apparemment volatilisé. La Comtesse ouvrit donc sa bourse et posa les pièces une par une sur le comptoir, en soupirant. Cent vingt-huit écus okordien pour sa suite de trente-deux personnes !

Dame Lhassa entra dans Gwendal. Elle était trop en colère pour admirer l'architecture et la blancheur de la ville. Sa servante partagea l'une de ses inquiétudes :

- Ma Dame, pensez-vous que le Duc de Gundor a prévu suffisamment de chambres pour nous tous ?

Sa maîtresse ne put rien lui dire pour la rassurer.

La rue principale était bondée. Lhassa ne se sentait pas d'humeur à se faire bousculer par les badauds. Elle n'avait pas plus envie de flâner devant les échoppes.
Sa suivante la questionna à nouveau :

- Ma Dame, quel chemin devons-nous prendre pour nous rendre dans la demeure ducale ?

- Cette rue y mène sans doute. Mais j'ai envie de calme... Aucun d'entre vous n'a aperçu le héraut ?

Il y eu un non unanime et les trente-deux visages se fermèrent encore davantage à l'idée que le groupe était livré à lui-même dans cette cité inconnue.

Le Baron Momo et la Demoiselle Eugénie Morgan venaient juste de rejoindre la Comtesse Lhassa.

- A ce que je vois, vous aussi vous semblez perdus... Cette voie à droite entre les maisons à encorbellement me plaît bien... Je vais passer par ce chemin. Vous me suivez ou vous préférez jeter un œil aux étals des marchands ?

#9 2015-10-12 14:14:24

Momo

Re : En attendant Gundor

Nous vous suivons dame Lhassa Dit le baron Momo après avoir eu l’approbation de la vicomtesse Morgan ainsi nous nous promènerons entre araldiens, si vous me le permettez, comme au bon vieux temps.
Nous aurons bien le temps, plus tard de visiter toutes ces échoppes quand il y aura un peu moins d'effervescence.

Et le groupe s'engagea dans les petites rues tranquilles de la ville

#10 2015-10-12 15:30:06

Bélial
Inscription : 2014-09-14
Messages : 798

Re : En attendant Gundor

Le passage de la herse ne fut pas aussi problématique pour le Comte Bélial. Il se sépara volontiers des deux soldats qui l'accompagnaient. Il fut cependant autorisé à conserver ses cinq protecteurs ainsi que ses deux intendants. En revanche, une fouille minutieuse du char dut être effectuée.

Pour la première fois depuis le début du voyage, le Comte se risqua dehors. Derrière lui suivirent les cadeaux qu'il comptait offrir en son nom et celui de son suzerain au Duc de Gundor et à sa fille : à savoir cinq coffrets remplis d'or et de pierreries diverses, deux malles pleines d'épices, des étoffes provenant des quatre coins d'Okord et deux esclaves. Il s'agissait de deux jeunes gens, un homme et une femme. Ils semblaient en excellente santé et étaient très légèrement vêtus. L'homme arboraient des muscles saillants et une peau épilée. La femme laissait deviner ses formes généreuses derrière des voiles de soie transparents. Le "Ö" marqué au fer sur leurs fronts indiquait leur contrée d'origine ; les regards qu'ils portèrent sur la délégation österlichoise se tintèrent d'ailleurs d'une légère nostalgie.

Les gardes du Gundor soulevèrent les coussins et relevèrent les tapis. Une fois assurés qu'aucune trappe secrète ou qu'aucune arme n'était dissimulée dans l'habitacle, cadeaux et esclaves regagnèrent le char. Les 00fidèles de Bélial remontèrent à cheval et la compagnie entra finalement dans la ville.

Le Comte demanda a remonter les voies principales de la cité jusqu'au palais ducal à allure lente. Alors, il ouvrit la grande persienne encastrée dans la porte et parut à la foule éclectique qui vivotait parmi les étals des marchands.

-Salut à vous, peuple de Gundor ! S’exclama-t-il d'une voix étonnement forte et claire pour son age. Que pleuve l'or et que naisse l'amitié !

Dans le char son intendant tenait entre ses bras un lourd coffre qu'il peinait à maintenir ouvert. Le Comte y piochait des poignées de pièces d'or et les lançait dans la rue ; pour la grande joie des enfants et des mendiants.

Dernière modification par Bélial (2015-10-12 17:28:17)


Seigneur de Ténare ; Marquis de Falcastre
Maître du Palais ; Gardien du Trésor Royal
Chevalier au Léopard ; Chevalier de l'Ordre des Fondateurs royaux

Hors ligne

#11 2015-10-12 15:40:43

Foulques, Intendant Suprême

Re : En attendant Gundor

Lunor, 12e phase de l'été de l'an X de l'ère 15
ou 12e-X-15 matin

Une foule de mendiants se précipita autour du char du comte Bélial. Les sourires étaient sur tous les visages, et déjà les vivats pleuvaient pour le comte.

Un peu plus loin, en traversant la herse, l'intendant Foulques s'aperçut que les consignes au péage étaient plus sévères pour les nobles d'Okord que pour les membres des délégations étrangères. Ces derniers arrivaient en effet, après quelques minutes de négociation, à passer avec quelques gens de compagnie et une petite escorte dans la cité de Gwendal, tandis que les nobles du Royaume se voyait opposé un non catégorique, en sus du paiement du péage.
Foulques s'en agaça intérieurement, mais n'osa rien dire.

#12 2015-10-12 16:55:33

Eugénée Anet

Re : En attendant Gundor

Les gardes étaient en train de compter les gens accompagnant Dame Lhassa. Eugénée Anet en profita pour s’immiscer dans la suite. Un grand pandore, à sa gauche, le poussa dans le dos pour qu'il avance plus vite, en annonçant  "Dix-huit".

Faites excuses, mon Ami! Répliqua Eugénée dans un Gundorien parfait. Je ne fais pas partie de la suite de cette Dame!
Je suis un invité personnel du duc! Je suis écrivain, généalogiste, historien et il m'a demandé de rédiger son autobiographie.

Devant le regard vide du garde il préféra préciser:
Enfin un récit de sa vie, en quelque sorte. D'ailleurs il m'attend.
- Laisser-passer!
Grommella le cerbère en tendant la main.
Bien sûr laisser-passer! Ou avais-je la tête?
Eugénée Anet se lança dans une fouille systématique des replis de sa large tunique brodée qui semblait recéler d'innombrables poches.
C'est que je suis déjà légèrement en retard, voyez-vous? Je ne voudrais pas que le duc s'impatiente. Vous savez qu'il a horreur de cela! Ou l'ai-je donc mis! Je l'ai c'est sûr! Quelle bêtise, pour un simple morceau de parchemin! Que je suis tête en l'air! Figurez-vous que j'en parlais hier encore avec le duc.....Ah, ça y est!  Non c'est pas ça....
Eugénée continua de fouiller sa tunique.
Il me disait hier encore, donc, qu'il avait fait fouetter au sang un serviteur qui l'avait fait attendre....J'espère que ce ne sera pas mon cas....Quoique j'ai une excuses.... Diable de parchemin! Mais ne vous inquiétez pas! Je vais le trouver...Vous allez rire, je le tenais encore à la main, il y a cinq minutes à peine.
Mais devant le visage fermé du garde, Eugénée effaça son sourire.
Je sais bien que vous faites votre travail, mais quand même, faire attendre le duc pour un bout de parchemin...
- C'est bon! Passez!
Gueula le garde en le poussant.
Mille grâces, mon brave! Je ferai part de votre efficience au duc! Remercia Eugénée. Et il se dépêcha de franchir la herse.

Dernière modification par Eugénée Anet (2015-10-12 17:03:26)

#13 2015-10-12 19:16:44

Ixarys

Re : En attendant Gundor

- Bon, ils ne vous laisseront pas rentrer, fit gravement Dolmas.
Djoll jeta un œil meurtrier au péage
.
- Et vous proposez quoi ?
- 30 hommes resteront avec Wildor, à bonne distance de la ville. Je ne leur fais pas confiance. 10 autres resteront avec les escortes des autres seigneurs afin de rester proches.
Les 10 restants viendront avec moi. Demandez à vos 10 meilleurs combattants à mains nues de donner leurs armes et armures à leurs camarades et de me suivre.
Djoll ordonna, et les 10 Gardes Pourpres désignés exécutèrent leurs ordres, avant de le suivre vers le péage.
- Les escortes dehors, grommela un garde de Gundor.
- Ce ne sont pas des soldats, garde de Gundor, amorça Dolmas avec un sourire qui se voulait rassurant, mais des lutteurs, afin de distraire les convives durant le repas, tout droit venu des meilleurs écoles de luttes d'Okord. Vous pouvez les fouiller, ils n'ont pas d'armes !
Ce que firent les Gundoriens
- Mouais, ils peuvent passer, mais vous devez payer la taxe, répondit d'un ton maussade le garde.
- Bien entendu, fit Dolmas, un sourire charmeur au visage
Dolmas paya 40 pièces d'or pour ses 10 hommes, et ils rentrèrent dans la ville

#14 2015-10-12 22:06:38

Lhassa

Re : En attendant Gundor

Il fallait se rendre à l'évidence : ils étaient perdus.

Après avoir arpenté les rues bordés de maisons à encorbellement, admiré les colombages sculptés de demeures bourgeoises,  évité de justesse le contenu d'un seau d'aisance jeté d'une fenêtre, tourné en rond deux longues heures, et s'être finalement décidé à descendre une ruelle sombre et humide, le groupe de trente-cinq personnes étaient arrivés sur une place douteuse.

L'odeur qui y régnait était pestilentielle. Elle provenait en partie d'un étroit canal en contrebas charriant des immondices. Des lavandières s'activaient au bord. Leurs rires gras résonnaient entre les maisons délabrées.

Cette place était d'une saleté repoussante. Des porcs fouillaient des tas d'ordures. Des enfants en haillons jouaient dans la boue. Des mendiants estropiés se traînaient en petits groupes vers les quartiers marchands de la cité. Des femmes aux postures aguicheuses chantaient et agitaient des foulards multicolores pour inciter des hommes ivres à les suivre.

Le seigneur Momo, la Demoiselle Morgan et la Dame Lhassa furent dévisagés puis entourés par tout ces gueux dès leur arrivée au milieu du carrefour. Un boiteux s'avança davantage. Il leur demanda avec un magnifique sourire édenté, tout en lorgnant sur leurs bourses et leurs beaux habits :

- Que viennent faire ici d'aussi jolies personnes ?

Dame Lhassa prit la parole :

- Je crois que nous nous sommes perdus...

Le mendiant s'écria :

- Cette belle Dame croit s'être perdue !

Tous les manants éclatèrent de rire. Dame Lhassa reprit :

- Mon brave, nous cherchons l'accès au palais ducal. Pouvez-vous nous y emmener ?

Le boiteux acquiesça. Il laissa tomber les bâtons qui l'aidaient à marcher puis, tout en faisant une cabriole, leur fit signe de le suivre.

- Il n'a pas l'air si estropié que ça, remarqua Eugénie Morgan.

- Nous ne devrions pas faire confiance à ce..., grommela Momo en crachant par terre.

- Nous n'avons pas le choix, trancha Lhassa.

Le groupe suivit donc le mendiant qui serpentait vivement entre les ruelles. Les trois nobles et la suite de la Comtesse avaient bien de la peine à le suivre.
Soudain, il disparut au détour d'une ruine.

Momo dégaina ses deux fendoirs. Un mauvais pressentiment. L'endroit était silencieux. Il y avait tout juste la place d'un homme entre les murs de chaque côté du passage.

A peine une minute après, un ricanement se fit entendre et une dizaine de coupe-jarrets arrivèrent aux deux bouts de l'étroite ruelle. Les gens de Dame Lhassa hurlèrent d'épouvante. Une porte vermoulue dans le mur moussu s'ouvrit et le chef des voleurs, un gaillard balafré et poilu comme singe, sortit de l'ombre en menaçant :

- C'est vos bijoux et votre or ou...

Et il suivit le bas de sa gorge avec l'ongle noir de son pouce pour finir sa phrase.

Des cris d'épouvante s'élevèrent parmi les gens de la Comtesse. La Demoiselle Eugénie Morgan sortit sa dague. Les brigands, armés de couteaux et de hachettes, s'avancèrent vers le groupes.
Dame Lhassa, à cause de l'angoisse de la situation et peut-être aussi du manque d'entraînement, avait oublié la plupart de ses incantations. En plus, les trois nobles étaient coincés au milieu des moines et des nones qui les empêchaient de tenter la moindre attaque. Quelle malchance !

Les voleurs commencèrent par arracher les bijoux des demoiselles de la suite de la Comtesse. Puis, ils arrivèrent devant l'érudit qui refusa qu'on lui prenne son anneau car c'était l'unique souvenir de sa défunte épouse. Qu'à cela ne tienne ! Un bandit leva son couteau, enserrant la main pour couper le doigt du malheureux.

Avant que la lame ait eu le temps de s'abattre sur la phalange, des bruits de sabots tout proche se firent entendre. Tout le groupe cria : "A l'aide !".
Un sifflement. La porte vermoulue se ferma et les coupe-jarrets disparurent avant que les gardes eurent le temps d'arriver.

Ils furent accueillis en héros. Les nobles leur racontèrent leur mésaventure et le capitaine décida de les escorter jusqu'aux portes du palais ducal.

Dame Lhassa se confondit en excuse auprès du Baron Momo et de la Vicomtesse Morgan, se jurant à elle-même de travailler davantage les incantations afin de ne plus être prise au dépourvu. Evidemment, elles se les remémorait toutes, à présent...

#15 2015-10-12 22:20:43

Ixarys

Re : En attendant Gundor

Dolmas se pencha sur l'épée courte en cuir de l'armurier, observant le fil de la lame et la qualité de son acier
- Moui, ça fera l'affaire... Il se redressa. Je vais prendre un équipement complet en cuir pour ces 10 personnes ici-présentes, ainsi que 20 épées comme celle-là.
L'armurier écarquilla les yeux, encaissant la somme d'or pour cette commande, avant de se ruer vers sa réserve.
Voilà qui allait faire son mois.
il effectua plusieurs allers-retours, déposant à chaque passage un monticule de plastrons, jambières, bottes ou autres gants en cuir.
Il finit avec un tas d'épées.
Chaque Garde Pourpre en choisit deux, qu'ils glissèrent sous leur armure, elle même camouflé par une tunique, veste ou autre vêtement.
Cachées ainsi, personne ne pouvait deviner la présence d'une armure en cuir et de deux lames courtes.
Satisfait, Dolmas Ixarys paya le commerçant et partit d'un pas plus léger parmi les rues, escorté par ses "lutteurs Okordiens".

#16 2015-10-12 22:26:18

Momo

Re : En attendant Gundor

Ben c'est pas malin ça, se dit le baron Momo, la visite commençait à devenir enfin animée et voilà que ces soldats se pointent en faisant un tel raffut que je n'ai même pas eu le temps d'en couper un en deux.
Mes fendoirs vont finir par rouiller à ce rythme.

Ne vous excusez pas dame Lhassa, vous ne pouviez prévoir.

Le baron Momo se tourna vers sa protégée
J'ai bien conscience qu'une lourde épée n'est guère en adéquation avec une tenue d'une dame mais il va falloir envisager de porter quelque chose de plus efficace qu'une dague.
Un arc peut-être, j'ai souvenir que toute petite vous étiez plutôt adroite dans cet art n'est-ce pas?

#17 2015-10-12 23:52:12

Gowann

Re : En attendant Gundor

Les trois chasseurs avaient rejoint le cortège avec une escouade composée d'archers et de cavaliers légers et se fondirent dans le groupe. Tous avaient l'air de simples combattants, nul n'arborait richesse ou ornement superflu. Le seul signe apparent d'une quelconque appartenance était le fermoir de leurs capes d'un vert brun et sombre, orné de la Plume Noire.
Un des archers s'avança vers le garde près de la herse. "Les nobles avez vous dit?, tous les hommes libres du Wellech sont des nobles, le port des armes de Gwarhg et de Gowel en atteste. Payez cet homme!". Il échangea quelque mots avec les hommes qu'on avait vu à la taverne. Un groupe d'une vingtaine de cavaliers fit demi-tour et repartit à vive allure vers le Sud.

#18 2015-10-13 08:47:47

Foulques, Intendant Suprême

Re : En attendant Gundor

Lunor, 12e phase de l'été de l'an X de l'ère 15
ou 12e-X-15 soir

Le soir tombait sur Gwendal, et avec lui se levait une agitation inaccoutumée dans la ville du Duc de Gundor. Tandis que la populace rentrait timidement, une nouvelle population, plus fastueuse, commençait à gagner les rues. Les pourpoints les plus luisants, les chausses les plus douces, les poulaines les plus éclatantes arpentaient désormais Gwendal en direction du Palais Ducal, et toute cette nouvelle foule était accompagnée de hérauts et d'intendants serviles portant haut les couleurs de leurs maisonnées.
Toute la noblesse du Vieil Empire semblait s'être donné rendez-vous au bal de la fille du Duc, et rares semblaient être les Grandes Gens à ne pas s'être rendu présent dans la cité de Gwendal.

Le Roi Godefroy menait la délégation okordienne, qui avait finie par se reconstituer après plusieurs heures de  batifolages à travers la Ville Blanche. Discrètement, Foulques se tenait derrière lui, et lui indiquait le chemin, même si à dire vrai ils n'avaient qu'à suivre le flot pour arriver au lieu de réception.

Le Palais Bleu se situait à l'extrémité de Gwendal, accroché au versant Est de la montagne, dominant toute la cité, mais également la Plaine de l'Union de sa silhouette rigide. Le Palais était une ancienne forteresse construite sous l'Empereur-Dieu Ohman XIV, et cela se voyait aisément à son architecture : trois donjons en gardaient successivement l'entrée, et les innombrables créneaux attestaient qu'il avait du s'agir d'une place-forte particulièrement tenace.
De multiples guirlandes et banderoles multicolores avaient cependant été disposées afin d'égayer les lieux pour la fête. De grands flambeaux jalonnaient un immense tapis rouge qui s'étendait depuis la basse-ville jusqu'au château, traversant les donjons jusqu'à la Cour Haute, où se déroulait le bal.

673045PalaisbleuGwendal3.jpg

En s'avançant avec la délégation okordienne, Foulques remarqua un attroupement au premier Donjon : un groupe d'une petite vingtaine de Loyaux montait la garde, et filtrait les invités au cas-le-cas. Un greffier aux couleurs du Gundor, derrière eux, semblait tenir la liste des invités sur un parchemin de plusieurs mètres.
A mesure que les invités s'engouffraient dans la fête et que la file devant eux se réduisait, Foulques entendait de plus en plus distinctement les rires et les chants au cœur du Palais Bleu. Les saltimbanques semblaient nombreux... Brusquement, un grognement bestial couvrit les sons de tambourins et de mandoline :
"Heu... c'était pas un ours, ça ?" demanda-t-on devant lui. "Hé bah dites-donc, le Duc Albion a fait les choses en grand !"

Plusieurs minutes passèrent, qui semblèrent infinies à l'intendant d'Okord. Puis, enfin, ils arrivèrent devant la petite troupe qui gardaient l'entrée. L'un deux se tourna vers lui :
"Nom ?" grogna-t-il
Foulques se racla la gorge, et déclama, somptueux :
"Salutations, Messire ! Je me prénomme Foulques d'Ambrivère, et suis l'Intendant Suprême d'Okord. Je viens ici ce soir avec..."
"L'intendant de quoi ? coupa le garde.
- D'Okord ! reprit-il sans se démonter.
- Connaît pas.
- Mais si, voyons, mais si ! Le Royaume d'Okord, plus de 200 féodaux, le Roi Godefroy...! continua l'intendant, intangible.
- Tu connais, toi, Oquord ? demanda le soldat à un collègue, ignorant superbement l'intendant.
- Nan, j'vois pas ce qu'c'est. C'est grand, votre truc ?
- Mais bien sûr que oui ! Plus de 100 provinces impériales, un royaume immense et...
- On a qu'à demandé au Sage Clementz, non ?
- Ouais, bonne idée. Attendez-ici" ordonna-t-il froidement à l'intendant désœuvré.

Tournant sur ses talons, le Loyal alla glisser un mot au greffier du Gundor qui se tenait quelques mètres plus loin. Celui-ci fronça les sourcils, et s'approcha, tout sourire :
"Bien le bonjour, messire" demanda-t-il d'un ton poli. "On m'indique que vous viendriez d'une contrée lointaine..."
Foulques soupira d'aise. Enfin quelqu'un de valable avec qui s'expliquer !
"Salutations, messire ! Nous venons en effet du Royaume d'Okord, et ce n'est pas si loin : nous sommes juste au Sud du duché Gundor. D'ailleurs nous sommes fort honorés de..."
- Pardonnez-moi, messire, j'ai mal compris, coupa le Sage Clementz. Vous êtes d'Österlich ?
- Non, non, d'Okord...
- Je vous prie de m'excuser, mais je ne connais aucun Royaume de ce nom.
- Mais... Mais vous plaisantez ?
- Non, monsieur, je ne plaisante pas. Je pense que vous confondez avec la tribu barbare d'Oklamord.
- Okord ! Le Royaume d'Okord ! Dirigée par notre bon Roi Godefroy, ici présent d'ailleurs !
- Désolé, mais un tel royaume n'existe pas, et s'il existait nous n'en aurions certainement pas invité les membres. Tous des barbares, pire que les chiens de Träkbäläard..." Et il recula doucement, se mettant à l'abri des Loyaux. "Messieurs, veuillez indiquer la sortie du duché à ces... gens. Ils ne sont pas la bienvenue au Duché de Gundor."

Celui qui semblait être le sergent eut un sourire mauvais. Il hurla un ordre que Foulques ne comprit pas, et aux créneaux du Donjon, dans les hauteurs, apparurent une trentaine d'arbalétriers, leurs carreaux pointés sur la délégation Okordienne.
"Si vous voulez bien me suivre..." demanda-t-il, ironique, en leur indiquant le chemin de la sortie de la ville.

Je vous laisse interagir avec les gens en place. Je reprends Foulques ce soir/demain IRL. 
Juste un rappel : chacun de vos actes RP a des conséquences...
En parallèle, l'event commence au GCO.

Merci encore pour votre implication, et BRAVO pour la qualité des textes !

#19 2015-10-13 13:26:34

Foxhound

Re : En attendant Gundor

Le marquis Foxhound goutait fort peu au ton ironique des hôtes et la vue des carreaux d’arbalètes pointés sur la noblesse d'Okord confirmait ses craintes.
.....Pourquoi venir en Okord nous inviter a un bal ducal et ignorer notre existence ?
Les sens du Loup étaient aiguisés a ressentir toute animosité.
Risquerait-il la vie de sa Dame, des ses amis, pour participer et montrer aux yeux de tous son amour pour la Duchesse de la Montagne au Lac ?
Foxhound saisit doucement le bras de Dame Ayla et la retint, adressant un regard que La Plume Noire comprit, ils profitèrent de l'attroupement  et descendirent discrètement vers la vielle ville et par delà, la sortie de la cité.
Jetant un œil par dessus son épaule, il regarda la gorge nouée les valeureux Okordiens se faire escorter. Personne n'avait remarqué qu'ils s’étaient éclipsés.

Dernière modification par Foxhound (2015-10-13 16:00:28)

#20 2015-10-13 13:54:20

Morgan

Re : En attendant Gundor

Escortée par la garde de la cité, la délégation de Dame Lhassa approchait enfin de l'entrée du Palais bleu. Eugénie soupirait, la fin de ce voyage harassant approchait et bientôt elle pourrait enfin profiter de la somptueuse fête certainement préparée par le Duc. Fermant les yeux un instant elle se souvint...

___________________________________________________________________________________

La soirée d'anniversaire manquée. Alors qu'elle regagnait sa chambre pour s'apprêter, et mettre le magnifique collier de diamant offert par le Baron Leroux, elle s'était affalé un instant sur son lit, sous le poids de la fatigue de la route qui l'avait amenée jusqu'à l'auberge. Mais cet instant s'éternisa, elle s'endormit et même lorsque le Baron Momo entra dans la chambre elle n'entendit rien et ne se réveilla que le lendemain, à l'aube quand déjà la délégation se préparait au départ. Rapidement elle regroupa ses affaires, mit ses vêtements pour la route, sans s'apercevoir qu'autour de son cou le collier de diamants était resté, tout juste visible sous sa veste. Elle descendit les escaliers quatre à quatre et ouvrit en trombe la porte de l'auberge trébuchant maladroitement sous le regard amusé du Baron Momo qui l'attendait. Il se murmura quelques mots à lui-même "Pauvre petite, si jeune et déjà tant de responsabilités. Ce n'est pas juste, elle méritait mieux que ça !"

Puis cette longue route vers le Duché de Gundor, la plupart du temps à l'arrière de la délégation Okordienne, toujours aux côtés du Baron Momo et de temps en temps Dame Lhassa qui venait les rejoindre. Et surtout cette surprise de taille quand Momo profita du voyage pour lui remettre la chevalière de son Père. Il lui demanda de s'arrêter un instant pour laisser passer les derniers membres de la délégation.

"Eugénie, j'ai bien cru que Kerberos venait me provoquer mais non, il voulait me remettre cette chevalière. Pour moi c'est la preuve que le Comte Bélial est derrière la mort de votre Père. Cette fois je l'aurai ma vengeance ! Mais je dois me méfier de ce Kerberos, je n'ai rien vu venir et avant que je ne réagisse il m'a collé au mur. Il est vraiment rapide malgré sa corpulence.

- Momo, c'est étonnant oui et troublant mais ça ne veut rien dire. On sait bien que Bélial n'est jamais loin des intrigues du Royaume. Il est tout à fait possible qu'ils aient récupéré la chevalière sur la dépouille de Papa, sans forcément l'avoir tué. Tenir entre ses mains le symbole d'Arald... ça pouvait intéresser plus d'un noble...

- Mouais, je reste persuadé qu'ils sont derrière sa mort et j'en aurai le coeur net ! Mais, Eugénie, qu'est-ce qui est à votre cou ? Non, vous ne portez pas le...

- Hein ? fit Eugénie portant la main à son cou. Ho! c'est le cadeau du Baron LeRoux, je voulais le mettre hier soir mais je me suis endormie...

- Enlevez-moi ça de votre cou damoiselle, vous n'allez pas porter un truc de LeRoux, non, fulmina Momo ? Surtout que ça pourrait prêter à confusion, imaginez que quelqu'un le voit ?

- Mais non Momo, reprit Eugénie sourire aux lèvres et visiblement satisfaite de taquiner Momo Et après tout je suis en âge d'être courtisée, non ?

Momo se tut et se contenta d'un regard sévère adressé à la jeune Eugénie. Il donna quelques coups de talons à sa monture pour qu'elle reprenne la marche, laissant la Vicomtesse seule. Elle serra un instant dans sa main la chevalière qu'elle rangea ensuite dans son sac. Elle enleva également le collier, toujours un sourire aux lèvres en repensant à la réaction de son protecteur.

___________________________________________________________________________________

" Mais qu'est-ce que c'est encore que cette histoire, s'écria Dame Lhassa interloquée devant la scène hallucinante de la délégation d'Okord refoulée par les arbalétriers du Duc de Gundor ! "

La colère de Dame Lhassa sortit Eugénie de ses rêveries. Comme ses compagnons elle voyait la délégation des nobles d'Okord repoussée par une trentaine d'arbalétriers qui la tenait en joue. La honte la plus totale s'abattait sur la noblesse Okordienne qui se voyait refuser l'entrée au bal donné pour Roxanne alors qu'elle y avait été invitée ! Les suivants de Dame Lhassa n'en croyait pas leurs yeux et même la compagnie de gardes qui les escortait demeurait interdite ne sachant ce qu'elle devait faire.

Devant cette agitation et l'incompréhension qui s'installait, Eugénie attrapa le bras de Momo, le tirant discrètement un peu à l'écart, hors du cortège. Juste à temps car les soldats qui les avaient escorté jusqu'ici comprirent bientôt qu'ils devaient repousser la délégation Okordienne et se tournèrent vers la suite de Dame Lhasse leur demandant de reculer et de se diriger vers les portes de la cité.

Sur le côté de la rue, à l'embouchure d'une ruelle étroite qui s'enfonçait vers d'autres quartiers, Eugénie observait les Okordiens reculer, criant leur colère à l'attention des soldats du Duc bien déterminés. Personne ne semblait s'être aperçu de la disparition des deux Seigneurs. Momo pose un regard interrogateur vers sa protégée.

" Nous n'avons pas fait tout ce chemin pour repartir ainsi, expliqua Eugénie. Je veux aller à ce bal et voir Roxanne ! Momo, fais-moi entrer !"

Le Baron Momo ne répondit rien, tournant ses yeux vers le château visiblement bien protégé et les soldats qui filtraient l'entrée. Il soupira et fit signe à la Vicomtesse de le suivre.

Dernière modification par Morgan (2015-10-13 13:55:19)

#21 2015-10-13 15:56:57

Bélial
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Messages : 798

Re : En attendant Gundor

-Tu as vu tout ce que ces nobliaux portaient sur eux ?
-Joyaux, boutons dorés et même des...

Le bougre jetait un regard ahuri au contenu d'un petit sac de toile, au fond brillaient de futurs mois d'oisiveté ; rythmés de vins corsés et de filles de joie. Il se serait sûrement lancé dans une description détaillé du larcin à ses autres compagnons si une lame en acier, large comme un bras humain, n'avait fendu le crâne de son comparse de gauche dans le sens de la longueur, arrêtant sa course au milieu du buste. Les huit autres voleurs se tournèrent vers lui. Au bout de la lame une main, aussi grande que le couvercle d'un tonneau ; au bout de la main un homme, probablement le plus grand qu'ils n'aient jamais vu.

-Bonjour à vous, messieurs. Kerberos dégagea sa lame. Le cadavre tomba sur le sol dans un bruit spongieux. Vous êtes plus nombreux que moi, c'est un fait. La force du nombre pourrait l'emporter. Mais il faut que certains se préparent à subir prochainement le même sort que votre infortuné compagnon. À moins bien sur, que vous ne me rendiez ce que vous avez dérobé à ces nobles.

Les coupes-jarrets gardèrent le silence, estimant leurs chances. Leurs yeux ne cessaient d'observer l'épée que tenait Kerberos, au bout d'un seul bras. Sa main libre plongea soudain sur l'un des percemailles, le dégaina et le ficha dans le cœur du manant qui se précipitait dans son dos.

-Bel effort. Kerberos retira le percemaille et l'essuya rapidement sur sa cuisse avant de le rengainer.
Les voleurs échangèrent quelques regards inquiets. Finalement, le propriétaire du sac de toile lança le butin en l'air. La main de Kerberos se referma dessus.

___________________________________________________________________________________

-Où étais-tu ? Qu'est-ce que tu faisais ?
-Ça ne te regarde pas, Ištar.
Kerberos, hissé sur son cheval, se contenta de dépasser ses compagnons d'armes. Il s'arrêta à la hauteur de la Comtesse Lhassa.
-Je crois que cela vous appartient.
Le colosse donna le sac à la dirigeante de la Feuille de Chêne et s'en retourna vers le char du Chancelier sans rien ajouter.
-Tu peux me dire à quoi tu joues ? Siffla Ištar.
-Je t'ai dit que cela ne te regardait pas.
Un des cinq cavaliers s'avança. Il avait de longs cheveux bruns, qui lui tombaient jusqu'aux épaules. Ses traits fins trahissaient une certaine sophistication dans ses manières. Ses yeux, d'un bleus intense, ne s'attardèrent pas sur Kerberos et Ištar ; ils voyaient plus loin, ils fixaient Foulques et le Sage Clementz.
-Silence, tous les deux. Sa voix ferme et mesurée fit l'effet d'un fouet. Il y a un problème.

-La Reine Yselda.

Le nom avait été prononcé avec force, comme on se remémore d'une sinistre leçon du passé. Bélial de Karan se tenait sur le marchepied du char, seul. Il rejoignit la foule, ses cinq fidèles descendirent de cheval et l'entourèrent.

-Le Roi Baldir XXXII d'Österlich.

Bélial remontait l'allée, sa canne martelant le sol au même rythme que ses mots.

-Les ducs Godefroi et Bohémond D'Osterlich, dont les corps furent renvoyés à leurs terres natales dans des cercueils chargés de purin. Bélial marqua un temps d'arrêt, s'autorisant un aparté avec le reste de la foule. Oui, c'était une idée de moi.

Il reprit sa marche après un petit rire espiègle. Celui d'un enfant.

-Le Roi Baldir XXXIII... Bélial était désormais arrivé à la hauteur de Foulques, qu'il poussa sur le côté, pour mieux faire face à Clementz Et environ deux cent milles Strolatz, ignoraient également ce qu'était le Royaume d'Okord. Le Chancellier se tourna vers les nobles d'Okord On dirait bien qu'ils sont tombés sur un os.

Il y eut quelques rires épars dans l'assistance. Bélial fixa de nouveau le Sage Clementz et, chose rare, il retira la capuche qui lui couvrait le visage. Bélial de Karan ne riait pas.

-"Oyez, oyez, gens et gentes dames du Vieil Empire. Par la présente, le Duc Albion VII de Gundor convie tous les grandes gens du Vieil Empire au Bal qu'il donnera à la nouvelle lune la 11ème phase de l'été de l'an X de l’Ère XV pour le Seizième printemps de sa fille, la Douce Roxanne de Gundor. Le Bal aura lieu à la résidence d'été duchale de Gwendal." Le Comte avait récité l'annonce de la Taverne du Bon Rieur, mot pour mot, sans la moindre passion et la moindre expression. Alors, de deux choses l'une : ou bien le héraut ducal Géralde de Gunwar est tombé dans un pays imaginaire bordant Gundor sur des milles et des milles depuis la Création du Monde sans que vous en soupçonniez l'existence... Ou bien, vous vous payez notre tête. Et je n'ai pas la tête à rire.
Bélial avait prononcé les derniers mots comme une sentence. C'était le vent froid de l'automne, celui qui arrache les feuilles des chênes robustes, celui qui pousse les bêtes sauvage à se réfugier sous terre.
-Auriez-vous l'extrême amabilité de bien vouloir revérifier la liste ? Demanda le Comte d'un ton mielleux à souhait.


Seigneur de Ténare ; Marquis de Falcastre
Maître du Palais ; Gardien du Trésor Royal
Chevalier au Léopard ; Chevalier de l'Ordre des Fondateurs royaux

Hors ligne

#22 2015-10-13 16:31:06

Foulques, Intendant Suprême

Re : En attendant Gundor

Lunor, 12e phase de l'été de l'an X de l'ère 15
ou 12e-X-15 soir

Le sage Clementz ne se démonta pas suite aux paroles fracassantes du Comte Bélial.
Calmement, il répondit :

"Il n'y a pas d'erreur possible. Vu qu'apparemment vous savez lire, vous avez du déchiffrer le terme "Grandes Gens". Si vous aviez un infime sens des bienséances, vous auriez compris que celui-ci ne s'adressait pas à vous. Depuis quand des bouseux sont des gens de la haute ? Croyez-vous qu'il vous suffit de savoir manier une arme pour faire partie de la Race des Seigneurs ?"

Il reprit, dédaigneux :
"Vous n'êtes que des barbares. Et puisque vous ne comprenez que le fer, il faudra sans doute vous en donner pour vous faire évacuer ces lieux." Avec négligence, il fit un petit geste de la main droite. On entendit le claquement caractéristique d'une arbalète sur les murailles, et un carreau siffla dans l'air pour s'abattre aux pieds du Comte Bélial.

Le sergent hurla un ordre en Gundorien, et Foulques vit apparaître, du 2ème donjon, un détachement de Loyaux qui s'approchaient en trottinant.
"Reculez, maintenant !" grogna-t-il, l'air mauvais.

#23 2015-10-13 21:24:38

Ixarys

Re : En attendant Gundor

Un bruit de pas cadencé se fit entendre derrière la délégation okordienne, laissant place à dix hommes en armure, enroulés dans un manteau pourpre à capuchon' cachant leurs traits.
- Djoll, vieux serpent, qu'a tu fais... murmura Dolmas, fasciné. Il ne voulait même pas savoir comment ils étaient passés.
Les arbalétriers pointèrent leurs armes sur les nouveaux venus, qui continuèrent leur marche, indifférents.
Les Gardes Pourpres restèrent légèrement en retrait tandis que leur chef se dirigeait vers le garde, le sage et le seigneur Bélial.
L'homme retira son capuchon, révélant les traits taillés à la serpe du sergent Djoll.
Il adressa un sourire aussi faux qu'un mauvais mensonge au garde et au sage, et commença à parler d'une voix suffisament forte pour se faire entendre de tout le monde.

- Confrère gundorien, bonsoir. De même pour vous. Il fit une parodie de courbette au sage Clementz, avant de rediriger son regard vers le garde. Regardez cette lame, dit-il en dégainant une dague, faisant redresser le gundorien. De bonne facture, un fil tranchant, acier correct, sortit tout droit des mines d'Arcalion. Mais ça reste du standard. Regardez cette cape. Une belle étoffe, provenant du Sud du Royaume d'Okord. Regardez ces bottes. Du cuir provenant tout droit des bêtes des forêts des Marches. De même pour ces gants. Mais tout cela reste du standard.
Il fit une pause
- Et maintenant, écoutez attentivement : si votre vieux qui se prétend si sage au point d'oublier ses notions géographiques proches de son propre royaume ne se rappelle pas très vite ses cours élémentaires sur la géopolitique extérieure, c'est mon poing standard, qui va frapper avec son gant standard et enfoncer l'arête de son nez dans son cerveau bien en dessous du niveau standard !
Il eût un sourire mauvais tandis que le visage de Clemenz s'empourprait et que le garde ouvrait et refermait se bouche, incapable de parler de par sa fureur.
- Vous avez apprécié d'être pris pour des idiots ? Eux non plus, dit-il en désignant la délégation okordienne. Ces seigneurs sont plus grands que les votres ne le seront jamais, car eux, eux ne manquent pas à leur parole comme vous venez de le faire, comme Gundor vient de le faire. Un pareil incident ne sera jamais oublier, et vous vous rendrez compte que le royaume d'Okord existe bel et bien. Je vous conseille donc fortement de les laisser passer si vous ne voulez pas avoir sur les bras un évènement fort fâcheux pour votre personne et qui gênerait considérablement votre duc, et je le crains fort, le bal de sa fille. Ce qui aurait des conséquences fort déplaisantes pour vous, ce que je crains aussi, finit-il sur un ton mielleux.
En effet, tandis qu'il attirait l'attention avec son monologue, les autres Gardes Pourpres avaient discrètement donner l'équipement de leurs confrères ayant suivi Dolmas en tant que "lutteurs".
Il y avait donc désormais vingt arbalètes pointés vers trente arbalétriers.
Ils commençaient également à distribuer arcs et arbalètes aux gardes des autres seigneurs, qui reprennaient contenance.

- Réfléchissez bien. Ce serait bête de tout gâcher, acheva Djoll, le regard brillant.

#24 2015-10-13 23:19:56

Ayla

Re : En attendant Gundor

La Duchesse Ayla ne comprenait pas trop ce qui se passait. Elle était totalement sous le charme de son vaillant et fidèle compagnon.
Mais elle était aussi perturbée par les nouvelles alarmantes du sud que son intendante Brienne venait de lui apporter. L'ambassadeur du Roi venait de capturer un de ses vassaux.
Non seulement elle faisait entièrement confiance au Marquis Foxhound, mais elle ne pouvait rester plus longtemps loin de ses terres. La situation prenait une tournure hallucinante... Le Roi s'en prenait à ses vassaux ?!!! alors qu'elle a combattu corps et âmes à ses côtés maintes fois !
Mais lorsque Foxhound lui saisit le bras et l'entraîna à l'écart, elle ne résista pas. Elle réalisa que pour la première fois de sa vie, l'amour avait été aveugle et qu'elle n'avait pas vu venir le danger. Mais quel bonheur de se sentir protéger par un chevalier si fort, si beau et délicat.

Elle se souviendra toujours de leur première rencontre quand il est apparu étincelant dans la lice. Comme venu tout droit des cieux, comme un Dieu, alors même qu'elle ne croyait en aucun. Son armure était unique.
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Alors que tous les autres ressemblaient à ça :
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"Marquis, ne perdons plus de temps. Notre place n'est pas ici. La Montagne au lac nous attend..."

#25 2015-10-14 00:40:50

Foulques, Intendant Suprême

Re : En attendant Gundor

Lunor, 12e phase de l'été de l'an X de l'ère 15
ou 12e-X-15 soir

Le sage Clementz grimaça.
Suite au raffut mené au niveau du Premier Donjon, les Loyaux présents dans le Palais Bleu commençaient à s'attrouper. Foulques estima qu'en plus des trente arbalétriers et de la petite troupe de vingt soldats mené par le sergent désagréable, un peu plus de cinquante hommes en armure étaient en train d'arriver.
Il entendit, dans son dos, un bruit de pas rapide, et en se retournant il remarqua que la garde de la ville, attiré par les voix, commençait à se masser sur le Pont menant au Palais Bleu. Même s'ils n'étaient pas nombreux, ils bloquaient désormais toute sortie possible à la délégation okordienne, coincée entre les Loyaux qui gardaient le Palais et la Garde de Gwendal.

"Je crains que vous m'ayez mal compris, mais après-tout, vous n'êtes que des bouseux mal dégrossi. Il ne suffit pas que trois cul-terreux déclarent qu'un lopin de terre est leur Royaume pour qu'il le devienne réellement." reprit sèchement Clementz.
"Sortez de cette cité, et il ne vous sera fait aucun mal. Continuez de vous entêter en forçant notre hospitalité, et vous finirez pendu comme de vulgaires pillards, et après tout ce ne sera que justice... Le Duc Albion n'a que faire de la chienlie d'Oklamord, ou d'Okord, si vous y tenez tant..."
Puis il rajouta, d'un ton définitif : "Ceci est ma dernière sommation."

L'Intendant Suprême déglutit difficilement. Tout cela prenait mauvaise tournure, et il était bel et bien au milieu du plus gros incident diplomatique de sa carrière.
Il salua de manière grandiloquente le Sage Clementz en disant : "Messire, nous avons... bien compris votre propos. Croyez bien que nous vous remercions de votre sollicitude, et nous allons *hem* rapidement rentrer dans notre... pays.

Puis, se retournant vers les nobles d'Okord, il dit d'une voix chevrotante d'angoisse :
"Heeeu... On devrait p'têtre mieux se barrer, nan ?"

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