Forum d'Okord

Gatoramix

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Le Masque et la Faux - Au peuple d'Okord

Affiché dans les tavernes, places de marché et carrefours des routes, le discours de Gatoramix, druide de Charmelune, circule sous forme de parchemins ornés du symbole sacré des Anciens Dieux.
Mais ce ne sont pas seulement les murs qui parlent : bardes et vates, porteurs de la parole ancienne, le déclament dans les rues, les campagnes et les clairières, portant la voix de la sagesse au-delà des rumeurs et des peurs.
Partout où s’élève un feu ou une prière, le peuple entend désormais les mots du druide.

Peuple d’Okord. Gens des champs, gens des bois, artisans du quotidien, frères et sœurs sous la même voûte étoilée… écoutez.

Depuis quelques lunes, le vent porte des mots empoisonnés. Des parchemins circulent, des murmures rongent les tavernes et le doute rampe comme le lierre sur les murs de nos foyers.
On vous dit que vous souffrez. Que les seigneurs vous ont trahis. Que les flammes sont partout et que vos ennemis viendraient de vos propres terres.

Mais moi, je vis au cœur des sillons. J’écoute la terre, je touche les mains calleuses de ceux qui la nourrissent. Et je vous le dis : le royaume ne brûle pas. Il doute, oui, mais il n’est pas brisé.
Ces libérateurs autoproclamés, venus de la mer, vous disent qu’ils sont là pour vous. Mais quelle vérité cache leur miel ?

Ils ont levé la main sur une enfant d’Okord, Rose de Charmelune, née de notre sol, nourrie de nos coutumes et qui œuvre sans relâche pour le bien commun. Qu’est-ce qu’un homme, qui prétend sauver le peuple, mais tente de tuer celle qui le défend, sinon un disciple déguisé de Virdumar, le porteur de Chaos ?

Seir’a Neir, le Gardien de l’Équilibre, enseigne que la clémence est vertu… mais face à l’inacceptable, la justice doit frapper comme la foudre des cieux.
Et ce geste contre la chancelière, contre une voix du peuple, contre la parole d’une terre, est inacceptable.

Les mots séduisants qu’ils déposent dans vos mains ne sont que les plumes d’un vautour qui vous survole. La Moisson Libre ne cherche pas votre liberté. Elle cherche un trône sans en porter le nom.

Souvenez-vous de Daeth, dieu de la connaissance et de la curiosité. Il ne vous a jamais demandé de croire aveuglément, ni de fuir vers l’ombre. Il vous a donné le discernement. La faculté de douter avec sagesse, pas de suivre la première torche venue.

Ce n’est pas le moment de tourner vos outils en armes contre vos propres murs. Ce n’est pas le moment de prêter l’oreille à des sirènes de cendres. C’est le moment de tenir les pierres du foyer ensemble, comme nos ancêtres le firent en des temps plus sombres encore.

Ne vous laissez pas séparer entre paysan et noble. Le sol est le même sous vos pas et la paix, comme le blé, ne pousse que dans l’unité.
Si nous devons réformer, faisons-le avec nos mains, pas avec celles d’étrangers qui ne voient dans nos terres qu’un grenier à piller.

Restez unis. Méfiez-vous des masques. Et souvenez-vous que la vraie moisson, c’est celle qu’on partage, non celle qu’on arrache.

Dernière modification par Cendrelune (2025-05-15 13:39:41)